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00:00:00Musique
00:00:30Musique
00:01:00Musique
00:01:30Bonsoir, bonsoir et bienvenue dans notre toute nouvelle émission intitulée Pourquoi ? Pourquoi ?
00:01:37Eh bien c'est la question que l'on va se poser tout au long de cette soirée. Pourquoi ?
00:01:42Musique
00:01:44J'ai pas fait le jingle, le signe de la main, on a dit je fais un jingle de la main.
00:01:53J'ai dit je fais un jingle de la main, merde.
00:01:55Attends. Excusez-moi, fanfan.
00:02:06Bonsoir, bonsoir et bienvenue dans cette toute nouvelle émission intitulée Pourquoi ?
00:02:09Pourquoi ? Donc c'est la question que l'on va se poser tout au long de cette soirée.
00:02:14Pourquoi Michel Laplume a-t-il dans la journée du 39 mars exécuté 16 personnes avant d'être abattu sans aucune pitié par les forces de l'ordre ?
00:02:24Comme le furent d'ailleurs jadis les bisons du Dakota.
00:02:29Comment la vie d'un honnête père de famille qui payait régulièrement sa redevance télé et aimait, nous dit-on, le football et les coccinelles, a-t-elle basculé dans le chaos et la barbarie ?
00:02:42Autant de questions sans réponses qui nous laissent un goût amer quant au devenir de notre espèce.
00:02:47Musique
00:02:48Je vous ai fait quelque chose à vous ou quoi ?
00:02:58C'est pas mon idée à moi les musiciens, alors ça va.
00:03:05C'est dingue, fanfan.
00:03:06Ouais, mais je le sais bien, mais on reprend.
00:03:07L'humain serait-il arrivé au sommet de son règne ?
00:03:15Tout comme jadis le fure, le dinosaure, le tapir ou encore le sconce.
00:03:21L'existence même du verbe serait-elle en cause ?
00:03:24Avec Sacha Distel ou Danny Briand, avons-nous été trop loin dans l'expression verbale ?
00:03:29On a tous bien sûr en mémoire cette poésie inspirée de Sacha qui nous disait des pommes, des poires, certes, mais des scooby-doo-bidou.
00:03:43Que voulait-il nous dire par là ? On est en droit de se poser quelques questions.
00:03:51Voilà, c'est bon là, je fais le signe comme ça.
00:03:53Au lendemain de cette tuerie qui a fait, je vous le rappelle, 16 victimes et bouleversé le village paisible de Montluc sur Commode.
00:04:06Et non pas mon cul sur la Commode, comme certains humoristes parisiens en mal de provocation ont cru bon nous gratifier.
00:04:13Non, non messieurs les fantaisistes, non, on ne peut pas rire de tout.
00:04:16En tout cas, pas avant d'en avoir pleuré.
00:04:23Nous allons tenter ce soir de reconstituer au travers de témoignages aux diverses éparses le processus infernal qui aura poussé.
00:04:32Michel Laplume a tué quatre badauds qu'un hasard mal inspiré aura poussé sur la piste abrupte du sautoir de la mort.
00:04:41Et douze de ses collègues de travail qui n'auront reçu pour peau de départ qu'une dragée de plomb sans bulle et sans cotillon.
00:04:48Pourquoi ? Comment ? Mais où est-ce donc Ornicard ?
00:04:55Mais partons sans plus attendre plus à la rencontre de ces témoins du drame qui ont bien voulu répondre aux questions de Pamela Bambuc et de Jean-Christophe Le Fion.
00:05:05Alors, chers téléspectateurs, que vérité soit faite et qu'enfin réponse soit donnée aux questions.
00:05:13C'est bon GG, c'est dans la boîte.
00:05:19Je ferai ça à la fin, comme ça.
00:05:22Tu le prends, ça ?
00:05:23Oui, on fera le bonjour.
00:05:24Oui, mais ça, tu le prends, ça, c'est important.
00:05:26D'accord ?
00:05:27Tu veux des plans de réaction aussi que tu pourras glisser entre les reportages ?
00:05:30C'est-à-dire ?
00:05:31Témoignage poignant qui nous fait réfléchir sur la réalité des choses et les risques pernicieux encourus par l'honnête homme noyé dans les rouages de ce système corrompu.
00:05:47Voyez-la, messieurs, les politiques, votre France, elle n'est pas bien belle.
00:05:50Bon, tu prends, tu coupes où tu veux, mais c'est bon, ça, tu le mettras.
00:05:56Hein ?
00:05:56C'est pas mal, je gare.
00:05:58Si, ça va faire chialer du routier, ça, tu le mets, si tu le mets bien placé, ça, c'est des trucs qui...
00:06:04Ouais, ok, fais-moi deux plans d'étonnement.
00:06:07Ouais.
00:06:15Très comme ça ?
00:06:16Ouais, très bien.
00:06:17Sois scandalisé, maintenant.
00:06:18Ouais.
00:06:20Salaud.
00:06:28Ok, maintenant, la compassion et la solidarité.
00:06:33Excuse-moi, qu'est-ce que tu entends par...
00:06:35La compassion.
00:06:39Ouais, alors là, tu parles d'un truc...
00:06:41Ouais, de...
00:06:43Comme ça ?
00:06:45Ouais, ouais, ça fait rien.
00:06:47La solidarité, maintenant ?
00:06:48Excuse-moi, je ne comprends pas ce que tu me dis, là.
00:06:52La solidarité.
00:06:53C'est un truc comme ça.
00:07:01Ok, d'accord.
00:07:03On termine avec deux, trois rires ?
00:07:05Ouais.
00:07:05Non, non, non, non, merde, je sais bien qu'on est là pour terroriser le bétail.
00:07:17Je sais bien qu'on est là pour terroriser le bétail, mais si tu crois que c'est facile de travailler aussi avec ces zozos, cette idée de musicien, je ne sais pas d'où ça s'est sorti.
00:07:25Bon, bref, on reprend.
00:07:26Bon, bref, on reprend.
00:07:51Fanfan, mets les mains dans la graisse. Oui, tu veux que les miennes.
00:07:58Le gicleur, tu tournes la vis dans l'autre sens. Oui, mais dans la graisse.
00:08:07Attends une seconde. Quoi ?
00:08:10Michel, le plumeau, si je le connaissais ?
00:08:13Ah ben oui, je le connaissais et puis je ne le connaissais pas, vu qu'est-ce qu'il a fait là.
00:08:21Oh ben il nous arrivait, et le Michel, il nous arrivait de jouer au bout là, c'est normal entre cousins, mais là, vu qu'est-ce qu'il a fait...
00:08:29Hein ?
00:08:30Oh ben il habitait en face du garelle, juste en face, la maison avec les volets bleus. Oui, c'est là.
00:08:35Ah ben moi, je le voyais tous les jours, Michel.
00:08:38Michel ! Oh, il avait un sale caractère, Michel.
00:08:41Oh, il aimait pas voir tort, c'était une vraie tête de l'art.
00:08:44Une tête de con.
00:08:45Pour moi, le point de départ de toute son histoire, c'est son licenciement, Michel.
00:08:49Ah, puis sa femme qui s'est tirée avec le représentant de commerce, ça, ça l'a pas fait marrer, ça, Michel.
00:08:56Dernière fois, qu'est-ce que j'ai vu ?
00:08:58C'est...
00:08:59Quelle est-ce que je dis pas de conneries ? C'était hier matin au soir, à peu près ?
00:09:03Oui, c'était en 8, quoi. C'était le jour du massacre, quoi.
00:09:06Ah ben moi, j'étais là, j'étais là, j'étais dehors, hein, je sortais les poubelles, hein, parce que j'estime que c'est pas une femme de sortir les poubelles, hein, bon bref, ça c'est encore autre chose devant la télé, hein.
00:09:17Et puis là, il y a Nadine, il y a ma femme, cette connasse, là, qui me dit, euh...
00:09:23Elle me dit, dis non, as-tu entendu tout ce barouf chez Michel qu'elle me fait ?
00:09:27Alors bon, ben moi, pour plaisanter, je lui dis, bon, ben, il s'est quand même décidé à lui mettre la chicorée, elle l'aura pas volée.
00:09:34Et puis, ben non, là-dessus, le temps passe, ça m'était sorti de la tête, moi, je m'étais remis sur mon Laguna, là.
00:09:40Sur Bodex qu'on a rentré, là, il y a deux semaines, là.
00:09:43Non, ça, ça marche fort, ça, attention.
00:09:46Ah ben là-dessus, quand tes godasses font de 5, là-dessus, tu chopes le 200, finger in the nose. Et t'es pas ta gueule, hein.
00:09:52Ah non, c'est de la bonne bagnole.
00:09:53Il y a Ramos, là, le tuyais, là, le voisin de Michel, là, le Portos.
00:09:58Il a la même, il me l'a amené, quand c'était vendredi, dès 1h08, là, il me l'a amené pour en révision son Laguna, là.
00:10:06On lui a monté un petit peu pour plaisanter la pression du turbo à 50 bar.
00:10:103.15, il l'a monté sur le périph. 3.15.
00:10:15Elle s'est fait peur, là.
00:10:17Il a été choqué, là, Ramos.
00:10:19Il est rentré chez lui et tout, sa femme est venue me chercher et tout.
00:10:21Alors, j'ai été noir et tout, il répétait 3.15, 3.15.
00:10:27Alors, le docteur Mounier, et tout, est venu, et tout, hein, attention, non, il est devenu amnésiaque, je sais pas quoi.
00:10:33Bon, ouais, moi, j'ai dit, hein, bon, il avait jamais été très fute-fute non plus, hein, Ramos, hein.
00:10:38Ben, il est portugais de père et de mère aussi, là.
00:10:40Mais là, là, il s'est fait peur, hein, il s'est... Non, non, là, il s'est fait mal, c'est ce qui est intéressant, hein.
00:10:47Ah non, ça, ça marche très fort, ça, ça décoiffe même le crépu, hein.
00:10:51Et 87 chevaux en liberté, attention, ça fait du barouf, hein.
00:10:55Surtout que là, je me suis fait le petit plaisir qui va avec, là.
00:10:58Monter la petite sono qui va bien, là-dessus, là.
00:11:0115 000 watts efficace, j'ai vu.
00:11:03Normalement, c'est du matos prévu pour du concert en plein air, mais là...
00:11:08Là, démonter la banquette arrière, faut savoir que quand t'es derrière, rien qu'avec les basses, même au minimum, tu chopes la chiasse à tous les coups.
00:11:17Eh ben, la première fois que j'ai monté le volume avec ma femme, j'ai été lui montrer un petit... pour faire un petit tour, la surprise, quoi.
00:11:24Hein ? Ah ben, la surprise, on s'est fait mal, hein.
00:11:26Je me suis esquinté, j'ai fait une fracture du périnée, moi.
00:11:28Ma femme, qui était à la place du mort, elle nous a fait une descente d'Oriane, ma femme.
00:11:34Ça, c'est à cause du Dolby, parce qu'il faut pas le mettre quand t'es ouvert plein gaz.
00:11:39Parce que là, ça rase... Quoi ?
00:11:43Oui, ben oui, non, alors moi, oui, alors Michel...
00:11:47Alors, bon, moi, j'étais là, hein, je montrais à ma fille comment on passe un coup de polish bien propre sur une bagnole.
00:11:54Hein, ça, c'est normal, ça, c'est la transmission du savoir.
00:11:56Alors, je lui explique, hein, ma puce, bon, ben, coton bien propre, je lui dis, hein, les guitares à l'équerre, hein, tout pour amortir les vibrations du coton.
