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00:00Europe 1, Pascal Crowe.
00:02Avec vous de 11h à 13h sur Europe 1 et l'écrivain Nathan de Verre nous a rejoint.
00:05Exactement, Nathan de Verre pour réfléchir à cette société qu'on dit de plus en plus violente,
00:11avec des passages alertes, avec également beaucoup de jeunes gens qui peuvent entrer en dépression.
00:16Et puis vous-même vous êtes jeune, donc c'est intéressant parce que vous faites le trait d'union avec cette génération
00:21et puis vous êtes prof également.
00:22Donc vous êtes au contact, mais pas tant de collégiens, de lycéens, plus avec déjà des étudiants.
00:27Bon, et puis Bruno Bobkiewicz est toujours avec nous, je le dis, il représente les chefs d'établissement
00:35et les proviseurs de la cité scolaire Buffon de Paris.
00:38Je voulais qu'on écoute Sandrine Rousseau, la députée écologiste que vous connaissez,
00:42qui était ce matin sur Sud Radio et qui parle de la société et qui récuse le terme d'ensauvagement.
00:48C'est pas un ensauvagement, c'est juste que les enfants ne vont pas bien.
00:54Ils ne vont pas bien, nos enfants ne vont pas bien.
00:56Et une société dans laquelle les enfants ne vont pas bien,
00:59et bien c'est une société toute entière qui ne va pas bien.
01:02Bon, c'est la société qui ne va pas bien d'ailleurs.
01:06Et les enfants ne sont que précisément les enfants de leurs parents qui eux-mêmes ne vont pas toujours très bien.
01:11Sandrine Rousseau dit qu'il faut aussi entendre la crainte des jeunes sur l'avenir.
01:15Mais là c'est le serpent qui se mord la queue.
01:18Parce qu'à force de dire à tous ces jeunes gens que la Terre va mourir,
01:22qu'il ne faut pas prendre une voiture, qu'il ne faut pas manger de viande, qu'il ne faut pas prendre l'avion,
01:27que tout est sombre, effectivement ça tape peut-être sur les esprits.
01:32Écoutez-la.
01:33La crainte pour leur avenir, que ce soit sur le plan écologique ou sur le plan géopolitique.
01:38Et ça il faut l'entendre aussi.
01:39C'est-à-dire qu'en fait ils ne se voient pas d'avenir.
01:41Ils ne se voient pas d'avenir.
01:42Il a laissé un manifeste.
01:44Vraiment, un enfant comme ça, qui est capable d'écrire 13 pages complètement nébuleuses,
01:50en parlant de la violence, manifestement, il avait, d'après ce que j'ai lu,
01:55a eu quand même des propos, oui, on percevait chez lui une espèce d'attirance toxique
02:02vers la violence, vers des...
02:05Toutes formes de violence et d'extrémisme.
02:08Un enfant comme ça aurait dû être...
02:10On aurait dû avoir des signaux d'alerte.
02:15Ces signaux d'alerte auraient dû être interprétés.
02:17C'est pour ça que c'est intéressant d'être avec Bruno Babkiewicz,
02:20parce que lui il est au quotidien avec ces jeunes gens.
02:23Est-ce que vous diriez, vous, à travers vos discussions,
02:25que l'inquiétude sur l'avenir, l'inquiétude sur la planète, l'inquiétude écologique,
02:30est-ce que ça vous le ressentez au quotidien ?
02:33Oui, on ne peut pas dire qu'il n'y a pas de sujet autour de ces questions, évidemment,
02:37que les jeunes sont percutés comme les adultes par les violences actuelles
02:42et évidemment tout ce qui se passe dans le monde.
02:46Néanmoins, ça ne justifie pas ce qu'on a pu vivre, évidemment, hier.
02:51Donc, il y a un écart important, il y a une inquiétude, il y a un accompagnement à faire,
02:56c'est notre travail, il y a des perspectives heureuses,
03:00le problème c'est qu'on n'en parle jamais.
03:01Donc, on est dans une situation extrêmement anxiogène.
03:04Pourquoi vous dites qu'on n'en parle jamais ?
03:05Parce qu'on ne positive rien.
03:08Quand on écoute la radio, la télévision,
03:11on a envie de prendre des antidépresseurs toute la journée.
03:13Oui.
03:14Donc, ça ne favorise pas...
03:16Oui, mais c'est le principe des journalistes qui parlent des trains qui n'arrivent pas à l'heure.
03:19Et oui.
03:21Vous voulez que je parle de quoi aujourd'hui ?
03:24De tout ce qu'on fait de positif, qu'on fait de positif à l'école.
03:28Moi, j'ai plein de belles histoires à vous raconter, mais quand on m'invite, c'est rarement pour en parler.
03:34Mais j'entends ce que vous dites, et c'est une question qui taraude les journalistes, pour tout vous dire.
03:39Comment peut-on parler des bonnes nouvelles ?
03:41Mais par exemple, nous sommes vendredi, je prends l'antenne aujourd'hui à 11h,
03:44je vais parler des bonnes nouvelles alors qu'il y a une jeune fille qui est morte hier ?
03:47C'est juste impossible.
03:49Et l'actualité, chaque jour, elle est rude.
03:51Mais il n'empêche, il faudrait peut-être créer, et c'est ce que nous faisons de temps en temps,
03:56dans ces plages de programmes, des unités, si j'ose dire, ou des moments du journal des bonnes nouvelles.
04:05Ça fait des années que les journalistes tentent ça.
04:08Ça ne marche jamais.
04:10C'est-à-dire que le public ne veut pas entendre cela.
04:12C'est assez étonnant.
04:13A chaque fois que tous ceux dans la profession qui ont voulu sortir un journal des bonnes nouvelles,
04:18parfois c'est des gens qui ne connaissent absolument pas notre métier,
04:21qui arrivent de l'extérieur, qui disent, on va faire le journal des bonnes nouvelles,
04:23les gens veulent entendre des bonnes nouvelles.
04:25Manifestement, il n'y a pas de public pour ça.
04:27Alors je ne veux pas dire que les gens ne veulent que des mauvaises nouvelles,
04:29mais il n'empêche que j'entends ce que vous dites.
04:31Mais je vous remercie quand même, parce que d'abord vous faites un métier merveilleux.
