Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00:00Dix-neuf heures, ravie de vous retrouver ce soir, on commence avec Maureen Vidal pour le résumé de l'info, bonsoir Maureen.
00:00:07Bonsoir Christine, bonsoir à tous, à l'aigle de l'actualité, la France championne d'Europe de l'attractivité économique.
00:00:14C'est notre stratégie à lancer Emmanuel Macron sur X après une conférence avec des investisseurs étrangers.
00:00:19Plus tôt il l'affirmait, mon job pour les deux ans c'est la stabilité,
00:00:22notamment avec un rapprochement des familles politiques à l'instar de l'Allemagne et d'autres pays européens.
00:00:28Des négociations au point mort alors que le monde a les yeux rivés sur Istanbul et les pourparlers russos-ukrainiens.
00:00:33Vladimir Poutine est absent et Volodymyr Zelensky refuse dans ces conditions de s'entretenir avec la délégation russe.
00:00:39Ces échanges pourraient se dérouler ce soir ou demain selon le président ukrainien
00:00:43qui se dit toujours prêt à des discussions directes avec son homologue russe.
00:00:47Et à Bal en Suisse, ville haute de l'Eurovision, une manifestation silencieuse de 200 personnes
00:00:52s'est déroulée contre la participation de Yuval Rafael, candidate israélienne et survivante du 7 octobre.
00:00:57La jeune femme de 24 ans sera présente ce soir à la demi-finale dans l'espoir d'être qualifiée pour le concours samedi soir.
00:01:05Merci beaucoup ma chère Maureen.
00:01:07Et au sommaire ce soir, Laurent Wauquiez ou Bruno Rotailleau.
00:01:11Les adhérents des Républicains votent dimanche pour élire leur président.
00:01:15Bruno Rotailleau semble favori mais l'est-il vraiment ?
00:01:18Sa force n'était pas sa faiblesse.
00:01:20Laurent Wauquiez qui a déclaré clairement ne jamais s'allier avec le macronisme sera-t-il avantagé ?
00:01:26Au-delà de l'élection interne, quel cap la droite s'apprête-t-elle à prendre ?
00:01:31L'édito d'Eric Degner.
00:01:34Plongée dans la réalité ce soir, le quotidien des femmes a été complètement bouleversé en peu de temps.
00:01:41Sortir le soir, il vaut mieux éviter mettre des jupes, il vaut mieux éviter prendre les transports en commun,
00:01:47il vaut mieux éviter prendre un VTC alors pour rentrer chez soi le soir.
00:01:51Là aussi les femmes sont en danger.
00:01:53Les viols par des chauffeurs VTC se multiplient.
00:01:56Comment expliquer que les femmes soient autant ciblées en France, autant violées ?
00:02:01Et particulièrement là où elles se croient en sécurité.
00:02:04L'analyse de Gabrielle Cluzel.
00:02:06Les victimes de squats sont souvent condamnées par la justice.
00:02:10Les pompiers qui viennent nous sauver sont frappés et insultés.
00:02:14Les policiers qui nous protègent sont devenus des cibles.
00:02:16Ce soir nous verrons comment les élus supposés eux aussi protéger la société sont mis en accusation.
00:02:22Exemple, la maire de Bourg-les-Valences dans la Drôme, Marlène Meunier,
00:02:27soupçonne un Tunisien clandestin sans aucun papier de mariage de complaisance.
00:02:33Lui-même a déclaré qu'il voulait se marier pour avoir des papiers.
00:02:36Elle refuse de réaliser ce mariage.
00:02:38Et bien c'est elle qui sera poursuivie.
00:02:41Le regard de Marc Meunier.
00:02:43François Bayraud au cœur d'une stratégie destructrice bien connue.
00:02:49Puis si l'on se défend, on est accusé de mentir.
00:02:52On est convoqué pour être humilié et dire la vérité.
00:02:56Mais on est plus que jamais accusé d'avoir menti.
00:02:59Accusé de mentir même si on dit la vérité.
00:03:02Hier le Premier ministre François Bayraud a été auditionné pendant 5h30
00:03:06par une commission d'enquête parlementaire qui a été largement critiquée.
00:03:10François Bayraud a même souligné que sa présence était en tant que cible politique.
00:03:15Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:03:18Pourquoi personne n'enquête réellement sur les migrations ?
00:03:22Pour témoigner de la réalité, du rôle des passeurs,
00:03:25des difficultés que rencontrent les migrants, leurs motivations.
00:03:28Et bien ce soir, nous allons parler avec quelqu'un qui a vécu des sujets de l'intérieur.
00:03:33Pendant deux ans et à travers 15 pays,
00:03:35quelqu'un qui a suivi quatre voies migratoires,
00:03:38qui a suivi le rôle des passeurs.
00:03:40Une enquête inédite.
00:03:41Son objectif ? Comprendre pourquoi et comment des centaines de milliers de migrants
00:03:46arrivent en Europe et principalement en France chaque année.
00:03:49Cet enquêteur, c'est Éric Tegner, l'édito d'Éric dans un instant.
00:03:54Une heure avec nos mousquetaires, avec cette enquête inédite dans un instant.
00:03:58C'est parti.
00:04:11D'abord, Juliette Binoche, présidente du Festival de Cannes,
00:04:15a surpris lors de la cérémonie d'ouverture.
00:04:18Son discours a surpris, jugé grandiloquent.
00:04:21Sa tenue également, tenue très pudique.
00:04:23Fini les décolletés plongeants, c'est une question qu'on peut se poser.
00:04:26Mais une tenue où elle apparaît voilée,
00:04:28elle a rendu hommage à une palestinienne tuée dans un bombardement israélien.
00:04:33Qu'en pensez-vous ? Petit tour de table, dites-moi ce que vous en pensez.
00:04:36On commence par vous Charlotte Dornelas.
00:04:39En fait, il y a une confusion.
00:04:41Déjà, son discours était d'un conformisme fatigant, à force.
00:04:46Je ne dis même plus que c'est énervant, c'est vraiment fatigant.
00:04:48Et par ailleurs, j'ose espérer, et c'est ce que j'avais envie de lui dire,
00:04:51j'ose espérer qu'on peut rendre hommage à une femme qui est morte dans des bombardements
00:04:54sans s'immiscer ou s'inviter ou singer un comportement culturel étranger
00:05:02sur le terrain, en plus du voile qui divise très largement France.
00:05:06Ce sont des gens qui nous expliquent en permanence, qui prônent l'unité, etc.
00:05:09qui se vautrent dans le conformisme et qui sont un peu à côté de la plaque en réalité.
00:05:13Oui, en fait, ce n'est plus le festival de Cannes, c'est le festival du convenu.
00:05:17Ça commence de la même façon, mais c'est assez désolant.
00:05:21Il y a quand même des femmes qui se font tuer ou persécuter,
00:05:27emprisonnées dans certains pays parce qu'elles ne portent pas le voile.
00:05:31Parce qu'elles portent le voile ?
00:05:34Parce qu'elles ne veulent pas en Iran, vous essayez de ne pas porter le voile.
00:05:38Ah oui, pardon.
00:05:39Et elles, évidemment, montrent par là que c'est ce qui doit absolument se faire,
00:05:46la cause que l'on doit défendre dans les élites.
00:05:48Moi, je crois qu'on peut défendre la Palestine autrement si on a envie de le faire,
00:05:52autrement que de cette façon.
00:05:53C'est tout à fait convenu.
00:05:55Éric Tegner.
00:05:56Ça va bientôt devenir une forme d'injonction à porter le voile dans ce type de situation.
00:06:00Je pense que grande partie des Français, à chaque fois qu'on va parler de culture,
00:06:03qui vont regarder certains acteurs ou encore ce type de cérémonie,
00:06:07se retrouvent complètement exclus.
00:06:09Parce que la culture, elle est à gauche.
00:06:10Même quand la droite était au pouvoir, elle a laissé la culture à gauche.
00:06:13Et en permanence, les citoyens français qui sont dans la ruralité
00:06:17ne se retrouvent pas du tout dans ce discours.
00:06:19Faux soyeur de la liberté, c'est terrifiant.
00:06:23Et Dieu créa la femme, Brigitte Bardot, 1956.
00:06:28C'est comment pouvoir, pour une femme, être dans la liberté,
00:06:32pouvoir démontrer qu'elle a tous les droits comme un homme.
00:06:36Et aujourd'hui, on en est là, avec cette humiliation
00:06:39qui est de porter le voile pour une femme.
00:06:41Quand Gabrielle rappelle toutes celles qui, en Iran en particulier,
00:06:46sont là, en prison, dans des geôles,
00:06:48la prix Nobel qui est enfermée depuis des années maintenant,
00:06:52et elle, elle ose s'afficher comme ça.
00:06:54Mais quelle honte !
00:06:56C'est plus que minable.
00:06:57Alors j'ai remarqué aussi que dans le règlement de Cannes maintenant,
00:07:00il n'est plus question de voir le moins de petits tétons taquins.
00:07:04Ouh ! Que non, non, non ! Gâchez le petit téton !
00:07:07Alors que le cinéma, il y a un côté transgressif.
00:07:11En plus, vous êtes sur la plage, il n'y a pas à jouer les paires à la vertu.
00:07:16C'est exactement le contraire.
00:07:17Voilà où nous en sommes.
00:07:19Bientôt, des femmes comme Juliette Binoche
00:07:24iront se rendre en Iran, peut-être avec un tapis rouge,
00:07:28où elles seront accueillies comme grands symboles.
00:07:30C'est aussi sa liberté, et le courage.
00:07:34C'est peut-être en tout cas d'enlever son voile à Kaboul,
00:07:37ou bien dans le 93.
00:07:39C'est pour ça qu'on attend qu'elle aille en Iran.
00:07:43Éric, les adhérents des Républicains votent dimanche pour élire leur président.
00:07:48Au-delà de l'élection interne,
00:07:50quel cap la droite s'apprête-t-elle à prendre ?
00:07:54Oui, Christine, le match va se jouer.
00:07:56La bataille pour la présidence des Républicains
00:07:58entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez
00:08:00s'apprête donc à se clôturer ce week-end.
00:08:03Mais ce n'est pas qu'un simple duel de personnalités.
00:08:06C'est d'abord la course au leadership fort
00:08:08d'une droite en quête de renaissance depuis des années.
00:08:12A la tête du ministère de l'Intérieur,
00:08:13parce que je vais essayer de voir les bons et les mauvais points
00:08:16qui s'est passé pendant cette campagne,
00:08:18à la tête du ministère de l'Intérieur,
00:08:19Bruno Retailleau s'est imposé, il faut le dire,
00:08:21comme une figure de fermeté,
00:08:23incarnant une droite décomplexée sur les questions régaliennes.
00:08:26Ses discours musclés sur la sécurité et l'immigration,
00:08:29sa volonté affichée de chercher des résultats concrets,
00:08:32notamment sur les OQTF,
00:08:34ont galvanisé les électeurs LR qui ont retrouvé leur fierté.
00:08:37Même au-delà du parti, son style direct,
00:08:39qu'il revendique comme un « parler vrai »,
00:08:41sa sincérité séduit ceux qui désespéraient
00:08:45d'entendre une voix forte à droite,
00:08:47même si des exemples, quand même,
00:08:49dans son histoire peuvent fragiliser cette idée.
00:08:52Notre ami Philippe Devilliers s'en rappelle.
00:08:54Il est perçu comme un meilleur candidat à la présidentielle pour LR.
