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In the 1950s, the young determined MP Maria Jaszczuk managed to pass a law recognizing the right to abortion. Poland became a pioneering country in Europe and a source of hope for many women living on the other side of the Iron Curtain. But since 2021, abortion has been nearly completely banned in the country. How to explain this total shift in only half a century? Paradoxically, it was Solidarity’s rise to power that reversed the course of events. Their alliance with the Church, vital to the success of their democratic movement against communism, came with strings attached. Abortion was progressively restricted starting in 1989. By telling this story, the film shows how reproductive rights have constantly been held hostage by politics, at women’s expense.

Original title: Pologne : les femmes, le Pape et le Parti
Directed by Ada Grudzinski

Categoria

😹
Diversão
Transcrição
00:00I
00:30This evening in October 2020, in Varsovie, more than 500.000 people manifest against the
00:35prohibition of an avortment.
00:37I also want to cry my anger.
00:40How the Poland, which I know through my parents, exiled politics in the 1980s, is arrived
00:47there?
00:48I decide to revisit the history, and I find a reality that no one had told me, that
00:56the Polish people, and the right to the avortment.
01:02A story full of paradoxes, that of a country close behind the steel door,
01:10committed to a totalitarian regime and repressive regime, in which the freedom of avortment
01:15existed since 1956, before France, Great Britain or Suède, a country that
01:24supprime this freedom in 1993, at the moment when it becomes a democracy.
01:38And since 2021, one of the only European countries to prohibit the avortment, even in
01:44case of fœtus non viable.
01:46One of the only countries where women are under the eyes of doctors, who refuse to save
01:55the life of the mother, until the cœur of the fœtus bat.
01:58The death has a visage, names, Isa, Martha, Anna, Dorotha.
02:12L'histoire de ces femmes, et celle de l'avortement en Pologne, raconte comment le pouvoir et la
02:21politique ont fait du corps des femmes un champ de bataille.
02:24L'histoire de l'avortement en Pologne.
02:53L'histoire de l'avortement en Pologne nous fait remonter le temps.
03:00En 1945, le pays, théâtre de l'extermination de Juifs d'Europe, est anéanti par la guerre.
03:09Libéré de l'emprise nazie par l'armée rouge, il passe sous le joug soviétique et
03:13devient un satellite de l'URSS.
03:21Dans les tréfonds de la propagande communiste, on découvre des femmes, au sourire étudié,
03:29accomplissant des tâches jusque-là réservées aux hommes.
03:34C'est dans une Pologne soumise à la terreur stalinienne qu'un nouvel idéal voit le jour.
03:41Homo sovieticus.
03:42Les hommes comme les femmes doivent s'y plier et devenir des incarnations de ce monde nouveau.
03:48La femme en train de conduire un tracteur, c'est typiquement une icône du stalinisme.
03:55C'est une incarnation de la femme moderne, capable de faire fonctionner des machines complexes et à la pointe de la technologie.
04:05Les femmes étaient mineures de fond, machinistes, elles avaient des métiers d'hommes à cette époque.
04:10Elles pouvaient avoir un compte en banque personnelle, ça ce n'était pas possible en Occident.
04:14Bref, la propagande disait, en Pologne on a l'égalité.
04:18Alors qu'au même moment, les Françaises n'ont pas le droit de travailler sans l'accord de leur mari,
04:25les Polonaises se plient au système stalinien et deviennent comme les hommes une main-d'œuvre productrice.
04:55Les tâches quotidiennes, comme préparer à manger, nettoyer, laver, tout cela retombait sur les femmes.
05:06Cette charge domestique résultait de leur soi-disant vocation naturelle.
05:13L'égalité homme-femme vantée par la propagande n'a rien de féministe.
05:22Elle est motivée par le besoin de main-d'œuvre et maintient les femmes dans leur rôle de mère.
05:26Une double charge pèse sur leur corps, produire et reproduire à la chaîne pour repeupler et reconstruire le pays.
05:39L'absence d'éducation sexuelle et de contraception les condamne souvent à avoir 4, 5, 6 enfants.
05:46Mais comme tout le bloc soviétique, la Pologne interdit et punit sévèrement l'avortement.
06:05Désemparée, certaines femmes lancent des appels à l'aide dans les magazines féminins.
06:10Chère lectrice, je suis dans une situation désespérée.
06:18J'ai déjà 4 enfants et mon mari est bien porté sur la bouteille.
06:24Le malheur est arrivé. Je suis tombée enceinte encore une fois.
06:29Cette fois-ci, j'ai décidé de m'en débarrasser.
06:32J'ai fait appel à la coucheuse de la ville voisine.
06:36L'intervention s'est mal passée. Je ne suis plus enceinte.
06:40Mais des douleurs m'empêchent de vivre normalement.
06:47Dans les villes, surtout pour les femmes les plus aisées,
06:50il y avait la possibilité d'avorter illégalement dans un cabinet médical privé.
06:55Mais bien sûr, cela coûtait très cher.
06:59Cela n'était pas accessible aux simples ouvrières.
07:05À la campagne, beaucoup de femmes avortaient aussi.
07:09Grâce à l'aide des fameuses grand-mères, comme on les appelait en Pologne.
07:13La méthode la plus utilisée à l'époque, c'était des substances corrosives comme le lisol.
07:27Et ça se terminait souvent tragiquement.
07:29Forcément, une substance corrosive dans l'utérus, ça ne pouvait pas bien se terminer.
