• il y a 17 ans
21 aout 2006

Début du second procès de Saddam Hussein alors que le jugement du premier procès n'est pas encore intervenu.
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lundi 21 aout 2006, 10h52
Irak: Saddam Hussein refuse de plaider lors de son procès pour génocide kurde

BAGDAD (AFP) - L'ancien président irakien Saddam Hussein a refusé de plaider coupable ou non coupable à l'ouverture de son procès pour génocide, pour les campagnes Anfal qui auraient fait jusqu'à 100.000 morts au Kurdistan en 1987 et 1988, lundi à Bagdad.
Saddam Hussein a d'abord refusé de s'identifier à l'ouverture de l'audience, vers 12H00 (08H00 GMT), avant de s'en prendre au juge présidant le Haut tribunal pénal irakien, le chiite Abdallah al-Ameri.

"Vous êtes ici au nom de l'occupant, pas au nom de l'Irak. Mon nom est connu des Irakiens et dans le monde entier", a déclaré l'ancien président d'une voix forte, avant de se présenter comme "Saddam Hussein, président de la République d'Irak et commandant en chef des forces armées".

Interrogé afin de savoir s'il entendait plaider coupable ou non coupable, Saddam Hussein a refusé de répondre.

Le juge Abdallah al-Ameri a alors considéré que cette décision équivalait à plaider non coupable.

Saddam Hussein arborait son habituelle barbe poivre et sel soigneusement taillée, et portait une chemise blanche et un costume sombre.

L'instruction pour le procès des campagnes Anfal a été bouclée début avril et Saddam Hussein, ainsi que six coaccusés, a été inculpé le 4 avril pour son rôle lors de ces opérations, présentées par l'ancien régime comme une opération de contre-insurrection en temps de guerre contre l'Iran.

L'un des coaccusés, Ali Hassan al-Majid, un cousin de Saddam Hussein, surnommé "Ali le chimique", est au centre de l'affaire. Il fait l'objet de nombreuses accusations, notamment d'utilisation de gaz toxiques, d'exécutions massives, et d'établissement de camps de détention pour soumettre le Nord kurde.

Selon diverses estimations, jusqu'à 100.000 personnes ont été tuées et plus de 3.000 villages ont été détruits pendant les campagnes Anfal, qui ont également provoqué un déplacement massif de la population kurde.

Le procès devrait s'achever en décembre, selon un responsable américain, à moins qu'il ne soit interrompu par le verdict du premier procès de Saddam Hussein, dans l'affaire de Doujaïl, où le président déchu et ses sept co-accusés sont jugés pour la mort de 148 villageois chiites tués dans les années 1980 après un attentat contre le convoi présidentiel en 1982.

Ce verdict doit être prononcé le 16 octobre. Si Saddam Hussein est reconnu coupable, il risque la peine de mort. Il pourra faire appel, mais en cas de rejet, il pourrait être exécuté dans un délai de 30 jours, soit avant la fin du procès Anfal, qui se poursuivrait alors sans lui.

Le parquet se dit assuré de prouver par des documents écrits et des témoignages qu'en ordonnant la campagne Anfal ("butin de guerre", selon une sourate du Coran), Saddam s'est rendu coupable d'un génocide.

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