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"1000 pays pour demain", le magazine qui nous entraîne à la rencontre de ceux et celles, entrepreneurs, ingénieurs, artisans ou encore designers qui innovent ou remettent au goût du jour des savoir-faire ancestraux de nos territoires.
Tous excellent dans leur domaine et contribuent au dynamisme de leur "pays", tous se battent pour que vive le "Made in France".
Rebecca Fitoussi reçoit en fin d'émission un sénateur, élu de la région qui réagit aux reportages et met à l'honneur une entreprise de son choix. Ce mois-ci, rencontre avec Michel Masset, sénateur RDSE du Lot-et-Garonne. Année de Production :

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Transcription
00:00Bonjour à tous, bienvenue dans 1000 Pays pour Demain.
00:29Bienvenue dans le Lot-et-Garonne, en plein cœur du Sud-Ouest.
00:32Nous sommes aujourd'hui à Agen, à mi-chemin entre Toulouse et Bordeaux,
00:35une zone où vit à peu près un tiers des habitants du département.
00:39Et je ferais insulte à la ville si je ne faisais pas référence à la culture historique et célèbre du pruneau.
00:44Le pruneau d'Agen, protégé depuis plus de 20 ans dans l'ensemble de l'Union Européenne.
00:49Le Lot-et-Garonne est d'ailleurs un territoire agricole et rural,
00:52mais aussi riche d'une industrie solide dans l'agroalimentaire, dans le bois, dans le secteur pharmaceutique.
00:58Et puis, et puis, ici vous trouverez de magnifiques villages.
01:01Parmi les plus beaux du pays, des dizaines de bastides et de châteaux somptueux.
01:06Ce qui permet d'ailleurs au département d'attirer pas mal de touristes.
01:09Et ça aussi, cela dynamise son économie.
01:11Mais vous connaissez le principe de l'émission ?
01:13On va aller à la rencontre d'entrepreneurs que vous ne connaissez pas forcément,
01:16qui font rayonner discrètement, mais assurément, la région.
01:20On les découvre dans une seconde avec un sénateur qui a eu un riche et long parcours ici.
01:241000 Pays pour Demain dans le Lot-et-Garonne.
01:26C'est parti !
01:28Michel Massé, bonjour.
01:29Merci beaucoup de nous accueillir sur vos terres.
01:32Alors, vous êtes sénateur de Lot-et-Garonne, membre du groupe RDSE.
01:36RDSE, c'est Rassemblement Démocratique et Social Européen.
01:39Vous avez été longtemps maire d'une petite commune qui ne se trouve pas très loin d'Agen,
01:43c'est Damazan.
01:44Mais je crois que vous allez nous en reparler tout à l'heure.
01:46Je garde un petit peu le suspense pour les gens qui nous écoutent.
01:48Alors d'abord, peut-être expliquez-nous un petit peu où on est.
01:50C'est l'Agropole.
01:51Je crois que c'est un lieu assez important, assez symbolique pour la région et précisément
01:56à l'Orangeray.
01:56Alors pourquoi l'Orangeray ? Pourquoi l'Agropole ?
01:59Alors, l'idée de l'Agropole est venue de M. Jean-François Ponset qui était ministre
02:03il y a quelques années de cela et qui a décidé d'envoyer un message fort au secteur
02:10agricole qui est la première économie du Lot-et-Garonne.
02:14Le monde agricole était en transition.
02:15Il fallait l'accompagner et notamment la transformation.
02:18Donc l'idée d'avoir créé l'Agropole est effectivement de permettre une transformation
02:23des produits agricoles locaux pour un nouveau mode de consommation.
02:27Oui, donc c'est vraiment un lieu très important.
02:29C'est une technopole unique en Europe et qui a bien sûr des liens directs avec d'autres
02:34territoires en France, mais pas que, à l'étranger également.
02:37Et j'en profite pour vous dire aussi que tous les ans, il se déroule au Sénat le concours
02:41national de l'Agropole avec les plus grands industriels qui viennent encourager les porteurs
02:47de projets que vous pouvez trouver au sein de l'Agropole.
02:49Donc ça bouge, le Lot-et-Garonne, c'est plutôt actif, on sent que l'économie, ça
02:53bouge quand même pas mal.