07:32La deuxième méthode répandue était la rupture de la poche de liquide amniotique.
07:36Et elle était percée à l'aide de n'importe quel instrument tranchant.
07:39Bâton, couteau, fil de fer, câble de vélo.
07:44Mais si l'outil n'était pas désinfecté et si c'était fait par une personne novice,
07:48ça pouvait entraîner une perforation utérine, intestinale ou une septicémie.
07:53Dans les années 1950, le nombre d'avortements clandestins était estimé à 300 000 cas par an.
08:07Parmi lesquels, près de 80 000 femmes finissaient prises en charge par l'hôpital public,
08:13avec des séquelles liées à l'avortement clandestin.
08:24Les activistes féministes, dont la jeune députée Maria Yashchuk,
08:28remontent ces chiffres alarmants au ministère de la Santé, en vain.
08:32Varsovie est soumise à Moscou.
08:35Même si en Union soviétique, tous les ans les femmes meurent par milliers
08:39à la suite d'avortements clandestins,
08:41ces morts ne valent rien face à la politique nataliste du dictateur.
08:45Une politique qui va bientôt s'assouplir.
08:48La fin de la terreur stalinienne est surtout un immense soulagement.
09:08Le cœur des Polonaises va vite s'en remettre.
09:11En 1955, Moscou autorise les avortements pour raisons sociales et sanitaires en Union soviétique.
09:19Cette décision relance le débat en Pologne.
09:27L'Etat pensait simplement que c'était du gaspillage de matériel humain,
09:33que ça ne pouvait pas continuer ainsi,
09:35que ça serait beaucoup mieux si tous ces avortements étaient pratiqués dans un hôpital.
09:38L'autre argument était qu'il fallait aider les pauvres mères de 10 enfants
09:43qui vivent dans une seule pièce avec un mari alcoolique.
09:46Et tout le débat sur l'avortement dans les années 50 était très pragmatique
09:51et en même temps paternaliste.
09:53Lui Pesat est en train de se débrouiller sous l'exprime de la République du pouvoir du trident.
10:03Les réunions des activistes portées par la voix de Maria Jaştiuk
10:07sont enfin entendues à la tribune du Parlement.
10:09The law, especially after the declaration of the Radek Council,
10:16that is allowing the penitent of the penitent,
10:18has become a subject of a wide discussion in society and in the work of work.
10:22Highs the Prime Minister,
10:24I am going to the decision of the law that is already referred to
10:28about the penitent of penitent of penitent.
10:39This mises en scène de démocratie est un alignement sur la politique de Moscou.
10:46Cette loi ne donnait pas l'accès à l'avortement à toutes les femmes.
10:51Ce n'était pas ce qu'on appellerait aujourd'hui pro-choice, un choix personnel.
10:56L'accès à l'avortement n'était pas un droit fondamental.
11:00Il n'était pas question de droit individuel.
11:03La question de l'avortement concernait la communauté au sens large, la société entière.
11:08Autrement dit, sous le communisme, tous les droits que les gens avaient devaient être justifiés pour le bien commun.
11:14La logique derrière, c'est que la sphère de la reproduction biologique devait aussi, d'une certaine manière, appartenir à la sphère de l'Etat.
11:27L'interruption de grossesse est autorisée sous trois conditions.
11:31Le viol, la mise en danger de la vie de la mère ou du fœtus, et enfin, les conditions sociales ou matérielles.
11:41Pour obtenir ce droit, les femmes doivent exposer leur cas devant un comité médical.
11:46Dans les faits, ce sont toujours les médecins, principalement des hommes, qui décidaient si une femme pouvait avorter.
11:54Certains médecins étaient très conservateurs, et à cause de cela, ils pouvaient refuser l'avortement à une femme.
12:01Même dans une Pologne communiste, l'Église reste très influente.
12:10La religion catholique, la seule qui a survécu à la guerre, devient le socle de l'identité sociale.
12:16Et l'athéisme du parti au pouvoir n'y peut rien.
12:20L'anticléricalisme des autorités renforce même la foi et la cohésion sociale.
12:25En toute occasion, messe, baptême, communion, mariage, repas dominico, l'Église est au cœur du quotidien.
12:37Lorsque la loi autorisant l'avortement a été annoncée, l'Église a tout de suite réagi.
12:48En organisant la célébration des vœux de Jasnagoura.
12:54C'était un acte symbolique.
12:57Il s'agissait de démontrer l'attachement des Polonais à l'Église.
13:01Et particulièrement à la Vierge Noire, reine de Pologne.
13:06C'était la plus grande manifestation de l'époque.
13:13Une des prières était un slogan anti-avortement.
13:19C'est le premier rassemblement religieux autorisé depuis l'après-guerre et la première manifestation anti-avortement.
13:29L'Église profite de la tolérance du parti pour en faire un événement annuel, un lieu de propagande pour asseoir son influence.
13:44Une question se pose alors.
13:48Qui contrôlera le cœur et l'esprit des citoyens ?
13:53Est-ce que ce sera l'État, c'est-à-dire le parti qui est communiste et donc laïque ?
14:00Ou bien est-ce que ce sera l'Église et la religion ?
14:04Cette compétition pour le contrôle du corps des femmes s'inscrivait dans une sorte de rivalité entre les autorités et l'Église.
14:13Dans ce bras de fer entre l'Église et l'État, les communistes marquent des points en 1959.
14:38Il simplifie l'accès à l'avortement.
14:44Les comités de médecins, nécessaires jusque-là, disparaissent.
