Le respect de "l'intégrité territoriale et (de) la vocation européenne de l'Ukraine sont des exigences très fortes des Européens", a souligné mercredi la présidence française, après la proposition du vice-président américain d'"échanges territoriaux" entre Kiev et Moscou
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00:00Ce qu'il faut comprendre, c'est que depuis l'arrivée au pouvoir de Trump,
00:03les Américains sont allés très loin en direction de Poutine.
00:06Ils lui ont quasiment dit oui à tout, toutes ses revendications.
00:09Et puis, ça n'a pas débouché sur un cessez-le-feu durable.
00:12On a vu la trêve de Pâques a duré quelques heures,
00:16et on n'a pas senti non plus du côté de Poutine une véritable volonté
00:19de trouver un véritable accord de paix.
00:21Donc on voit bien que les Américains sont un peu échaudés
00:24et font progressivement machine arrière.
00:26Trump a commencé à râler en disant, si on ne trouve pas un accord de paix,
00:29on finira par aller faire autre chose, parce qu'on a d'autres problèmes à régler.
00:34Vance, le vice-président, dit la même chose.
00:37Il met même encore une petite pierre dans le jardin de Poutine
00:39en disant qu'il va peut-être falloir faire des échanges territoriaux,
00:42ce qui n'était pas du tout en jeu il y a encore quelques jours.
00:45Donc on voit bien que les Américains durcissent un peu le ton vis-à-vis de Poutine.
00:49Qu'est-ce qu'il y a dans la proposition américaine d'ailleurs ?
00:51Il y a plusieurs choses.
00:52La première chose essentielle, ça c'est une volonté de Poutine,
00:56c'est que l'Ukraine ne rentre pas dans l'OTAN.
00:57Et ça, les Ukrainiens, ils ont fini par comprendre que ça ne serait pas possible.
01:00Il y a de figer une ligne de fer là où elle est,
01:03c'est-à-dire que grosso modo, c'est une carte qu'on voit souvent,
01:07il y a quatre régions nouvelles que les Russes ont conquis.
01:11Du point de vue de Poutine, c'est devenu la Russie,
01:13puisqu'il y a eu un référendum et qu'il les a intégrées dans sa fédération.
01:17Militairement, il ne les contrôle pas complètement.
01:19Donc l'idée, ce serait de figer cette ligne de front là où elle est.
01:22Et puis, voilà, qu'en gros, on en reste là.
01:26Les Ukrainiens, de leur côté, auraient de l'argent pour reconstruire leur pays,
01:30de l'argent lié aussi à l'exploitation des terres rares.
01:32Ça, c'est ce que les Américains ont mis sur la table.
01:35Et Poutine, finalement, obtiendrait ce qu'il veut,
01:37c'est-à-dire avoir encore un peu amputé l'Ukraine,
01:40montrer que c'était lui quand même qui décidait de ce qui se passait dans la région,
01:43et surtout, surtout, surtout, que l'OTAN n'aille pas plus loin.
01:47On a aussi la réaction de l'Élysée qui dit, je cite,
01:51« l'intégrité territoriale de l'Ukraine et la vocation européenne de l'Ukraine
01:57sont des exigences très fortes. »
02:00Les Européens, le ton est donné.
02:02C'est un ton, mais c'est un ton diplomatique.
02:04C'est-à-dire, ce qu'il faut comprendre, c'est que jamais l'Europe
02:07n'acceptera officiellement l'idée que les territoires qui ont été pris par la force
02:13deviennent russes.
02:14Jamais l'Europe ne reconnaîtra que la Crimée est russe,
02:18que les régions prises par les Russes sont russes, officiellement.
02:23Mais ce qui va se passer, c'est que, de facto,
02:26la ligne de front va s'arrêter là et les Russes vont administrer toutes ces régions.
02:30C'est la différence entre un état de fait et puis une reconnaissance officielle.
02:35Donc l'Europe le répète, on ne peut pas attaquer la souveraineté d'un état
02:40et que tout le monde dise « bah oui, c'est très bien ».
02:43Néanmoins, la réalité, c'est quand même les armes qui les décident.