Les Minutes BAG avec Souleymane OUOLOGUEM

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Transcription
00:00:00 [Musique]
00:00:24 Bonjour à tous et à toutes, soyez les bienvenus sur Thème 1.
00:00:27 Nous sommes très heureux de vous accueillir dans les minutes bagues,
00:00:30 l'émission qui est consacrée à l'art contemporain sur toutes ses formes.
00:00:33 Aujourd'hui, on est très heureux d'accueillir deux invités.
00:00:36 Le premier est très actif, il s'agit de M. Souleymane Wollegeim,
00:00:40 il est artiste peintre, mais pas que cela, il s'occupe aussi de tout ce qui est
00:00:44 organisation, administration, orchestration du milieu dans lequel il exerce.
00:00:48 Il se dit facilitateur et on est très heureux de l'accueillir.
00:00:51 Bonjour M. Wollegeim.
00:00:52 Bonjour Diop.
00:00:53 Bienvenue dans les minutes bagues.
00:00:54 Merci beaucoup.
00:00:55 C'est un plaisir que nous vous accueillons ici.
00:00:57 Merci beaucoup.
00:00:58 Très bien.
00:00:59 Et en face de vous, nous avons un monsieur qu'on ne présente plus dans le milieu de la culture.
00:01:02 Il est journaliste, il exerce depuis bientôt 30 ans, il est sur tous les plateaux,
00:01:07 tous les sites où l'art s'exprime.
00:01:10 Avec sa plume, il nous élucide sur ce qui se passe, il critique, il avise, il est alerte.
00:01:16 Il s'agit de M. Doumbia.
00:01:18 Bienvenue dans notre émission Les minutes bagues.
00:01:20 Merci.
00:01:21 C'est un plaisir de vous accueillir sur notre plateau.
00:01:23 Chers téléspectateurs, on va discuter pendant à peu près une petite heure.
00:01:27 Et le thème que nous avons choisi pour vous aujourd'hui, c'est l'art contemporain en 2023.
00:01:32 C'est l'art contemporain en 2023.
00:01:34 On ne peut pas parler de 2023, ça fait un léger pas en arrière pour voir ce qui s'est passé en 2022,
00:01:40 voir au début du Covid qui a tout bouleversé, notamment au niveau du monde de la culture.
00:01:46 Donc c'est de ça qu'il va s'agir aujourd'hui dans les minutes bagues.
00:01:49 Avant de continuer, je vous propose de suivre tout de suite maintenant un petit aperçu sur qui nous recevons aujourd'hui,
00:01:54 à savoir M. Wologuem.
00:01:57 Suleymane Wologuem est un artiste peintre mêlian qui porte le nom du Mali à travers le monde.
00:02:07 Natif de Kouchala, l'homme a un parcours plus qu'inspirant.
00:02:11 Après mon BF, quand j'ai appris à une école d'art qu'on appelle l'institution des arts,
00:02:16 j'ai sauté sur l'occasion et j'ai fait le concours d'entrée dont j'ai été admis.
00:02:21 J'ai fait mes 4 ans à la section art plastique.
00:02:26 C'est là-bas où j'ai décroché mon premier diplôme en art.
00:02:31 Après, il y a eu la création du conservatoire des arts et métiers multimédia de la Faculté créative.
00:02:37 Là-bas aussi, c'était ce concours dont j'ai fait le concours d'entrée à la section multimédia
00:02:42 où je termine mon master au conservatoire.
00:02:47 Je suis aussi responsable de la relation publique et les bébés de forme Maya.
00:02:53 Je suis le secrétaire général à l'organisation au niveau de la Fédération des artistes du Mali.
00:02:59 Tout ce qui est activités culturelles qui attirent à la décoration,
00:03:05 à l'art contemporain, à l'esthétique, au design.
00:03:09 Après le conservatoire, l'homme n'est vu que pour l'art et la peinture.
00:03:14 Aujourd'hui, une référence dans son domaine de la peinture dans notre pays,
00:03:19 il prône l'art et la peinture et y initie les jeunes dans sa galerie
00:03:23 et leur donne l'opportunité qu'il n'a pas réussie tôt.
00:03:26 J'ai rêvé de ça depuis que j'étais encore étudiant.
00:03:30 Créer un espace où beaucoup de gens puissent se rencontrer,
00:03:34 faire des données, recevoir, échanger, partager et travailler
00:03:40 vraiment dans le cadre de l'art plastique.
00:03:45 C'est pour cela que j'ai fait des années à la recherche d'un nom
00:03:51 qu'on appelle "Homme Co-art".
00:03:53 Parce qu'à un moment donné, j'ai dit "Moi, je ne peux pas faire de l'art pour l'art".
00:03:59 Pour faire connaître son talent au niveau national,
00:04:02 Suleyman a fait de nombreuses expositions,
00:04:05 participe aux festivals et autres rencontres culturelles à travers le pays.
00:04:10 Fondateur de Anko Art pour la promotion des arts plastiques au Mali.
00:04:14 J'ai créé Anko Art depuis 1999 et c'est dans les années 2007
00:04:21 que beaucoup de gens ont commencé à connaître Anko Art.
00:04:25 Aujourd'hui, Anko Art participe à beaucoup d'activités à travers le monde.
00:04:31 Avec ses œuvres complexes, il reflète en général la culture et les réalités maliennes.
00:04:37 Ses œuvres expriment sa passion et sa nostalgie,
00:04:41 plus particulièrement son attachement à ses racines dugong.
00:04:44 Si je n'étais pas né dugong, j'allais même travailler sur la culture dugong.
00:04:49 Donc mes inspirations prennent leur source à 80% sur ma culture,
00:04:57 la culture dugong, à travers notre cosmogonie,
00:05:02 nos coutumes, nos rites, nos traditions.
00:05:05 Suleyman Ouleguem est aujourd'hui mondialement connu
00:05:08 et il force l'admiration des professionnels et amateurs d'art lors de toutes ses expositions.
00:05:14 Aujourd'hui, j'ai plusieurs collaborateurs et Dieu merci,
00:05:18 au jour d'aujourd'hui, je peux aller partout dans le monde
00:05:22 et sans problème faire véhiculer des messages à travers notre culture.
00:05:28 Eh bien, on ne peut que vous applaudir.
00:05:34 En tout cas, le parcours est très riche.
00:05:37 Près de 20 années, ou même plus d'activisme, d'hyperactivité j'ai envie de dire.
00:05:44 Un plasticien, peintre, dugong fier de sa culture,
00:05:48 qui porte le drapeau du Mali en dehors de nos frontières, bravo.
00:05:51 Encore une fois, merci d'avoir répondu à notre invitation.
00:05:54 Monsieur Ouleguem, qu'est-ce que ce reportage ne dit pas ?
00:05:57 Qu'est-ce qu'on pourrait rajouter à ce que nous venons de voir tout de suite ?
00:06:01 Alors, je pense que tout a été dit.
00:06:04 Ah bon ? Je ne suis pas sûr.
00:06:06 Ce que je voudrais ajouter à ça, c'est vrai que j'ai beaucoup parlé d'encore.
00:06:13 Je ne suis pas très bien rentré en profondeur.
00:06:16 Quand j'ai eu l'idée, je me suis fait accompagner par des amis,
00:06:21 qui sont des artistes plasticiens aujourd'hui aussi.
00:06:24 Donc, c'était une sorte de collectif en fait ?
00:06:26 Une sorte de collectif, association même, que j'ai créée, des droits maliens.
00:06:30 Donc, c'est vrai à dire que mes collègues n'étaient pas très actifs.
00:06:37 Mais toujours, on est en contact direct.
00:06:41 S'il y a le besoin qui arrive, je les fais appel, on travaille ensemble,
00:06:47 on fait beaucoup d'activités ensemble.
00:06:49 Mais j'ai été très actif plus qu'eux, parce qu'ils avaient d'autres préoccupations
00:06:55 et je ne voulais pas les empêcher de faire ça.
00:06:58 Parce que l'art demande ça, plus de liberté.
00:07:01 Donc, voilà.
00:07:03 Donc, c'est le but même du nom EncoArt.
00:07:06 Nous disons art, parce que c'est nous.
00:07:09 Donc, sur les images que vous avez visionnées tout à l'heure,
00:07:13 vous avez vu qu'il y a pas mal d'images, des tableaux.
00:07:17 Tout ne m'appartient pas.
00:07:19 Ah, très bien.
00:07:20 Tout ce tableau ne m'appartient pas.
00:07:22 Donc, parce que EncoArt, c'est un lieu d'échange, de données, de recevoir.
00:07:28 Il y a d'autres jeunes, ils arrivent, ils travaillent dans mon atelier en temps plein.
00:07:33 Souvent, moi-même, je m'absente durant un mois, deux mois ou une semaine, souvent.
