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00:00Bonjour, nous sommes le vendredi 2 mai, l'endemain de la fête du travail.
00:04Et l'invité politique qui nous a rejoint à notre studio est justement le ministre du Travail.
00:08Pour prendre son titre précis, vice-premier ministre et maire, ministre de l'Emploi, de l'Économie et de l'Agriculture.
00:14David Clarinval, bonjour.
00:15Bonjour.
00:16Alors, en tant que ministre de l'Emploi, vous portez une réforme qui est vraiment importante dans ce gouvernement,
00:22la réforme du marché du travail, avec une mesure qui n'est pas passée inaperçue,
00:26qui est la mesure de la limitation des allocations de chômage dans le temps.
00:29Je ne vous cache pas qu'on a reçu énormément de questions de lecteurs et de lectrices,
00:33surtout sur cet aspect-là de votre travail.
00:37Et je vous remercie d'être venu ce matin pour y répondre, pour répondre directement à nos lecteurs.
00:42Alors, première question très générale, pourquoi cette réforme est-elle tellement importante et urgente au gouvernement ?
00:48Les critiques disent « c'est pour faire des économies ». Je suppose quand même que ça va être là de ça.
00:52Mais en fait, il faut d'abord avoir à l'esprit que cette réforme n'est qu'une pièce d'un puzzle qui est beaucoup plus large.
01:01Le puzzle que l'on veut mettre en place avec le gouvernement consiste vraiment à remettre le travail au cœur de notre action.
01:10On veut récompenser les gens qui travaillent.
01:13Et ça passe évidemment par une réforme du chômage, mais ça passe par beaucoup d'autres mesures qui consistent d'une part à faire une réforme fiscale,
01:21où on va récompenser financièrement les gens qui travaillent en leur diminuant leurs impôts.
01:27Ça passe aussi par des mesures de compétitivité, où on va diminuer le coût du travail pour les entreprises,
01:32pour qu'elles puissent plus facilement créer des jobs et les offrir aux travailleurs.
01:38Ça passe par une réforme complète de toutes les lois sur le travail.
01:44Parce qu'aujourd'hui, on a un système très rigide, très compliqué, très statique.
01:48On veut vraiment dépoussiérer la législation sur le travail.
01:52Ça passe évidemment par des mesures au niveau de l'accompagnement social,
01:56parce qu'on veut aussi aider à plus rapidement remettre les gens au travail,
02:00ceux qui sont malades de longue durée, ceux qui sont éloignés du chômage,
02:05ceux qui sont dans les CPS.
02:08On veut aussi être à leur côté, plus rapidement, avec les outils qui sont les nôtres,
02:12pour que tout le monde puisse reprendre le travail.
02:15Et pourquoi est-ce qu'on veut faire ça ?
02:17Pas parce que, évidemment, il y a un point de vue budgétaire, vous avez raison de le souligner,
02:21mais c'est aussi parce que la valeur du travail, c'est fondamental.
02:25Le travail dans notre société, ça n'est pas qu'une question financière,
02:29c'est aussi une question sociale, c'est aussi une question même de type plutôt philosophique.
02:36On est inclus dans la société quand on a du travail, on a des relations avec ses collègues,
02:41on a une plus grande fierté de soi quand on peut contribuer à la mise en œuvre de notre société.
02:47Donc c'est vraiment une question plus vaste et qui nécessite vraiment d'avoir une réponse plus globale.
02:54Et évidemment, une des pièces du puzzle, c'est la réforme du chômage.
02:57– Donc je vous l'ai dit, on a eu, évidemment, cette réforme est beaucoup plus large, ça je le comprends bien,
03:02mais on a demandé aux gens, on voit une nouvelle question, quelle qu'elle soit sur le travail,
03:06ça s'est vraiment limité sur cet aspect qui est peut-être, peut-on dire, le plus spectaculaire des aspects des réformes que vous portez.
03:15Donc cette limitation, cette question de chômage, à deux ans, dit-on généralement, mais c'est un peu plus complexe que ça.
03:23Ça pourrait être moins aussi, ça pourrait être qu'un an.
03:24Pouvez-vous un peu nous rappeler un peu comment ça va se passer ?
03:29– Oui, vous avez raison de souligner que c'est une réforme, allez, on va la qualifier d'historique,
03:33parce que vous devez savoir qu'en fait, ça fait 104 ans qu'il n'y a plus de ministre libéral au fédéral
03:42en charge de la compétence de l'emploi ou du travail.
03:45104 ans, c'est un siècle, c'est plus d'un siècle.
03:48Et cela veut vraiment dire qu'il y a des réformes à faire,
03:54et avec Jean-Julie Boucher, on a voulu s'inscrire, on a choisi ce portefeuille
03:59parce qu'on veut vraiment y apporter une rupture par rapport à ce qui a été fait par le passé.
04:04On n'est plus dans une politique d'assistanat, on est dans une politique d'activation,
04:09et on veut incarner cela.
04:11On ne veut plus que le chômage, ce soit un plan de carrière,
04:14parce qu'aujourd'hui, on a des gens qui sont au chômage de manière illimitée
04:19et qui, culturellement, n'envisagent même pas de travailler,
04:23parce que pour eux, c'est un état de fait.
04:25Ça, c'est unique au monde, le chômage illimité dans le temps, c'est unique au monde,
04:30on ne veut plus ça.
04:31On a donc décidé de s'investir massivement dans ce portefeuille de l'emploi
04:36pour y apporter les réformes nécessaires.
04:38Alors en effet, la limitation rapportée sur deux ans,
04:42on aurait pu, comme dans d'autres pays, être plus court.
04:45En France, c'est un an et demi.
04:48En Allemagne, aux Pays-Bas, c'est plus court que deux ans,
04:51mais on a quand même voulu mettre deux ans,
04:53parce qu'on estime que la réforme que l'on mène
04:56nécessite d'avoir une réponse qui puisse être suffisamment large.
05:02On veut quand même que les personnes qui sont victimes d'un licenciement collectif
05:08ou qui sont victimes d'une perte d'emploi non souhaitée
05:11aient le temps de pouvoir se retourner.
05:14C'est une assurance, le chômage.
05:17Et donc, les personnes doivent avoir quand même le temps de pouvoir se retourner.
05:21Pourquoi pas orienter leur formation vers un métier en pénurie.
05:25Et deux ans, on estime que c'est un délai suffisant
05:29pour pouvoir faire ce retour.