00:12:05Hein ? C'est des trucs à savoir, ça, c'est pour... Parce qu'avec les produits qu'ils font maintenant, surtout sur les peintures métallisées, tu les niques à tous les coups.
00:12:12Ils m'en ont de liquérent le capot la semaine dernière encore, en atelier. Heureusement, bon, ben, là, j'ai un copain, là, un voisin qui fait de la fresque sur carrosserie, là, un artiste, hein.
00:12:20Un italien, là, triongue. Ah, très fort, hein. Il nous a refait entièrement le capot, il nous a... Sur un côté du capot, il nous a fait une tête de mulet craignère au vent, comme ça, fondue, avec une tête de bonne femme chanteuse, là, l'autre, là, Annie Cordy.
00:12:38Ouais. Dans le client, on n'a pas voulu, mais il a dit, c'est propre. Eh, ben, non, là, je vois Michel qui déboule de chez lui, ouais, avec son fusil.
00:12:49Ah, ben, je vais me dire, moi-même, là, il y a un hic, il y a quelque chose qui va pas, que je vais me dire, hein. Là, je le vois, il enjambe la haie de chez nos voisines, hein,
00:12:59deux bonnes femmes qui vivent ensemble, enfin, bon, bref, ça, c'est encore autre chose, ça, c'est les poches, hein, la société française, bref, bon, hein.
00:13:07Hein ? Alors, il y en a une des deux qui est en train de se faire bronzer à moitié à poil. Bon, ben, moi, je regarde sans regarder, qu'est-ce qu'il se passe ?
00:13:16Là, je vois Michel, disons, il s'approche de l'autre, derrière de l'autre, il se met au-dessus de... Il dit, y'ont, là, ta fouine, on se fait dorer les miquettes, il lui dit.
00:13:26Ah, l'autre n'a pas le temps de dire où. Bim ! Il fume à la voisine, y'ont.
00:13:29Ah, ben, là, y'ont, et je me dis en moi-même, là, Christian, c'est en train de virer chocolat, hein, garde tes miches et baisse le museau, oui, tu sais, je veux dire.
00:13:38Et non, non, là, l'autre, là, pas le temps de dire rien du tout. Il s'approche de moi, il se met en face de moi, il me regarde avec ses grands yeux ouverts fistement, comme ça.
00:13:49Ah, non, là, dans des moments comme ça, tu perds toute fierté, là. Ah, moi, j'ai mouillé les couches, attention, hein.
00:13:57J'avais les commissions dans le filet, comme on dit, hein.
00:14:00Ouais, ma femme qui était derrière les tuyaux, elle était planquée, elle me disait que je tremblais comme un diesel, que, hein, que, ben, que je me serais approché de lui, que j'aurais dit, euh, euh, euh, j'aurais fait la bise, que je me souviens pas, que je lui dis, euh, alors, euh, pépant la bulle, on se balade, euh...
00:14:17Parce que quand il était petit, on l'appelait Pépin la bulle.
00:14:21Tu sais, donc, on met quand on est jeune, ça, alors, là, silence radio, là.
00:14:25Et, euh, il me regarde comme ça, il me dit, Pépin, il a des problèmes.
00:14:30Ah, je lui dis, il y a un pépin, ou, euh, pas pour le détendre.
00:14:33Alors là, le temps de rien du tout, ça le fait pas marrer, il met deux balles dans le fusil, le temps de faire un pas en arrière, il me fume tout le J9.
00:14:43Hein, à poubelle, la calèche, hein, gueulille, hein.
00:14:45Ah, non, non, non, l'espére est passé ce matin, moi, j'y touche pas.
00:14:48Elle a deux trous dans les chaussettes, le nez qui coule, je laisse... Quoi ?
00:14:52Eh ben, moi, j'essaie de parler avec lui, j'essaie de parler avec Michel.
00:14:55Je lui dis, écoute, Michel, c'est pas grave, hein.
00:14:58Euh...
00:15:00Ben, vous essayez de parler, je lui dis, bon, ben, écoute, ma femme m'aurait dit que...
00:15:04Bon, ben, écoute, Michel, hein, c'est pas grave, ce qu'on va faire, c'est qu'on va aller boire l'apéro, que je lui dis.
00:15:10Hein ? Histoire de gagner du temps, quoi, pour le...
00:15:13Et là-dessus, non ? Là-dessus, il y a Tobi, euh, Tobi, euh, mon cabot qui débarque.
00:15:19T'es quel argentin croisé hérisson qu'on a trouvé dans une décharge.
00:15:23Et, euh, alors là, il y a Tobi qui s'amène.
00:15:27Alors, euh, bon, ben, perdu pour perdu, je lui dis, euh...
00:15:30Bon, ben, Tobi, à Mouffler !
00:15:32Ben, il était courageux, euh, c'est courageux comme cabot, ça.
00:15:35Hein ? Ah ben, l'autre, attention, l'autre, il avait fait dix ans de rugby, il l'a vu arriver, hein, le cabot.
00:15:40Ah ben, drop, renvoie au 22, euh...
00:15:43On l'a jamais retrouvé, d'ailleurs, hein, le clavier.
00:15:46Hein ? Euh, non, non, non, non, là, non, là, euh, coup de chatte, pour moi, son fusil s'en règle.
00:15:55Alors, il y a ma femme qui sort derrière les... les Thuyas, elle me dit, euh...
00:15:59Cours, Forest ! Cours ! Elle me dit...
00:16:01Alors, là, j'ai pas cherché à quoi que ce soit.
00:16:07Là, je me suis tiré, euh...
00:16:09Ah ben, j'ai cavalé, j'ai cavalé...
00:16:11Ils m'ont arrêté à 800 km d'ici, alors, regarde, tu vois, j'étais en chaussette, euh...
00:16:16Ah, ils m'arrêtaient pas, je terminais le... euh...
00:16:19Comment vous dites, là, les articles, hein, l'autre article, hein ?
00:16:24Non, ben, de la Corse, quoi !
00:16:44Lâchez-moi ! S'il vous plaît !
00:16:47Oui !
00:16:48Oh, je suis au courant de votre venue dans le village de Montluc ce soir !
00:16:54Et je tiens à exprimer la position de la force syndicale ouvrière !
00:16:59Monsieur, vous laissez parler, vous laissez parler !
00:17:08Camarades !
00:17:09Une fois de plus, le patronat s'est rendu coupable d'un acte irréfléchi aux conséquences inassumées !
00:17:16C'est ainsi que 12 de nos camarades des ateliers Chosselaine ont péri dans ce que nous avons baptisé
00:17:23la tuerie de l'assassin innocent !
00:17:26Que les choses soient très claires !
00:17:29En réalité, le camarade de la plume a été victime d'un système corrompu
00:17:35qu'il a poussé dans le tourbillon infernal du rêve capitaliste !
00:17:40Non content, monsieur !
00:17:42Je vous ai l'air de la paix !
00:17:45Non content de nous partir aujourd'hui dans leur usine comme du bétail,
00:17:53le patronat a décidé de pousser certains d'entre nous jusqu'à l'abattoir !
00:17:57Camarades !
00:18:00L'heure est venue au peuple de prendre les rênes du pouvoir !
00:18:04La tuerie de Montluc est un signe de ras-le-bol de cette classe ouvrière
00:18:09encore exploitée aujourd'hui jusqu'à l'asphyxie !
00:18:13Mais...
00:18:15Merde ! Ça te va à toi ?
00:18:19Vous me laissez terminer !
00:18:23Nous ne tomberons pas dans le piège facile dans lequel les médias veulent nous entraîner
00:18:27en concluant que la tuerie de Montluc est l'acte isolée d'un individu victime du syndrome de la vache-hole !
00:18:33Ridicule !
00:18:34Des têtes vont tomber, sachez-le !
00:18:37A commencer par celle du président des États-Unis, l'Amérique !
00:18:42Qui après s'en est pris aux Indiens d'Amérique,
00:18:44continue à s'en prendre à la population la plus pauvre de cette planète !
00:18:47Je veux parler bien sûr de la population ouvrière !
00:18:5112 de nos camarades sont tombés !
00:18:54Dont 10 ouvriers qualifiés !
00:18:55Ouais, 5 ! Ouais, 6 ! Ouais, 7 !
00:18:58Et un cadre premier échelon !
00:19:00J'ai été reçu, monsieur !
00:19:03J'ai été reçu en personne par le PDG des ateliers Chausselaine !
00:19:07Qui s'engage aujourd'hui à réembaucher 3 ouvriers !
00:19:10Alors que quelques heures après le massacre, ils nous en promettaient 5 !
00:19:13Là encore des promesses non tenues !
00:19:16Euh...
00:19:17Tenues !
00:19:18Je profite de l'occasion qui m'est donnée de m'exprimer, monsieur !
00:19:26Pour réaffirmer notre détermination dans l'obtention de poignets repas digne de ce nom !
00:19:32Car là encore, les tranches de pain promises ne faisaient que 5 mm d'épaisseur !
00:19:35Alors que, monsieur !
00:19:37Les condensions d'août 1944, d'août 1941 proposent 6 cm !
00:19:44Je vois là une provocation du patronat qui, en touchant à la nourriture,
00:19:48tente d'affaiblir directement l'individu et pas la même l'action ouvrière !
00:19:52Je rappelle, et j'en terminerai là !
00:19:57Aux camarades qui n'auraient pas payé leurs cotisations du mois de juin !
00:20:01En agissant de la sorte, ils jouent le jeu du patronat et décribillisent l'action ouvrière !
00:20:06Et pour terminer, monsieur, je tiens simplement à réaffirmer notre soutien franc et massif
00:20:12à Jean-René et Bab-Henri, des fromageries Sacogne, dans la grève qu'ils ont entamée il y a maintenant 16 ans !
00:20:20Contre la supérette Lafleur !
00:20:22Qui vendait, monsieur, et qui vend encore aujourd'hui du fromage pakistanais italien,
00:20:26alors qu'on en fabrique ici au village !
00:20:28Non ! Nous ne nous laisserons pas enrouler dans la farine, encore moins dans le chocolat !
00:20:33Alléluia !
00:20:42Alléluia !
00:20:53Alléluia !
00:21:00Alléluia !
00:21:02Bonsoir !
00:21:03Bonsoir et bienvenue dans cette église !
00:21:06Église, avant de répondre à votre question, j'aimerais qu'ensemble, ensemble, nous n'oublions jamais la parole de notre Seigneur et Christ au roi Jésus.
00:21:18Jésus, en mourant sur la croix, a voulu nous dire, à nous, en pécheurs, il a voulu nous dire, tu n'es pas propre, tu n'es pas propre sur toi.
00:21:24Et Saint Jean-Baptiste, de répondre face aux mécriants, je suis Jésus, je suis propre sur moi, et tout cela, je le prouve.
00:21:40Pardon. Non, bien qu'ancien enfant de cœur, non, Michel n'était pas pratiquant.
00:21:47Il était comme bon nombre de brebis égarés, en quête de bonheur et dans sa grande errance, il n'aura su trouver les portes du temple, excepté ce fameux lundi où il est venu ici, oui,
00:21:59crier son désespoir au Seigneur et Christ au roi, mort sur la croix des hommes.
00:22:04Oui, Michel m'a menacé de son arme en entrant ici, en jurant des propos sataniques que je ne répéterai pas ce soir.
00:22:13Moi, je lui ai dit, viens-t'en moi, Michel, viens-t'en moi, ma plume, et ensemble, demandons, implorons le pardon au Seigneur et Christ au roi.
00:22:24Oui, là, il m'a tiré dessus à deux reprises.