00:08:58Retailleau a su capter la lumière,
00:09:00redonnant une fierté aux militants et électeurs de droite
00:09:03qui se sentaient orphelins depuis des années.
00:09:06Alors Laurent Wauquiez, il a été pris de court
00:09:08par l'ascension de Retailleau,
00:09:10le chef des députés LR,
00:09:11a révélé, il faut le dire, une combativité inattendue
00:09:14dans cette campagne,
00:09:15en réalisant le plus de déplacements sur le terrain.
00:09:18Loin de se contenter d'un rôle de challenger
00:09:20qu'on voudrait lui coller,
00:09:21il a multiplié les propositions-chocs
00:09:23à l'image de son idée d'envoyer les étrangers
00:09:26sous OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon,
00:09:28qu'il a annoncé dans le JDD.
00:09:30Si cette suggestion, et c'est important de le souligner,
00:09:32a été moquée par certains,
00:09:34elle a électrisé les militants LR,
00:09:36même chez Bruno Retailleau.
00:09:38Ils le reconnaissent sensible à son audace
00:09:40et à sa volonté de rupture,
00:09:42avec des mesures-chocs.
00:09:44Wauquiez en outsider,
00:09:45il a su capter l'énergie d'une base militante,
00:09:48lasser des compromis et des discours tièdes,
00:09:50sa capacité à fédérer au-delà de son siège
00:09:54de l'Auvergne-Rhône-Alpes,
00:09:55où les adhésions LR ont explosé,
00:09:57prouve qu'il n'est pas à sous-estimer ce week-end.
00:10:01Alors on a quand même l'impression
00:10:03que Bruno Retailleau est favori.
00:10:05Où en est-on vraiment ?
00:10:06Alors oui, si Bruno Retailleau brille par sa popularité,
00:10:09sa force peut devenir paradoxalement sa faiblesse,
00:10:12et c'est ce que je voulais souligner.
00:10:14Soutenu par des figures du parti
00:10:16comme Valérie Pécresse,
00:10:17Xavier Bertrand ou Jean-François Copé,
00:10:19il traîne le poids de caciques discrédités
00:10:22aux yeux de bon nombre de militants.
00:10:24Ces anciens candidats aux échecs retentissants,
00:10:26aux nombreuses trahisons,
00:10:28incarnant une droite molle,
00:10:29engluée dans les compromis avec le macronisme.
00:10:32Ce soutien, loin de renforcer,
00:10:33Bruno Retailleau le rend suspect
00:10:35aux yeux d'une partie de la base militante
00:10:37en demande de fermeté et de rupture.
00:10:40Bruno Retailleau reste flou sur ses intentions,
00:10:42notamment vis-à-vis d'Edouard Philippe,
00:10:44malgré de légers démentis.
00:10:46Edouard Philippe, l'homme qui cristallise
00:10:48la trahison du macronisme.
00:10:50Bien qu'il ait critiqué Bruno Retailleau,
00:10:52le en même temps macronien,
00:10:53et affirmé vouloir une droite indépendante,
00:10:55ses déclarations manquent de clarté tranchante
00:10:58dont il fait preuve pour condamner
00:11:00les alliances avec le RN.
00:11:02C'est-à-dire que lorsqu'il condamne
00:11:03les alliances avec le RN,
00:11:05on l'entend bien plus que lorsqu'il dément
00:11:07sa volonté de s'allier avec Edouard Philippe.
00:11:09Ce flou, il alimente les soupçons de Laurent Wauquiez
00:11:12qu'il accuse de risquer une dilution dans la Macronie.
00:11:15Si Bruno Retailleau échouait à mobiliser
00:11:17au premier tour de 2027 s'il était candidat
00:11:19à la présidentielle,
00:11:20sa nouvelle proximité avec les ministres
00:11:22du gouvernement Bayrou pourrait le pousser
00:11:24à rallier Edouard Philippe,
00:11:25trahissant ainsi les espoirs d'une droite souveraine.
00:11:28À l'inverse, Laurent Wauquiez,
00:11:29on l'a vu notamment sur CNews,
00:11:30il s'est montré d'une clarté cristalline.
00:11:32C'est la force aussi des outsiders,
00:11:34il faut le reconnaître.
00:11:35Pas d'alliance avec le macronisme,
00:11:37et surtout pas avec Edouard Philippe.
00:11:38Il a dit « pour moi et avec moi,
00:11:40ce ne sera jamais le cas, je n'en veux pas,
00:11:42c'est clair ».
00:11:43Cette fermeté, elle répond à l'exaspération
00:11:45des militants face à un Edouard Philippe
00:11:47qui incarne la trahison de la droite.
00:11:49L'ancien Premier ministre,
00:11:50avec son parti aux raisons,
00:11:51a multiplié les errements,
00:11:52et je vais en rappeler certains.
00:11:54Son hésitation à annuler sa participation
00:11:57à un événement écologiste
00:11:58où figurait le rappeur controversé Médine.
00:12:02Son soutien à des élus d'extrême-gauche
00:12:04qui faisaient partie de la Nupes,
00:12:05comme Jean-Paul Lecoq,
00:12:07très justement du Havre
00:12:08pendant les élections législatives de 2024.
00:12:11Son implication aussi dans le financement
00:12:13de mosquées douteuses
00:12:14et également d'avoir financé un club de boxe
00:12:17géré par le père et le frère du rappeur Médine,
00:12:20encore lui.
00:12:21Les 80 km à l'heure,
00:12:22le matraquage des gilets jaunes,
00:12:24la liste est encore longue.
00:12:25Ces dérives font de Philippe
00:12:26un repoussoir pour la droite.
00:12:28Wauquiez, en s'opposant frontalement à lui,
00:12:30s'oppose en rempart
00:12:32contre cette dérive centriste.
00:12:34Au-delà de cette élection éterne,
00:12:36si bien l'avenir stratégique de la droite
00:12:38qui se joue,
00:12:39quelles lignes doit-elle suivre selon vous
00:12:42pour se reconstruire ?
00:12:43On a tous les yeux rivés sur la droite.
00:12:46Oui, il y a une nécessité qu'LR existe
00:12:48avec sa sensibilité libérale sur l'économie
00:12:51et conservatrice sur les questions de société.
00:12:53Pour survivre,
00:12:54la droite doit briser le mur mitterrandien.
00:12:57Cette stratégie héritée des années 80
00:12:59qui consiste à diaboliser systématiquement
00:13:01le camp national
00:13:02pour mieux pousser la droite
00:13:03à s'aligner sur le centre
00:13:04ou la gauche au second tour.
00:13:06Ce réflexe qui a conduit LR
00:13:08à appeler à voter Macron
00:13:09en 2017 et 2022,
00:13:11deux minutes après les résultats du premier tour.
00:13:14C'est une machine à tuer la droite,
00:13:16la privant de son identité et de ses électeurs,
00:13:19partie vers le RN, Zemmour
00:13:21ou encore dans l'abstention.
00:13:22Eric Ciotti, lui, en s'alliant au RN
00:13:24lors des législatives de 2024,
00:13:26il a montré qu'une autre voie est possible.
00:13:28Wauquiez, en exprimant sur CNews
00:13:30son estime pour Sarah Knafo et Reconquête,
00:13:32semble un peu moins hostile.
00:13:34Sa vision d'un grand rassemblement
00:13:36excluant Edouard Philippe et les centristes
00:13:38qui ont mis ce pays dans le mur.
00:13:40Pour Bruno Rotallo, lié par la solidarité
00:13:42gouvernementale, avec un François Bayrou
00:13:44détesté par la base des Républicains,
00:13:46doit lever les eaux d'ombre
00:13:48autour de sa supposée proximité
00:13:50avec Edouard Philippe.
00:13:52Son véritable enjeu, c'est cela,
00:13:54mais le temps joue encore en sa faveur
00:13:56à condition de savoir l'utiliser
00:13:58et clarifier.
00:13:59A l'heure du choix, la droite ne peut se permettre,
00:14:01Christine, un nouveau ralliement,
00:14:02un clone de Macron en 2027.
00:14:04Et c'est ce que tous les militants LR répètent
00:14:06pour abattre le mur mitterrandien.
00:14:08Elle doit avoir un cap clair,
00:14:10un projet de rupture, un refus catégorique
00:14:12de faire une alliance avec Edouard Philippe
00:14:14et une main tendue, ou plutôt une logique
00:14:16de pas d'ennemi à droite.
00:14:18C'est seulement à ce prix que la droite
00:14:20redeviendra une force de gouvernement.
00:14:22Maintenant, Wauquiez et Rotallo ont leur chance.
00:14:24Que le meilleur gagne.
00:14:26Que le meilleur gagne. Quel est votre regard,
00:14:28Gabrielle Cluzel, sur cette bataille
00:14:30qui s'annonce ce week-end ?
00:14:32Je crois que le candidat qui gagnera
00:14:34sera celui qui aura montré
00:14:36qu'il est le plus à droite.
00:14:38Vous savez qu'il y a une présomption d'insincérité
00:14:40qui pèse aujourd'hui sur LR.
00:14:42C'est-à-dire qu'on le dit, c'est des grandisaires,
00:14:44mais des petits faiseurs.
00:14:46De fait, tout indice de collusion
00:14:48avec le macronisme serait mal vécu.
00:14:50Je crois que ce que beaucoup
00:14:52d'électeurs se demandent, et j'en terminerai là,
00:14:54c'est quelle est la matrice
00:14:56de l'un et de l'autre.
00:14:58Est-ce que, par exemple, c'est l'immigration
00:15:00qui leur apparaît être le sujet majeur ?
00:15:02Quand ils disent du RN, mais ils sont économiquement
00:15:04à gauche, est-ce que ça veut dire que c'est l'économie
00:15:06pour eux qui prime ? Est-ce que c'est l'économie
00:15:08qu'on fera alliance avec telle ou telle ?
00:15:10Je crois que c'est important de clarifier ce point-là.
00:15:12Marc Menand ?
00:15:14Je pense que Bruno Rataillot a une image
00:15:16qu'il a réussi
00:15:18à imposer auprès
00:15:20de nombre d'électeurs de droite.
00:15:22Il a pris des décisions, il est l'homme
00:15:24dans l'action, et d'ailleurs, toute sa campagne
00:15:26se fait là-dessus, en disant
00:15:28« Moi, j'ai pris le risque d'être
00:15:30aux manettes pour montrer qu'on était
00:15:32capables ». Et les électeurs
00:15:34se sont manifestés
00:15:36puisqu'il y a apparemment eu
00:15:38un nombre d'adhésions énormes
00:15:40aux partis. Donc déjà, il a donné
00:15:42un coup de fouet aux partis.
00:15:44Maintenant, ce qu'on peut lui reprocher, c'est ce que disait
00:15:46Éric, je crois que
00:15:48on ne peut pas se présenter
00:15:50dans l'hypothèse de la
00:15:52présidentielle de deux ans, en disant
00:15:54éventuellement « Déjà, je me rallie.
00:15:56On part en conquérant. On doit être
00:15:58celui qui dit « Quoi qu'il arrive, on est là,
00:16:00on est à nouveau une droite forte,
00:16:02on est une droite qui peut s'imposer,
00:16:04on verra après ce qui se passe autour ».
00:16:06Tandis que là, si vous partez en disant
00:16:08« Bon, de toute façon, éventuellement, on ira
00:16:10se raccrocher », ce n'est pas très beau.