05:30Maintenant, tout le monde n'a pas d'office deux ans.
05:33En fait, s'ils ont déjà travaillé trois ans par le passé,
05:37ils ont droit à un an de chômage.
05:40Et il faut avoir travaillé cinq ans pour pouvoir aller jusqu'à deux ans de chômage.
05:45Donc, en fait, la durée de votre chômage est proportionnelle
05:50à la carrière que vous avez travaillée pendant les années avant d'être au chômage.
05:57Donc, c'est un an de base qui peut aller jusqu'à deux ans
06:01si vous avez travaillé suffisamment par le passé.
06:03– D'accord. Alors, vous nous avez donné ces chiffres il y a quelques semaines.
06:07Savoir qu'il y a actuellement en Belgique plus de 100 000 personnes
06:11qui se retrouvent depuis deux ans au chômage.
06:13Donc, plus de 100 000 personnes qui peuvent, dès janvier 2026, perdre leur chômage.
06:19Pourquoi ne pas avoir fait la réforme plus en douceur du style « on va d'abord exclure » ?
06:23Et si je donne un chiffre comme ça, les gens qui sont depuis 15 ans au chômage,
06:26puis 10 ans, puis 5 ans, pourquoi mettre directement 100 000 personnes
06:31potentiellement hors du système d'un seul coup ?
06:35– En fait, c'est un système qui va…
06:38On va donner une période de transition de six mois à tout le monde.
06:41Tout le monde va être informé début juillet.
06:43Mais attention, vous êtes concerné par cette réforme
06:47parce que vous êtes déjà depuis plus de deux ans au chômage.
06:51Et donc, attention, vous allez sachez que 1er janvier de l'année prochaine,
06:56potentiellement, vous risquez de perdre vos allocations.
06:59Donc, ces personnes qui sont déjà depuis 30 ans au chômage ou 20 ans ou même 10 ans,
07:05on leur donne encore six mois pour pouvoir se retourner et pouvoir se réactiver.
07:11Et en tout cas, on leur dit maintenant, il reste six mois.
07:15Et puis ensuite, on met en œuvre cette mesure sur deux ans en réalité
07:19parce que pour que la totalité des personnes qui sont aujourd'hui,
07:23les 320 000 personnes qui sont aujourd'hui au chômage
07:27puissent être, voire leur dossier traité par les institutions,
07:32eh bien, il faudra au moins deux ans en réalité
07:35parce que certains sont au chômage peut-être depuis un mois ou deux.
07:39Et donc, ils auront la possibilité de faire leurs deux années
07:43dans le courant de l'année qui vient.
07:45Donc, il y a une transition qui va prendre deux ans en réalité.
07:49Mais elle s'appliquera dès le 1er janvier
07:50pour tous ceux qui ont déjà largement dépassé les deux années.
07:55Je rappelle que les personnes qui ont plus de 55 ans
07:58et qui auront travaillé 30 ans, eh bien, ne sont pas concernées par cette mesure.
08:03Donc, ils pourront, évidemment, on souhaite qu'ils travaillent,
08:07mais s'ils ne trouvent pas de travail, eux, vu qu'ils ont 55 ans,
08:11plus que 55 ans et 30 ans d'ancienneté, 30 ans de carrière, pardon,
08:16ils pourront rester au chômage de manière illimitée.
08:18Idem pour les artistes qui ont un statut spécifique,
08:22pourront eux aussi rester dans leur statut spécifique,
08:25qui est un statut qui est de trois années, renouvelable,
08:28moyennant une démarche administrative et moyennant le fait de prouver
08:33qu'ils ont réellement été actifs pendant leur période artiste.
08:36Et donc, aussi, celles et ceux qui font des formations
08:40pour pouvoir s'orienter vers des métiers en pénurie,
08:44maintenant, ils auront, et ceux qui voulaient le commencer,
08:47même au 1er septembre de cette année,
08:49toutes les formations qui auront débuté avant le 1er janvier 26
08:53pourront être menées jusqu'à leur terme.
08:56Donc, même si ça prend plus que deux ans de chômage
08:58pour pouvoir faire cette formation,
09:00on leur laisse le temps de se réorienter vers ces métiers.
09:05On va même mettre un système spécifique
09:07pour ceux qui veulent s'orienter vers des formations
09:10dans les métiers du soin,
09:12pour les infirmières, pour les aides-soignants,
09:15tous ces métiers en lien avec le soin à la personne,
09:22eh bien, les formations pourront,
09:24même au-delà du 1er janvier 26,
09:26être menées à leur terme moyennant une durée de chômage
09:30qui sera supplémentaire, supérieure à deux ans.
09:33Donc, il y a des exceptions,
09:35mais c'est vrai que dans ces exceptions,
09:38vient de diminuer le nombre de personnes des 320 000 dont on a parlé.
09:41– Ok. Donc, on va revenir sur les 55+,
09:44parce que là, je vous cache pas aussi qu'on a eu énormément de questions
09:46sur cette période aussi,
09:48cette exemption après 30 années de travail.
09:49J'ai juste encore une question.
09:51Vous parlez d'une période de transition qui peut être deux ans,
09:53plus de deux ans.
09:54Les syndicats demandaient justement une période de transition
09:57de deux ans à partir de 1er janvier 2026
09:59et d'améliorer l'accompagnement vers l'emploi.
10:03Vous parlez exactement le même langage
10:04ou pas vraiment la transition de demande des syndicats ?
10:07Ce n'est pas la transition dont vous venez me parler ?
10:08– Non, non, non.
10:09Les syndicats, eux, ils veulent redonner deux ans à tout le monde.
10:11– D'accord.
10:12– En ce compris, la personne qui aujourd'hui est déjà au chômage
10:14depuis 25 ans, on lui dit « tu as 6 mois plus 2 ans ».
10:18Donc, on leur donne 2 ans et 6 mois.
10:21C'est ça la souhait des syndicats, en tout cas de la FGTB.
10:24Nous, nous ne partageons pas ce point de vue.
10:27Nous leur disons « on leur donne 6 mois ».
10:28Ils ont déjà plus que 2 ans de chômage dans leur carrière.
10:32On ne va pas encore leur donner 2 ans.
10:34Ils ont 6 mois.
10:35Ils savent que la réforme va être votée.
10:39Elle va être mise en œuvre.
10:40On les informe dès le mois de juillet.
10:44Et donc, ils ont 6 mois de transition.