00:22:29Ce que je montrais ce matin à vos camarades de la presse écrite, les impacts de bal ici, juste dans le Saint-Fion de Marie, et là-haut, juste au-dessus du précepte,
00:22:41tu ne tueras pas.
00:22:44Oh, vous savez, si j'ai réussi à m'en sortir, je crois que c'est avant tout grâce, bien sûr, à la prière,
00:22:51mais surtout grâce à la foi en notre Seigneur et Christ.
00:22:55Et bien sûr, grâce à l'intervention des forces de l'ordre, oui,
00:22:58qui ont su donner certainement l'assaut au bon moment.
00:23:02Oh, non, non, non, enfin, Michel était plutôt doux et timide.
00:23:10D'ailleurs, sa mère me l'a souvent confié pendant de longs week-ends de préparation à sa vie d'homme catholique et d'homme de foi.
00:23:17Et je dois dire que jusqu'à sa puberté, Michel était plutôt beau garçon.
00:23:21Et au moment où la bête s'est réveillée en lui pour donner ce mal que l'on sait aujourd'hui,
00:23:30oh, non, je ne peux pas vous laisser dire ça.
00:23:33Vous savez, je crois qu'aujourd'hui, les églises ont beaucoup changé.
00:23:39Aujourd'hui, une fusion est envisageable entre les différentes composantes religieuses et les sectes en tout genre.
00:23:46Je crois que l'industrie spirituelle est en grande mutation.
00:23:48La venue du pape en est un exemple flagrant pour redonner au premier empire de cette civilisation un souffle de renouveau.
00:23:56Car nous sommes, monsieur, depuis toujours, la juste conscience du peuple.
00:24:01Nous sommes l'amour, nous sommes la liberté.
00:24:18Mais Kamel, t'es là !
00:24:26Hein ?
00:24:29Comment c'est la télévision qui est là ?
00:24:33Quoi ?
00:24:34Non, non, c'est ça que c'est le fou, la Michel et la plume, là.
00:24:40Non, je rappelle, je rappelle !
00:24:42Quoi ?
00:24:42Écoute, tu me mets des barrettes de chie.
00:24:47Oui, tu fais comme pour toi, je te rappelle, je te rappelle.
00:24:49Quoi ?
00:24:52Oui, je le connaissais, Michel, moi.
00:25:00J'étais embauché dans la même société que lui, moi.
00:25:04J'étais société chancelaine, là.
00:25:05J'étais en contrat LTE, là, moi.
00:25:09Laisse-toi enculer, là.
00:25:14C'était pour les...
00:25:16C'était le stage pour les jeunes délinquants, là.
00:25:19Quoi ?
00:25:20Moi, c'est là que j'ai rencontré Michel, moi.
00:25:23Mais c'est comme c'était le chef de service, Michel, moi.
00:25:28Hein ?
00:25:29Michel ?
00:25:29J'étais en train de culer, Michel.
00:25:30Les jeunes, ils ne pouvaient pas le blairer.
00:25:37C'est moi qui ai chié sur sa tombe, ça me dit soin, bien entendu.
00:25:44Parce que comment il n'aimait pas les Noirs et les Arabes, Michel, c'est pour ça ?
00:25:49Hein ?
00:25:50Non, c'est à cause de son père.
00:25:52Parce que son père, il était au Front National, son père.
00:25:56Parce que quand son père, il s'était fait...
00:26:02Il avait fait la guerre d'Algérie, son père.
00:26:04Puis là-bas, il s'était fait enculer par des berbères, c'est pour ça ?
00:26:06Ouais, c'est un fils d'enculé, Michel, bien entendu.
00:26:11C'est pour ça qu'il était au Front National, bien entendu.
00:26:14Parce que son père, il était revenu le cul en feu de la guerre d'Algérie, c'est pour ça ?
00:26:19Quand il a tourné fou, il est dans l'usine, non ?
00:26:20Ouais, j'étais non.
00:26:23Quoi ?
00:26:23Comment il est rentré comme ça ?
00:26:28Là, comment il tirait sur tous les gens ?
00:26:30Il tirait comme ça ?
00:26:31Il tirait comme un robot ?
00:26:34Comme un robot ?
00:26:35Là, il m'a vu comme ça ?
00:26:37Il a essayé de me dégommer ?
00:26:39Moi ?
00:26:39Moi, j'ai fait comme ça ?
00:26:43Là, comment le coup de feu est parti comme ça ?
00:26:47Après, j'ai fait comme ça ?
00:26:48Là, après, j'ai bondi comme une gazelle comme ça ?
00:26:54Je me suis jeté dans les poubelles.
00:26:58Quoi ?
00:27:02Non, mais comment...
00:27:04Moi, je vous l'ai posé comme question...
00:27:08Pourquoi nous, on n'a pas la même chose que les autres ?
00:27:12Pourquoi les pauvres, c'est toujours les noirs et les arabes ?
00:27:17Pourquoi ?
00:27:19C'est pas normal, ça, monsieur ?
00:27:21C'est pour ça que nous, on casse tout, bien entendu.
00:27:24C'est la vérité, ça.
00:27:25Pourquoi ?
00:27:27L'autre soir, hier matin, comment...
00:27:29Ma voisine et tout, une gentille dame et tout, madame Bilokogon ?
00:27:35L'autre, elle se fait qu'éblou par les keufs, elle est sortie de l'école et tout, elle va chercher ses sept gosses et tout.
00:27:39L'autre, elle se fait qu'éblou par les keufs, les keufs, il la bloque comme ça, ils lui disent...
00:27:43Où tu vas comme ça ? Frisé au lardon, il la peine.
00:27:49Frisé au lardon.
00:27:50Après, il y en a un, il les casse un oeuf sur la tête, pourquoi il fait ça ?
00:27:52Ils en ont marre, les jeunes, bien entendu.
00:28:02C'est normal, regardez les jeunes maliens qu'ils ont jetés dans la Seine et tout, à Paris, là.
00:28:06Et l'autre, qu'ils ont buté dans le commissariat, les aïrois, là.
00:28:08Pourquoi il fait ça ?
00:28:11C'est pas gentil, ça, monsieur, quand même.
00:28:12Hein ?
00:28:13C'est pour ça, quand je vois des mecs, genre Michel, qui pète les plombs, moi, ça me fait chaud au cœur, moi.
00:28:20C'est la vérité, bien entendu.
00:28:21Ça en fait un de moins se foutre d'un autre jeune, bien sûr.
00:28:26C'est malheureux, mais c'est comme ça qu'ils pensent sur les jeunes, moi, non ?
00:28:29On a trop laine, bien entendu.
00:28:31Il dit à mon frère, nous rédile, nous rédile !
00:28:34Il nous rédile, il est là, c'est l'intelligence, il est là !
00:28:38Il est là, nous rédile, quoi ?
00:28:44Il est là, c'est de l'intelligence, il se relève pour les l'autre, là.
00:28:47Quoi ?
00:28:47Il dit, pour ne pas ton cul, nous rédile, c'est la tête.
00:28:51Tu sais, quand il se crache et tout, mon frère nous rédile.
00:28:57Quand il s'est fait cramer la gueule en fabriquant une bombe artisanale.
00:29:02Il a vu les plans sur Internet et tout.
00:29:06Et maintenant, on dirait un barbapapa, mais non.
00:29:08Quand il a pu nez, plus de nez, plus de oreille, plus de cheveux, plus de cheveux.
00:29:16Il a toujours laine, bien entendu, il a toujours laine.
00:29:21Quoi ?
00:29:24Qu'est-ce qui me fait ?
00:29:25Bien sûr, je vais en sortir.
00:29:26Qu'est-ce qui me fait ?
00:29:27On dirait que la porte était sortie, ils l'ont bloquée, c'est pour ça.
00:29:35L'autre, comment, l'assistante est sociale, l'autre, elle me prend de haut et tout.
00:29:39Elle me dit, vas-y, tu me fais, accroche-toi, elle me dit comme ça.
00:29:44Moi, j'ai dit, qu'est-ce qui me fait, ça, là ? Qu'est-ce qui me dit, là ?
00:29:46Quand tu veux que je m'accroche, à ton bureau, il y a une branche d'arbre, tu vois, comme ça.
00:29:54Elle rigole et tout, elle dit, non, accroche-toi dans la vie, elle me fait comme ça.
00:29:59Je dis, si je m'accroche, je ne peux pas bouger, qu'est-ce qui me raconte, là ?
00:30:04Elle rigole et tout, elle me prend de haut et tout.
00:30:06Elle dit, mais non, elle rigole, accroche-toi, accroche-toi comme ça.
00:30:09Hein ? Là, je lui ai mis un crochet, direct.
00:30:13Comment il voulait m'accrocher à la misère, bien entendu.
00:30:16C'est comme l'autre bâtard, là, le maire, là, le communiste, René Cailloux, vous connaissez, non ?
00:30:25T'étais au courant des histoires et tout, là ?
00:30:27Moi, ça s'est passé ici, moi.
00:30:29C'est pendant les élections.
00:30:31L'autre, il nous fait halluciner, tout, pendant les élections, il vient ici, là.
00:30:37Cité des Roches-Bleues.
00:30:38L'autre, il vient, comment, sans garde de corps, rien de nouveau.
00:30:41Il vient avec un paquet de bonbons, l'autre.
00:30:43Comme des fraises de ta gata.
00:30:45L'autre, il est tout joyeux, et tout, il vient ici.
00:30:50Quand il donne des fraises de ta gata aux enfants, et tout.
00:30:53L'autre, il s'approche...
00:30:54L'autre, Caillasse, là, il s'approche de Kamel.
00:30:58Mon cousin, comment, il sortait de prison pour violences et barbarie sur personnes âgées.
00:31:05L'autre, Caillasse, il s'approche de Kamel.
00:31:09L'autre est trop ouf, et tout.
00:31:10Et l'autre, il lui donne une fraise de ta gata, l'autre.
00:31:17Kamel, il lui dit, c'est bien les jeunes, ensemble, on va reconstruire l'avenir, il lui dit comme ça.
00:31:24Kamel, Kamel, il lui dit, bouge pas, je vais te la ranger ton avenir, bâtard.
00:31:27Là, il lui a fait comme le coup de la menthe religieuse, comme ça.
00:31:36Hein ?
00:31:37Comme ça, il lui a brisé la carotide, comme ça, l'autre, il est tombé comme une merde, et tout.
00:31:43C'est comme si les jeunes qui voulaient le finir, et tout.
00:31:45C'est les keufs qui l'ont sauvé, les enfants, ils voulaient lui faire manger des cailloux, et tout.
00:31:48Il s'appelle René Cailloux, c'est pas ça.
00:31:54Maintenant, l'autre, il est au Front National, elle est dans l'autre.
00:31:57Et là, de toute façon, on va le niquer, tôt ou tard, on va le niquer, on sait l'habiter, et tout.
00:32:01Quoi ?
00:32:03Non, mais comment, moi, je...
00:32:07Je voulais poser comme question, la télévision, là...
00:32:10Comment...
00:32:11Comment on peut faire, par exemple, si on veut travailler à la télévision, un truc comme ça ?
00:32:17Pour être feige, non ?
00:32:18Au Auvergne, non ?
00:32:20Quoi ?
00:32:24Comment si vous avez besoin pour des trucs de sécurité, des trucs comme ça ?
00:32:29Parce que j'ai fait de la boxe thaïlandaise, pour ça ?
00:32:32Quoi ?
00:32:33Des kickboxing ?
00:32:34Tu connais, euh...
00:32:35Jean-Claude... Comment...
00:32:36Jacques-Chan, Jacques-Chan ?
00:32:38Tu connais, non ?
00:32:40Et Jean-Claude Van Damme, tu connais ?
