L'actrice Julia Piaton était l'invitée de France Inter jeudi 24 avril pour le film “Une pointe d’amour” de Maël Piriou, en salles le 30 avril. Elle est également à l’affiche du film "Les règles de l’art”, qui sort le même jour.
Retrouvez « L'interview de 9h20 par Léa Salamé » L'interview de 9h20 avec Léa Salamé sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20
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00:00Léa, ce matin, vous recevez une actrice.
00:02Bonjour Julia Piaton.
00:04Bonjour.
00:05Bienvenue, merci d'être avec nous ce matin sur Inter.
00:07Si vous étiez un livre, une rockstar et un défaut, vous sauriez qui, vous sauriez quoi ?
00:12Alors si j'étais un livre, je dirais peut-être, en ce moment je lis un livre de Delphine Orvilleur
00:16sur comment on explique la mort aux enfants, parce que j'ai perdu quelqu'un de très cher,
00:22j'ai perdu ma grand-mère il y a quelque temps.
00:24En fait, je me suis rendue ronde que j'avais acheté ce livre au départ pour essayer d'avoir des mots pour mes fils.
00:28Et en fait, c'est moi que ça console.
00:30Je trouve ce livre extrêmement beau.
00:32Si vous étiez une rockstar ?
00:34Véronique Sanson.
00:35Ah, bien sûr, très bon choix.
00:37Vous êtes avec Michel Berger, vous choisissez Véronique Sanson.
00:40Tout va bien.
00:41Et un défaut ?
00:42Un défaut, vouloir bien répondre toujours à la question.
00:45Ah oui.
00:45Être bonne élève.
00:46Oui.
00:46Là, vous étiez stressée avant de venir à l'interview.
00:49Oui, un tout petit peu.
00:49Oui.
00:51C'est l'amour qui est essentiel, le sexe n'est qu'un accident.
00:55C'est ce qu'écrivait Pessoa.
00:56Pessoa, c'est l'amour qui est essentiel, le sexe n'est qu'un accident.
00:59Êtes-vous d'accord avec ça ?
01:01Je ne sais pas si je suis d'accord avec ça.
01:05Ce qui me fait rire, c'est que ces deux thématiques sont celles du film.
01:09C'est pour ça que j'ai choisi.
01:10Du personnage de Mélanie qui part, croit-elle, à la recherche du plaisir charnel qu'elle
01:17ne connaît pas et qui va trouver l'amour en chemin.
01:19Je réponds un peu par une pirouette parce que c'est…
01:22Parce que vous ne savez pas ce qui est le plus important en fait.
01:24Les deux vont ensemble.
01:25Ah oui, je crois que les deux sont très importants.
01:28L'amour, le sexe, l'amitié aussi sont au cœur d'une pointe d'amour.
01:31Ce road movie tendre et mouvant, drôle de Maëlle Pierrioux.
01:34C'est son premier film qui sort en salle mercredi prochain.
01:36On va en parler.
01:38Mais quelle année quand même pour vous, Julia Piaton.
01:40Vous êtes à l'affiche de cinq films ce printemps.
01:42Mais oui, mais qu'est-ce que c'est de cette histoire ?
01:44Mais oui, qu'est-ce qui se passe ?
01:45On ne peut plus aller au cinéma sans vous voir.
01:47C'est bien simple.
01:48On vous a vu avec Lucini dans Le Secrets de Kéops.
01:50Vous êtes dans Le Mélange des genres avec Benjamin Laverbe.
01:53Vous serez dans Les Règles de l'art avec Melville Poupot qui sort la semaine prochaine.
01:57Ce n'est pas les pires entre nous.
01:58Dans le dernier Clapiche qui est sélectionné hors compétition à Cannes, on va vous voir également.
02:02Et évidemment dans le film dont on va parler à l'instant.
02:05Bref, c'est la consécration là.
02:08C'est votre année.
02:10C'est sûrement mon année, vous avez raison.
02:12Et j'en suis extrêmement heureuse.
02:14Et je vis tout ça avec beaucoup de joie.
02:17Et en même temps, toujours beaucoup d'anxiété.
02:20Ça n'a pas calmé complètement.