14:48En pratique, seule la femme décide si elle veut avorter ou non.
14:52Mais il ne faut pas s'y méprendre.
14:58Même si cette brèche accorde aux Polonaises une liberté inattendue, ce n'est toujours pas un droit individuel pour les femmes.
15:06L'avortement était alors le seul moyen efficace de contrôler les naissances.
15:14Les Polonaises en pratiquaient 2, 3, 5, 7. Il y avait très peu de contraceptifs. Et ceux qui étaient disponibles n'étaient pas très efficaces.
15:26L'éducation sexuelle était quasi inexistante. Très souvent, les hommes refusaient tout simplement d'utiliser la contraception.
15:34Même lorsqu'elle était à leur portée, ils refusaient.
15:36Mais l'avortement, lui, était très largement disponible.
15:45Au milieu des années 60, en Pologne, des bulles furtives de liberté parviennent à franchir le rideau de fer.
15:52Les femmes disposent de leur corps et la musique occidentale circule.
15:57Les copies sur bande magnétique s'échangent au marché noir et les Rolling Stones se produisent à Varsovie.
16:06Pour toute cette jeunesse, c'était un événement exceptionnel.
16:14Un des tout premiers concerts de rock occidental en terre communiste.
16:24Mes années de jeunesse ont été pleines de joie. On va à une fête, on danse, on s'amuse et puis on couche.
16:30Les techniques de contraception n'étaient pas propices à un plaisir joyeux au lit.
16:41Et l'église, toujours puissante en Pologne, recommandait l'abstinence.
16:45Vous trouvez ça réaliste, vous ?
16:47Oh oui, demandez à un garçon d'une vingtaine d'années d'être abstinent.
16:52Vous voulez quoi ? Qu'il se fasse un nœud avec ?
17:00Quand j'étais étudiante, j'ai interrompu trois grossesses parce que je savais que je voulais terminer mes études.
17:07Je suis allée chez le médecin et j'ai été admise à l'hôpital et en trois jours, je me suis débarrassée du problème.
17:15Ce n'était pas une tragédie.
17:17Le médecin, pour lui, ça n'avait pas d'importance.
17:19J'avais l'impression que c'était un travail à la chaîne.
17:21On divise souvent l'Europe entre ces deux camps.
17:40Il y a la liberté et la démocratie en Occident.
17:43Et à l'Est, c'est l'oppression et le manque de liberté.
17:46Et pourtant, quand on regarde uniquement le vécu des femmes, leur droit à disposer de leur corps,
17:52on pourrait presque dire qu'il y avait plus de possibilités à l'Est, en quelque sorte.
18:01Comment un pays de l'Est, totalitaire et répressif, peut-il autoriser l'avortement alors même qu'il est interdit à l'Ouest ?
18:08Mais de l'autre côté du rideau de fer, que se passe-t-il pour les femmes ?
18:20La Suède a toujours été un modèle de démocratie occidentale heureuse.
18:24Richesse, prospérité, liberté.
18:29Pourtant, à cette époque, les Suédoises n'ont pas le droit d'avorter, comme toutes leurs voisines occidentales.
18:34Dans les années 60, en Suède, comme dans les autres pays où l'avortement était interdit, il y avait des avortements illégaux et c'était un crime d'avorter.
18:48En 1964, il y a eu une conférence appelée « Sexe et société » et l'avortement était un des problèmes abordés.
18:57C'était des jeunes, des étudiants.
18:59L'une d'entre elles a raconté qu'elle était allée en Pologne, qu'elle avait avorté, qu'elle était revenue chez elle et que tout s'était très bien passé.
19:07Tout le monde écoutait, les médias étaient présents.
19:11C'est sorti dans la presse et soudain, on a évoqué ouvertement une sorte de solution polonaise pour les femmes.
19:23Hans Nestius, l'organisateur de cette conférence, est un des premiers journalistes à écrire sur cette solution polonaise.
19:29Son engagement va changer la vie de nombreuses Suédoises.
19:37Hans pensait qu'en ce qui concerne l'avortement, la femme devait décider pour elle-même.
19:43Ni l'Etat, ni personne d'autre ne devaient décider pour elle.
19:46Mais ce n'était pas la seule chose.
19:48Il était aussi préoccupé par le fait qu'il y avait tant de catastrophes de femmes blessées, des hémorragies et des morts.
19:54Les femmes ont commencé à appeler Hans Nestius et il les a renseignées en leur disant comment aller en Pologne.
20:04À cette époque, il fallait un visa.
20:07Il expliquait comment il fallait faire, combien ça coûtait, tout cet aspect pratique.
20:11Mais il donnait aussi aux femmes des noms et des adresses de médecins polonais qui pratiquaient des avortements.
20:18Hans a donné des adresses à plus d'un millier de femmes.
20:21Je venais de commencer ma formation de journaliste quand j'ai rencontré un homme un peu plus âgé. C'était un journaliste célèbre.
20:42Nous nous sommes retrouvés au lit et quelques semaines après, c'était en janvier 1966, je n'ai pas eu mes règles.
20:53Je l'ai appelé et il a dit qu'il organiserait l'avortement et qu'il le paierait.
21:01Environ une semaine après, quelqu'un sonne à la porte et alors je vois un homme un peu âgé avec un long manteau.
21:10Il apporte aussi un gros sac, comme une sacoche de médecin.
21:20Il entre, il me dit de m'allonger sur le lit et il sort de longues aiguilles.
21:28Et là, j'ai eu très peur.