00:07:40 Et ils sont là.
00:07:41 Et des amis aussi, je les amène leurs tableaux dans mon atelier.
00:07:47 Et parce que je reçois pas mal de visiteurs, c'est une opportunité de les exposer, de les vendre.
00:07:53 On va en arriver là.
00:07:55 En tout cas, c'était très, très clair ce qu'on a vu.
00:07:58 On a vu que c'est un espace de créativité où vous recevez des jeunes
00:08:02 pour qu'ils puissent s'exprimer, pour qu'ils puissent bénéficier de ce dont vous n'avez pas bénéficié.
00:08:07 On va revenir tout à l'heure pour parler un peu de votre parcours.
00:08:10 Juste le temps pour moi de demander à M. Doumbia, M. Doumbia qui est journaliste.
00:08:14 Très heureux de vous accueillir encore une fois.
00:08:16 Merci d'avoir reprenu à notre invitation.
00:08:18 Vous exercez depuis à peu près 30 ans dans le monde du journalisme et dans le journalisme culturel.
00:08:24 Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment est-ce que vous êtes arrivé dans le monde de la culture ?
00:08:29 Est-ce que c'était par vocation ou est-ce que c'était depuis votre tendre enfance
00:08:34 ou au niveau des études que cet amour pour la culture est arrivé ?
00:08:38 Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment c'est arrivé ?
00:08:41 Merci bien. Je pense que vous avez donné à un moment la réponse.
00:08:45 J'allais dire que c'est venu naturellement.
00:08:47 Parce que quand je commençais à faire du journalisme, j'ai commencé à faire du sport.
00:08:53 Mais après j'ai fait quelques essais d'articles sur la culture et tout de suite c'est parti.
00:09:01 Le responsable du Desk Culture qui était là a tout de suite pensé que j'avais des aptitudes pour le remplacer.
00:09:09 Toujours à l'essor.
00:09:11 Toujours à l'essor. J'ai commencé à l'essor, je suis encore à l'essor et j'espère prendre ma retraite à l'essor.
00:09:16 En fait, sport et culture c'est des activités de jeunesse.
00:09:24 On commence très jeune.
00:09:26 Et si je peux le dire, moi je n'ai pas pu quitter ces deux activités.
00:09:32 Aujourd'hui ma passion en dehors du travail c'est le sport.
00:09:37 Mais quand je travaille, sport et culture ce n'est presque pas un travail.
00:09:42 C'est ma vie.
00:09:43 Ce n'est presque pas un travail. Ma vie c'est sport et culture.
00:09:45 Et cela se sent lorsqu'on a l'occasion de lire quelques-uns de vos articles.
00:09:49 On sent la passion, on voyage et avec votre plume vous arrivez à nous faire rentrer dans les univers
00:09:55 des différents artistes ou des différentes activités auxquelles vous participez.
00:09:59 Maintenant, vous deux, je pense qu'il y a une histoire.
00:10:02 Comment est-ce que vous vous êtes rencontrés parce qu'en off j'ai senti que vous vous connaissiez.
00:10:08 Alors qui va m'expliquer votre rencontre qui s'est passée il y a près de 20 ans à peu près ?
00:10:14 Oui, je laisserai le gars.
00:10:18 C'est à lui.
00:10:19 Je sais qu'ils sont venus à mon bureau.
00:10:21 Exactement.
00:10:22 Vous étiez jeune et vous êtes passé voir ?
00:10:25 On était à notre début à l'institution des arts parce que moi je suis rentré à l'institution des arts dans les années 97
00:10:31 avec mes collègues.
00:10:34 Donc, en notre deuxième année en 98, on a connu Monsieur Youssouf Doumbia, un journaliste culturel qui nous a reçu dans son bureau.
00:10:45 Très bien.
00:10:46 Voilà.
00:10:47 Donc, ce jour-là, moi j'étais très content.
00:10:50 De rencontrer...
00:10:51 C'était la toute première fois où j'ai rencontré un journaliste culturel qui me posait des questions pour des réponses.
00:11:00 Donc, vraiment, ça n'a pas, comme il avait si bien signalé, offre que ça n'a pas été facile.
00:11:07 Très bien.
00:11:08 Donc, le premier contact a été un peu difficile.
00:11:10 Un peu difficile.
00:11:11 Mais racontez-nous Monsieur Doumbia, quand vous avez vu ces jeunes artistes ou artistes en herbe, on va dire comme ça, débarquer dans votre bureau, comment est-ce que vous les avez vu venir ?
00:11:21 Oui, en fait, ils avaient un collègue, un camarade de classe.
00:11:28 Yamadou Diakité.
00:11:31 Qui m'a connu à travers le quartier et qui avait souhaité venir à mon bureau discuter avec moi.
00:11:40 Je dis bien avec plaisir.
00:11:42 Quand on a pris rendez-vous, il est venu avec ses collègues, avec ses camarades.
00:11:46 Moi je dis, c'est tout le plaisir pour moi de recevoir des jeunes qui sont en train d'apprendre l'art.
00:11:54 Et du coup, pour le journaliste, c'est une aubaine.
00:12:00 C'est une aubaine des artistes en herbe qui débarquent dans ton bureau.
00:12:03 Ils sont 6, 7, 8.
00:12:05 Ben allons-y, on discute.
00:12:06 Ah vous êtes devenu un nombre.
00:12:07 Oui, on discute.
00:12:08 On discute à bâton en plus.
00:12:10 Et par la suite, j'en tire un article.
00:12:13 C'est ça.
00:12:14 Après, j'ai publié.
00:12:16 L'objectif au départ n'était pas de faire un article.
00:12:19 Le journaliste, il a réagi tout de suite en se disant que c'est une occasion rare.
00:12:24 Je pense que la plupart des journalistes vont vous le dire.
00:12:27 Ce n'est pas toujours évident de faire un article sur un jeune artiste.
00:12:33 Mais s'ils sont aussi nombreux, qui sont en train d'apprendre l'art, qui sont dans une école,
00:12:39 qui acceptent de venir discuter avec un journaliste, c'est une aubaine.
00:12:44 Surtout que la démarche.
00:12:45 Le journaliste ne peut pas laisser passer.
00:12:46 Exactement.
00:12:47 Mais quelle était la démarche derrière?
00:12:48 Vous étiez dans une logique de plainte, de revendication.
00:12:55 Quelle était la démarche derrière cette initiative?
00:12:58 D'abord, ce que j'ai compris à travers ces échanges,
00:13:05 ils voulaient nous connaître d'abord.
00:13:07 Et connaître ce qui nous a amené dans l'art et où est-ce que nous allons.
00:13:13 Mais la question, en fait, c'est ce que je souhaiterais que vous nous expliquiez.
00:13:17 Lorsque vous vous êtes réunis à 7/8, quel était le but de la démarche en allant voir M. Doumbia dans son bureau?
00:13:23 Vous aviez des œuvres à proposer?
00:13:25 Vous voulez apprendre un peu plus sur votre art?
00:13:27 Non, ce n'était pas que des œuvres, parce qu'en ce moment, on n'était pas vraiment rentrés dans la production,
00:13:33 comme on le pensait.
00:13:35 Donc, on était à notre début, les exercices en classe,
00:13:39 mais les œuvres proprement dit, on n'avait pas bien commencé ça.
00:13:46 L'œuvre, c'était rencontrer les étudiants.
00:13:49 Et nous aussi, en tant qu'étudiants, rencontrer un journaliste culturel.
00:13:54 Qui pourra nous ouvrir des opportunités,
00:13:59 qui pourra nous mettre sur le bon chemin,
00:14:04 qui a plus d'expérience que nous,
00:14:08 et qui peut nous donner la parole à ce que nous souhaitions nous exprimer.
00:14:15 Voilà, en tant qu'étudiants.
00:14:17 Donc, c'était le but.
00:14:18 C'était le but de la démarche.
00:14:19 Mais très bien, on va dire 20 ans après, vous voici en face, à face.
00:14:24 Justement, je pense que vous vous êtes recroisés plusieurs fois sur bon nombre de terrains.
00:14:28 Nous allons avoir l'occasion d'en parler et de l'exposer à notre téléspectateur.
00:14:32 Maintenant, on va revenir sur le thème qui nous réunit aujourd'hui,
00:14:35 c'est l'art contemporain en 2023.
00:14:38 Et juste en quelques mots, je vais me tourner vers vous.
00:14:41 Dites-moi, M. Doumbia, comment est-ce que, en tant qu'observateur, en tant que journaliste,
00:14:47 vous avez observé déjà, vous avez vu, vous avez vécu les années Covid,
00:14:54 et jusqu'en fin 2022, dans le milieu de l'art contemporain ?
00:15:00 Merci bien.
