Eddy Seigneur, vainqueur sur les Champs-Elysées en 1994, champion de France en 1995 et quatre fois champion national du chrono, est actuellement directeur sportif du club amateur de Nogent-sur-Oise. L'occasion de revenir sur les difficultés que recontrent actuellement les clubs amateurs français, mais aussi sur l'évolution du monde professionnel ou encore de l'écrasante domination de Tadej Pogacar... Plus de 12 minutes d'interview à regarder ou à lire ci-dessous.
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00:00Pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas, Eddy Seigneur, est-ce que vous pouvez vous présenter, s'il vous plaît ?
00:10Bonjour, je m'appelle Eddy Seigneur, j'ai été signe professionnel dans les années 90 jusqu'à 2005.
00:18Ensuite, j'ai été directeur sportif dans diverses équipes.
00:21J'ai fini chez IAM Cycling en 2016 en tant que directeur sportif.
00:29Après, j'ai passé mes exemples pour montrer ma propre structure, c'est-à-dire en taxi.
00:36Et maintenant, depuis 10 ans, je suis taxi.
00:38Mais vous n'avez pas encore quitté le monde du vélo, puisque vous êtes directeur du club de Nogent.
00:43En quoi consiste plus précisément ce rôle ?
00:47Ce rôle consiste justement à gérer toutes les subventions, toutes les salariats, toutes les structures de l'ensemble du club avec les membres.
01:03Et que tout se passe le mieux et dans le meilleur des mondes.
01:08Et tout va bien justement au club ?
01:11Oui, on essaye que ça aille bien.
01:16Malheureusement, en ce moment, on est un peu comme tout le monde.
01:18Les subventions ont énormément baissé.
01:22Et donc, que ce soit de la ville de Nogent, du département ou de la région, on est dans une crise qui n'est pas évident pour les clubs amateurs.
01:29Et donc, on est obligé de faire appel à nos partenaires privés.
01:35Et nous, on en a quelques-uns qui se rivèrent.
01:39Et heureusement, car sinon, ça serait très compliqué pour nous de pouvoir survivre.
01:44On a beaucoup entendu ces derniers mois, même ces dernières années, que le cyclisme amateur français allait de plus en plus mal.
01:53Quel est votre point de vue dessus ? Vous avez l'air de rejoindre à peu près le constat quand même ?
02:00C'est la conjoncture actuelle qui fait que c'est compliqué pour tout le monde.
02:05Il n'y a pas que le vélo, il y a tous les autres sports aussi qui sont impactés.
02:08Et donc, nous, nous dépendons des collectivités privées ou comme les régions ou départements.
02:18Et on essaie de trouver de l'argent pour pouvoir affaire vivre un club et arriver à ramener des jeunes au plus haut niveau.
02:27Et taper aussi les normes dans la formation.
02:29Mais en ce moment, c'est la conjoncture actuelle qui fait que c'est très, très difficile pour pas mal d'entreprises et les mêmes gouvernements.
02:37C'est aussi compliqué.
02:38Et là, en plus, avec les Jeunes Olympiques, on pensait avoir un retour un peu plus positif.
02:44Malheureusement, ça n'a pas été le cas et je dirais que c'est même pire.
02:47Michel Calot, président sortant, a récemment été réélu à la tête de la Fédération Française de Cyclisme.
02:55Selon vous, pour vous, ça a été plutôt une bonne nouvelle ou vous attendez à du changement ?
03:01Je ne pourrais pas prononcer pour l'instant parce que Michel Calot vient d'être réélu.
03:10Il y a certainement de très belles choses qu'il doit mettre en place, il faut utiliser le temps.
03:13Ce que j'espère, nous, c'est que le cyclisme amateur ou professionnel, on s'occupe plus vite.
03:21Mais qu'on s'occupe vraiment des clubs amateurs parce que je pense qu'on en est laissé pour contre.
03:25Et il n'y a pas beaucoup de monde qui s'intéresse à nous.