00:16:12– En effet, il se pose
00:16:14la question de les adhérents LR
00:16:16qui sont restés ou qui viennent d'arriver,
00:16:18ce sont ceux qui ne sont pas partis ni aux
00:16:20RN, ni dans le macronisme, parce que c'était
00:16:22évidemment ce qui avait réduit
00:16:24à peau de chagrin, on va dire, le parti des LR.
00:16:26Or, Bruno Retailleau et
00:16:28Laurent Wauquiez ont un point commun, c'est celui
00:16:30de dénoncer l'impuissance politique
00:16:32en raison des cours suprêmes.
00:16:34Laurent Wauquiez le dit depuis longtemps,
00:16:36Bruno Retailleau le dit et le montre
00:16:38quasiment quotidiennement aujourd'hui.
00:16:40Or, il est empêtré au sein du
00:16:42macronisme. Il le dit, « Je fais ce que
00:16:44je peux faire aujourd'hui, mais il faudra évidemment faire plus,
00:16:46notamment le référendum sur l'immigration ».
00:16:48En effet, ils sont d'accord là-dessus,
00:16:50mais ils sont plus d'accord avec leur droite
00:16:52qu'avec le centre vers lequel
00:16:54ils sont irrémédiablement attirés
00:16:56ces dernières années. En effet,
00:16:58je ne sais pas ce que les
00:17:00adhérents LR vont choisir dimanche,
00:17:02mais ce serait intéressant de voir ce que
00:17:04devient ce point commun qui est assez
00:17:06central, on va dire, dans la future vie politique.
00:17:08On a l'impression que
00:17:10c'est Bruno Retailleau qui a
00:17:12ressuscité LR, finalement, avec ses
00:17:14adhésions, etc., qui a même ressuscité Laurent Wauquiez,
00:17:16en quelque sorte, qui lui donne aussi une certaine
00:17:18force, et on va voir, effectivement,
00:17:20qui va gagner ce week-end.
00:17:22On en parlera lundi,
00:17:24on aura le résultat lundi.
00:17:26On va parler de la France orange mécanique.
00:17:28Le quotidien des femmes,
00:17:30regardez bien autour de vous, a été
00:17:32complètement bouleversé. On marque une pause
00:17:34et on en parle avec Gabrielle Cluzel.
00:17:40Des informations inédites
00:17:42sur la route des passeurs
00:17:44dans un instant, les voies migratoires,
00:17:46personne n'enquête réellement sur
00:17:48l'immigration. Ce soir, des faits
00:17:50précis sur une enquête inédite
00:17:52dans quelques instants, dans Face à l'info,
00:17:54qui payent, finalement, au bout du bout,
00:17:56tous ces passeurs, toute cette immigration ?
00:17:58On aura la réponse dans
00:18:00un instant, dans cette émission.
00:18:02Et pourquoi cette
00:18:04immigration ? Quel est l'objectif,
00:18:06en fait, des immigrés ?
00:18:08Quel pays cible-t-il ?
00:18:10L'Europe, la France, particulièrement. Pourquoi
00:18:12on en parle avec vous ?
00:18:14On n'a pas deux-trois photos. J'avais dit qu'on aurait monté
00:18:16deux-trois photos pendant que je tease, mais je ne sais pas.
00:18:18Je me sens un peu seule.
00:18:20Regardez, il suffit de demander.
00:18:22Dans un instant, une enquête
00:18:24inédite avec Éric Tegner
00:18:26sur le plateau qui a passé
00:18:28deux ans. On a la carte ou pas ? Deux ans
00:18:30dans quinze pays
00:18:32en regardant
00:18:34sur quatre voies
00:18:36migratoires dans le monde.
00:18:38C'est vrai qu'on parle beaucoup de
00:18:40chiffres, peu de la réalité.
00:18:42Les deux pieds dans le plat, on en parle dans un instant
00:18:44avec Éric Tegner.
00:18:46Dans une France orange mécanique,
00:18:48les femmes n'ont-elles plus d'autre choix
00:18:50que de rester chez elles le soir ?
00:18:52Sont-elles en danger, non seulement dans les transports en commun,
00:18:54mais également dans certains
00:18:56VTC, comme le montre un procès
00:18:58qui s'ouvre dans quelques jours, Gabrielle ?
00:19:00Oui, alors,
00:19:02Emmanuel Macron le reconnaissait déjà en 2022.
00:19:04Il disait que de plus en plus de femmes
00:19:06n'osent plus prendre
00:19:08les transports en commun.
00:19:10Il y a une étude du groupe Keolis
00:19:12qui montre que 48% des femmes
00:19:14entre 18 et 24 ans et 53%
00:19:16d'entre elles entre 25 et 34 ans
00:19:18ont déjà renoncé à
00:19:20prendre les transports en commun
00:19:22seules. Alors, que font les femmes
00:19:24qui ne veulent pas prendre les transports en commun seules ?
00:19:26Eh bien, elles appellent un VTC.
00:19:28Le problème, c'est qu'une fois
00:19:30que la portière est refermée,
00:19:32si le chauffeur est mal intentionné,
00:19:34ça fait d'elle des proies faciles.
00:19:36Et dans quelques jours, va être présenté
00:19:38devant le juge un homme
00:19:40qui était
00:19:42un chauffeur VTT occasionnel
00:19:44de 32 ans.
00:19:46Il est mis en examen dans une affaire
00:19:48d'il y a un an.
00:19:50C'est un homme d'origine tunisienne
00:19:52en France depuis 15 ans
00:19:54qui n'avait jamais eu affaire à la justice jusque-là.
00:19:56Il est donc accusé d'avoir tenté
00:19:58de séquestrer deux clientes
00:20:00et d'avoir tenté d'abuser d'elles.
00:20:02Il y a l'une d'elles qui a réussi
00:20:04à sortir un feu
00:20:06et l'autre a eu tellement peur qu'elle a ouvert la portière
00:20:08et elle a tenté de sauter de la voiture en marche.
00:20:1070 km,
00:20:12c'est la victime.
00:20:1430, dit l'accusé.
00:20:16Néanmoins, dans le tunnel de la défense,
00:20:18vous imaginez l'effet.
00:20:20L'homme nie tout,
00:20:22mais alors sa défense rapportée,
00:20:24le parisien est quand même l'esthongeur.
00:20:26Il dit, ces femmes ne me plaisaient pas,
00:20:28elles portaient des minijupes, c'est un coup monté.
00:20:30Je ne vois pas le rapport entre le minijupe et le coup monté,
00:20:32mais vous voyez la nature de la réflexion.
00:20:34Le cas
00:20:36n'est pas isolé.
00:20:38Le 11 avril dernier,
00:20:40le chauffeur du JDD,
00:20:42c'est une lycéenne âgée de 19 ans
00:20:44qui aurait été violée par un chauffeur de VTC
00:20:46dans le 16e arrondissement.
00:20:48Le bonhomme s'est arrêté deux fois
00:20:50sur sa course,
00:20:52une fois pour acheter des préservatifs,
00:20:54une autre fois pour passer à l'arrière et la violer.
00:20:56En janvier dernier,
00:20:58toujours à Paris, une touriste accuse de viol
00:21:00un chauffeur Uber,
00:21:02un réfugié politique soudanais de 34 ans
00:21:04qui, entre mai et juillet dernier,
00:21:06soulouait des comptes Uber à ses proches.
00:21:08C'est un sujet, ça fait partie
00:21:10des gros sujets, la soulocation de comptes.
00:21:12Dans la nuit de la Toussaint
00:21:142023, mais ce n'est pas exhaustif,
00:21:16je vous donne quelques exemples que j'ai relevés.
00:21:18Une jeune femme se fait conduire par un VTC
00:21:20d'une soirée à Paris à son domicile à Boulogne.
00:21:22Le conducteur est un Tunisien
00:21:24de 37 ans sous EQTF, il n'a pas permis
00:21:26de conduire et il zurpe
00:21:28le compte d'une autre personne.
00:21:30Et puis, en avril 2024, il a été
00:21:32reconnu coupable de l'avoir
00:21:34exercé sexuellement chez elle,
00:21:36mais figurez-vous qu'il a disparu dans la nature.
00:21:38Cette jeune femme témoigne au Figaro en disant
00:21:40« Je trouve quand même assez incroyable
00:21:42qu'il n'ait pas été gardé en prison. »
00:21:44De fait, ce monsieur se balade
00:21:46donc toujours. Et la liste,
00:21:48je vous le disais, est très longue.
00:21:50En 2019, vous vous en souvenez peut-être,
00:21:52il y avait un hashtag qui s'appelle
00:21:54« Uber, c'est over ». A l'époque, il y avait
00:21:56seulement Uber, aujourd'hui il y a bien
00:21:58d'autres entreprises de VTT.
00:22:00VTC.
00:22:02De VTC, pardon.
00:22:04Le vélo, c'est autre chose.
00:22:06On avait vu plus de 150 témoignages
00:22:08de jeunes femmes fleurir
00:22:10qui avaient été agressées.
00:22:12C'est important de les citer, parce que nous,
00:22:14on les voit et on ne les dit pas forcément.
00:22:16On voit justement ces accumulations.
00:22:18Et ce hashtag, est-ce qu'il a été
00:22:20une prise de conscience ? Est-ce que la situation
00:22:22s'est améliorée depuis ce hashtag ?
00:22:24Pas du tout, en réalité. Vous savez,
00:22:26quatre ans après, c'est-à-dire cet automne,
00:22:28en novembre dernier, Marie Claire
00:22:30a publié un article intitulé
00:22:32« Violence sexuelle à bord des VTC.
00:22:34Comment les femmes tentent de se protéger ? »
00:22:36Preuve que rien n'est absolument réglé.
00:22:38Alors, fin 2023,
00:22:40Clément Beaune, qui était alors ministre des Transports,
00:22:42avait promis de durcir
00:22:44les règles, de faire en sorte
00:22:46que ceux qui avaient été accusés
00:22:48d'agressions sexuelles ne puissent
00:22:50pas exercer cette profession.
00:22:52On voulait même dispenser
00:22:54une formation sur les violences à caractère
00:22:56sexuel et sexiste
00:22:58pour les chauffeurs. J'imagine qu'on aurait
00:23:00fait appel à Caroline de Haas.
00:23:02Et les plateformes elles-mêmes,
00:23:04Uber, Bolt, Hitch, jurent leur grand dieu
00:23:06qu'elles ont vraiment pris mesure
00:23:08du problème, qu'elles essaient de faire plein de choses.
00:23:10Uber a lancé l'option « Women ».
00:23:12Alors, ça, c'est une option qui vous permet
00:23:14d'avoir une conductrice et pas un conducteur,
00:23:16pour que vous vous sentiez plus en sécurité.
00:23:18Alors, le fléau, c'est évidemment
00:23:20l'usurpation d'identité, la sous-location de comptes
00:23:22et le trafic de cartes professionnelles.
00:23:24Alors, les plateformes prétendent faire
00:23:26des contrôles aléatoires et avoir
00:23:28désactivé des centaines
00:23:30de comptes. Et pourtant,
00:23:32il suffit de parler
00:23:34aux jeunes femmes qui utilisent ces VTC
00:23:36pour comprendre leur peur.
00:23:38Alors, j'ai vraiment eu de nombreux
00:23:40témoignages, j'en ai relevé
00:23:42deux, dans une zone grise.
00:23:44Et c'est ça qui me semble
00:23:46important à souligner, parce qu'ensuite, c'est des femmes qui s'autocensurent.