00:15:01 Bon, comme on peut le constater, en tout cas,
00:15:05 notre pays ne fait pas exception à cette pandémie,
00:15:10 à l'impact de cette pandémie sur les différentes activités socio-économiques,
00:15:15 notamment sur les activités de création, les activités artistiques et culturelles.
00:15:23 Alors, quant à l'art contemporain, puisque moi, je l'ai vécu un peu de l'intérieur,
00:15:31 j'ai envie de dire que j'ai vu plein d'artistes qui n'ont pas arrêté de créer.
00:15:36 Et d'ailleurs, on le dit souvent que les crises sont les occasions de création pour les artistes.
00:15:42 Et j'ai vu plein d'artistes qui ont beaucoup créé.
00:15:45 Mais quant aux événements, ils se sont tassés,
00:15:53 ils se sont tassés avec les différentes restrictions.
00:15:58 Il y a eu peu, très peu d'événements.
00:16:02 Mais rapidement, au sortir de la crise, j'ai vu que la plupart des galeries à Bamako
00:16:09 ont tout de suite enchaîné les expositions.
00:16:13 Mais sinon, sur le plan artistique, moi, j'ai envie de dire que les artistes,
00:16:21 ou en tout cas, nous, les observateurs, on en a profité parce qu'on a vu plein de créations
00:16:27 sur comment les artistes, ou nous, la société a vécu ces crises
00:16:34 parce que les artistes se sont beaucoup inspirés de ces restrictions.
00:16:38 Les artistes ont beaucoup créé par rapport à cette crise-là.
00:16:44 Et bien sûr, il y avait déjà une crise qui était là, la crise sécuritaire.
00:16:47 Cela a impacté les activités, certes, les activités de plein air, les activités de regroupement.
00:16:53 Mais je pense que les artistes ont profité pour créer, pour faire davantage d'œuvres
00:17:04 qui ont été proposées aux expositions qui sont venues après.
00:17:09 - Exactement. Wolegem, l'artiste que vous êtes, on ne peut pas dire qu'il a quelque chose de malheureux
00:17:16 par rapport à ce qui s'est passé.
00:17:18 Sachant que l'artiste, c'est celui qui crée face à lui-même, dans sa solitude, avec son moi profond,
00:17:26 est-ce que ce n'était pas une occasion pour que les uns et les autres se ressourcent sur eux-mêmes
00:17:31 avant de créer quelque chose pendant ces moments de, on va dire, de fortes restrictions ?
00:17:37 - Oui. Alors, il y a eu deux choses en même temps.
00:17:43 C'est vrai, pendant la crise, comme Grandfrère l'a si bien signalé, avant la Covid-19, il y a eu la crise sécuritaire.
00:17:52 Les artistes étaient mobiles, donc on ne pouvait pas voyager partout où on voulait.
00:18:01 Donc, il y avait la peur qui était sémée.
00:18:04 Après l'arrivée de la Covid-19, ça a été deux crises fusionnées, on peut dire.
00:18:13 Maintenant, il y a deux côtés.
00:18:17 Il y a eu des artistes qui ont été très frustrés, qui ont été très touchés,
00:18:22 ou ils avaient même perdu l'inspiration, on peut dire.
00:18:26 Mais, comme il a dit encore Grandfrère, il y a eu des artistes qui ont été vraiment bien inspirés
00:18:33 parce que ça a été un thème majeur même au niveau de nos créations.
00:18:39 Beaucoup de gens ont traité ce thème à travers tout ce qui rentre dans le cadre des instructions sanitaires,
00:18:46 les barrières, les masques, voilà.
00:18:50 Donc, beaucoup d'artistes se sont inspirés de ça et ont fait des tableaux.
00:18:55 Et il y en a beaucoup d'autres, de studios qui ont été traités à travers cette crise-là.
00:19:01 Donc, c'est vrai, on a créé, moi-même personnellement, je suis parti dans mon atelier régulièrement,
00:19:07 on en a beaucoup créé, mais on n'avait pas d'espace où montrer et ça nous a beaucoup marqué, voilà.
00:19:16 Mais au fond du cœur, on était encore… on avait de l'espoir,
00:19:22 parce qu'on s'attendait à ce que cette crise ne s'arrête pas à un moment donné.
00:19:29 Et on allait vraiment faire sortir nos belles créations et c'est là où nous en sommes aujourd'hui.
00:19:35 Et ça est en train de sortir partout, les artistes commencent à voyager partout dans le monde et voilà.
00:19:41 Très bien. Donc, je pense que le mot est lâché.
00:19:44 On a passé la crise. C'est vrai que la maladie est encore là, mais elle tend à disparaître, avec les restrictions aussi.
00:19:53 Maintenant, pour 2023, on sait qu'il y a beaucoup de bonnes choses qui sont prévues, on a eu l'occasion d'en parler.
00:19:58 Mais avant d'en parler, j'aimerais qu'on parle un peu de vos œuvres.
00:20:02 Tout à l'heure, dans le reportage que nous avons vu, et je vais faire réagir M. Doumbia là-dessus,
00:20:07 vous avez parlé de nostalgie, de votre amour pour votre culture dogon,
00:20:12 et notre amour à tous, même si les dogons restent les enfants d'Épel, je me permets.
00:20:17 On accepte, il n'y a pas de souci.
00:20:19 Nous sommes tous fiers de cette culture dogon.
00:20:22 Bien sûr.
00:20:23 Mais est-ce que, malgré le fait qu'il y ait cette nostalgie, j'ai remarqué que vous avez parlé de nostalgie, de manque,
00:20:30 cette nostalgie, est-ce qu'elle a été accentuée justement à cause de la crise dont vous avez parlé tout à l'heure,
00:20:36 à savoir la crise sécuritaire ?
00:20:38 Mais ce qui est paradoxal, je pense que M. Doumbia me rejoindra là-dessus,
00:20:42 néanmoins, je sens du soleil et de la lumière dans toutes vos créations.
00:20:46 Est-ce qu'il s'agit d'une nostalgie joyeuse, ou est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus, M. Oualoguem ?
00:20:53 Parce que vous parlez de nostalgie, mais en même temps, vos œuvres sont intéressantes,
00:20:57 sont pleines de lumière, les couleurs sont vives, il y a de la texture, il y a de la matière,
00:21:02 on a envie de sourire quand on voit vos œuvres.
00:21:04 Donc de quoi s'agit-il ?
00:21:06 D'accord. Donc on dit que du moment où il y a la crise, l'artiste doit pouvoir contourner.
00:21:15 Et montrer encore d'autres créations, d'autres formes de joie à travers ses créations.
00:21:26 Parce que, comme on le dit, la vache laisse du sang pour faire sortir du lait.
00:21:34 Donc je pense que c'est comme ça que moi, personnellement, j'ai compris.
00:21:39 Tant qu'il y a la crise, du moment où il y a la crise, il faut savoir faire quelque chose.
00:21:47 Parce que tu ne sais pas quand est-ce que la crise va terminer, même si tu as l'espoir que la crise va terminer,
00:21:53 mais il ne faut pas s'arrêter.
00:21:55 Très belle métaphore, je vais faire réagir M. Doumbia là-dessus.
00:21:59 Je ne sais pas si vous partagez un peu la vision qui a été la mienne lorsque j'ai vu les œuvres de M. Oualoguem.
00:22:07 Est-ce que la nostalgie est ce moteur, la tristesse, l'éloignement, le manque est un moteur de la création chez un artiste ?
00:22:19 Est-ce qu'on a forcément besoin de cela pour créer ?
00:22:22 Évidemment, l'artiste se crée toujours à partir de soit d'un problème, soit d'un manque.
00:22:32 C'est-à-dire quelque chose qui lui fait changer, quelque chose qui lui fait mal ou quelque chose qui lui donne de la joie.
00:22:41 La création, ça part de là.
00:22:44 Mais comme vous le disiez tantôt, quand tu vois les œuvres de M. Oualoguem, vous avez parlé de lumière, vous avez parlé de joie.
00:22:54 La plupart de ses œuvres, il y a ce qu'il appelle la part du rêve.
00:23:04 La part du rêve est assez dominante dans ce tableau.
00:23:09 Comme s'il laissait la liberté à celui qui regarde le tableau, à celui qui regarde l'œuvre, d'imaginer ce qu'il peut trouver dans cette partie.
00:23:21 Vous savez, quand deux personnes regardent une œuvre, chacun trouve son compte.
00:23:30 Et certainement, c'est différent.
00:23:32 De plus en plus dans l'art contemporain, les artistes ne veulent pas expliquer leur œuvre.
00:23:38 Parce que quand ils expliquent, il se trouve qu'ils donnent des indications au spectateur.
00:23:48 S'ils donnent des indications au spectateur, ça veut dire que le spectateur ne laisse pas son imagination courir.