10:46Et pas 2 ans et 6 mois, comme le demande les syndicats.
10:47– D'accord.
10:48Les syndicats ont annoncé des actions en justice.
10:51Est-ce que c'est des choses que vous craignez ?
10:53On se souvient que lorsque le gouvernement d'Irupo
10:55avait pris des décisions limitant les allocations d'insertion,
10:59des gens étaient allés en justice,
11:00c'était par les syndicats.
11:01Certains avaient reçu des arrêts de justice en leur faveur.
11:06Est-ce que là, c'est quelque chose qui peut mettre des clins de sable
11:08dans la mécanique que vous avez imaginée, David Clareval ?
11:11– Non, je ne vous cache pas que nous avions anticipé.
11:16Nous savions très bien, vu l'expérience du passé,
11:20nous savions très bien que la FGTB allait entamer des procédures en justice.
11:27Moi, je regrette vraiment cette attitude, d'une part,
11:29parce que le texte n'est même pas encore voté.
11:30Donc, il est encore en discussion.
11:32Moi, j'attends d'ailleurs l'avis des partenaires sociaux sur ce texte,
11:35constructif évidemment.
11:36J'attends leurs remarques.
11:38J'entends que la FGTB préfère orienter ses travailleurs vers le tribunal
11:43plutôt que vers le travail.
11:44Moi, j'aurais préféré que la FGTB dise à ses affiliés,
11:48à ses chômeurs de longue durée, les amis,
11:50maintenant, il reste six mois pour commencer à trouver du travail.
11:55Il y a 175 000 emplois disponibles aujourd'hui,
11:59et pas nécessairement des emplois qui nécessitent une grande qualification.
12:02On a dans les agences de titres services, dans le transport, dans la construction,
12:08dans toute une série de secteurs qui, dans l'horeca,
12:13toute une série de secteurs qui ne nécessitent pas de longue formation aujourd'hui.
12:17Ils attendent ses demandeurs d'emploi à bras ouverts,
12:21et la FGTB leur dit non, non, n'allez pas travailler,
12:23allez plutôt au tribunal.
12:24Je trouve que ce n'est pas sérieux,
12:27mais bon, c'était prévisible dans le chef de la FGTB.
12:32Effectivement, plus de 300 000 demandeurs d'emploi inoccupés,
12:35176 000 emplois qui ne meurent vacants.
12:38Parfois, on parle d'inadéquation entre l'offre et la demande.
12:42Vous vous dites que ce n'est pas toujours le cas ?
12:43C'est quoi ? C'est les gens qui n'ont pas le courage à aller faire ça,
12:46qui sont peut-être un peu paresseux par rapport à ça ?
12:48Il y a les deux.
12:50Les deux phénomènes existent.
12:51Il y a aujourd'hui des emplois qui sont disponibles,
12:53qui ne nécessitent pas de formation,
12:54et il y a même trois raisons,
12:58et qui ne trouvent personne.
12:59Parce qu'en effet, parfois,
13:02le différentiel financier n'est pas suffisant.
13:06Et donc, dans certains cas,
13:09l'accumulation des allocations,
13:13plus les aides indirectes qui sont octroyées,
13:16ne rendent pas suffisamment grand l'écart
13:19entre le travail et le chômage.
13:21C'est ce qu'on appelle les pièges à l'emploi.
13:22On va travailler là-dessus, au travers d'une réforme fiscale,
13:25au travers d'une augmentation du salaire minimum,
13:30et au travers de toute une série de mesures
13:31pour augmenter le gap entre l'emploi et l'inactivité.
13:35Donc, ça, c'est un point qu'il ne faut pas négliger.
13:39Il y a toute une série d'emplois qui nécessitent des formations,
13:44et il y a des demandeurs d'emploi qui n'ont pas de formation.
13:47Et donc, évidemment, on ne peut pas demander à une personne
13:50qui n'a pas son CSS d'immédiatement devenir aide-comptable.
13:56Donc, il y a des formations qui doivent parfois être offertes
14:00par les services régionaux en charge de cette matière,
14:05et on doit les orienter.
14:06Et je pense que Pierre-Yves Géolet, en Wallonie,
14:11et j'espère à Bruxelles aussi,
14:15vont augmenter cet accompagnement,
14:18réformer les aides à la formation
14:21pour qu'il y ait une meilleure adéquation
14:23entre ces formations et les besoins des entreprises
14:28et les souhaits des chercheurs.
14:31Et puis, il faut oser le dire,
14:34il y a malheureusement une part des chômeurs
14:37qui ne souhaitent pas travailler.
14:39On sait qu'il y a parfois des phénomènes culturels aussi.
14:43Certaines familles n'ont jamais vu leurs parents travailler
14:46et donc ne comprennent même pas.
14:49Et ça, c'est un message que l'on veut vraiment donner clairement.
14:54Ça, c'est terminé.
14:55On ne veut plus que le chômage soit un matelas
14:58dans lequel on reste couché toute sa carrière.
15:03On doit aussi donner ce message-là.
15:06La Belgique a vécu avec un système unique au monde
15:09de chômage illimité dans le temps.
15:10C'est terminé.
15:11Pour des raisons financières,
15:13l'État belge n'est plus en mesure de pouvoir octroyer
15:15toutes ces aides sociales
15:17qui parfois étaient malheureusement contre-productives
15:21par rapport à la nécessité de travailler.
15:24Vous savez, M. Suisson,
15:26une personne qui travaille,
15:28un chômeur qui travaille,
15:30c'est non seulement des allocations en moins
15:32que la société doit payer.
15:35Et la société, c'est vous,
15:37c'est les travailleurs qui payent.
15:38On croit que l'argent ne tombe pas du ciel.
15:41La sécurité sociale,
15:42c'est les gens qui travaillent,
15:43qui cotisent
15:44et qui, finalement,
15:46permettent à ceux qui ne travaillent pas
15:47de recevoir cette allocation.
15:48Donc, il faut,
15:53si la personne travaille,
15:54c'est des allocations en moins de versées par l'État,
15:57mais ce sont des cotisations payées par le travailleur.
16:00Et donc, on estime à plus de 28 000 euros par an
16:04le gain pour la société
16:06d'une personne qui travaille,
16:08un chômeur qui travaille.
16:09Donc, c'est pas seulement une question psychologique et sociale,
16:14c'est aussi une question budgétaire.
