Les clefs d'une vie avec François Bernheim
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-05-07##
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Catégorie
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celles de mon invité.
00:05Dans l'univers de la chanson, vous avez à peu près tout fait sous votre nom,
00:09mais aussi à travers un grand nombre de pseudonymes,
00:12des micros vous ont permis de creuser votre sillon.
00:15Aujourd'hui, vous racontez dans un livre le roi du micro-sillon, Eddie Barclay.
00:20Bonjour.
00:21Quelle belle introduction.
00:22Bonjour François Bernheim.
00:23Vraiment, on sent le poète.
00:25Micro-sillon et...
00:27Sillon et micro-sillon, oui, c'est bien.
00:28Très bien Jacques, très bien.
00:30Alors, vous avez un parcours étonnant à la fois de chanteurs, d'auteurs, de compositeurs
00:34et ce livre, Eddie Barclay et moi, qui est sorti au Cherche Midi,
00:38qu'on va évoquer d'ailleurs presque tout au long de l'émission en filigrane
00:41et on va évoquer votre parcours aussi, François Bernheim, parce qu'il est important.
00:45Alors, j'ai trouvé une date qui est importante aussi dans votre parcours,
00:49le 24 avril 1967, la sortie de votre premier disque.
00:53Écoutez.
00:54C'est toi qui as gâché notre vie.
01:02C'est un collector, les Roches-Martins.
01:05Ça fait drôle d'écouter ça, maintenant.
01:08Je crois que c'est vendu aux 92 exemplaires, le disque.
01:11Oh oui, allez.
01:12Vous n'avez qu'à en l'enlever deux.
01:15Ceux de mes parents, puis ça.
01:16Alors, il se trouve que les Roches-Martins, ce sont vraiment vos débuts dans la chanson, François Bernheim.
01:22Et je crois que c'est né en Espagne sur une plage.
01:24Exactement.
01:25Je suis en vacances avec mes parents.
01:27J'ai 17 ans.
01:29Et je repère sur une plage deux jeunes femmes blondes et magnifiques.
01:36Je ne sais pas qui elles sont, bien sûr, tout de suite.
01:38Mais je vois un essaim de mâle espagnol, tout en Espagne.
01:43Près de Barcelone, oui.
01:44Près de Barcelone.
01:45Et j'essaye de me frayer un chemin, parce que je me dis quand même, c'est deux Françaises.
01:49Je sais.
01:50Je vois bien que c'est deux Françaises.
01:52Et j'y arrive fidèlement à coup de réptation avec ma serviette.
01:57Et je m'installe à côté d'elles.
01:58Et vous voyez, à partir de ce moment-là, on ne s'est plus quitté.
02:02Pratiquement.
02:03Même hôtel, c'est hôtel Coulon, je crois, d'ailleurs.
02:05C'est l'hôtel Colon.
02:06Coulon.
02:07Coulon.
02:08Et c'est Véronique Sanson et sa sœur.
02:11Exactement.
02:12Et donc, Violaine, d'ailleurs, dont vous êtes un peu amoureux, c'est plutôt de Violaine.
02:17Pas un peu, totalement.
02:18Voilà.
02:19Et il se trouve que vous jouez de la guitare et que les deux jouent du piano.
02:22Exactement.
02:23Donc, qu'est-ce qui va se passer ?
02:25Qu'est-ce qui se passe ?
02:26On parle musique très vite.
02:27Et puis très vite, on se retrouve autour d'un piano et moi avec une guitare.
02:31Et on se met à chanter.
02:32On se met à chanter ce qu'on connaît.
02:34C'est-à-dire des chansons un peu en anglais.
02:36Elles sont très anglophiles, les filles.
02:38Et puis moi, je suis de l'époque aussi un peu des Beatles, etc.
02:43Et tout ça.
02:44Donc, on commence à chanter.
02:45On chante « Show me the way to go home ».
02:48Et on chante à une voix, deux voix.
02:50On s'aperçoit que nos voix se marient plutôt pas mal.
02:53Et surtout qu'on rigole beaucoup, tous les trois.
02:55Donc, de retour à Paris, vous écrivez quelques chansons.
02:58Oui.
02:58Et puis un jour, au cours d'un goûter, Colette Sanson, qui est la mère de Véronique Sanson, va casser le morceau.
03:03Elle nous fait un piège.
03:04Pourriez-vous jouer pour quelques amis S que j'ai ?
03:09Évidemment, bien sûr.
03:10Alors, on se retrouve dans un salon chez Violaine et Véron.
03:13Et chez Colette aussi, bien sûr.
03:15Et là, sur des bergers à Louis XVI, bien installés, il y a quatre ou cinq femmes d'un âge, je dirais, moyen, qui sont là.
03:25Bon, chou, parce qu'on n'a rien à refuser à Colette Sanson, qui est quelqu'un d'absolument formidable.
03:31Et puis, à la fin de nos petites prestations, qu'on a fait cinq, six chansons, on a quelques applaudissements mesurés.
03:39Mais en tous les cas, enthousiastes.
03:40À ce moment-là, un homme se lève, qu'on n'avait pas vu, déplanqué, qui s'appelle Alain Doricou, et qui est le directeur des éditions Pathé Marc-Colisse.
03:49C'est-à-dire, Colette avait convoqué, avait demandé aux éditions Alain Doricou de venir.
03:56On ne le connaissait pas du tout.
03:57Et elle, elle le connaissait à peine, je crois, par des amis interposés.
04:01Voilà.
04:01Et Daniel Sanson, le père de Véronique, n'était pas là.
04:05Je crois que Daniel Sanson, au départ...
04:06René Sanson.
04:07René Sanson, oui.
04:08Et était un homme extraordinaire, c'est un avocat, un résistant, qui s'est occupé aussi de beaucoup de comités de résistance après la guerre.
04:14Exactement.
04:15Et d'ailleurs, je crois que chaque année, le 6 décembre, c'était la Saint-Nicolas, et on chantait pour la Saint-Nicolas chez les Sansons.
04:21Non seulement, on chantait, mais aussi, c'était la tradition, il m'avait converti à cette tradition, s'il fallait se faire des cadeaux, mais accompagné de poèmes.
04:30Exactement, chacun écrivait un poème.
04:31Chacun écrivait un poème, et c'était très joyeux, très gai.
04:34Moi qui suis plutôt Noël, parce que j'étais petit chanteur à la Croix-de-Bois, alors je chantais Noël aussi dans les églises.
04:40Là, ça me changeait beaucoup, mais en même temps, je trouvais ça formidable, parce qu'il y a une très très bonne ambiance chez les Sansons.
04:45Alors, Alain Dricou écoute votre chanson, et vous êtes convoqué dans un studio où il faut trouver un nom, parce que les Roches-Martins, c'est venu pas comme ça.
04:53Non, plus simplement, Alain Dricou nous présente, nous prend rendez-vous avec un garçon qui s'appelle Michel Berger, que vous connaissez à peine.
05:04Qui est directeur artistique, je crois, des disques à l'époque, de la maison de disques.
05:07Paté Marconi.
05:08Paté Marconi, et qui a fait un succès avec les Girafes de Bourville.
05:12Vous en savez plus que moi, là.
05:14Moi, je sais que quand je le rencontre, Michel, il a un succès avec une chanteur qui s'appelle Patricia.
05:19Exactement.
05:19Et ça s'appelle « Quand on est malheureux, quand on est malheureux ».
05:23Et Bourville était juste avant.
05:25Et d'ailleurs, c'est avec l'argent gagné chez Bourville qu'il a financé son premier 45 tours.
05:30L'amour, tu n'y crois pas.
05:31Vous êtes vraiment un érudit.
05:34Jacques, vous me sidérez là.
05:36Alors, il se trouve donc, vous êtes en studio avec lui et avec Claude Michel Schoenberg aussi.
05:40Alors, Claude Michel fait partie de l'équipe, l'équipe de Paté Marconi.
05:44Il est donc salarié comme directeur artistique avec un garçon qui s'appelle aussi Jacques Sclingant.
05:48Ils sont trois.
05:48C'est un triumvirat qui décide un peu de l'avenir artistique de Paté Marconi à ce moment-là.
05:54Et donc, vous enregistrez quatre chansons.
05:58On enregistre quatre chansons.
06:00Comme vous le savez, ce n'est pas un succès mondial.
06:03Et alors, après, on réenregistre aussi.
06:06Ils insistent.
06:07Je vois bien que Michel l'auraient un peu sur Véro et que Véro l'auraient un peu sur Michel.
06:13Donc, le groupe qu'on a appelé les Roches-Martins, allez donc savoir pourquoi.
06:16Moi, je ne sais pas non plus.
06:17Je crois que c'est dans l'annuaire des noms communs.
06:19On ne savait pas comment s'appeler.
06:21Les trois machins, les trois trucs, le trium, le truc.
06:24Bref, rien ne nous convenait.
06:26Donc, on a fermé les yeux.
06:27On a ouvert un botin.
06:28Et à tour de rôle, on a mis le doigt sur le premier nom qui était sous notre doigt.
06:34Et je crois que tout s'est concrétisé aussi par un week-end en Bretagne.
06:38Chez la mère de Claude Michel Schoenberg.
06:39Vous savez plein de choses.
06:41Oui, chez la mère de Claude Michel qui habite Vannes.