00:23:55 C'est pourquoi la plupart des artistes contemporains ne veulent pas expliquer leur tableau.
00:24:02 Moi, à chaque fois que je regarde les œuvres de Wolo, c'est d'abord cette part du rêve qui me frappe.
00:24:11 Ensuite, je reviens un peu à ces carreaux, à ces petits rectangles, ces petits carrés.
00:24:20 Ça reste cadré quand même, tout ce que vous faites.
00:24:22 Oui.
00:24:23 Est-ce le passage peut-être dans les écoles ?
00:24:26 Ou alors, il faut toujours... Je m'excuse, Monsieur Doumbia.
00:24:30 Pourquoi ces carrés, justement ?
00:24:33 Est-ce qu'il faut toujours contrôler ? Il y a le rêve, mais quand même, il y a un cadre.
00:24:36 C'est vrai.
00:24:37 Derrière tout ça aussi, il y a une inspiration qui vient d'une architecture de Gaulle.
00:24:44 Sinon, l'architecture en général qui est basée sur la construction, la superposition des briques ou des pierres.
00:24:53 Voilà, l'agencement ou la composition.
00:24:56 C'est ça.
00:24:57 Voilà. C'est pour cela que vous voyez, comme il a dit, des carrés, des rectangles, plusieurs formes géométriques.
00:25:06 C'est ça.
00:25:07 Voilà.
00:25:08 C'est très bien. Donc, je vous laisse poursuivre.
00:25:09 Oui, effectivement, c'est là où j'allais en venir.
00:25:12 Parce que les œuvres, de manière générale, de manière philosophique, Wollegem, comme il a dit, il s'inspire de l'univers de Gaulle.
00:25:23 Notamment de la construction.
00:25:25 De la construction parce que pour lui, la base de notre monde, la base de la vie, c'est la construction.
00:25:34 La base de la vie, c'est l'éducation.
00:25:36 Parce qu'il essaie de faire un parallèle entre l'architecture de Gaulle et l'éducation de manière générale.
00:25:42 Parce que chez les Gaulles, l'architecture a une relation intime avec la vie sociale.
00:25:53 Donc, une relation intime avec l'éducation que les parents essaient de donner aux enfants.
00:26:00 Donc, dans chaque œuvre de Wolle, vous remarquerez ces petites formes géométriques qui séparent la part du rêve et le soubassement.
00:26:12 Et si je ne m'abuse, c'est ce qui fait la particularité de ces œuvres.
00:26:18 La particularité de ces œuvres vient de cette différence entre le soubassement et la part du rêve.
00:26:25 Cette limite qui est donnée par les figures géométriques.
00:26:29 Et je pense que ça démontre que Wolle Game a une voix, a trouvé sa voix.
00:26:38 Parce que tout artiste, on le dit toujours aux jeunes artistes, en apprenant, vous pouvez copier.
00:26:46 Mais à un certain moment, il faut que vous choisissiez, il faut que vous trouviez votre chemin, il faut que vous trouviez votre voix.
00:26:55 C'est ça qui détermine l'artiste.
00:26:57 Et les œuvres de Wolle, quand vous les retrouvez, partout à travers le monde, elles sont facilement reconnaissables à travers ces différents signes.
00:27:07 Et n'importe, vous aimeriez des millions d'œuvres, on dirait tout de suite que non, ça c'est un artiste.
00:27:14 Ces œuvres appartiennent au même artiste, n'importe quel visiteur qui les regarde, il comprendra.
00:27:20 C'est des identités remarquables.
00:27:22 Il remarquera tout de suite.
00:27:24 Et donc c'est ce qui fait déjà la force de Wolle Game.
00:27:28 Et cela est extrêmement important en art plastique.
00:27:32 C'est ça.
00:27:34 Mais, Monsieur Wolle Game, dites-nous, c'est vrai, pour appuyer ce qui a été dit tout de suite par ces analyses très pertinentes de Monsieur Doumbia,
00:27:43 effectivement, il y a une séparation.
00:27:45 Maintenant, quelle est la limite selon vous, pour vous, du rêve et de l'éducation ?
00:27:50 Comment est-ce que vous situez la jauge entre les deux ?
00:27:54 Est-ce qu'il faut que ça aille ensemble ? Est-ce qu'il faut passer par l'un pour arriver à l'autre ?
00:27:58 Comment est-ce que vous-même vous voyez les choses ?
00:28:00 Nous, les deux vont ensemble, c'est comme des étapes.
00:28:04 Comme il a dit, il y a le soubassement, qui est le fondement de toute chose.
00:28:09 Et après, il y a la construction qui continue, le montage, et après, il y a le rêve.
00:28:15 C'est pour cela que, quand vous regardez, comme il a dit, sur mes œuvres, vous trouvez une partie supérieure plus grande.
00:28:23 Et ça, c'est le rêve.
00:28:24 Ça, c'est le rêve.
00:28:25 Qui n'a pas de limite.
00:28:26 Qui n'a pas de limite.
00:28:27 Du moment où on vit sur cette terre, on est en train de construire.
00:28:31 Tous les jours, il faut construire.
00:28:33 Toute personne qui ne construit pas, ne vit pas.
00:28:37 Mais avec un vrai soubassement, et c'est l'éducation.
00:28:41 Le message est très clair.
00:28:43 Si vous voyez la composition des briques ou des pierres, moi j'utilise beaucoup les pierres.
00:28:51 C'est vrai que dans les grandes villes, dans le domaine moderne, on utilise les briques.
00:28:56 Mais chez nous, au Pays de Gondres, c'est les pierres.
00:28:59 Même en parlant de la composition, quand on fait le constat à travers la composition des pierres,
00:29:08 vous voyez souvent qu'on met des pierres ensemble, mais souvent ça ne va pas.
00:29:12 Ça ne marche pas.
00:29:13 Il faut changer.
00:29:14 Il faut s'adapter.
00:29:15 Donc il y a une communication même entre les pierres, comme il y a une communication entre les humains.
00:29:20 Souvent, je ne suis pas d'accord avec Youssouf, ou bien je ne pourrais même pas m'entendre avec Youssouf.
00:29:28 Je suis obligé de chercher quelqu'un à qui je peux m'entendre.
00:29:32 Donc il y a cette communication qui est là et où il faut harmoniser.
00:29:38 Harmoniser et s'adapter aussi.
00:29:40 Et s'adapter aussi.
00:29:41 Donc c'est ce qui fait la liaison entre l'architecture et l'éducation.
00:29:47 L'éducation c'est la base.
00:29:48 Effectivement.
00:29:49 Quand une personne n'a pas une bonne base, sa vie n'est pas assurée.
00:29:53 Et quand une architecture est un bâtiment, et quand la fondation n'est pas bien bâtie,
00:29:59 ça peut s'écrouler ou ça peut y avoir des fissures.
00:30:01 C'est pareil.
00:30:02 C'est pareil, exactement.
00:30:03 Et au-delà de tout ce qui vient d'être dit, il y a aussi un message fort du vivre ensemble.
00:30:09 Oui.
00:30:10 De l'adaptation, de concéder, parce que des fois, je suppose que certaines pierres,
00:30:15 on est obligé de les tailler un minimum pour que ce soit assez homogène et soutenir ce rêve.
00:30:21 C'est comme l'éducation.
00:30:22 Exactement.
00:30:23 À un moment donné, il faut tailler, orienter, guider, lisser pour lisser, justement,
00:30:28 pour avoir cette base solide.
00:30:30 Ensuite, pour éclore et toucher le monde.
00:30:32 Et c'est ce que vous êtes en train de faire depuis un certain nombre d'années,
00:30:35 avec vos œuvres et avec tout ce que vous menez comme activité
00:30:39 au sein de nombreux regroupements à Ségo et à Bamako.
00:30:44 Nous allons en parler juste après.
00:30:46 Maintenant, nous allons, si vous le permettez, parler des perspectives de 2023.
00:30:52 Comment est-ce que vous voyez, M. Dumbia, l'année 2023 sur le plan du développement
00:30:59 du milieu de l'art contemporain au Mali ?
00:31:02 Quels sont les signes qui sont promoteurs ?
00:31:05 Comment est-ce que vous voyez les choses pour 2023 ?
00:31:08 Évidemment, en tous les cas, moi, je suis un éternel optimiste.
00:31:15 Je m'empresse de dire que ce n'est pas un optimisme béat.
00:31:20 Si je me refère à ce que nous venons de vivre à Ségou Art, juste le week-end dernier,
00:31:28 en général, vous avez remarqué ces derniers temps,
00:31:32 Ségou Art donne le temps de ce qui va être l'actualité artistique et culturelle,
00:31:41 mais surtout sur le plan de l'art plastique ou de l'art visuel.
00:31:45 Ségou Art, pendant ces trois ou quatre jours d'exposition,
00:31:50 a montré une dizaine d'expositions.