04:35Je crois.
04:36C'est important, un métier d'engagement, de générosité,
04:40et forcément avec des histoires, des rencontres qui sont formidables.
04:45On a salué la communauté éducative à travers cet homme
04:49qui est intervenu hier auprès de ce jeune homme
04:52pour arrêter qu'il fasse un massacre.
04:55De la même manière à Arras,
04:57c'était également une personne de la communauté éducative
05:01qui s'était mise en travers de ce terroriste.
05:04Donc en fait, ces gens jouent parfois leur vie
05:07pour sauver, en l'occurrence, des vies.
05:10Tout à fait.
05:11Donc je vous remercie beaucoup.
05:12À 11h52, M. Bob Kiewitz,
05:16vous connaissez Nathan Devers,
05:17qui est un de nos plus brillants éléments,
05:20et qui intervient souvent
05:21pour donner un peu de profondeur
05:24à cette actualité,
05:26et un peu d'interprétation.
05:28Alors la difficulté, c'est toujours la même.
05:30C'est un fait, au départ, qui est un fait divers,
05:33qui peut être un fait de société.
05:35Moi je pense que c'est un fait de société.
05:36Le couteau signe le fait de société.
05:38Le couteau n'existait pas il y a 40 ans.
05:41Je voulais avoir vos premières remarques
05:45ou analyses après ce qui s'est passé hier à Nantes.
05:47Alors d'abord, je le dis avec énormément de prudence,
05:50parce qu'on n'a pas encore toutes les informations,
05:51l'enquête n'est pas finie,
05:53mais je crois que quand un crime est commis
05:56au nom d'une idéologie politique,
05:58on n'est pas dans le fait divers,
05:59on n'est même pas dans le fait de société,
06:00on est dans un fait politique.
06:01Quand vous avez un individu,
06:03vous parliez de terrorisme,
06:04de certains attentats,
06:05là ce n'est pas tout à fait forcément la bonne catégorie,
06:07mais quand vous avez un individu
06:08qui commet un crime en publiant,
06:11en envoyant un manifeste,
06:12l'a-t-il écrit, ne l'a-t-il pas écrit,
06:13on aura d'infantage d'informations
06:15dans les heures et les jours qui suivent,
06:17et que ce manifeste
06:18promeut une vision du monde,
06:20et en l'occurrence,
06:21quand on le lit,
06:22c'est extrêmement intéressant,
06:23je ne suis pas d'accord avec Sandrine Rousseau
06:24pour dire que c'est un manifeste
06:25qui est nébuleux,
06:26au contraire,
06:27c'est un manifeste
06:28qui donne une vision du monde
06:29qui est extrêmement claire,
06:30que je qualifierais,
06:31au sens littéral du terme,
06:33de fasciste.
06:34Il y a une référence perpétuelle
06:35à l'immunité,
06:36il dit qu'il y a des actions immunitaires
06:38à mener,
06:39il définit la Terre,
06:41ça c'est discutable,
06:42mais comme un grand corps biologique,
06:44que le système,
06:46que la société dans son ensemble
06:47s'emploierait à détruire
06:49en créant de l'aliénation,
06:50etc.
06:51Et donc vous avez une idéologie
06:52qui est sans doute mal comprise,
06:54qui est sans doute aussi
06:55est venue percuter
06:57peut-être des déséquilibres
06:58psychologiques de cet enfant,
07:00je n'en sais rien.
07:01Mais en tout cas,
07:01vous avez ici un acte
07:02qui a probablement été commis
07:04au nom d'une vision du monde.
07:06Ensuite, sur les jeunes,
07:07je crois que d'abord,
07:08cette catégorie,
07:09elle est très large
07:10et j'aurais du mal à parler
07:11des jeunes comme juste
07:12d'un ensemble.
07:13Mais les jeunes de toutes les époques
07:15ont grandi avec des crises.
07:16Vous croyez que les jeunes
07:16de l'entre-deux-guerres en France,
07:18ils n'avaient pas
07:18des motifs d'inquiétude
07:19et des motifs d'inquiétude
07:21peut-être plus urgents,
07:21plus graves,
07:22plus immédiats ?
07:23Je crois que la singularité
07:25des jeunes de notre génération,
07:27elle est double.
07:28C'est premièrement qu'ils vivent
07:30avec parfois un risque
07:31de déréalisation.
07:33On a beaucoup parlé
07:34pendant le coronavirus,
07:35et vous étiez un des rares
07:36à avoir un regard critique
07:37sur la politique sanitaire
07:39qui était mise en place.
07:40Cette politique sanitaire
07:41qui est venue
07:43notamment chez les gens
07:44qui étaient en train
07:44d'entrer dans l'adolescence,
07:46les couper du réel.
07:48Et ils ont vécu comme ça
07:49deux ans
07:49dans des moments très importants
07:52de formation individuelle,
07:53deux ans où ils étaient
07:54comme seul rapport au monde,
07:56c'était un rapport
07:57qui était à la fois
07:57le foyer,
07:58l'enfermement dans le foyer
07:59et la virtualisation
08:00des réseaux sociaux.
08:01Ça, je pense que ça a pu jouer
08:02dans la formation
08:03de tout le monde,
08:04ou dans la déformation
08:05de tout le monde,
08:06mais en particulier des jeunes.
08:07Et deuxièmement,
08:08peut-être aussi
08:09que c'est une génération
08:10qui, à la différence
08:12de la mienne,
08:12on a un tout petit écart,
08:13une dizaine d'années,
08:14a grandi dans les réseaux sociaux.
08:16Elle est tombée dedans,
08:16un peu comme Obélix
08:17et la potion magique.
08:18Et donc,
08:19elle a grandi
08:19dans un univers
08:20de bulles de filtre,
08:21dans un univers
08:22de débat polarisé,
08:23dans un univers
08:24où chacun peut avoir
08:24de plus en plus tendance
08:25à s'enfermer
08:26dans ses certitudes,
08:27dans ses préjugés,
08:28dans sa vision du monde,
08:29dans son idéologie.
08:31Quand l'idéologie
08:31est en plus radicale
08:34et qu'elle peut conduire
08:35à des formes de violence,
08:36je crois que c'est
08:37un élément
08:38qui est assez important.