16:16Est-ce que, vous disiez,
16:17il y a une partie des gens qui ne veulent pas travailler,
16:19est-ce qu'au gouvernement,
16:20vous avez des études
16:21qui évoquent approximativement
16:23le pourcentage parmi les chômeurs
16:24de ces chômeurs un peu plus à problème,
16:27dirons-nous ?
16:27En fait, on a estimé
16:30qu'il y avait plus ou moins trois tiers
16:31dans le public actuel des chômeurs de longue durée.
16:35Il y a un tiers qui va probablement
16:37très rapidement trouver du travail
16:39parce qu'ils sont prêts à le faire,
16:41parce qu'ils ont des disponibilités.
16:44Il manque juste un petit coup de pouce
16:45pour qu'ils s'activent.
16:48Ils vont le faire.
16:49Il y a un tiers, comme vous dites,
16:50qui est très éloigné du marché du travail
16:53pour les raisons culturelles dont j'ai parlé
16:55ou parfois pour des raisons plus d'ordre psychologique.
16:59Et ce public-là représente aussi un tiers.
17:01Et ce public-là devra être aidé,
17:03évidemment, par les CPS
17:05parce qu'il risque d'être exclu du chômage.
17:10Et donc, il faudra aussi veiller
17:12à ce que ce public très éloigné
17:13soit pris en charge par les CPS
17:15et ne soit pas abandonné au bord de la route.
17:17Et puis, il y a un tiers, le troisième tiers,
17:20qui sont en fait toute une série de personnes
17:22qui pourraient travailler,
17:23mais qui ne le font pas
17:25parce que, finalement,
17:26leur situation patrimoniale,
17:28ils ont des appartements
17:29ou ils vivent dans une forme de cohabitation
17:33avec d'autres personnes
17:34qui ont des revenus suffisants.
17:37Ce tiers-là bénéficie aujourd'hui
17:38d'allocations de chômage,
17:40mais, théoriquement,
17:41budgétairement parlant,
17:44leur situation leur permet d'en bénéficier.
17:47Et donc, on sait que ce tiers-là
17:50va devoir aussi changer son fusil d'épaule.
17:54et ce sont les CPS qui vont bien identifier
17:58au travers des enquêtes sociales,
18:00au travers de visites domiciliaires,
18:03constater que leur situation patrimoniale
18:07leur permet de travailler, tout simplement.
18:10Et là aussi, il y a du travail pour ce tiers-là.
18:13Donc, le dernier tiers dont j'ai parlé,
18:15celui qui est le plus éloigné,
18:16c'est clair qu'il faudra aussi
18:17une réponse spécifique pour eux.
18:18– Alors, je vous l'ai dit,
18:20on a eu beaucoup de questions de chômeurs,
18:22enfin, chômeurs de lecteurs,
18:23ils ne sont peut-être pas forcément tous chômeurs,
18:25on est bien d'accord,
18:26de personnes plus âgées
18:28qui peuvent comprendre
18:30que l'on durcisse le ton
18:31avec un jeune au chômage,
18:33mais qui se demandent pourquoi
18:34on exclurait un chômeur de plus de 60 ans
18:37alors que personne ne va l'embaucher.
18:39Ça me permet aussi de vous demander
18:40de bien me repréciser
18:41quelle est l'exemption
18:43pour les personnes de plus de 55 ans,
18:45c'est quoi ces 30 années,
18:47ces 30 années de travail,
18:48mais quoi, à plein temps, à mi-temps,
18:49de bien me repréciser ça.
18:51Et que répondez-vous à ces personnes,
18:54à ces lecteurs, à ces lectrices
18:55qui trouvent que les gens de plus de 60 ans,
18:58il faudrait les laisser tranquilles ?
18:59– Moi, je ne peux pas laisser planer l'idée
19:04qu'après 60 ans, on ne peut plus travailler.
19:06Moi, je n'admets pas ça.
19:08C'est vrai que la situation physique
19:12est différente quand on a déjà cet âge-là,
19:16mais moi, je trouve qu'on a une vision
19:19des personnes de plus de 60 ans
19:21qui est vraiment très négative.
19:23Au contraire, moi, je pense que les personnes
19:26qui ont cette expérience, qui ont cet âge,
19:29peuvent travailler sans problème.
19:30Au contraire, elles ont beaucoup apporté
19:32à la société dans laquelle
19:33elle pourrait s'activer.
19:36On parle de silver economy.
19:39C'est vraiment le regard que l'on porte
19:41sur les personnes qui ont plus de 60 ans
19:44et qui sont, en fin de compte,
19:47source de pas mal d'enjeux économiques.
19:51Et on doit vraiment avoir un regard
19:53beaucoup plus positif
19:54sur les personnes de plus de 60 ans
19:57qui peuvent travailler.
19:59Et moi, j'encourage à ce que l'on engage
20:02les personnes de plus de 60 ans
20:03parce qu'elles apportent cette expérience.
20:05Elles apportent aussi leur savoir-faire.
20:08Elles apportent aussi parfois un peu plus
20:10de maturité dans la manière
20:16dont elles travaillent.
20:18Et elles peuvent être un excellent complément
20:20pour toute une équipe
20:23où il y aurait des jeunes qui sont présents.
20:25Donc, arrêtons de dire
20:27qu'il n'y a pas d'emploi
20:28pour les personnes de plus de 60 ans.
20:30Il y en a.
20:31Et moi, je connais plein de gens
20:32qui ont plus de 60 ans
20:33qui veulent travailler
20:34et qui peuvent travailler.
20:35Maintenant, c'est vrai
20:35qu'objectivement parlant,
20:39il y a quand même
20:39une différence in fine.
20:42Il y a parfois un frein
20:43dans le chef de certains employeurs.
20:45Et c'est pour ça qu'on a permis
20:46aux personnes de plus de 55 ans
20:49qui ont 30 ans de carrière
20:51de pouvoir rester au chômage
20:53de manière illimitée
20:54si elles ne trouvent pas de solution.
20:56Oui, parce qu'effectivement,
20:58on le dit,
20:58c'est quand même plus compliqué
21:00pour quelqu'un de plus de 55 ans
21:01de se faire embaucher quelque part.
21:02Alors, est-ce que c'est
21:03de sa responsabilité à lui ?
21:05Est-ce que c'est les employeurs
21:06qui trouvent que c'est pas un trop gros risque
21:09de prendre ces gens-là au travail ?
21:12Est-ce que la réalité est entre les deux ?
21:14Ça, c'est quand même assez compliqué.
21:17Vous parlez de 30 ans de carrière.