00:23:48C'est-à-dire que c'est des femmes qui n'ont pas nécessairement
00:23:50porté plainte. Elles n'ont pas porté plainte
00:23:52parce qu'il n'y avait pas un motif
00:23:54caractérisé, mais elles ont eu
00:23:56extrêmement peur.
00:23:58Alors, la première jeune fille habite
00:24:00la banlieue ouest dans les Yvelines.
00:24:02Donc, elle est étudiante à Paris.
00:24:04Et quand elle rentre tard le soir, elle n'ose pas prendre le train.
00:24:06Et depuis
00:24:08deux incidents cet automne,
00:24:10elle est dissuadée de continuer.
00:24:12Alors, il y a eu ce premier incident, vous le voyez,
00:24:14qui est en fait arrivé en
00:24:16deuxième dans le temps.
00:24:18Le chauffeur lui parle
00:24:20beaucoup, beaucoup, beaucoup.
00:24:22Elle lui demande ce qu'elle fait, si elle a un copain.
00:24:24Elle lui dit qu'elle est très jolie, etc.
00:24:26Et quand elle rentre chez elle,
00:24:28elle voit un message.
00:24:30Alors, il n'a rien de ce type.
00:24:32Franchement, je vous trouve trop belle, ravissante, une belle démarche.
00:24:34Il n'a rien d'insultant.
00:24:36Mais il est évidemment tout à fait déplacé.
00:24:38Elle me dit, c'est un peu comme
00:24:40si un médecin sur Doctolib utilisait
00:24:42l'application Doctolib
00:24:44pour me faire des avances.
00:24:46Ce n'est pas très agréable.
00:24:48Elle a vraiment ressenti un
00:24:50malaise. Ces jeunes femmes se disent toujours
00:24:52et c'est vrai que souvent, ils ont nos adresses
00:24:54quand ils nous amènent chez nous.
00:24:56La première fois dans le temps, c'était fin septembre.
00:24:58Elle prend un VTC à Trocadéro.
00:25:00J'ai vraiment retranscrit ce qu'elle m'a dit.
00:25:02Il est minuit et demi. Le chauffeur est bavard.
00:25:04Elle se met à tousser.
00:25:06Il lui demande si elle fume.
00:25:08Il lui propose un joint.
00:25:10Elle lui répond poliment qu'elle fume, mais seulement du tabac.
00:25:12Elle commence à s'inquiéter.
00:25:14Il lui demande ensuite
00:25:16si elle a passé de bonnes vacances.
00:25:18Il lui explique que lui est originaire
00:25:20du Maghreb, mais qu'il n'a pas pu quitter la France.
00:25:22Il lui demande aussi si elle a quitté la France
00:25:24pendant les vacances. Elle répond non.
00:25:26Pourquoi n'a-t-il pas pu quitter la France ?
00:25:28Elle ne lui demandait pas, mais il lui a dit quand même.
00:25:30Parce qu'il était sous bracelet électronique.
00:25:32On venait de lui retirer
00:25:34mon bracelet électronique
00:25:36il y a 15 jours.
00:25:38Depuis lors, il travaille
00:25:40pour la compagnie VTC.
00:25:42Sans même qu'elle l'interroge non plus,
00:25:44elle ne demandait pas trop de détails,
00:25:46il lui donne
00:25:48les motifs
00:25:50de ce bracelet électronique.
00:25:52Il dit qu'il y a une femme qui m'a manqué de respect sur la route.
00:25:54Il cite des mots d'oiseau
00:25:56que je ne peux pas vous répéter là,
00:25:58parce que ce n'est pas du tout poli.
00:26:00Elle était vraiment affreuse,
00:26:02et donc je l'ai frappée.
00:26:04Ce sont les motifs du bracelet électronique.
00:26:06Il lui dit ensuite
00:26:08qu'il a fait l'objet d'une ordonnance
00:26:10de restriction. Elle n'est pas juriste,
00:26:12elle ne le connaissait pas, mais elle a retenu
00:26:14ce mot-là.
00:26:16C'est à ce moment-là
00:26:18qu'elle a vraiment commencé à stresser.
00:26:20Elle a envoyé
00:26:22un message avec son parcours,
00:26:24avec les détails de son trajet
00:26:26à ses amis, et elle compte
00:26:28les minutes qui la séparent de la maison
00:26:30de ses parents, sa destination.
00:26:32Là aussi, encore une fois,
00:26:34elle est très troublée de savoir qu'il a son adresse.
00:26:36Est-ce qu'elle a porté plainte ?
00:26:38Non, parce que
00:26:40objectivement, il ne l'a pas agressée.
00:26:42Mais c'est vrai que c'est extrêmement désagréable.
00:26:44Après ces deux incidents,
00:26:46elle s'est dit qu'elle allait
00:26:48arrêter de prendre des VTC.
00:26:50Est-ce qu'elle n'est pas peut-être mal tombée ?
00:26:52Peut-être pas de quoi arrêter de prendre des VTC pour autant ?
00:26:54Oui, alors c'est vrai qu'il doit arriver
00:26:56ces deux incidents, mais elle n'est pas la seule.
00:26:58J'ai eu un autre témoignage,
00:27:00c'est la mère d'une jeune fille
00:27:02qui me raconte que ça se passe en juin 2024,
00:27:04gare de Lyon, au retour
00:27:06d'un week-end entre amis. Sa fille commande
00:27:08un VTC sur la plateforme
00:27:10Hitch. Là au corps,
00:27:12le chauffeur lui pose beaucoup de questions intimes.
00:27:14A-t-elle un copain ?
00:27:16Est-ce que ça lui plairait d'avoir un copain comme lui ?
00:27:18Est-ce qu'à son avis, ces campignes blanches
00:27:20sortiraient avec quelqu'un comme lui ?
00:27:22Donc ces questions la mettaient
00:27:24très mal à l'aise.
00:27:26Donc
00:27:28elle suit de ce fait,
00:27:30elle commence à s'inquiéter, elle suit le trajet sur l'appli
00:27:32et elle se rend compte qu'il ne va pas
00:27:34dans la bonne direction, qu'il va vers Nanterre.
00:27:36Elle ne va pas du tout
00:27:38vers là. Et elle se rend compte qu'il a
00:27:40rouillé la porte. Et là, elle a complètement paniqué,
00:27:42me raconte sa mère. Elle se met à hurler
00:27:44arrêtez-vous, arrêtez-vous, je veux sortir.
00:27:46Alors le
00:27:48chauffeur lui dit, je ne peux pas.
00:27:50C'est vrai qu'ils étaient à une bretelle d'autoroute,
00:27:52mais elle crie de plus belle.
00:27:54Il s'arrête enfin. Dans sa tête,
00:27:56elle a vraiment fait le deuil de sa valise, parce qu'elle revenait
00:27:58avec une valise.
00:28:00Et finalement,
00:28:02il ouvre le coffre, il lui lance sa valise,
00:28:04il lui dit, vous savez, je ne voulais pas vous faire
00:28:06de mal. Et elle n'arrête pas de pleurer,
00:28:08c'est son père qui vient la chercher.
00:28:10Sa mère me dit, on n'a pas porté plainte,
00:28:12parce que là non plus, il n'y avait rien
00:28:14de très objectif à part ces
00:28:16conversations étranges. Est-ce qu'elle l'a
00:28:18su réagir ? Est-ce que ça serait mal terminé
00:28:20si elle n'était pas sortie ? Elle ne sait pas.
00:28:22Alors un conducteur
00:28:24VTC m'explique qu'en fait,
00:28:26le métier est facilement accessible pour un nouvel
00:28:28arrivant sur notre sol. Il suffit de savoir
00:28:30conduire et de se procurer une voiture.
00:28:32C'est une aubaine aussi pour l'entreprise,
00:28:34qui peut l'exploiter facilement et le sous-payer.
00:28:36Ça c'est sûr,
00:28:38sauf qu'il n'a pas nécessairement les codes.
00:28:40Pas les codes de conduite du code de la route,
00:28:42mais les codes de conduite
00:28:44avec les femmes. Et certains jongent la vertu
00:28:46des passagères à l'aude de leur tenue.
00:28:48Il me dit, pour certains, un haut à bretelles,
00:28:50c'est une
00:28:52invitation avec le référentiel
00:28:54de sa propre
00:28:56culture. Donc l'étude qui est
00:28:58au livre, elle parle joliment de freins
00:29:00à la mobilité. Alors oui,
00:29:02les femmes sont sérieusement freinées
00:29:04de sortir, ça c'est sûr. Elles sont au
00:29:06censure, elles n'osent pas sortir.
00:29:08Et c'est vraiment, on se dit, 60 ans
00:29:10de féminisme échevelé pour en arriver là.
00:29:12Franchement, moi je vois à la gauche
00:29:14accuser les conservateurs américains de
00:29:16renvoyer les femmes au foyer.
00:29:18Moi je vous dis que c'est leur
00:29:20politique laxiste et immigrationniste
00:29:22qu'elles ont toujours soutenue,
00:29:24qui le fait encore mieux
00:29:26que les américains, c'est certain.
00:29:28Merci pour votre regard.
00:29:30Vous n'avez pas parlé d'une affiche, non ?
00:29:32Vous n'avez pas parlé de ça finalement ?
00:29:34De Lucie. Ah ben je n'ai pas parlé de Lucie.
00:29:36C'est une régie publicitaire
00:29:38avec Armand Ferrand qui trouve que
00:29:40les Lucies,
00:29:42elles frottent vraiment dans les trains.
00:29:44Mais on connaît la technique.
00:29:46On en parlera une autre fois.
00:29:48Marc Menand,
00:29:50un sujet a beaucoup fait parler,
00:29:52qui rappelle celui de Robert Ménard, c'est la maire
00:29:54de Bourg-les-Valence,
00:29:56une ville de 20 000 habitants,
00:29:58qui refuse de marier
00:30:00un clandestin qui n'est pas
00:30:02sous OQTF.
00:30:04Elle a enquêté.
00:30:06Pour elle, c'est un mariage
00:30:08qui n'est pas un mariage
00:30:10d'amour, mais c'est elle
00:30:12qui devrait être
00:30:14poursuivie par la justice.
00:30:16Oui, elle encourt 5 ans de prison
00:30:18et 75 000 euros d'amende, c'est pas rien.
00:30:20Et inéligibilité. Pardon ?
00:30:22Plus l'inéligibilité. Oui, bien sûr.
00:30:24Elle s'appelle Marlène Mourier
00:30:26et ça nous permet d'essayer
00:30:28de comprendre le statut de maire.
00:30:30Dans un an, on vote,
00:30:32on dit qu'aujourd'hui on est en panne,
00:30:34que beaucoup de maires ne veulent surtout pas
00:30:36se représenter et qu'il n'y a pas
00:30:38beaucoup de candidats.
00:30:40On peut comprendre, à travers le cas de Robert Ménard
00:30:42et de cette femme.
00:30:44Quel est le statut du maire
00:30:46déjà par rapport au mariage ?
00:30:48Le maire est
00:30:50officier de police,
00:30:52c'est lui qui, dans certaines situations,
00:30:54doit jauger
00:30:56si la personne est en conformité
00:30:58avec la loi ou non.
00:31:00Je vous corrige juste un peu,
00:31:02quand vous dites qu'il n'était pas vraiment clandestin,
00:31:04dans la mesure où il est entré
00:31:06avec un
00:31:08visa de touriste,
00:31:10ce visa est arrivé
00:31:12à terme, donc il entre en clandestinité,
00:31:14mais il n'est pas venu directement en clandestin.