02:22Parce que j'ai envie d'être à la hauteur de toutes ces promos.
02:27De bien parler de tous ces films.
02:29Mais oui, c'est ça.
02:30Parce que pour quelqu'un qui a longtemps souffert du syndrome de l'imposteur,
02:33qui ne se sentait pas légitime dans ce métier-là, qui est une grande angoissée,
02:37voir que là ça marche, ça doit vous faire flipper en fait.
02:41Ça me fait flipper, mais je sais aussi saisir, ouvrir les yeux sur ce qui se passe
02:48et en prendre beaucoup, beaucoup de plaisir.
02:51Mais je pense que plus on travaille, plus on est dans la lumière, plus aussi c'est difficile.
02:56C'est peut-être ça que je découvre.
02:58À chaque étape, il y a des nouvelles difficultés.
03:02Mais bon, ça va très très bien.
03:05En tout cas, succès mérité, tant vous installez votre aura singulière et subtile de film en film.
03:10Depuis « Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ? »
03:11Moi, c'est là où je vous ai vu.
03:13En passant par les choses qu'on dit, les choses qu'on fait.
03:15Et puis, il y a eu « Les petites victoires » avec Michel Blanc.
03:18Ce film qui a été le succès surprise de l'année 2023,
03:21qui a fait un million d'entrées.
03:22Et d'ailleurs, beaucoup plus en région qu'à Paris.
03:25Oui, c'est vrai.
03:27C'est quand même le film pour moi qui vous fait changer de dimension,
03:31il y a deux ans, le film avec Michel Blanc.
03:33En tout cas, c'est intéressant parce qu'effectivement,
03:35à cette période-là, je devais faire la troisième partie du « Bon Dieu ».
03:42Je ne pouvais pas parce que le film s'est décalé pendant le Covid.
03:45J'ai reçu ce scénario génial de Mélanie Offret.
03:50Et j'ai rencontré Michel.
03:51Et on a fait ce film.
03:53C'est un souvenir inoubliable en plus.
03:57Et la personnalité de la metteur en scène,
03:59qui est une fille qui est très très jusqueboutiste
04:01et qui a emporté son film dans toute la France,
04:04qui a fait une promo extraordinaire avec un camion de cinéma,
04:06qui est allée tout au bout, à la rencontre de tous les gens qu'elle voulait,
04:09aller saisir et toucher.
04:12Et Michel Blanc.
04:13Et Michel, évidemment.
04:14Il y avait une cohérence du début à la fin de ce film qui m'a vraiment...
04:16Qu'est-ce qu'il vous a appris, lui ?
04:19Michel ?
04:20Accepter sa timidité,
04:25rester dans son coin quand on en a envie,
04:26ne pas faire le fanfaron.
04:28Et puis Michel,
04:30c'était vraiment une...
04:32C'était très facile de jouer avec lui
04:35parce qu'il avait une immense présence,
04:40douceur, qualité d'âme.
04:41En fait, il détournait,
04:45par exemple,
04:45il était très intimidé par les enfants au départ
04:47et puis les enfants sont venus le chercher
04:49et il était complètement saisi.
04:53Il avait une façon très émouvante et tendre
04:55de ne pas vouloir y aller
04:57et en même temps d'en être très heureux
04:58d'être accompagné de tous ses petits.
05:00C'était très beau.
05:01On vous a invité ce matin pour ce nouveau film,
05:04Une petite pointe d'amour,
05:05remake d'un film belge
05:07qui est lui-même tiré d'une histoire vraie,
05:08d'un documentaire,
05:10une histoire assez géniale.
05:12C'est une comédie émouvante,
05:13délicate, drôle.
05:14Vous êtes donc Mélanie,
05:15une avocate handicapée
05:17sur un fauteuil,
05:18mais qui va bien.
05:19C'est une battante,
05:19elle se bat pour ses clients,
05:21tout ça.
05:21Et elle décide de prendre sa vie en main
05:23et de vivre ses rêves.
05:24Son grand rêve,
05:25c'est de faire l'amour
05:26pour la première fois.
05:27Parce que oui,
05:28Mélanie,
05:28qui a la trentaine à peu près,
05:31n'a jamais fait l'amour.