21:1830 années de carrière, c'est quoi ?
21:20C'est 30 années de carrière à plein temps,
21:22à mi-temps ?
21:23Parce qu'on a parlé à un moment donné
21:24de 30 années, de 156 jours au minimum.
21:26C'est un mi-temps, ça.
21:27Voilà, c'est un calcul qui est fait en jours.
21:30Et donc, en fait,
21:31on va calculer la carrière complète
21:35de la personne en nombre de jours.
21:38Si elle a été à temps plein
21:39à certaines périodes,
21:40à mi-temps, à d'autres,
21:41on regarde le nombre de jours.
21:43Et j'ajoute qu'il y a aussi
21:44des périodes assimilées.
21:47Par exemple, une maman qui a pris
21:52un congé d'allaitement
21:53ou un congé de maternité,
21:56eh bien, ces jours-là seront considérés
21:57comme des journées de travail.
21:59Donc, parce qu'évidemment,
22:02quand on a des enfants,
22:06on ne peut pas travailler, tout simplement.
22:09Et donc, c'est logique que l'on considère
22:10que ces périodes-là soient assimilées
22:12à du travail.
22:12Donc, il faut faire un calcul individuel
22:15sur le nombre de jours
22:15avec des périodes
22:17mi-temps, temps plein,
22:18des périodes assimilées.
22:20Et au terme de ce calcul-là,
22:21on voit si vous avez
22:22l'équivalent de 30 années
22:25de carrière complète.
22:27Mais ça, effectivement,
22:28ça, c'est important.
22:29Puisqu'on a eu beaucoup de questions
22:30de gens qui disent,
22:30moi, je n'aurais jamais...
22:31Des gens qui sont depuis quelques mois
22:34au chômage,
22:34des gens qui craignent
22:35de perdre leur emploi,
22:36qui disent,
22:37mais moi, je ne vais jamais avoir...
22:38Je ne vais jamais avoir droit
22:40à pouvoir rester au chômage
22:41puisque je n'ai pas 30 années de travail,
22:44mais j'ai 25, 28 ans
22:46à temps plein.
22:47Donc là, vous pouvez les rassurer.
22:48C'est en nombre de jours
22:49qu'on calculera.
22:49C'est en nombre de jours.
22:50Et ces gens pourront donc,
22:51même si ce n'ont pas 30 ans,
22:52quand même avoir...
22:53C'est en nombre de jours.
22:54Et il faut aussi tenir compte
22:56des périodes assimilées.
22:57Donc, par exemple,
22:58si cette dame
23:00a 28 ans de carrière
23:03et qu'elle a eu
23:04plusieurs enfants,
23:05et donc, il suffira,
23:07entre guillemets,
23:07de calculer le nombre de jours
23:09de congés de maternité,
23:11d'allaitement
23:11qu'elle a eu.
23:13Et ça s'ajoutera
23:14à sa carrière de 28 ans
23:16et de telle sorte
23:17à ce qu'elle puisse
23:17aller jusqu'à 30...
23:19Enfin, aller jusqu'à 30,
23:20ça dépend de sa situation,
23:21mais c'est pris en considération
23:22et ça peut accroître
23:24la durée de la carrière.
23:25– Vous parliez
23:25des périodes assimilées.
23:26Vous avez donné un exemple.
23:28Je ne sais pas,
23:29les périodes de maladie,
23:29par exemple,
23:30maladie longue ou courte.
23:31Est-ce qu'il y a...
23:32– Alors, la maladie,
23:34dans ce cas-là,
23:36elle n'est pas prise,
23:37elle n'est pas assimilée
23:38à l'heure actuelle.
23:40Par contre,
23:40elle entrera en ligne de compte
23:42dans le calcul de la carrière.
23:44Donc, ça veut dire
23:44que quand vous êtes malade,
23:46vous n'êtes pas assimilé
23:47à du travail.
23:48Mais par contre,
23:49pour le calcul du chômage,
23:51de vos deux années de chômage,
23:52on en tient compte
23:53dans la fraction
23:55qui permet de faire ce calcul.
23:57– Ah d'accord.
23:57Mais donc, effectivement,
23:58dans les 30 années,
23:59à 156 jours,
24:01là, on ne tient pas compte
24:01de ces périodes assimilées-là.
24:03– Les maladies, non.
24:03Ça n'est pas considéré
24:05comme étant
24:06une période assimilée
24:07au travail.
24:08– Ok.
24:09– À l'heure où je vous parle,
24:10donc les textes
24:11ne sont pas encore définis.
24:12– Et ça, ça peut encore changer ?
24:14– Oui, tout ça peut encore changer
24:15puisqu'on est dans des discussions
24:17aujourd'hui
24:18au sein du gouvernement.
24:20On a seulement fait
24:20la première lecture.
24:22Les partenaires sociaux
24:23doivent donner leur avis,
24:23le Conseil d'État.
24:24Donc, à l'heure où je vous parle,
24:26la liste des périodes assimilées
24:28n'est pas encore
24:30est en négociation.
24:31Donc, je vous donne
24:33les grandes lignes,
24:34mais tout ça peut encore
24:35être affiné.
24:36– D'accord.
24:37Donc, voilà.
24:38Je vous ai dit
24:39beaucoup de questions
24:39concernant ces années de travail
24:42mis en plein des choses
24:44de ce genre-là.
24:46Donc, par exemple,
24:46une travailleuse de Cora
24:47qui nous avait dit
24:48« Moi, j'ai plus de 35 années
24:50de carrière,
24:50ma 4-5ème. »
24:51Elle avait peur
24:52de se trouver peut-être.
24:53Bon, Cora, on sait,
24:53Cora a annoncé
24:54la fermeture,
24:55donc les gens risquent
24:55de se trouver au chômage.
24:56Elle avait dit
24:57« J'ai risqué de me trouver
24:58à centaines ans,
24:58à centaines ans,
24:59à centaines ans,
24:59à centaines ressources. »
25:00On peut la rassurer.
25:01Plus de 35 ans de carrière
25:02à 4-5ème,
25:03elle ne devrait pas avoir
25:03de soucis de ce côté-là.
25:04– Oui, si elle a
25:0535 ans de carrière
25:06à 4-5ème
25:07et qu'elle a 62 ans,
25:09a priori,
25:10il faudrait faire le calcul,
25:12mais je pense
25:12qu'elle doit être
25:13plus ou moins tranquille.