02:55Ce qui est central aussi, je crois, dans la région, ce sont les transports.
02:58Je crois qu'il y a une mobilité qui est très forte, qui est possible.
03:00La mobilité reste particulièrement préoccupante.
03:03Pourquoi ?
03:03Puisque la plupart des communes ont moins de 500 habitants.
03:06Oui.
03:06Donc on retrouve dans le département des communes dites de centralité, ça veut dire
03:10des communes qui vont porter un certain nombre de services, et autour des petites communes
03:15satellites.
03:16Donc il faut que cette mobilité soit beaucoup plus forte encore demain pour maintenir ces
03:21centralités et puisse répondre aussi à l'attractivité de territoires voisins parce
03:28que notre département a des charmes incroyables.
03:30Mais justement, j'allais y venir, vous avez aussi des villages absolument magnifiques.
03:33Est-ce que ça, ça vient dynamiser l'économie grâce au tourisme, par exemple ?
03:37Alors vous avez 5 villages qui sont parmi les plus beaux de France, qui ont été
03:41labellisés.
03:42Le conseil départemental a lancé une initiative heureuse, qui est celle d'identifier les
03:4740 bastides que vous avez en Togrande, comme bastides médiévales.
03:50Le Lotte-Garonne est le premier département de sentier balisé, donc marche à pied.
03:57Vous avez également des cours d'eau importants, que ce soit le Lotte ou la Garonne.
04:00Et puis le canal latéral où on retrouve aussi une piste cyclable qui rejoint tous ces axes.
04:06Et ça, ça fait venir du monde, ça booste l'économie.
04:08Ça fait venir du monde et nous sommes très heureux de les accueillir parce qu'au-delà
04:11de ça, ils peuvent découvrir nos marchés gourmands, la gastronomie, le plaisir de vivre,
04:17le climat que vous voyez, qui est formidable.
04:19Nous, vous le savez, dans cette émission, on aime bien faire découvrir des savoir-faire
04:23assez rares.
04:24Là, vous allez même peut-être découvrir un métier.
04:26Moi, je ne connaissais pas, à titre personnel, Dinan Diedard.
04:30Il y en a très peu en France, ils sont une petite dizaine.
04:32Dinan Diedard, c'est quelqu'un qui fabrique des objets en martelant, en battant le cuivre,
04:36l'étain ou l'argent.
04:38Celui qui va nous présenter son métier, c'est Simon Charbonnier.
04:41Il exerce à peine d'Agenais, c'est du côté de Villeneuve-sur-Lotte.
04:44C'est à une demi-heure d'ici.
04:45On y va ?
04:46Allez, c'est parti.
04:46Nous sommes dans le Lotte-et-Garonne et nous dominons le Lotte qui passe juste en contrebas.
05:01Dans ce musée, j'ai une de mes pièces qui est exposée.
05:04En 1992, pour devenir compagnon, j'ai réalisé cette pièce qui est faite à partir d'une
05:14même plaque de cuivre, sans soudure, évidemment.
05:17C'est ce qui fait la particularité de cette pièce, c'est que je l'ai obtenue uniquement
05:22par martelage sur toute la surface.
05:24Alors, après, moi, mon quotidien, c'est dans mon atelier situé à peine d'Agenais.
05:29Bien, ben là, on arrive à l'entrée de mon atelier, atelier dans lequel j'exerce
05:38depuis un peu plus de 30 ans aujourd'hui.
05:44Je vais découper dans cette tôle un disque.
05:47Ça sera une des composantes d'une énorme grappe de raisin.
05:53Le cuivre, comme vous voyez, il a une certaine résistance, mais il faut quand même un peu
05:57d'habitude, un peu de force pour arriver à le couper avec ses cisailles.
06:06Alors, je vais commencer par une première passe d'emboutissage.
06:10L'emboutissage, c'est facile à comprendre.
06:12On se met sur un creux aménagé dans du bois et on va taper avec un marteau à boule
06:19pour ne pas blesser le métal.
06:26Voilà, donc on a vu l'emboutissage.
06:29Maintenant, je vais pratiquer ce qu'on appelle la rétreinte.
