Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Générique
00:00Bonjour à tous et bienvenue sur Europe 1, ce matin jusqu'à 9h30 sur CNew jusqu'à 10h30.
00:13Nous avons une société à reconstruire, a dit hier Bruno Retailleau,
00:18et d'évoquer pêle-mêle l'autorité, la hiérarchie, l'ordre, les repères, la famille.
00:23Le ministre de l'Intérieur n'utilise aucun élément de langage.
00:26Il n'envisage pas non plus les sparadraques, on cite parfois comme si un portique.
00:31A l'entrée d'une école, quelques policiers autour d'un lycée où la fouille des élèves changeait quelque chose.
00:36Pourquoi pas un numéro vert ?
00:38Non, Bruno Retailleau propose une analyse globale.
00:41Nous avons une société à reconstruire.
00:44Mais comment imaginer rebâtir quand les esprits refusent le diagnostic ?
00:49La violence, l'incivisme, l'inculture ont gagné du terrain.
00:52Les droits individuels ont pris le pas sur le destin collectif.
00:57Tirez le fil de l'autorité, vous aurez une grille de lecture de la société française.
01:01La France traverse une crise intellectuelle, culturelle, existentielle.
01:06En 2027, il ne s'agira pas de voter pour savoir si l'âge de la retraite doit être reculé ou non.
01:12En 2027, l'élection présidentielle sera décisive.
01:15La dernière chance peut-être pour qu'un débat d'idées accouche d'un projet nouveau et change radicalement l'état d'esprit d'une France au bord de l'abîme.
01:25Qui pourra reconstruire cette société ?
01:27Qui sera capable de rassembler les intelligences, les énergies, les volontés pour que naisse un espoir ?
01:35Nous avons deux ans pour réfléchir.
01:37Merci Shana Lousteau, Sarah Salman est avec nous ce matin.
01:40Thomas Baudnet, Olivier Delagarde, Georges Fenech, Joachim Lefloc, Imad.
01:44Nous allons évidemment revenir sur ce qui s'est passé à Nantes.
01:47Nous interroger sur cette phrase extrêmement forte de Bruno Retailleau, d'une très grande gravité, d'une très grande profondeur,
01:55qui tranchait avec ce que j'entendais dans d'autres réactions hier.
02:00Mais revenons d'abord avec Mathilde Couvilliers-Flornois qui nous donne les dernières informations de Nantes.
02:05Quelques heures après le drame, Bruno Retailleau et Elisabeth Bande se sont rendus sur place.
02:12Pour le ministre de l'Intérieur, il s'agit d'un fait de société.
02:14Nous sommes dans une société qui a encouragé le laxisme, qui a voulu déconstruire les interdits, l'autorité, l'ordre, les hiérarchies,
02:27et qui a accouché finalement de toute cette violence.
02:31A la mi-journée, ce jeudi, au collège lycée Notre-Dame de Toutes-Aide à Nantes,
02:35un élève armé a fait irruption dans une classe et a poignardé plusieurs de ses camarades.
02:39L'une des élèves raconte.
02:41Il y a eu l'alarme qui a retentit.
02:45Il y a une amie à moi qui m'a appelée et elle m'a appelée en pleurs,
02:47en me disant qu'il y avait quelqu'un qui s'était introduit dans l'école,
02:53que c'était sérieux, qu'il fallait qu'on se barricade, qu'on se cache.
02:56Si les élèves ont été rapidement évacués, pour les parents, ce fut un long moment d'angoisse.
03:02On est venus direct, vous voyez, il y a du monde.
03:04D'habitude, il n'y a pas tout ça.
03:06Ils sont bien, on n'a jamais eu de problème.
03:09Non, non, non.
03:10C'est pour ça, je pense, tout le monde, ils sont choqués.
03:12L'auteur des faits, âgé de 15 ans, a été interpellé par les forces de l'ordre.
03:16Il est inconnu des services de police.