00:32:43Il a l'air un peu branleur, lui, non ?
00:32:46Fait comme Louis Marsop.
00:32:46Louis Marsop.
00:32:47Et comment...
00:32:48C'est qui qui gagne le plus d'études à la télévision ?
00:32:52C'est Pépédien, non ?
00:32:55Et comment on veut rester, Pépédien, c'est un homme ou c'est une femme, lui ?
00:32:58Allez-y, allez-y, je vous en prie, asseyez-vous.
00:33:23Je vous attendais.
00:33:26Faites attention aux meubles, aux meurisiers, quand même.
00:33:29Et bien, mettez pas la caméra, non.
00:33:30Voilà, ici, je vais.
00:33:34Non.
00:33:35Vous savez, je ne peux pas vous laisser dire ça.
00:33:37Dans cette tragédie, j'ai perdu 12 de mes employés, c'est vrai.
00:33:41Mais surtout, 12 amis très chers, vous pouvez me croire.
00:33:44Croyez-moi que je n'ai pas le cœur à parler politique ce soir.
00:33:48Néanmoins, si on est obligé de constater une détérioration du tissu économique et social dans cette région,
00:33:52et pas seulement dans le secteur de la chaussette de laine.
00:33:54Ça, vous le retrouvez chez tous les laineux.
00:33:55Mais bien sûr que je suis triste.
00:33:59Pour qui me prenez-vous exactement, monsieur ?
00:34:01Mais vous savez, dans une tragédie comme celle-là,
00:34:04vous savez comment on doit raisonner un petit chef d'entreprise comme moi ?
00:34:06Ça fait 12 personnes en moins à licencier.
00:34:08Mais c'est comme ça qu'on doit voir les choses, mon pauvre ami.
00:34:11Vous savez qui est pris à la gorge dans un licenciement aujourd'hui ?
00:34:13C'est les petites PME, comme moi.
00:34:15Vous savez combien m'aurait coûté...
00:34:17Je vous pose une question.
00:34:18Vous savez combien m'aurait coûté un licenciement par les voix naturelles ?
00:34:23Non, je vais vous poser la question.
00:34:24Non, 340 000 francs.
00:34:27340 000 francs.
00:34:29Oui, le prix de ma voiture, mais la question n'est pas là.
00:34:31D'autant que là, cette tragédie m'aura tout de même coûté un petit peu d'argent,
00:34:35puisque j'ai tenu à prendre, bien sûr, comme il se devait,
00:34:38les frais d'enterrement à ma charge.
00:34:41Et bien sûr, on a pris ce qu'il y avait de mieux,
00:34:43des cercueils en châtaignier pour tout le monde.
00:34:45On n'a pas regardé à la dépense, bien entendu.
00:34:48Excepté pour le délégué CGT.
00:34:49À qui tout de même ?
00:34:50À qui tout de même ?
00:34:52On a bricolé un cercueil à base de quelques palettes.
00:34:54Parce que j'estime, monsieur.
00:34:56Laissez-moi terminer.
00:34:57Parce que j'estime, monsieur.
00:34:58Vous permettez ?
00:34:59J'estime qu'un ouvrier a le droit de partir avec sa dignité d'homme.
00:35:03Comme un être humain.
00:35:03Pour moi, c'est pareil.
00:35:04Un ouvrier est un ouvrier.
00:35:05Vous savez, c'est mon grand-père qui disait, l'ouvrier est le meilleur ami de l'homme.
00:35:14Il parlait comme ça.
00:35:15Ah, il était bien.
00:35:16Vous savez, dans cette entreprise.
00:35:20Mais, monsieur Laplume, monsieur Laplume a commencé à nous poser des problèmes en entrant à la CGT, pour ne pas les citer.
00:35:27Ah, cela dit, moins que les 14 années de socialisme.
00:35:29Ah, bon, il est là, le véritable problème.
00:35:33Mais pour moi, il s'est fait happer par le beau discours de la mafia syndicaliste.
00:35:36Il a chopé la syndicaleuse, comme on dit.
00:35:37Ah, résultat, vous le voyez.
00:35:38Mais ils se sont tués entre eux.
00:35:39Pour moi, c'est un règlement de compte, cette histoire.
00:35:41Ni plus ni moins.
00:35:42Les syndicats tueront ce pays, comme ils ont tué les Koweït ou l'Irak, de la même façon.
00:35:50Non, monsieur Laplume, non, alors là, excusez-moi.
00:35:53Monsieur Laplume gagnait très correctement sa vie, comme tous les employés ici, vous savez.
00:35:57Mais le problème de fond, il n'est pas là.
00:35:59Vous voulez que je vous le dise où il est le problème de fond ?
00:36:00Ben, moi, je vais vous le dire quand même, monsieur.
00:36:02Le problème de fond, il n'est qu'aujourd'hui, monsieur, une chaussette sur deux qui est vendue dans le commerce
00:36:06et fabriquée à base de pneus recyclés, monsieur, laissez-moi terminer,
00:36:09qui provoque des allergies très graves et des troubles du transit chez les nourrissons.
00:36:13Est-ce qu'on en parle dans les médias ?
00:36:14Non, non, mais je veux restituer les choses.
00:36:16Alors que nous, nous nous battons depuis près de 17 ans maintenant,
00:36:18avec des associations reconnues d'utilité publique, hein,
00:36:20les Greenpeace, les Mike & Peace, c'est tout ce que vous voulez,
00:36:23pour instaurer, monsieur, un label de qualité sur la laine de ruminant.
00:36:27On n'est pas suivi.
00:36:27Les médias ne nous suivent pas.
00:36:28Vous ne faites pas votre travail, monsieur.
00:36:32Non, c'est trop simple.
00:36:34Vous savez, oui, alors allons-y, je suis le grand méchant loup, l'ouvrier.
00:36:36Non, vous savez que je suis d'une famille ouvrière, monsieur.
00:36:38Vous voulez que je vous parle comme ça ?
00:36:39Vous savez, mon grand-père est parti de rien.
00:36:42Il a racheté cette entreprise à son ancien patron, monsieur Schausberg,
00:36:46c'était fin 44.
00:36:50Oh, un israélite au bord de la ruine, suite à une mauvaise gestion, on imagine,
00:36:53puisqu'il est parti avant même d'avoir signé les actes notariés.
00:36:57Mais par la suite, mon grand-père a su faire de cette entreprise
00:36:59une entreprise modèle et leader,
00:37:01puisque nous sommes aujourd'hui une entreprise leader
00:37:03dans le secteur de la chaussette de laine,
00:37:05une chaussette qui ne se froisse pas, vous voyez, qui tient bien en main.
00:37:06Et le chausson dedans, je crois qu'aujourd'hui, si vous voulez,
00:37:10pour se placer sur un marché...
00:37:12Pour qui me prenez-vous ? Bien entendu, monsieur.
00:37:17La situation est catastrophique.
00:37:19La crise est très profonde.
00:37:20C'est ce que je dis à mes enfants tous les jours.
00:37:22Il y a de fortes chances, les enfants, pour que ça pète un jour.
00:37:25Alors en attendant,
00:37:27pétons dans la soie.
00:37:28Quoi ?
00:37:47Oui, si, je le connaissais très bien, Michel.
00:37:52Parce que j'ai été en classe avec sa soeur, Martha.
00:38:02Là, pour moi, Michel, il a piqué un mauvais délire, là, Michel.
00:38:09Il a dû tomber sur une mauvaise cam ou quelque chose.
00:38:14Ça arrive, moi, une fois, je me suis shooté avec du nougat, une fois.
00:38:23Parce qu'il ne restait que ça chez ma mère.
00:38:27Mais ce n'est pas bien.
00:38:30J'ai quatre jours de commas, j'ai fait.
00:38:35Parce que j'ai été sauvé de justesse par Chantal.
00:38:39Chantal, c'est mon chat.
00:38:43Elle m'a descendu de mon lit et m'a accompagné à l'hôpital avec ma bagnole.
00:38:51C'est la vérité.
00:38:53Même le docteur Mounier, il a dit, c'est extraordinaire.
00:38:57Qu'est-ce qu'elle a fait, Chantal ?
00:39:02Il a dit à ma mère qu'il me restait un neurone.
00:39:06Il a dit le docteur Mounier.
00:39:09Et que si je continuais à jouer au con, que j'allais le perdre, le nom.
00:39:22C'est pour ça que là, je suis un traitement pour le fortifier, le neurone.
00:39:28Et ce sera très long, il a dit le docteur Mounier.
00:39:32Parce que c'est extraordinaire, le nom.
00:39:34On est deux en France à avoir un neurone.
00:39:41L'autre, il s'appelle Morandini, l'autre.
00:39:45Je ne connais pas.
00:39:46Mais moi, je n'ai pas le droit de travailler.
00:39:53Il ne veut pas le docteur.
00:39:55Ce qu'il a dit, c'est que ça serait trop dangereux.
00:39:59Surtout pour les autres, parce que je n'ai pas l'air comme ça.
00:40:08L'autre soir, je me suis engueulé avec ma mère.
00:40:17Je lui ai bouffé la joue à ma mère.
00:40:23Parce qu'elle m'avait caché ma méthadol.
00:40:26Et là, ça va mieux.
00:40:44Est-ce que j'arrête mes conneries ?
00:40:46Est-ce que je veux m'en sortir ?
00:40:49Est-ce que j'ai 15 ans ?
00:40:52Oui, je sais, on ne le dirait pas, parce que ça, c'est à cause de la drogue.
00:40:59À 12 ans déjà, je n'avais plus de dents à 12 ans.
00:41:04Parce que c'est à cause de l'héros.
00:41:07Mais comme ma mère, elle n'avait pas d'argent pour me payer un casse-noi,
00:41:12j'avais collé un dentier de vampire en plastique.
00:41:19C'est là que je me suis fait renvoyer de l'école.
00:41:23Parce que je faisais trop peur aux autres gens.
00:41:26Mon père, lui, il s'en foutait, mon père.
00:41:37Mon père, il s'en foutait à l'époque.
00:41:41Lui, il tournait facile, 15-20 litres au sang, mon père.
00:41:46Il est mort à 30 ans, mon père.
00:41:50Il ne voulait pas être enterré.
00:41:51Il avait demandé qu'on le trempe dans le duricard et qu'on le fait craver.
00:41:55Parce que l'alcool, c'était toute sa vie, mon père.
00:42:01Tournait avec tout ce qui lui tombait sous la...
00:42:04Ricard, tequila, oui, spirit.
00:42:09Jusqu'au super sans-plomb.
00:42:13C'est ça qu'il a tué, mon père.
00:42:176 francs de litre.
00:42:25Non, Michel, il ne se droguait pas, Michel.
00:42:39Il ne respectait pas la drogue, Michel.
00:42:42Il ne respectait rien du tout, Michel.
00:42:45Lui, c'était boulot, boulot, boulot.
00:42:47Si, quand il s'est fait licencier,
00:42:51que sa femme est partie,
00:42:53il était très nerveux, Michel.
00:42:57Non, il y a sa soeur, Martha,
00:42:59qui est venue me voir.
00:43:02Elle m'a demandé si j'avais pas quelque chose
00:43:05pour le détendre, un truc...
00:43:07Mais je lui ai donné ce que j'avais
00:43:11de trois extasies
00:43:14avec un restant des roses.
00:43:17J'ai dit de faire un gâteau
00:43:18et de lui donner sans lui dire.
00:43:21J'ai dit, non, je n'ai pas eu une nouvelle erreur.
00:43:24Pas un merci.
00:43:27Mais là, j'arrête parce que...
00:43:31Parce que là, je veux m'en sortir.
00:43:34J'ai très bien parlé à ma mère.