21:34Alors j'ai dit, je ne veux pas de ça.
21:37Arrêtez, partez d'ici maintenant.
21:41Voilà votre argent.
21:43Alors il est parti.
21:44J'avais lu qu'il y avait des médecins en Pologne qui pouvaient pratiquer des avortements et que c'était sans risque.
22:02J'ai obtenu l'adresse d'une clinique grâce à Hans Nestius.
22:07Alors papa et moi avons décidé d'y aller. Papa a payé.
22:14J'ai rencontré ce médecin et c'était très correct, très propre.
22:30Et puis ils ont fait cette opération, cet avortement et j'ai vraiment pas eu mal.
22:36Le lendemain, nous sommes rentrés chez nous.
22:39J'étais très soulagée que tout se soit si bien passé.
22:44Bien sûr, je savais que la Pologne était un pays communiste.
22:49Mais le plus important pour moi, c'était d'obtenir de l'aide.
22:52C'était illégal en Suède, mais c'était illégal en Pologne.
22:56Donc je pensais que je ne serais pas punie en allant en Pologne.
22:59Mais en Suède, à coup sûr, j'aurais été punie.
23:01Quelques mois après le voyage d'Anne, l'étau se resserre sur le réseau clandestin.
23:09La police arrête Hans Nestius et les femmes qui l'a aidé sont elles aussi pourchassées.
23:14Mais l'opinion publique s'indigne de ces répressions et les poursuites sont abandonnées.
23:20L'affaire polonaise révèle à la société suédoise l'absurdité de la situation.
23:27Pour les Suédois, la Pologne était un pays gris, communiste, où personne ne voulait aller.
23:38Mais la Pologne avait quelque chose à offrir aux Suédoises que la Suède leur refusait.
23:44L'année 68 marque plus que jamais la rupture entre l'Est et l'Ouest.
24:05Violente mais libertaire à Paris, Londres et Berlin, les révoltes figent Prague et Varsovie dans une répression sanglante.
24:19Etudiant matraqué, dissident emprisonné, ouvrier assassiné par dizaines deux ans plus tard.
24:40Dans ce climat de violence, la jeunesse dissidente trouve dans l'Église une alliée.
24:59Les gazettes, les tracts s'échangent à la messe et les confessionnaux deviennent des lieux de réunion.
25:04La religion s'impose comme un contre-pouvoir et son influence va s'accroître avec l'élection d'un nouveau pape.
25:12Un pape polonais.
25:14Le Kremlin n'aurait pas pu imaginer pire.
25:18En pleine guerre froide, cette élection fait trembler Moscou.
25:21Un pape polonais.
25:25Le Kremlin n'aurait pas pu imaginer pire.
25:28En pleine guerre froide, cette élection fait trembler Moscou.
25:33L'élection de Jean-Paul II a été révolutionnaire pour les gens.
25:50D'abord parce que c'est un gars de Pologne qui a réussi et qu'ensuite c'est un vrai pied de nez au communisme.
25:56Et lors de son pèlerinage en Pologne, il a été accueilli par une foule vraiment déchaînée.
26:01C'était une démonstration de patriotisme et aussi d'opposition au régime.
26:10Le premier pèlerinage de Jean-Paul II se transforme en croisade contre l'athéisme communiste.
26:15L'État refuse d'accorder des jours de congé, mais les Polonais accueillent leur pape avec ferveur
26:21et prient pour le retour de la religion dans la vie publique.
26:24Pendant cette visite très politique, Jean-Paul II se prononce contre les répressions exercées par le régime
26:45et contre l'avortement libre pratiqué sur sa terre natale.
26:48Jean-Paul II était tout simplement obsédé par l'avortement, les droits reproductifs et la contraception.
27:07Il mettait tout dans le même panier et il appelait ça la civilisation de la mort.
27:12Pour lui, la femme n'avait que deux rôles, la mère et la vierge, il n'y avait rien entre les deux.
27:17Et le plus important, c'était la maternité.
27:20La maternité était sacrée et ne devait en aucun cas être limitée,
27:24que ce soit par la contraception ou par l'avortement.
27:30L'avortement ne semble pas menacé pour autant.
27:32Les préoccupations sont ailleurs.
27:35La Pologne de 1980 subit de graves pénuries.
27:38Les conditions de vie et de travail sont déplorables.
27:42À Gdansk, le licenciement d'une ouvrière opposante au régime, Anna Valentinovitch, met le feu aux poudres.
27:55Par solidarité, les ouvriers cessent de travailler
27:58et un nouveau syndicat clandestin, Solidarnosc, défend leurs droits.
28:02Forte du soutien du pape, l'Église devient la principale alliée des grévistes.
28:19Elle se place au cœur de leur lutte et des caméras du monde entier.
28:23Je n'ai jamais vu dans un pays satellite de l'URSS.
28:35Le mouvement Solidarnosc, qui est né lors de la grève au chantier naval de Gdansk en août 1980,
28:41est un mouvement très conservateur et très chrétien, très patriarcal.
28:47Ce qui est logique, vu que c'est un mouvement étroitement lié à l'Église.
28:51Les images se répètent très, très souvent, où on voit les ouvriers priant,
28:57les ouvriers communiants, les ouvriers se confessant.
29:02Ce fut une incroyable surprise pour la presse de l'époque.
29:06Que se passe-t-il ?
29:08Les travailleurs de la République populaire de Pologne prient ?
29:11Dans une prière collective, le rêve de la Pologne libre est en train de naître.