08:38Merci d'être avec nous Nathan
08:41parce qu'il va être midi.
08:43Raphaël a 20 ans
08:44et il témoignera
08:46après le rappel
08:47des titres
08:47d'Emilie Daez.
08:50Raphaël,
08:50vous êtes avec nous ?
08:52Oui, bonjour.
08:52Vous êtes étudiant déjà ?
08:54Oui, vous êtes étudiant
08:55à 20 ans.
08:55C'est ça,
08:56je suis encore étudiant
08:57sur une alternance
08:57et j'ai fait mon collège
08:59et mon lycée
08:59dans des établissements
09:00sécurisés
09:02et je voulais mettre
09:03mon point de vue
09:04sur ces portiques.
09:06Vous allez nous dire cela
09:08dans quelques instants
09:09et puis je remercie
09:10vraiment une nouvelle fois
09:11Bruno Bobkiewicz.
09:13La rentrée pour vous
09:14c'est quand ?
09:14C'est lundi ?
09:15Lundi.
09:16Écoutez,
09:16vous allez retrouver
09:17vos élèves,
09:17ils vous ont manqué ?
09:18Toujours.
09:19Pendant 15 jours,
09:20vous êtes en vacances ?
09:21Oui.
09:22Ah oui,
09:22vous étiez vraiment en vacances ?
09:23Oui, oui.
09:23Ah oui,
09:24parce que généralement
09:24les profs n'aiment pas
09:26dire qu'ils sont en vacances.
09:27Il y a des vacances
09:28et il n'y a pas de raison.
09:29Bon,
09:29c'est important
09:30parce que ça demande
09:31beaucoup d'énergie
09:32pour être en permanence
09:33avec ces jeunes gens
09:36reposer pour être en pleine forme lundi.
09:38A tout de suite.
09:38Et comme un autre auditeur,
09:40Raphaël,
09:40n'hésitez pas à nous appeler
09:41vous aussi
09:41et à réagir
09:420 à 80 20 39 21
09:460 à 80 20 39 21
09:48à tout de suite
09:49sur Europe 1.
09:51Europe 1.
09:54Europe 1.
09:5511h, 13h.
09:57Pascal Praud.
09:58Et vous ?
09:59C'est l'actualité évidemment
10:00de Nantes
10:00qui nous fait réagir
10:02ce matin.
10:02Vous pouvez nous appeler,
10:04je le répète,
10:04si vous êtes lycéen,
10:06collégien.
10:07Je sais que ce n'est pas
10:07toujours facile
10:08de prendre la parole
10:09mais appelez-nous
10:10pour nous parler
10:11pourquoi pas
10:12de ce qui se passe
10:13dans les classes,
10:15pourquoi pas
10:15si vous êtes témoin
10:16de faits de violence
10:17mais également
10:18et peut-être
10:19d'une manière
10:19plus importante
10:20sur la santé mentale
10:22la vôtre
10:23mais également
10:24ceux
10:25avec qui vous êtes
10:26au collège
10:26ou au lycée.
10:27Vraiment,
10:28votre témoignage
10:29m'intéresse.
10:300 à 80 20
10:3139 21.
10:32Merci,
10:33Trina.
10:33Raphaël,
10:34Raphaël qu'a 20 ans.
10:35Que voulez-vous nous dire
10:36Raphaël ?
10:37C'est sur la santé mentale
10:38ou davantage sur la sécurité
10:40des établissements ?
10:42Alors plutôt sur la sécurité
10:43des établissements
10:44du coup.
10:46Du coup,
10:46voilà,
10:46j'ai fait mon collège
10:47et mon lycée
10:48dans des établissements
10:49dits sécurisés
10:49avec des portiques
10:50à l'entrée
10:51et ce n'est pas pour autant
10:52qu'il n'y avait
10:53aucune arme blanche
10:53à l'intérieur.
10:55Énormément d'élèves
10:56avaient leurs couteaux,
10:57leurs tasers,
10:58etc.
10:59Ils les sortaient
10:59à tout bout de champ
11:00pour rigoler.
11:01À tout bout de champ ?
11:02Ah oui,
11:03ils les sortaient dehors
11:04pour montrer
11:05leurs lames.
11:06Mais vous étiez
11:07dans quel quartier
11:08de France ?
11:09J'étais en Isère,
11:11voilà,
11:11je n'étais pas
11:12dans un endroit
11:12où ça craignait trop
11:14mais les gens
11:14les sortaient impunément,
11:16voilà,
11:16sans souci.
11:17Écoutez,
11:17moi je suis sidéré de ça.
11:19Je ne peux pas vous dire
11:19autre chose.
11:20Quand je vous entends,
11:21je dis,
11:21ou ils me bluffent
11:23à tout bout de champ.
11:25C'est-à-dire qu'à chaque
11:26récréation,
11:27par exemple,
11:28il y avait des jeunes gens,
11:30un taser,
11:31c'est quoi exactement
11:32un taser d'ailleurs ?
11:33C'est une arme
11:33pour électrocuter les gens.
11:35Exactement.
11:35Oui, voilà,
11:36on en a mis dans le dos
11:37pour rigoler.
11:38Pour rigoler ?
11:39Voilà,
11:40derrière mon dos,
11:40on allumait.
11:41Mais il n'y avait jamais
11:41de fouilles ?
11:43Il y a eu du coup
11:44l'annonce des fouilles
11:46des sacs,
11:46mais visuels.
11:47Mais bon,
11:48ils mettaient un coup d'œil.
11:50Maintenant,
11:50les armes,
11:50on les met où on veut,
11:51on les met sur soi,
11:52au fond du sac.
11:52Vous étiez dans le privé
11:53ou dans le public ?
11:54Dans le public,
11:55dans le public.
11:55Et les portiques,
11:56ils ne détectaient pas
11:57les armes ?
11:58Non, du coup,
11:59voilà,
11:59maintenant,
11:59moi,
12:00j'en installe ces portiques.
12:01Voilà,
12:01j'en installe,
12:02vu qu'en Auvergne-en-Alpes,
12:04c'est Laurent Wauquiez
12:04qui a lancé
12:05le plan de sécurisation
12:06de tous les établissements.