25:16Maintenant, en plus,
25:18personne n'est laissé
25:19au bord du chemin.
25:20Donc, si jamais,
25:21si d'aventure,
25:22le calcul s'avérait négatif
25:24parce que je ne connais pas
25:25la carrière de cette dame,
25:26donc je ne peux pas
25:27me prononcer,
25:29mais si elle n'avait pas
25:30les 30 ans de carrière
25:31en question,
25:33rappelons qu'elle a droit
25:35au RIS,
25:37au Revenu d'insertion
25:38socio-professionnelle.
25:40Donc, le CPS,
25:41lui, octroiera
25:42de toute façon,
25:43moyennant une enquête sociale,
25:45puisque peut-être
25:46que cette dame
25:46a de nombreux appartements
25:48à la Côte-Belge,
25:49je ne sais pas.
25:49C'est les propriétés
25:50de sa maison, par exemple.
25:52De sa maison,
25:53ça, ça se discute,
25:54mais si elle a
25:55trois appartements
25:56à la Côte-Belge,
25:56par exemple,
25:57là, elle n'aura pas
25:57le droit au RIS.
25:58D'accord.
25:59Mais, soyons de bon compte,
26:01a priori,
26:04c'est rare
26:04qu'une personne
26:06dans ces situations
26:07ait trois appartements
26:08à la Côte-Belge,
26:09donc, en effet,
26:10il y a forte chance
26:12qu'elle pourra bénéficier
26:13d'un accompagnement
26:14du RIS.
26:15Alors, aussi,
26:16toujours dans le même
26:17ordre d'idée,
26:18on a des gens
26:19qui disent,
26:19tiens, voilà,
26:20moi, je vais peut-être
26:20perdre mon incursion
26:22de chômage
26:22en janvier,
26:24en février 2026.
26:26J'entends que les CPS
26:27ne vont pas avoir
26:27la capacité,
26:28en tout cas certains
26:29CPS,
26:30de gérer tous les dossiers
26:31qui arriveront,
26:32ce que les CPS
26:33confirment par ailleurs.
26:35Est-ce qu'il y a
26:35ce risque que certains
26:36pourraient se retrouver
26:37sans aucun revenu
26:37entre, je ne sais pas,
26:38janvier 2026
26:39et mai, juin, juillet ?
26:41C'est quelque chose
26:42qui est possible, ça,
26:43ou semble tout à fait
26:44impensable ?
26:44Non, absolument pas.
26:46Au contraire,
26:46le gouvernement prévoit
26:48de renforcer les moyens
26:50qui seront mis à disposition
26:51des CPS.
26:53C'est ma collègue
26:53Anne-Hélène Van Bossoyde
26:54qui a la tutelle
26:55sur les CPS
26:56et qui est donc
26:56la ministre en charge
26:57de ces matières.
26:58Donc, ce n'est pas moi
26:58qui pilote cela.
27:00Mais il est prévu
27:01des montants financiers
27:02importants pour aider
27:04les CPS à faire face
27:05à un surcroît de travail
27:07qui est légitime
27:08et qui nécessitera,
27:10en tout cas,
27:11quand même,
27:12une analyse de nouveaux dossiers
27:13qui ne seront pas tous positifs.
27:15Même des cas négatifs
27:17seront analysés,
27:17donc les CPS vont avoir
27:18une charge de travail.
27:19Mais on a prévu
27:20des moyens pour ce faire
27:21et ma collègue Van Bossoyde
27:23avance actuellement
27:24sur sa réforme
27:25et j'espère qu'elle pourra
27:26aboutir aussi rapidement
27:27pour que les deux réformes
27:29soient faites en même temps.
27:29de telle sorte
27:30à ce qu'on puisse rassurer
27:31les CPS
27:32et les bénéficiaires
27:33en question
27:34qui y ont le droit.
27:36Parce que je suppose
27:36que les CPS doivent recruter
27:37des gens,
27:37ça prend un peu de temps
27:38aussi, je suppose.
27:39Oui, oui.
27:39En plus, on sait que
27:41le métier d'assistant social
27:43est en pénurie
27:44ou en tout cas
27:46risque d'être en pénurie.
27:47Donc, on veut permettre
27:48aux CPS
27:48de travailler
27:49dans de bonnes conditions.
27:50Alors, on n'a pas eu
27:51que des questions
27:51sur les chômeurs âgés.
27:53On a su des questions
27:54de lecteurs et d'écrises
27:55plus jeunes.
27:56Et certains nous disent
27:57« Ben voilà,
27:57il y a beaucoup d'offres
28:00qui sont accessibles
28:01à des gens
28:02qui ont déjà
28:02plusieurs années d'expérience.
28:04Souvent, on est recalé
28:06parce qu'on n'a pas
28:06cette expérience.
28:07Est-il normal
28:08d'exclure de jeunes travailleurs
28:09qui n'ont pas l'expérience
28:10parce que parfois,
28:11ils doivent se contenter
28:12de quelques rares
28:12contrats d'intérim ? »
28:14Alors, justement,
28:16les jeunes,
28:16c'est un point
28:17sur lequel
28:17on a focalisé
28:19notre attention
28:20dès l'entrée du gouvernement
28:21puisque, vous le savez,
28:22on a déjà décidé
28:23de mettre en place
28:24une réforme
28:24sur les jobs d'étudiants
28:26pour permettre aux jeunes
28:27de pouvoir
28:28le plus rapidement possible
28:30être en contact
28:32avec un job d'étudiant.
28:34Un job d'étudiant,
28:36ce n'est pas seulement
28:36l'argent dans la poche
28:37du travailleur,
28:38c'est aussi le premier contact
28:39avec le monde du travail.
28:42C'est aussi
28:43une première expérience,
28:45c'est aussi
28:45une première paye,
28:49comme on dit.
28:50Et donc,
28:50c'est très, très intéressant
28:52et tous les jeunes
28:54se rappellent évidemment
28:55de cette période.
28:58C'est aussi intéressant
28:59pour les entreprises
29:00de pouvoir faire face
29:02à des surcroîtres de travail
29:03pendant que leur personnel
29:04est en vacances,
29:05par exemple,
29:06ou à d'autres moments.
29:07Donc, les jeunes,
29:08on a déjà pris
29:09cette décision-là,
29:10ils vont pouvoir travailler
29:10650 heures,
29:12on va doubler
29:12le plafond fiscal
29:14et on va leur permettre
29:15de travailler dès 15 ans.