00:31:16C'est la petite nuance que je veux marquer.
00:31:18Non, non, pour que les choses
00:31:20soient claires.
00:31:22Et à partir de là,
00:31:24quand madame le maire
00:31:26est confrontée à ce monsieur,
00:31:28quand on lui demande
00:31:30l'autorisation, le maire
00:31:32fait une sorte d'enquête
00:31:34afin de savoir, selon la loi,
00:31:36donc on doit
00:31:38donner une demande
00:31:40d'instauration
00:31:42de mariage
00:31:44vis-à-vis du maire. Donc le maire
00:31:46estime si la situation
00:31:48est saine ou pas. Alors, autre point de droit,
00:31:50s'il y a une suspicion
00:31:52légitime
00:31:54de mariage blanc,
00:31:56le maire n'a pas
00:31:58le droit de dire
00:32:00« je n'unis pas les deux personnes ».
00:32:02Alors que se passe-t-il en ce cas-là ?
00:32:04On a une jeune femme,
00:32:06notez l'information,
00:32:08qui a six enfants.
00:32:12Elle a 49 ans,
00:32:14une jeune femme, j'aime bien.
00:32:16Elle a donc six enfants,
00:32:18lui a 35 ans,
00:32:20et ils disent
00:32:22qu'ils vivent une grande histoire d'amour.
00:32:24Bon, on peut le comprendre, mais quand
00:32:26vous êtes la mère qui est
00:32:28confrontée à la situation,
00:32:30vous pouvez vous dire quand même,
00:32:32s'occuper de six enfants,
00:32:34vous venez de l'étranger, vous n'avez pas
00:32:36une position stable, vous travaillez
00:32:38au noir, bon,
00:32:40il y a quand même là quelque chose qui cloche.
00:32:42Donc elle s'inquiète.
00:32:44Son adjointe fait venir
00:32:46le monsieur en question, qui lui dit « oui,
00:32:48j'aimerais bien me marier parce que ça me permettrait
00:32:50d'avoir des papiers ».
00:32:52D'où, là,
00:32:54l'alerte auprès du parquet
00:32:56et du préfet. On est quand même dans
00:32:58un monde invraisemblable. C'est-à-dire
00:33:00que vous avez le maire, il est officier de police,
00:33:02il a théoriquement une responsabilité,
00:33:04ah mais soudain, il n'a plus de responsabilité.
00:33:06C'est-à-dire, il s'en remet
00:33:08au parquet, qui mène une enquête, le préfet
00:33:10est là, et puis c'est acquis,
00:33:12Ferrazguévo, non pas ses biscottos,
00:33:14mais la bonne loi qui lui permet
00:33:16d'être dans la surautorité par rapport
00:33:18à la propre autorité du maire. C'est quand même
00:33:20une folie invraisemblable. On comprend
00:33:22pourquoi, parfois, les
00:33:24députés sont là à se réunir,
00:33:26à voter, à voter, à voter des lois.
00:33:28Faudrait peut-être en voter un peu moins,
00:33:30mais qu'elles soient claires, et que l'on
00:33:32puisse véritablement les
00:33:34appliquer. Alors maintenant, voyons
00:33:36si, effectivement,
00:33:38quand il y a un mariage,
00:33:40vous êtes, de fait,
00:33:42dans la possibilité,
00:33:44ou vous êtes, de fait,
00:33:46apte à demander
00:33:48la nationalité française.
00:33:50C'est pas si évident que ça.
00:33:52C'est-à-dire,
00:33:54selon la loi, le mariage
00:33:56n'exerce de plein droit
00:33:58aucun effet
00:34:00sur la nationalité.
00:34:02C'est-à-dire que vous vous mariez
00:34:04avec une personne, vous ne devenez pas
00:34:06français. – Pas dans un premier temps.
00:34:08– Pas dans un premier temps. Il faudra un an,
00:34:10et que l'on puisse démontrer que
00:34:12vous êtes dans une continuité de ménage,
00:34:14c'est pas une fois
00:34:16de temps en temps que vous vous rendez visite,
00:34:18mais, alors là encore,
00:34:20est-ce que vous mettez des forces de police derrière la porte
00:34:22pour savoir si la personne franchit
00:34:24tous les jours le seuil de l'appartement
00:34:26ou pas, ça m'étonnerait. Bref,
00:34:28toujours est-il qu'il y a ça. Et là,
00:34:30vous demandez
00:34:32une déclaration,
00:34:34et c'est l'administration
00:34:36qui a un an
00:34:38pour savoir si, effectivement,
00:34:40tout est conforme. Vous voyez,
00:34:42les choses ne sont pas si aisées que ça.
00:34:44Néanmoins, dans d'autres pays,
00:34:46il faut trois ans.
00:34:48Et, à la fin du compte, ce qui est
00:34:50quand même fou, c'est que
00:34:52la mère,
00:34:54qui s'est retrouvée avec un dossier qui est tout à fait
00:34:56acceptable, où on comprend,
00:34:58parce que c'est pas rien, d'avoir
00:35:00une femme qui est dans une fragilité.
00:35:02Forcément. Vous avez
00:35:0449 ans, 6 enfants,
00:35:06et s'il y a quelqu'un
00:35:08qui est à côté de vous,
00:35:10ça vous soulage. C'est pas facile
00:35:12d'être une mère de famille de 6 enfants.
00:35:14Et dans ces conditions-là,
00:35:16elle peut s'accrocher
00:35:18à une sorte d'espoir qui soit
00:35:20pas tout à fait honnête.
00:35:22Et dans ces conditions,
00:35:24que la mère prenne
00:35:26des précautions, ça me paraît
00:35:28tout à fait légitime, mais ça peut lui
00:35:30coûter 5 ans d'emprisonnement
00:35:32et 75 000 euros
00:35:34d'amende, parce qu'il y a une
00:35:36enquête très rapide qui a déterminé
00:35:38que non, tout était bien, et qu'il devait
00:35:40bien finir.
00:35:42Avant de laisser la place
00:35:44à Charles Donald, c'est ensuite
00:35:46l'enquête inédite d'Eric
00:35:48Tegner. Vous aviez voulu vous
00:35:50expliquer à propos de Daniel Bilalian.
00:35:52Daniel Bilalian, que vous avez
00:35:54connu, qui s'est éteint,
00:35:56aujourd'hui, à l'âge de 78 ans.
00:35:58Et je vais vous faire juste
00:36:00écouter un petit sonore,
00:36:02puisque ça révèle un peu
00:36:04la personnalité et les raisons
00:36:06pour lesquelles on aimait ce présentateur.
00:36:10On n'a pas à courir le 100 mètres,
00:36:12l'un avec son sacroi,
00:36:14l'autre avec sa kippa, l'autre avec son
00:36:16hijab. C'est un moment où on fait
00:36:18abstraction de tout ça, c'est un grand moment
00:36:20universel où on fait abstraction de tout ça.
00:36:22Par ailleurs, moi je considère que d'une
00:36:24manière générale, le hijab est quelque chose
00:36:26qui se ressemble au voile,
00:36:28qui est quelque chose qui, dans la vie de tous les jours,
00:36:30devrait être interdit. On porte
00:36:32un voile pour aller à l'église, on porte un
00:36:34kippa pour aller
00:36:36à la cérémonie, à la
00:36:38synagogue, mais dans la rue,
00:36:40ça devrait être interdit. C'est un signe,
00:36:42en plus, pour ce qui concerne l'islam,
00:36:44c'est un signe d'infériorité de la femme par rapport
00:36:46à l'homme, et ça, personne ne l'empêchera
00:36:48de le dire. On aimait son franc-parler.
00:36:50Oui, et bravo
00:36:52Daniel. On va envoyer ta petite vidéo
00:36:54à Juliette Binoche, qu'elle puisse
00:36:56méditer. C'était un garçon
00:36:58qui était très calme.
00:37:00Il n'y avait pas de grands éclats
00:37:02de rire avec lui, mais il était toujours
00:37:04dans cette convivialité,
00:37:06cette confraternité. Moi, je l'ai connu
00:37:08en 1977. Il était
00:37:10jeune présentateur du journal
00:37:12et il avait
00:37:14cette curiosité et ce
00:37:16franc-parler. Il était capable d'avoir
00:37:18des interviews où il ne cherchait pas
00:37:20la punchline pour la punchline,
00:37:22mais sincèrement
00:37:24d'obtenir une réponse
00:37:26franche à une question qui était
00:37:28très précise. Il ne se
00:37:30laissait pas endormir.
00:37:32Pensez à sa famille, Daniel
00:37:34Bilalian. A Marseille,
00:37:36la permanence parlementaire
00:37:38et le domicile du député LFI Sébastien
00:37:40Lelougur a été perquisitionnée
00:37:42pour des faits présumés de recel
00:37:44de documents issus d'un vol.
00:37:46Manuel Bompard
00:37:48apporte son soutien à juste
00:37:50cette perquisition scandaleuse et totalement
00:37:52abusive en remettant en cause l'État de droit.
00:37:54On se rappelle quand même que
00:37:56Manuel Bompard avait critiqué
00:37:58Marine Le Pen qui dénonçait un procès politique
00:38:00à son encontre et il déclarait que quand l'extrême droite
00:38:02s'attaque à la démocratie, à l'État de droit,
00:38:04ça ne peut rester sans
00:38:06réaction populaire. On verra s'il y a une réaction
00:38:08populaire ici.
00:38:10Merci en tout cas pour
00:38:12toutes ces précisions sur
00:38:14tous les sujets. Maintenant, un autre sujet
00:38:16avec vous, ma chère Charlotte, avant
00:38:18votre enquête inédite. Vous en êtes sorti
00:38:20quand même de ces deux ans d'enquête ?
00:38:22Il y a encore des pays où j'aimerais aller.
00:38:24On y vient, mais quand
00:38:26je vous imagine... Excusez-moi,
00:38:28vous n'êtes pas très épais, vous n'êtes pas très
00:38:30costaud, si vous permettez.
00:38:32Il passe partout !
00:38:34Moi, je vous imagine mal
00:38:36avec des immigrés, des passeurs
00:38:38pendant deux ans dans tous les
00:38:40quatre coins de l'Europe. C'est incroyable.
00:38:42Ça m'a aidé parce qu'il y a des pays comme la Tunisie
00:38:44et la Mauritanie où j'ai d'ailleurs été arrêté par
00:38:46la police. En Tunisie, j'ai passé douze heures
00:38:48dans un commissariat parce que je n'avais pas
00:38:50l'autorisation comme journaliste d'être sur place.
00:38:52J'ai l'air d'un touriste.
00:38:54Du coup, ça passe bien.
00:38:56En tout cas, vous êtes extrêmement courageux.
00:38:58On en parle
00:39:00dans un instant. Charlotte,
00:39:02hier, le Premier ministre, François Bayon, a été
00:39:04auditionné pendant 5h30
00:39:06par une commission d'enquête parlementaire
00:39:08qui a été largement
00:39:10critiquée. Qu'en retenez-vous concrètement ?
00:39:12Déjà, 5h30,
00:39:14en effet, je rappelle à tous ceux qui nous écoutent
00:39:16qu'hier, je faisais les 3h11
00:39:18du président de la République. Je suis dévouée
00:39:20à leur service.