00:43:37Je lui ai dit que je vais m'en sortir.
00:43:41J'ai demandé pour faire un stage
00:43:43pour être jardinier.
00:43:46Jardinier.
00:43:48Pour m'occuper des fleurs.
00:43:52Faire pousser des graines.
00:43:54Rires.
00:44:07Michel !
00:44:25Je comprends pas ce qu'il a pu se passer avec Michel.
00:44:32On en parle beaucoup ici au village.
00:44:37Quelqu'un d'intelligent, toujours gentil,
00:44:40avec sa femme, toujours un bonjour,
00:44:42toujours un bonsoir.
00:44:46Moi, j'étais là, j'étais à la terrasse du café,
00:44:49ici, chez Lucette.
00:44:50Si.
00:44:51Après, je buvais mon petit ananas,
00:44:53comme tout Mélène dit,
00:44:55quand j'ai vu Michel qui descendait la rue du Boiteux.
00:44:58Et il s'est approché des joueurs de boule.
00:45:01Là, tout de suite, j'ai compris.
00:45:02Ah ben, le ton est monté très vite
00:45:05entre lui et le gros Marcel.
00:45:07Et qu'on avait un coup dans la musette, Marcel.
00:45:10Alors, j'ai cru qu'il allait se faire redescendre, Marcel.
00:45:14Pardon ?
00:45:15Moi, c'est un peu différent,
00:45:19parce que je connais Michel depuis toujours.
00:45:23Disons que nos parents étaient voisins,
00:45:25c'était anciennement la maison des pompiers, là-haut.
00:45:28Et que maintenant, c'est une salle de danse.
00:45:30Non, j'ai dit ça parce que c'est moi
00:45:33qui donne les cours de danse.
00:45:34Bon, voilà, c'est dit,
00:45:35on va pas passer la nuit là-dessus.
00:45:40Oh ben, Michel...
00:45:41Non, Michel a fait un peu de danse avec sa femme, hein.
00:45:43Ah si, si, il en a fait un peu, hein.
00:45:45Bon, pas longtemps, une séance.
00:45:48Ah ben, on fait aussi bien tango
00:45:50que prasson noble,
00:45:51que boogie-boulga, boogie-bougie.
00:45:55Ah non, c'est clair, ton professeur.
00:45:57On peut pas croire qu'on est dans la capitale.
00:45:59Ah non, ça bouge, c'est ancien, hein.
00:46:03Disons que moi,
00:46:03de formation,
00:46:06je suis chorégraphe paysagiste.
00:46:11Et avant, disons,
00:46:12j'ai donné des cours de moderne jazz
00:46:15au Centre culturel Sacha Distel à l'UZERCH.
00:46:18Vous connaissez, non ?
00:46:19Et puis je me suis installé ici ensuite
00:46:21pour donner les cours de danse.
00:46:22Pardon ?
00:46:23Michel, Michel était une personne
00:46:27très artiste, Michel.
00:46:30Très artiste, comme moi d'ailleurs.
00:46:31Comme tous les capricorns
00:46:32de Saint-Antoro, hein.
00:46:35Il m'intéresse également
00:46:36beaucoup à l'astrologie.
00:46:38Et d'ailleurs,
00:46:40on a fait le thème de Michel
00:46:42après le massacre.
00:46:44Et on a tout de suite vu.
00:46:45On a tout de suite...
00:46:47En astrologie chinoise,
00:46:50cette année,
00:46:50Michel était l'imace.
00:46:53Hein ?
00:46:53À 100 dents,
00:46:54pauvre ou pas lourde,
00:46:55je ne sais plus,
00:46:55mais c'était mauvais.
00:47:00Parce que disons que
00:47:01ici, ça bouge énormément
00:47:04au niveau astrologie.
00:47:05J'ai une amie voyante à moi,
00:47:07Patrice,
00:47:10qui est une des rares personnes
00:47:13à pouvoir lire l'avenir
00:47:14dans le gras de jambon.
00:47:17Et on était en discussion
00:47:20avec Patrice.
00:47:22Et bon,
00:47:23c'était quand...
00:47:24C'était il y a 7 jours.
00:47:27Je ne sais plus.
00:47:28Bon, bref.
00:47:29Alors Patrice me dit
00:47:30« Tiens, il faut que je te vois. »
00:47:31J'ai dit « Pourquoi pas ? »
00:47:34Et...
00:47:36Alors il me dit
00:47:36« Écoute, monte. »
00:47:37Je monte.
00:47:38Il me dit
00:47:39« Voilà, écoute,
00:47:39j'ai vu quelque chose
00:47:40d'extraordinaire.
00:47:42Ah, même le gras de jambon. »
00:47:44J'ai dit « Voyons. »
00:47:46Il me dit « Regarde. »
00:47:48Alors je regarde,
00:47:48même le gras,
00:47:49je ne vois rien.
00:47:49Il me dit « Écoute,
00:47:50c'est normal. »
00:47:52« Je t'ai vu hier soir
00:47:53dans ce même gras de jambon
00:47:54monter les marches
00:47:57du Palais de Cannes
00:47:58au bras de Michel. »
00:48:00Je dis « Beauté,
00:48:02pourquoi pas ? »
00:48:04Et puis en même temps,
00:48:04ça me travaille.
00:48:05Je me dis
00:48:06« C'est possible. »
00:48:06Parce que...
00:48:08Moi, je suis d'une famille
00:48:10de comédiens.
00:48:11Si, si,
00:48:12j'ai mon grand-père
00:48:12qui était artiste comédien,
00:48:14si.
00:48:16Vous avez vu
00:48:16« Printemps chinois »
00:48:17avec Marie-Hortense Bouchard
00:48:18et Émile Préjean ?
00:48:20Ça s'est tourné ici,
00:48:21je ne l'enseigne pas.
00:48:22Si, on se bouge ici,
00:48:23il faut savoir
00:48:23qu'on vient me prendre.
00:48:24C'est bon, c'est bon.
00:48:26Et mon grand-père
00:48:28avait été embauché
00:48:29pour faire le rôle
00:48:30du cocher dans le film.
00:48:31Si, c'est lui
00:48:32qui le fait.
00:48:33On me le reconnaît bien
00:48:34dans le film.
00:48:34Il est de dos, bien sûr,
00:48:36mais on le reconnaît bien.
00:48:37Il a une scène
00:48:38avec Émile Préjean
00:48:39où il ouvre la porte
00:48:40à Émile Préjean.
00:48:42Il avait le trac.
00:48:43Il nous a raconté...
00:48:44Ils avaient été obligés
00:48:45de faire la scène
00:48:45plus de 20 fois
00:48:46à cause de Pépé.
00:48:48Avec le trac,
00:48:48il ne pouvait pas ouvrir la porte.
00:48:51Puis, sur la dernière reprise,
00:48:52il a refermé la porte
00:48:53sur les doigts d'Émile Préjean.
00:48:56C'était tout,
00:48:57Émile Préjean,
00:48:58il était chanteur poète,
00:49:00pianiste.
00:49:02Bien sûr.
00:49:03Et si, c'est lui
00:49:03qui chantait une bouffe tard.
00:49:04à l'époque.
00:49:06C'est lui qui chantait
00:49:06« Toi et tes douze ans,
00:49:09enchantent ma vie
00:49:10et mes cinquante ans. »
00:49:12C'était de lui, ça.
00:49:13Émile Préjean.
00:49:16Non, après,
00:49:17Pépé a pu faire grand-chose.
00:49:18Il faut savoir
00:49:18s'arrêter au bon moment
00:49:20dans ces métiers-là.
00:49:22Mais nous,
00:49:23on a ça dans le sang,
00:49:24le cinéma,
00:49:24tout ce qui est artiste.
00:49:25D'ailleurs,
00:49:25si vous avez besoin
00:49:26d'aller chorégraphier
00:49:27des choses comme ça,
00:49:28Michel le Drucker
00:49:29pour Noël
00:49:29ou des choses comme ça.
00:49:31Non ?
00:49:32Michel.
00:49:32Michel,
00:49:36Michel...
00:49:37Vous savez,
00:49:43je crois que Michel,
00:49:44le problème,
00:49:45c'est que Michel,
00:49:45il me désirait.
00:49:46Il était là,
00:49:47le problème.
00:49:48Et j'en parlais hier
00:49:50avec Patrice.
00:49:51Il était d'accord avec moi.
00:49:52On discutait.
00:49:53Et je crois que
00:49:54on a vécu avec Michel
00:49:55une partie de cache-cache
00:49:57qu'il n'a pas supporté.
00:49:58Et il était là,
00:50:00le problème de Michel.
00:50:01Moi,
00:50:01je ne crois pas
00:50:02que c'est ces histoires
00:50:02de licenciements
00:50:03ou sa femme qui s'en...
00:50:04Ça,
00:50:04je crois que c'est une bêtise.
00:50:05Je ne comprends pas.
00:50:07Pourtant,
00:50:08vous savez,
00:50:08au cours de danse,
00:50:09je crois que j'ai été
00:50:10très clair avec Michel.
00:50:12Mais il ne supportait...
00:50:13Oh non,
00:50:13Michel,
00:50:13il ne supportait pas
00:50:14son attirance
00:50:15envers moi.
00:50:15Il était là,
00:50:16le problème de Michel.
00:50:19Ce jour-là,
00:50:20quand il m'a vu
00:50:20à la terrasse du café,
00:50:21vous savez,
00:50:22nos regards se sont croisés
00:50:23avec Michel.
00:50:24Ah,
00:50:24moi,
00:50:24je l'ai regardé comme ça.
00:50:27Ah,
00:50:27mais lui,
00:50:27il m'a tiré dessus
00:50:28tout de suite.
00:50:32Mais moi,
00:50:32je l'ai bien pris.
00:50:33C'est ce que j'ai dit
00:50:34à Patrice.
00:50:35Ça prouve
00:50:35qu'il vivait
00:50:36une véritable passion
00:50:37pour moi,
00:50:38Michel.
00:50:38Pour ce que je représente,
00:50:41pour ce que je suis.
00:50:44Pour une autre image
00:50:45de l'amour.
00:51:04Ouais,
00:51:04une seconde,
00:51:05merde !
00:51:06Sois pas que je pisse,
00:51:08merde !
00:51:08Tu sais,
00:51:14t'as un compte
00:51:14quand tu t'y mets
00:51:15aussi.
00:51:17Vous voyez où
00:51:17le cochonnet, là ?
00:51:19Ouais,
00:51:22mais là,
00:51:23t'aurais pu le balancer
00:51:23à Ouarzazate
00:51:24tant que t'y étais aussi.
00:51:26Mais ouais,
00:51:26mais c'est pas du boulot,
00:51:27c'est la merde,
00:51:28la pétanque,
00:51:28il y a des règles strictes,
00:51:29non ?
00:51:30Hein ?
00:51:3013,40 m maximum !
00:51:34Ouais,
00:51:34mais si t'es venu jouer
00:51:35les mariolles,
00:51:35tu retournes faire du tricot,
00:51:37c'est quand même pas une tarlouze
00:51:38et tu viens me dire
00:51:38qu'est-ce que j'ai à faire,
00:51:39non ?
00:51:40Quoi ?
00:51:42Ouais,
00:51:43ben là,
00:51:43on n'a pas le temps
00:51:43à le rouger aux boules,
00:51:44là.
00:51:45Quoi,
00:51:45Michel ?
00:51:46Si on connaît Michel !
00:51:48Hé,
00:51:48héros,
00:51:49t'entends ça ?
00:51:50Si on connaît Michel !
00:51:52Ah,
00:51:53les mecs !
