Dans son édito du 10/05/2025, Jules Torres revient sur le comportement de Jean-Luc Mélenchon et son camp : La France Insoumise
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00:00Il y a des semaines où les masques tombent et d'autres, où ce sont les costumes entiers qui s'effilochent.
00:04Pour la France insoumise, celle qui vient de s'écouler ressemble à un effondrement.
00:09Quant à un mouvement politique qui se voulait l'incarnation du peuple finit hué par l'ensemble de l'hémicycle,
00:14il ne s'agit plus de diabolisation, il s'agit d'un retour de flamme et cette fois, la torche, c'est les insoumis qui la tiennent.
00:20Tout commence à l'Assemblée nationale, une résolution simple, presque consensuelle, complètement consensuelle,
00:26réclamait la libération de Boalem Sansa, l'écrivain franco-algérien, emprisonné depuis novembre dernier pour ses idées.
00:33Droite, centre, gauche, tout le monde vote pour, tout le monde non.
00:36Un petit groupe d'irrécupérables résiste encore et toujours à l'évidence, les insoumis.
00:42Ils refusent de soutenir le texte, au nom de quoi ?
00:44Du dialogue avec Alger contre la surenchère médiatique.
00:47Autrement dit, surtout ne pas froisser leurs amis là-bas, leurs électeurs ici, même si un écrivain croupit en prison.
00:54Résultat, une sortie théâtrale de l'hémicycle, déhuée en cascade et une image désormais familière,
01:00celle d'un groupe refermé sur lui-même, paranoïaque et rigide, préférant le confort de la posture à l'effort de la vérité.
01:08Le problème, ce n'est plus la diabolisation, c'est l'isolement volontaire.
01:12La France insoumise ne dérange plus, elle déroute, elle ne fait plus peur, elle fatigue, elle exaspère, elle se ridiculise.
01:18Et ce vote sur Boalem Sansa, justement, c'est devenu un symbole.
01:22Oui, car il y a une ligne qu'on ne franchit pas, ou alors on accepte d'en payer le prix.
01:27Cette semaine, la France insoumise l'a franchie en voulant retirer, par exemple, par amendement,
01:31le mot antisémitisme d'un texte censé lutter contre l'antisémitisme.
01:36Comme s'il fallait le diluer, le noyer, le faire disparaître dans un grand bain tiède de bonnes intentions.
01:42Mais enfin, qu'est-ce que c'est que cette gauche-là ?
01:44Une gauche qui prétend que nommer l'antisémitisme, c'est la stigmatisée,
01:47qui confond la justice avec le relativisme, la vigilance avec l'aveuglement.
01:52Les insoumis, eux, courbent une nouvelle fois les Chines.
01:55Ils s'interdisent de désigner certaines haines, de peur de froisser leur électorat.
01:59Une gauche qui n'ose plus défendre les Juifs au nom de la paix sociale dans les quartiers.
02:03Le plus grave, c'est que cette lâcheté, eh bien, elle se déguise en vertu.
02:06Il parle d'universalisme, de lutte contre toutes les discriminations.
02:10Mais derrière cette façade humanisme, on sent évidemment le calcul, l'obsession électoraliste,
02:15l'instrumentalisation du multiculturalisme comme outil de pouvoir.
02:19Et pendant ce temps, eh bien, le poison se répand dans les universités, dans les réseaux sociaux,
02:24dans les cortèges, et qui portent cette responsabilité ?
02:27Ceux qui ont refusé de nommer l'ennemi.
02:29Ceux qui, au nom du vivre-ensemble illugeois, ont laissé grandir la haine.
02:33Oui, la France insoumise est aujourd'hui l'un des vecteurs de l'antisémitisme contemporain.
02:37Pas par haine des Juifs, non, mais par peur de leur bourreau.
02:40Et pour ne rien arranger, cette semaine sort un livre,
02:43La Meute, sur le système Mélenchon.
02:46Vous y voyez un lien avec ces dérives ?
02:48Évidemment, comme si l'Assemblée ne suffisait pas.
02:50Voilà un livre qui vient tirer le rideau sur cette mise en scène.
02:54La Meute, signée par deux journalistes pour cent peu suspects de droitisme ou d'anti-gauchisme,
03:00dresse un portrait clinique de la France insoumise.
03:02Derrière les cris, les postures, la révolution permanente,
03:05Il y a un clan, il y a même une meute.
03:07Jean-Luc Mélenchon n'est plus un homme politique, c'est un gourou à cravate rouge.
03:10Comprend-on dans ce livre ?
03:12Il parle, on s'incline, il fulmine, on se tait.
03:15Il purgera comme il l'a toujours fait.
03:17Et ceux qui s'en vont, ce sont des traîtres, des reniés, des bannis.
03:20Le livre raconte une mécanique de la terreur, des collaborateurs tétanisés,
03:24des fichages internes, des jeunes députés élevés dans la vénération et la peur,
03:28des anciens compagnons liquidés.
03:30On nous avait vendu un mouvement gazeux, un mouvement horizontal, participatif.
03:35On découvre un appareil hiérarchisé, autoritaire, verrouillé.
03:38Une cour d'école encadrée par des apparatchiks, le grand théâtre Mélenchoniste.
03:42C'était donc ça, un hologramme sur scène et un carnet noir aux coulisses.
03:46C'était le même scénario, un vieux tribun qui donne ses ordres.
03:49Les jeunes loups qui répètent la leçon et le réel n'a qu'à bien se tenir.
03:53Mais voilà le réel, il revient toujours.
03:55Et cette semaine, il est revenu comme un boomerang.
03:57LFI voulait incarner le peuple contre le système.
04:00Elle est devenue un système contre le peuple,
04:02un système renfermé sur lui-même, dogmatique,
04:05incapable de se remettre en cause.
04:06Alors oui, Jean-Luc Mélenchon bouge encore,
04:08mais politiquement, il semble déjà mort.
04:10Ce qui reste, c'est une voix qui crie dans le vide
04:12et que plus personne n'écoute.
04:13Sous-titrage Société Radio-Canada
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