00:39:24Au-delà de ça, les commissions d'enquête,
00:39:26et on en a souvent parlé ici,
00:39:28elles sont généralement instructives.
00:39:30Pourquoi ?
00:39:32Parce que chacun s'y rend
00:39:34en prêtant serment. Vous savez, une fois que vous êtes convoqué
00:39:36à la commission d'enquête, vous devez
00:39:38vous y rendre, vous prêter serment.
00:39:40Ce qui n'empêche pas certaines personnes de mentir.
00:39:42Je ne suis pas naïve à ce point.
00:39:44De manière générale,
00:39:46on espère que les informations sont données.
00:39:48Par exemple, la commission d'enquête sur le narcotrafic
00:39:50avait été extrêmement instructive,
00:39:52et on y découvre souvent de précieuses informations
00:39:54puisque certaines personnes se rendent devant ces commissions
00:39:56et ne parlent pas ailleurs.
00:39:58Parce que devoir de réserve, parce qu'elles n'ont pas envie
00:40:00de parler à la presse, et on peut les comprendre.
00:40:02Donc, simplement, les commissions
00:40:04d'enquête ont eu quelques très mauvaises publicités
00:40:06ces derniers temps, où
00:40:08les députés, en l'occurrence,
00:40:10ont confondu leur rôle avec celui d'un inquisiteur
00:40:12en fonction de leurs obsessions du moment.
00:40:14Et hier, le climat
00:40:16a été franchement très malaisant.
00:40:18Parce que le sujet de cette commission d'enquête,
00:40:20qui sont les violences
00:40:22scolaires, est évidemment un sujet extrêmement
00:40:24important, qui méritait un peu
00:40:26mieux que le spectacle
00:40:28qu'ils ont offert. Et d'ailleurs, les critiques sont
00:40:30venues de toutes parts à propos
00:40:32de la tenue, notamment de l'audition d'hier.
00:40:34Ce qui ne dit pas tout des autres auditions,
00:40:36mais de celle du Premier ministre.
00:40:38Et tout le monde conviendra avec moi
00:40:40qu'elle était très attendue dans cette commission d'enquête.
00:40:42On avait l'impression qu'elle avait été créée pour ça.
00:40:44En tout cas, dans la tête du co-rapporteur
00:40:46Paul Vanier, membre de la France Insoumise,
00:40:48qui semblait
00:40:50se servir de cette commission
00:40:52pour nourrir des combats
00:40:54plus personnels, contre
00:40:56l'enseignement privé
00:40:58en général, et catholique en particulier,
00:41:00et contre François Bayrou, non pas de manière
00:41:02personnelle, mais évidemment, en tant que
00:41:04Premier ministre. Alors,
00:41:06on a eu un tribunal
00:41:08très clairement inquisiteur,
00:41:10et Paul Vanier,
00:41:12dans le rôle du procureur,
00:41:14assez peu soucieux du contradictoire,
00:41:16hier,
00:41:18devant le Premier ministre.
00:41:20Et c'est là qu'est le problème, ce n'est ni le rôle,
00:41:22ni le mandat d'une commission parlementaire, en réalité.
00:41:24Et la confusion
00:41:26s'est ajoutée à l'incompréhension
00:41:28sur le sujet même de François Bayrou
00:41:30et de ce qu'on lui reprochait, pour la bonne raison
00:41:32que, initialement, on a eu un article de presse
00:41:34qui est sorti dans Mediapart,
00:41:36qui amène des députés, parmi lesquels
00:41:38Paul Vanier, à demander immédiatement
00:41:40la démission de François Bayrou.
00:41:42Des députés qui, ensuite, font une commission pour éclaircir
00:41:44le sujet, ce qui est quand même original comme chronologie,
00:41:46tout le monde en conviendra.
00:41:48Et donc, ils organisent cette commission,
00:41:50et le rôle de la commission pourrait être,
00:41:52en cas de manquement avéré devant
00:41:54la commission, de saisir la justice
00:41:56qui, elle, ensuite, juge.
00:41:58Là, tout s'est fait à l'envers, et par ailleurs,
00:42:00en effet, la commission, par le biais de
00:42:02Paul Vanier, ce n'est pas le cas de tout le monde dans la commission,
00:42:04ils se sont attribués
00:42:06un rôle qu'ils n'ont pas.
00:42:08Et le malaise est clairement transpartisan.
00:42:10Contrairement
00:42:12à la défense politique de François Bayrou,
00:42:14et même de l'enseignement privé,
00:42:16qui, ça, c'est beaucoup moins transpartisan.
00:42:18Mais là, en l'occurrence, le malaise devant
00:42:20la manière dont ça s'est passé, on a eu des critiques
00:42:22de François Hollande, de Sébastien Chenu,
00:42:24donc du Rassemblement National, de Patrick
00:42:26Etzel, sur la commission qui, lui, est l'ancien
00:42:28ministre de l'enseignement supérieur,
00:42:30et qui est LR, et jusqu'à Violette
00:42:32Spilbou, qui est
00:42:34co-rapporteur de cette commission.
00:42:36Elle a défendu le travail de la commission
00:42:38hier devant François Bayrou, mais elle a dit
00:42:40ce matin qu'elle avait regretté que la séance
00:42:42d'audition de François Bayrou se soit transformée
00:42:44en duel entre le Premier ministre et Paul
00:42:46Vanier, précisant qu'elle ne tirait
00:42:48pas les mêmes conclusions de cette audition
00:42:50que son collègue. Là, on a
00:42:52deux co-rapporteurs qui ne sont pas d'accord
00:42:54sur les conclusions, Paul
00:42:56Vanier ayant expliqué ce matin que
00:42:58François Bayrou avait à nouveau menti.
00:43:00Résultat, chacun y va de son commentaire,
00:43:02à partir de ça, parce que moi, je ne sais pas que conclure,
00:43:04en fait, alors j'ai regardé, puisque c'était
00:43:06possible de le faire, ils connaissent
00:43:08bien mieux que moi le sujet, et ils ne sont pas d'accord
00:43:10entre eux sur les conclusions de
00:43:12l'audition, donc vous vous conviendrez que c'est quand même difficile
00:43:14de conclure avec ça.
00:43:16Chacun y va de son commentaire en fonction de ses préjugés,
00:43:18comme souvent dans les affaires qui impliquent
00:43:20des hommes politiques, on l'a déjà vu,
00:43:22et résultat, les victimes bien réelles
00:43:24disparaissent absolument
00:43:26devant des considérations qui deviennent
00:43:28bassement politiciennes
00:43:30dans le cas qui nous occupe.
00:43:32La grande parole des victimes, par exemple, a dit
00:43:34qu'il était obligé de rappeler que ce n'est pas
00:43:36François Bayrou qui les a agressés.
00:43:38Pendant son audition, François Bayrou a souligné
00:43:40que sa présence, je cite,
00:43:42en tant que cible politique avait été
00:43:44utile dans la mise en lumière de ces
00:43:46violences, car ces violences, au-delà des débats,
00:43:48sont bien réelles.
00:43:50Et c'est en effet ce qui est indiscutable dans cette histoire
00:43:52et qu'on a parfois tendance à oublier,
00:43:54vous l'avez dit, François Bayrou,
00:43:56quel que soit l'issue de toute cette affaire,
00:43:58n'est pas poursuivi pour
00:44:00viol sur mineurs, je le précise
00:44:02quand même, notamment à Paul Vannier.
00:44:04Et si, initialement,
00:44:06l'horreur qu'ont vécu ces enfants est
00:44:08initialement ce qui légitime cette commission
00:44:10et la nécessité même d'arriver au bout de cette commission,
00:44:12les témoignages,
00:44:14franchement, ils sont accessibles, parce que
00:44:16ces auditions, on peut les suivre,
00:44:18les témoignages sont littéralement
00:44:20insupportables à entendre.
00:44:22C'est abominable ce qu'ont vécu ces enfants
00:44:24dans cet établissement, comme dans d'autres,
00:44:26mais en l'occurrence à Bétarame, on a 200 plaintes
00:44:28ce jour, donc il y a un véritable
00:44:30sujet derrière
00:44:32les obsessions de tel ou tel.
00:44:34Et même là, Paul Vannier
00:44:36impose un militantisme qui finit par
00:44:38banaliser l'horreur
00:44:40qu'ont vécu certains enfants au profit
00:44:42d'un agenda politique qui est nettement plus discutable.
00:44:44Ce matin encore,
00:44:46il déclare, ouvrez les guillemets,
00:44:48en relativisant les conséquences d'une claque
00:44:50sur un enfant, François Bayrou montre
00:44:52qu'il est encore emprunt d'une culture
00:44:54de la violence. Non, il n'y a pas
00:44:56de tape éducative, il y a un
00:44:58continuum de violence. La violence physique
00:45:00est là pour cacher les violences sexuelles.
00:45:02Toute violence sur un enfant doit être combattue.
00:45:04Alors, l'histoire
00:45:06de la claque, c'est simplement que vous savez,
00:45:08François Bayrou, à l'époque, avait déclenché une enquête
00:45:10en raison d'une plainte d'un parent
00:45:12parce que son fils avait reçu une claque
00:45:14et François Bayrou a dit, mais attendez,
00:45:16j'avais déclenché une enquête parce que c'était pas normal
00:45:18mais je pouvais pas imaginer l'horreur qu'il y avait derrière cette claque.
00:45:20C'est de là que découle
00:45:22la chose et il explique aussi, François Bayrou,
00:45:24à ce moment-là, que l'évolution
00:45:26aussi du rapport
00:45:28à la violence, notamment dans l'éducation,
00:45:30a changé, que ça a évolué
00:45:32et que, évidemment, c'était pas
00:45:34la même appréhension à l'époque.
00:45:36Voilà pour vous expliquer d'où vient cette phrase
00:45:38de Paul Vanier. Alors d'abord, j'aimerais
00:45:40que Paul Vanier, député LFI,
00:45:42se souvienne de cette phrase au moment de
00:45:44discuter de l'évolution de la justice des mineurs
00:45:46parce que je rappelle à Paul Vanier que
00:45:48les premières victimes des mineurs sont des mineurs.
00:45:50Et, en l'occurrence,
00:45:52dans la violence des mineurs dont on parle aujourd'hui,
00:45:54on n'en est plus à une claque. Il y en a qui se mettent des balles
00:45:56entre eux. Et à chaque fois qu'il y a
00:45:58une volonté d'évolution de la justice des mineurs,
00:46:00Paul Vanier fait partie de ceux qui nous expliquent que pas
00:46:02du tout les partisans de la 22e chance
00:46:04on verra quand ils auront 35 ans
00:46:06et qu'ils se rafaleront à coups de calache.
00:46:08Donc là, en effet, si la violence est toujours
00:46:10insupportable sur un enfant, elle l'est d'autant plus
00:46:12quand c'est un de ses congénères à 12 ans.
00:46:14On ne parle même plus, là, en l'occurrence,
00:46:16d'éducation. Donc ce serait vraiment formidable qu'il s'en souvienne
00:46:18à ce moment-là. La deuxième chose, c'est que
00:46:20la déclaration est quand même relativement dramatique sur le fond.
00:46:22Pourquoi ? Parce que non,
00:46:24une claque, même discutable,
00:46:26et en l'occurrence elle l'était parce que le père avait
00:46:28porté plainte et qu'elle était extrêmement violente,
00:46:30ne peut pas laisser entrevoir
00:46:32un système d'humiliation, de massacre
00:46:34et d'exploitation de jeunes enfants
00:46:36dans le secret d'un internat.