06:31On va taper sur notre plaque de cuivre de façon régulière, concentrique,
06:41et par conséquent, obtenir une forme creuse.
06:46Je savais que je voulais faire un métier d'art et un métier manuel.
06:50Et puis, j'ai tout simplement vu à la télé un reportage sur Indy Nandier
06:54et ça a été le déclic.
06:56J'ai eu donc la chance de pouvoir travailler chez Jean Boisserie, en Corrèze,
07:01compagnon du Tour de France, meilleur ouvrier de France, etc.
07:04Et aujourd'hui, je continue d'apprendre.
07:06Le marteau, lui, va imprimer son état de surface sur la pièce.
07:17Donc voilà, l'intérieur est lisse et brillant,
07:20sous l'effet du contre-coup de l'outil qui s'imprime lui aussi à l'intérieur de la pièce.
07:36Alors voilà ma future grappe de raisin.
07:42Voilà la pièce que nous venons de réaliser là.
07:45Elle va trouver parfaitement sa place au milieu de toutes ces demi-sphères,
07:51de ces calottes sphériques.
07:57C'est un métier qui apporte beaucoup de satisfaction
07:59parce que c'est quand même formidable de dessiner un objet
08:03et de pouvoir le réaliser de A à Z.
08:09Des fois, on nous demande des choses un peu compliquées
08:12qui nous sortent de nos habitudes
08:15et à chaque fois, ce sont des défis qu'on doit relever.
08:19On a déjà du mal, en tant que petit artisan,
08:39petite entreprise, à commercialiser nos produits.
08:43Si on est assujettis à la TVA, par exemple, à 20%,
08:48eh bien il va falloir augmenter nos prix de 20%.
08:51Et ça, ça va être catastrophique pour plein de petites entreprises
08:55qui, si elles augmentent leurs tarifs, vont s'écrouler.
09:01Alors, la question des taxes sur les entreprises
09:04qui font des tout petits chiffres d'affaires ou des petits chiffres d'affaires,
09:07ça c'est quand même un vrai sujet, on sent qu'ils en ont peur.
09:10Il ne faut pas qu'elles les touchent, ces taxes ?
09:12Alors, si l'on parle des auto-entrepreneurs,
09:15il y a plusieurs catégories chez les auto-entrepreneurs.
09:17On va trouver un entrepreneur qui va en faire son activité principale,
09:21qui va avoir une activité secondaire.
09:24Mais on voit aussi arriver des plateformes
09:27qui se servent de ce dispositif dans l'ubérisation
09:30pour salarier de manière indirecte des personnes.
09:35Et ça nous pose un problème
09:36parce que les plateformes touchent des aides publiques assez importantes.
09:40Mais, vous savez, chaque fois qu'on propose quelque chose,
09:45il faut qu'il y ait une solution.
09:46On ne peut pas légiférer par sanction, en fait,
09:49et puis dire, mais où trouvez-vous une solution entre vous ?
09:51Voilà.
09:52Aujourd'hui, les représentants des auto-entrepreneurs disent,
09:56oui, on peut baisser le seuil,
09:57mais pas de manière aussi drastique.
09:59Donc, c'est certainement la première voie à prendre.
10:01Et alors, plus généralement, comment va l'artisanat ?
10:04Molot et Garonne, Michel Massèges, Lisée,
10:0610 000 entreprises, environ 30 000 emplois.
10:08C'est beaucoup, 30 000 emplois.
10:09On est vraiment dans ces proportions ?
10:10L'artisanat se porte relativement bien
10:12parce que nous avons des chambres consulaires
10:14qui jouent un rôle essentiel.
10:16Les collectivités qui sont extrêmement proches,
10:17que ce soit le conseil départemental,
10:19mais les intercommunalités qui en ont aussi la compétence.
10:23Premier point dont ils souffrent, pour moi,
10:25c'est celui de la transmission et celui du recrutement.
10:29Et là, on doit légiférer pour rendre toute la gloire,
10:33toute l'excellence de l'artisanat.
10:37Hier encore, nous étions au Sénat.
10:39Le président Gérard Larcher organisait la 20e rencontre
10:44avec les chambres de métiers d'artisanat.
10:46Donc, il a accueilli tous les présidents et présidentes de chambre
10:50des différents départements avec les apprentis.