00:31:56 L'une des expositions les plus frappantes, c'est l'exposition qu'on a appelée "Bimali"
00:32:03 ou le Mali contemporain, où il y avait une dizaine de jeunes artistes
00:32:11 que, personnellement, je ne connaissais souvent pas du tout,
00:32:15 mais qui ont montré des œuvres extraordinaires,
00:32:19 des œuvres qui certainement vont traverser le temps.
00:32:23 Et quand je me réfère à ce travail qui a été montré,
00:32:28 c'est une sélection de douze jeunes,
00:32:32 des sortants de l'Institut National des Arts, des sortants du Conservatoire des Arts et des Métiers Multimédia,
00:32:37 et même d'autres structures,
00:32:40 ça veut dire que, quelque part, il y a un bouillonnement,
00:32:47 il y a un bouillonnement au niveau de la créativité,
00:32:50 il y a un bouillonnement au niveau des jeunes artistes dans notre pays.
00:32:55 Et ce n'est pas que la peinture.
00:33:01 C'est les arts visuels de manière générale.
00:33:04 Les arts visuels. Il y a de la sculpture, il y a du montage.
00:33:10 Il y a du multimédia.
00:33:13 Il y a de la photographie.
00:33:16 Et je pense que c'était des œuvres d'une certaine envergure.
00:33:21 Et cela, à mon avis, augure déjà de ce qui va se passer cette année.
00:33:26 Parce qu'au-delà de cette exposition Bimali,
00:33:29 il y avait des galeries qui ont exposé,
00:33:32 et il y a également d'autres jeunes qui sont venus avec des œuvres,
00:33:37 pratiquement partout dans la ville de Ségou,
00:33:40 il y avait également des expos off,
00:33:43 ce qu'on appelle des off.
00:33:46 Et tout cela pour dire que ce bouillonnement de la créativité,
00:33:52 ce bouillonnement de la jeunesse ou des jeunes artistes
00:33:57 constitue un présage extrêmement important pour l'année 2023.
00:34:02 Et je ne doute pas, je ne doute pas que la plupart des galeries
00:34:07 qui sont en train de se multiplier à Bamako et au Mali de manière générale
00:34:12 vont trouver leur compte.
00:34:14 Ces galeries vont certainement trouver leur compte.
00:34:16 Et je pense qu'on peut croiser les doigts.
00:34:19 On peut croiser les doigts et on peut espérer.
00:34:21 Et au-delà même d'espérer, on peut se préparer à aller découvrir
00:34:25 des nouveaux artistes pétris de talent, j'ai envie de dire.
00:34:28 Et pour juste situer le contexte de Ségou Art pour nos téléspectateurs,
00:34:32 il s'agit en fait des expositions qui accompagnent le festival de Ségou
00:34:38 depuis son lancement.
00:34:42 Festival de Ségou que vous connaissez très bien, M. Wollegem.
00:34:45 Donc je vais juste vous relancer ici.
00:34:47 Vous pouvez nous dire comment est-ce que vous vous voyez l'année 2023.
00:34:50 Je pense que vous allez vous inscrire dans la même dynamique.
00:34:53 Mais juste le temps pour moi d'ouvrir une petite parenthèse
00:34:55 pour expliquer que votre passage au conservatoire,
00:34:59 bien que vous soyez plasticien, c'était au niveau de la section multimédia.
00:35:03 Donc il faut que les uns et les autres le sachent.
00:35:06 Parce que j'ai eu un professeur justement du conservatoire
00:35:09 qui nous disait qu'on est artiste, ensuite on choisit sa discipline.
00:35:14 C'est-à-dire que vous, vous avez fait des études supérieures en multimédia,
00:35:18 mais alors que vous êtes plasticien de base, et c'était ça votre formation depuis l'INA.
00:35:23 Donc maintenant, est-ce que vous pouvez nous expliquer
00:35:25 comment est-ce que vous vous voyez 2023 ?
00:35:28 Est-ce que vous rejoignez M. Doumbia ?
00:35:30 Merci Diop.
00:35:32 Petite histoire, cette transition, c'est pas une transition même,
00:35:39 c'est juste le changement de nom.
00:35:43 Sinon, art plastique, multimédia, c'est la même chose.
00:35:47 Moi, pratiquement, j'ai pas eu de grand changement.
00:35:50 Seulement l'outil informatique, je me suis beaucoup intéressé à l'outil informatique.
00:35:55 Familialisé, oui.
00:35:56 Familialisé avec l'outil informatique à son début quand l'Internet venait au Mali.
00:36:00 Et puis le côté graphique, tout, tout, tout.
00:36:04 Donc je me suis fait, vraiment, je me suis intéressé à l'outil informatique.
00:36:11 J'ai acheté mon ordinateur à l'époque.
00:36:14 Et baf, il y a eu la création du conservatoire où il y a la section multimédia.
00:36:18 Et donc c'était une bonne nouvelle.
00:36:19 Voilà, c'était une bonne occasion.
00:36:21 Eh bien, au tout début, je ne devais pas choisir le multimédia.
00:36:24 Je partais pour les arts plastiques.
00:36:26 Le premier jour, je composais avec les candidats des arts plastiques.
00:36:33 Ensuite ?
00:36:34 Ensuite, il y a un professeur qui est là, Oumar Kamaraka,
00:36:37 où je le rends hommage aujourd'hui,
00:36:39 avec le directeur adjoint, Mouctar Haïdara et Abdoulaye Konaté.
00:36:45 Que nous saluons.
00:36:46 Qui était là, et bien, c'est Kamaraka qui a soufflé.
00:36:49 Pourquoi on ne va pas lui dire de faire la section multimédia ?
00:36:53 Qui à l'époque était assez délaissé. Il y avait très peu de personnes qui s'inscrivaient dans cette section.
00:36:58 Voilà, donc, dans la salle d'examen, on m'a informé de cela.
00:37:03 Si je peux réfléchir en quelques minutes, il a donné un résultat.
00:37:07 Et bien, baf, en deux secondes, j'ai dit oui.
00:37:09 C'était réglé ?
00:37:10 C'était réglé.
00:37:11 Et parce que, pour la petite histoire, c'est à travers mon ordinateur
00:37:16 où la première promotion a fait le test à travers mon ordinateur.
00:37:21 J'ai été moi-même installé au conservatoire.
00:37:23 Ah, ben voilà.
00:37:24 Voilà.
00:37:25 Merci, pionnier.
00:37:26 Voilà.
00:37:27 J'ai envie de dire.
00:37:28 Oui, M. Dounia, vous voulez réagir ?
00:37:29 Oui, oui, je veux réagir, mais je voulais surtout revenir en arrière,
00:37:32 parce que je pensais que vous alliez lui poser la question.
00:37:34 Quand j'ai évoqué le cas de l'expo Bimali à Ségo,
00:37:38 de manière générale, nous sommes en face de Soliman Wologuem,
00:37:42 qui était le commissaire des expositions d'art plastique à Ségou Art.
00:37:47 Et donc, je pense qu'il est mieux placé pour nous en dire davantage
00:37:52 de ce qu'il a ressenti par rapport à ce bouillonnement dont je faisais cas tout à l'heure.
00:37:57 Exactement.
00:37:58 Ben, la question est posée.
00:37:59 Merci, cher confrère.
00:38:00 Parlant de Ségou, Ségou Art Festival sur le Niger,
00:38:04 vraiment, c'est une grande famille pour moi.
00:38:09 Parce que j'ai vu ce grand événement à son début,
00:38:12 où j'étais invité, où la durée était trois jours.
00:38:16 Je partais en tant qu'artiste peintre pour exposer avec...
00:38:19 A la première édition du festival sur le Niger.
00:38:23 Voilà.
00:38:24 De l'or, donc, première édition, deuxième édition, troisième édition, paf.
00:38:31 A la quatrième édition, je pense, si j'ai une bonne mémoire,
00:38:34 que Dafey m'a remarqué davantage et m'a fait intégrer dans le groupe.
00:38:39 Mahmoud Dafey, c'est un nom que nous ne pouvons pas citer comme ça et passer.
00:38:44 Un monsieur à qui nous devons rendre un grand hommage.
00:38:47 Une personne qu'on est très fiers d'avoir au Mali ici.
00:38:51 Parce que son expérience, ses œuvres, son savoir-faire
00:38:55 dépassent les frontières du Mali et même du continent.
00:38:58 Le travail excellent qu'il fait et qu'il a commencé à faire à Ségou
00:39:03 est en train d'être étudié et d'essayer d'être reproduit partout en Afrique et même au-delà.
00:39:09 Donc, vraiment, avec beaucoup, beaucoup de fierté que nous le citons ici.
00:39:13 Donc, je te laisse continuer.
