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Interview ou reportage d'une émission cinéma produite par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art
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Transcription
00:00Buenos días, mi querida Berenice.
00:02Estoy encantada.
00:04Encantado.
00:05Encantado.
00:05Parce que je suis un garçon.
00:07Oui, en fait, on est en 2025.
00:08Oui, alors, estoy encantado.
00:10Voilà.
00:11Je parle espagnol parce qu'on parle espagnol dans ce film, dans Mexico 86.
00:15Ce n'est pas la première fois que vous jouez en espagnol.
00:17Qu'est-ce que ça change de jouer en espagnol, en français ou en anglais ?
00:21Jouer dans une autre langue, c'est comme avoir un nez de clown, un nez rouge de clown.
00:25Vous êtes caché, vous êtes complètement protégé.
00:28Et donc, vous pouvez...
00:31Je ne suis plus Berenice Béjot que vous connaissez.
00:33Donc, il y a moins de pudeur, je pense.
00:34Et je suppose que, comme cette jeune femme est guatemaltec,
00:39il y a un accent particulier, plein de nuances.
00:41Et il faut que le public guatemaltec, qui va voir le film, s'y retrouve.
00:45C'est quoi, par exemple ?
00:45Donnez-moi un exemple, la différence entre un accent argentin ou un accent guatemaltec.
00:50Alors là, mes parents vont se foutre de ma gueule parce que je ne suis pas...
00:52C'est bien pour ça que je vous pose la question.
00:53C'est un accent argentin, c'est un accent argentin, c'est un accent argentin, c'est un accent argentin, c'est un accent argentin.
01:00Et le guatemaltec est plus sec, il n'y a pas les R's, et c'est plus libyen.
01:06Non, forcément, je suis nul.
01:07Non, alors là, j'ai senti la nuance.
01:09T'as senti, c'est vrai ?
01:10Ah oui, c'est comme la différence entre l'accès en Parégo et le « Ah, tu viens de Marseille ! »
01:14Mais vraiment, je suis nul.
01:21C'est-à-dire que là, il y a des guatemaltecs, des espagnols, ils sont pétés de rire.
01:24Je n'en vois pas dans l'équipe, là.
01:25C'est bon ?
01:26Si, non ?
01:26Personne ne sait.
01:27Non, personne n'est guatemaltec ?
01:29Non, mais je trouvais ça important.
01:30Non, c'est pas de Louis-Vienne, d'ailleurs.
01:30Que quand on le verra au Guatemala, on ne se dise pas qu'elle n'a pas bossé.
01:36J'ai vraiment bossé une heure et demie par jour pendant deux mois, j'ai vraiment bossé.
01:39Ce personnage de Maria, c'est une résistante guatemaltèque, une militante guatemaltèque
01:44qui vit à Mexico parce qu'elle est obligée de quitter le Guatemala et elle est obligée
01:49de laisser son fils.
01:50Son fils, qui a 10 ans, vient la retrouver et elle doit vivre sa vie de mère et ou activiste,
01:55enfin de mélanger les deux.
01:57Oui.
01:57C'est un enfer total.
01:59C'est assez compliqué.
02:00Oui.
02:01C'est assez compliqué, c'est assez dangereux.
02:03C'est-à-dire que très vite, elle se rend compte que ça ne va pas être possible.
02:06Elle met en danger son fils, elle se met en danger et elle met tous les militants autour
02:12d'elle en danger.
02:12Parce que si on capture son fils, on peut torturer son fils pour la faire parler, évidemment.
02:18Donc du coup, elle se retrouve dans un dilemme, elle doit choisir entre sa vie de militante
02:21ou sa vie de mère.
02:22Oui.
02:23Et on suit ce personnage pendant une heure et demie, scène après scène, petite scène
02:28de quotidien.
02:28Parce qu'en fait, être une militante, au quotidien, c'est terrible.
02:32On change d'identité tout le temps, on a une double vie, on a peur, on a peur tout
02:35le temps, on est parano, on n'a pas d'amis, on n'a pas vraiment de vie sociale.