29:29Pendant près de trois semaines, la grève prend de l'ampleur et paralyse tout le pays.
29:34Mais déjà se pose la question de la place des femmes au sein de Solidarnosc.
29:38Pendant les négociations avec les communistes,
29:42la gréviste et machiniste Enrika Kchevonos, conductrice de tramway, essaye de s'exprimer.
29:47Mais autour d'elle, aucun de ses collègues ne semble prêt à lui laisser la parole.
29:53Et c'est Lech Walesa qui finit par s'emparer du micro.
29:59Le 31 août 1980, le pouvoir est contraint de céder.
30:05Il accepte les 21 exigences des grévistes et légalise le syndicat Solidarnosc.
30:10Le 31 août 1980, le pouvoir est contraint de céder.
30:22Il accepte les 21 exigences des grévistes et légalise le syndicat Solidarnosc.
30:26C'est un accord historique.
30:34Depuis la création de l'URSS, jamais un syndicat libre et autonome n'avait pu exister.
30:40Une foule d'hommes sacre Lech Walesa, l'électricien du chantier naval, comme leader du mouvement.
30:52Solidarnosc a redonné aux hommes leur masculinité.
30:56Comme le montre le slogan des grévistes,
30:58« Femmes, laisse-moi lutter pour la liberté ».
31:01Autrement dit, femme va faire des sandwiches pendant que nous on se bat pour la Pologne et ne nous dérange pas.
31:06Le mythe de Solidarnosc est de genre masculin.
31:14Les figures féminines n'y ont pas leur place.
31:17Anna Valentinovitch est à l'origine de cette grève historique.
31:21Elle est la cofondatrice de Solidarnosc,
31:24mais elle reste une figure floue et méconnue de ce chapitre de l'histoire.
31:29C'est grâce à Enrika Kchevonans que la grève a duré aussi longtemps.
31:32Elle a dû se battre pour convaincre Valéza de ne rien lâcher jusqu'à l'obtention de toutes les revendications.
31:43Solidarnosc s'est construit avec les ouvrières, les intellectuels.
31:47Comme les hommes, elles ont pris des risques, elles sont allées en prison, elles ont pensé le mouvement.
31:52Barbara Labouda était la chef du bureau Solidarnosc de la région de Wroclaw.
32:01Elena Wuchewo, la rédactrice en chef du plus grand journal clandestin.
32:06Lutka Vujets, Johanna Szczonsn, Anna Bikant.
32:12Elles ont cofondé de nombreuses gazettes et journaux, devenus les socles de la presse libre.
32:17Pourtant, à la fin du communisme, elles sont restées éloignées du pouvoir et ont fini par être effacées de la mémoire collective.
32:23Le syndicat Solidarnosc devient trop dangereux pour Moscou.
32:38Après de nouvelles grèves, des pénuries à répétition, un état au bord de la faillite,
32:43Moscou ordonne au général Jaruzelski de reprendre le contrôle.
32:46Le 13 décembre 1981, il déclare l'état de guerre. Une chape de plomb s'abat sur le pays.
32:56Plus de 10 000 dissidentes et dissidents sont emprisonnés. Lerch Walesa en tête.
33:02Son arrestation est un événement international. Tous les yeux sont rivés sur la Pologne.
33:08Ces heures sombres de l'histoire polonaise font partie de mon récit familial.
33:15Mon père, emprisonné aussi à ce moment-là, raconte dans son journal de prison le désarroi et la détresse.
33:22Lerch Walesa, libéré au bout d'un an de détention, reçoit le prix Nobel de la paix en 1983.
33:39Cette reconnaissance internationale et les nombreux voyages du pape sur sa terre natale marquent un tournant dans la guerre froide.
33:45Les messes de Jean-Paul II deviennent un moment d'union nationale entre l'Église et Solidarność, contre les communistes.
33:55Quelques mois avant la chute du mur de Berlin, les communistes polonais sont contraints d'accepter la fin de leur règne.
34:01Réunis autour d'une table ronde, les représentants de Solidarność, les communistes, mais aussi l'Église, devenus un acteur indispensable de la vie politique,
34:17réussissent à s'entendre pacifiquement sur la sortie du communisme.
34:20Au cours de ces négociations, les revendications de l'Église portent déjà sur l'interdiction de l'avortement.
34:41Les membres de Solidarność savent qu'ils ont besoin des instances religieuses pour gagner les premières élections libres.
34:47L'accès à l'avortement sur demande leur apparaît à tous, y compris à la seule femme présente,
34:55davantage comme une monnaie d'échange que comme un droit à protéger.
34:58Pour nous, à ce moment-là, ni l'égalité, ni les droits des femmes n'étaient un sujet prioritaire.
35:09On ne s'en souciait absolument pas.
35:12À nos yeux, ça n'avait aucune importance.
35:14Le chômage est apparu, les gens gagnaient moins, les entreprises ont commencé à faire faillite.
35:19Et quand on lutte pour que tout le monde ait à manger et un toit au-dessus de la tête, on ne peut pas s'occuper du droit des femmes.
35:27Parce que ce n'est pas essentiel.
35:29Même si les droits des femmes concernent la moitié de la population,
35:33pour nous, c'était un détail par rapport à des choses fondamentales, élémentaires.
35:38Le communisme s'effondre et la possibilité d'avorter avec.
35:47Face aux enjeux économiques et politiques, la liberté des femmes à disposer de leur corps devient un détail.
35:58Le féminisme en Pologne y avait la poisse.