29:17On a une autre mesure
29:18qui va être mise en œuvre
29:21dans les prochains mois
29:23et qui permettra aux jeunes
29:26d'acquérir leur première expérience,
29:28c'est la réinstauration
29:30de la clause d'essai.
29:32La clause d'essai
29:32avait été supprimée
29:33il y a quelques années
29:34quand il y avait eu
29:34la fusion des statuts
29:36ouvriers employés
29:37et aujourd'hui,
29:38on constate que
29:40pas mal d'employeurs
29:41ont parfois peur
29:42d'engager des jeunes.
29:45Ils disent,
29:45nous, on préférait engager
29:46des personnes
29:46qui ont de l'expérience,
29:48et ne donnent pas
29:49leur chance
29:50aux jeunes
29:51de pouvoir commencer
29:51parce qu'il n'y a plus
29:52de clause d'essai.
29:53Évidemment,
29:54quand vous devez immédiatement
29:56donner un contrat
29:56duré indéterminé,
29:58vous réfléchissez
30:00à deux fois
30:00avant d'engager
30:01un jeune
30:02que vous ne connaissez pas
30:02qui n'a pas fait ses preuves.
30:04Et donc,
30:04c'est pour ça
30:05qu'on voit exploser
30:06le nombre de personnes
30:07qui passent par l'intérim
30:08pour obtenir
30:10leur emploi.
30:12Mais nous,
30:12on veut aider les jeunes
30:13à pouvoir trouver
30:15leur premier emploi
30:15et donc la réinstauration
30:17de la clause d'essai,
30:18ça permet de rassurer
30:19les deux parties
30:21du contrat.
30:22Le jeune va pouvoir dire,
30:24moi, je veux montrer
30:25que je suis tout aussi valable
30:27qu'une personne
30:28qui a de l'expérience.
30:29Et l'employeur peut lui donner
30:30sa chance plus facilement
30:31parce qu'il sait que
30:32si après six mois
30:33ou trois mois,
30:34ça dépend de la clause d'essai,
30:35il peut interrompre le contrat.
30:37Il n'est pas obligé
30:38nécessairement
30:39de garder ce jeune
30:40qui ne correspondait pas
30:41à ce qu'il espérait au départ.
30:42Donc, ce sont des mesures
30:44qui vont booster
30:46l'emploi des jeunes
30:47en n'en doutent pas une seconde.
30:49Mais justement,
30:50donc des mesures,
30:50vous en parliez,
30:51on enlève quelques entraves
30:53au travail pour les étudiants,
30:54aussi pour les pensionnés
30:55avec les flexijobs.
30:56Et on a les lecteurs
30:56qui nous disent
30:57mais ça peut encore rendre
30:59plus difficile l'accès
30:59à l'emploi
31:00pour d'autres chômeurs.
31:01Pourquoi un patron
31:02engagerait-il finalement
31:03un chômeur
31:03s'il trouve un étudiant
31:04pensionné
31:05qui peut faire l'affaire ?
31:06Je voudrais aussi dire
31:08qu'on va faciliter
31:10l'accès au chômage
31:12pour les jeunes
31:13par rapport
31:13à la législation actuelle.
31:16Aujourd'hui,
31:16il était très compliqué.
31:18Il fallait prouver
31:18un an de travail
31:19sur une période
31:20d'un an et neuf mois
31:21pour les jeunes
31:22pouvoir accéder.
31:23On va pouvoir,
31:24donc on va souplier
31:25la manière dont on calculera
31:26l'accès des jeunes
31:27parce que malheureusement,
31:28tous les jeunes
31:28ne pourront pas trouver
31:30immédiatement du travail.
31:31Donc, on va aussi
31:32leur permettre
31:33d'accéder plus rapidement.
31:34Moi, pour répondre
31:36à la question
31:36que vous posez,
31:38je ne suis pas d'accord
31:40avec cette vision-là.
31:42On n'a pas
31:42la flexibilisation
31:45du marché du travail,
31:46la mise en place
31:47de flexi de jobs,
31:48de jobs d'étudiants,
31:49d'heures supplémentaires,
31:50tous ces mécanismes-là.
31:52Aujourd'hui,
31:54on constate que sans cela,
31:56on a 175 000 emplois disponibles.
31:58Vous savez,
31:59moi, j'ai rencontré
32:00encore récemment
32:01un restaurateur
32:01qui m'a dit
32:02« Moi, si j'avais
32:03un travailleur en plus,
32:05je pourrais ouvrir
32:06plus souvent mon restaurant.
32:07malheureusement,
32:08je dois le fermer
32:09faute de personnel. »
32:11Et aujourd'hui,
32:12il y a 320 000 chômeurs
32:14de longue durée.
32:15Ils peuvent travailler
32:15dans le restaurant.
32:16Non.
32:17Par contre,
32:17grâce au flexi job,
32:18on voit que les restaurateurs
32:20ont pu trouver
32:21des solutions.
32:22Et heureusement,
32:23parce que ça permet
32:24à des gens
32:25qui ont déjà
32:26un travail
32:27ou sont pensionnés
32:28de pouvoir
32:29se donner
32:30quelques heures
32:31de flexi job
32:31pour pouvoir
32:32arrondir
32:33leur fin de mois.
32:34ça permet
32:35aux restaurateurs
32:36d'ouvrir
32:36son restaurant
32:37un peu plus souvent.
32:39Et donc,
32:39en fait,
32:39il ne faut pas croire
32:40que l'emploi,
32:41c'est un gâteau
32:42que l'on se partage
32:44et qui est inamovible.
32:47Non.
32:48Là,
32:48et ça,
32:49c'est une règle
32:50en politique économique,
32:52en fait,
32:53le gâteau,
32:54ça croit
32:54avec le nombre
32:55de personnes
32:55qui travaillent.
32:56Et plus il y aura
32:57de personnes
32:58qui travaillent,
32:59plus le gâteau
32:59économique
33:00augmentera.
33:01Et donc,
33:02avoir des gens
33:03qui travaillent
33:04en flexi job,
33:05avoir des gens
33:05qui travaillent
33:06en job
33:08d'étudiant,
33:09ça permet
33:09d'avoir
33:10une plus grande
33:11activité économique
33:12et ça permet
33:13d'avoir plus
33:13d'emplois
33:14en globalité.
33:16Et en plus,
33:17ces emplois
33:18flexibles
33:18sont souvent
33:19prévus
33:20pour des périodes
33:21où on a
33:22des pics
33:23de main-d'oeuvre
33:25saisonnière,
33:27par exemple.