10:52Et on a pu échanger.
10:54On comprend le ressenti, les problèmes aussi de l'apprenti
10:57du chef d'entreprise et en même temps du CFA,
11:00du centre de formation.
11:01Mais, cette année, les centres de formation ont subi
11:05une baisse de 7% d'aide publique,
11:08en même temps qu'une augmentation de 7% de charges
11:11liées principalement à l'énergie.
11:13Si vous prenez l'Oté-Garonne, ça se traduira par
11:15une perte de chiffre d'affaires de 500 000 euros.
11:17Oui, c'est énorme.
11:18Et le paradoxe, nous avons des grands groupes
11:20qui se mettent à leur tour à créer de véritables centres de formation
11:23qui viennent en concurrence avec le public,
11:26alors qu'ils touchent des aides.
11:27Je suis pour un partenariat public-privé.
11:29Mais, sincèrement, est-ce qu'on ne peut pas laisser
11:31l'enseignement au secteur public ?
11:34Alors, on va reparler artisanat tout à l'heure,
11:36mais d'abord, je voudrais vous emmener dans un tout autre univers,
11:38Michel Massé, c'est celui de la conception de canoë et de kayak.
11:41C'est Cyril Delfour qui va nous en parler.
11:43Il est le directeur financier et des ressources humaines
11:45d'une entreprise qui s'appelle Rotomode,
11:47qui se trouve à Bonne Encontre.
11:49Ce n'est pas très loin d'ici.
11:50Il va nous expliquer en quoi consiste, écoutez bien,
11:52le rotomoulage.
11:54Alors, ça peut sembler technique dit comme ça,
11:56mais en fait, c'est très simple.
11:57Et ce que je peux déjà vous dire,
11:58c'est qu'ils ont fourni des kayaks
12:00pour les épreuves de JO.
12:02Présentation.
12:02On a des clients qui peuvent venir de loin,
12:23Moyen-Orient, jusqu'en Australie.
12:26On vend encore également aux Etats-Unis.
12:28Nous, on a certains clients qui sont revenus acheter un kayak
12:32parce qu'ils étaient très contents de leur premier achat
12:35il y a 25 ans.
12:48Nous sommes une entreprise qui a plus de 50 ans d'existence,
12:51qui depuis 30 ans fabrique des canoës kayak.
12:55Environ 12 000, 13 000 embarcations par an.
13:00Fabriquer un kayak, c'est un peu comme faire un gâteau.
13:03On prend des ingrédients, on les met dans un moule
13:06et ensuite le moule, on le met dans le four.
13:10Donc nous, on utilise un polyéthylène,
13:13un plastique dérivé du pétrole,
13:15sous forme de poudre.
13:16Donc là, on voit notre opérateur qui verse une pesée de rouge
13:21et ensuite une pesée de jaune.
13:25Il met le rouge plutôt vers l'arrière du bateau,
13:28le jaune plutôt vers l'avant du bateau.
13:31Lorsque la cuisson va se faire, ça va se mélanger.
13:34Donc là, on a un four.
13:49C'est une enceinte fermée
13:50que l'on va chauffer
13:51pour atteindre une température
13:53de plus de 300 degrés.
13:55Le principe, en fait,
13:58que toute machine de retour moulage,
13:59c'est qu'on fait toujours tourner nos moules
14:02dans autant de sens que possible,
14:04deux axes minimum.
14:05Cela permet, en fait, à la matière par gravité
14:08de se déposer sur l'ensemble du moule.
14:10Cette machine a notre connaissance.
14:13Il n'en existe aucun modèle identique.
14:20Les kayaks sont cuits.
14:22Il faut maintenant les refroidir
14:23afin de pouvoir les manipuler.
14:25Donc, on les fait tourner
14:26et en dessous, on a des ventilateurs
14:29qui expulsent de l'air.
14:45Lorsque ça a cuit
14:46et que ça commence à refroidir,
14:48on peut démouler
14:48et on obtient notre kayak brut.
14:52Maintenant, il n'est pas tout à fait fini.
14:53Il faut enlever les parties discracieuses.
14:56On a une difficulté aujourd'hui
15:21à attirer des candidats vers des métiers industriels.