05:32On ne lui a jamais touché les seins.
05:34C'est ce que vous dites.
05:35Et elle a envie qu'on lui touche les seins.
05:37Les seins et le restent d'ailleurs.
05:38Et elle a bien raison.
05:39Alors elle décide d'emmener son meilleur ami,
05:41qui est tétraplégique également,
05:43qui est sur un fauteuil également.
05:43Qui est joué par Quentin Dolmère.
05:45Exactement.
05:46En Espagne,
05:47parce qu'en Espagne,
05:47il y a un bordel inclusif
05:49où on peut se payer une pute pour handicapé.
05:53C'est vous qui le dites comme ça.
05:55C'est pour ça que...
05:56Donc un homme pour vous,
05:57une femme pour lui.
05:58Lui, il n'est pas très enchanté par cette idée,
06:00mais bon, il vous suit.
06:01Bonan, malan, il vous suit.
06:02Et vous êtes accompagné par le chauffeur
06:04qui est un de vos clients.
06:06Vous le défendez.
06:07Qui est un trafiquant de drogue bourru
06:09qui ne sait pas ce qu'il fout là.
06:10Oui, enfin, un gentil petit trafiquant.
06:11Si il y en avait beaucoup comme lui,
06:13le monde irait mieux.
06:14Parce que c'est avant pas un méchant.
06:15Joué par le toujours impeccable
06:17Grégory Gadewa.
06:18Ça, c'est le teaser du film,
06:21Une pointe d'amour.
06:23En fait, c'est un film sur les folies
06:24qu'on s'interdit tous.
06:25Au-delà même du handicap,
06:27c'est les rêves qu'on ne rêve jamais de faire.
06:29C'est le chemin,
06:30le parcours initiatique vers l'amour,
06:31vers la liberté.
06:32Oui, les sentiments qu'on ne s'avoue pas,
06:33les empêchements qu'on se raconte.
06:35Parce qu'effectivement,
06:36ils sont en fauteuil tous les deux.
06:38Mais il y a aussi tout ce qui est caché,
06:40tous leurs empêchements cachés
06:43qu'on ne voit pas.
06:44Et elle, elle fait la maligne,
06:46comme vous dites au départ,
06:47elle est fanfaronne, etc.
06:48Mais néanmoins, par exemple,
06:50je pense qu'elle n'envisage pas
06:50une seule seconde
06:52qu'il lui reste encore la possibilité
06:53de vivre une histoire d'amour.
06:54Et ça va lui tomber dessus.
06:55Et c'est...
06:56Moi, c'est ce que j'ai trouvé merveilleux
06:58dans l'écriture du scénario de Maël.
07:00C'est cette délicatesse des sentiments,
07:03cette drôlerie,
07:05le regard que porte Grégory Gadebois
07:07sur nous.
07:08C'est...
07:08Il y a plein de choses
07:10qui passent dans les yeux
07:11où vous vous autorisez.
07:12Il y a ces trois personnages
07:14qui font leur retripe
07:15du nord de la France
07:16vers l'Espagne,
07:18vers le bordel.
07:18Exactement.
07:19Et il vous arrive plein de trucs
07:20et il se passe plein de trucs
07:21et vous vous libérez
07:23les uns les autres.
07:24C'est très joli,
07:26au bon sens du terme.
07:27Et c'est le feel-good movie
07:29comme on aime.
07:31Vous avez adoré la lecture du scénario.
07:33J'ai dit oui tout de suite.
07:34Très dingue du scénario.
07:35Et après, vous avez flippé.
07:36Oui, après, j'ai eu peur
07:37parce que ce qui a résolu
07:40mon problème de peur
07:41et de légitimité,
07:42si encore on peut vraiment
07:44le résoudre complètement,
07:45c'est que quand on s'est rencontrés
07:47avec Maël,
07:47moi, je l'ai appelé,
07:48je lui ai dit je le fais tout de suite.
07:49Puis après, on s'est rencontrés.
07:50On a commencé à parler du travail.