03:18Un dispositif de sécurité a rapidement été mis en place devant des élèves sidérés.
03:22On ne sait pas trop comment gérer la situation, on a peur, on stresse.
03:28Un accompagnement psychologique a été mis en place pour les élèves et les professeurs de l'établissement.
03:33Et de la même manière qu'à Arras, c'était un personnel, un homme de l'éducation nationale
03:38qui s'était interposé pour arrêter le terroriste, l'assaillant.
03:43De la même manière, là, c'est quelqu'un de l'école qui a arrêté du service informatique
03:51et qui a empêché ce qu'aurait pu être un drame plus terrible encore.
03:57Quel est le profil de ce garçon de 15 ans, 16 ans, Justin ?
04:03Voyez le sujet de Mathilde Couvillier-Flornois.
04:05Il a envoyé un mail avec un document d'une dizaine de pages à ses camarades avant de passer à l'acte.
04:13Le suspect se nomme Justin et est âgé de 15 ans.
04:16Il est décrit comme une personne critique envers la société actuelle.
04:19Il nous parlait de la pollution, il nous parlait de nazis, d'extrémistes, de djihadistes,
04:24même du journal d'Anne Franck, je ne sais pas, plein de trucs.
04:29Mais moi, ce qui m'a fait plus peur, c'est qu'il m'a parlé du 11 septembre.
04:31C'est juste là où j'ai eu plus peur.
04:33Il nous disait que ça a l'air incroyable de détourner un avion et de conduire un avion sans savoir le conduire.
04:38Son ami a remarqué un changement physique dernièrement.
04:41C'est quelqu'un qui est très calme, il reste dans son coin, il fait sa vie.
04:44Mais il était bizarre un peu physiquement, au niveau de son visage.
04:48Il avait les oeufs qui tombaient, il avait une coupe de cheveux qui n'était pas coupée depuis longtemps.
04:52Le suspect aurait appelé ses amis dimanche dans un groupe sur Snapchat.
04:55Son comportement est alors alarmant.
04:57Il disait que c'était la dernière fois qu'on allait le revoir, que c'était une longue vie.
05:03Après, il a raccroché direct et moi, je lui ai eu direct l'envie de le rappeler en privé entre moi et lui.
05:09Je pouvais demander si ça allait.
05:12Il ne voulait pas parler, il me disait longue vie à toi, c'est que du bonheur, prends soin de ta famille.
05:17Décrit par son ami comme un adolescent calme aimant jouer au foot et aux jeux vidéo, Justin est passé à l'acte ce jeudi.
05:25La difficulté lorsqu'il arrive un fait comme celui-là, un drame comme celui-là, c'est d'y voir ou pas un révélateur de la société.
05:33Et c'est ce qu'a vu Bruno Retailleau.
05:37Je pense qu'il a raison.
05:39Moi aussi, je pense qu'il a lucidement fait le constat que ces comportements de mineurs gravissimes avec armes qu'on voit régulièrement,
05:50malheureusement, on ne peut plus considérer qu'il s'agissait de ce simple fait d'hiver.
05:54La répétition, en fait, un fait de société.
05:57La circulation des armes blanches, la perte de l'autorité, le sentiment d'impunité, je ne sais pas ce qui arrivera à celui-ci.
06:05Est-ce qu'on ne déclarera pas des fois cette faculté intellectuelle abolie ?
06:09Il échappera peut-être à une sanction.
06:11Ou peut-être, si on reconnaît ces facultés, quand même une partie qui bénéficiera de l'excuse de minorité, bien entendu.
06:18Donc, vous voyez, on est dans une société aujourd'hui, il faut tout reconstruire, comme l'a dit M. Retailleau.
06:23Reconstruire, reconstruire, c'est-à-dire reconstruire une société qui tienne debout.
06:27Oui, mais ça veut dire quoi ?
06:29Vaste chantier.
06:30Ça veut dire quoi précisément ?