00:39:15 Donc, c'est comme ça qu'il m'a fait intégrer dans l'équipe.
00:39:18 Et dès lors, ce que je cherchais depuis fort longtemps,
00:39:22 être dans une équipe d'organisation de ce genre.
00:39:26 Voilà. Donc, j'ai sauté sur l'occasion.
00:39:30 On s'est retrouvé à l'exuré.
00:39:32 C'est à l'exuré où il venait prendre son vol à Paris, moi aussi.
00:39:35 Et c'est là où il a dit, arrivé au Mali, est-ce que tu peux me rejoindre à Bamako?
00:39:39 À Ségou, exactement.
00:39:41 Donc, j'ai dit, il n'y a pas de souci.
00:39:43 Et dès lors, j'ai intégré l'équipe.
00:39:46 Et j'avoue que ça m'a rendu vraiment…
00:39:52 Ça t'a forgé.
00:39:53 Ça m'a forgé.
00:39:54 Ça t'a forgé, oui.
00:39:55 Ça m'a forgé. C'est le mot même.
00:39:57 Cet homme, il est bourré d'imagination, de talent, de créativité.
00:40:06 C'est un vrai entrepreneur.
00:40:08 Donc, c'est comme ça. Dès lors, je suis avec lui.
00:40:12 D'année en année, il me donne des rôles où je joue le rôle pleinement.
00:40:19 À titre de projet, on peut parler de Djini BSEA,
00:40:24 on peut parler de la programmation du Centre Culturel Corée.
00:40:28 Il y a aussi le réseau KIA que vous avez intégré.
00:40:31 Et j'en passe et des meilleurs.
00:40:33 Avec le moment que vous avez fait à Ségo, les projets, les initiatives, les fonds, les concepts ne t'arrêtent jamais.
00:40:40 Voilà.
00:40:41 Et vous avez participé à l'ensemble de ces…
00:40:43 Pour arriver à Ségo, à le Festival sur l'énergie,
00:40:46 je vais essayer de parler de quelques projets qu'il a mis en place dont moi-même, je suis dedans.
00:40:51 Vous avez parlé du projet Djini BSEA qui est aujourd'hui BSEA Blanc.
00:40:57 Il y a Scophi, la scolarisation des jeunes filles,
00:41:00 les réseaux KIA, les fonds Maya, les fonds africains pour la culture.
00:41:04 Il y en a beaucoup d'autres choses qu'il a créées sur place à Ségo.
00:41:09 Le musée des instruments traditionnels aussi.
00:41:11 Tout à fait.
00:41:12 Que je me plais chaque fois à visiter quand je passe au Centre Culturel Corée.
00:41:15 Aujourd'hui, Ségo Arts a été créé en 2016.
00:41:20 Parce qu'à un moment donné, l'art visuel a essayé.
00:41:25 C'est l'art de la scène, le théâtre, la musique, la danse,
00:41:30 qui est au-dessus au niveau du Ségo Festival sur l'énergie.
00:41:35 Mais avec son courage, avec notre courage, avec la fusion des efforts,
00:41:41 et qu'on a mis la barre haut dans le domaine des arts plastiques.
00:41:45 C'est ça.
00:41:46 Et on a vu que vraiment, c'est Mithu, à travers cette activité, on peut aller de loin.
00:41:51 Et c'est ce qu'on voit aujourd'hui, comme grand-frère l'a dit,
00:41:54 Ségo Arts aujourd'hui dans le domaine des arts visuels.
00:41:57 Imaginez, à la fondation du Festival sur le Niger, seulement,
00:42:01 on a 15 salles d'exposition.
00:42:04 Et qui regroupent plus d'une trentaine d'artistes que jamais.
00:42:09 D'artistes.
00:42:10 Partout dans le monde.
00:42:11 Mais c'est excellent.
00:42:12 Donc, pour dire l'année 2023, moi je pense qu'on a de l'espoir.
00:42:21 Le temps est lancé déjà.
00:42:24 Ce que nous avons souhaité depuis plusieurs années,
00:42:28 c'est l'implication de l'État à ce volet art visuel.
00:42:33 Aujourd'hui, vous avez vu, cette année, il y a eu la rentrée diplomatique.
00:42:37 Diplomatique qui s'est faite à Ségo.
00:42:39 Qui s'est faite à Ségo.
00:42:40 Tout en symbole.
00:42:41 Voilà.
00:42:42 C'est une première édition qui s'est passée à Ségo.
00:42:44 Où tous les ambassadeurs corps diplomatiques, les ministres qui se retrouvent avec les acteurs culturels,
00:42:50 qui se retrouvent à Ségo.
00:42:52 Franchement, on peut dire que l'année 2023 démarre très bien.
00:42:58 Et qui est couplée avec le Ségo Art Festival sur le Niger.
00:43:02 Vous avez vu des échos.
00:43:03 Partout dans le monde, les gens en parlent.
00:43:05 On a eu tellement de retours, de sollicitations, partout dans le monde.
00:43:12 Et franchement, on était débordé même.
00:43:14 Voilà.
00:43:15 Donc, assez festival.
00:43:17 Cette année, j'étais désigné comme le coordinateur des expositions, surtout internationales.
00:43:27 Et on a les expositions off aussi, dont mon collègue Moussa Berthe qui gère ça.
00:43:33 Donc, lui-même en tant que visionnaire, il est aujourd'hui conseiller artistique.
00:43:41 Ah ben c'est excellent.
00:43:42 On a une forte équipe, vraiment, où je ne pourrais pas citer le nom de tout le monde ici.
00:43:47 C'est une très grande équipe, vraiment dynamique.
00:43:50 Et ça fait plusieurs années qu'on est ensemble.
00:43:53 Et je ne sais pas quand est-ce qu'on va se séparer même.
00:43:56 Ah ben ça c'est excellent.
00:43:57 Ça ce sont des choses qu'on a envie d'entendre.
00:44:00 Parce que plus de 19 ans, on est ensemble.
00:44:02 Et d'année en année, on ne fait qu'avancer.
00:44:05 Donc vraiment, on est fier de ce festival, de cette activité-là.
00:44:10 C'est très bien.
00:44:12 Merci beaucoup Oleg M. pour ce témoignage.
00:44:14 On sent de l'émotion et de la ferveur lorsque vous vous exprimez.
00:44:18 Et cela est clair, lisible et compréhensible.
00:44:21 Tout de suite, nous allons rester dans les perspectives,
00:44:24 puisque c'est le moment de vous proposer, chers téléspectateurs, la rubrique Agenda.
00:44:29 Les bonnes adresses, les bonnes activités, là où il faut être pour savoir ce qui se passe
00:44:34 dans le monde de l'art contemporain, ici et ailleurs.
00:44:37 Vous suivez ça, on revient juste après.
00:44:39 Le pré-lancement du festival Agna 2023 s'est tenu le samedi 18 février sur l'île déserte de Koulikoro.
00:44:51 Cette année, Agna en plus de ses autres espaces, vous offre un lieu spécial et design
00:44:57 inspiré de nos patrimoines du nord au sud du pays.
00:45:00 Le rendez-vous de cette année est prévu du 15 au 19 mars à Koulikoro.
00:45:04 L'Association des femmes de l'image du Mali et le Centre national de la cinématographie du Mali
00:45:10 vous invite à une projection le 8 mars à 18h au cinéma magique Ex-Babamba.
00:45:15 Toulaye, un long métrage qui peint l'effet de nos sociétés.
00:45:19 Au Sénégal, la Galerie Nationale d'Art de Dakar vous présente du 20 février au 6 mars 2023
00:45:30 l'exposition de l'artiste plasticien Abdu Karama intitulée "Lien du berceau, la foule".
00:45:37 Une forte délégation malienne prendra part au festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou.
00:45:43 Le Mali est l'épée invitée à cette 28e édition qui se tiendra du 25 février au 3 mars 2023.
00:45:50 Depuis le 21 janvier, l'artiste plasticien malien Ibrahim Balo expose ses oeuvres à la Galerie Carol Kwasniewski de Paris.
00:45:58 "Donne la parole" est le titre de la série.
00:46:01 Cette résidence d'exposition prendra fin le 25 février 2023.
00:46:06 La rubrique agenda à l'instant des minutes bagues que vous venez de suivre,
00:46:15 il s'agissait des bonnes adresses, des bonnes activités qu'il ne faut pas rater avant notre prochain rendez-vous.
00:46:21 Je suis toujours accompagné de M. Wologem, artiste plasticien, peintre,
00:46:27 mais aussi très très actif, il se dit facilitateur, dans la mise en oeuvre de projets culturels et artistiques.
00:46:34 Et aussi de notre aîné, M. Doumbia, journaliste culturel.
00:46:40 J'ai juste envie de vous demander aujourd'hui, comment se porte le métier de journaliste culturel ?