06:44Et on a fait les fous un peu dans les rues.
06:47On s'amusait beaucoup avec Michel.
06:49Et avec Claude Michel aussi.
06:51On a simulé un hold-up où on enlevait Véronique.
06:54Voilà.
06:54Finalement, c'est Michel qui a enlevé Véronique.
06:56Un peu ça, oui.
06:57Ça s'est terminé comme ça.
06:59Alors, effectivement, son début dans la chanson.
07:02Après une jeunesse difficile, parce que vous avez vraiment vécu, vous dites toujours, une jeunesse pauvre mais digne, François Bernheim.
07:09Oui, mais mes parents étaient nés en 1921 tous les deux.
07:14Ils étaient jumeaux, à un jour près.
07:16Mais ce sont des gens qui ont eu évidemment leur jeunesse gâchée par l'occupation.
07:25Nous, on ne sait pas ce que c'est que l'occupation.
07:27Mais eux, ils le savaient et ils étaient passés à côté vraiment de leur jeunesse.
07:34Alors, ils auraient dû faire des études.
07:37Ils auraient dû avoir des situations plutôt pas mal.
07:42Et parce qu'ils étaient issus aussi de gens qui n'étaient pas fortunés à cette époque-là.
07:48Et bon, c'était des fonctionnaires qui étaient...
07:52On n'avait pas d'argent, tout simplement.
07:54Mais oui, vous viviez dans 16 mètres carrés, je crois.
07:57Et votre première chambre, vous l'avez eue à 12 ans.
07:59Exact.
07:59C'est pas facile.
08:01Mais avec une passion de la musique.
08:03Et je crois que cette passion est née...
08:04Bon, il y a eu les petits chants dans la Croix-de-Bois.
08:05Absolument.
08:06Vous avez été intégré comme ça ?
08:08Alors, moi, j'ai adoré ça.
08:10J'ai adoré ça.
08:13L'empilage des voix, les millefeuilles avec les voix.
08:16Et puis, moi, j'ai eu la chance d'être soliste.
08:18Alors, je peux vous dire que bon...
08:20Voilà.
08:21Et le fondateur, on oublie que c'est Paul Berthier qui était le grand-père de France Gall.
08:24Non, mais alors là, vous en connaissez encore un peu plus que moi.
08:27Il y a des liens à France Gall, Michel Berger.
08:29C'est incroyable ce que vous me racontez là.
08:31Alors, il se trouve aussi que la découverte de la musique, je crois que c'est une guitare rouge.
08:35C'est ça.
08:36Pendant une année, j'ai été malade.
08:41J'avais une espèce de mononucléose qui arrive beaucoup aux ados.
08:46Donc, à 14 ans, mes parents m'ont offert une guitare.
08:49Une guitare rouge qui me suit toujours.
08:51Je l'ai toujours.
08:52C'est une guitare porte-bonheur.
08:53Je crois que jamais je pourrais m'en séparer.
08:55Mais elle est très difficile à accorder parce que tout est un peu rouillé.
08:59Tout est un peu dur.
09:00Mais finalement, ce symbole, moi, me suit partout.
09:03C'est comme les vêtements.
09:05Moi, je suis assez superstitieux là-dessus.
09:07Oui.
09:07Et d'ailleurs, je crois que vous avez passé les deux bacs avec la même blouse.
09:12Oui, ça c'est vrai parce que, encore une fois, c'est une symbolique.
09:18Quand on réussit quelque chose habillé de telle façon, ça bat des chaussettes à tout.
09:22Là, on s'est dit qu'on ne peut pas faire autrement.
09:23Donc, on va réussir avec les mêmes vêtements.
09:25Vous savez, par exemple, Richard Gasquet, qui est un joueur de tennis, il utilisait toujours la même balle quand il avait gagné un point.
09:31Et bien, c'est un peu la même chose.
09:32Exactement.
09:33Et puis, il y a eu aussi le Tépas.
09:34Le Tépas, d'ailleurs, on a oublié qu'il a été inventé par le grand-père de Jean-Michel Jarre, qui s'appelait Marcel.
09:41C'est authentique.
09:42Et je crois que le Tépas a été très important dans vos jeunes années aussi.
09:46Oui, mais ma mère préparait l'opéra comique.
09:48Elle voulait absolument être chanteuse d'opéra.
09:50Elle chantait très, très bien.
09:52Et elle avait acheté un Tépas pour écouter Luis Mariano, pour écouter ses gloires de l'époque,
09:59Tino-Russi, etc.
10:01Moi, j'ai été baigné là-dedans tout de suite.
10:04Paris, c'est du champagne, du champagne et de l'amour.
10:07Bon.
10:08Et je chantais avec elle.
10:09Et tout ça se passait, évidemment, à l'ombre.
10:12Je ne dis pas à l'ombre, mais avec la complicité du Tépas.
10:15Exactement.
10:16Et la chanson vous a marquée à tel point que votre premier concert, c'est les Beatles à l'Olympia,
10:22à l'époque où vous n'étaient pas encore des stars.
10:23Exact.
10:24Je chantais « She loves you ».
10:25Oui.
10:26Ma mère m'a emmené.
10:27Elle ne voulait pas que j'y aille seul.
10:29Je l'ai laissé faire, après tout, mais je souhaitais qu'elle était gentille, quand même, avec moi.
10:34Ce n'est pas mon père qui aurait fait ça.
10:36Mais oui, j'ai vu les Beatles à l'Olympia.
10:39J'ai eu la chance de les voir avec Sylvie Vertan, avec Trinier Lopez, en première partie.
10:44Pierre Vassilu aussi.
10:45Pierre Vassilu, également, dont je m'occuperai plus tard.
10:48Extraordinaire.
10:49Alors, ce qui est fabuleux aussi, c'est que ce concert des Beatles à l'Olympia a été décrié par la presse.
10:54Il y a des archives gaumes terribles.
10:55Et qu'ils sont partis de cette nuit et qu'ils ont été des stars ensuite.
10:58Bien sûr.
10:59Alors là, les gens s'en allaient, d'ailleurs.
11:01Parce que ce n'était pas équipé de la même façon qu'aujourd'hui, l'Olympia.
11:04Il y avait des baffles, des grands baffles à moitié de la salle, de chaque côté.
11:10Ceux qui étaient sous les baffles, c'était insupportable.
11:12Donc, ils se barraient, évidemment.
11:14Ils s'en allaient.
11:15Au revoir.
11:16Ils l'ont regretté, je pense, ensuite.
11:17Ils l'ont regretté.
11:18Enfin, moi, de toute façon, je suis resté jusqu'au bout.
11:19Je vais vous dire, je pouvais mourir, là.
11:21Et vous allez rester pour évoquer une autre date, le 1er septembre 1968.
11:25A tout de suite sur Sud Radio avec François Bernheim.
11:28Sud Radio, les clés d'une vie.
11:30Jacques Pessis.
11:31Sud Radio, les clés d'une vie.
11:32Mon invité, François Bernheim.
11:34Ce livre, Eddy Barclay et moi, au Cherche-Midi, qui est sorti.
11:38Bon, on a commencé à évoquer votre parcours, vos jeunes années avec les Roches-Martins.
11:42Mais, justement, quand on parle de ce livre, le 1er septembre 1968 est une date importante,
11:48car c'est ce jour-là que vous avez commencé à travailler comme assistant d'Eddy Barclay.
11:53Exact.
11:53Je suis arrivé...
11:55Il m'a engagé comme assistant.
11:57Si vous me posez la question de savoir pourquoi, je vous répondrais, je ne sais pas.
12:01Ah bon ?
12:01Si vous me posez la question, qui m'a recommandé à lui, je vous répondrais, je ne sais pas.
12:08Ça reste une énigme pour moi, parce qu'un jour, j'ai reçu un coup de fil.
12:13C'était sa secrétaire, ça s'appelle Denise Molvinger, je l'ai su après, bien sûr.
12:18Monsieur Bernheim, oui, est-ce que vous voulez venir demain ?
12:21Monsieur Barclay aimerait vous voir à 10h dans son appartement.
12:24Je suis un peu estomaqué.
12:26J'avais entendu parler d'Eddy Barclay comme étant, évidemment, quelqu'un de très important dans le disque,
12:32dans les chansons, parmi les artistes.
12:35Mais je ne savais pas du tout, je ne l'avais jamais rencontré.
12:40Et je ne sais pas du tout pourquoi je me retrouve un jour chez lui,
12:44dans un minuscule bureau, où je m'assois sur une minuscule chaise,
12:50alors que moi, j'ai 21 ans, et il est à l'âge de mon père.
12:53C'est-à-dire qu'il est né en 1921.
12:56Et là, il prend un temps, bien entendu.
12:58Vous savez ce que c'est, quand on est PDG ou quand on est supérieur,
13:03on laisse un temps, comme ça, pour laisser mijoter l'autre.
13:06Donc, il me laisse mijoter, effectivement.
13:07Et je mijote, de veut dire.
13:09Et puis, au bout d'un moment, il lève les yeux, il me dit, qu'est-ce que tu fais dans la vie ?
13:13Le tutoiement est immédiat.
13:14Il me tutoie immédiatement.
13:15Moi, je ne peux pas, évidemment.
13:17Il me dit, qu'est-ce que tu fais dans la vie ?
13:19Je dis, je suis étudiant en droit.