00:46:38C'est abusif, évidemment,
00:46:40de se dire qu'une claque, même
00:46:42trop forte, peut laisser
00:46:44imaginer ça et que, évidemment, on pouvait
00:46:46l'imaginer. Malheureusement, cela
00:46:48pouvait demeurer inimaginable
00:46:50et c'est d'ailleurs tout le problème que nous avons.
00:46:52La réflexion sur la protection
00:46:54des enfants, où qu'ils soient,
00:46:56doit devenir une priorité.
00:46:58C'est certain, et aujourd'hui on en a parlé régulièrement,
00:47:00mais que ce soit dans les écoles catholiques,
00:47:02dans les écoles tout court, dans les clubs
00:47:04de sport, dans les foyers d'aide sociale à l'enfance
00:47:06dont on a beaucoup parlé ici,
00:47:08absolument partout, et que leurs bourreaux
00:47:10soient des curés, des militants LFI,
00:47:12on a vu certaines affaires, on a moins entendu Paul Vanier
00:47:14à l'époque, des hommes politiques,
00:47:16des criminels de banlieue
00:47:18ou des notables de province, tout
00:47:20doit être fait pour que ces enfants
00:47:22ne vivent plus jamais, en effet, ce que
00:47:24nous avons vu. Mais comme trop souvent,
00:47:26on finit par entrevoir que certains sont beaucoup
00:47:28plus intéressés par le profit des
00:47:30agresseurs que par la réalité
00:47:32de ce qu'ont vécu les victimes
00:47:34et c'est une trahison de plus à leur égard.
00:47:36Alors, en l'occurrence, au-delà
00:47:38de François Bayon, c'est aussi
00:47:40l'enseignement catholique
00:47:42qui est visé, disiez-vous.
00:47:44Alors, le combat de Paul Vanier est transparent
00:47:46et d'ailleurs, cette commission, initialement, devait se pencher
00:47:48sur des établissements privés
00:47:50catholiques et finalement, à la demande de la
00:47:52commission, il y a eu une extension
00:47:54des auditions pour viser
00:47:56tous les établissements, parce que certains
00:47:58se sont dû rendre compte que,
00:48:00quel que soit le statut administratif de
00:48:02l'école, si un enfant était violé, c'était grave.
00:48:04Mais Paul Vanier, en l'occurrence,
00:48:06c'est lui, déjà, qui avait rendu un rapport
00:48:08au vitriol sur le financement des écoles privées,
00:48:10rapport qui avait été très critiqué, et de manière
00:48:12transpartisane, également.
00:48:14Mais, paradoxalement, Paul Vanier,
00:48:16il avait énormément attaqué, souvenez-vous, Stanislas.
00:48:18Alors, ça n'a rien à voir avec l'affaire de Bétharame,
00:48:20je le précise. Il critiquait
00:48:22le caractère propre des
00:48:24établissements privés, en l'occurrence,
00:48:26catholiques. Mais c'est aussi Paul Vanier
00:48:28qui a défendu AVEROS au moment où il a retrouvé son contrat
00:48:30en disant qu'il n'y avait absolument aucun problème.
00:48:32En l'occurrence, on avait dépassé le caractère
00:48:34propre de l'établissement AVEROS.
00:48:36Et il colle, quasiment,
00:48:38dans l'affaire des écoles privées.
00:48:40Donc, on avait Stanislas au début, maintenant, on a Bétharame.
00:48:42Tout ça est également
00:48:44une forme de continuum. Il ne le dit pas comme ça,
00:48:46Dieu merci, mais c'est exactement ce qu'il laisse
00:48:48entendre. Et il faudrait quand même
00:48:50reconnaître une chose, ce que Paul Vanier ne fera
00:48:52pas, mais on pourra le faire par honnêteté,
00:48:54c'est que, contrairement à d'autres institutions,
00:48:56il y a un travail de purge
00:48:58nécessaire qui est fait
00:49:00au sein de l'Église ces dernières années.
00:49:02Il y a encore du chemin, c'est indiscutable,
00:49:04mais il est fait. D'autres institutions
00:49:06feraient bien de suivre. Et Philippe Delorme,
00:49:08qui est le chef, on va dire, de l'école privée catholique,
00:49:10a été auditionné devant
00:49:12cette commission, et il a eu cette phrase
00:49:14« On a trahi la promesse qu'on avait faite à ces jeunes,
00:49:16à leurs familles, de les aider à se construire
00:49:18humainement et dans toutes leurs dimensions.
00:49:20Et au lieu de cela,
00:49:22nous les avons détruits, marqués à vie par des sévices
00:49:24inacceptables. Donc nous sommes déterminés
00:49:26à tout mettre en œuvre pour que plus jamais
00:49:28de tels actes puissent se produire. »
00:49:30C'est exactement le genre de mea culpa qu'on aimerait
00:49:32entendre absolument partout, sans autre
00:49:34forme de commentaire. Et personne
00:49:36n'est épargné, je le dis également,
00:49:38contrairement à ce que le biais médiatique ou politique
00:49:40pourraient laisser croire. Par ces drames,
00:49:42l'OMERTA a été la règle absolument
00:49:44partout. Il faut que ça cesse absolument
00:49:46partout. Et que Paul Vanier
00:49:48accepte d'entendre une dernière chose, c'est dans
00:49:50sa famille politique, et dans elle seule
00:49:52que la pédophilie a été prônée et défendue
00:49:54voilà quelques années.
00:49:56Que tous en soient revenus est une
00:49:58excellente nouvelle pour les
00:50:00enfants, mais que cela serve aussi de
00:50:02son son d'humilité à tous, que
00:50:04la justice punisse ceux qui méritent de l'être est une
00:50:06nécessité. Que les politiques
00:50:08avec nous tous s'attardent à trouver comment
00:50:10éviter toute nouvelle victime n'est pas
00:50:12seulement une nécessité, c'est leur seul
00:50:14devoir.
00:50:18Merci beaucoup. Leur seul
00:50:20devoir. Merci beaucoup Charlotte Dornelas.
00:50:22Éric Tegner,
00:50:24nous voilà donc à notre enquête
00:50:26inédite. On vous connaît pour votre
00:50:28pugnacité, pour votre franc-parler,
00:50:30mais là on va vous découvrir aussi
00:50:32en tant qu'enquêteur homme de terrain.
00:50:34Et c'est précieux d'avoir quelqu'un
00:50:36de terrain. Alors, ces deux
00:50:38dernières années, vous avez visité, on va voir à la carte
00:50:40une quinzaine de pays pour
00:50:42enquêter sur les filières de passeurs
00:50:44de l'immigration illégale.
00:50:46Vous avez même interviewé, chose rare,
00:50:48un passeur de migrants
00:50:50au Sénégal.
00:50:52Racontez-nous. Oui, en effet
00:50:54Christine, je viens donc de terminer mon documentaire
00:50:56qui m'a pris à peu près deux ans
00:50:58et m'a entraîné dans près d'une quinzaine
00:51:00de pays et quatre voies migratoires à travers le monde.
00:51:02Mon objectif, quel était-t-il, c'était
00:51:04comprendre pourquoi et comment des centaines
00:51:06de milliers de migrants arrivent en Europe
00:51:08et principalement en France chaque
00:51:10année. Parce que j'en avais assez d'entendre
00:51:12comme beaucoup, toujours un discours
00:51:14officiel, totalement gangréné
00:51:16par les ONG, qui nous assènent
00:51:18à chaque fois qu'ils connaissent mieux
00:51:20le terrain. J'ai donc pris mon sac et ce
00:51:22soir, j'ai souhaité vous plonger au cœur
00:51:24de quelques éléments que j'ai découverts.
00:51:26On veut tout savoir.
00:51:28Ici, justement, c'est Abdoulaye. C'est un passeur
00:51:30de migrants sénégalais qui exerce ce
00:51:32métier depuis 2006. Il est fiché
00:51:34par les autorités espagnoles qui l'ont
00:51:36arrêté plusieurs fois déjà. C'est très rare
00:51:38vous l'avez dit, de pouvoir avoir un témoignage
00:51:40direct d'un passeur
00:51:42face caméra. Ça peut être risqué évidemment,
00:51:44mais il me semblait essentiel de remonter
00:51:46à la source pour avoir le témoignage
00:51:48direct de quelqu'un au cœur de
00:51:50ces réseaux criminels. Alors Abdoulaye,
00:51:52je l'ai trouvé après trois semaines
00:51:54de voyage. J'étais parti des îles
00:51:56Canaries, une île espagnole au large
00:51:58des côtes africaines, puis dans le
00:52:00désert de Mauritanie et enfin
00:52:02au Sénégal, le point de départ
00:52:04des migrants sur cette plage.
00:52:06Une de mes interrogations était simple. Pourquoi
00:52:08ces migrants décident
00:52:10de partir ? Il m'a répondu la chose
00:52:12suivante, je cite, « on rêve d'aller
00:52:14en Europe ». Je ne parle pas que du
00:52:16Sénégal, je parle de toute l'Afrique.
00:52:18Tout le monde rêve d'aller
00:52:20en Europe. Et retenez-vous bien,
00:52:22voilà ce qu'ils complètent. Surtout,
00:52:24ils veulent aller en France.
00:52:26Parce qu'ici, en Espagne, quand tu es
00:52:28malade, tu payes. Là-bas,
00:52:30en France, tu ne payes pas.
00:52:32Tu seras bien traité. Alors
00:52:34évidemment, on pense à l'AME, ces
00:52:361,2 milliard d'euros dépensés
00:52:38chaque année, et à tous ces politiques
00:52:40qui nous assurent, matin, midi
00:52:42et soir, la main sur le cœur, que ce serait
00:52:44un mensonge de la démagogie
00:52:46d'affirmer que notre modèle social
00:52:48serait attractif pour les étrangers
00:52:50et qu'il pousse des Africains à choisir la France
00:52:52quitte à prendre des risques énormes.
00:52:54Quand je lui demande s'ils sont au courant
00:52:56qu'en France, il y a des aides
00:52:58sociales, il me répond que oui,
00:53:00qu'il l'a entendu. Parce que je cite
00:53:02« on a des copains qui gagnent bien
00:53:04une fois en France, ils sont à Montpellier,
00:53:06à Nantes ». Imaginez donc
00:53:08ce passeur à Doulaï, sur une plage
00:53:10de Saint-Louis au Sénégal, à des milliers
00:53:12de kilomètres de chez nous, qui n'a jamais
00:53:14mis le pied sur notre territoire, mais qui
00:53:16sait situer les villes moyennes françaises.
00:53:18Ça en dit beaucoup sur la répartition
00:53:20de l'immigration et le poids
00:53:22des diasporas qui a un véritable rôle
00:53:24d'attractivité. Alors évidemment,
00:53:26j'ai insisté en lui demandant s'il pensait
00:53:28que ça motivait les Sénégalais
00:53:30à partir pour venir en France.
00:53:32Ce à quoi il me répondit en Wall-off
00:53:34« oui, chaque jour que Dieu fait
00:53:36le même rêve, le même rêve,
00:53:38ça ne s'arrêtera jamais ».
00:53:40Alors j'ai ensuite voulu confirmer
00:53:42ses propos et cette photo à l'écran
00:53:44montre ma rencontre avec d'autres migrants
00:53:46qui vont embarquer quelques jours plus tard
00:53:48pour aller aux Canaries rejoindre la France
00:53:50car oui, c'est bien la France qu'ils veulent rejoindre.