36:01Après 1989, tout ce qui touche au communisme est devenu mauvais.
36:05Tout est devenu mauvais, y compris les droits des femmes, y compris les droits reproductifs.
36:11Tout ça, c'était le communisme.
36:13La féministe, c'était cette folle qui ne se rasait pas les jambes.
36:17Notre Pologne, notre nouvel État démocratique, enfin capitaliste,
36:22sera le pays où les femmes redeviendront des femmes et les hommes seront des hommes.
36:29Le symbole de ce nouvel ordre, c'est lui.
36:32Une moustache désormais célèbre, une effigie de la Vierge Noire épinglée à sa veste.
36:39L'erre Valéza, catholique pratiquant et père de huit enfants, devient le 9 décembre 1990
36:46le premier président élu démocratiquement.
36:48Solidarnosc, redevable à l'Église de son accession au pouvoir, intègre dans son programme les revendications de l'épiscopat polonais.
37:05L'Église attendait d'être payée en retour.
37:11Et au début des années 1990, elle a commencé à réclamer son dû.
37:15L'Église a exigé trois choses.
37:18La restitution des biens confisqués pendant le communisme.
37:21Elle a exigé la religion dans les écoles.
37:23Et elle a exigé l'interdiction de l'avortement.
37:29Une fois au pouvoir, la tâche est immense pour Solidarnosc.
37:33Le pays est en faillite, l'inflation incontrôlable, les magasins vides et les salaires ne suivent pas.
37:39Pourtant, les demandes de l'Église sont prioritaires.
37:45La restitution de ces biens est en cours, le catéchisme réintégré dans les écoles
37:50et un des premiers projets de loi porte sur l'interdiction d'avorter.
37:54Une résistance spontanée s'organise.
37:58Un jour, je suis allée dans mon épicerie et sur la porte, il y avait une feuille arrachée d'un cahier sur laquelle on pouvait lire
38:05« Si tu t'opposes au projet de loi qui condamne les femmes qui avortent à trois ans de prison, rendez-vous à la statue Copernic ».
38:16Je suis sortie dans la rue avec ma pancarte, mon utérus m'appartient.
38:21Personne ne va entrer dans mes tripes et décider de ce que je dois faire.
38:28Les manifestations et le débat sur l'avortement durent trois ans.
38:32Face à leur ampleur, le Président Ler-Faléza réaffirme sa vision ultraconservatrice et religieuse.
38:38Je ne crois pas qu'une femme souhaitée et souhaitée mordir,
38:44si on peut souhaiter choisir des solutions.
38:45Mais il se dit qu'il nous croit qu'il nous croit qu'il nous croit qu'il n'est pas à l'Europe.
38:51Et pourtant, notre pays est considéré comme un pays anachronique
38:55par un grand impact de l'Etat catholique.
38:58Par exemple peut être l'unité anti-aborcée.
39:00J'ai dit encore plus, qu'il n'y a pas dix ans présidente.
39:04J'ai dit avant que j'ai été présidente et je suis capable de soutenir,
39:10et je suis capable de soutenir ce mot.
39:12La radicalité de Valéza choque la frange libérale de Solidarność.
39:18D'autant qu'après 40 ans d'accès à l'avortement,
39:22la société civile y est globalement attachée.
39:26L'ancienne militante Solidarność, Barbara Labouda,
39:30devient la voix des défenseurs du droit à l'avortement.
39:32Barbara Labouda veut sauver l'avortement avec un référendum.
39:45C'est inédit. Après plus de 40 ans de totalitarisme,
39:49jamais les polonais n'ont été consultés directement sur un projet de loi.
39:51Les défenseurs de l'avortement créent des comités de lutte dans tout le pays,
39:55et arrivent à récolter plus d'un million et demi de signatures.
39:57Les défenseurs de l'avortement créent des comités de lutte dans tout le pays,
40:03et arrivent à récolter plus d'un million et demi de signatures.
40:09Forte de cette mobilisation, Barbara Labouda monte à la tribune du Parlement.
40:14Je pense que c'est une chose non-adaptée pour l'âtre guise de préoccupation,
40:20...
40:24J'ai connaissance, la l'invente et à la seguitité.
40:26Je ne enfais pas.
40:27The new parliament doesn't cut only the words to a deputy.
40:49He ignore millions of signatures and prevents the democratic debate on the avortment of
40:54its own.
40:59Another very restrictive project, prepared for long date with the church, is voted.
41:05The 7th January 1993, after 40 years of access to the avortment,
41:10the Pologne, becoming a democracy, l'interdit purely and simply.
41:15Seul the avortment thérapeutic remains legal.
41:17And again, it is limited to three conditions.
41:21L'interdiction d'avorter a été adoptée à ces trois exceptions près.
41:27Menaces pour la vie et la santé de la femme, violer incestes, graves lésions fétales.
41:32Donc le récit gagnant est le récit catholique concernant la vie à naître.
41:38Et la femme devient alors simplement mère, une incubatrice, une sorte d'outil.
41:45C'est vrai que supprimer le droit à l'avortement, supprimer les droits des femmes,
41:51était en quelque sorte la fondation de la troisième république polonaise.
41:55Juste après ce vote, le clergé attend les députés dans le hall du Parlement.
42:00Ensemble, ils se félicitent de leur victoire contre l'avortement
42:04et partagent la traditionnelle hostie de Noël.
42:07Après des années d'antagonisme, l'Église et le pouvoir sont à l'unisson.
42:11Je pense que cette scène est le symbole de ce nouvel ordre.