33:27Ou par exemple,
33:28parce qu'il faut
33:29remplacer
33:31les personnes
33:32qui partent
33:32en congé,
33:33tout simplement.
33:34Et donc,
33:35ça permet
33:35tout simplement
33:36de consolider
33:39les emplois
33:40classiques
33:41qui sont
33:42présents
33:42et qui,
33:43au contraire,
33:44devraient parfois
33:45faire des heures
33:45supplémentaires
33:46et qui peuvent
33:47ainsi
33:47être fatigués
33:50et découragés.
33:52Donc,
33:53tous ces mécanismes
33:54de flexibilité
33:55de modernisation
33:56vont au contraire
33:57accroître
33:58la quantité
33:59de travail
34:00disponible
34:01dans ce pays
34:02et vont permettre
34:03encore à d'autres
34:04de pouvoir travailler
34:05dans des conditions
34:06classiques
34:06de contrat
34:07durée indéterminée.
34:07Il ne faut pas voir
34:08un modèle
34:09contre un autre.
34:10Au contraire,
34:10tout ça participe
34:11de la modernisation
34:13du marché du travail.
34:15En parlant
34:15d'un modèle
34:16contre un autre,
34:17on a des lecteurs
34:18qui nous disent,
34:18moi,
34:19si je suis encore
34:19au chômage,
34:20c'est aussi un peu
34:21à cause de l'efficacité
34:22du forum
34:22qui ne propose
34:24pas grand-chose
34:24en termes de formation.
34:26Alors,
34:26je sais bien
34:26que le forum,
34:27ce n'est pas
34:27le même niveau
34:28de pouvoir
34:28que celui
34:29auquel vous êtes.
34:29Vous êtes au fédéral,
34:31le forum,
34:31ça dépend des régions.
34:32Je voudrais un petit peu
34:33étendre la question
34:33en disant,
34:35qu'est-ce qui fait croire
34:36au gouvernement
34:37que les CPS
34:37sont finalement
34:39plus à même
34:40de remettre
34:40au travail
34:41certains chômeurs
34:42que les organismes
34:43régionaux d'emploi ?
34:44Vous avez raison
34:45de dire qu'en effet,
34:46je ne suis pas
34:46ministre régional
34:47de l'emploi
34:48et donc,
34:49c'est une compétence
34:50purement régionale
34:51dont vous parlez là,
34:52enfin,
34:53dont l'interlocuteur
34:54parle là.
34:55Et moi,
34:57je sais en tout cas
34:57que Pierre-Yves Géolet
34:59a annoncé récemment
35:00dans la presse
35:01qu'il allait
35:02réformer le forum
35:03pour permettre
35:04que le forum
35:05soit plus rapidement
35:06au contact
35:09des demandeurs
35:10d'emploi.
35:11On constate,
35:12et on constate
35:13surtout à Bruxelles,
35:14que malheureusement,
35:16Actiris
35:17et le forum
35:18vont parfois
35:19trop tardivement
35:20au contact
35:21des jeunes
35:21qui arrivent
35:22ou des nouvelles
35:23personnes
35:25qui arrivent
35:25au chômage.
35:26Or,
35:27c'est la réactivité
35:28qui est importante,
35:29c'est vraiment
35:30répondre rapidement,
35:32prendre contact
35:32rapidement,
35:33faire le bilan
35:34de la situation
35:36individuelle
35:37et pouvoir
35:38accompagner
35:38vraiment
35:39le plus
35:40fortement possible
35:42ces demandeurs
35:42d'emploi
35:43pour qu'ils puissent
35:43rapidement
35:44retrouver du travail.
35:46On a parfois
35:46tendance
35:47à constater
35:48qu'ils intervenaient
35:49tardivement.
35:50Pierre-Yves Géolet
35:51a annoncé
35:52qu'ils allaient
35:52et au VDAB
35:54en Flandre aussi
35:54qu'ils allaient
35:55faire cette réforme
35:56pour justement
35:56permettre au forum
35:57d'agir plus vite
35:58et je m'en réjouis
35:59vraiment.
36:01Et donc les CPS
36:02qui sont quand même
36:03pour vous
36:03mieux à même
36:04dans mes certains
36:04chemins au travail ?
36:05Bien sûr,
36:06les CPS aujourd'hui
36:06font déjà
36:07de la réinsertion
36:08socio-professionnelle.
36:09Il y a les articles
36:1060,
36:10les articles 61
36:11dans les cantons
36:14germanophones.
36:17Aujourd'hui,
36:18les CPS
36:19sont déjà
36:20des antennes
36:21du forum
36:22germanophone.
36:24Donc aujourd'hui,
36:24ils ont déjà
36:25anticipé
36:25dans les cantons
36:26de l'Est,
36:27ils font déjà
36:27des cellules
36:28en interne
36:29de remise
36:30à l'emploi.
36:31Alors évidemment,
36:32le CPS
36:33doit aussi
36:34s'occuper
36:35des personnes
36:35qui sont très éloignées
36:36de l'emploi,
36:37qui ne retrouveront
36:38pas de l'emploi,
36:38on le sait,
36:40mais la remise
36:40à l'emploi,
36:41ça fait partie
36:43intrinsèque
36:44des missions
36:45du CPS
36:45et ils connaissent
36:47leur public,
36:49ils connaissent
36:50aussi le monde
36:51économique local,
36:53mais par contre,
36:53on constate
36:54que certains
36:54CPS
36:55ne veulent pas
36:56jouer le jeu.
36:57J'ai entendu
36:58récemment
36:58des déclarations
36:59d'un bourgmestre
37:01d'une grande ville
37:01où on voit
37:03clairement
37:03à Charleroi
37:04que c'est
37:06la culture
37:07de la cistana
37:09qui prime
37:12dans leur chef
37:13et qu'évidemment
37:14la réforme
37:14que l'on veut
37:15mettre en place
37:15nécessite
37:16ce changement
37:17culturel.
37:17On n'est plus
37:18dans de la cistana,
37:19on veut vraiment
37:20que tout le monde
37:22à son niveau
37:23tende les chômeurs
37:25et pousse
37:26les chômeurs
37:27à travailler.
37:28Il y a de l'emploi
37:28disponible,
37:29même à Charleroi,
37:30mais il faut
37:31que l'on ait
37:32la volonté
37:33de changer.