13:20Quelle année ? Quatrième ?
13:21Bon, très bien.
13:22Et pour vivre, tu fais comment ?
13:24Pour vivre, je viens d'accepter un boulot à mi-temps.
13:28Il est à mi-temps.
13:29Et il prend un temps, il me dit, moi, je te propose la même chose.
13:33À quoi tu gagnes ?
13:341500 francs.
13:35À l'époque, c'est pas mal.
13:36Mais c'est rien, finalement, en gros.
13:39Il dit, bon, à mi-temps, il prend un temps, il me dit, bon, moi, je t'engage à temps complet.
13:45Mais pour la même somme, et tu deviens mon assistant.
13:47Tu as cinq minutes.
13:49Mais c'est comme ça que ça se passe.
13:50C'est vraiment comme ça.
13:51Alors, évidemment, il y a un grand chamboulement dans la tête.
13:54C'est exactement, il paraît que quand les gens tombent du neuvième étage,
13:59ils revoient leur vie en quelques secondes.
14:01Moi, je revois la même en quelques secondes.
14:03Je me dis, mes parents, pas très fortunés.
14:06Mon avenir, pas certain.
14:07J'aimais pas beaucoup non plus être étudiant en droit.
14:11J'aimais bien, mais sans plus.
14:13La musique, oui.
14:14La musique, oui.
14:15Et sans réfléchir, je dis, j'ai pas besoin de cinq minutes.
14:17J'accepte.
14:18Et c'est comme ça que ça a commencé.
14:19Et ça a commencé immédiatement par un déjeuner.
14:22Et les déjeuners chez Barclay, c'était dans son appartement de l'avenue de Friandland.
14:26Une salle décorée très exotique.
14:28Et il y avait le tout Paris tous les jours.
14:30Il n'y avait que des gens importants.
14:33Enfin, tout le monde du spectacle.
14:35Il y avait des gens, en tous les cas, qui faisaient la une des journaux et qui étaient à la télé, qui étaient dans le cinéma.
14:41Il y avait donc, je me trouve en face de Jacques Martin, Jean-Yann, qui travaillaient ensemble à l'époque.
14:48Ils faisaient une émission 1 égale 3 à la télévision.
14:50Exactement.
14:50Ils avaient annoncé qu'elle aurait 275 numéros.
14:53Elle a fini au cinquième par censure.
14:55Non, mais c'était une radio libre.
14:57Ils faisaient n'importe quoi.
14:59Enfin, n'importe quoi.
14:59Ce n'était pas n'importe quoi.
15:01C'était très intelligent, bien sûr.
15:02Très fin et plein d'humour.
15:04Il y avait Henri Salvador.
15:05Il y avait, je ne sais plus qui.
15:07Il y avait Bernard Pivot, qui, à l'époque, n'avait pas encore commencé ses émissions.
15:12Mais il était quand même déjà relativement connu.
15:14On me place à côté de Bernard Pivot.
15:16J'ai été tétanisé.
15:17J'avais 21 ans.
15:18Tous avaient le double de mon âge, bien sûr.
15:21sauf la nouvelle femme, Lady Barclay, qui s'appelait Béatrice.
15:27Et arrive Johnny Hallyday, qui n'avait que 4 ans de plus que moi.
15:33Donc, si vous voulez, il y a eu une espèce de connivence,
15:36je dirais presque de complicité,
15:39en face avec Johnny et avec Béatrice.
15:43Sous-entendu, on est un petit peu les enfants de ce déjeuner
15:48dont je garde un souvenir extrêmement précis.
15:51Et je crois que Béatrice a épousé ensuite Guy Marchand.
15:54Exact.
15:54Et il a été très heureux avec elle.
15:57Donc, vous vous retrouvez dans ce déjeuner, qui est quand même assez hallucinant.
15:59Et après, c'est beaucoup plus intime, puisque vous avez travaillé,
16:03avenue Charles de Gaulle, qui sont alors les bureaux d'Eddie Barclay,
16:06dans une petite cellule monacale.
16:08Oui, cellule monacale, exactement.
16:09143, à l'époque, c'était la venue de Neuilly, on disait.
16:13Et c'était les bureaux Barclay, effectivement,
16:17où les cellules artistiques se trouvaient au sous-sol.
16:20Il y avait un alignement de 4-5 petites cellules,
16:23très petites, munies d'un simple tour de disque.
16:28Moi, j'avais évidemment ajouté une guitare,
16:30un petit bureau, un téléphone, c'est tout ce qu'on avait.
16:32Et puis là, on était censés nourrir la maison Barclay.
16:36Oui, en même temps, au départ, vous êtes engagé
16:38sans savoir ce que vous allez faire, François Bernal.
16:40Non, absolument, parce que Barclay ne me donne aucune indication.
16:45La seule chose qu'il m'a dit, c'est rendez-vous le 1er septembre,
16:48143, où là, évidemment, personne ne me connaît,
16:51il faut que je me présente, je vais voir le chef du personnel.
16:53Enfin, un truc classique, un truc classique.
16:55Et là, j'investis un petit bureau.
16:57Et après, que faire ?
16:58Oui, répondre au téléphone, rendre des services.
17:01Quand il y a un téléphone, parce qu'au début, je ne savais pas trop quoi faire.
17:04J'étais chaperonné par un garçon qui s'appelait Gérard Cotte,
17:07et lequel était supposé diriger la cellule artistique,
17:11et qui me confie d'emblée une vingtaine d'artistes.
17:13Que faire avec ces gens ?
17:14Voilà.
17:15Alors ensuite, il y a quand même eu vos premières créations de chansons avec Barclay,
17:19et avec un poète qu'on a un peu trop oublié aujourd'hui.
17:22« Moi qui fais des chansons depuis bientôt 20 berges,
17:25comme d'autres s'amusent à faire des mots croisés,
17:28cultivant le jardin, fleurie madambèque... »
17:30Bernard Dimet, qui a écrit « En 20 minutes Syracuse »,
17:32il a écrit plein de chefs-d'oeuvre,
17:34et vous avez un jour, chez Barclay, travaillé avec lui.
17:37Oui, parce que...
17:38Elie Barclay nous dit à tous les deux...
17:40Enfin, moi je retrouve...
17:41Viens à 22h, je ne sais plus, avenue de Friedland,
17:47il faut qu'on travaille.
17:48Bon, d'accord, je viens.
17:49Arrive un garçon...
17:52Il y a déjà un garçon que je ne connais pas,
17:53un barbu, qui me paraît extrêmement sympathique,
17:56légèrement aviné, je suis allé dire,
17:58et qui s'appelle Bernard Dimet,
18:00c'est ce que vous décrivez comme...
18:02C'est un génie, c'est un génie de l'écriture.
18:05Mais non seulement ça,
18:06mais moi je sympathise immédiatement avec cet homme,
18:09qui est plus âgé que moi bien sûr,
18:11et avec lequel j'essaye,
18:13j'essaye très modestement de faire des chansons,
18:16parce que l'idée de Barclay, c'était de nous réunir
18:18pour qu'on fasse des chansons.
18:20Une dizaine de chansons, dit-il,
18:22et après on va dîner.
18:23Voilà.
18:23Bon, c'est son truc.
18:25Et ça marchait très bien.
18:27Et puis surtout, il vous présente
18:28la star des stars, Bardot.
18:30Alors Bardot, c'est toute une mise en scène.
18:33Le bureau de Barclay était au premier étage,
18:36au rez-de-chaussée, il y avait l'entrée
18:37avec le bureau administratif,
18:39et puis donc en dessous,
18:40il y avait les cellules artistiques.
18:42Mon téléphone sonne,
18:43c'est toujours la même secrétaire,
18:44« Monsieur Barclay veut vous voir,
18:45pouvez-vous monter ? »
18:47Ah mais bien sûr, je monte immédiatement,
18:494 à 4,
18:50et là on a une lumière rouge,
18:52une lumière verte.
18:53La lumière rouge, vous ne pouvez pas rentrer.
18:55La lumière verte, vous pouvez rentrer.
18:57J'attends un petit peu,
18:58et la lumière se met au vert.
19:00Et là j'arrive dans un bureau,
19:02et il y a le bureau, évidemment,
19:04d'Élie Barclay,
19:04mais la lumière est aveuglante.
19:06Elle me fait face.
19:09Face à moi,
19:10il y a Barclay,
19:11qui est debout,
19:13avec son légendaire cigare,
19:14sa veste chamarrée, etc.
19:17Et sur le bureau, devant lui,
19:18il y a une forme allongée,
19:20avec des cheveux qui dépassent
19:21de l'extrémité,
19:23et avec des genoux légèrement repliés,
19:26comme ça,
19:26et des cuissardes,
19:27et qui sait que ce truc ?
19:29Et là, Barclay a dit,
19:31d'une façon très sentencieuse,
19:33« Tiens Brigitte,
19:34voilà ton nouveau directeur artistique ! »
19:37Vous vous souvenez comment il parlait ?
19:39Oui, exactement,
19:39avec une petite voix comme ça.
19:40Il avait la bouche presque fermée,
19:41comme ça,
19:42il était horripilant.
19:44Et là, ça s'est passé vraiment...
19:46Moi, je me suis liquéfié sur place,
19:48je ne sais même pas comment...