02:40Et je trouve que le film raconte bien ça, cette vie pleine de sacrifices.
02:44Il raconte extrêmement bien même.
02:46Il y a eu un effet miroir, j'imagine, parce que César Diaz, le réalisateur, est le fils
02:50d'une activiste guatémaltèque, donc il y a du vécu là-dedans.
02:54Qu'est-ce qu'il vous en a raconté ?
02:56Il m'a dit, j'ai jamais compris pourquoi ma mère, elle m'a abandonné pour aller défendre
03:03des idéaux.
03:04Pourquoi est-ce que ça, c'était plus important que moi ?
03:06Et il me disait, moi j'ai des petits-enfants, je ne pourrais jamais faire ça.
03:09Aujourd'hui, le film sort, à un moment donné où le monde est quand même vraiment, la démocratie
03:14est quand même assez fragilisée.
03:16Oui, assez, oui.
03:16Voilà, et tous les deux, on se regarde et on se dit, ah, mais effectivement,
03:20aujourd'hui, on comprend.
03:23C'est-à-dire qu'heureusement qu'il y a des gens comme sa mère ou comme plein d'autres
03:27inconnus qui ont la force et le courage de se battre pour que nous, on ait cette
03:30villa-là magnifique.
03:32Et il y a une double résonance pour vous, puisque vos parents sont argentins et qu'ils
03:36ont eux aussi été contraints de fuir l'Argentine quand vous aviez trois ans, à cause de la dictature.
03:41Oui, ma mère et mon père étaient, mais surtout ma mère était, enfin mon père aussi
03:45une militante.
03:47Et à un moment donné, comme Maria, il n'y avait plus le choix, il a fallu partir.
03:51Alors eux, ils sont partis avec nous, ils sont partis en France et ils ont refait leur
03:54vie ici.
03:55Mais c'est une vie de sacrifice aussi.
03:57Ma mère, elle voulait être avocate, elle avait fait des grandes études.
03:59Mon père était réalisateur.
04:00On n'imagine pas à quel point partir d'un pays et refaire sa vie ailleurs, c'est compliqué.
04:07Apprendre une langue, une culture.
04:10Le déracinement, plus l'exil forcé, impossible de revenir.
04:14Mais mes parents, ils ont fait de moi une vraie Française et c'est leur fierté.
04:19Quel rapport vous entretenez d'ailleurs, vous, avec le passé, la mémoire ? C'est quelque
04:23chose que vous entretenez, que vous cultivez ?
04:26Là, c'est un bateau-mouche qui fait du fla-fla.
04:28Il s'appelle coche d'eau.
04:29Tiens, assis, on leur pichait dessus.
04:30Allez, tiens.
04:31Moi, je faisais ça.
04:31Ah bah ça, c'est marrant, il y en a qui font coucou et donc vous, vous pichez dessus.
04:33C'est ce que je faisais quand j'étais petit, moi.
04:35Ça, ça n'étonne pas.
04:35Enfin, les ados, on est, on attendait que le bateau passe et hop, comme ça, vas-y.
04:39Ah bah super, eh bah merci, Antoine.
04:41Ah bah voilà, tout le monde dit bonjour.
04:43Ah bah voilà.
04:43Bonjour.
04:44Allez, on dit bonjour.
04:45Bonjour.
04:46Allez, dégagez.
04:48Ah non, on est en train de travailler.
04:49Allez, dégagez, dégagez.
04:50Trop de touristes à Paris, c'est impossible.
04:54Oui, alors je vais savoir.
04:55Le pâté.
04:56Oui, le rapport que vous entretenez avec la mémoire, le passé.
04:59Je suis très mélancolique.
05:01Enfin, je n'ai pas la mélancolie triste.
05:03Oui.
05:03Mais je trouve ça très important de se souvenir, de lire sur le passé, de poser des questions,
05:11d'être au courant de ce qui s'est passé pour mieux affronter l'avenir.
05:16Pendant longtemps, j'ai voulu que mes parents me racontent et ma mère, elle ne veut pas.