06:31Ça veut dire, vous le savez très bien, ça veut dire rétablir d'abord l'autorité,
06:36que la peur change de compte, que ce ne soit plus du côté de l'enseignant, mais du côté des élèves qui perturbent,
06:42que la peur passe du côté des trafiquants et non pas du côté des surveillants pénitentiaires.
06:46Enfin, on voit bien que tout est inversé aujourd'hui.
06:48Donc, il faut rétablir l'autorité, il faut des sanctions très fermes, il faut que l'autorité, il faut que l'État se ressaisisse.
06:55Ils sont très importants, les mots de Bruno Roteau, parce que si on n'apporte pas le bon diagnostic aujourd'hui,
07:01on ne pourra pas demain apporter les bons remèdes.
07:03Il me semble que le ministre de l'Intérieur rejoint tout à fait l'analyse de Maurice Berger,
07:07qui parle d'une guerre contre l'hyperviolence des mineurs, en passe d'être perdu.
07:11Et en effet, si on prend tous les grands indicateurs dans l'éducation nationale,
07:14on est en train de constater que toutes les digues qui nous protègent de la barbarie cèdent.
07:18Vous avez deux fois plus de mineurs mis en cause aujourd'hui par les services de sécurité que dans les années 90.
07:22Vous avez 15% d'incidents au couteau en plus en un an dans l'école française.
07:27Vous avez des incidents graves selon les chiffres de l'ADEP, donc le ministère de l'Éducation nationale,
07:30qui ont augmenté de 31% en 5 ans.
07:33Maintenant, la réponse doit être politique.
07:34Et quelle réponse politique on apporte aujourd'hui ?
07:36Aucune.
07:37On a une valse vertigineuse de ministres qui sont tous plus impulsants les uns que les autres.
07:41On a une technostructure de l'éducation nationale qui édulquera la réalité.
07:45Et on donne encore pignon sur rue à des experts qui sont à la vérité, ce que l'ISENCO est à la science.
07:49Je disais l'autre jour dans Le Monde, un ancien délégué interministériel à la lutte contre la violence à l'école,
07:53qui disait qu'il n'y avait pas plus de violence à l'école aujourd'hui qu'auparavant.
07:56Quelle réponse est-ce que vous pouvez apporter dans un tel contexte ?
07:59Moi, j'en ai un peu assez de ces spécialités nationales qui consistent à perdre des guerres
08:03qu'on ne prend même pas la peine de conduire.
08:05Je suis assez d'accord avec ce que vous disiez tout à l'heure, Pascal.
08:10Je pense que ça va être un des grands enjeux de la future élection présidentielle.
08:15Parce qu'effectivement, moi je suis toujours un peu embarrassé de parler d'un cas précis
08:19et de ce cas de Nantes dont on ne sait pas tout.
08:21Les tenants et les aboutissants, mais les chiffres que vous donniez, ils sont très parlants.
08:25Et effectivement, si on fait une forme de nuage de points de ce qui se passe aujourd'hui
08:29dans la société française, partout, on voit que cette violence, elle est partout plus forte,
08:34elle est plus exacerbée.
08:36On parle des trafics, trafics de drogue, des violences au couteau.
08:39On voit aussi une forme d'américanisation de la société française.
08:42Parce que c'est vrai qu'il y a quelques années, on voyait ces tueries de masse
08:45dans les collèges américains.
08:48On était effarés et on se disait quelque part,
08:51heureusement, ça ne peut pas arriver chez nous.
08:52Alors, Dieu merci, la vente d'armes n'est pas ce qu'elle est en France par rapport aux États-Unis.
08:57Et heureusement, on s'aperçoit qu'avec un couteau de chasse, on fait des dégâts.
09:02On arrive à tuer des camarades de classe.
09:04Et effectivement, je pense que là, on arrive à un point de non-retour,
09:10à un point de croisement, à un point de réflexion de notre société.