42:18Ce sera une démocratie de genre masculin, ou plutôt une pseudo-démocratie,
42:23où les décisions seront prises par des élites politiques, donc des hommes,
42:27et les femmes ne seront pas reconnues comme partie intégrante de la démocratie avec une vraie voix.
42:32Le droit à l'avortement en Pologne est devenu une sorte de sacrifice,
42:37enfin, pas au sens religieux, mais une sorte de sacrifice,
42:41une soumission à l'Église catholique, afin d'obtenir son soutien pour gouverner.
42:52Dans le récit de mon père sur son combat pour la liberté,
42:55il n'y avait ni curé, ni hostie, ni messe collective.
42:59L'alliance avec l'Église et la suppression de l'avortement ne faisait pas partie de l'histoire.
43:05Ce récit était triomphant et victorieux.
43:10Les héros de la démocratie étaient sortis de prison,
43:12s'étaient emparés du pouvoir, comme de vrais cowboys.
43:18Sur leurs affiches de campagne, ce sont eux les Gary Cooper de la démocratie.
43:23Mais comment ont-ils pu passer sous silence cette interdiction d'avorter ?
43:29N'ont-ils pas pressenti qu'en s'alliant avec l'Église,
43:32ils condamneraient les femmes à une lente descente aux enfers ?
43:35Je laisse mes héros du passé dans leur western et leur mythologie,
43:44et je découvre une histoire pleine de paradoxes, que personne ne m'avait raconté.
43:48C'est en effet un paradoxe qu'au moment où on accède enfin à la démocratie,
43:59quand on retrouve la liberté après toutes ces années d'oppression communiste,
44:03et bien au même moment, les femmes perdent leurs droits.
44:06Est-ce une démocratie ?
44:12Est-ce que si la moitié des citoyens est exclue d'une manière ou d'une autre,
44:16et qu'elle n'a pas de droit,
44:19est-ce qu'on peut vraiment encore parler de démocratie ?
44:22La Pologne libérée du communisme se définit avant tout comme catholique.
44:44Massivement financée par l'argent public,
44:46le clergé, sous le contrôle du pape, étend son influence.
44:52Les étudiants en médecine n'apprennent plus les nouvelles méthodes d'interruption de grossesse,
44:56et il devient de plus en plus difficile d'avorter.
45:03Partout, la vie de l'enfant non-né devient centrale.
45:11Des photos de fœtus ont commencé à apparaître dans les églises.
45:15Et ce qui est également important dans ce contexte,
45:18c'est le changement de langage qui a eu lieu au début des années 1990.
45:21Parce que si l'avortement avant, ce n'était que du curtage,
45:25au début des années 1990, c'est devenu soudainement
45:28la mort d'enfants à naître qui devraient être protégés.
45:32Ce langage ecclésiastique émotionnellement chargé
45:35est devenu le langage de référence.
45:37Les médias ont commencé à l'utiliser, même les plus libéraux.
45:42Les politiciens ont emboîté le pas.
45:44Comme en Suède dans les années 1960, en 2016, en Pologne,
45:55aider une femme à avorter est passible d'emprisonnement.
45:57En 1966, Anne avait fui la Suède pour avorter en toute sécurité à Varsovie.
46:0650 ans plus tard, Marta, elle, doit fuir la Pologne pour avorter.
46:11Je suis probablement tombée enceinte le 11 novembre.
46:21J'ai trouvé une clinique simplement grâce à Google,
46:24une clinique d'avortement en Slovaquie.
46:26C'était la première fois que je prononçais le mot avortement à voix haute.
46:29Quand j'ai appelé, j'ai dit, je voudrais avorter.
46:33Comme si j'avais peur de dire ce mot ou d'être sur écoute.
46:38J'avais peur parce que c'est interdit.
46:42Les polonaises ne peuvent pas légalement avorter dans leur pays.
46:45Tout ça était tellement stressant.
46:46J'ai pris toutes mes économies parce que j'en avais besoin pour cette intervention.
46:57Et je suis allée jusqu'à la station service, au point de rendez-vous.
47:03Je suis montée dans la voiture et le chauffeur est allé chercher trois autres femmes.
47:10Il y avait un terrible silence.
47:11Je me suis dit, d'accord, je vois qu'on m'a tous peur.
47:28En fait, on ne savait pas s'il nous emmenait au bon endroit.
47:32Si on pouvait lui faire confiance.
47:35Si on n'allait pas se faire charcuter.
47:37Et finalement, le moment le plus agréable de toute cette journée, ça a été l'anesthésie.
47:48C'est-à-dire le moment même de l'avortement.
47:50Ce n'était ni douloureux ni terrible.
47:52Je n'ai ressenti aucune culpabilité.
47:54En Pologne, on ne parle pas d'avortement.
48:07Ce n'est pas un sujet dont les femmes peuvent parler entre elles.
48:10Parce que c'est un sujet tellement difficile qu'il vous stigmatise aux yeux des autres.
48:15Une ombre plane au-dessus de vous et tout le monde vous associe à ça.
48:19Au moment où Martha avorte à l'étranger, Natalia Brunierczek, avec trois autres femmes, crée l'ONG la dream team de l'avortement.
48:34Dans un pays où il est interdit aux femmes d'interrompre leur grossesse, les quatre activistes utilisent les réseaux sociaux comme moyen de diffuser l'accès à l'IVG sécurisé grâce aux pilules abortives.