07:53Et d'abord, j'ai compris que lui,
07:54il avait fait un casting très large
07:56au départ et qu'il avait vu
07:56plein plein de gens,
07:57dont des acteurs en situation
07:58de handicap
07:59et qu'il cherchait une chimie
08:00entre deux comédiens
08:01et que cette chimie,
08:02il l'avait finalement trouvée
08:03avec Quentin Dolmère et moi.
08:04Ce choix-là était le sien.
08:06Maintenant, ma partie à moi
08:07avec Quentin,
08:08c'était de savoir
08:08à quel niveau de professionnalisme
08:10on était capable d'aller
08:11avec cette zone sensible.
08:14Parce qu'effectivement,
08:15on se prépare toujours
08:16pour un film.
08:17Mais là, il y avait
08:18cette...
08:19Oui.
08:20Oui, non, et vous dites
08:21que ça a été un choc
08:21demain soir pour la première fois
08:22sur un fauteuil.
08:23Ah oui, oui, bien sûr.
08:24Quand on a été dans le centre
08:25de rééducation la première fois,
08:27c'est-à-dire que tu te dis
08:27j'ai très envie de le faire
08:28et puis je comprends
08:30et je suis d'accord
08:30avec ces idées-là
08:31et je veux défendre
08:31la représentation du handicap
08:32à l'écran
08:33et puis on te fout
08:34dans un fauteuil roulant
08:35dans un centre de rééducation
08:37en plein cœur de Paris
08:38avec un chorégraphe
08:39qui s'appelle Ami Dalouache
08:40qui était notre première entrée
08:42dans le travail.
08:44Et moi, je pense
08:45qu'on en a pour une heure.
08:46On part en fauteuil,
08:47il me dit
08:47d'un point A à un point B
08:49où on va
08:49et on a mis, je pense,
08:50trois heures et demie
08:51pour faire le voyage
08:52parce que tout était galère
08:54mais une galère noire
08:55alors qu'on était
08:56dans le premier arrondissement.
08:57Même descente d'un trottoir,
08:59je n'y arrivais pas.
08:59Et là, j'ai pris une gif
09:01parce que je me suis dit
09:01être dedans,
09:03le vivre dans le corps,
09:04c'est aussi bête que ça.
09:06C'est à la seconde
09:07que tu comprends
09:07à quel point c'est une galère.
09:09Beaucoup plus que...
09:10Si vous voulez, je l'avais...
09:11Oui, et vous dites d'ailleurs
09:12les hommes politiques
09:13devraient passer une journée
09:14dans un fauteuil roulant
09:15dans Paris.
09:15Nous tous, je pense
09:16qu'on est tous concernés
09:17par la question du handicap.
09:18Les hommes politiques
09:18comme nous-mêmes
09:19et que ça nous mettrait tous
09:20peut-être...
09:21Je pense qu'on a de l'empathie
09:22là-haut
09:22mais que l'avoir éprouvé
09:24dans le corps,
09:25c'est encore autre chose.
09:26Et ça parle aussi
09:27de manière très douce
09:28de la possibilité
09:29du désir sexuel
09:31pour les personnes handicapées.
09:32C'est ça aussi
09:32que ça raconte.
09:33C'est ce qu'elle dit,
09:34c'est moi j'ai envie
09:34qu'on me touche les seins.
09:35Je ne veux pas mourir
09:36avant qu'on m'ait touché les seins.
09:37Bien sûr.
09:38Alors que votre meilleur ami,
09:40lui, il s'empêche.
09:41L'idée même
09:41d'avoir un jour
09:42d'être touché,
09:43d'être...
09:44de jouir
09:45est impossible pour lui.
09:46On sent qu'il y a
09:47complètement renoncé à lui.
09:48Effectivement.
09:49Et c'est ça
09:49que raconte aussi
09:50le film.
09:52Vous faites une tournée
09:53partout en région
09:54avec ce film.
09:55Quelles sont les réactions ?
09:56Je sais, vous m'avez dit
09:57que c'est fou les réactions.
09:58Non, mais on a
09:58des très très belles réactions.
09:59Quentin, Maëlle,
10:00on est tous les trois,
10:01on est face à des publics
10:02qui sont souvent assez cueillis.