09:14Et que la future présidentielle va servir à ça.
09:17Si on pouvait éviter d'attendre la future présidentielle et prendre des mesures
09:20pour que ça n'arrive pas à nouveau...
09:21Mais vous n'y arriverez pas à avoir la présidentielle.
09:23C'est impossible.
09:24Parce que c'est un débat de société.
09:28Moi, ce qui m'a frappé hier, c'est la hauteur de vue de Bruno Retailleau,
09:32qui a éteint...
09:32Mais vous êtes tous d'accord sur le constat ?
09:34Non, mais qui a éteint toutes les autres paroles.
09:36C'est-à-dire que Mme Borne à côté...
09:39On voit bien que ce n'est plus adapté, Mme Borne.
09:41Elle ne fait pas de politique, Mme Borne.
09:42Ça n'a pas été franchement adapté, Mme Borne ?
09:44Je n'ai rien contre Mme Borne.
09:46Ce n'est pas une femme politique.
09:48C'est tout.
09:48C'est une techno.
09:49C'est une techno qui a ses éléments de langage et qui n'est absolument pas à la hauteur de chaque événement.
09:57Pareil Mme Roland.
09:58Mme Roland a eu cette phrase extraordinaire.
10:00Je ne veux pas faire de politique.
10:01Elle a tout dit.
10:03Elle a tout dit.
10:04C'est-à-dire que ce sont des gens qui ne sont pas adaptés au moment.
10:07Attention, parce que les Français ont voté pour eux.
10:09Ils ont voté pour Mme Roland.
10:10Il est possible qu'ils votent de nouveau pour elle.
10:12Donc, si les Français veulent ça, ils auront ça.
10:14Mais moi, ma question, c'est que...
10:15Mais la hauteur de vue, justement, elle est intéressante parce que c'est une analyse bien plus intéressante.
10:22Alors, on peut la contester, ce que dit Bruno Retailleau.
10:25C'est une analyse du terrain.
10:26C'est une analyse du réel.
10:28Oui, elle s'appuie sur une culture très ancrée.
10:33Mais oui, elle s'appuie sur une culture, une expérience et une intelligence
10:37qui n'est pas exactement au même niveau que ce que j'ai entendu hier dans les premières réactions politiques.
10:43Il y a une ambitie.
10:44Oui, vous avez raison.
10:45Mais moi, je pense que fait-on concrètement ?
10:47Certains ont parlé des portiques.
10:48Moi, je pense que les portiques, c'est inutile parce que ça protège des intrusions extérieures.
10:52Ce n'est pas le sujet.
10:53Si, c'est le sujet.
10:53Quand vous êtes parent, vous vous dites comment on fait concrètement actuellement.
10:57C'est bien au-delà.
10:58C'est bien au-delà.
10:59Vous avez raison.
11:00C'est bien d'avoir cette hauteur de vue.
11:01Mais aussi dans le concret, comment on fait pour les un an et demi qui viennent ?
11:04Mais on ne va pas fouiller.
11:04Vous ne pouvez pas dire...
11:05Mais vous n'allez pas mettre des portiques.
11:06Je ne sais pas combien il y a.
11:08Mais c'est impossible en fait.
11:09Moi, je propose des solutions.
11:10Mais on a...
11:11Laurent Wauquiez l'a fait.
11:12Et ça a des résultats.
11:13Il y a des portiques.
11:13Il y a des résultats.
11:14On ne va pas mettre ça entre les établissements français.
11:16Là, c'est quand même un lycée perturbement privilégié socialement.
11:19Est-ce que c'est la priorité ?
11:19Là, c'est-à-dire qu'on regarde le couteau.
11:21On ne regarde pas l'élève qui porte le couteau.
11:22C'est ça.
11:31Et qui frappe l'imagination et qui mette les familles et les parents dans la boucle.