15:25Lorsque l'on passe une annonce
15:26pour un emploi administratif,
15:28on va avoir 50 CV.
15:30Pour un emploi industriel,
15:31on n'aura que deux ou trois CV.
15:33Pour réindustrialiser la France,
15:35il va falloir trouver des avantages
15:38pour ces métiers,
15:39qui sont des métiers difficiles,
15:40afin d'aider les entreprises
15:43à rémunérer à leur juste valeur
15:45des opérateurs qui ont un savoir-faire
15:48dont on ne peut pas se passer.
15:50Si on veut réindustrialiser la France,
15:53il faut rémunérer à leur juste valeur
15:55des opérateurs qui ont un savoir-faire
15:56dont on ne peut pas se passer.
15:58Je crois que le message
15:58de Cyril Delfour est très clair.
16:01Qu'est-ce que vous en pensez,
16:02Michel Massé ?
16:03Appeler à réindustrialiser le pays,
16:04c'est bien.
16:05Encore faut-il s'en donner les moyens, non ?
16:07Tout à fait, sans donner les moyens.
16:11Dans l'économie, il y a deux choses
16:12extrêmement importantes.
16:15La stabilité.
16:17Et une vision.
16:19La stabilité permettra de se projeter.
16:22Et d'anticiper aussi tous les nouveaux métiers.
16:25On le voit, toujours, régulièrement,
16:27il y a des nouveaux métiers.
16:29Ça demandera aussi à l'enseignement
16:30de se mettre en adéquation
16:31avec ces nouveaux métiers.
16:34Et quand je vous parlais tout à l'heure
16:35de partenariat public-privé,
16:37il me semble qu'ils sont indispensables.
16:41Et puis je crois aussi en même temps
16:42qu'il faut être attentif
16:43à des nouveaux modes d'économie
16:44qui arrivent.
16:45Je pense particulièrement
16:46à l'économie sociale et solidaire.
16:49Qui est un système
16:50où les salariés
16:52prennent part aux décisions
16:54de l'entreprise.
16:55Oui, comment on rend
16:56ces métiers plus attractifs,
16:58ces métiers de l'industrie ?
16:59En augmentant les salaires
17:00et peut-être, effectivement,
17:01en les rendant actionnaires
17:02de l'entreprise ?
17:03Ça, c'est une bonne idée ?
17:04C'est une piste ?
17:04Moi, je crois, mais totalement
17:06au partage, entre guillemets,
17:07de la richesse.
17:08Ce n'est pas une richesse
17:09forcément financière,
17:11c'est une richesse humaine,
17:12c'est une richesse
17:13de parcours différent,
17:16c'est une richesse de vie.
17:18Je crois en cette économie-là,
17:19demain.
17:20Je crois en une économie
17:21de proximité.
17:23Et lorsqu'on est
17:23dans de l'hyper-surproduction
17:24et qu'effectivement,
17:27on plombe un bilan carbone
17:28alors qu'on a des possibilités
17:30et les artisans
17:30nous le montrent très bien
17:31avec des marchés courts
17:32de redéfinir
17:33des nouveaux marchés,
17:35je pense qu'il faut
17:35s'interroger.
17:36Et je pense qu'il faut
17:37l'être beaucoup plus rapide
17:38parce qu'il faudrait
17:39être vertueux en même temps,
17:40il faudrait avoir
17:41aussi cette vision
17:43de recyclage,
17:44d'économie circulaire
17:45autour de ce qu'on produit.
17:47Et puis, pour ça,
17:48il faut vraiment
17:49qu'il y ait un partenariat
17:50fort public-privé.
17:52On y revient encore.
17:53On y revient.
17:54Michel Massé,
17:55c'est le moment
17:56de notre rituel,
17:58d'un rituel qu'on aime bien
17:59dans cette émission,
18:00c'est le moment
18:00de l'entreprise coup de cœur.
18:02Alors vous,
18:02vous avez choisi
18:03de nous parler
18:03d'une entreprise
18:04qui s'appelle
18:04Love Gascon
18:05et qui est située
18:07dans la zone d'activité
18:08de Damazon
18:09dont je parlais
18:09en début d'émission
18:10dont vous avez été maire
18:11pendant quoi ?
