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00:00Quatre militaires portent plainte contre leur hiérarchie pour harcèlement et violence.
00:04Ils ont vécu des années d'humiliation au sein du 8e régiment de parachutistes d'infanterie, de marines de casse, des coups, des humiliations physiques et verbales.
00:14L'un d'entre eux, Clovis, a accepté de raconter son calvaire à BFM TV. Écoutez.
00:19Je suis allé là-bas en me disant que ce sera le paradis de la méritocratie, que ce sera la camaraderie, tout ça.
00:24Et je me suis rendu compte que c'était bien pire que dans le civil et que ça m'a un peu dégoûté dès les premiers jours.
00:33Les premiers jours, il y a un mec qui m'a pris dans les rangs, il m'a jeté ça à l'oreille.
00:37Tritôt, t'es une merde, t'es la dernière des chiasses. T'inquiète pas, je ferai en sorte que t'arrives le dernier de la formation.
00:44Quoi que tu fasses, t'arriveras le dernier. Ou sinon, tu partiras.
00:47Je me suis dit, ah ok, d'accord.
00:48Tout l'encadrement voulait quasiment. Il y en avait un ou deux qui étaient humains.
00:51Mais sinon, la plupart, ils avaient tous les pauvres sur moi et voulaient me pousser à la désertion, au suicide.
00:57En gros, il y a un test, un rituel où en fait, ils me prennent un carbe, une espèce de verre.
01:02Et les mecs, ils mettent tout plein de trucs de merde dedans, d'alcool, d'épaules de bite, du sperme.
01:06Moi, je dis, bah non, je ne le ferai pas. Moi, je ne suis pas venu à l'armée pour m'humilier comme ça.
01:10Les sergents faisaient, ah ok, Tritôt, il ne veut pas faire ça. Ok, d'accord. On va voir si il ne veut pas faire ça.
01:14Et cette réaction du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, l'armée, ce n'est pas ça.
01:21Notre position est claire et constante. Tolérance, zéro.
01:26Le ministère qui va initier une enquête interne, une enquête de commandement.
01:30Que va-t-il maintenant se passer avec nous, le général Pellistrandi ?
01:33Merci d'être en plateau.
01:35On a cette question de Désiré qui nous a demandé, est-ce un tribunal militaire qui juge les affaires de violence dans l'armée ?
01:42Non, il n'y a plus de tribunaux militaires. Ce sont des tribunaux civils avec une spécialité militaire,
01:51mais ils vont être jugés dans un cadre civil tout à fait normal.
01:57Comme des citoyens.
01:58Comme des citoyens. Alors, bien entendu, pour le moment, il y a eu double enquête, enquête de commandement.
02:05Et à la suite du dépôt de plainte, il y aura une enquête judiciaire portée par les gendarmes.
02:10Donc, il faut être prudent parce qu'il y a toujours une présomption d'innocence pour ceux qui sont incriminés.
02:15Mais en tout état de cause, pas de tribunaux militaires. Ça n'existe plus.
02:18En revanche, il peut y avoir des sanctions au sein de l'armée. Ils peuvent être radiés de l'armée.
02:22Oui, radiés de l'armée.
02:23Oui. Alors, l'enquête de commandement va en fait examiner tout ce qui s'est passé, voire l'enchaînement des faits.
02:31Alors, ça commence en 2021. Il faut comprendre qu'il y a peut-être des militaires qui ne sont plus militaires.
02:37Mais ils vont être interrogés pour déterminer la part de responsabilité entre ceux qui ont agi.
02:44Et le témoignage est quand même accablant. C'est tout à fait intolérable et inadmissible.
02:48C'est ce que dit donc Sébastien Lecornu, le ministre des armées.
02:51Et puis, à l'issue de l'enquête de commandement, il y aura des sanctions disciplinaires qui peuvent aller jusqu'à la radiation des cadres.
02:59Et cela, bien entendu, avec en parallèle, eh bien, des sanctions pénales possibles.
03:04Ce type de comportement est fréquent dans l'armée ?
03:07Non. C'est quelque chose qui est absolument exceptionnel, mais qui, justement, demande d'être sanctionné encore plus.
03:13Parce que ce n'est ni le lieu. Enfin, ce type de comportement est inadmissible.
03:18Il ne faut pas confondre entraînement, aguerrissement, qui est absolument indispensable.
03:23On le voit au quotidien, hélas, dans les conflits qui nous entourent.
03:27Et puis, de l'autre côté, du harcèlement et des comportements totalement déviants.
03:31Merci, Général Pellistrandi.