10:04J'en suis extrêmement heureuse
10:05parce que je pense
10:06qu'ils sont cueillis
10:08par la douceur
10:09et une forme
10:11de petit pétiment,
10:13de petite vérité.
10:15Même si...
10:16Je pense que
10:16les spectateurs
10:17en parlent bien mieux que moi.
10:18Mais je pense que
10:19que ce soit des gens
10:20qui sont en situation
10:20de handicap
10:21ou des spectateurs lambda,
10:22si je puis dire.
10:23On est tous des lambda,
10:24le mot est mal choisi,
10:25mais bon,
10:25vous m'avez compris.
10:27Ont une véritable empathie
10:30pour ce film
10:31et en sont très touchés
10:32dans leur cœur
10:33parce que je pense
10:33que c'est une histoire
10:34d'amour
10:34et que l'intelligence
10:36aussi du scénario de Maëlle,
10:37je pense que c'est
10:38de raconter
10:39des personnages
10:42qui sont en situation
10:42de handicap
10:43mais qui ont une histoire
10:44à vivre.
10:45On a le droit à l'amour.
10:46C'est un point de départ.
10:47On a le droit à l'amour
10:47et la chanson
10:49qui accompagne le film,
10:50la chanson de la B.O.,
10:51c'est une chanson d'amour,
10:52une des plus belles.
10:53Just the two of us.
10:54on a le droit à l'amour.
11:06On a le droit à l'amour.
11:07On est en train d'abîmer la chanson, j'entends tous les trois, il ne fallait pas faire ça.
11:30Pardon, Julia Piaton, vous avez 40 ans tout juste, mais vous êtes dans le milieu du cinéma et du théâtre depuis votre enfance.
11:35C'est votre mère, Charlotte de Turquheim, qui vous emmenait partout sur les tournages, vous dormiez sur les fauteuils des théâtres.
11:41C'était ça, votre enfance. Vous aviez envie de faire comme maman.
11:46Et puis à l'adolescence, plus du tout. Vous avez rejeté totalement tout ce monde-là, la culture, etc.
11:53En expliquant que finalement, la notoriété de votre mère, ce n'était pas forcément facile à vivre.
11:59Non, mais c'est sûr, à 14 ans, ce n'est pas facile à vivre parce qu'on a envie d'être unique.
12:04On n'a surtout pas envie qu'on nous rappelle à nos parents, à quelque chose qui nous précède.
12:07Donc oui, il y a 14 ans. Après, je n'ai pas rejeté le monde de la culture, au contraire, parce que j'ai voulu continuer mes études.
12:14Mais en fait, je pense que moi, je m'empêchais un truc et je pensais qu'on allait me le reprocher de vouloir faire le même métier qu'elle.
12:21Et puis je me suis rendue compte qu'avec moi, qui m'empêchait, que tout le monde n'avait rien à faire et que je me mettais un peu trop au centre de l'équation.
12:27Mais quand même, vous avez bichurqué, vous avez commencé des études de journaliste, ça ne vous a pas plu ?
12:33Ah si, ça m'a beaucoup plu. J'ai pu quand même interviewer des gens extraordinaires, comme Claude Lanzmann, comme Isabelle Huppert.
12:42Justement, c'est en interviewant Isabelle Huppert qu'à un moment, vous l'écoutez raconter son tournage, sa vie d'écriture, et vous dites, maintenant ça suffit.
12:48Ça va, ça suffit, merci beaucoup, j'y vais maintenant.
12:50J'y vais maintenant.
12:51Et vous y êtes allé, et vous avez bien fait.
12:53Vous avez bien fait, parce qu'on vous a découvert dans Qu'est-ce qu'on a fait en bon Dieu.
12:57Donc on disait, cette comédie qui a explosé au box-office, c'est quand même fou, le succès.
13:02Vous jouez une des quatre filles de Christian Clavier et Chantal Lobby, donc on rappelle l'histoire pour ceux qui ne l'ont pas vue.
13:06Chacune des quatre filles est mariée, une a un arabe, eux c'est des bourgeois, cathos, de droite, tout ça.
13:11Une se tape un arabe, l'autre un noir, la troisième un asiatique, et vous c'est un juif.
13:16Donc tout pour plaire, vous avez compris le succès incroyable de Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu.
