L'ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, parle de la décision d'Alger d'expulser des fonctionnaires français : «Cette décision d'Alger est contraire à l'accord franco-algérien sur les passeports diplomatiques».
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00:00Une réponse ferme et proportionnée. Je demande à voir ce que ça va être. Ça va être la réciprocité. On va expulser 15 fonctionnaires algériens de l'ambassade ou des consulats algériens.
00:13Mais je voudrais d'abord rappeler que cette décision d'Alger que vous venez de souligner, elle est contraire à l'accord franco-algérien sur les passeports diplomatiques,
00:24puisque dans son article 2, il est bien précisé que les titulaires français d'un passeport diplomatique qui se déplace en Algérie ont droit à accéder à l'ensemble du territoire algérien sans visa pour un séjour de 90 jours au maximum.
00:42Donc refouler ces gens-là, ça veut dire violer cet accord de 2007 et de 2013.
00:51– Accord 2007, accord 2013. Et dans votre livre, vous revenez. C'est ça ce qui est passionnant aux sources, finalement, de cette crise.
01:00C'est très important pour comprendre pourquoi nous en sommes là. Peut-être un mot sur les sources avant d'arriver sur, moi, des chapitres qui m'ont vraiment beaucoup intéressée,
01:09parce que là, on voit l'ampleur des tentacules, des relais puissants et identifiés du régime algérien.
01:14Mais tout d'abord, Xavier Driancourt, sur les sources. Qu'est-ce qui peut, dans le passé, expliquer ce que nous vivons aujourd'hui ?
01:20– Ce que j'essaye d'expliquer dans ce livre, c'est que, dans le fond, notre auto-censure, ou notre naïveté,
01:28ou notre aveuglement, pour reprendre le titre du livre, vis-à-vis de l'Algérie, date à commencer en 1962.
01:35Pour des raisons diverses, le général de Gaulle, puis Georges Pompidou, puis Valéry Giscard d'Estaing, puis les socialistes français en 1981,
01:45puis Jacques Chirac. On a toujours été, j'appelle ça, bienveillants vis-à-vis de l'Algérie.
01:51On fait preuve de bienveillance spontanée vis-à-vis de l'Algérie, donc on les excuse a priori.
01:56Ce qui explique aussi toute notre absence de réaction depuis le mois de juillet dernier,
02:02parce qu'on excuse a priori le gouvernement algérien de toutes les fautes qu'il commet.