12:07Ces portiques,
12:08ils ne détectent pas les armes.
12:09Ils sont juste là
12:10pour faire comme au métro,
12:11un passage rapide
12:12où il faut notre carte.
12:14Voilà.
12:14Pourquoi vous dites
12:15que vous les installez maintenant ?
12:16Vous avez 20 ans,
12:17vous me dites
12:17que vous êtes étudiant.
12:18Je suis en alternance
12:20dans une société
12:20où on installe
12:22des portiques.
12:24Voilà,
12:24dans tous les lycées.
12:25Et vous installez
12:27ces portiques
12:27dans tous les lycées ?
12:29Dans énormément de lycées
12:30de la région Auvergne-Renalpes
12:31parce qu'il y a un plan
12:32de sécurisation
12:33qui a été lancé.
12:33Mais qu'est-ce qu'il repère,
12:35ces portiques ?
12:36Il repère une arme ?
12:37Non, rien !
12:38Ça leur a permis
12:39de s'empêcher.
12:40C'est pour ça
12:42que j'appelais aussi.
12:43C'est formidable
12:43comme business.
12:47Vous installez
12:48des portiques
12:49qui ne servent à rien ?
12:50Voilà,
12:51c'est des portiques,
12:51c'est des tourniquets
12:52où les gens
12:53ils peuvent
12:54être content
12:55de votre patron.
12:56Mais pourquoi ?
12:57Vous lui avez dit
12:57à votre patron
12:58que ces portiques
12:59ne servaient à rien ?
13:00C'est pour ça
13:01que je réagis,
13:02c'est que ça va empêcher
13:03une attaque extérieure
13:03d'une personne
13:04qui n'a pas de carte,
13:05donc qui est un terroriste.
13:06Mais d'un élève déterminé
13:07comme il y a eu
13:08à Nantes hier,
13:09ça ne l'empêchera pas
13:10d'entrer avec une arme.
13:11Voilà.
13:12C'est bien ça le problème.
13:13Ah,
13:14c'est des portiques
13:14pour badger
13:15comme dans le métro.
13:16Voilà,
13:16c'est ça.
13:16Et tout à fait,
13:17c'est ça qu'ils appellent
13:18des portiques,
13:19ce n'est pas des détecteurs
13:20comme aux Etats-Unis.
13:21Oui,
13:21ce n'est pas des détecteurs,
13:22effectivement,
13:23c'est un portique.
13:24Pour le coup,
13:24c'est le bon nom.
13:25C'est un portique,
13:26c'est exactement ça.
13:27C'est nous
13:27qui faisons
13:28le lien
13:29entre portique
13:30et détecteur.
13:31Bon,
13:32et ça coûte cher
13:33c'est un portique ?
13:34Ouh là là,
13:35mais là,
13:35il y a des chantiers.
13:36Du coup,
13:37nous,
13:37pour la partie électricité,
13:39on est sur des chantiers
13:40à entre 300 et 400 000 euros,
13:41mais pour la partie
13:43pose des portiques,
13:44refonte du sol,
13:45etc.,
13:46c'est des chantiers
13:46à plusieurs millions.
13:48Donc voilà,
13:49c'est des poids exorbitants
13:49pour pas grand-chose,
13:50finalement.
13:51Vous avez eu
13:52des professeurs
13:53se faire menacer ?
13:54Alors oui,
13:55moi,
13:55dans ma classe,
13:56j'ai un élève
13:56qui a sorti son couteau
13:57face à lui,
13:57lui disant
13:58maintenant,
13:59mets-moi une bonne note,
14:00sinon je te plante.
14:01Il s'amusait à le mettre
14:02dans le dos du professeur.
14:04Sans aucune impunité,
14:06il n'a jamais rien vu.
14:07Et qu'est-ce que disait
14:08le professeur ?
14:10Il rigolait,
14:11il disait
14:11arrête,
14:11range ça.
14:13Il y avait combien d'élèves
14:14qui avaient des couteaux ?
14:14Les classes ont changé.
14:17Il y avait combien d'élèves
14:18qui avaient des couteaux ?
14:20Je pense qu'il y avait
14:21au moins 2-3 élèves
14:22par classe
14:23qui ont des couteaux.
14:26Je ne sais pas quoi vous dire,
14:28parce que je ne sais pas
14:29quoi vous dire.
14:30Sinon,
14:30vous écoutez,
14:31d'ailleurs,
14:32puisque c'était...
14:33J'espère que c'est
14:33seulement un homme-établissement,
14:34mais je pense que c'est pareil
14:35de partout.
14:36Maintenant,
14:37tout le monde a un couteau sur soi.
14:38Non,
14:39tout le monde n'a pas
14:39de couteau sur soi,
14:40mais certains l'ont.
14:42Mais tout le monde
14:43n'a pas de couteau sur soi.
14:44Les jeunes ont tous
14:46des couteaux,
14:46selon vous,
14:46sur eux ?
14:48Pas tous,
14:49les jeunes,
14:49mais maintenant,
14:50énormément,
14:50c'est devenu démocratisé
14:52d'avoir un couteau sur soi,
14:53malheureusement.
14:55Je comprends
14:56qu'effectivement,
14:56on veuille parler
14:58parfois de choses différentes,
14:59parce que même les gens
15:00qui nous écoutent en ce moment,
15:02il est 12h08 sur Europe 1,
15:03ils sont peut-être en voiture,
15:04ils sont peut-être
15:05même avec leurs enfants,
15:06peut-être que les parents
15:07sont en train d'entendre ça
15:08et regardent leurs enfants
15:09et leur demandent
15:11mais tu as un couteau ?
15:13Peut-être qu'il y a-t-il
15:14beaucoup de parents
15:14qui ne savent pas
15:15que leur enfant a un couteau.
15:17Je pense aussi.
15:18Bon,
15:19merci Raphaël.
15:20N'hésitez pas à nous appeler,
15:22parce que vous nous avez bien
15:22remonté le moral,
15:23aujourd'hui.
15:25Pas de souci.
15:26Merci à vous
15:26de m'avoir écouté en tout cas.
15:27Ben non,
15:28vraiment merci,
15:29parce que ce témoignage
15:29est très très fort.