00:51:54Ouais,
00:51:57vous arrivez un peu tard,
00:51:58là,
00:51:58une fois de plus,
00:51:59là,
00:51:59hein ?
00:52:00Pour ramasser la merde,
00:52:01là,
00:52:01ça,
00:52:02c'est les journaleux,
00:52:02c'est les traînes savates,
00:52:04la fouille merde,
00:52:05là,
00:52:05hein ?
00:52:06Et avec moi,
00:52:06tout ça,
00:52:07ça finira au new,
00:52:08ça serait vite réglé.
00:52:09Allez,
00:52:09ça dégage,
00:52:09là.
00:52:10Allez,
00:52:10ça dégage,
00:52:11là,
00:52:11toute l'équipe,
00:52:11là,
00:52:11ça fout le camp,
00:52:12ça,
00:52:12tiens à te prendre une boule,
00:52:13toi.
00:52:16Dédé,
00:52:16t'es bouché,
00:52:16j'ai dit qu'on n'a rien à dire !
00:52:19Non,
00:52:20démocratie,
00:52:20non,
00:52:20si on a envie de rien dire,
00:52:21on n'a pas obligé de...
00:52:24Quoi ?
00:52:26À ce moment-là,
00:52:32mettez-moi un jaune,
00:52:33ouais.
00:52:33j'ai dit qu'il paye,
00:52:37j'ai dit qu'il paye,
00:52:39ouais.
00:52:39Et Pierrot,
00:52:40on fait une pause.
00:52:41Quoi ?
00:52:42Ben,
00:52:42on l'a vu,
00:52:43on l'a vu lundi,
00:52:44Michel,
00:52:44bien sûr.
00:52:45Hein,
00:52:45il arrivait de par là,
00:52:46là,
00:52:46la rue du Boiteux,
00:52:47là,
00:52:47il avait le regard dans le vide,
00:52:48là,
00:52:48j'ai tout de suite dit que ça sentait la misère.
00:52:51Pierrot,
00:52:52j'ai dit ou que je ne l'ai pas dit ?
00:52:53Ben,
00:52:55quand il m'a vu,
00:52:56il a voulu discuter avec moi,
00:52:57ouais,
00:52:57bien sûr.
00:52:58Hein,
00:52:58il était là où vous êtes,
00:52:59là,
00:53:00il s'est posé là où vous êtes.
00:53:03Quoi,
00:53:03Dédé,
00:53:04quoi,
00:53:04je me souviens quand même qu'il était là,
00:53:06non ?
00:53:06Hein,
00:53:06que moi,
00:53:07j'étais là,
00:53:07j'étais en train de me mettre un coup d'antigel,
00:53:09je me souviens quand même de ce que je fais,
00:53:11non ?
00:53:12Hein,
00:53:12qu'on était en train de vous mettre 15-0 avec le rouquin.
00:53:15Hein ?
00:53:16On l'entendait moins,
00:53:17ta grande gueule ?
00:53:19Bon,
00:53:22l'écrase,
00:53:22parce que là,
00:53:22tu vas faire le cochonnet,
00:53:23là,
00:53:24tu vas te couiner pour quelque chose,
00:53:25t'as l'air claveur.
00:53:28Bon,
00:53:29ben,
00:53:29bref,
00:53:29là,
00:53:29il se pointe,
00:53:30là,
00:53:30Michel,
00:53:31il me dit,
00:53:31Marcel,
00:53:32il faut que je te...
00:53:32Ouais,
00:53:33alors,
00:53:33moi,
00:53:33pour être arrangeant,
00:53:34je lui dis,
00:53:34oui,
00:53:35ben,
00:53:35commence par fermer ta gueule et oublie-moi,
00:53:36tu vois,
00:53:36je lui dis,
00:53:37alors,
00:53:37il était collant,
00:53:38Michel,
00:53:38il était collant,
00:53:39alors,
00:53:39là,
00:53:39il me tire pas le pelto,
00:53:46il me dit,
00:53:47j'ai fait le con,
00:53:48j'ai fumé la voisine,
00:53:49il me dit.
00:53:50Ah,
00:53:51là,
00:53:51je lui dis,
00:53:51là,
00:53:51t'as fait le con,
00:53:52là,
00:53:52hein,
00:53:52Pierrot ?
00:53:53Je lui dis,
00:53:54t'as fait le con,
00:53:55mais ça,
00:53:55c'est à cause de ta bonne femme,
00:53:57je lui dis,
00:53:57j'ai toujours parlé comme ça,
00:53:59je lui dis,
00:53:59c'est à cause de cette bonne femme,
00:54:00elle est trop belle,
00:54:01cette bonne femme,
00:54:01elle va t'attirer que des emmerdes.
00:54:03Je lui dis,
00:54:03tout de suite,
00:54:04dès qu'il est arrivé avec,
00:54:05je lui dis,
00:54:06elle est trop belle,
00:54:06cette femme,
00:54:07faut lui casser la gueule,
00:54:07il faut lui péter le nez,
00:54:08il faut faire quelque chose.
00:54:12Hein,
00:54:12Pierrot ?
00:54:13Tu lui dis,
00:54:14tiens,
00:54:14il faut lui percer un rein,
00:54:15c'est qu'il est trop droite,
00:54:15à cette femme.
00:54:18Si,
00:54:18ouais,
00:54:18il est amoureux,
00:54:19il est amoureux,
00:54:20si,
00:54:20si,
00:54:20il est amoureux,
00:54:21il l'aimait,
00:54:21il l'aimait,
00:54:22il l'aimait,
00:54:22il l'aimait comme un fou.
00:54:24Et je lui ai toujours prévenu,
00:54:26je lui disais,
00:54:26mais pauvre pomme,
00:54:27t'es amoureux,
00:54:28pauvre pomme en amour,
00:54:29t'as toujours une deuxième mi-temps,
00:54:31hein,
00:54:31j'en sais quelque chose,
00:54:32moi,
00:54:32130 kilos,
00:54:34elle fait ma femme aujourd'hui.
00:54:37Pour ça que je picole un peu,
00:54:39parce que le Ricard,
00:54:39ça resserre les mirettes,
00:54:40ça file les silhouettes.
00:54:44Ouais,
00:54:45ça te fait marrer,
00:54:45toi,
00:54:46d'aider,
00:54:46130 kilos de ma femme.
00:54:50Non,
00:54:51mais vas-y,
00:54:51éclate-toi,
00:54:52vas-y,
00:54:52vas-y,
00:54:52vas-y.
00:54:53Tu veux peut-être
00:54:54que je raconte à la télé aussi
00:54:55tes petites amourettes
00:54:56avec ta petite nièce aussi,
00:54:57tant qu'on y est.
00:54:58Hein,
00:54:58le tonton modèle,
00:54:59hein ?
00:55:00Hein,
00:55:00c'est ça,
00:55:02ouais,
00:55:02va chercher des glaçons,
00:55:03ouais.
00:55:05Coup de chevrotine là-dedans,
00:55:07ouais,
00:55:07ça serait vite.
00:55:08Quoi ?
00:55:08Eh ben non,
00:55:09là,
00:55:09je lui dis,
00:55:09bon,
00:55:10ben là,
00:55:10Michel,
00:55:11t'es gentil,
00:55:11mais là,
00:55:11on joue au boule.
00:55:12Hein,
00:55:12c'est pas le bureau des aides sociales.
00:55:14Hein,
00:55:14puis là,
00:55:14il s'est tiré la cabasse,
00:55:15il n'y a rien eu de...
00:55:16Hein ?
00:55:17Hein ?
00:55:18Tu vois,
00:55:19en partant,
00:55:19il a allumé un pédé
00:55:20qui était à la terrasse du café,
00:55:21là,
00:55:22chez Lousset.
00:55:25Hein ?
00:55:26Non,
00:55:28quoi ?
00:55:28Ouais,
00:55:29si,
00:55:30en partant,
00:55:30tu sais,
00:55:31dans la colline,
00:55:31il m'a renversé mon...
00:55:33mon Richard sur mon falzard,
00:55:35c'est...
00:55:35C'est...
00:55:36Hein ?
00:55:37Non,
00:55:39je me suis pas pissé dessus,
00:55:40qu'est-ce que tu me racontes ?
00:55:41Tiens,
00:55:47pour t'y mettre,
00:55:48Pierrot,
00:55:48bon,
00:55:48il est où,
00:55:48ce cochonnet ?
00:55:49Tu te l'as encore fourré dans le cul,
00:55:50ou quoi ?
00:55:51Tiens,
00:55:52tiens,
00:55:53revenant.
00:55:54Ça va,
00:55:54toi ?
00:55:55Hé,
00:55:55t'as vu ça,
00:55:56c'est dit ?
00:55:56Quoi ?
00:55:57T'as fait quoi ?
00:55:58Ah oui,
00:55:58ben t'as acheté des boules,
00:55:59ouais.
00:56:00Hé,
00:56:00t'es tout beau,
00:56:01là.
00:56:02Hein ?
00:56:03Ah oui,
00:56:03mais là,
00:56:03je dis non,
00:56:03non,
00:56:04là,
00:56:04non.
00:56:04Ah oui,
00:56:05mais là,
00:56:05tu peux pas jouer,
00:56:05là,
00:56:05on n'a pas fait la belle encore,
00:56:06là.
00:56:07Hé,
00:56:07ben oui,
00:56:08ben t'attendra,
00:56:08mon vieux,
00:56:08que je te dise.
00:56:10Allez,
00:56:10c'est parti.
00:56:11Ouais,
00:56:11ouais.
00:56:18Eh ben,
00:56:19tu vas attendre,
00:56:20c'est comme ça.
00:56:21Tu sais,
00:56:22moi,
00:56:22ça fait un petit bout de temps
00:56:23que j'attends.
00:56:24Moi ?
00:56:25Oh ben,
00:56:25j'attends depuis toujours,
00:56:26mon pauvre ami.
00:56:28Vous savez,
00:56:29je suis né dans une bagnole
00:56:30tout près d'un hôpital,
00:56:32depuis le jour-là,
00:56:32j'attends qu'on prenne
00:56:33un peu soin de moi.
00:56:35Eh déjà,
00:56:36à l'époque,
00:56:36j'attendais ma maman,
00:56:38j'attendais la récré,
00:56:39j'attendais d'être grand,
00:56:40j'attendais mon goûter.
00:56:42Alors,
00:56:43on m'avait dit d'attendre,
00:56:44alors moi,
00:56:44j'attendais,
00:56:44et puis depuis tout ce temps-là,
00:56:45d'ailleurs,
00:56:46j'attends.
00:56:46J'attends qu'on me donne du temps,
00:56:48du temps où j'attends pas.
00:56:52Si,
00:56:52j'ai bien eu la copine
00:56:55en entrant au lycée,
00:56:57mais j'étais pas marrant,
00:56:58je lui prenais tout son temps.
00:56:59J'attendais devant sa porte,
00:57:01j'attendais qu'elle m'appelle,
00:57:02j'attendais sa petite gueule
00:57:03comme j'attendais son fion.
00:57:05Je l'attendais comme un con
00:57:06au bout de mon hameçon.
00:57:08Je l'attendais,
00:57:09et je l'attends encore.
00:57:11Mais après,
00:57:11ce long séjour en mer,
00:57:13elle m'attend peut-être au port.
00:57:17Alors,
00:57:17je fais le mariole,
00:57:18mais j'attends.
00:57:19Ce qui est sûr,
00:57:20maintenant,
00:57:20c'est qu'il me reste un peu moins de temps,
00:57:22et c'est pas plus mal,
00:57:23avoir toutes ces gueules de cons.