19:49Je suis sorti comme un automate,
19:51où il a dit,
19:52« Bon, Denis,
19:53c'est le nom de la coordonnée
19:54de Brigitte,
19:56tu l'appelles,
19:56et tu travailles avec elle. »
19:58Et vous avez travaillé avec elle
19:59l'avenue Paul Doumer,
20:01et puis à Basel,
20:02dans cette bergerie
20:03qu'elle avait achetée
20:04et qu'elle a donnée aujourd'hui
20:05à ses animaux.
20:06C'est ça.
20:07Est-ce que Brigitte avait...
20:08Je ne sais pas,
20:09tout de suite,
20:09ça a flashé, on est resté
20:11très amis, même encore maintenant
20:13je l'ai eu au téléphone il y a 4-5 jours
20:15voilà
20:16elle a compris que
20:19je débutais
20:20donc très gentiment elle m'a pris sous son aile
20:23protectrice et on a fait un bout
20:25de chemin ensemble. Et puis un jour
20:27il y a un coursier qui vient vous voir dans votre bureau
20:29je le crois dans le couloir
20:31ça va, tu vas bien ?
20:33t'es qui toi ? Daniel, Daniel qui ?
20:35Daniel Guichard. Il était coursier à l'époque ?
20:37Il était au stock, il était employé au stock
20:39de chez Barclay
20:40parce qu'il avait un mentor
20:43qui s'appelait Hubert Ballet qui était le directeur général
20:45de Barclay et qu'il avait placé là
20:47il disait celui-là, peut-être qu'un jour
20:49il faudrait quelque chose. Et il a fait quelque chose
20:51Oui, mais il a eu du mal à l'époque, personne ne voulait
20:53de lui et un jour il va voir Jean-Marie Rivière
20:55à l'Alcasa en disant j'ai des enfants à nourrir
20:57j'ai pas d'argent. Et Rivière l'a pris
20:59non seulement pour l'aider
21:01mais parce qu'il pensait qu'il avait du talent
21:03et Guichard a toujours été sympa avec Rivière
21:05chaque fois qu'il manquait quelqu'un il venait
21:07Exact, tout est exact
21:09vous êtes parfaitement documenté
21:12Et puis il y a le service militaire aussi
21:13Non mais oui
21:16à partir du moment où on commence à vendre des disques
21:19et on se dit tiens ça mord
21:21ah oui ça mord plutôt pas mal
21:22on s'est dit mais pourquoi, pourquoi
21:24ils ont pas besoin de moi à l'armée
21:27surtout que je sois forcément un mauvais soldat
21:29donc j'ai tout fait pour me faire réformer
21:30mais je n'ai finalement aucun effort à faire
21:33puisque je suis sujet au colique néphritique
21:35on fait pas de, il n'y a pas de régime spécial
21:38et il y a quelqu'un de très célèbre qui s'est fait réformer
21:41de façon très bizarre
21:42c'est Michel Polnareff
21:43il était à Montluçon
21:44et il faisait de la moto sans moto
21:46au bout de trois jours ils l'ont réformé
21:48alors ça c'est le point de départ
21:51et puis il y a eu quand même d'autres choses
21:52tout à fait personnelles
21:53et on va les évoquer avec vous
21:55à partir de la date du 24 décembre 1970
21:58à tout de suite sur Sud Radio
22:00avec François Bernheim
22:01Sud Radio, les clés d'une vie
22:03Jacques Pessis
22:04Sud Radio, les clés d'une vie
22:06mon invité François Bernheim
22:07nous parlons effectivement de votre livre
22:10Edi Barclay et moi au cherche midi
22:12on a commencé à évoquer votre arrivée
22:14chez Edi Barclay
22:15mais je crois qu'un jour important
22:17chez Edi Barclay
22:18c'est le 24 décembre 1970
22:20lorsque 24h sur la 2
22:22le journal télévisé de la 2
22:24diffuse pour la première fois
22:26cette chanson
22:27un reportage à la montagne
22:35avec des enfants
22:36je ne sais pas si vous vous en souvenez
22:37et Noël 70, les poppies
22:41et ça c'est vraiment
22:42quelque chose qui a marqué votre vie
22:44parce que l'idée au départ
22:46est d'Edi Barclay
22:47et vous avez travaillé derrière
22:49je travaillais avec Jacqueline
22:50Erenschmidt
22:50qui était quelqu'un
22:52qui est malheureusement décédé
22:54qui a beaucoup compté
22:56dans ma vie
22:57et qui m'a
22:58je dois dire sauvé
22:59de la...
23:01enfin j'étais viré
23:02j'étais viré à cette époque-là
23:04parce que je
23:04j'avais pas gagné assez d'argent
23:06j'avais fait gagner assez d'argent
23:07la société
23:08c'est pas que j'avais un salaire important
23:09mais bon
23:10à l'époque il y avait quand même
23:11un risque de faillite
23:13important
23:14chez Barclay
23:15et ça dégraissait
23:16les gens
23:17voilà
23:17je faisais partie de la charrette
23:19et elle a dit non pas lui
23:20pas lui
23:21lui c'était moi
23:23et alors
23:23oui Barclay a eu cette idée
23:25parce qu'il était à New York
23:26il a vu un groupe
23:27de petits blacks
23:29qui chantaient des chansons
23:30évidemment
23:32antiracistes
23:34et qui
23:35engageaient en tous les cas
23:36des prothèses sangues
23:38et il est arrivé
23:39il a dit
23:40pourquoi
23:40ne pas faire ça
23:43en France
23:44alors j'étais et moi
23:45on a sauté sur les dés
23:47bien sûr
23:47la chanson
23:48qu'on vient d'entendre
23:50je l'ai
23:50moi composée
23:51en exactement
23:52une heure
23:53il m'a pas fallu
23:54beaucoup de temps
23:55pour faire ça
23:56amoureux des voix
23:57amoureux des voix d'enfants
23:58et amoureux aussi
23:59d'une certaine rébellion
24:01et de Woodstock
24:03de Woodstock
24:04parce qu'à l'époque
24:04c'est Woodstock
24:05à l'époque
24:05on est dans
24:06la guerre au Vietnam
24:07on est dans
24:09des troubles
24:10internationaux
24:11importants
24:12et moi je me suis dit
24:14que les enfants
24:15ne pouvaient pas
24:15non plus être
24:16indifférents
24:18à tout ce qui se passait
24:19les enfants
24:20on les traitait
24:21un petit peu
24:21comme trop des enfants
24:22je trouvais
24:23alors moi je ne vais pas
24:24les crier
24:25évidemment
24:25critiquer les gens
24:27qui écrivaient des chansons
24:28mais c'était des chansons
24:29pour enfants
24:30et moi je me suis dit
24:31non
24:31parce que
24:32là sur les palissades
24:34aux alentours
24:35ils lisent des inscriptions
24:36ce n'est pas des idiots
24:37et ils sont concernés
24:39effectivement
24:39en discutant avec eux
24:40on a trouvé
24:42Jacqueline et moi
24:42qu'ils étaient très concernés
24:43donc très vite
24:44on s'est dit
24:45et si on faisait une chanson
24:46sur la trêve
24:47et si on leur demandait
24:48une trêve aux adultes
24:50par la voix des enfants
24:51essayons un peu
24:52de les culpabiliser
24:53ces imbéciles
24:54qui se foutent sur la gueule
24:56et qui font des morts
24:57un peu partout
24:57alors ça a donné
24:58Noël 70
24:59et il a fallu trouver
25:00la chorale
25:01et là ça a été aussi
25:02un marathon
25:02on a cherché une chorale
25:04évidemment autour de Paris
25:06on est allé à Bondy
25:07on est allé un petit peu
25:08dans le sud
25:08de Paris aussi
25:09et puis on est tombé
25:10sur la chorale dernière
25:11qui était dirigée
25:12par un garçon formidable
25:13qui s'appelait
25:14Jean Amoureux
25:14et là ça a collé
25:16tout de suite
25:16j'avais fait cette chanson
25:18et j'ai osé
25:20la chanter
25:21avec ma guitare
25:22devant les enfants
25:24et devant les parents
25:25et ça a marché
25:26alors là tout de suite
25:27vous savez
25:28pour un compositeur
25:30ou un auteur
25:30l'idée d'être repris
25:32tout de suite
25:33ça veut dire
25:34bon allez
25:34on y va
25:35parce que là
25:35ça peut marcher
25:36et la chanson
25:37a été un événement
25:38les poppies
25:38je crois
25:39ça venait de pop
25:40bien sûr
25:40et c'est Jean Fernandez
25:41un collaborateur de Barca
25:42qui a trouvé le nom
25:43dis donc Jean
25:44t'aurais pas une idée
25:45pour un groupe d'enfants
25:46si si
25:46les poppies
25:47voilà
25:47c'est né comme ça
25:48et d'ailleurs je crois même
25:49qu'ils ont accompagné
25:50j'ai vu une séquence de télévision
25:51où ils accompagnent
25:53Marc Lezadini
25:54dans Ma langue au chat
25:54alors ça alors là
25:56ça alors là
25:57bon
25:57alors c'est peut-être pas
25:59les poppies
25:59qui accompagnent
26:00c'est pas les chanteurs d'Anières
26:01ah non c'est les poppies
26:02c'est Marc Lezadini
26:03c'est annoncé comme les poppies
26:04donc c'est les chanteurs d'Anières
26:05mais les poppies
26:05alors il se trouve que
26:06le succès est immédiat
26:08de la chanson
26:09ah c'est fou
26:09c'est fou
26:10c'est fou
26:11tout de suite
26:12c'est
26:12d'abord c'est tout de suite
26:13programmé
26:14et
26:15je crois que c'est Arlette Tabard
26:20à l'époque
26:20sur Europe
26:21qui s'entiche
26:23de ce titre
26:25c'est passé
26:26c'est passé
26:27assez peu finalement
26:28mais suffisamment
26:29en tous les cas
26:29pour déclencher un rat de marée
26:31un rat de marée
26:31mais c'est incroyable
26:32en plus
26:33personne ne sait que c'est vous
26:34car la chanson
26:35est un titre
26:36et
26:36l'auteur
26:37c'est un certain Gilles Perham
