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Depuis le 1er janvier 2024, la nature juridique et fiscale de la rémunération des associés de SEL a été modifiée. Ce changement suscite de nombreuses questions parmi les médecins installés sous cette forme. Mais faut-il vraiment remettre en cause l’intérêt de la SEL ? Pas forcément.
Ce qui a changé depuis le 1er janvier 2024
Jusqu’en 2023, la rémunération perçue par un associé de SEL était juridiquement qualifiée de rémunération de gérance (article 62 du Code général des impôts). Fiscalement, elle était déclarée dans la case "traitements et salaires" de la déclaration d’impôt, bien qu’il ne s’agisse pas d’un salaire au sens strict.
Cette catégorisation permettait de bénéficier d’un abattement fiscal de 10 %, comme pour les salariés.
Depuis le 1er janvier 2024 (concernant les revenus 2024), ce n’est plus le cas.
La rémunération des associés de SEL est désormais considérée comme un bénéfice non commercial (BNC). Elle doit être déclarée dans la case BNC, sans l’abattement de 10 %.
Moins avantageux… mais toujours optimisable
Ce changement peut sembler défavorable à première vue, mais il ne remet pas en cause l’intérêt de la SEL en tant que structure. En effet :
• L’associé de SEL reste libre de fixer sa rémunération.
• Seule la partie versée en rémunération est considérée comme du BNC.
• Le reste du résultat peut toujours faire l’objet d’une distribution de dividendes via une holding, selon la stratégie choisie.
Une stratégie d’optimisation toujours possible
Pour continuer à tirer parti du cadre fiscal, il est conseillé de :
• Plafonner la rémunération autour de 3,5 fois le PASS (soit environ 160 000 € par an en 2024).
• Effectuer ensuite un arbitrage rémunération vs dividendes, en fonction de la situation personnelle du praticien et de la structure de sa société (notamment la présence ou non de holding).
La rémunération ne doit pas nécessairement refléter l’intégralité du résultat de la société.
Le médecin peut ajuster sa rémunération en fonction de ses besoins personnels et laisser le reste disponible pour une stratégie de distribution plus favorable.
En conclusion : un choix à étudier au cas par cas
Le changement de régime fiscal n’invalide pas l’intérêt de la SEL, mais il renforce la nécessité d’un arbitrage précis et personnalisé :
• Si le médecin consomme l’intégralité (ou plus) de ses revenus, l’intérêt de la SEL est limité.
• Si au contraire il dispose d’une capacité d’épargne, la SEL lui offre des leviers d’optimisation sociale et fiscale puissants.
Le passage en SEL reste donc une solution pertinente pour les praticiens souhaitant structurer leur exercice, à condition de bien évaluer leurs besoins, leur stratégie patrimoniale, et leur mode de rémunération.

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Transcription
00:00Anatole est pompier volontaire à Biarritz, mais il est aussi installé en tant que médecin en société d'exercice libéral depuis deux ans.
00:10Il a entendu qu'il y avait une modification sur la nature de la rémunération des associés de sel.
00:17Ce n'était plus du tout intéressant d'être en sel.
00:19Est-ce qu'il a raison de se poser ces questions ?
00:21Oui. Est-ce qu'il a raison sur le fait que ce ne soit plus une bonne solution ?
00:26Pas tout à fait. Nous allons vous expliquer.
00:30Les rémunérations des associés de sel étaient en nature juridique de rémunération de gérance, donc article 62 du Code général des impôts.
00:52Ça a rentré dans une case particulière de la déclaration de revenus, donc la case traitement et salaire.
00:58Même si ce n'était pas un salaire, mais bien une rémunération de gérance.
01:02Ceci donnait droit à un abattement de 10%, comme pour les salariés, au niveau de la déclaration d'impôt sur le revenu.
01:09Ce qui n'est plus le cas.
01:10C'est vrai que depuis le 1er janvier 2024, sur les revenus de l'année 2024,
01:14cette rémunération des associés de sel est devenue en fait un bénéfice non commercial.
01:20C'est devenu la nature juridique et fiscale de BNC.
01:23Donc ça va rentrer dans une case différente de la déclaration de revenus, dans la case BNC.
01:32Ça change la nature juridique et fiscale, mais c'est surtout qu'en fait, on n'a plus l'abattement de 10% par rapport à la case traitement et salaire.
01:40Est-ce que ça change fondamentalement le fait que ce soit intéressant ou pas de passer en sel ?
01:45Non. Ça donne aussi un arbitrage supplémentaire à faire entre la rémunération et les dividendes.
01:52Il y a maintenant encore plus d'intérêt à plafonner sa rémunération,
01:57puisqu'on reste complètement dans la même philosophie.
02:00Quand on est associé d'une société d'exercice libéral, on a le droit de choisir sa rémunération.
02:05Ça ne veut pas dire que tous les résultats de l'entreprise doivent être considérés comme du BNC.
02:10Le médecin peut encore choisir en fait quelle est sa rémunération.
02:14On va plafonner cette rémunération.
02:16Nous, on conseille de plafonner au maximum à 3,5 passes.
02:20Le pass, c'est le plafond annuel de la sécurité sociale aux alentours de 46 000 euros.
02:26Donc de plafonner aux alentours de 160 000 euros maximum la rémunération des associés de sel
02:31pour ensuite faire un arbitrage rémunération dividende que l'on se distribue par l'intermédiaire des holdings.
02:39Je vous renvoie vers notre vidéo sur l'intérêt des holdings lorsque le médecin est en sel.
02:45En conclusion, ce n'est pas le changement de nature juridique et fiscale de la rémunération des associés de sel
02:51qui va déterminer si c'est intéressant ou pas d'exercer sous cette forme,
02:55mais c'est surtout l'utilisation des revenus disponibles, les besoins personnels du praticien.
03:01Si le praticien consomme tous ses revenus, voire plus que ce qui est disponible,
03:06le passage en société n'est pas intéressant et si par contre on a de la marge,
03:11c'est-à-dire qu'on n'utilise pas tout, ça permet en fait de choisir sur quelle assiette,
03:16sur quelle rémunération les médecins vont payer des cotisations sociales et de l'impôt sur le revenu.
03:21Et ça s'étudie au cas par cas.
03:22Sous-titrage Société Radio-Canada

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