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00:00Mais vous, par exemple, vous avez toujours, depuis le plus jeune âge,
00:03vous avez toujours eu la foi ?
00:05En fait, moi j'étais dans une école qui s'appelle Ninja,
00:09qui existe toujours.
00:10C'est en fait l'ancien institut royal où était Louis Braille,
00:16quand il était tout petit.
00:18Et dans cette école, ça m'a toujours amusé,
00:22c'est donc une école nationale pour les jeunes aveugles,
00:26elle est située au boulevard des Invalides.
00:27Moi ça me fait marrer, ça me regarde.
00:30Et je passe régulièrement devant,
00:33il y a une statue d'ailleurs de Valentin,
00:37exactement, qui est là.
00:39Et je vois, c'est toujours émouvant d'ailleurs,
00:41parce qu'il y a beaucoup de jeunes non-voyants que je vois,
00:45qui viennent, il y a à la fois, je ne sais pas si c'est un pensionnat également,
00:50ou s'il y a uniquement un moment, un lieu d'école.
00:53Il y a les internes, il y a les externes.
00:54Ça va du cours préparatoire à la fin des études, le terminal.
01:01Et maintenant, c'est beaucoup plus cool que c'était avant,
01:03parce qu'avant, il y avait une répression.
01:05Alors justement, on en vient.
01:07L'endroit où, parce que les filles et les garçons étaient séparés à l'époque.
01:13C'était n'importe quoi.
01:14On était ensemble en classe, mais ni au réfectoire, ni en récré, ni rien du tout.
01:18Donc évidemment, nous, en tout cas, moi ce que je voulais, c'est aller les voir, les filles.
01:22Et il y avait comme une frontière qui était la chapelle, une très belle chapelle,
01:29avec de grandes orgues extraordinaires.
01:33Vous savez que moi, j'ai participé à la chorale.
01:36On faisait beaucoup d'enregistrements pour France Culture, les messes de France Culture.
01:40On chantait du grégorien, tout ça, c'était vraiment bien.
01:43Mais c'est vrai que moi, au départ, j'étais allé pour les filles.
01:46Bon, après, je restais parce que c'était intéressant quand même.
01:49Et des fois, je me réveillais quand j'étais interne là-bas.
01:52Je me réveillais vers 6h du matin.
01:54Et on pouvait, si on voulait, aller à la messe.
01:57Or, j'y allais.
01:59Alors moi, c'était bizarre, ma situation, parce que maman, étant juive,
02:02elle avait tellement peur que la guerre recommence,
02:05qu'elle avait tenu à m'inscrire là, pour l'éducation religieuse.
02:10Ce qui n'était pas obligé.
02:12Donc je le faisais.
02:13Et c'est là où j'ai entendu l'aumônier, qui était un mec vraiment fantastique,
02:18qui s'appelait l'abbé Caron, qui disait que c'est les juifs qui avaient tué Jésus.
02:21Et je trouvais que c'était n'importe quoi, déjà.
02:23Je trouvais que ce n'était pas possible, cette affaire-là.
02:25Donc, mais, en fait, Jésus, je crois que je me serais bien entendu avec ce mec-là.
02:32Je pense vraiment, parce qu'il était un peu révolutionnaire, un peu...
02:36Moi, je...
02:38Oui, je crois que je me serais bien entendu.
02:39Bon.
02:40Merci.
02:41Merci.
02:42Merci.
02:43Merci.