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L'épidémie du Chikungunya touche la Réunion avec déjà sept morts dont un nourrisson. Le Président Macron est sur place pour faire le point sur les moyens déployés afin d'endiguer l'épidémie ?
Écoutez Yannick Neuder, ministre de la Santé et de l'Accès aux soins sur RTL.
Regardez L'invité pour tout comprendre avec Yves Calvi du 22 avril 2025.

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Transcription
00:00Yves Calvi et Agnès Bonfillon, RTL Soir.
00:03Il est 18h43, bienvenue à vous tous qui écoutez RTL.
00:07Bonsoir Yannick Noder.
00:09Bonsoir.
00:10Vous êtes notre ministre chargé de la santé et de l'accès aux soins.
00:13Merci d'être en direct depuis la réunion où vous accompagnez le chef de l'État, je le rappelle, Emmanuel Macron,
00:18qui a reconnu ce matin sur place que l'épidémie de chikungunya est, je cite,
00:21un énorme problème de santé publique.
00:24Vous êtes inquiet ?
00:26Disons qu'il faut être inquiet parce qu'il y a beaucoup de nos concitoyens qui sont affectés.
00:32120 000 cas réunionnais avec un début aussi d'épidémie à Mayotte.
00:38Donc naturellement, nous sommes pleinement engagés et vigilants pour prendre soin naturellement de la santé de nos concitoyens.
00:45120 000 cas, c'est un film que vous nous confirmez ce soir ?
00:49Oui, c'est à peu près autour de 120 000, entre 120 000 et 130 000 cas.
00:52On a un 30 000 pour lequel, effectivement, il y a une vraie certitude diagnostique.
00:57Et puis, vu le volume qui est pris en charge par l'hôpital et par aussi l'ensemble de la communauté de ville,
01:04eh bien, on estime à peu près, au vu des hospitalisations et des consultations,
01:09le chiffre autour de 120 000 à 130 000 cas ce soir.
01:12Mais moi, je veux surtout aussi souligner l'engagement de l'ensemble des réunionnais,
01:18notamment des services de santé, que ce soit à l'hôpital, mais aussi des acteurs de ville.
01:23Et puis aussi la grosse lutte qui est faite contre la lutte anti-vectorielle avec une mobilisation de l'armée,
01:30notamment le régime de services militaires adaptés, plus de 200 agents de l'agence régionale de santé.
01:36Et puis aussi plus de 800 personnes qui sont en parcours emploi compétence.
01:43Et donc, ça fait une forte mobilisation sur la permettre de lutter contre la lutte anti-vectorielle.
01:51Et puis, naturellement, c'est l'arrivée de la vaccination, puisque depuis le 7 avril, vous le savez,
01:55on est le premier pays au monde à proposer un vaccin sur le chikungunya.
02:00Donc, c'est aussi depuis le 7 avril la possibilité pour les personnes de plus de 65 ans de se faire vacciner.
02:09Et nous avons étendu le 15 avril l'extension vaccinale selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé.
02:16Et c'est donc les personnes entre 18 et 65 ans qui ont des facteurs de risque qui peuvent également se faire vacciner.
02:23Donc, entre la lutte anti-vectorielle, la vaccination, l'utilisation de répulsifs,
02:27la mobilisation est maximum, mais on a quand même plus de 230 hospitalisations,
02:34avec notamment des âges extrêmes de la vie et notamment des enfants,
02:37qui portent aussi particulièrement notre inquiétude,
02:40puisqu'on a à peu près 17 enfants qui sont hospitalisés et qui sont jugés dans un état sérieux.
02:47Et justement, monsieur le ministre, puisque l'on parle des enfants, un nourrisson est décédé dimanche,
02:52la porte à 7 le nombre de morts dû à cette épidémie de chikungunya
02:56depuis le mois d'août.
03:00Tous les âges sont vulnérables face à cette infection ?
03:04Alors, il y a particulièrement, là, les âges, c'est les moins de 3 mois
03:08qui sont particulièrement vulnérables, soit parce qu'ils ont été piqués à la naissance,
03:13soit particulièrement aussi les mamans, les femmes enceintes,
03:16avec une contamination in utero, qui est aussi importante,
03:20puisque ça fait une forte charge de virus qui est transférée aux nouveaux-nés,
03:25avec notamment des atteintes, notamment encéphaliques,
03:29avec des risques d'encéphalique.
03:31Donc, c'est des situations quand même qui sont jugées graves.
03:35Je me rendrai demain en réanimation néonatale,
03:38mais l'ensemble des équipes médicales, paramédicales,
03:41sont fortement engagées pour justement protéger particulièrement les plus vulnérables,
03:46notamment les mamans, les mamans qui vont accoucher,
03:50avec le déploiement aussi de moustiquaires,
03:52puisque la vaccination n'est pas recommandée chez les femmes enceintes.
03:57Donc, c'est une vigilance maximum pour tous les âges de la vie,
04:00mais particulièrement chez les nouveaux-nés avant 3 mois,
04:04puisque c'est aussi une population qui est particulièrement vulnérable.
04:07Monsieur le ministre, rappelez-nous ce qu'est exactement cette maladie,
04:10quels sont les symptômes et les vrais dangers.
04:12On peut en mourir ?
04:14Alors, il y a des cas de décès.
04:17Il y avait eu un épisode très important en 2005,
04:21avec plus de 300 décès.
04:24C'est un virus qui est transmis par un moustique,
04:28et ça donne notamment de la température,
04:30ça donne des douleurs articulaires,
04:32et à peu près dans 10% des cas,
04:34on peut garder des douleurs et des gènes particulièrement au niveau articulaire.