48:43Nous tenons beaucoup à ce que les gens qui pourraient avoir besoin d'un avortement en Pologne sachent qu'ils ne font rien de terrible.
48:58Il s'agit de savoir si...
49:02Je suis désolée, ça m'émeut à chaque fois.
49:04Parce que je déteste ce que l'interdiction de l'avortement a fait aux femmes en Pologne, que les femmes aient une si mauvaise opinion d'elles-mêmes.
49:14Notre travail à nous désormais, c'est de les convaincre qu'elles ont le droit de dire non, ici et maintenant, tout en continuant à être une mère formidable, une épouse formidable, une mère célibataire.
49:28Elles peuvent toujours être de supers amies. Elles sont toujours la même personne. Elles ont juste avorté.
49:39Heureusement, les Polonaises ont découvert les pilules abortives et ont commencé à les utiliser.
49:45Grâce à nous, plus d'une centaine de femmes avortent par jour.
49:48L'interruption volontaire de grossesse est interdite depuis 1993. Mais en 2020, la situation se durcit encore.
49:59Le gouvernement d'extrême droite interdit l'avortement thérapeutique, même en cas de malformation grave.
50:05Les femmes, dans cette situation, sont condamnées à accoucher et à assister à l'agonie de leurs nourrissons.
50:19Le pouvoir a enfin réussi à appliquer la revendication de l'Église.
50:24Et pour la première fois, la révolte est aussi dirigée contre le clergé.
50:27Les mobilisations ont duré plus de 100 jours. Du jamais vu depuis la chute du communisme.
50:46C'est peut-être ici que la démocratie peut renaître.
50:52Mais l'extrême droite ne recule pas. Le décret passe. En cas de complications de grossesse, seuls les battements de cœur du fœtus comptent.
51:07La vie de la mère n'est pas une priorité.
51:09En juillet 2022, Natalia présente un projet de loi légalisant les pilules abortives et l'IVG jusqu'à 12 semaines.
51:25Comme Barbara Labouda, 30 ans auparavant, Natalia n'a aucune chance d'être entendue. Le Parlement est quasi vide.
51:46La nouvelle loi drastique fait ses premières victimes.
51:50Isa est l'une d'entre elles.
51:53Elle est admise d'urgence à l'hôpital après avoir perdu les os à 5 mois de grossesse.
51:58Sa fièvre monte, son état se dégrade.
52:00La nouvelle loi drastique fait ses premières victimes.
52:05Isa est l'une d'entre elles.
52:07Elle est admise d'urgence à l'hôpital après avoir perdu les os à 5 mois de grossesse.
52:12Sa fièvre monte, son état se dégrade.
52:14« Je veux vivre. J'ai pour qui vivre. Je ne veux pas mourir. »
52:22« Je m'ai dit Isa, à la femme qui s'est resté dans la salle. »
52:27Isa n'a pas eu de assistance car elle était en train de faire.
52:30Elle a toujours été en train de vivre.
52:33Isa pouvait vivre. Il suffit de s'attendre à elle, à sa santé et à sa vie.
52:38Isa est mort le 22 juillet du seps.
52:42Isa a montré que nous devons être vigilantes.
53:00Les 7 femmes décédées au cours de ces 3 dernières années
53:04sont mortes non seulement parce que les médecins étaient contre l'avortement,
53:08mais aussi parce qu'ils ne savaient pas comment le pratiquer.
53:12« En Pologne, les médecins ne sont pas formés ni sur les pilules abortives,
53:16ni sur l'avortement par aspiration.
53:19Le problème, c'est qu'ils ne veulent pas admettre qu'ils ne savent pas.
53:23Ils avons donc en quelque sorte affaire à des dieux en blouse blanche
53:26qui se donnent le droit de décider de la vie d'autrui,
53:30n'ayant ni les connaissances, ni les compétences pour le faire. »
53:33Les femmes ont été les premières victimes des 10 années de pouvoir du PIS.
53:44En octobre 2023, les élections législatives apportent un nouvel espoir.
53:49Ce spot de campagne place le corps des femmes comme un enjeu électoral.
53:54Le temps des élections, l'avortement est au centre du débat, c'est une première.
53:59Mais pour les Polonaises, rien n'est encore gagné.
54:02« Maintenant, nous entrons dans une nouvelle étape du combat.
54:08Nous devons rappeler sans cesse que c'est un sujet primordial.
54:12À chaque tentative de projet de loi, à chaque prise de parole sur l'avortement,
54:17nous nous en rapprochons.
54:19Et je suis convaincue que nous sommes plus proches de l'avortement légal que jamais.
54:23Mais ce sera encore difficile. »
54:25« J'ai reçu en héritage les combats de mon père pour la démocratie.
54:34Mais cette bataille n'est pas encore gagnée.
54:36La Pologne ne sera libre que lorsque les femmes auront le droit d'avorter.
54:40Le corps des femmes est un champ de bataille.
54:45Et à la moindre crise, il devient un enjeu politique.
54:47Il devient un enjeu politique. »
55:17« J'ai reçu en héritage les combats de l'avortement légal. »
55:20« J'ai reçu en héritage les combats de l'avortement légal. »
55:23« Ils sont mes concours ».
55:25«料72 scours».
55:26« Les policiers, je t sur les bases de l'avortement légal. »
55:34« Je t'ai fait des objets de l'amortement légal. »
55:39« Je t'ai fait des objets de l'avortement légal. »
55:45« Les policiers, je t'en ai reçu en héritage les combats de l'avortement légal. »
55:50« Le champ national. »

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