18:1215 ans, c'est ça ?
18:13Alors, on a décidé
18:14dans un petit secteur rural
18:16de faire une zone d'activité.
18:18Il y a une entreprise
18:18en forme de saga familiale
18:20implantée depuis
18:21près de 60 ans
18:22qui produit des œufs
18:24et ils sont restés attachés.
18:25Ils sont restés
18:26viscéralement attachés
18:27à ce territoire
18:28en disant
18:28on cherchera
18:30toutes les solutions possibles
18:31pour rester sur ce territoire.
18:32Et c'est pour ça
18:33que vous l'aimez
18:33cette entreprise ?
18:34Bien sûr !
18:35Parce que figurez-vous
18:35qu'elle a été moteur
18:36sur un territoire.
18:38Et aujourd'hui,
18:39cette zone d'activité
18:39a plus de 40 entreprises.
18:41Donc oui,
18:41je suis très respectueux,
18:43très respectueux aussi
18:43parce qu'ils sont fortement
18:44impliqués dans la vie associative.
18:46Donc, j'ai beaucoup
18:47de respect
18:48pour cette entreprise.
18:50J'ai pris celle-là,
18:50excusez-moi,
18:51pour d'autres aussi également.
18:52Mais ne vous excusez pas,
18:52l'œuf,
18:53je m'ai demandé une entreprise.
18:54Eh oui !
18:54C'est le jeu !
18:56C'est le petit rituel
18:57de cette émission,
18:57l'entreprise coup de cœur.
18:58Alors, je vous ai aussi promis
18:59qu'on reparlerait artisanat.
19:01On va le faire
19:01et on va le faire
19:02avec Christine Faganello.
19:04Elle est vanière.
19:05Ça fait 25 ans
19:06qu'elle est entourée
19:07de bottes de brindy
19:08et que dans son atelier,
19:10elle tresse,
19:11sans relâche
19:12et sans lassitude,
19:13des paniers en osier,
19:15des corbeilles
19:15et toutes sortes
19:16d'objets décoratifs.
19:17L'avannerie,
19:18un artisanat
19:19de patience
19:20et d'excellence.
19:21Vous allez voir pourquoi.
19:22On la retrouve
19:22à Castel-Cullier.
19:24C'est tout près d'Agen.
19:25On y va.
19:26Moi, je suis originaire d'ici
19:27et j'adore ma région.
19:29Le Tégaronne,
19:30c'est une région extraordinaire,
19:32moi, je trouve.
19:32On a l'océan pas loin,
19:39on a la mer pas loin,
19:41Méditerranée
19:41et on a les Pyrénées aussi
19:43pour la montagne.
19:45Donc, c'est un lieu
19:46qui est vraiment
19:47très agréable.
19:52Oups, on y va.
19:54Au départ,
19:55j'étais dans mon garage
19:56et après,
19:57j'ai eu l'opportunité
19:57d'avoir ce local
19:58qui m'a permis
20:00d'avoir une vitrine.
20:02Et voilà,
20:03toute ma fabrication,
20:04toutes mes réalisations
20:05se trouvent ici.
20:07Je travaille beaucoup
20:08avec des calebasses
20:11pour faire des supports
20:13de plantes,
20:16des pièces de décoration.
20:19Ça, c'est une amphore
20:20que j'ai fabriquée
20:21pendant que j'étais
20:22à l'école de Vannerie.
20:23Je ne suis pas sûre
20:23d'avoir envie de la vendre.
20:26Et là, c'est l'atelier,
20:28c'est la partie
20:29que je préfère.
20:30C'est là où je réalise
20:32c'est que je fabrique
20:33tout ce qui se trouve
20:35dans cette pièce
20:36qui précède.
20:38Donc, c'est mon entre,
20:40c'est vraiment
20:42la...
20:43C'est mon univers.
20:45Je travaille principalement
20:56avec de l'osier
20:57qui peut être
20:58de l'osier pelé.
20:59Donc, ça,
21:00c'est de l'osier pelé.
21:01De l'osier blanc,
21:02ce qu'on appelle
21:02de l'osier blanc.
21:04De l'osier brut,
21:06voilà,
21:06un osier brut,
21:07donc de l'osier
21:07auquel on a laissé la peau.