00:46:46 Vous qui avez 30 ans d'expérience, comment est-ce que vous voyez les jeunes arriver dans ce domaine ?
00:46:51 Comment est-ce que vous voyez les choses avec l'air des réseaux sociaux aujourd'hui ?
00:46:55 Je dirais que le journalisme culturel ne se porte pas si mal que ça.
00:47:02 Et au contraire, je suis content et émerveillé de voir que de plus en plus de journalistes s'intéressent à ce domaine-là.
00:47:17 Je ne vais pas parler de jeunes parce que je me dis que ce sont des collègues à moi,
00:47:21 ce sont des collègues à moi qui de plus en plus s'intéressent au domaine de la culture,
00:47:27 qui de plus en plus animent des émissions culturelles.
00:47:31 Parce que, quand moi je commençais dans les années 95,
00:47:37 il n'y avait pas beaucoup de journalistes qui s'intéressaient spécialement à ce domaine-là.
00:47:44 Mais l'avantage que j'ai eu, c'est que je travaille dans un grand organe,
00:47:51 le quotidien national Les Sorts, qui est le quotidien du gouvernement,
00:47:55 et donc qui a certainement plus de moyens que les structures privées de presse,
00:48:03 et qui, dans son organisation, essaye de spécialiser les journalistes dans les différents domaines,
00:48:11 en économie, en sport, en culture, en éducation, société, politique.
00:48:18 Et c'est ainsi que moi j'ai eu la chance que mes aînés ou mes chefs m'ont donné
00:48:28 de me consacrer à ce travail-là.
00:48:32 Et en ce moment, on était peut-être deux ou trois, mais de nos jours, il y en a beaucoup.
00:48:39 Et puis, il y a même plusieurs associations de journalistes culturels qui se créent dans le pays.
00:48:46 Et je pense que cela est de bonne guerre.
00:48:49 Cela est de bonne guerre parce que, non seulement le métier est reconnu comme tel,
00:48:58 mais également, ça participe à la promotion de l'art et de la culture dans notre pays.
00:49:04 Qui sait que nous n'avons le cesse de dire que nous sommes dans un pays de culture,
00:49:11 et la créativité est débordante dans notre pays.
00:49:17 Alors, s'il y a de plus en plus de journalistes, je pense que c'est de bonne guerre pour appuyer
00:49:25 ce travail qui se fait dans le domaine.
00:49:27 Ce travail qui se fait par les artistes.
00:49:28 Mais, il faut le dire, on a besoin de formation.
00:49:36 Nous avons besoin de formation.
00:49:38 Nous, journalistes culturels, nous avons besoin, j'allais dire, de mise en réseau
00:49:45 afin d'être plus proche du travail de création des artistes
00:49:52 et d'être plus proche du travail de production des opérateurs culturels.
00:49:58 Très bien. Voilà.
00:50:00 Monsieur Wanneghem, quelle est l'importance de leur travail dans votre visibilité,
00:50:07 dans ce que vous faites tous les jours en tant qu'artiste,
00:50:10 mais aussi en tant que, vous n'aimez pas le terme, mais opérateur culturel ou facilitateur, votre terme.
00:50:16 Je dirais qu'ils s'occupent 50% de ce que nous faisons.
00:50:24 Parce que si on travaille et qu'il n'y a pas l'œil critique,
00:50:30 il n'y a pas une communication derrière, je pense que ça ne peut pas aller de l'avant.
00:50:36 Avec eux, avec leur critique, avec leur façon de voir nos œuvres,
00:50:47 ça nous permet vraiment d'améliorer ce qu'on est en train de faire.
00:50:52 Parce qu'ils sont là toujours, non seulement à critiquer, mais à véhiculer l'information.
00:50:58 Exactement.
00:50:59 Donc ça, c'est un grand pas.
00:51:01 Parce qu'il sort toujours, il a un regard visuel critique et d'encouragement surtout.
00:51:11 Parce qu'il nous encourage beaucoup.
00:51:13 Il y a la reconnaissance aussi.
00:51:14 Il y a la reconnaissance.
00:51:15 Parce qu'à chaque fois, Khoro Youssouf, il prend un artiste, il le met en valeur.
00:51:21 Il parle de son parcours, de son savoir-faire, de sa vie en général.
00:51:27 Il donne du poids au fait.
00:51:28 Il donne du poids. Et ce genre d'article est vu à travers le monde.
00:51:34 Là où nous, nous n'avons pas accès.
00:51:37 Voilà.
00:51:38 À travers eux, on peut découvrir partout dans le monde.
00:51:42 Donc ça, c'est quelque chose à ne pas négliger.
00:51:47 Donc c'est pour cela qu'on va ensemble.
00:51:51 Avec eux, vraiment, merci.
00:51:54 L'émission est en train de toucher vers sa fin.
00:51:56 Je pense qu'on est sur que des notes positives.
00:51:59 Monsieur Doumbia, avant de vous laisser dire votre mot de la fin,
00:52:04 comment est-ce que vous voyez M. Wollegem au-delà de son travail d'artiste ?
00:52:11 On en a parlé tout à l'heure.
00:52:13 Donc de votre position d'observateur toujours,
00:52:16 vous le connaissez aussi en tant que chef d'orchestre,
00:52:20 on va dire organisateur, pilier sur lequel s'appuie beaucoup le Festival de Ségo.
00:52:26 Comment est-ce que vous voyez son travail en tant qu'organisateur,
00:52:30 facilitateur, le terme qui l'y s'étend, dans le milieu de la culture ?
00:52:37 Je pense qu'il y a un aspect du travail qui est extrêmement important,
00:52:45 mais qui n'est pas très bien connu sous nos yeux.
00:52:49 Ce travail c'est quoi ?
00:52:51 C'est le travail de mise en relation,
00:52:53 c'est le travail d'organisation,
00:52:55 c'est le travail de conception,
00:52:57 c'est le travail de management culturel de l'artiste et de l'expo.
00:53:04 C'est un travail extrêmement important
00:53:08 qui donne droit à des métiers dans des pays développés,
00:53:13 mais qui n'existe pas beaucoup chez nous.
00:53:16 Il se trouve que notre invité du jour est assez méthodique
00:53:25 et s'est décidé à se lancer sur cet aspect du travail.
00:53:31 Je pense que cela lui réussit beaucoup.
00:53:35 On a vu des exemples où il y a eu une exposition
00:53:40 à la Galerie Serpentine à Paris, à un moment donné,
00:53:45 où il y avait une dizaine d'artistes plasticiens maliens
00:53:49 qui devaient aller exposer leurs œuvres
00:53:52 et il n'y avait personne pour faire le travail organisationnel,
00:53:55 il n'y avait personne pour assister ces artistes-là.
00:53:58 Et Souleymane Oulagam, qui devait aussi exposer,
00:54:01 s'est mis à faire ce travail-là,
00:54:03 et à la satisfaction des artistes,
00:54:05 et même du consulat qui devait délivrer les visas,
00:54:08 et de l'organisateur de l'exposition qui va recevoir,
00:54:13 et de la galerie sur place.
00:54:15 Et je pense que cela a été un travail extraordinaire
00:54:18 et qui a permis aux uns et aux autres artistes
00:54:22 et aux autres opérateurs culturels ici au Mali
00:54:24 de comprendre qu'il y a cet aspect du travail qu'il faut faire.
00:54:27 Mais qui doit le faire ?
00:54:29 On n'a pas l'information,
00:54:31 mais lui, en tant qu'artiste méthodique,
00:54:35 il a pu le faire.
00:54:36 Et je pense que c'est un peu ce sur quoi
00:54:39 il a parlé tantôt de Mamou Dafé,
00:54:43 l'initiateur du festival,
00:54:46 le Sego Art, Festival sur le Niger,
00:54:48 qui a décidé de l'appeler pour lui permettre,
00:54:52 l'aider à organiser ces expositions.
00:54:55 Je pense que Mamou ne s'est pas trompé.
00:54:57 Mamou a compris que ce monsieur
00:55:00 a ce don, a cette capacité organisationnelle.
00:55:05 Et je pense que quelque part,
00:55:08 ces artistes,
00:55:10 cet artiste,
00:55:12 aussi bien que d'autres,
00:55:14 notamment Abdoulaye Konaté,
00:55:17 et tous ses amis,
00:55:19 grands artistes qui viennent du Burkina,
00:55:22 du Cameroun, de la Côte d'Ivoire et d'ailleurs,
00:55:25 qui sont en train de l'appuyer,
00:55:27 mais le côté organisationnel,
00:55:29 le côté commissariat,
00:55:31 quelque part, est fait par une cheville ouvrière
00:55:35 qui fait un travail d'ombre,
00:55:37 mais qui est un travail excellent.
00:55:39 Sans lequel rien n'est possible.