00:57:27Puis comme j'avais pas trop suivi
00:57:29l'affaire scolarité,
00:57:30ils ont voulu m'envoyer
00:57:31au service militaire.
00:57:32Oh,
00:57:32mais j'attendais dans les rangs,
00:57:33et j'attendais les ordres.
00:57:34J'attendais sans broncher,
00:57:36j'attendais du respect.
00:57:37Et là,
00:57:38j'attendais pour rien.
00:57:39Et non,
00:57:39j'avais pas compris
00:57:40que le temps,
00:57:40ça se prend,
00:57:41ça s'attend pas le temps,
00:57:42sinon ça se perd.
00:57:43Moi,
00:57:43j'étais une bourrique,
00:57:44j'étais une tête d'âne,
00:57:44j'étais comme un con.
00:57:46J'attendais sans comprendre,
00:57:47j'attendais que le temps passe
00:57:48sans faire trop de mal.
00:57:50J'attendais,
00:57:50j'attends encore.
00:57:55Et puis un jour,
00:57:56j'ai trouvé du boulot.
00:57:57Oh,
00:57:58ben j'étais pas passionné,
00:57:59faut dire qu'être ouvrier,
00:58:00c'était pas mon idée.
00:58:01T'es l'idée de ma pauvre femme,
00:58:03la marine,
00:58:03la 130 kilos.
00:58:05Ben j'attendais,
00:58:06j'attendais quoi ?
00:58:06J'attendais 17 heures,
00:58:07j'attendais le mois de juillet,
00:58:08j'attendais le soleil,
00:58:09quoi.
00:58:10Puis vu qu'à la fin,
00:58:11il n'y avait plus trop de boulot,
00:58:12ben j'attendais surtout au bistrot.
00:58:13Hein ?
00:58:14Là-bas,
00:58:14on attendait ensemble
00:58:15la fin du film,
00:58:16le moment où chacun descend du manège.
00:58:19Hein ?
00:58:19On attendait les asticots
00:58:20et le ciel noir
00:58:21et toilette pisse en lit.
00:58:23Euh ?
00:58:24Et voilà,
00:58:24ma vie,
00:58:25monsieur d'hab',
00:58:25c'est comme ça,
00:58:26c'est la mienne.
00:58:26C'est un peu de fou,
00:58:27t'as donné.
00:58:29De toute façon,
00:58:30maintenant,
00:58:30je suis trop vieux,
00:58:31j'attends plus.
00:58:32Bon.
00:58:32Non,
00:58:33je baisse les yeux
00:58:33et je laisse pisser toujours
00:58:35pour sortir du jeu.
00:58:36Ah ben,
00:58:36je fais poireauter la mort.
00:58:38Hein ?
00:58:38C'est à elle de bouger son cul,
00:58:40maintenant.
00:58:41J'ai trop attendu,
00:58:42quoi.
00:58:43J'ai trop attendu,
00:58:44alors maintenant,
00:58:44ben j'attends plus,
00:58:45quoi.
00:58:46Hein ?
00:58:47Comme ça.
00:58:48Tiens,
00:58:48t'es là,
00:58:49toi ?
00:58:50Vas-y,
00:58:50s'ouvre dans ton barzoing.
00:58:52Ils sont cons,
00:58:53les jeunes.
01:00:06Oh, non.
01:00:08Oh,
01:00:09comment vous venez me déranger?
01:00:12si je connais michel tu vois les gens là je connais très bien michel même mais le
01:00:33pauvre ami là il a plongé dans la misère directement bien ou là comme moi d'ailleurs
01:00:38mais son problème à michel c'est qu'il était vraiment trop fier ou non non moi c'est pas pareil
01:00:47j'ai je n'ai jamais connu l'argent ah non jamais je suis comme l'aveugle qui n'a jamais vu je ne
01:00:55connais même pas les minimum vitales non je n'ai rien j'ai même moins que 0 il m'arrive même d'envier
01:01:04la nourriture du chien et rames ah ouais monsieur parce que je suis maintenant sdf depuis près de 25
01:01:11ans michel j'ai le vu comment quand il est venu pour tirer tuer les jeunes j'ai vu ça j'ai le vu il est
01:01:21venu comme ça et il tirait sur les gens comme ça non vraiment moi j'ai fait signe j'ai levé la main
01:01:28comme ça j'ai dit non mais comment michel il faut venir me tuer qu'est ce que tu fais là comme ça j'ai
01:01:34parlé comme ça il est venu là il m'a regardé comme ça il m'a dit non m'a regardé la dino toi ok puis
01:01:41vraiment tu es vraiment trop miséreux il m'a dit et il est parti comme ça même la mort me fuit à
01:01:49pardon oh non non je crois que michel avait vraiment trop peur d'être miséreux il voulait
01:02:01toujours jouer le gros monsieur comme ça fier mais avait l'argent tout ça mais quand la misère est
01:02:08venue frapper à sa porte il lui a fermé la porte au nez comme un témoin de jéhovah ou les gens comme
01:02:14ça mais moi je parle à michel j'ai lieu d'un nom michel qui ne chasse pas dame misère comme ça
01:02:21michelin tu dois accepter la misère qui vient chez toi mon ami parce que la dame là je la connais bien
01:02:27non non non elle est dangereuse alors vraiment dame misère lui a fait perdre son boulot dame misère lui
01:02:34a fait perdre sa dignité sans sa maison sa famille même ah ouais la suite vous la connaissez non j'ai parlé
01:02:41toujours à michel j'ai lui dit tu vois vraiment la misère est une maîtresse qu'on ne trompe pas toi
01:02:49parce que la forme là est vraiment trop jalouse mais moi elle m'aime bien quand même elle sait quand
01:02:57même que je la respecte peut-être une fois j'ai trouvé un billet de 500 francs j'ai pris le billet
01:03:06comment je les mets dans la poche comme ça j'ai été super être la fleur là non mais là comment j'ai
01:03:12acheté à boire a vraiment comment j'ai acheté 500 francs avoir comme ça non non mais je puis je puis
01:03:19je puis je puis je puis je puis je beurais je buvais comme ça j'ai le souillé j'ai buvé je mettais dedans
01:03:24et je mettais dedans et j'ai peut-être vu l'équivalent de la mère caspienne après j'étais vraiment bien
01:03:33ah non non non mais là je me souviens j'étais bien j'ai j'ai dormi peut-être une semaine comme ça
01:03:39et un matin tandis que je me reposais dans le carnivaux là je dame misère est venu me voir
01:03:48et ah oui elle m'a parlé m'a dit comme ça ok puis réveille toi comme ça moi j'ai dormi j'ai livré une
01:03:56éguerre sans merci pour ouvrir une paupière et là mon ami j'ai vu dame misère dans son habit des
01:04:02lumières comme ça je l'ai vu en vérité c'est la vérité moi je pleurais j'étais comme ça je pleurais
01:04:08j'ai dit oh pardon grande dame regarde comme je suis miséreux et pestiféreux et là elle m'a regardé
01:04:16elle m'a dit je suis fier de toi mon fils parce que tu es vraiment un miséreux elle m'a dit ton reflet
01:04:25ici bas est celui du misérable mais l'esprit qui t'anime est la plus grande des fortunes elle
01:04:30m'a dit comme ça ah ouais mais moi j'ai dit non non non non mais qui suis-je pour posséder une
01:04:35fortune comme ça grande dame pardon et elle m'a dit tu es le seigneur et christ ressuscité c'est à toi et à ton
01:04:44peuple de porter toute la misère humaine m'a dit ah ouais non non moi j'ai dit non non mais faut parler
01:04:49parce que là quand même c'est pas possible parce que et là non non non la 106 c'est bon ça et là j'ai
01:04:57voulu toi elle est partie j'ai voulu parler à michel un peu pour qu'ils portent un peu la misère et l'homme
01:05:03là non non lui tu vois il a tiré sur les gens comme ça ça vraiment c'est pas gentil et peut-être vous
01:05:13avez cinq francs à me donner non ou 200 francs non un bon non non non non c'est pas grave je vais
01:05:20peut-être alors vraiment m'endormir comme ça je vais retrouver dame misère et à bon merci monsieur
01:05:26pour
01:05:30Merci.
01:06:00Merci.
01:06:30Merci.
01:07:00Merci.
01:07:30Merci.
01:08:00Merci.
01:08:30Merci.
01:09:00Merci.
01:09:30Merci.
01:09:32Merci.
01:10:00Merci.
01:10:01Merci.
01:10:02Mes Fjeux.
01:10:03mockQL Creamigeux,
01:10:04vous avez cela ?
01:10:05Ah…
01:10:06Bah ce n'est pas la peine d'assister,
01:10:08moi je ne peux plus en dire plus,
01:10:08c'est comme cela…
01:10:11Ici les murs ont des oreilles,
01:10:12attention hein…
01:10:13Quoi ?
01:10:17C'est pas la pire d' Stock川ine !
01:10:22Bah déjà le père de Michel avait eu des problèmes
01:10:28problème avec le pouvoir en place.
01:10:30Vous n'êtes pas au courant ? Oui, bien sûr.
01:10:34Avec Monsieur Toilette, le député.
01:10:38Son père,
01:10:38il était gendarme à l'époque.
01:10:40Il s'est fait muter à Wallis et Futuna, son père.
01:10:43C'est-à-dire, il a disparu.
01:10:44Il n'a jamais retrouvé. Vous n'êtes pas au courant ?
01:10:46Michel a grandi sans père.
01:10:49Mais la grande gueule, c'est héréditaire.
01:10:51Il a grandi comme son père, il est mort comme son père.
01:10:58Il ne m'a pas vu, là.
01:11:01Quoi ?
01:11:04Ah, mais moi, je n'ai rien à dire.
01:11:08Je n'ai pas peur de dire ce que je pense.
01:11:10Tout ça, hein.
01:11:12Je lui parlais, Michel.
01:11:14Je lui dis, qu'est-ce que c'est que ça, Michel ?
01:11:16Qu'est-ce que t'as,
01:11:18ouvrir ta gueule ?
01:11:19C'est une grande gueule, Michel.
01:11:20Qu'est-ce que c'est, Michel ?
01:11:22Il faut savoir se montrer discret, je lui dis.
01:11:25Moi aussi, mon père, il a eu des problèmes.
01:11:27Il ne faut pas croire que ça s'est fait comme ça.
01:11:29La libération, ce n'était pas facile pour tout le monde.
01:11:33Mais par la suite, il a su se montrer discret.
01:11:35Résultat, il est mort dans son lit avec la bénédiction de l'Église.
01:11:37Ah, mais pourquoi pas me faire ça ?
01:11:39Je suis comme ça.
01:11:40Je suis comme ça.
01:11:42Hein ?
01:11:43Vous devez être au courant, la télé, aussi.
01:11:47Ça n'a pas l'air propre, propre, non plus.
01:11:48Ah, je suis très marre.
01:11:50Ah, je suis très marre.
01:11:53Ben, Michel, Michel, il s'est fait virer.
01:11:56Ça lui pendait au nez, Michel.
01:11:57Hein ?
01:11:59Oh, mais il n'a pas été soutenu, pour des sombrées raisons politiques.
01:12:02Ah, je suis comme ça.
01:12:02Ah, mais je ne vais pas enir plus.
01:12:06On ne peut pas parler ici.
01:12:09Comme partout, d'ailleurs.
01:12:10Ah, ben, c'est les juifs, les francs-maçons, les pénés, c'est ça ?
01:12:12C'est ça ?
01:12:13Ah, vous devez être au courant, la télévision.
01:12:15Ah, la télé, elle fait marrer.
01:12:19Mais Michel, il ne voulait pas écouter.
01:12:21Michel, on lui parlait.