15:31La société bascule,
15:32c'est ce que dit Sébastien Chenu,
15:34député du Rassemblement National.
15:36Et bien après avoir entendu Raphaël,
15:39c'est exactement le sentiment
15:40que nous avons.
15:42Eh bien écoutez,
15:43merci beaucoup.
15:44Je vous en prie,
15:44Sébastien Chenu ?
15:47C'est plus qu'un fait de société,
15:48c'est un drame
15:48de notre société.
15:50La violence
15:51chez les mineurs
15:52est un drame
15:53qui,
15:54aujourd'hui,
15:54je ne peux pas m'empêcher
15:56évidemment de penser d'abord
15:57aux victimes
15:58et aux familles
15:59de victimes
16:00qui touchent
16:01et qui fait basculer
16:02notre société
16:03tout entière.
16:04Et ce drame,
16:05il est,
16:06je crois,
16:07il n'est pas traité
16:07au niveau
16:08auquel il devrait être traité.
16:10J'ai entendu
16:10les propositions,
16:11en tous les cas,
16:12les pistes de François Béroux
16:13qui dit
16:13la question des portiques
16:15se pose,
16:16un groupe de travail
16:17sur les armes blanches.
16:18Mais on a envie de leur dire,
16:19mais enfin,
16:19on en est encore là.
16:20La question se pose,
16:22un groupe de travail,
16:23la faiblesse
16:25de la réponse
16:26de l'État
16:26me fait craindre
16:28que ce sujet,
16:30ce drame de société
16:31ne soit pas pris
16:32à la hauteur,
16:33au sérieux,
16:34à la hauteur
16:34à laquelle il doit être pris.
16:37Sébastien Chéni,
16:38député du Rassemblement National,
16:40il était ce matin
16:40sur RTL.
16:41Karl Olive,
16:42à présent député
16:43ensemble pour
16:43la République des Yvelines,
16:45il était l'invité,
16:46lui,
16:46de Romain Desarbres
16:47sur CNews et Europe 1.
16:49Parlons du mal.
16:49Aujourd'hui,
16:50cet élève arrive à rentrer
16:52avec une arme blanche.
16:53Déjà,
16:53commençons par interdire
16:54la vente
16:55des armes blanches
16:56aux mineurs.
16:57Je vois encore parfois
16:58sur des marchés forains,
16:59on peut acheter
17:00des opinels,
17:01on peut acheter
17:02des couteaux.
17:02Alors,
17:03vous allez me dire,
17:03Romain Desarbres,
17:04oui,
17:04ça n'empêche pas
17:04qu'on peut prendre aussi
17:05un couteau dans le tiroir
17:06de la cuisine.
17:07Parlons aussi d'éducation,
17:09parlons des parents.
17:10Si on tapait un petit peu,
17:11pardonnez-moi l'expression,
17:12au portefeuille
17:13des parents qui sont
17:14parfois irresponsables
17:15chez ces mineurs,
17:17alors il y aura peut-être
17:17des choses à faire.
17:18On peut très bien
17:19suspendre,
17:20voire supprimer,
17:20un certain nombre
17:21d'allocations
17:22et parfois des aides
17:23qui sont non-obligatoires
17:24comme je l'ai fait à Poissy.
17:26Non mais j'entends
17:27ce que dit Karl,
17:28mais lorsque M. Retailleau
17:31a dit
17:31nous avons une société
17:32à reconstruire,
17:33c'est une toute autre ambition
17:35Nathan Devers
17:37qu'il a,
17:37c'est-à-dire que
17:38le civisme
17:40qui est au cœur
17:41de ce que doit être
17:42une civilisation,
17:43une société,
17:45le civisme,
17:46le partage
17:47d'un certain rapport
17:48à l'autre
17:49dans l'écoute
17:51mais également
17:52dans les actes
17:54lorsqu'on est,
17:56lorsqu'on voyage
17:57et qu'on va
17:58dans d'autres pays
17:59et d'autres civilisations.
18:01Je pense pour tout vous dire
18:02au Japon
18:02puisque c'est un territoire
18:04tellement différent de nous.
18:06On est frappé
18:07de la qualité
18:08du rapport à l'autre
18:10et de la civilisation,
18:11comment elle est mise en place.
18:14C'est-à-dire que
18:14si je mets un portable
18:16sur un banc
18:16et que je m'en vais
18:18et que dans une demi-heure
18:20plus tard,
18:20je reviens,
18:21le portable est là.
18:22Je ne mens pas.
18:23Ça se passe exactement
18:24comme ça.
18:26Donc,
18:26il y a possibilité
18:27de faire passer
18:29à la société
18:30d'autres valeurs.
18:32Et nos sociétés occidentales
18:34de ce point de vue-là,
18:35elles sont
18:36en très grande difficulté
18:37sur le plan du civisme.
18:40Avant de vous donner
18:41la parole,
18:41je vous propose
18:42d'écouter François Bayrou
18:43parce qu'il a été
18:44ministre de l'Éducation nationale
18:45et voici ce qu'il disait
18:47il y a 30 ans.
18:48C'était en 1996
18:49sur France 2,
18:51il y a 30 ans
18:52sur la violence.
18:53Il y a le problème
18:54de l'école
18:55mais que la violence,
18:56elle vient
18:57de l'extérieur.
18:59Elle vient de la société
19:00dans laquelle
19:00l'école est incluse.
19:02Et c'est à partir
19:02de ce moment-là,
19:03bien entendu,
19:04qu'il faut que nous essayons
19:06de construire,
19:07et c'est difficile,
19:08une stratégie
19:09qui nous permette
19:10d'apporter les réponses
19:11de l'école
19:12à cette violence
19:12qui ne vient pas
19:13de l'école.
19:14Manifestement,
19:15on n'a pas apporté
19:16les réponses.
19:17Il est 12h12,
19:18on marque une pause,
19:19on est avec Nathan Devers
19:19que vous connaissez
19:20qui nous apporte
19:21de la réflexion
19:22sur notre société.
19:23Je le remercie.
19:24A tout de suite.
19:24Et restez avec nous
19:25la suite de Pascal Proé-Vous.
19:26C'est dans un instant.
19:27Nous revenons également
19:28sur les propos
19:28du ministre de l'Intérieur
19:29Bruno Retailleau.