11:38Je propose que 300 policiers viennent une fois par semaine dans un lycée, qu'ils rentrent,
11:45qu'ils sortent les 1000 ou 2000 élèves qu'ils mettent dans la cour et que tous les enfants soient fouillés.
11:50Et que les parents sachent le soir si leurs enfants ont des couteaux ou pas.
11:54Je pense qu'on en est là.
11:56Vous les trouvez où ?
11:56Il faut frapper.
11:57Vous les trouvez où ?
11:57Ou 200, je n'en sais rien.
11:59Non, non, mais vous les trouvez où ?
11:59Mais vous allez voir, quand les policiers vont arriver dans une cour d'école,
12:04qu'ils vont demander aux élèves de descendre dans la cour,
12:06vous allez voir ce que diront les profs.
12:08Vous allez voir ce que diront les directeurs d'établissement.
12:11Mais ce que diront les parents.
12:12Et ce que diront peut-être aussi les parents.
12:14Mais c'est ça, la libération des enfants qui vont fouiller une fois par semaine.
12:17C'est une bonne idée dans la théorie, mais c'est irréalisable.
12:19Ah ben ça, c'est complètement réalisable.
12:21Pardonnez-moi.
12:21On est en fous effectif.
12:24Je ne vous dis pas dans tous les lycées de France.
12:27Là, c'est un c'est privilégié.
12:28Mais Sarah Salman, dans un lycée par semaine, pourquoi ?
12:33Parce qu'il faut aller sur l'opinion publique.
12:35D'accord.
12:35Et à ce moment-là, on dit, on était à Nantes, on était à Marseille, on était à Rouen.
12:39Vous avez affaire à des gens qui sont psychologiquement très instables.
12:44Ils ne vont pas se dire, un lycée a été fouillé, donc je ne vais pas le faire.
12:46Sarah, je vous assure, je termine et après vous contesterez ce que je dis ou pas.
12:50Il faut frapper l'opinion publique.
12:53Il faut qu'elle soit dans la boucle.
12:54Il faut que les gens sachent ce qui se passe sur le terrain.
12:58Donc si vous faites ce type d'opération une fois par semaine dans un lycée de France,
13:02et que vous communiquez là-dedans, je pense que les esprits peuvent changer.
13:06Je pense que la limite de cette mesure, c'est l'après.
13:09C'est-à-dire les parents, par exemple, on détecte un couteau dans le sac d'un enfant,
13:12il y a parfois des défaillances telles chez les parents
13:15que peut-être qu'il n'y aura aucune conséquence à la maison.
13:17Mais au moins, on aura les informations.
13:20Ce que je veux vous dire, c'est qu'il y aura, les informations seront données.
13:25Il y a une sorte de flou artistique.
13:27Il y a d'ailleurs un chiffre sur les attaques au couteau.
13:29Ces défaillances, elles ont été organisées.
13:31Pardon, ces défaillances des parents, elles ont été organisées.
13:34Finalement, on paye l'héritage de mai 68.
13:37Oui, mais on va dire que des banalités.
13:39Vous allez me dire, je suis d'accord avec vous.
13:42C'est un travail de très long galère.
13:43Bien sûr, vous posez la question.
13:44Organiser des fouilles dans les lycées, c'est cathéter sur jambes de bois.
13:47Non, ce n'est pas des fouilles que je dis.
13:49Pardonnez-moi, vous n'avez pas compris, ce n'est pas une fouille.
13:52Ce n'est pas du tout une fouille.
13:54C'est un événement médiatique important pour alerter les consciences.
13:59Ce n'est pas fouiller un élève, évidemment que ce n'est pas ça.
14:01Ce n'est pas du tout ça.
14:02Aujourd'hui, on se refuse encore à vous poser la question.
14:04Georges Fenec.
14:05Vous posiez la question, qu'est-ce qu'il faut faire ?
14:08D'accord.
14:08Moi, j'aimerais un jour vous apporter un casier judiciaire d'un mineur de 16 ans, avec
14:1630 condamnations, jamais un jour de prison, jamais un jour de privation de liberté.