05:22Elle est très silencieuse.
05:24Elle me dit écoute, l'important, c'est que toi et tes soeurs, vous ayez réussi, vous avez une belle vie, vous êtes heureuse, vous êtes dans un beau pays.
05:31Ce qui s'est passé avant, ce n'est pas important.
05:34Ça ne vous regarde pas.
05:35Et c'est vrai que souvent, je lui disais, mais si, maman, ça nous regarde, en fait.
05:39Je veux dire, tu ne t'en rends pas compte, mais tu transpires ton passé.
05:42Et tout ce que tu ne me dis pas, en fait, je l'ai, je l'ai en moi.
05:46Et ça se voit dans Mexico 86.
05:48Je te raconte un mot de la nature du film, parce que c'est un thriller.
05:51Vous dites thriller, vous.
05:52Thriller.
05:53Thriller.
05:54Vous diriez quoi, vous ?
05:54Thriller.
05:55Thriller.
05:56Non, thriller.
05:57Il faut sortir la langue.
05:58Thriller.
05:58Voilà, il faut...
06:00Donc, c'est un thriller.
06:00Thriller.
06:02C'est un thriller.
06:03Pardon, je ne vais pas me positionner.
06:04Pas tout à l'heure.
06:05C'est un thriller, mais aussi avec les codes du film d'espionnage.
06:08Oui.
06:09Il y avait un plaisir enfantin à jouer la transformation permanente comme ça.
06:13Pour moi, oui.
06:14Il ne faut jamais qu'on la reconnaisse.
06:15Il ne faut jamais la reconnaître.
06:17Et puis, pour tout ce qui est perruques, on a hésité.
06:19On s'est dit, qu'est-ce qu'on fait ?
06:21Mais en même temps, ma mère, hier, a vu le film pour la première fois.
06:23Et elle a dit à mon fils, donc, vous voyez, elle ne m'avait pas raconté.
06:27Moi aussi, j'avais des perruques.
06:29Moi aussi, je changeais d'identité.
06:30Et moi aussi, je tenais un flingue.
06:33Donc, voilà, j'ai quand même appris des choses hier.
06:34Ah, quand même !
06:34Il y a des petites choses qui ont été balancées comme ça, comme si de rien n'était.
06:38Est-ce qu'il faut être une bonne actrice pour faire une bonne espionne ?
06:42Et est-ce que les bonnes actrices feraient de bonnes espionnes ?
06:45Est-ce que, d'ailleurs, vous n'êtes pas vous-même une espionne, Bérénice ?
06:48Pour qui ?
06:49Ça, je laisse le soin d'y répondre.
06:52Je pense que...
06:53Non, mais vous voyez la passerelle entre les deux ?
06:54Oui, je vois le pot.
06:55Il faut des qualités de jeu pour donner l'illusion de ne pas être...
06:59Il faut un certain courage.
07:00Il faut du courage.
07:01On est des poules mouillées, nous, les acteurs.
07:03On nous bichonne beaucoup.
07:05C'est pour de faux.
07:06Oui, c'est un peu pour de faux.
07:08D'ailleurs, les acteurs, souvent, c'est un peu des moitiés d'hommes.
07:11Ou des moitiés de femmes.
07:12Ou des moitiés de femmes.
07:13Mais souvent, les hommes, ils ont ce côté viril.
07:15Et puis après, je n'aime pas mon petit cheveu, là.
07:17Je n'ai pas la loge aussi grande que...
07:22On ne dira jamais assez de mal des acteurs.
07:24Je suis tellement d'accord avec vous.
07:25Et on les aime pourtant.
07:26Oui, très bien, bien.
07:27Muchas gracias.
07:28De nada.
07:29Et bonne journée.
07:31Et...
07:31Buen dia.
07:32Et buen dia, Bérénice.
07:34Con el sol.
07:35Con el sol.
07:36En Paris.
07:37Y la Seine.
07:38Et los tiburones.
07:40Et les goélands.
07:41Et les goélands, on ne sait.
07:42Mais c'était très joli.

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