03:28Vous avez parlé du professionnel, si on va passer du côté des pros, vous qui avez remporté une victoire sur les Champs-Elysées.
03:364 jours de Dunkerque aussi, les championnats de France, que ce soit en ligne ou en contre la montre.
03:43Comment vous définirez le cyclisme actuel ?
03:47Je pense qu'elle a énormément évolué.
03:53C'est plus le cyclisme d'il y a encore peut-être 7-8 ans.
03:57Il va être testé très vite.
03:59Et donc maintenant, dans l'instant, il y a beaucoup de choses à refaire.
04:05Je dirais, entre guillemets, je ne voudrais pas être dans les instances à essayer de réfléchir comment faire pour essayer d'améliorer les choses ou de ne pas aller trop dans l'excès.
04:16Moi, je me raccère que les cyclistes ont un temps d'avance sur tout le monde.
04:21Et même avant les instances, je dirais.
04:24Et donc pour essayer de trouver des solutions, c'est énormément de difficultés avec les coureurs.
04:27Parce que c'est eux les concernés.
04:29et essayer de trouver des solutions pour que ce que l'on voit en ce moment dans le cyclisme,
04:38ça ne se reproduit plus ou que ça ne continue plus trop à évoluer,
04:43même s'il y a le temps fait qu'on doit évoluer avec son temps.
04:46Mais ça devient de plus en plus compliqué.
04:48Et maintenant, dans l'instant, on va essayer de trouver des solutions
04:51pour que ce ne soit pas plus dangereux que ce ne l'est actuellement.
04:56Limiter la vitesse, donc ?
04:58Limiter la vitesse, il y a beaucoup de choses à refaire, oui.
05:04Est-ce que l'analysité dans le coton fait qu'on voit énormément de chutes ?
05:09Après, est-ce que le respect existe toujours ?
05:12Je ne pense pas.
05:13C'est un petit peu chacun pour soi.
05:16Ce qui ressemble un peu à la société, à l'heure actuelle.
05:19Mais dans le vélo, on doit essayer de comprendre qu'on n'est pas là pour jouer sa vie.
05:23On est là pour faire son métier dans le meilleur des mondes.
05:26et essayer d'avoir, si c'est possible, des meilleurs résultats pour l'ensemble de l'équipe.
05:33Mais pas à mettre sa vie enlevé, soit pendant les routes, et puis être à l'hôpital le soir.
05:42La vie ne vaut pas tout ça.
05:44Donc, dans l'instant, on va essayer de trouver des solutions pour essayer de traîner tout ça.
05:49On va passer un peu maintenant du côté des résultats.
05:54Vous devez forcément suivre, je pense, les résultats actuels,
05:58avec notamment la nomination de Tadej Pogacar.
06:02Est-ce que, quand on voit ses performances sur le Tour des Flandres,
06:06sur la Flèche Wallonne, sur Liège-Bastogne-Liège, dimanche,
06:09est-ce qu'on peut douter de Tadej Pogacar ?
06:12Non, il a décopacité. Il y a eu des champions, il y en a toujours eu.
06:19Malheureusement, on a l'impression qu'il a un incident psychologique sur les autres athlètes.
06:24Dès qu'on voit Pogacar partir, on lui dit, bon, je ne vais pas,
06:26parce que je risquerais d'exploser dans 200 ou 300 mètres.
06:29Alors, donc, on ne peut pas le risquer de dire avec lui.
06:31On préfère jouer, je pense qu'on peut guider à la deuxième place.
06:34Pour lui, ça devient facile, parce qu'il a juste comme hier,
06:36on a eu placé un démarrage et essayé d'attendre que ça arrive derrière.
06:44J'ai l'impression que les adversaires ont déjà eu l'ascendant psychologique sur le show,
06:49et ça devient compliqué de régler l'idée.
06:53Alors, on pourrait jouer la deuxième place, la troisième place,
06:55et puis de contenter de sa part.