14:21C'est un mineur qui a 15 ans, alors il y a peut-être un problème psychiatrique, je
14:25n'en sais rien, mais le véritable fléau de notre société, c'est qu'on ne traite
14:29pas de la délinquance des mineurs comme on devrait le faire.
14:31Voilà, c'est ce que je veux vous dire.
14:33Tant qu'on n'aura pas pris la mesure, et ce n'est pas la petite réformette de M.
14:37Attal, la dernière petite réformette, qui changera les choses.
14:41Il faut vraiment reprendre tout ça à zéro.
14:44Je vous suis totalement sur le terrain du réarmement sécuritaire et pénal.
14:48Maintenant, il faut aussi, je pense, un réarmement psychologique et idéologique.
14:51On a une large partie de la jeune génération qui est de plus en plus travaillée par la fascination
14:54de la violence, qui fait montre d'une grande détresse psychologique.
14:57Et on ne se donne pas les moyens, notamment dans l'éducation nationale, de diagnostiquer
15:00et de soigner.
15:01Vous avez seulement 900 médecins scolaires en France pour 12 millions d'élèves.
15:04C'est totalement insuffisant, et tant qu'on continuera avec ça, on ne pourra apporter
15:07aucune solution.
15:08Mais souvenez-vous, un jour, des élèves ont été mis par des policiers à Mont-la-Jolie
15:14et on leur a demandé, bon, à l'arrivée...
15:16Vous avez eu un scandale.
15:17Oui, mais scandale médiatique, parce qu'à l'arrivée, la justice a validé complètement
15:22la procédure des policiers.
15:24Mais effectivement, le scandale médiatique...
15:25Pourquoi ? Mais pourquoi ça ? Pour une raison simple.
15:28Une seule raison.
15:29Parce qu'on est dans une société où l'enfant est devenu sa...
15:31Non !
15:31Et d'ailleurs, c'est très étonnant.
15:33Voyez ce qu'on fait.
15:34On interdit aujourd'hui tout acte de violence.
15:37La moindre tape que peut donner un parent à son fils ou à sa fille peut être condamnée
15:43par la loi.
15:44Et parallèlement à ça, assez curieusement, vous avez une jeunesse qui est de plus en plus
15:47violente.
15:48Mais Olivier, au-delà de ce que vous dites, le fond de ça, c'est que les droits individuels
15:53ont pris le pas sur le destin collectif.
15:56C'est ça qu'il faut changer.
15:58Les droits individuels ont pris le pas sur les destins collectifs.
16:02Oui, vous avez raison.
16:02Donc, à partir de ce moment-là, et vous tirez le fil de ça, et vous avez toute la société
16:09française.
16:10C'est vrai pour l'immigration, c'est vrai pour...
16:11Donc, on va écouter M.
16:13Retaillon.
16:14On sera avec Marie-Estelle Dupont tout à l'heure.
16:15Alors, si, c'est multifacteur, vous mettez en plus le Covid qui a changé les choses,
16:20où vous avez enfermé les gosses pendant des semaines devant les écrans, devant la télévision,
16:25etc.
16:25Et Marie-Estelle Dupont, c'est pour ça que je lui ai demandé de venir, parce qu'elle
16:28tire la sonnette d'alarme.
16:30Moi, je dirais qu'il y a la disparition du père, quand même, dans les familles.
16:35Sans doute.
16:37Évidemment, les familles ont changé, bien sûr.
16:39Vous avez parfaitement raison, bien sûr.
16:42Il y a beaucoup de raisons, beaucoup de facteurs qui expliquent une société plus violente.
16:48On parle de jeunes qui partent à volo, effectivement.
16:50Ce sont souvent des familles monoparentales, souvent les pères ont disparu.
16:54Faisons attention aussi à ne pas généraliser, à essentialiser.