19:30Selon lui,
19:31il y a une société
19:32à reconstruire.
19:33Alors que faut-il changer
19:34dans notre société selon vous ?
19:36Venez nous en parler
19:36au 01-80-20-39-21
19:3901-80-20-39-21
19:42A tout de suite
19:42sur Europe 1.
19:43Europe 1.
19:45Pascal Proé-Vous.
19:46Jusqu'à 13h sur Europe 1.
19:48Et Pascal,
19:48nous sommes toujours
19:48avec l'écrivain Nathan Devers.
19:50Exactement,
19:51Nathan Devers.
19:51Et on sera également
19:52avec Catherine,
19:53je crois,
19:54avec Elisabeth,
19:55pardonnez-moi,
19:55qui est une grand-mère
19:57et qui est inquiète
19:57pour ses petits-enfants.
19:59Mais d'abord,
20:00on écoutait François Bayrou
20:01il y a 30 ans tout à l'heure.
20:02Je vous ai proposé
20:03une première fois
20:04de l'écouter
20:04sur la violence
20:05qui vient de la société.
20:06Il imaginait
20:07qu'il fallait contrecarrer
20:08cette violence
20:09dans la société
20:09pour qu'elle n'arrive pas
20:10à l'école.
20:11et manifestement,
20:12on n'y est pas arrivé
20:13en 30 ans.
20:14Cette fois,
20:15écoutez ce qu'il disait
20:15de l'école
20:16qui doit être un sanctuaire.
20:19Sanctuarisation,
20:19en latin,
20:20ça vient de sanctus.
20:21Sanctus,
20:21ça veut dire inviolable.
20:24Ça ne veut pas dire saint
20:25comme ça a pris le sens
20:27par la suite
20:27dans l'Église catholique.
20:28Ça veut dire inviolable.
20:30C'est-à-dire
20:30le lieu qui doit être protégé
20:33même quand il y a
20:34la guerre autour.
20:35Un sanctuaire,
20:36c'est un lieu
20:36où la violence
20:37n'a pas le droit
20:37de rentrer.
20:38Et j'ai employé le mot
20:39au plein sens du terme.
20:40Je considère qu'en effet
20:42notre mission à tous,
20:43c'est que l'école
20:44soit un lieu
20:45où la violence
20:45soit bannie.
20:47Dans les principes
20:48et dans les attitudes
20:49que nous adoptons.
20:50Alors manifestement,
20:52c'est toujours pareil
20:52quand on entend
20:53des images d'archives.
20:54La parole est forte
20:55et les actes
20:56ne suivent pas.
20:57Le 15 février 96,
20:58un sondage Ipso
20:59s'était montré
21:00à l'écran
21:00dans cette même émission.
21:02Êtes-vous favorable
21:02à la présence de forces
21:04de police
21:04au sein des établissements
21:06scolaires ?
21:0663% des Français
21:07avaient répondu oui.
21:08Et en 1997,
21:10Lionel Jossman,
21:11dans sa déclaration
21:12de politique générale,
21:13déclarait
21:13nous devons
21:14tout particulièrement
21:15la sécurité
21:16à nos enfants,
21:17notamment
21:17dans les établissements
21:19scolaires
21:20où la situation
21:20s'est dégradée
21:21de manière inacceptable
21:23ces dernières années.
21:24Un plan spécial
21:25contre la violence
21:25sera mis en oeuvre
21:26dès la rentrée scolaire
21:27prochaine.
21:28Là aussi,
21:29les actes
21:33n'ont pas été
21:33à la hauteur
21:34des engagements.
21:36Je crois que nous sommes
21:37avec Elisabeth
21:37ou est-ce qu'Elisabeth ?
21:38Bonjour Elisabeth !
21:39Oui, bonjour Pascal
21:41et toute l'équipe !
21:42Vous êtes avec Nathan Devers.
21:43Nathan, d'ailleurs,
21:44avant de vous interroger,
21:45qui est étonné
21:46qu'on ne parle pas
21:48davantage peut-être
21:49des motivations
21:50du passage à l'acte
21:52de ce jeune homme
21:53et notamment
21:54l'aspect écologique
21:56qu'il a mis en place.
21:57Évidemment,
21:58quand vous avez un individu
21:59qui commet un crime
22:00au nom d'une idéologie,
22:02cet individu,
22:03donc je précise,
22:04j'attends quand même
22:05l'enquête
22:06qu'elle vienne confirmer
22:06ce point.
22:07Même si l'individu
22:08a des déséquilibres
22:09psychologiques,
22:10la dimension idéologique
22:11d'un crime,
22:12elle ne doit jamais
22:12être mise de côté,
22:13elle doit être regardée.
22:14Ça ne met pas en cause
22:15toute l'écologie.
22:16Mais là,
22:16vous avez un individu
22:17qui a probablement
22:18manifestement envoyé
22:20un manifeste
22:21où il explique
22:23que sa vision du monde
22:24c'est qu'il y a
22:25un écocide
22:25contre lequel il faut
22:27résister
22:27un peu par tous les moyens
22:29en précisant
22:31que c'est une réponse
22:32immunitaire
22:33comme si la société
22:34était une grande maladie,
22:35un grand virus,
22:36etc.
22:37Ça doit nous questionner.
22:38Et je...
22:39Alors,
22:39à l'échelle de cet individu,
22:40il y a peut-être eu
22:41du confusionnisme,
22:42un peu de folie,
22:43etc.
22:43mais il faut aussi rappeler
22:44que l'écologie,
22:46c'est un grand champ,
22:47il n'y a pas une seule
22:48version de l'écologie.
22:49Mais dans les théories
22:50écologistes,
22:51il peut y avoir
22:52parfois,
22:53chez certains,
22:54pas chez tout le monde,
22:54mais chez certains,
22:55une certaine tendance
22:56à rentrer dans des terrains
22:58un peu complexes,
23:00un peu,
23:00si vous voulez,
23:02parfois,
23:03un peu dangereux.
23:04Par exemple,
23:05cette métaphore
23:06de la société
23:06comme un virus
23:07qui détruit la planète,
23:08c'est un lexique
23:09qu'on trouve aussi
23:10chez les auteurs fascistes.