06:58Après, pour Rachel, il est un peu plus de capacité.
06:59C'est un de bien plus de travail certainement pour.
07:02Il fait ce qu'il faut, il anime les courses,
07:05comme on aimerait les animer tout le monde,
07:08sauf que de tenir les distance communes, il les tient.
07:11Il les tient, c'est très compliqué pour tout le monde.
07:14Et maintenant, on essaie de calculer nos coups de pédales,
07:17parce qu'au niveau physique, ils sont presque tous pareils,
07:20sauf que Pogacar, qui est un peu plus de plus de tout le monde.
07:23Donc, vous êtes plus fan de Tani Pogacar
07:25que ennuyé par sa domination ?
07:30Je ne suis pas fan de Pogacar.
07:31Moi, j'aime quand les joueurs prennent des risques
07:35et puis ils parlent de loin
07:36et ils prennent le maximum de décisions.
07:40Parfois, ça peut être un peu dangereux pour lui.
07:43On l'a vu à l'Amstern.
07:44Mais je trouve que c'est bien le panache,
07:46d'un coup.
07:47Après,
07:49on va douter de ses capacités,
07:52de faire s'il fait.
07:53Non, moi, je n'ai pas un doute là-dessus.
07:55Moi, j'aime bien le panache,
07:56et puis je respecte le coureur.
07:59Après, je ne mettais jamais aucun doute sur le coureur.
08:02En France,
08:04pour le cyclisme français,
08:06c'est un peu plus compliqué,
08:08même si les jeunes poussent.
08:09On a vu Kevin Waukelin,
08:10Lenni Martinez briller sur la flèche Wallonne
08:13avec de bons résultats.
08:15On a vu aussi Paul Sexas,
08:17encore plus jeune,
08:18sur le Tour des Alpes.
08:20Qu'est-ce que vous en pensez,
08:22de ces jeunes français ?
08:24Ben, c'est très bien.
08:26On avait très, très bons jeunes.
08:28Ils montraient peut-être dans les classiques en moyenne,
08:31mais on a vraiment des grands marégoires aussi,
08:33qui sont présents.
08:34Il y en a quelques-uns qui sont juste là,
08:37qui sont avec les favoris.
08:39On n'entend pas encore s'éparler.
08:40C'est vrai qu'on en entend beaucoup,
08:41pour ces jeunes-là.
08:43Mais ils sont encore très jeunes.
08:44Ils n'ont certainement pas les capacités pour les chars,
08:47et il ne faut pas qu'on paraitre.
08:48Ils sont tous en même milieu.
08:50Et c'est vrai que moi,
08:52je suis confiant pour l'avenir.
08:54Armand Grégoire,
08:55dans les courses à l'état,
08:56pour voir le revoir.
08:57Il faut laisser le temps.
08:59Nous, on est peut-être un petit peu pressés,
09:00mais il faut être toujours positif
09:02et garder que des belles choses
09:03pour ces jeunes-là qui vont arriver
09:04et qui vont certainement bousculer
09:06du monde dans les années à venir.
09:10Paul Sexas, 18 ans,
09:12c'est fort quand même.
09:15Ouais, c'est fort.
09:15C'est fort, mais tant mieux.
09:17On a peut-être la pépite pour l'avenir.
09:21Il est encore jeune.
09:22Il faut le laisser pour progresser.
09:23Il ne faut pas lui donner des programmes
09:24qui vont le tuer.
09:27Mais je pense que l'A2R,
09:28c'est ce qu'il faut pour justement
09:29dans cet objectif-là.
09:32C'est une carrière,
09:33c'est long et courant à la fois,
09:35mais il faut lui laisser le temps.
09:38D'un autre côté,
09:38on a aussi Romain Bardet
09:39qui lui va arrêter
09:41au critère de Dauphiné.
09:43Qu'est-ce que vous retiendrez
09:44de la carrière de Romain Bardet?
09:45Qu'est-ce que vous retiendrez
09:48à parler de sa carrière?