16:58Parce que, je veux dire, voilà, faisons attention.
17:02Mais en tout cas, je voudrais qu'on écoute M. Retailleau.
17:05Parce que, vraiment, ce qu'il a dit hier, à ce moment où il l'a dit, d'ailleurs, Mme Borne,
17:10elle écoutait à côté, il n'y a rien à dire derrière.
17:13Parce qu'effectivement, Mme Borne, elle nous proposerait un numéro vert.
17:17Elle a parlé des réseaux sociaux.
17:18Voilà, donc oui, parce qu'en fait, elle n'a rien à dire.
17:25Fondamentalement, elle n'a rien à dire à la société.
17:27Rien, rien d'intéressant.
17:30Elle est là pour appliquer, c'est une techno, elle peut gérer son...
17:33Mais elle n'a rien d'intéressant à dire.
17:35Et c'est bien le problème de beaucoup d'hommes politiques.
17:37Écoutez M. Retailleau, parce que lui a des choses intéressantes à dire.
17:40Je pense qu'au-delà des mesures qu'on peut prendre, qu'on doit prendre, qu'on a déjà pris,
17:47il y a une question beaucoup plus profonde qui concerne toute la société.
17:51Je pense que ce n'est pas un fait divers, ce drame, cette tragédie.
17:54C'est un fait de société.
17:56C'est un fait de société.
17:58Nous sommes dans une société qui a encouragé le laxisme,
18:03qui a voulu déconstruire les interdits, l'autorité, l'ordre, les hiérarchies.
18:11Et qui a accouché finalement de toute cette violence.
18:15Il y a aussi une société à reconstruire, des repères à rebâtir, des hiérarchies à refaire,
18:21une autorité à restaurer.
18:24C'est une question qui nous est posée collectivement, collectivement.
18:29Les familles, l'école, la société.
18:32La question qui nous est posée collectivement, ça c'est un discours politique.
18:35Alors on peut être d'accord, pas d'accord, etc.
18:36Et ça c'est un discours de droite.
18:38Et ce n'est pas étonnant que Johanna Rolland...
18:41Mais en quoi c'est de droite ?
18:43Mais en quoi c'est de droite ?
18:46Ce n'est pas parce qu'on dit la réalité que c'est de droite.
18:48Tous les critères qui sont exposés là, l'autorité, l'ordre, sont des valeurs de droite.
18:54Et ce n'est pas pour rien que vous citiez Johanna Rolland qui dit
18:57« Moi, je ne veux pas faire de politique. »
18:59Parce que sur ce sujet-là, la gauche est dans un état finalement de sidération,
19:04n'ose pas admettre que la droite a sans doute raison.
19:07Mais c'est un sujet apolitique l'autorité.
19:09Il y a toujours eu une gauche républicaine dans l'histoire qui avait un discours sur l'ordre.
19:13L'Élysée Clémenceau, Jaurès, le Père Chevènement, quand il était au ministère de l'Intérieur.
19:17Ce n'est pas de droite que de défendre l'autorité.
19:20Surtout que ça bénéficie en particulier au point générable.
19:22Je veux bien pour montage.
19:23Le fait est que la gauche a s'aidé aujourd'hui.
19:24J'aurais fait un manuel de Valls.
19:26Mais Valls, c'est Golan Royal qui parle.
19:28En tout cas, ça ne devrait pas être de droite, pardonnez-moi, c'est surtout ça.
19:31Mais ce n'est pas un sujet de droite.
19:32Ça devrait être un sujet sur lequel...
19:34Mais c'est l'intérêt national, point barre.
19:35Vous avez raison, mais c'est clairement un des grands marqueurs du grand clivage entre la droite et la gauche.
19:42C'est la liberté contre l'autorité.
19:45C'est l'individu contre le groupe.
19:47Oui, là, on est sur des marques...
19:48On est sur des marques sociaux.
19:50Thomas Bonnet !
