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Pour la CGT, « c’est un conquis de la lutte ». Pour les patrons, c’est une journée de moins dans le chiffre d’affaires annuel. Surpris en 2024 par des contrôles pour avoir ouvert leur commerce le 1er mai, les boulangers ne savent pas sur quel pied danser cette année, à l’approche de la Journée internationale des travailleurs, un férié défendu bec et ongles par la gauche et les syndicats depuis plus de 80 ans.

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Transcription
00:00Le 1er mai est-il sacré ?
00:02L'année dernière, des boulangers ont été surpris d'être verbalisés
00:04car ils avaient ouvert leur commerce
00:06lors de cette Journée internationale des travailleurs.
00:09Car oui, en France, le jour est férié,
00:10mais il y a toujours eu une zone grise
00:12permettant au commerce d'ouvrir avec des employés volontaires.
00:15Alors forcément, cette année, certains craignent des contrôles.
00:20Bonjour !
00:21Moi, le 1er, je serais ouvert.
00:26Le 1er mai, en général, c'est une journée où on bosse bien.
00:28Avec les augmentations de charges,
00:32la suppression des aides sur l'électricité,
00:34le bouclier tarifaire.
00:36Donc, on a en fait une explosion de charges.
00:38Moi, je ne peux pas me permettre de fermer ce jour-là.
00:40Que dit le Code du travail ?
00:41Eh bien que le 1er mai est férié et chômé,
00:44mais qu'il y a une dérogation pour les établissements et services
00:46qui, en raison de la nature de leur activité,
00:49ne peuvent interrompre le travail.
00:50Les boulangers croyaient faire partie de ces fameux services essentiels,
00:53mais ce n'est finalement pas si clair.
00:58J'ai le pâtissier et le boulanger qui vont travailler la veille jusqu'à minuit
01:06pour préparer le maximum de choses.
01:09Et le 1er, moi, je vais commencer super tôt
01:11pour pouvoir faire les cuissons
01:13et puis assurer la vente de la journée
01:16et les cuissons tout au long de la journée.
01:17Vous craignez d'avoir un contrôle ou quoi ?
01:19Oui, oui, vu tout le bruit médiatique que ça fait à la télé et tout ça,
01:24je comprends que l'État a besoin d'argent aussi,
01:26mais bon, malheureusement, à chaque fois, on tape sur les plus faibles.
01:30Des très petites entreprises,
01:31peut-être que nous, on est moins de 10 salariés.
01:33Depuis ces contrôles, des parlementaires veulent clarifier les règles
01:35et permettre aux boulangers, mais aussi à d'autres commerces,
01:38comme les fleuristes, d'ouvrir le 1er mai.
01:40Une proposition de loi a été déposée par des sénateurs centristes.
01:43Elle est soutenue par le gouvernement.
01:45Elle permettrait de justifier une ouverture
01:46en vertu de contraintes de production ou d'un besoin du public.
01:57Les stations-service, dans les hôpitaux, etc.
02:00Il y a plein de gens qui travaillent.
02:02Donc, pour vous, il n'est pas question de sanctuariser
02:04un jour dans l'année pour les travailleurs ?
02:06C'est simplement qu'il y a une ambiguïté
02:08concernant certains commerces,
02:10en l'occurrence les boulangers,
02:12et accessoirement les fleuristes.
02:13Ils veulent ouvrir le 1er mai,
02:16qu'on leur foute la paix.
02:17Le 1er mai, les patrons peuvent travailler s'ils le souhaitent.
02:20Mais pour les travailleurs et les travailleuses,
02:22c'est ferier, c'est chômer.
02:23C'est un conquis de la lutte.
02:26Ça fait quasiment 80 ans que ça dure
02:28et ça ne pose pas de difficultés particulières.
02:30On sait survivre un jour
02:31sans avoir sa baguette de pain le cas échéant.
02:34On a besoin de pouvoir passer du temps
02:36avec ses proches,
02:37de pouvoir faire société ensemble.
02:39Et ça, c'est le rôle des dimanches
02:41et des jours fériés.
02:42Bonjour monsieur,
02:43désolé de vous déranger,
02:44je suis journaliste.
02:44Je suis un sujet sur l'ouverture des boulangeries
02:46le 1er mai.
02:47Je peux vous demander votre avis,
02:48tout simplement.
02:49À mon avis, vous savez,
02:50les boulangeries, évidemment,
02:52c'est quelque chose d'indispensable
02:53que n'importe quel jour de l'année.
02:56Maintenant, évidemment,
02:57on comprend que le 1er mai,
02:58c'est la fête du travail.
02:59Donc, pourquoi les boulangeries
03:01s'est exempté de cette fête ?
03:03Vous pourriez vous en passer
03:04votre pain une journée ?
03:05Oui, moi, je pourrais m'en passer.
03:06Vous l'achetez la veille
03:07ou achetez du pain de l'en conservation.
03:09Et puis voilà.
03:10C'est sacré.
03:11Vraiment, personne ne travaille le 1er mai.
03:14C'est interdit.
03:14C'est la fête du travail.
03:16Et puis, il faut penser
03:16les boulangers, ils se lèvent tôt.
03:18Ce n'est pas facile.
03:20On peut leur laisser
03:21une journée de plus dans l'année.
03:22Il ne faut pas non plus penser qu'à soi.
03:24Si tout le monde est d'accord
03:25et que tout le monde est payé plus
03:27pour travailler ce jour-là,
03:28je suis complètement d'accord.
03:29C'est un service essentiel pour vous,
03:30une boulangerie ?
03:31Ah oui, c'est un service essentiel.
03:34Les magasins de vêtements,
03:35les disquaires.
03:37Une boulangerie, c'est vraiment...
03:40C'est presque comme l'hôpital.
03:41Il faut pouvoir accéder tous les jours.
03:43La boulangerie, c'est un service essentiel.
03:45Je pense que oui.
03:47Si on l'a été pendant le Covid,
03:48pendant le confinement et tout ça,
03:50je pense bien sûr
03:51que les gens vont rester chez eux.
03:52Ils ont besoin de se faire plaisir,
03:55de se retrouver autour d'une tarte
03:56ou un petit truc à partager en famille.
03:59Les salariés ont besoin de travailler aussi.
04:01Sachant que les salariés
04:02sont payés double ces journées.
04:04Et puis, c'est un choix.
04:05Ceux qui veulent se reposer, se reposent.
04:06Mais il faut laisser ceux
04:07qui veulent travailler
04:08leur laisser le choix de travailler.
04:15Sous-titrage Société Radio-Canada
04:16Sous-titrage Société Radio-Canada
04:17Sous-titrage Société Radio-Canada
04:28Sous-titrage Société Radio-Canada
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