23:12Cette idée
23:12que l'humanité
23:14serait en soi
23:15une grande maladie
23:15dont il faudrait nous sauver,
23:17c'est une idée
23:17qui est très trouble aussi.
23:20Et j'aimerais rappeler
23:21qu'il y a eu aussi
23:22dans l'histoire,
23:24par exemple,
23:24même de l'extrême droite
23:26des années 10,
23:27des années 20,
23:27des années 30 et d'après,
23:28il y a eu des gens
23:29qui avaient une vision aussi
23:30qui se rapprochait
23:32de ce genre de discours.
23:33Et je crois
23:34que cette dimension idéologique,
23:35elle doit être regardée en face.
23:36Il est 12h20.
23:37Vous êtes sur Europe 1.
23:39Nathan Devers est avec nous.
23:40Elisabeth également
23:41est avec nous.
23:41Elle nous appelle de Normandie.
23:42Bonjour Elisabeth.
23:44Bonjour Pascal
23:45et toute l'équipe.
23:46Vous êtes inquiète,
23:47dites-vous.
23:47Vous avez peut-être
23:48des petits-enfants.
23:48Je suis très inquiète
23:49parce que je pense
23:52qu'aujourd'hui,
23:52les jeunes sont fous.
23:54Les jeunes sont fous
23:55à cause, je pense,
23:56des écrans,
23:57je pense à cause
23:57des jeux vidéo.
23:58Je pense que
23:59tout ça,
24:00ça leur fait perdre la tête.
24:01Mais vous,
24:02vous avez combien
24:02de petits-enfants ?
24:03Moi, j'ai deux petits-enfants,
24:05une petite-fille
24:05qui est en quatrième.
24:06Et vous diriez
24:07qu'ils sont fous ?
24:08Non.
24:09C'est sûr que vous diriez
24:10non.
24:11C'est-à-dire que
24:11tous les jeunes
24:12sont fous
24:13sauf les vôtres.
24:13Je ne dis pas
24:14tous les jeunes,
24:14mais je dis
24:15beaucoup de jeunes.
24:15Je ne dis pas
24:16tous les jeunes.
24:17Mais parce que
24:17vous ne les connaissez
24:18pas les autres jeunes.
24:19Et si vous les connaissiez,
24:20vous diriez peut-être
24:21la même chose
24:22que ce que vous dites
24:22de vos petits-enfants.
24:24Vous voyez ce que je veux dire ?
24:25Ils ne sont pas fous.
24:25Vous ne pensez pas
24:26que les jeux vidéo,
24:27ça leur fait perdre la tête ?
24:27On entend ça maintenant
24:28tout le temps.
24:29Mais on entend ça,
24:30vous voyez,
24:30toutes ces choses-là.
24:31On entend ça.
24:33Il y a effectivement
24:34des jeunes,
24:35très certainement,
24:35qui doivent être
24:36intoxiqués aux jeux vidéo.
24:38Ça existe.
24:39C'est sûr.
24:40Les jeux vidéo,
24:40les écrans,
24:41TikTok.
24:42Moi, je suis incapable
24:43de vous dire
24:43comment est un gosse
24:46de 12 ans aujourd'hui
24:47par rapport
24:47à ce que j'étais moi.
24:49C'est très difficile.
24:50Très difficile.
24:51Alors moi, quand même.
24:52Déjà, je ne sais même plus
24:52comment j'étais moi,
24:53ce que je pensais vraiment,
24:54parce que tout ça,
24:55c'est très difficile
24:56de savoir comment on était.
24:57Simplement,
24:58on faisait du sport.
24:59Voilà.
25:00Exactement.
25:00Là, il y avait une chose
25:01qui était vraie.
25:02C'est ça.
25:02C'est que, vous savez,
25:03nos parents nous disaient
25:04« Allez jouer dehors ».
25:05Et on était toute la journée dehors.
25:08Été comme hiver.
25:09Donc ça confirme,
25:10les écrans,
25:11les jeux vidéo.
25:13Et effectivement,
25:14quand tu fais du sport,
25:14tu te dépenses.
25:16Les gens disaient ça.
25:17Allez vous dépenser.
25:18C'était des vieilles expressions.
25:20C'est ça.
25:21Tout à fait d'accord.
25:23Donc, mes petits enfants
25:24sont du sport,
25:25ne sont pas sur les écrans.
25:27Mon petit-fils,
25:28qui n'est qu'en CHE,
25:30deux.
25:31Donc, il a huit ans.
25:33Il fait déjà
25:33un monde fou dans sa classe.
25:35La maîtresse,
25:36c'est en burn-out.
25:36Enfin, vous voyez.
25:38Mais pourquoi la maîtresse
25:39est en burn-out ?
25:40Parce que
25:41les enfants sont
25:42très durs aujourd'hui.
25:44Ça n'a rien à voir
25:44avec les enfants d'autrefois,
25:45moi je trouve.
25:48Les enfants sont
25:48très très durs aujourd'hui.
25:50Mais ils sont durs
25:50s'ils ne sont pas encadrés.
25:54Ils ne sont pas encadrés.
25:55Les parents les soutiennent,
25:56ces enfants.
25:57C'est ça le problème.
25:57Alors ça, c'est intéressant.
25:58C'est vrai que les parents,
26:00alors, les parents
26:01ont sans doute
26:02avec leurs enfants,
26:03est-ce qu'ils sont plus
26:04ou moins sévères ?
26:04Mais convenez que
26:06c'est très difficile
26:06de généraliser.
26:08Je n'ai pas de statistiques.
26:11Je n'ai pas de statistiques
26:12sur les punitions
26:13qui sont données.
26:14Mais ce qui est certain,
26:15c'est que les parents,
26:16par exemple,
26:16interviennent plus
26:17manifestement dans les classes
26:18auprès du prof,
26:19demandent des...
26:20et qu'il y a 40 ans,
26:22on laissait travailler
26:23les profs tranquillement.
26:25Exactement.
26:25Vous savez,
26:26moi, j'interviens beaucoup
26:26dans les écoles.
26:27Je suis retraitée
26:27depuis deux ans.
26:28J'interviens beaucoup
26:29dans les écoles.
26:29Je vais avec la piscine.
26:30Je vais avec eux.