26:39alors je l'ai eu au téléphone
26:40il y a peu de temps
26:41il va bien
26:41il est même en face de vous
26:43mon cher Jacques
26:43mais non
26:45parce que
26:45j'avais pris un pseudo
26:46parce que
26:47je me suis dit
26:47je faisais l'étude de droit
26:48si ça marche plus
26:49la chanson
26:51je vais retourner en droit
26:53c'était pas de gaieté de coeur
26:54et si on apprend
26:56si je fais un procès
26:57et qu'on apprend
26:57que j'ai fait des chansons
26:58de variété
26:59ça va peut-être donner
27:00un peu
27:01des arguments
27:03à mon adversaire
27:04à ce moment-là
27:05si je plaide
27:06j'allais loin quand même
27:08en même temps
27:09je sais que
27:09chez Barclay
27:10François Bernheim
27:10vous avez eu plusieurs pseudos
27:12il y a eu
27:12Alan Dell
27:13Frédéric Hubert
27:14et il y a eu
27:15vous avez fait partie
27:16d'un nombre incalculable
27:17de groupe
27:18c'est à dire
27:20c'était
27:20Barclay
27:21il adorait ça
27:22je vous raconte
27:24l'anecdote
27:25c'est
27:26le
27:27le
27:28le
27:28le
27:29le
27:29le
27:29le
27:29le
27:30vient de sortir
27:31ça fait un carton
27:32aux Etats-Unis
27:32donc ça va faire un carton
27:33en France
27:34et
27:35il y a la musique
27:36la musique
27:37ça s'appelle
27:37la chanson s'appelle
27:38Rindrops Keep Pulling On My Head
27:40et c'est
27:41B.J. Thomas
27:41qui chante
27:42cette chanson
27:43et c'est vachement bien
27:44et là on apprend que la chanson
27:47la version française va être chantée par Sacha Distel
27:50toute la pluie tombe sur moi
27:52alors Barclay m'appelle
27:54il me dit écoute c'est très simple
27:56tu vas rentrer en studio
27:57tu vas faire un playback
27:59pas deux
28:00un playback
28:00et tu vas copier exactement le playback de la version originale américaine
28:04tu vas demander à un arrangeur
28:06je convoque des musiciens
28:07et il me dit
28:08tu vas chanter
28:09sur le même playback
28:11la chanson
28:12en français
28:13et la chanson
28:14en anglais
28:15tu vois
28:15on va sortir
28:17deux 45 tours
28:18sous
28:19deux noms différents
28:20qui seront
28:21pour l'anglais
28:22Alain Del
28:23pour le français
28:24Frédéric Hubert
28:26et puis on va mettre ça sur le marché
28:27et on va leur piquer 20 000 ventes
28:29voilà
28:29et ça a marché
28:30et ça a mis
28:31ils ont piqué 20 000 ventes
28:32mais j'avais pas de contrat
28:33non plus
28:33alors il se trouve aussi
28:34François Bernheim
28:35qu'il a voulu faire de vous
28:36le chanteur masqué
28:37oh là là
28:38oh là là
28:38mon dieu
28:39quand j'y pense
28:39heureusement que ça n'a pas eu le jour
28:41cette histoire
28:41tu sais
28:42on te masque
28:43voilà
28:44tu chantes un truc
28:45on pourrait faire une chanson
28:46par je ne sais quoi
28:47tu la feras toi-même
28:48et puis un jour
28:48on enlève ton masque
28:50oui
28:50il dit c'est tout
28:51il dit c'est tout
28:52c'est ma singer aujourd'hui quoi
28:55mais il y a eu aussi
28:56le chanteur sans nom
28:57c'était Roland Avelis
28:59parce qu'il s'appelait
29:00le chanteur sans nom
29:01et il faisait une carte de visite
29:01avec son nom
29:02Roland Avelis
29:03c'était extraordinaire
29:04et puis il y a eu
29:05Edouard aussi
29:06à ce moment là
29:07Edouard qui était Jean-Michel Riva
29:08qui parodia Antoine
29:11avec les hallucinations d'Edouard
29:13face aux élucubrations
29:14exactement
29:15à l'époque
29:16d'époque de liberté
29:17exactement
29:18et la liberté
29:19ça a continué aussi
29:19avec une chanson
29:20qui a été reprise
29:21aujourd'hui encore
29:23une autre chanson des Poppies
29:24non non
29:25rien n'a changé
29:26tout tout a continué
29:29non non
29:31rien n'a changé
29:32tout tout a continué
29:34ça aussi
29:34deux millions de disques
29:35c'est une suite logique
29:38comme les adultes
29:40n'avaient rien entendu
29:41parce qu'ils sont
29:41assez stupides quand même
29:43derrière leurs canons
29:44et leurs mitraillettes
29:44on s'est dit
29:46nous enfants
29:46parce que je m'étais
29:47en la peau des enfants
29:49on va leur rappeler quand même
29:51que depuis Noël
29:52il s'est rien passé
29:53de l'intelligent
29:55voilà
29:56donc rien n'a changé
29:57puisque rien
29:58vous ne voulez pas
29:59que les choses changent
30:00donc on l'écrit
30:01et cette chanson
30:02était enregistrée
30:03encore voici
30:03un an ou deux
30:04oui exactement
30:05il y a eu pas mal
30:06de covers
30:06de cette chanson
30:07mais il y a aussi
30:08le fait que c'est devenu
30:10une espèce de collecteur
30:11et que parfois
30:12dans les soirées branchées
30:14ou dans les clubs
30:15branchés vers 3 du mat
30:16ils passent
30:17Alexandrie et Alexandra
30:18et non non
30:19rien n'a changé
30:19c'est extraordinaire
30:20et d'ailleurs je crois
30:20qu'il y a eu une série
30:21de concerts des Poppies
30:22accompagnés par le groupe
30:23téléphone
30:24alors ça oui
30:24on cherchait
30:25Jacqueline et moi
30:26des jeunes
30:27des jeunes
30:28pour accompagner les Poppies
30:29parce que Johnny Stark
30:31avait engagé les Poppies
30:34en première partie
30:35de Mère et Mathieu
30:36et on cherchait
30:37un groupe de jeunes
30:38le groupe de jeunes
30:39on en a dictionné pas mal
30:40on a commencé par
30:42aller à Bourg-la-Reine
30:45on a rencontré
30:46le groupe
30:47que
30:47le groupe
30:49qu'avait formé
30:49Jean-Jacques Goldman
30:50Taifong
30:51Taifong
30:51heureusement
30:52heureusement que vous êtes là
30:53et donc
30:54évidemment c'était pas possible
30:55et on est tombé
30:57sur des petits jeunes
30:59comme ça
30:59Boulevard Suchet
31:00je me souviens
31:00à Paris
31:01où il y avait
31:02Jean-Louis Aubert
31:03Daniel Roux
31:04et Richard Kolinka
31:05et qui
31:06après on font des téléphones
31:07exactement
31:08alors ensuite
31:08il y a quelqu'un d'autre
31:09qui vous le voit aussi beaucoup
31:10c'est Renaud
31:10parce que moi
31:11je me souviens
31:11des débuts de Renaud
31:12à la Pizza du Marais
31:13dans la Java sans joie
31:14personne venait
31:15il était déprimé
31:16et vous avez produit
31:17les deux premiers albums
31:18de Renaud
31:18absolument
31:19mais ça
31:20personne ne venait le voir
31:22c'est sûr
31:23ça c'est une histoire
31:24absolument incroyable
31:26il était copain
31:26avec Coluche
31:27et puis bon
31:28Coluche débutait
31:29c'est Lederman
31:30qui le produisait
31:31dans un club
31:32dans un truc
31:34qui s'appelait
31:34Ruth Berry
31:34qui s'appelait
31:35je ne sais pas quoi
31:36d'ailleurs
31:36et Coluche était là
31:37et comme il aimait
31:38beaucoup Renaud
31:39il l'avait mis
31:41en première partie
31:41où il chantait
31:42trois chansons
31:43Renaud
31:43avec une guitare
31:45et un petit accordéon
31:46qui l'accompagnait
31:47et Jacqueline voit ça
31:48et elle me dit
31:49mais attends
31:50il faut quand même
31:51qu'on convoque
31:51ce garçon
31:53et ce garçon
31:54est venu dans notre bureau
31:55et il nous a chanté
31:57à la guitare
31:57ce qu'il chantait
31:58avec Coluche
31:59et qui était
32:00alors il y avait
32:01des titres incroyables
32:03Crêpes salopes
32:04Société tu m'auras pas
32:07Camarades bourgeois
32:09Germaine
32:10une Java
32:11ou un tango
32:11c'était formidable
32:13je trouvais ça
32:14formidable
32:14nous avons trouvé ça
32:15formidable
32:16on y va
32:17on plonge
32:18il faut absolument
32:19faire quelque chose
32:20et on a produit
32:20ce premier album
32:21dans lequel il y avait
32:23Hexagone
32:23qui est devenu
32:24après Collector
32:25un classique de Renaud
32:27et puis après
32:28on a enchaîné
32:30avec Laisse Béton
32:30alors il y a aussi
32:31une autre chanteuse
32:32qui aujourd'hui
32:33vit aux Etats-Unis
32:34loin de tout ça
32:35qui écrit des musiques
32:36pour les séries
32:36mais c'est aussi
32:38un immense succès
32:39et cette chanteuse
32:40c'est Esther Galil
32:41ça aussi
32:49personne n'y croyait
32:51ça a été un immense succès
32:52personne n'y croyait
32:53mais le vice-président
32:54de Barclay
32:55qui s'appelait
32:55Léomissir
32:56en réunion
32:57alors qu'on faisait
32:57écouter ce truc
32:58avec Jacqueline
32:59on peut l'être trouille
32:59il nous a dit
33:00si ça ça vend 30 000
33:01je démissionne
33:02oui
33:02un million quoi
33:04après il me suis bien gardé
33:05de le lui rappeler
33:06en public
33:07mais je lui ai rappelé
33:08en privé quand même
33:09et puis comme vous avez
33:10l'oreille
33:11vous avez un jour
33:12François Bernen
33:13trouvé une voix
33:13que personne ne connaissait
33:15mon mec à moi
33:18il me parle d'aventure
33:20et quand t'es brûlée
33:22comment c'est vrai ça ?