13:21Et alors qu'ils traversent, pardon, c'est la bonne grosse comédie populaire, moi je le montre à mes enfants, ils sont morts de rire.
13:26Ils sont morts de rire.
13:26Ils adorent.
13:28Peut-être que c'est ça, c'est qu'en fait ça touche d'abord tous les âges, c'est vraiment une comédie familiale, tout le monde la comprend, elle est facile à saisir.
13:36Et non, évidemment, tu ne t'anticipes jamais à un tel succès.
13:39Je me rappelle même, j'avais un copain qui m'avait dit, il m'avait rappelé ce que j'avais dit quelques jours avant la sortie.
13:45Il m'avait dit vraiment une énormité du genre, non, on avait un truc comme ça, c'est impossible que ça, c'est drôle, mais bon.
13:51Et après on s'est fait embarquer dans un truc.
13:54Vous avez le nez, c'est bien, ça fait plaisir.
13:55Oui, j'ai le nez creux, oui.
13:57Ensuite, il y a eu le film culte des intellos, les choses qu'on dit, les choses qu'on fait, d'Emmanuel Mouret, on vous a vu aussi dans la série Family Business sur Netflix.
14:05Et puis il y a quelques semaines, le secret de Kéops de Barbara Schultz avec Fabrice Lucchini.
14:10Et alors comment dire Fabrice Lucchini quand il parle de Julia Piaton ? On est dans la dite tyranbe absolue.
14:15Tiens, on l'écoute, c'était sûr, c'est à vous.
14:16Pour moi c'est quelqu'un d'assez exceptionnel, c'est une vraie grande actrice et elle a quelque chose en plus de tous et de tout, c'est qu'une originalité, une vitalité, une drôlerie, une simplicité intrinsèque à ce qu'elle est et elle est super bien élevée.
14:35Tu le crois ça ?
14:38Ça se traduit comment ?
14:39Ça se traduit par qu'elle ne blesse personne sur un plateau, elle joue avec son partenaire, elle est merveilleuse, c'est une rencontre extraordinaire.
14:47C'est une immense actrice et je le dirai toujours.
14:50Rien, prends, prends !
14:51Vous êtes sympa, je l'ai rarement entendue comme ça.
14:56Écoutez, j'ai eu beaucoup de chance de travailler avec Fabrice et je suis évidemment un peu émue et un peu intimidée par ce qu'il vient de dire parce qu'il exagère évidemment.
15:05Mais moi j'ai adoré rencontrer Fabrice, c'était comme si j'étais avec un prof de fac dans le cercle des poètes disparus.
15:12Il m'engueulait un peu tous les jours en me disant mais comment ça, tu n'as pas lu, écoute mon ami de Jouvet, je te la porte demain matin et on en parle demain soir.
15:19Comment ça demain soir, on a une journée de dingue ou comment ça d'être en moins le cas ?
15:22Il vous forçait à lire.
15:23Il vous forçait à lire et ça a créé des échanges vraiment super en périphérie du tournage.
15:28Et puis bon, c'est immense de travailler avec Fabrice, c'est un rythme de comédie extraordinaire.
15:35Moi il m'a tirée vers le haut tous les jours, tous les jours, je me disais allez, allez, allez, il faut que tu tiennes ce rythme-là, etc.
15:41C'était extrêmement stimulant et puis en plus effectivement, je crois qu'on s'est beaucoup aimé, on a aimé se voir rire ensemble.
15:50Oui, oui, c'est rare qu'il aime vraiment.
15:53Émile Luchini, il peut être dur, il peut avoir la dent dure mais il vous aime, c'est joli.
15:57Les impromptus pour terminer, Julia Piaton, vous répondez rapidement sans trop réfléchir.
16:02Quand on vous compare dans les papiers, dans tous les papiers à Camille Cotin, c'est l'autre Camille Cotin, ça vous va ?
16:06Ça me va et j'ai même une copine, une habilleuse qui m'a brodé un t-shirt, je ne suis pas Camille Cotin, que je porte de temps en temps.
16:12Surtout Gare de Lyon, parce que c'est là qu'on me reconnaît, qu'on nous confond le plus, je ne sais pas pourquoi Gare de Lyon.