21:08Donc, le positionnement
21:17des doigts,
21:18très important.
21:20Main gauche,
21:21main droite,
21:22les deux mains
21:22sont aussi importantes
21:23l'une que l'autre.
21:25Je slalome
21:26autour de ce qu'on appelle
21:28les montants.
21:29J'habille, en fait,
21:30le panier
21:30jusqu'à la hauteur
21:31désirée.
21:33Hop.
21:34Il y a comme un rythme.
21:38C'est fait comme une musique
21:40et, en fait,
21:41c'est ça qui est très agréable.
21:45Le bruit est régulier,
21:46c'est toujours le même.
21:49Ce qui me plaît beaucoup
21:50dans la vannerie,
21:51moi, c'est qu'on a
21:51très peu d'outillage.
21:52Donc, ce sont les mains
21:53qui travaillent.
21:54Et ça, c'est extraordinaire.
21:57J'ai eu l'occasion
21:58de faire un panier
21:59en 1998.
22:04Et, en fait,
22:05je suis tombée
22:06dans ce panier
22:07et je n'ai pas voulu
22:08en ressortir.
22:09Ça a été vraiment
22:10un flash.
22:11Déjà, j'avais le désir
22:12de changer de travail,
22:14de faire une reconversion
22:15professionnelle.
22:16Ce désir m'a amenée
22:17à faire une formation
22:19de canage, paillage
22:21et de vannerie.
22:23Et là, j'ai compris
22:24que c'était ce que je voulais.
22:25C'était ça.
22:27On me demande souvent
22:29combien de temps
22:29il faut pour faire un panier.
22:31Alors, moi, je réponds toujours
22:33quelques années d'expérience
22:34plus quelques heures de travail.
22:37À savoir qu'il faut...
22:39Voilà.
22:39On n'acquiert pas comme ça
22:41cette rapidité d'exécution
22:43en une année.
22:46Voilà.
22:46J'ai décidé de faire une natte.
22:57Je vais tresser ces brins.
23:00Donc, toujours se positionner
23:02comme il faut.
23:04Voilà.
23:05Je place...
23:05Alors, on travaille beaucoup
23:22avec les jambes.
23:23On va en faire travailler
23:26les abdominaux,
23:27les adducteurs.
23:29Donc, c'est très sportif.
23:30Et là, je vais faire
23:32ce qu'on appelle
23:33une anse alsacienne.
23:35Je fixe mes brins
23:37à l'intérieur du panier.
23:39Un après l'autre.
23:44Je suis normalement
23:46une formatrice,
23:47mais occasionnelle.
23:49Je ne passe pas mon temps
23:50à former.
23:52Et la problématique
23:53qu'on a maintenant,
23:55c'est que je ne suis plus reconnue
23:56par les organismes financeurs
23:58parce qu'il faudrait
23:59que je sois accréditée.
24:01Caliopi,
24:02certifiée Caliopi,
24:03donc,
24:03qui est tout un système
24:06très lourd,
24:07administratif,
24:08d'audit,
24:09de formalité administrative
24:11pour avoir le financement,
24:15l'accord des financeurs.
24:17Voilà.
24:17Donc, ça, c'est quelque chose
24:18qui est très compliqué
24:19pour les artisans d'art
24:20parce que moi,
24:20je n'ai pas de secrétaire,
24:21je n'ai pas de comptable
24:21et je ne peux pas
24:22passer mes journées
24:24devant l'ordinateur
24:25en train de fabriquer,
24:26de faire tout,
24:27de remplir tous ces papiers.
24:30Alors ça,
24:31on l'entend très souvent,
24:32Michel Masset,
24:32des artisans
24:33qui nous disent
24:34la paperasse,
24:35on n'en peut plus,
24:36il y en a trop,
24:37ce n'est pas notre boulot,
24:38on n'a pas les moyens
24:38de se payer une secrétaire.
24:40On ne nous avait pas promis
24:41un choc de simplification
24:42il y a quelques années,
24:43Michel Masset ?
24:45Au Sénat,
24:45on s'aperçoit
24:46que dans les dix dernières années,
24:48trois textes
24:48ont été adoptés
24:49pour simplifier
24:50les entreprises
24:51et ça s'est traduit
24:52par 30%
24:53de normes supplémentaires.