00:53:52L'un d'eux me dira qu'il a de la famille
00:53:54là-bas et c'est ce qui est vraiment intéressant
00:53:56dans tous ces différents témoignages
00:53:58que j'ai recueillis durant mon périple.
00:54:00Je leur demandais souvent si ça n'était
00:54:02pas trop dur de quitter leur famille
00:54:04mais pour eux, de plus en plus,
00:54:06leur famille, elle est chez nous
00:54:08en France et ça s'accélère
00:54:10et ils les rejoignent. Un Sénégalais
00:54:12me racontait même que sa mère
00:54:14le forçait à partir
00:54:16car elle jugeait qu'il était un raté
00:54:18contrairement à tous ses frères
00:54:20qui, eux, avaient réussi
00:54:22à venir en France. Des témoignages
00:54:24comme cela, j'en ai recueilli de nombreux
00:54:26comme un Ivoirien rencontré à Lampedusa
00:54:28qui m'expliquera venir en France
00:54:30parce que je cite « il y a des aides sociales
00:54:32en France, tout le monde est au courant ».
00:54:34On en parle à la télévision
00:54:36au pays parce qu'on sait qu'aujourd'hui
00:54:38avec les réseaux sociaux, ils sont bien entendu
00:54:40au courant.
00:54:42Alors, c'est une véritable
00:54:44organisation et
00:54:46vous l'avez vécue vous-même
00:54:48pour faire venir
00:54:50les migrants en France. Tout est bien
00:54:52huilé, si je puisse me permettre.
00:54:54Comment ils font concrètement
00:54:56et est-ce qu'on ne paye pas en parallèle, nous
00:54:58les pays africains justement pour les
00:55:00aider à les empêcher de partir ?
00:55:02Oui, alors la traversée, elle coûte très cher
00:55:042000 à 3000 euros selon le voyage
00:55:063 à 10 fois le salaire
00:55:08mensuel du pays et ils doivent se cotiser
00:55:10parfois entre eux pour régler ces voyages.
00:55:12Quand j'ai demandé d'ailleurs à Abdoulaye s'il était riche
00:55:14parce qu'aujourd'hui on dit que ce sont les passeurs
00:55:16qui se sont enrichis, il m'a répondu que
00:55:18non, en me faisant d'ailleurs une réponse assez
00:55:20intrigante, il y a beaucoup de choses à payer
00:55:22y compris le côté mystique
00:55:24les prières pour que
00:55:26le voyage se passe bien. Cette remarque
00:55:28m'a rappelé que le Sénégal, c'est 90%
00:55:30de musulmans mélangés à une forte dose
00:55:32d'animisme, c'était un choc
00:55:34culturel il faut dire. Alors Abdoulaye
00:55:36il a confirmé hors caméra
00:55:38payer des policiers
00:55:40car évidemment il faut comprendre quelque chose Christine
00:55:42de très important, l'Union Européenne
00:55:44paye des fortunes à des pays comme le Sénégal
00:55:46et la Mauritanie pour qu'il
00:55:48bloque les départs des migrants
00:55:50ce qui sur le papier est objectivement
00:55:52la meilleure des stratégies
00:55:54sauf que l'Union Européenne elle est peu regardante
00:55:56sur le contrôle migratoire et ces pays
00:55:58en profitent avec une corruption
00:56:00immense. Ici sur cette photo
00:56:02c'est le port de Noidibou en Mauritanie
00:56:04c'est à la limite du Sahara Occidental
00:56:06où je me suis rendu en
00:56:08Katimini parce que être journaliste là-bas c'est pas
00:56:10vraiment autorisé. Et j'ai recueilli
00:56:12bon nombre de témoignages me disant que
00:56:14les passeurs payent les policiers
00:56:16locaux. Tout le monde dans la
00:56:18ville était au courant
00:56:20et nous en Europe nous ne faisons pas
00:56:22nous ne tapons pas le point
00:56:24sur la table. Alors dans
00:56:26votre dernière enquête sur
00:56:28le terrain vous pointez donc du doigt
00:56:30le rôle ambigu des
00:56:32ONG pro-migrants
00:56:34qu'en est-il concrètement et racontez-nous
00:56:36Alors oui Christine vous le savez
00:56:38on dit souvent, on l'affirme, qu'on contrôle
00:56:40nos frontières, qu'on contrôle l'immigration
00:56:42mais en réalité c'est faux
00:56:44on la régule et c'est
00:56:46bien différent. J'ai choisi de vous montrer cette photo
00:56:48que j'ai prise de nuit dans
00:56:50le port de la Restinga. C'est sur une
00:56:52petite île d'El Hierro aux îles
00:56:54canaristes, une île espagnole
00:56:56et c'est chaque jour comme ça
00:56:58chaque nuit comme ça. Les Canaries
00:57:00c'est un peu le nouveau Lampedusa
00:57:02depuis deux ans. Et il est en tête que lorsque
00:57:04les migrants mettent le pied ici, ils sont
00:57:06en Europe, ils sont dans l'espace Schengen
00:57:08avec tous les droits qui leur sont liés
00:57:10Alors Frontex sur place, non.
00:57:12Aussi, une seule personne chargée
00:57:14non d'empêcher l'arrivée de clandestins
00:57:16illégaux mais de veiller à ce que
00:57:18leurs droits humains soient bien
00:57:20respectés. Ce que j'ai vu m'a honnêtement
00:57:22ouvert les yeux Christine car j'ai vu
00:57:24défiler près de 1000 migrants en l'espace
00:57:26de trois jours sur ce petit
00:57:28port et c'est extrêmement bien
00:57:30organisé. C'est très simple, lorsque
00:57:32des bateaux sont repérés au loin
00:57:34l'alerte est donnée et des
00:57:36sauveteurs en mer viennent les secourir
00:57:38Dans le même temps, la Croix-Rouge
00:57:40s'organise, les accueille puis les transfère
00:57:42en 48 heures dans la plus grande île des
00:57:44Canaries espagnoles et vu qu'ils sont
00:57:46saturés et que leurs places sont limitées à 6000
00:57:48ils sont ensuite transférés sur le continent
00:57:50à Malaga puis répartis sur les
00:57:52territoires européens. C'est rodé
00:57:54comme jamais. Les volontaires
00:57:56de la Croix-Rouge, ils se relaient nuit et
00:57:58jour, les sauveteurs toutes les
00:58:00trois semaines, un bus même
00:58:02attend à 200 mètres du point
00:58:04d'arrivée H24 et 7
00:58:06jours sur 7 pour être prêts. L'objectif
00:58:08c'est fluidifier les arrivées
00:58:10loin des regards des populations
00:58:12pour éviter le bazar de Lampedusa
00:58:14Alors, on le voit sur
00:58:16ces photos, ils ont déjà
00:58:18tout à l'heure, c'était sur la photo précédente, les
00:58:20kakikawés lorsqu'ils sont dans
00:58:22leur pirogue puis ils sont revêtus ici
00:58:24des mêmes manteaux, du sac plastique
00:58:26avec la nourriture, ils sont ensuite
00:58:28mis en file indienne, ils sont amenés
00:58:30dans des ferries, c'est une véritable
00:58:32organisation industrielle pour
00:58:34les faire venir jusqu'au continent
00:58:36Alors cette photo, je l'ai prise discrètement
00:58:38parce que j'étais surveillé par une ONG
00:58:40et la guardia civile qui savait
00:58:42qu'on était un petit peu là pour trouver les
00:58:44images, qu'ils ne voulaient pas qu'on ait. C'était dans
00:58:46une soute d'un ferry parce qu'on
00:58:48les fait rentrer par derrière, encore une fois
00:58:50pour que personne ne les voit. 200
00:58:52migrants par jour prennent ce ferry
00:58:54avec un billet à 70 euros et c'est
00:58:56simplement pour passer d'une petite île
00:58:58à une grande île. Alors à votre avis,
00:59:00qui paye ? C'est vous,
00:59:02c'est nous. Alors sur place,
00:59:04tout comme à Trieste en Italie
00:59:06où je me suis rendu avec une ONG pro-migrant
00:59:08ou encore à Belgrade
00:59:10j'ai vu le pouvoir immense des ONG
00:59:12qui se sont vus déléguer les
00:59:14missions pourtant régaliennes du contrôle
00:59:16de nos frontières. J'ai même été
00:59:18agressé au Canary par l'une
00:59:20d'entre elles qui voulait prendre ma caméra
00:59:22et bloquer mon véhicule. J'ai porté plainte
00:59:24d'ailleurs. Ils se croyaient tout permis
00:59:26dans le bus qui conduisait les
00:59:28clandestins. Aucun policier
00:59:30pour les surveiller mais des associatifs
00:59:32avec leur propre service
00:59:34de sécurité privée.
00:59:36Mais il y a parfois d'autres situations
00:59:38hibuesques. Ici c'est en Serbie
00:59:40sur la route des Balkans que j'ai pu
00:59:42parcourir. Je suis devant un centre
00:59:44d'accueil pour migrants. Alors que fait
00:59:46ce taxi ici et il y en a bien
00:59:48d'autres autour ? Ce sont eux
00:59:50qui vont conduire les clandestins vers la frontière
00:59:52européenne contre 300 euros
00:59:54par personne et personne ne les arrête.
00:59:56A côté le Western Union devant
00:59:58le centre leur permet de recevoir l'argent
01:00:00envoyé par leurs proches en France
01:00:02pour payer ces taxis.
01:00:04Que c'est bien organisé !
01:00:06Alors cette route des Balkans, elle est surnommée
01:00:08aujourd'hui The Game, le jeu.
01:00:10C'est un peu le pèlerinage de Compostelle
01:00:12des migrants qui avance étape
01:00:14par étape. J'ai pu surprendre notamment
01:00:16une nuit par drone la rencontre
01:00:18entre des passeurs et des migrants
01:00:20à la frontière grecque.
01:00:22L'hôtel était évidemment complice.
01:00:24Ils accueillaient ces clandestins
01:00:26mais Frontex, lui, n'était pas présent.
01:00:28Alors en septembre 2023, j'étais aussi
01:00:30en plein cœur de la crise migratoire
01:00:32à Lampedusa. 8000 clandestins
01:00:34qui sont arrivés en 3 jours
01:00:36sur cette petite île. C'est des images qui ont fait
01:00:38le tour du monde et on peut les voir
01:00:40ici, elles ont impressionné tout le monde. Et je me suis retrouvé
01:00:42après, justement, en pleine
01:00:44interview d'un Guinéen sur le port qui disait
01:00:46qu'il était venu pour des raisons économiques
01:00:48et à ce moment-là, une responsable d'une association
01:00:50financée par la Commission européenne m'a dit
01:00:52Monsieur, vous ne pouvez pas filmer
01:00:54parce que si ces images sont diffusées,
01:00:56lorsqu'il posera une demande de visa
01:00:58pour des raisons humanitaires,
01:01:00elles seront refusées parce qu'on sait qu'aujourd'hui
01:01:02les visas humanitaires sont souvent
01:01:04dévoyés.
01:01:06Ce documentaire, on peut le voir
01:01:08sur frontières.fr ?
01:01:10Tout à fait, c'est sur le site de Frontières
01:01:12en trois épisodes.
01:01:14Merci, bravo pour votre courage.
01:01:16Vraiment, très courageux.
01:01:18A tout de suite, l'heure des pros de Pascal Praud.
01:01:20Merci.