04:39Et puis, dans les cas graves, on peut avoir des atteintes de différents organes,
04:42et notamment encéphalites,
04:44des encéphalites qui sont de pronostics graves.
04:48Quelle est la situation des hôpitaux sur place ?
04:52Alors, les plans blancs ont été malheureusement,
04:55mais naturellement, enclenchés.
04:57Nous avons aussi fait appel à la réserve sanitaire.
05:00Nous avons encore 6 médecins qui arriveront lors de la prochaine rotation.
05:04Il y a un bon niveau de collaboration entre les acteurs de ville de l'hôpital.
05:10L'équipe du centre hospitalier du CHU est particulièrement mobilisée.
05:14Les recrutements sont faits pour ouvrir un maximum de lits,
05:18mais naturellement que le système est sous tension.
05:21Donc, on essaye de déployer toutes les mesures
05:24qui peuvent améliorer aussi la prise en charge des patients
05:28et soulager le personnel hospitalier,
05:30mais également toutes les équipes de ville,
05:33puisque j'ai rencontré ce matin les communautés médicales, paramédicales,
05:37pharmaciens, infirmiers de ville
05:40qui participent grandement aussi à la prise en charge
05:42puisque les 130 000 ne sont pas tous naturellement hospitalisés.
05:46Donc, il y a une répartition aussi entre la ville et l'hôpital pour la prise en charge.
05:51Monsieur le ministre de la Santé, vous l'avez rappelé,
05:53le plan blanc a été déclenché,
05:54ce qui a permis l'ouverture de lits supplémentaires.
05:57Mais j'imagine que les hôpitaux arrivent à saturation, non ?
06:00Alors, pour l'instant, on ne peut pas considérer qu'il y a un état de saturation.
06:04Les plans blancs sont là aussi pour faire face,
06:07mais c'est vrai qu'il y a eu aussi le cyclone de garance.
06:10Donc, voilà un système.
06:12La population réunionnaise, d'une façon générale,
06:15mais particulièrement le secteur de la santé,
06:17a été fortement mis en tension,
06:20que ce soit par le cyclone,
06:21que ce soit par l'épidémie de chikungunya.
06:23Ça donne lieu aussi à de la déprogrammation des actes qui ne sont pas urgents.
06:28Donc, c'est vrai que ça perturbe beaucoup l'activité de l'hôpital.
06:33Mais les moyens sont mis pour que l'hôpital puisse prendre en charge l'ensemble des patients.
06:39Puisqu'à l'heure où je vous parle,
06:41on a à peu près 230 patients hospitalisés,
06:44avec, je vous le disais, à peu près 25% de nourrissons.
06:48Et dans la moitié des cas,
06:49c'est des patients qui ont plus de 65 ans.
06:51Donc, encore une fois, je renouvelle les consignes de vaccination.
06:55On est un des premiers pays au monde à proposer de la vaccination sur le chikungunya.
07:00Je sais que ce n'est pas habituel,
07:01mais je crois que c'est important aussi de réaffirmer
07:04qu'au pays des Lumières, au pays de Pasteur,
07:06la vaccination peut sauver des vies.
07:08Là, nous avons un vaccin dont nous avons eu les recommandations
07:13par la Haute Autorité de Santé il y a un mois.
07:16Il a été mis sur le marché.
07:17Nous avons acquis les doses en quantité suffisante.
07:21Nous avons même fait acheminer, je vous le disais tout à l'heure,
07:23des doses dimanche à Mayotte
07:26pour pouvoir commencer la vaccination ce matin à Mayotte.
07:30Donc, le message aussi très clair du ministre de la Santé que je suis,
07:33c'est naturellement, si vous voulez prendre soin aussi de vos soignants,
07:36si vous voulez soulager vos soignants,
07:38faites-vous vacciner,
07:39particulièrement si vous êtes une personne à risque.
07:42Je redonne les plus de 65 ans
07:44ou les personnes entre 18 et 65 ans
07:46qui ont des facteurs de risque ou une maladie,
07:48une insuffisance rénale, cardiaque, un diabète ou autre.
07:52Donc, c'est vraiment un message de vaccination.
07:54Une dernière question, monsieur le ministre.
07:56Le pic de l'épidémie est-il passé ?
07:58Peut-on raisonnablement espérer une baisse des cas dans les prochains jours ?
08:02Alors, nous sommes en plateau
08:04puisque une partie de l'île ne voit plus de cas augmenter.
08:09Donc, on peut penser que nous avons amorcé un plateau.
08:12Maintenant, c'est de savoir combien de jours va durer ce plateau.
08:15Mais on espère qu'effectivement,
08:17entre la mobilisation aussi massive des agents sur la lutte anti-vectorielle,
08:22il y a beaucoup de tracts qui sont faits communes après communes
08:26pour traquer les espaces verts,
08:29pour traquer les sources d'eau.
08:30Avec l'armée, j'étais avec l'armée cet après-midi.
08:34J'étais avec aussi tous les services militaires adaptés,
08:39avec l'EPEC, avec les agents d'ARS.
08:41Je veux aussi rendre hommage à tous ces acteurs
08:43qui luttent nuit et jour pour la politique anti-vectorielle.
08:48230 patients hospitalisés.
08:50Donc, merci, monsieur le ministre de la Santé, Yannick Nauder,
08:53d'avoir pris la parole en direct sur RTL ce soir.
08:55Dans un instant, le meilleur de Marc-Antoine Lebray, c'est le Breaking News.
08:58Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
09:00RTL Soir

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