33:27Joël Cartini
33:27mon ami
33:28et homme du nord
33:30que j'avais fait engager
33:33chez Universal
33:34Philips à l'époque
33:36ou c'est Phonogramme
33:37à l'époque
33:38c'était un poisson pilote
33:40si jamais tu trouves
33:42quelque chose d'intéressant
33:43préviens-moi
33:44il m'appelle
33:44et là
33:45il y a une vidéo cassette
33:46qui venait
33:47de l'Est
33:48et qui
33:49je vois cette vidéo
33:51avec cette fille
33:52qui est 16 ans
33:5317 ans
33:54qui chantait
33:54dans un orchestre
33:55qui avait constitué
33:57ses frères
33:57à l'époque
33:58sa famille
33:59elle chantait
34:00juste ce gigolo
34:01elle chantait des trucs
34:02de Claude François
34:03je trouvais ça
34:03extraordinaire
34:04sur la cassette
34:07au dos
34:07il y a un numéro
34:08de téléphone
34:08j'appelle
34:09je tombe sur une voix
34:11qui supposait être
34:13la maman
34:13de Patricia
34:14qui est une allemande
34:16qui parle pas un mot de français
34:17et moi non plus
34:18d'allemand
34:18et elle me dit
34:19que sa fille
34:20chante le lendemain
34:21dans une fête
34:22de la bière
34:23à Francfort
34:23et que si on veut venir
34:25ben on est bienvenus
34:26Joël et moi
34:27on a pris la voiture
34:28et on est partis
34:29et là
34:30on peut vous dire
34:31qu'une fête de la bière
34:32vous savez ce que c'est
34:33forcément Jacques
34:34vous avez vécu ça
34:34c'est quand même pas possible
34:35il faut le vivre une fois
34:37en sa vie
34:38avec des shops de bière
34:39extraordinaires
34:41et au milieu
34:42de cette fournaise
34:43parce que c'est quand même
34:45c'est bruyant
34:45et sa chante
34:46et sa danse
34:47etc
34:47il y a une petite scène
34:49et là je dis à Joël
34:51elle va arriver là
34:51elle va se faire tuer
34:53c'est pas possible
34:54et Patricia est arrivée
34:55à chanter sur playback
34:56pas en playback
34:57sur playback
34:58et là le silence
35:00s'est fait
35:00je veux dire
35:00entre 30 secondes
35:01et une minute
35:02elle a fait le silence
35:03et les shops de bière
35:04sont restés en l'air
35:04je peux vous le dire
35:05et là je me suis dit
35:06si elle fait silence
35:08dans ce genre de truc
35:09elle peut le faire partout
35:11et après ça a été vous
35:12de la faire mousser justement
35:13alors exactement
35:15alors ça c'est votre travail
35:17d'auteur
35:18de compositeur
35:19d'éditeur
35:20mais il y a aussi
35:21ce côté littéraire
35:22qu'on va évoquer
35:23à travers la date
35:24de la sortie de ce livre
35:25le 24 avril 2025
35:27à tout de suite
35:27sur Sud Radio
35:28avec François Bernheim
35:29Sud Radio
35:31les clés d'une vie
35:31Jacques Pessis
35:32Sud Radio
35:33les clés d'une vie
35:34celle de mon invité
35:35François Bernheim
35:36on a évoqué
35:37votre passé
35:38et puis vos débuts
35:39chez Barclay
35:40et justement
35:40vous sortez
35:41donc vous avez sorti
35:42le 24 avril 2025
35:44Eddie Barclay
35:45et moi
35:45écoutons la voix
35:47d'Eddie Barclay
35:47c'est pas le nom
35:48de sa ville
35:48c'est le nom
35:49de la ville
35:49de sa ville
35:51parce qu'aujourd'hui
35:52il est maire
35:53demain il sera
35:53peut-être plus maire
35:54donc ça veut pas
35:55Barclay
35:55qui s'appelait Barclay
35:56je crois
35:56parce que c'était
35:57le nom d'une banque
35:58américaine
35:58il s'appelait
35:59Édouard Ruau
35:59c'était sa deuxième épouse
36:01Nicole
36:02qui avait trouvé ce nom
36:03il trouvait qu'Edouard Ruau
36:05qui est son nom d'origine
36:06bon ça sonait
36:07pas très bien
36:08ça ne sonait pas
36:09assez américain
36:10ni international
36:11voilà
36:12donc chez
36:13Au Cherche Midi
36:13sort Eddie Barclay
36:14et moi
36:15votre premier livre
36:15pourquoi avoir écrit
36:16ce livre aujourd'hui
36:17François Bernheim
36:18et bien parce qu'à force
36:19de raconter
36:20les anecdotes
36:21sur lesquelles
36:22vous m'avez gentiment
36:23interrogé
36:24Jacques
36:25à force de les raconter
36:27à des gens
36:27à des proches
36:29à ma famille
36:30à Sandrine Saroche
36:32avec laquelle je travaille
36:33avec des gens
36:35on m'a dit
36:36mais pourquoi finalement
36:37parce que
36:37tu ne les écris pas
36:39ces anecdotes
36:40pourquoi tu n'écris pas
36:41cette partie de ta vie
36:42qui est fondatrice
36:44c'est vrai que c'est fondateur
36:45pour moi
36:45c'est vrai que c'est grâce
36:47à cette partie
36:48de cette vie
36:49grâce à ce mentor
36:50qui était Eddie Barclay
36:51que j'ai pu après
36:52devenir producteur
36:53à part entière
36:54et de connaître ce métier
36:55pour lequel
36:55évidemment il n'y a pas de livres
36:57on n'y a pas
36:58on n'y a pas de diplôme
36:59non plus
36:59et surtout
37:00on découvre la personnalité
37:01d'Eddie Barclay
37:02parce qu'il a écrit
37:02ses mémoires
37:03il a fait quelques livres
37:05mais en même temps
37:06c'est un homme très secret
37:07qu'on prenait pour un flambeur
37:09et qu'il était un gros travailleur
37:11moi ce qui me frappait beaucoup
37:13c'est qu'il n'y avait pas
37:14de fête
37:15sans travail
37:16le travail
37:17c'était très important
37:18pour lui
37:18il exigeait beaucoup
37:19de ses collaborateurs
37:20mais il avait raison
37:21de le faire
37:22parce que chez Barclay
37:23ce n'était pas une secte
37:25mais c'était quand même
37:26quelque chose
37:26très fort
37:27qu'il y avait
37:27dans cette société
37:29on avait tous
37:29un œillet à la boutonnière
37:31c'était le signe
37:32de ralliement
37:33il était hors de question
37:34bien entendu
37:35de faire autre chose
37:36que d'aimer
37:36non pas
37:38le personnage
37:38mais d'aimer travailler
37:39chez Barclay
37:41il y avait une continuité
37:42comme ça
37:43ce n'est pas une dévotion
37:44non plus
37:44ce n'était pas un gourou
37:45on en a fait un gourou
37:47mais ce n'était pas nous
37:49et la fête
37:50c'était l'aboutissement
37:51de ça
37:51parce que c'était
37:52un épicurien aussi
37:54Eddie Barclay
37:56il fallait qu'à un moment
37:57son travail serve à quelque chose
37:58et lui
37:59ça servait à la fête
38:00alors il y en a
38:01qui entassent des billets
38:02et des comptes en banque
38:03lui
38:04il faisait la fête
38:04et en même temps
38:05il symbolise une époque
38:06qui n'existe plus
38:07des maisons de disques
38:08créées par des gens
38:09qui avaient le talent artistique
38:11et qui ne pensaient pas
38:12seulement au bilan
38:13de la fin d'année
38:14exactement
38:15parce que lui
38:15en plus était propriétaire
38:16de sa société
38:17il était seul actionnaire
38:18de sa société
38:19donc il faisait ce qu'il voulait
38:20et c'est bien pour ça
38:21que des gens comme moi
38:22ont profité
38:23de cette autonomie
38:25pour accéder
38:26à la liberté
38:27à la liberté de création
38:28vous savez
38:29c'est très important
38:29d'être libre
38:30et de pouvoir
38:31moi maintenant
38:32je ne vois pas
38:33comment je pourrais travailler
38:34dans une maison de disques
38:35il faut passer
38:36par des tas de paliers
38:37des tas de budgets
38:39des tas de trucs
38:39et puis bon
38:40il faut faire 300 000
38:41vues sur internet
38:44pour espérer
38:45avoir un rendez-vous
38:46dans une maison de disques
38:47je ne pourrais pas