16:16Le théâtre c'est pour quand ?
16:18Prochainement.
16:19Ah parce qu'il paraît que vous flippiez.
16:20Je flippe mais ça y est, je crois que je vais me jeter à l'eau.
16:23Bon, votre mère n'a pas gagné Danse avec les Stars.
16:26On ne m'en parlait pas, j'étais désespérée, j'étais sur le plateau, j'ai hurlé à la mort.
16:30Et puis je n'ai pas trouvé ça juste en plus.
16:32Ah oui, c'était injuste qu'elle se fasse éliminer ?
16:34Oui, elle a fait, elle dansait sur Ratatouille, une énième danse.
16:37Elle faisait encore une valse et tout.
16:39J'ai dit, vous auriez pu lui donner une danse un peu différente.
16:41Mais vous avez trouvé ça, vous étiez faim de votre mère dans Danse avec les Stars.
16:44C'est quand même drôle de voir Charlotte de Turquem dans Danse avec les Stars.
16:47Ah ben non seulement, c'est drôle, surtout parce qu'il te colle des sujets improbables de danser sur Ratatouille tout en faisant, je ne sais pas, un tcha-tcha-tcha.
16:54Enfin moi je me disais, mais qu'est-ce que c'est que ces injonctions ?
16:56Ça la fait marrer.
16:56Ah, ça la fait plus que marrer, elle a adoré.
16:59C'est vrai que vous collectionnez les bonnets et les chapkas ?
17:01Oui, j'ai un petit problème avec le froid.
17:03On va parler à une autre fois.
17:04Benjamin Laverde ou Belleville Poupo ?
17:07Oh là là, c'est très difficile, mais Benjamin, parce que j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, on est, Benjamin c'est mon ami, mais j'ai adoré travailler avec Belleville, j'étais...
17:15Oui, d'ailleurs le film qui s'appelle Les règles de l'art sort aussi mercredi prochain.
17:18Vous avez deux films mercredi prochains qui sortent, Julia Piaton.
17:20Oui, voilà.
17:21Et c'est fou, hein ?
17:22Égalière ou Sainte-Marie de la Mère ?
17:26Oh, les Saintes, les Sainte-Marie de la Mère.
17:28Michel Berger ou Jean-Jacques Goldman ?
17:30Michel Berger.
17:31Oui, que vous n'avez pas reconnue.
17:32Oui, dis-moi.
17:33Parce que dans la chanson qu'on a mise, vous avez dit, qui chose ça ?
17:35La groupie des pianistes, vous ne saviez pas qui c'était.
17:38Mais j'ai l'honnêteté de choisir quand même, Michel, en sachant que vous allez me tacler.
17:41Vous avez quoi d'aristo ?
17:43J'ai quoi d'aristo ?
17:44Bon, peut-être, je ne sais pas.
17:45Bon, je ne sais pas.
17:48Il faudrait...
17:49Je ne sais pas, je vais me raccrocher à ce qu'a dit Fabrice.
17:52Peut-être que j'ai un peu bien élevé, poli, voilà.
17:56Quelle mère êtes-vous ?
17:57Extrêmement anxieuse, à tendance étouffante et aimante et essayant de vous soigner un peu ?
18:09Oui, bien sûr.
18:10Vous vous êtes déjà allongée.
18:12Ah oui, ça fait un petit moment même.
18:14Ah d'accord.
18:15Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
18:18Liberté, égalité, fraternité ?
18:20Fraternité.
18:20Et pour finir, qu'est-ce que vous avez fait au bon Dieu ?
18:24Qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu ? Je le remercie.
18:27Non, non, moi j'ai un rapport un peu bizarre.
18:30J'ai l'impression que je ne crois pas, mais néanmoins je me surprends souvent dans des lieux de culte à demander des trucs à Dieu.
18:36J'ai fait ma petite liste régulièrement.
18:38Le film s'appelle Une pointe d'amour.
18:39C'est très réussi avec Maëlle Pirriou et vous allez encore aller très loin, je l'espère pour vous.
18:43Merci, Yann.
18:44Merci beaucoup.
18:45Belle journée.
18:45Merci.