00:55:41 C'est ce que je voulais dire.
00:55:43 Maintenant, votre mot de la fin,
00:55:45 puisque nous arrivons à la fin de l'émission,
00:55:47 on peut dire que 2023, on va rester toujours sur cette note positive.
00:55:50 Qu'est-ce que vous pouvez nous dire avant
00:55:53 qu'on se laisse pour se retrouver à un autre moment?
00:55:58 OK. 2023, comme je l'ai dit tantôt,
00:56:02 il y a de l'espoir,
00:56:04 parce que pour moi,
00:56:06 tant que les artistes peuvent créer,
00:56:08 tant qu'ils peuvent créer beaucoup d'oeuvres,
00:56:10 il y a de l'espoir.
00:56:12 Et tout le reste vient après la création.
00:56:15 Donc, les producteurs,
00:56:18 les galeristes, les musées,
00:56:21 ils ont de la matière en tout cas.
00:56:26 Par contre, il y a un petit aspect
00:56:31 du journalisme culturel sur lequel je voudrais revenir.
00:56:35 J'ai parlé de formation,
00:56:38 parce qu'aujourd'hui, nous avons besoin de formation.
00:56:41 Je disais que nous avons besoin de formation.
00:56:43 Je pense que dans le temps,
00:56:46 nous aurons besoin de plus de formation
00:56:49 afin de nous permettre d'être plus critiques
00:56:53 envers les oeuvres que nous voyons tous les jours.
00:56:56 Afin que les artistes que nous suivons au quotidien,
00:57:01 les producteurs, les opérateurs culturels que nous suivons au quotidien
00:57:04 puissent également accepter
00:57:08 qu'on dise autre chose que du positif.
00:57:12 Et je pense que c'est ça l'avenir du...
00:57:17 C'est le next step, on va le dire.
00:57:19 Merci.
00:57:20 Merci beaucoup.
00:57:21 Monsieur Wolaguem,
00:57:23 dernier mot, un mot de la fin,
00:57:25 mais qui n'est pas la fin de notre entrevue
00:57:27 ou de notre collaboration à TM1.
00:57:29 D'accord.
00:57:30 Donc moi, je tiens à remercier vous personnellement.
00:57:34 Merci.
00:57:36 Et toute l'équipe de cette chaîne de télé TM1.
00:57:42 Et ensuite, je rends un grand hommage,
00:57:47 un grand remerciement à tous nos aînés,
00:57:50 à tous les professeurs qui m'ont enseigné.
00:57:52 Franchement, ils m'ont tout donné.
00:57:55 Et le Mali m'a tout donné.
00:57:57 Et raison pour laquelle je ne sais pas
00:58:00 quand est-ce que je vais quitter ce Mali,
00:58:02 aller me trouver ailleurs.
00:58:04 Vraiment, je salue mes amis.
00:58:09 Vous savez, Diop, il y a eu des années,
00:58:13 quand moi je venais dans ce métier-là,
00:58:15 on n'avait pas beaucoup d'endroits
00:58:18 où s'exprimer, où aller se retrouver.
00:58:21 Je luttais beaucoup pour ça.
00:58:24 Et chacun était dans son coin individuellement,
00:58:28 à commencer par nos aînés.
00:58:30 Moi j'avais accès quand même,
00:58:32 mais je sais que beaucoup de gens n'avaient pas accès.
00:58:35 Il était difficile pour des étrangers aussi
00:58:38 de trouver où se trouvent un nombre d'artistes,
00:58:41 ou voir plusieurs œuvres en même temps.
00:58:44 Et j'ai révolutionné ce système de collectif
00:58:48 et à commencer à l'institution des arts.
00:58:51 J'ai beaucoup lutté et ils m'ont beaucoup aidé,
00:58:54 l'administration de l'INA,
00:58:57 à avoir un atelier au sein de l'institution des arts.
00:59:00 Et dès lors, j'ai révolutionné ce système
00:59:03 et j'en ai parlé à mes amis.
00:59:05 Aujourd'hui, on en a beaucoup de collectifs à Bamako
00:59:09 où on peut se rendre à tout moment, nuit et jour,
00:59:12 voir des œuvres de qualité et acheter.
00:59:16 Et en plus de cela,
00:59:18 je salue beaucoup les opérateurs culturels,
00:59:21 les acteurs culturels,
00:59:24 qui ont su bien sauter sur cet engagement
00:59:27 de créer des galeries aussi.
00:59:29 Des galeries privées.
00:59:31 On en a beaucoup des galeries privées aujourd'hui au Mali.
00:59:34 Bien vrai que ce n'est pas très facile
00:59:37 la commercialisation des œuvres.
00:59:40 Donc ce n'est pas très facile.
00:59:42 Il y en a une qui produit cette émission,
00:59:44 Bamako Art Gallery, j'allais en venir.
00:59:47 Qui aujourd'hui, même en ce moment,
00:59:50 où se tient une grande activité,
00:59:53 une grande exposition qu'on appelle le Mali au Prelier,
00:59:56 donc moi-même, je participe à cette exposition
00:59:59 à Bamako Art Gallery.
01:00:01 Donc j'ai travaillé avec toutes ces galeries à Bamako
01:00:05 parce que je voulais vraiment
01:00:08 que le volet art plastique soit de l'avant.
01:00:11 Voilà. Donc au jour d'aujourd'hui, j'en suis fier.
01:00:14 Je pense que Kroisourpe est un témoin.
01:00:18 Il a vu le début de toutes ces galeries
01:00:23 et de ces collectifs-là.
01:00:25 Aujourd'hui, on en est fier.
01:00:27 Il y a beaucoup de jeunes
01:00:29 qui sont présentés à la chaîne internationale.
01:00:32 Voilà.
01:00:34 Merci de nous créer cette vitrine
01:00:37 pour parler de notre art,
01:00:40 surtout l'art visuel, l'art contemporain,
01:00:42 la peinture, la sculpture, le design.
01:00:44 Voilà. Merci beaucoup.
01:00:46 C'est nous qui vous remercions
01:00:48 de nous donner la possibilité de montrer le Mali
01:00:50 sous ses meilleurs jours,
01:00:52 à travers le regard des artistes.
01:00:54 Merci d'avoir répondu à notre invitation.
01:00:56 On espère que vous allez revenir plus souvent.
01:00:58 Monsieur Doumbia, je vous remercie beaucoup.
01:01:00 On espère que vous allez continuer
01:01:02 à nous aiguiller, à éclairer nos lanternes,
01:01:04 à nous faire découvrir au-delà
01:01:06 de ce que nos yeux et nos autres sens
01:01:08 vont découvrir sur les œuvres,
01:01:10 et à nous faire découvrir
01:01:12 aussi d'autres jeunes artistes.
01:01:14 Je pense que, compte tenu du thème d'aujourd'hui,
01:01:16 on va rester sur une anecdote
01:01:18 qui a été dite en off.
01:01:20 C'est que,
01:01:22 lorsque vous avez démarré
01:01:24 le festival de Ségoût,
01:01:26 Monsieur Wollegen nous expliquait
01:01:28 qu'il y a certains jeunes artistes contemporains
01:01:30 qui venaient par bus
01:01:32 à Ségoût pour participer.
01:01:34 Et qu'il arrivait même des fois...
01:01:36 Par moto !
01:01:38 Et certains venaient par moto,
01:01:40 et il arrivait des fois qu'eux qui organisaient
01:01:42 étaient obligés de leur donner souvent 5 000 ou 10 000
01:01:44 pour leur permettre de retourner.
01:01:46 Et ces dernières années,
01:01:48 les mêmes jeunes sont revenus le voir
01:01:50 pour lui dire au revoir.
01:01:52 Et lorsqu'il est sorti pour les raccompagner,
01:01:54 il a trouvé cinq voitures alignées
01:01:56 en direction de Bamako.
01:01:58 Donc c'est vrai qu'il ne s'agit pas
01:02:00 que d'argent, mais quand même,
01:02:02 c'est une histoire qui révèle
01:02:04 aussi que les uns et les autres ont eu
01:02:06 cet avancement social
01:02:08 qui permet à nos parents, à nos amis
01:02:10 d'appuyer les jeunes
01:02:12 vers le domaine de l'art contemporain.
01:02:14 Donc c'est sur cette note positive
01:02:16 qu'on va se quitter.
01:02:18 Vous et chers téléspectateurs,
01:02:20 on va vous donner rendez-vous
01:02:22 pour un autre numéro des "Minutes Bag".
01:02:24 Et c'était là le thème qu'on avait à vous proposer.
01:02:26 C'était, comme on le disait,
01:02:28 les perspectives de l'année 2023 en termes d'art contemporain.
01:02:30 Merci et à très bientôt
01:02:32 pour un autre numéro.
01:02:34 [musique]