19:51Dans l'affaire Elias, qui avait perdu la vie à la sortie du foot, il avait été tué par deux jeunes.
19:56Et c'est vrai qu'à l'époque, la conseillère municipale du 13e arrondissement avait vanté les mesures éducatives.
20:03On avait vu que ça n'avait aucun impact.
20:05Écoutez Sandrine Rousseau, me dit Marine Lançon.
20:09Sandrine Rousseau qui était ce matin chez nos confrères de Sud Radio.
20:13Ce n'est pas un ensauvagement, c'est juste que les enfants ne vont pas bien.
20:17Ils ne vont pas bien, nos enfants ne vont pas bien.
20:20Et une société dans laquelle les enfants ne vont pas bien, c'est une société toute entière qui ne va pas bien.
20:25Il y a trois raisons majeures.
20:27Quand on interroge les psychiatres, les pédopsychiatres, il nous sort trois raisons majeures.
20:31La première, c'est les violences intrafamiliales, notamment pendant le Covid.
20:35Donc, violences sexuelles et violences physiques.
20:37La deuxième, ce sont les réseaux sociaux avec TikTok qui, notamment TikTok, qui, je rappelle, a une influence extrêmement toxique sur la psyché.
20:46Il faut interdire TikTok.
20:47Je pense qu'il faut le réguler.
20:48Oui, ça c'est...
20:49Elle a peut-être raison.
20:50Attention.
20:53TikTok, elle a peut-être raison.
20:54T'es en train de faire des décérébrés.
20:57Mais vous remarquez qu'elle, elle ne réclame pas un retour de l'autorité, un retour de l'ordre ou des sanctions.
21:02Mais il faut...
21:03Olivier, il faut écouter tout ce que tout le monde dit et tout le monde peut dire quelque chose d'intelligent.
21:09Sur les causes, elle a...
21:10Elle n'a pas tort sur ce qu'elle dit, mais elle voit que la moitié des causes du problème.
21:13Mais c'est pas bien, on est de droite, Pascal Brault ?
21:15Mais qu'est-ce que ça vient faire, là ?
21:17Qu'est-ce que ça vient faire ? C'est pas le sujet, Olivier.
21:21Je veux dire, ça n'a pas de sens ce que vous dites.
21:22On dit au contraire que Mme Brousseau a des idées pertinentes.
21:24En revanche, TikTok, d'abord c'est aux familles d'éduquer leurs enfants.
21:31Mais visiblement, c'est compliqué.
21:33Alors c'est sûrement compliqué, c'est difficile d'élever un enfant, c'est vrai.
21:37Mais c'est aux parents, effectivement, de faire attention au TikTok, etc.
21:40Et parfois de leur enlever des écrans.
21:43Et puis c'est peut-être aussi à l'État de faire quelque chose.
21:46Je suis d'accord avec Mme Brousseau, vous voyez ?
21:48TikTok, je suis bien d'accord avec elle.
21:51Par exemple, on peut voir des scènes d'extrême violence aujourd'hui.
21:53Pour les jeunes, il n'y a pas de régulation, on peut voir des faits d'homicide en vidéo.
21:59TikTok, normalement, c'est interdit en dessous de 13 ans.
22:01Le carillon d'Europe 1.
22:03Jean-Pierre Foucault est avec nous, il a passé la semaine sur Europe 1.
22:06C'est un plaisir, cher Jean-Pierre, d'être avec vous.
22:08Ça a été une semaine qui avait commencé avec le drame,
22:12avec en tout cas la tristesse de la mort du pape,
22:16et qui se termine par une nouvelle tragédie, un drame, dans la ville de Nantes.
22:21Et vous allez pouvoir nous apporter un peu de légèreté, j'imagine, dans votre programme.
22:25Nous allons essayer.
22:25Je vous remercie Pascal, ravi d'avoir passé cette semaine à vos côtés sur Europe 1.
22:29Et à tout à l'heure, 11h.