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  • 22/04/2025
Lundi, la paisible vallée de Baisaran, surnommée la "mini-Suisse" du Cachemire pour la beauté de ses paysages alpins, s’est muée en théâtre de cauchemar.

Une attaque armée d’une rare violence y a coûté la vie à au moins 24 touristes, dont deux étrangers, en pleine après-midi. Les autorités indiennes, encore sous le choc, parlent de l’un des massacres les plus meurtriers dans la région depuis plus de dix ans.

Selon les premiers éléments, les assaillants — au nombre de quatre, selon des témoins — ont surgi d’une forêt dense alors qu’un groupe de visiteurs, à cheval ou à pied, explorait les hauteurs de Pahalgam, station touristique prisée du sud du Cachemire. Les tirs ont été nourris et précis. En quelques minutes, la panique a englouti la vallée. Les secours ont mis plus d’une heure à atteindre les lieux, difficiles d’accès. Bilan provisoire : 24 morts et au moins six blessés graves, dont certains entre la vie et la mort.

« Ils ont visé les civils, sans sommation. Ce n’était pas une attaque aveugle, c’était une exécution », témoigne un guide local, encore sous le choc. Parmi les victimes, des familles venues de Mumbai, Hyderabad, et même deux ressortissants allemands.

Quelques heures après l’attaque, un groupe se faisant appeler Kashmir Resistance a revendiqué l’assaut sur les réseaux sociaux. Dans un communiqué, il affirme s’opposer à ce qu’il qualifie de « colonisation démographique » de la vallée par des populations venues d’autres États indiens, une référence directe aux politiques du gouvernement Modi depuis la révocation du statut spécial du Jammu-et-Cachemire en 2019.

À New Delhi, la réaction du gouvernement ne s’est pas fait attendre. Le Premier ministre Narendra Modi a dénoncé une « attaque odieuse » et promis que les coupables seraient « traqués et punis avec la plus grande fermeté ». Le ministre de l’Intérieur, Amit Shah, s’est rendu en urgence à Srinagar, tandis que les forces spéciales ont été déployées dans la région montagneuse.

Sur le plan international, le vice-président américain JD Vance, en visite à New Delhi, a exprimé la solidarité des États-Unis « avec les familles endeuillées et le peuple indien ». L’ancien président Donald Trump, via Truth Social, a qualifié l’attaque de « profondément troublante » et apporté son soutien « à nos amis indiens dans la lutte contre le terrorisme ».

Mais au-delà des condamnations diplomatiques, l’attaque relance de manière brutale la question de la sécurité dans une région toujours marquée par l’insécurité et les tensions identitaires. La vallée de Pahalgam, longtemps épargnée par les violences, représentait pour beaucoup un symbole d’espoir et de retour à la normalité. Cet espoir vient d’être fauché.

Alors que les opérations de recherche se poursuivent dans les montagnes environnantes, une question s’impose : le Cachemire peut-il encore être considéré comme une destination sûre pour les civils — et pour la paix ?

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