24:54Oh là là !
24:55Mais, pour autant,
24:56ça ne vient pas écraser les autres.
24:57Vous savez,
24:58quand vous avez une entreprise,
24:59moi j'en ai eu,
25:00votre fonction première
25:01c'est de produire.
25:02Ce n'est pas de passer du temps
25:03au paperasse,
25:05excusez-moi.
25:06Donc le dernier projet de loi
25:07que nous avons porté
25:08de simplification
25:09sera directement,
25:11en fait,
25:12le lien avec les administrations.
25:13Ça veut dire simplifier
25:14les formulaires
25:16de plus en plus.
25:17Mais,
25:18à force de trop compliquer
25:19les choses,
25:20de vouloir être trop vertueux,
25:22on va dégoûter
25:23des professions entières.
25:25Alors,
25:25il y a des dispositifs d'aide
25:26qui sont formidables.
25:27le crédit impôt recherche.
25:28Mais,
25:30lorsqu'on prend un petit peu de temps
25:31et qu'on regarde
25:32plus précisément
25:33qui en bénéficie,
25:34très souvent,
25:35ce sont des grosses boîtes
25:35qui sont structurées.
25:36l'artisan.
25:39Il n'a pas tout ça.
25:39Il n'a pas de service.
25:40Les artisans que vous venez
25:41de présenter.
25:43Là,
25:43elle ne peut même plus former,
25:44c'est ce qu'elle nous dit.
25:45Non,
25:45elle ne peut pas avoir
25:46la certification.
25:47Elle ne peut pas faire
25:48les démarches.
25:48Donc,
25:48il faut accompagner.
25:49Alors,
25:49est-ce que c'est par l'État ?
25:50Est-ce que c'est par
25:50les collectivités de proximité ?
25:53Je ne sais pas.
25:54Mais en tout cas,
25:55je pense certainement
25:55qu'il y a des postes
25:57à créer
25:57pour faciliter
25:58les entreprises
25:59à répondre
26:00aux charges administratives
26:01et supprimer
26:02les charges administratives
26:03d'autre part.
26:04Un dernier petit rituel
26:05avant de se quitter,
26:06Michel Massé.
26:07C'est l'heure de nous donner
26:07trois bonnes raisons
26:09de venir s'installer
26:10ou de venir installer
26:11son entreprise
26:12en Lotte-et-Garonne.
26:13Ce seraient lesquelles,
26:14d'après vous ?
26:14Alors,
26:15la première,
26:16c'est le cadre de vie.
26:17Le territoire
26:17est particulièrement basé
26:20sur la solidarité.
26:23Et puis,
26:24peut-être,
26:24le dernier point,
26:26c'est
26:26nos valeurs aussi
26:29qui sont autour
26:30de la gastronomie,
26:33autour
26:33du vivre ensemble.
26:35Ça,
26:35on fait des raisons.
26:36Du vivre ensemble
26:37parce que
26:37c'est important
26:39de faire société
26:40et encore plus
26:41dans le monde
26:41qu'on traverse,
26:43prendre du temps
26:43pour s'écouter,
26:44respecter les différences
26:45et puis ensemble
26:47construire
26:47un monde meilleur
26:50en respectant
26:51toujours ce qui a été fait
26:51dans une continuité
26:53républicaine.
26:54Et voilà,
26:55un beau message
26:55pour terminer cette émission.
26:56Merci infiniment,
26:57Michel Massé,
26:58de nous avoir accueillis.
26:59Merci évidemment.
26:59Et merci pour Lotte-Garonne.
27:00Et merci aux équipes
27:01de l'Agro-Pole
27:01de nous avoir accueillis,
27:02d'avoir accueilli ce tournage.
27:03Merci à vous,
27:04évidemment,
27:05de nous avoir suivis.
27:06Émission à retrouver
27:06en replay
27:07sur notre plateforme
27:08publicsénat.fr.
27:09À très bientôt.
27:10Merci.
27:10– Sous-titrage Société Radio-Canada
27:21– Sous-titrage Société Radio-Canada
27:31– Sous-titrage Société Radio-Canada

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