38:48non
38:48là c'était l'instinct
38:49et d'ailleurs Barclay
38:50était un visionnaire
38:51on l'a appelé
38:52le roi du micro-sillon
38:53parce qu'avec Nicole
38:54sa première femme
38:55il a importé
38:56le micro-sillon
38:56en France
38:57oui exact
38:57il est allé aux Etats-Unis
39:01il a eu le courage
39:02d'aller aux Etats-Unis
39:03de voir qu'il y avait
39:04une invention
39:05qui s'appelle le micro-sillon
39:06il l'a ramené en France
39:07il l'a ramené
39:07avec les moyens
39:08du bord je dois dire
39:09ils habitaient
39:10Nicole et lui
39:11dans un petit appartement
39:12de la rue Pergolès
39:13à Paris
39:13bon
39:14il entassait
39:15les micro-sillons
39:16dans la baignoire
39:17il me l'a raconté
39:17et puis il allait
39:20les livrer
39:20chez les grossistes
39:21à vélo
39:22exactement
39:23qu'il pleuve
39:23qu'il vente
39:24qu'il fasse n'importe
39:25voilà
39:25qu'il fasse le temps
39:27qu'il faisait
39:27et aux Etats-Unis
39:28le micro-sillon au départ
39:29ça avait été créé
39:30uniquement pour les jugbox
39:31le commerce ne marchait pas
39:34et c'est vraiment
39:35Barclay
39:35qui l'a lancé en France
39:36avec sa première femme
39:38et les femmes
39:39ont beaucoup compté
39:39dans sa vie
39:40bon
39:40vous avez connu
39:41Béatrice
39:42vous avez connu
39:42Marie-Christine
39:44Bianca
39:44c'était vraiment
39:45j'ai connu Danielle aussi
39:46les femmes ont été
39:49très importantes
39:49à son bras
39:50dans sa vie
39:51parce qu'il n'allait pas
39:53être seul
39:53alors la seule étude
39:55c'était un problème
39:56un problème majeur
39:57une de ses dernières
39:59compagnes
40:00qui est Lorraine de Roubaix
40:01que je vois de temps en temps
40:02me disait
40:03qu'il ne supportait pas
40:06de ne pas avoir
40:07d'amis
40:07de copains
40:08d'amis je ne sais pas
40:10je crois qu'il n'avait
40:10qu'un seul ami
40:11c'est Charles Aznavour
40:12un seul ami
40:13vous savez qu'il n'y a
40:14jamais eu de contrat
40:14entre lui et Aznavour
40:15jamais
40:16jamais de contrat écrit
40:17c'est incroyable
40:19cette espèce de
40:21et même Brel
40:22à la fin de sa vie
40:24Brel lui a offert
40:25le truc des marquises
40:27mais sans contrat
40:29oui
40:29ils ont dit
40:30qu'ils avaient un contrat
40:31à vie
40:31il était uniquement moral
40:32parce que légalement
40:33il n'y avait rien
40:33mais légalement
40:34il n'y avait rien
40:34non non
40:35vous savez
40:37vous pensez
40:38que c'est possible maintenant
40:39impossible aujourd'hui
40:40c'est pas possible
40:42c'est pas possible
40:43non plus
40:43un personnage comme Barclay
40:44c'est ça qui me manque
40:45un peu dans ce métier
40:46cette espèce de folie
40:47quand même
40:48qui n'était pas
40:49contrairement à ce que d'autres
40:50on dit une espèce de
40:51prétention
40:52de pied de nez
40:55à la pauvreté
40:56c'était juste le fait
40:57qu'il fallait rire
40:59rire et s'amuser
41:00en mangeant bien
41:01et en buvant bien
41:02et en écoutant les autres
41:03parce qu'il parlait peu
41:04dans ses déjeuners
41:05alors il parlait peu
41:06il laissait parler les autres
41:07il relance
41:08c'est un relanceur
41:09et en même temps
41:10il y avait ces fêtes
41:11à Saint-Tropez
41:12quand il y avait
41:13une fête blanche
41:13c'est une nuit blanche
41:14chez Barclay
41:15il n'y avait plus
41:15un costume blanc
41:16à vendre dans Paris
41:17c'est exactement ça
41:18alors je peux vous dire
41:19qu'il y avait
41:20certaines personnes
41:21qui disaient
41:21oh là là
41:22qu'est-ce que c'est
41:22que ces fêtes
41:22c'était les premiers
41:24à s'y précipiter
41:25bien sûr
41:26et à prendre l'avion
41:26pour aller à Saint-Tropez
41:28je ne les blâme pas
41:29en même temps
41:30vous avez écrit
41:30une musique
41:31pour ces fêtes
41:32alors oui
41:33il m'a dit un jour
41:33il faut qu'on fasse
41:34une danse
41:35oh là là
41:39il faut faire une petite fête
41:40à Saint-Tropez
41:40ben oui mais bon
41:42alors quoi
41:43alors j'ai pondu un truc
41:45évidemment
41:45un truc qui a
41:47moyennement vu le jour
41:48je dois dire
41:49et on s'est retrouvé
41:49comme ça
41:50au cave du roi
41:51c'était la boîte
41:52évidemment
41:52à la mode
41:54à Saint-Tropez
41:55et on s'est retrouvé
41:56avec
41:57où tout le monde voisinait
41:59il y avait Delon
42:00il y avait Elton John
42:02il y avait
42:02Duke Ellington
42:05qui dansait
42:06sur la chanson
42:07que j'avais écrite
42:08et qui n'était pas
42:09je dois dire
42:10quelque chose
42:10de très mémorable
42:11alors il se trouve aussi
42:12que Barclay
42:13voulait tout le monde
42:14dans son écurie
42:16et il était prêt à tout
42:17pour avoir
42:18Gainsbourg
42:19et quelques autres
42:19oui
42:20il m'a engueulé
42:22parce que
42:22je n'ai pas amené
42:23Véronique Sanson
42:24je me suis fait engueuler
42:25comment
42:27elle est chez Berger
42:27mais pourquoi
42:28non
42:29elle était chez
42:29Bernard de Vosson
42:30non
42:31je n'ai pas pu
42:33je n'ai pas pu
42:33et Gainsbourg
42:34c'est pareil
42:35mais il aurait voulu
42:36tout le monde
42:37mais il était très copain
42:38aussi avec Gainsbourg
42:38ce n'est pas le problème
42:39c'est que
42:40les choses de la nuit
42:41peuvent
42:42parfois déboucher
42:44sur des contrats
42:44mais pas là
42:45mais vraiment
42:46d'ailleurs
42:47la nuit
42:47il sortait beaucoup
42:48pour repérer
42:49moi je me souviens
42:50de Nino Ferrer
42:51qui m'avait dit un jour
42:52il m'a repéré
42:53dans un club de jazz
42:54où je chantais
42:55oui oui
42:55mais bien sûr
42:56bien sûr
42:57et il n'était pas
42:58Jacqueline aussi
42:59il avait repéré
42:59Nino
43:00ça c'était un
43:01formidable
43:02petite parenthèse
43:03avec qui vous avez
43:04travaillé aussi
43:05non j'ai pas travaillé
43:06j'aurais bien voulu
43:07j'aurais bien voulu
43:08Nino il m'a dit
43:09j'aimerais
43:11j'aimerais maintenant
43:14refaire mes orchestrations
43:15il n'était pas le seul
43:16à faire ça
43:17il était dingue
43:18de Crosby
43:18Stiesner
43:19et des guitares
43:20acoustiques américaines
43:22ou californiennes
43:23et puis voilà
43:26un jour
43:26on a réécouté
43:27ces trucs
43:27et puis
43:28s'est mis à pleurer
43:29j'ai dit
43:29tu vois que c'est pas la peine
43:30c'est pas la peine
43:31Aznavour a fait la même chose
43:33exactement
43:33il vous a proposé
43:35vous avez refusé
43:36c'est pas que j'ai refusé
43:37oui
43:37je disais
43:38écoutez
43:39là je l'avoue
43:40vous voyez
43:40je ne vois pas
43:43ce que je pourrais
43:43amener de plus
43:44vous avez
43:45une telle émotion
43:47lorsque vous chantez
43:49la bohème
43:50ou comme ils disent
43:51ou des choses comme ça
43:52qu'est-ce que vous voulez
43:53que je vais rajouter
43:54une guitare électrique
43:54mais pourquoi faire
43:55ça va faire Jones
43:56on s'en fout
43:57et puis vous avez vécu
43:59un jour
43:59un grand moment d'émotion
44:00grâce à cette chanson
44:02mais voir un ami
44:04pleurer
44:07bien sûr
44:11ces vies musiques
44:12car vous avez vécu
44:13l'enregistrement
44:14de cette chanson
44:15François Bernard
44:15il y a un directeur artistique
44:16qui s'appelait
44:17Richard Marsan