26:31Je fais plein de choses
26:32avec eux.
26:33Et les maîtresses le disent.
26:34On a trop les parents
26:35dans l'école.
26:36Oui, mais ça,
26:37ce n'est pas les enfants.
26:38Mais ça,
26:39c'est à l'éducation nationale
26:40de dire
26:40les parents, ça va.
26:42Les parents,
26:43vous vous occupez
26:43de vous.
26:44Non, je ne dis pas
26:44les parents, ça va.
26:45Non, moi, je ne dis pas
26:46les parents.
26:46Non, mais quand je dis
26:46les parents, ça va,
26:47vous voyez ce que je veux dire.
26:48Les parents, ça suffit,
26:49si vous préférez.
26:50C'est ça que je veux dire.
26:50Ah, d'accord.
26:51Ça suffit, les parents.
26:52Les parents n'ont pas
26:53à venir demander
26:54la justification aux profs
26:56d'une note de ceci,
26:57de cela.
26:57Exactement.
26:58Tu fais confiance
26:59à l'institution.
27:00Si tout ça, ça changeait,
27:01je pense que ça irait
27:02un petit peu mieux.
27:03Je suis d'accord.
27:04Mais ça, c'est une question
27:05de...
27:06C'est ça qui a tout
27:07à reconstruire.
27:08C'est ça, le civisme.
27:09C'est ça, ces valeurs.
27:10Mais jamais on parle
27:11de ça, Nathan.
27:12Jamais un homme politique...
27:13Vous avez vu un jour
27:14un spot pour expliquer
27:17comment on doit parler
27:18à des policiers,
27:19comment on doit parler
27:20à des profs.
27:21Vous avez vu,
27:23mis en place,
27:24ces politiques-là
27:25de communication.
27:26Jamais.
27:27Mais c'est ça,
27:27le problème, je crois.
27:28Il y a le fameux dicton
27:29sur la lune et le doigt,
27:31l'imbécile qui regarde le doigt
27:32quand on montre la lune.
27:34Moi, j'ai l'impression
27:34que depuis ce qui s'est passé hier,
27:36dans le débat public,
27:37on parle beaucoup du couteau.
27:38Mais en fait,
27:39on fait une sorte
27:40d'obsession
27:41sur le support
27:42de la violence
27:43sans se rendre compte d'ailleurs
27:44que si on commence
27:45à faire une fixette
27:46sur le couteau,
27:46on ne va pas en sortir
27:46parce que le couteau,
27:47même si on a beau
27:48l'interdire à la vente,
27:49chacun peut en avoir accès
27:51dans la cuisine
27:52de ses parents
27:52quand on est jeune.
27:53Vous parliez
27:54de ce qui a pu changer.
27:55Moi, j'ai été scout,
27:56j'avais un couteau,
27:58tous les jeunes avaient un couteau.
27:59Le problème,
27:59ce n'est pas le couteau en lui-même,
28:00c'est la culture
28:01qui fait que le couteau
28:02va être utilisé
28:03de façon violente.
28:04Et je crois que de façon
28:08micro-violence
28:09qui existe dans la société.
28:10Alors,
28:10ces micro-violences,
28:11elles peuvent aller,
28:12je vais prendre un exemple minuscule,
28:13quand on est dans les transports
28:15et qu'on entend quelqu'un
28:15au téléphone
28:16qui parle en hurlant,
28:18qui raconte sa vie
28:19et qui dérange
28:20un wagon entier
28:21ou un autobus entier
28:22et ça ne le dérange
28:23absolument pas
28:24de faire ça.
28:24Là, vous avez un comportement
28:25qui relève
28:26d'une certaine forme
28:27de micro-violence.
28:27Quand des parents d'élèves
28:28viennent comme ça
28:29s'immiscer
28:30dans les notes
28:31qui sont mises à leur enfant
28:32et essayent de mettre
28:33de la pression maximale
28:34sur l'école,
28:35là, vous avez aussi
28:36quelque chose de violent.
28:37Je prends des exemples différents.
28:38Quand vous avez
28:39des idéologies
28:39de plus en plus violentes
28:40qui peuvent comme ça
28:41gagner la société
28:42et qui sont parfois
28:43aussi véhiculées
28:44par des personnalités publiques.
28:46J'aimerais juste dire une chose.
28:47Un jeune qui,
28:48aujourd'hui, par exemple,
28:49va sur les réseaux sociaux,
28:50qu'est-ce qu'il voit
28:51du spectacle
28:51que lui donnent les adultes ?
28:53Il voit parfois
28:53des hommes politiques,
28:55il voit parfois
28:55des gens qui sont célèbres,
28:57des personnalités publiques,
28:59des journalistes, etc.,
29:00qui, dans leur comportement
29:03sur les réseaux sociaux,
29:04peuvent parfois
29:05véhiculer des idéologies
29:07extrêmement violentes.
29:08Et ça, c'est quelque chose
29:09qui doit être questionné.
29:11Voilà.
29:12Merci, Nathan Devers.
29:14Merci, Elisabeth.
29:15On va parler,
29:16après la pause
29:17des funérailles
29:18du pape François.
29:20Merci beaucoup, Elisabeth,
29:22et bonne journée.
29:23Et puis, bonjour
29:23à vos petits-enfants,
29:24bien évidemment.
29:25Ils s'appellent comment,
29:26les petits-enfants, Elisabeth ?
29:28Ils s'appellent...
29:29Je ne vais pas dire les prénoms
29:29parce qu'on va trop me reconnaître
29:30s'ils sont un peu...
29:31Ah bon.
29:32D'accord.
29:33Merci beaucoup.
29:33Bonne journée, Elisabeth.
29:35Merci beaucoup.
29:36Merci, Nathan Devers.
29:37Merci, au revoir.
29:38Merci à vous.
29:38Pour échanger avec nous
29:39au sujet des funérailles
29:40du pape François
29:41qui auront lieu demain,
29:42n'hésitez pas à nous appeler
29:43au 01 80 20 39 21
29:4601 80 20
29:4739 21
29:4911h-13h.
29:49Vous écoutez Pascal Praud
29:50sur Europe 1.
29:51Sous-titrage Société Radio-Canada
29:52Sous-titrage Société Radio-Canada

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