09:50Romain était toujours présent
09:52dans les hôtes où il faut.
09:54Il s'est battu avec ses armes.
09:56Il a gagné avec ses armes aussi.
09:59C'était une belle carrière.
10:04Et je dirais qu'il n'aurait rien d'arrêté.
10:06Il a fait ce qu'il fallait
10:07avec un tour de France magnifique
10:08derrière.
10:09Donc, il peut repartir avec les honneurs.
10:11C'est un grand champion.
10:14On a à peu près passé
10:16toutes les questions que j'avais.
10:17Peut-être que vous avez
10:18quelque chose à rajouter?
10:19Non, peut-être que l'on s'intéresse plus
10:25au cyclisme amateur.
10:29C'est sûr qu'on est dans l'ombre un petit peu.
10:31Mais si on obtient des champions
10:34comme on a avec Flamengo et Grégoire
10:36ou au Pôle Texas,
10:37c'est grâce aux informations
10:38qu'il y a juste derrière.
10:42Et j'ai peur pendant l'avenir
10:44si on ne s'occupe pas
10:46de ces clubs-là.
10:48Les champions,
10:49on va peut-être les oublier.
10:51Et il n'y en aura peut-être plus
10:52parce qu'on n'aura pas assez de moyens
10:53pour pouvoir amener les jeunes
10:56dans le vélo
10:56et à pouvoir continuer dans le vélo.
10:58Mais quelles seraient les solutions
11:00si directement à la FFC
11:02d'aider plus?
11:04S'ils peuvent.
11:05Non, c'est pour les FFC d'aider plus.
11:07Et ces questions,
11:07c'est la conjoncture actuelle.
11:10Nous, on est DNA.
11:11On essaie de trouver des partenaires.
11:16Mais tous les partenaires
11:17ont tout ce qui est à leur actuelle
11:19et investir sur des clubs
11:22qui veulent,
11:23c'est au niveau national et du.
11:24Alors nous, on en a un très bien.
11:26C'est l'Oquimont
11:27qui ont le même objectif que nous,
11:29c'est-à-dire d'être vus au niveau national.
11:31Alors nous, on ne fait que des courses
11:33régionales et nationales.
11:34pour arriver à leur amener
11:36un peu plus de visibilité.
11:38Mais on est dans une conjoncture.
11:39Ce n'est pas évident.
11:41Et on essaie de démarcher
11:42des sponsors.
11:43Donc, c'est ce qu'il faut
11:43pour essayer de trouver
11:44des partenaires.
11:46Et malheureusement,
11:47on va parfois les villes
11:47ou même les régions
11:49ou les départements
11:50nous aident.
11:51Mais pas assez.
11:52La conjoncture,
11:53fréquentement,
11:54tout est en train d'augmenter.
11:56Et malheureusement pour nous,
11:57on suit aussi les conséquences
11:59qu'il y a la valeur première le soir.
12:04Merci,
12:04merci,
12:06Eddy Seigneur
12:06pour cette petite interview.
12:09Quelles sont du coup
12:10peut-être des actualités ?
12:11Quelque chose ?
12:13Comment ?
12:14Des actualités,
12:14quelque chose peut-être ?
12:16Il y a notre club DNA.
12:19On s'occupe justement
12:21de continuer à performer
12:23pour l'avenir.
12:24On a une belle structure
12:25avec beaucoup de jeunes.
12:27Et on essaie avec un projet
12:28de 3-4 ans
12:29d'être plus haut niveau.
12:33Et à l'heure actuelle,
12:33on construit
12:34avec des jeunes qui poussent.
12:36Et il y en a quelques-uns.
12:38Et en fait, c'est toujours
12:39pour justement garder
12:40cette magie.
12:42Quelque chose de France,
12:43quelque chose de France.
12:44Quelque chose de France.
12:44Merci beaucoup.
12:48Merci à vous.
12:49En tout cas,
12:50c'est gentil.