44:18que j'aimais beaucoup
44:19qui avait double de mon âge
44:20mais qui
44:21avec lequel j'avais
44:22sympathisé un peu plus
44:24qu'avec les autres
44:25et qui un jour me dit
44:27viens au studio
44:28j'ai quelque chose
44:30pour toi
44:30et là je me suis retrouvé
44:32évidemment je ne savais pas
44:33pourquoi
44:33arrive Brel
44:34moi j'étais
44:35j'avais 22 ans
44:3723 ans
44:37j'étais
44:38je me suis confondu
44:39avec le tissu
44:41des murs
44:42du studio
44:43je me suis foutu
44:44dans un coin
44:44et voilà
44:46j'ai vécu cet enregistrement
44:47rien que d'y penser
44:48d'ailleurs
44:49j'ai un peu
44:49un peu les poils
44:50comme on dit
44:51parce que
44:52il est arrivé en grande
44:53avec beaucoup d'humilité
44:54mais aussi chargé
44:56d'énergie
44:57comme ce n'est pas possible
44:57alors qu'il était
44:58déjà
44:59je supposais qu'il était
45:01déjà un peu malade
45:02il a fait deux prises
45:03et ça a été terminé
45:04et après il est reparti
45:06il est reparti
45:06je ne sais pas ce qu'il avait
45:07il me disait
45:08j'ai un tournage
45:09un truc comme ça
45:09il tourne peut-être
45:10c'est rien
45:11c'est extraordinaire
45:12et il faut savoir aussi
45:13qu'il y a eu Brel
45:16et il y a eu
45:16les mariages de Barclay
45:18parce que les mariages
45:18de Barclay
45:19je crois que vous en avez fait
45:19un seul
45:20moi j'ai dû en faire
45:20trois ou quatre
45:21c'était une tradition
45:22c'était une fête permanente
45:24mariage
45:24je voulais dire fête
45:25forcément
45:26il y avait des fêtes
45:27aussi sans mariage
45:28mais il y avait mariage
45:29mariage je voulais dire fête
45:31il était hors de question
45:32de faire un mariage
45:32avec 20 personnes
45:33et d'aller à la mairie
45:35de Neuilly
45:36et c'est tout
45:36non non non
45:37il fallait faire autre chose
45:38donc on faisait
45:39l'organisation était confiée
45:41à un garçon
45:42qui s'appelait Alain Marouini
45:43qui avait l'habitude
45:44d'organiser tout ça
45:45et qui avait des tas
45:46d'idées d'ailleurs
45:47là-dessus
45:48et d'ailleurs moi
45:49je me souviens
45:49de Francis Blanche
45:50envoyant deux télégrammes
45:51à Eddie Barclay
45:53pour son cinquième mariage
45:54je viendrai comme d'habitude
45:55et je ne serai pas là
45:56cette fois-ci
45:57mais je serai là
45:57la prochaine fois
45:58ça n'avait pas beaucoup plu
45:59et puis il y a dans votre livre
46:01une révélation
46:02c'est que Eddie Barclay
46:04a échangé
46:05Brel contre Johnny
46:06alors voilà
46:07Johnny avait fait
46:08au tout début de sa vie
46:11il était
46:13je ne sais pas
46:14assez mal conseillé
46:15en tous les cas
46:16je n'en sais rien
46:16mais bêtement
46:17il avait signé deux contrats
46:19un chez Barclay
46:20et un
46:21je crois que c'était
46:23Philips
46:23ou quelque chose comme ça
46:24où il y avait Vogue
46:25enfin il y avait Philips
46:26je pense
46:27et il s'est passé
46:30la chose suivante
46:31c'est que Barclay
46:32a appelé le PDG
46:33à l'époque
46:34de Phonogramme
46:36ça c'est Alain Marroni
46:37qui m'a raconté l'histoire
46:38et finalement
46:39il s'est passé
46:40la chose suivante
46:41je vous laisse
46:42Johnny
46:42je prends Brel
46:44on ne peut pas imaginer ça
46:46aujourd'hui
46:47c'est une histoire belge
46:48oui
46:48non mais c'est extraordinaire
46:49vous imaginez aujourd'hui
46:51ce genre de situation ?
46:52ben non
46:53parce qu'il n'y a
46:53peut-être pas non plus
46:55les PDG
46:56qui ont autant de liberté
46:58ni d'humour
46:59en tous les cas
46:59pour faire les choses
47:00de cette façon
47:01et Barclay
47:02un jour
47:03il a fallu le quitter
47:04et je sais
47:05en ayant lu votre livre
47:06François Bernheim
47:07qu'il n'aimait pas
47:07qu'on le quitte
47:08non
47:08lui
47:09c'était lui
47:10le chef d'orchestre
47:11de tout
47:12c'est-à-dire
47:12c'est lui qui décidait
47:14je m'en vais
47:14oui
47:15mais c'est lui qui décidait
47:16je vous vire
47:17mais c'était pas lui
47:18qui voulait qu'on le quitte
47:20non il n'aimait pas du tout
47:21qu'on le quitte
47:21c'était douloureux
47:22c'était douloureux
47:25Jacqueline on s'est dit
47:26qu'on devait
47:27qu'on devait faire notre vie
47:28c'est comme ça
47:28qu'on est parti
47:29mais dans la douleur
47:30en même temps
47:31que reste-t-il aujourd'hui
47:32Teddy Barclay
47:33à part le nom
47:34son fils
47:34Guillaume
47:35Guillaume
47:36qui lui perdure
47:38évidemment
47:38la mémoire de son père
47:41qui est photographe
47:42qui a tout un dossier
47:44qui a des photos
47:44merveilleuses
47:45etc
47:45et puis aussi peut-être
47:47qu'il n'est pas totalement
47:50dans l'oubli
47:51parce que
47:52je vais vous dire
47:53peut-être qu'on lui doit
47:56la liberté
47:57j'emploie ce mot
47:59depuis longtemps
48:00mais très franchement
48:01et surtout le goût
48:02de la musique
48:02le goût d'en faire
48:03le goût d'inventer
48:04quelque chose
48:05et je crois que c'est lui
48:07qui
48:08enfin il a inventé
48:09le chaud
48:11et le bise
48:12exactement
48:13et il l'a fait
48:14en prenant tous les risques
48:16puisqu'il est mort
48:17carrément ruiné
48:18il est mort ruiné
48:18totalement
48:19ce qu'on ne sait pas
48:20car il restait
48:21jusqu'au bout
48:21il portait beau
48:23appartement
48:24en viagé
48:24société
48:26vendue
48:28au groupe
48:30Philips
48:31phonogramme
48:32et Universal
48:32et puis
48:34lui
48:35il avait négocié
48:36je crois un salaire
48:37comme ça
48:38ça lui permettait
48:39de vivre
48:39mais de vivre
48:40normal
48:41peut-être
48:41avec un salaire supérieur
48:44à un ouvrier
48:45c'est sûr
48:45et certain
48:46mais en tous les cas
48:47bien moins glorieusement
48:51qu'il ne l'avait fait
48:52en même temps
48:53ce livre est un document
48:54sur une époque
48:55qui a totalement disparu
48:57alors
48:57parce que nous
48:59on est
48:59nous
49:00je dis nous
49:01notre génération
49:02a vécu
49:03l'explosion
49:04d'une chanson
49:05française
49:07mais très riche
49:08moi quand je rentre
49:09chez
49:10chez Barclay
49:11Aznavour
49:12vient de faire
49:12comme ils disent
49:13gros message
49:15à la communauté homosexuelle
49:16Ferré
49:19vient de sortir
49:20cet extra
49:20Delpech
49:22fait
49:22white is white
49:22et pour un flirt
49:23Ferra
49:25doit faire
49:26la montagne
49:26ou quelque chose
49:27de ce genre
49:27bref
49:28il y a une espèce
49:29d'explosion
49:30de talent
49:30et Aznavour
49:31bien sûr
49:32je l'ai cité
49:32et explosion
49:34de talent
49:34qui marque
49:35vraiment
49:36vraiment une césure
49:37par rapport
49:37à ce qui va se passer
49:38après
49:38c'est dire
49:39l'intérêt
49:40de lire ce livre
49:40Eddie Barclay
49:41moi au cher Chemidi
49:42merci de l'avoir écrit
49:44François Bernheim
49:44et merci d'en parler
49:45aussi bien
49:46d'être aussi à l'aise
49:47pour écrire
49:48que pour écrire
49:49des chansons
49:49c'est un grand compliment
49:50je le prends
49:51comme un grand compliment
49:52Jacques venant de vous
49:52merci
49:53l'église d'une vie
49:54c'est terminé
49:54pour aujourd'hui
49:55on se retrouve bientôt
49:56restez fidèles
49:57à l'écoute de Sud Radio