01:12:22Mais je lui disais qu'il y a des intérêts supérieurs, Michel.
01:12:25Qu'est-ce que tu fais, là, là ?
01:12:26Hein ?
01:12:28Quand tu es petit, tu te tasses, sinon tu te fais dégommé.
01:12:30Hein ?
01:12:31Ah, ben, lui, c'est malheureux, mais c'est chacun pour soi.
01:12:34C'est la société qui me chasse.
01:12:35À la télé, vous devez être au courant, c'est...
01:12:38Hein ?
01:12:38C'est le fait marrer.
01:12:43C'est comme la politique, c'est quoi ces gens-là ?
01:12:46C'est quoi...
01:12:47Non, mais expliquez-moi, je veux comprendre, moi.
01:12:49Ça veut dire quoi, ça ?
01:12:51Mais ils nous raquettent, d'accord.
01:12:54Mais ils pourraient quand même être un peu plus reconnaissants, non ?
01:12:55C'est quand même nous qui leur donnons à bouffer.
01:12:57Ah, mais je vous en pense...
01:12:58Oui, vous avez vu l'artitude ?
01:12:59Ici, on a un député, là, monsieur Toilette.
01:13:04Hein ?
01:13:05Il se comporte comme un véritable tyran.
01:13:07Ah oui ?
01:13:08Non, mais toi, toi, toi, toi...
01:13:09Bon, je peux pas dire grand-chose parce que
01:13:10le chef de cabinet de toilette, c'est mon voisin.
01:13:14Mais il faut voir comment il se comporte, hein ?
01:13:17J'ai envie de lui dire, mais vas-y,
01:13:18mais tu veux pas me dépecer et me jeter dans le gros sel ?
01:13:20Je lui fais plaisir, mon copain, alors ?
01:13:22Je fais comme ça, mais je lui dis...
01:13:23Ah, c'est l'un de l'air ici, attention, hein ?
01:13:26Vous avez vu ce qu'ils ont fait à ce pauvre Michel ?
01:13:27Ils lui ont coupé le robinet, ils lui ont envoyé les chingas.
01:13:29Ah, c'est comme ça, ça se passe, hein ?
01:13:30Comme alors, tout, ouais.
01:13:31La prochaine fois, ils vont nous mettre qui au gouvernement ?
01:13:46Qui ? Le fils Mobutu, Pinochet ?
01:13:48Ah, mais moi, je vote, moi !
01:13:49Ah, mais moi, j'ai des problèmes avec personne,
01:13:52moi, je parle avec tout le monde, mais attention, hein ?
01:13:54Moi, je lui parlais à Michel, je lui ai dit...
01:13:57Mais je lui ai dit, mais Michel, mais paye, laisse-toi inquiéter,
01:13:59qu'est-ce que tu fais, ouvrir ta gueule ?
01:14:03Puis le jour où t'as plus de quoi payer,
01:14:04ben, il faut accepter de te faire descendre, Michel, hein ?
01:14:07Ah, mais c'est comme ça, hein ?
01:14:09Par la force des choses, moi, ils peuvent même me faire bouffer mon caca, moi.
01:14:11Ah, mais je le mange, moi, mais pourquoi pas ?
01:14:14Hein ? Surtout qu'il y a bien les regarder,
01:14:15ça doit pas être plus difficile que de bouffer leur salade.
01:14:17Hein ?
01:14:17Ah, je t'ai réveillé, il y a fait marrer.
01:14:21Ici, non, mais ici, le député, la toilette,
01:14:24il s'est fait inquiéter dans une affaire de pédophie,
01:14:26vous êtes au courant ?
01:14:26Si ?
01:14:27Ah, ben, si, avec...
01:14:29Suite à l'affaire Marc Dutroux, ils étaient sur le carnet
01:14:31avec le curé, le maître d'école, bien sûr, bien entendu, j'ai...
01:14:35Ah, ben, bien sûr !
01:14:36Ah, ben, ils ont fait plus rien à faire classer, hein ?
01:14:38Bien sûr, ils ont le droit de s'amuser, non ?
01:14:41C'est ce que je dis à mes enfants,
01:14:42il faut être prêt à faire quelques sacrifices, les enfants, hein ?
01:14:46Si vous voulez gagner de l'argent et puis vieillir un peu,
01:14:48c'est comme ça, j'ai la société, j'ai...
01:14:50Hein, vous me faites rire, des Michel, des Michel, il y en a combien ?
01:14:54Hein ?
01:14:54Moi, qui s'aide de ma...
01:14:56Ah, je sais pas, moi, hein ?
01:14:57Moi, je suis prêt, moi, j'ai prévenu mes gosses, hein ?
01:14:59Le jour où j'ai plus de quoi payer, les enfants, je leur ai dit,
01:15:01je suis obligé de vous dire ça, je suis d'accord, hein ?
01:15:03Ils le savent, ils sont pas mètres, hein, les gosses, ils le savent, hein ?
01:15:05Ils le savent, les gosses, hein ?
01:15:07On leur a dit, à l'école, d'ailleurs.
01:15:08Au plus petit, on lui a dit, hein, si papa a plus de quoi,
01:15:10ben, ben, tu retournes voir le petit Jésus, on lui a dit, hein ?
01:15:13Si, le petit Jésus, si.
01:15:14Ben, le petit Jésus, le petit Jésus, lui aussi, certainement,
01:15:16à un moment donné, il a dû manquer un petit peu de nos oeils.
01:15:18Ah, ben, c'est comme ça !
01:15:19Mais c'est comme ça, ça peut durer, hein ?
01:15:22Mais ça peut durer, là, ça va péter, là.
01:15:26Ça va péter, à tous les coups, là.
01:15:30Tu sais, moi, je me rapporte toujours au vieil adage de ma famille, hein ?
01:15:33La vie est une tartine de merde, faut en manger un peu tous les matins.
01:15:39Bon, ben, Michel, il a tout bouffé d'un coup.
01:15:40Ben, résultat, 12 morts.
01:15:41Lumières.
01:15:56Pour finir, nous allons vous interpréter l'exercice vocal.
01:16:04Une sorte de respect de l'artiste principal, quand même, qui me paraît indispensable.
01:16:07Pour la première fois en Europe, la troisième fois en Grèce,
01:16:13sur une musique du Burundi,
01:16:17des textes grecs,
01:16:19je vais vous demander d'écouter avec attention
01:16:22une musique qui s'appelle L'Humain.
01:16:25Messieurs, 14, 19, 25.
01:16:27Dans le désert chaud et suffocant du chaos parisien,
01:16:46moi, dieu d'eau le rigolo, pèlerin de la farce et du bon mot,
01:16:49fils de Hudon le juste et de Sainte-Josa de Bretagne,
01:16:53moi, le chevalier au verbe franc, comme je me surnommais moi-même en d'autres temps,
01:16:56je me suis mis un instant à chercher l'humain, l'humain.
01:16:59Mais si, vous savez, ce bestiaux,
01:17:01soi-disant caressé par le souffle divin
01:17:03et dont, selon la légende,
01:17:05l'esprit serein tutoirait l'éternité.
01:17:07Moi, je l'ai cherché, cet humain-là, jusqu'au cœur de la cité.
01:17:09Et dans ce grand désert de regards vides,
01:17:11je n'ai vu que le doute et la peur,
01:17:13tutoyer le vice et l'oubli au nom de l'amour.
01:17:17L'humain, l'humain, l'humain, l'humain,
01:17:19oui, je cherche l'humain, l'humain, l'humain, l'humain, l'humain,
01:17:23celui de la légende.
01:17:31À la nuit tombée, tombant leur masque de mouton,
01:17:34je les ai vu, les lapins ivres gambader et danser la sanguie
01:17:36dans les champs de ruines de la belle cité.
01:17:38C'est au lisière du Matrinteau, là, pour assouvir ma quête,
01:17:40que je m'en retournais vers ma campagne fleurie.
01:17:42Les bravaillons, le siffle mou, je me disais,
01:17:44faudra-t-il que la terre tremble pour que les regards changent ?
01:17:47Faudra-t-il toucher le fond pour trouver l'impulsion ?
01:17:49Je nageais ainsi dans un océan de rêve bleu quand, tout à coup,
01:17:53me sortant de mes pensées, l'avant chromé de mon carrosse métallique
01:17:55heurta l'arrière-train usé devant devenir vieux chien errant.
01:17:58Le choc fit grand bruit, mais ne laissa bosse sur mon avant.
01:18:01À l'inverse, l'arrière-train brisé, mon ami et frère mammifère
01:18:04se coucha sur le gravillon humide de ce matin encore nuit.
01:18:07L'humain, l'humain, l'humain, oui, je cherche l'humain, l'humain, l'humain, l'humain, celui de la légende.
01:18:20C'est donc le cul cassé, tel une star de ciné, que l'ami Toby, berger de son état, m'interpella.
01:18:28Salut à toi, l'homme grand singe fou.
01:18:29Au bout de ta lèche, j'ai connu la caresse et les coups.
01:18:31Aujourd'hui, c'est un coup qui l'emporte, mais je ne t'en veux pas.
01:18:34Je vous ai aimé, vous, les hommes, pour votre éternelle adolescence et vos aboiements passionnés.
01:18:38Et puisque tu te fais témoin de mon départ,
01:18:39sache qu'en cette heure de vérité, le doute et la peur me quittent.
01:18:42Seul l'amour persiste.
01:18:44Voilà, c'est sur ce mot magique que mon ami Cabo s'endormit à jamais.
01:18:49Quant à moi, ma quête était apaisée.
01:18:51J'avais enfin trouvé l'humain, l'humain dans les yeux de ce chien.
01:19:09Merci.
01:19:14Merci beaucoup, ami humain.
01:19:20Vous vous demandez d'applaudir un humain qui joue du piano
01:19:22et qui s'appelle Jean-Marc d'Auvergne.
01:19:30Vous vous demandez d'applaudir maintenant un humain
01:19:32qui joue de la batterie, tout droit sorti des Mopets Show,
01:19:35un humain qui s'appelle Mathias Simpson.
01:19:38Maintenant, un humain.
01:19:45Je vous demandez d'applaudir un humain qui joue de la contrebasse
01:19:47et qui s'appelle Michel Cerny.
01:19:54Un humain qui tape dans ses mains
01:19:56et qui joue aussi très bien du saxophone.
01:19:58Je vous demandez d'applaudir Michel Elmalem.
01:20:03Et votre humble serviteur,
01:20:05Dieu de Nembala pour vous servir.
01:20:06Chapeau bas.
01:20:09Maximum respect.
01:20:15Merci.
01:20:16Merci beaucoup.
01:20:17Je vais demander aux musiciens
01:20:18de m'accompagner, bien sûr, sur l'avant-scène.
01:20:21Nous allons procéder à ce qui se fait maintenant couramment,
01:20:24bien sûr, dans les salles de spectacle parisiennes.
01:20:26Au salut, évidemment, théâtral.
01:20:29Messieurs, vous allez vous disposer autour de l'artiste principal.
01:20:32Un demi-pas en arrière tout de même.
01:20:37Toujours donc le respect du public.
01:20:39La tête bien haute.
01:20:40Un, quatre, dix-neuf, maintenant.
01:20:42Applaudissements.
01:20:55Applaudissements.
01:20:56Applaudissements.
01:20:583 décembre 1997, vous étiez là.
01:21:01Applaudissements.
01:21:03Applaudissements.
01:21:04Applaudissements.
01:21:05Applaudissements.
01:21:06Sous-titrage Société Radio-Canada
01:21:09Sous-titrage Société Radio-Canada
01:21:10Sous-titrage Société Radio-Canada

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