Cédric, coopérateur de "La Maison qui pousse"

  • l’année dernière
Lors de l'install-party organisée par la "La Maison qui pousse" dans les locaux de la Maison de la presse de Chateaulin, Cédric Beaumin nous a présenté le collectif qui souhaite reprendre la Maison de la Presse sous la forme d'une SCIC (Société coopérative d'intérêt collectif).

Pour participer au projet
https://www.kengo.bzh/projet/4288/la-maison-qui-pousse

La Maison de la Presse de Châteaulin existe depuis de nombreuses années et a été reprise par Frédéric Vasseur en 2007. En 15 ans, il a eu à cœur d'y proposer bien plus que des magazines et des livres. Aujourd'hui, c'est un lieu engagé, de vie et d'échanges. Il est essentiel pour nombre d'habitant.e.s des environs vivant tout au bout de la Bretagne, en zone rurale, entre Brest et Quimper.

A l'approche de la retraite, Frédéric Vasseur ne souhaite pas vendre son commerce ou ses locaux au plus offrant. Il veut que le lieu perdure et même se développe. Il fédère autour de lui un groupe de personnes soucieuses de préserver ce lieu et ses engagements, un collectif à même de pérenniser son commerce, loin du modèle économique libérale.
L'idée de la Maison qui Pousse est née.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:14 J'habite à Plo-Maudierne, à une petite quinzaine de kilomètres de Châteaulin.
00:19 Et ça fait une vingtaine d'années que je suis installé dans la région.
00:24 Je suis au niveau professionnel, je suis professeur des écoles,
00:28 enseignant spécialisé avec des enfants en difficulté.
00:33 Et je côtoie la maison de la presse de Châteaulin en tant que client depuis très longtemps,
00:41 depuis que je suis installé dans la région.
00:43 Depuis que Fred, l'actuel propriétaire de la maison de la presse, a repris ce lieu,
00:52 c'est un lieu qui pour moi est central dans la vie châteaulinoise
00:56 parce que c'est en plus d'être une maison de la presse, c'est un lieu militant,
01:02 un lieu alternatif de par ses choix de vitrines, les livres qui sont mis en avant.
01:11 Et puis aussi il y a l'espace d'affichage et notamment la fameuse banderole
01:17 de cette maison de la presse de Châteaulin avec toujours des messages militants et alternatifs.
01:23 C'est pour ça que moi c'est un lieu que j'aime beaucoup,
01:26 avec notamment la possibilité toujours de discuter avec Fred et avec les deux employés,
01:36 Fabrice et Marie-Hélène, et donc de discuter avec eux.
01:41 Il y a une vraie relation avec le client et la possibilité notamment de commander les livres
01:48 et de discuter de ces livres qu'on discute, qu'on reçoit.
01:51 C'est un vrai lieu, ce n'est pas un lieu où on est un numéro, où on va passer commande,
01:58 où on va recevoir sans lien, il y a un vrai lieu de lien.
02:02 Ça c'est pour le côté maison de la presse, librairie.
02:06 Il y a le côté service aussi, c'est un lieu où on peut faire des photocopies,
02:14 il y a beaucoup de services qui sont rendus.
02:20 En tant que cusager et personne qui fréquente Châtellin,
02:27 c'est un lieu qui est vraiment central dans la vie de Châtellin.
02:30 Il y a quelques temps, Fred a décidé de mettre en vente ce lieu.
02:35 Il y a deux aspects, il sait très bien que les maisons de la presse sont des lieux
02:40 qui se vendent très difficilement, ce n'est pas dans l'air du temps
02:44 de reprendre une maison de la presse, et d'ailleurs dans le coin, dans le Finistère,
02:48 à Quimper par exemple, et dans d'autres endroits,
02:51 les maisons de la presse qui se sont vendues n'ont pas été rachetées et donc ont fermé.
02:55 Il y a cet aspect-là, et puis il y a l'aspect, Fred est quelqu'un qui a envie de transmettre
03:01 plutôt à un collectif qu'à un acheteur individuel.
03:06 Et donc il a lancé l'idée avec ces deux constats,
03:11 de faire une reprise collective du lieu, de la maison de la presse.
03:16 C'est l'idée il y a quelque chose comme deux ans.
03:20 Dans son réseau, dans son réseau d'amis, dans son réseau de clients aussi,
03:26 et c'est quelque chose qui a pris assez rapidement,
03:29 c'est-à-dire qu'on est un certain nombre à avoir été charmés par l'idée d'une reprise collective.
03:36 Ça fait presque deux ans qu'on se réunit très régulièrement
03:40 pour imaginer la façon dont on pourrait reprendre cette maison de la presse de façon collective.
03:46 Ce n'est pas quelque chose d'habituel, c'est-à-dire que ce n'est pas un concept qu'on voit partout et tout le temps.
03:52 Et donc il a fallu réfléchir aux façons, aux modèles qui pouvaient être mis en place pour que ça soit viable.
03:59 Donc il y a eu beaucoup de réunions de réflexion,
04:02 et puis il y a un peu moins d'un an, on s'est décidé sur un modèle économique qui est le modèle de la SCEEC,
04:12 la Société Coopérative d'Intérêt Commun, Collaboratif,
04:19 qui a une émanation du modèle des SCOPE.
04:24 Les SCOPE, c'est pour le côté marchand.
04:28 Et le côté SCEEC, c'est un projet de territoire avec une notion de service à la population.
04:36 Et donc on s'est constitué en SCEEC.
04:40 En mai dernier, il y a eu une assemblée générale constitutive
04:45 où toutes les personnes qui avaient pris des parts sociales dans les mois qui ont précédé
04:54 se sont rassemblées pour enteriner cette création de SCEEC.
05:01 A l'heure actuelle, alors ça a évolué depuis l'assemblée générale,
05:05 mais à l'heure actuelle on est à peu près 150 coopérateurs.
05:09 Un coopérateur c'est quoi ? C'est une personne qui achète pour 100 euros une part sociale,
05:16 au minimum une part sociale, on peut acheter plusieurs parts sociales,
05:20 et on s'attaque à être tous ensemble propriétaires de la maison de la presse.
05:26 Ce qui est important dans une SCEEC, de la même manière que dans une SCOPE,
05:31 c'est qu'une personne = une voix.
05:34 Alors dans les assemblées générales, il n'y a pas celui qui possède plus de parts a plus de poids.
05:40 C'est vraiment une personne = une voix.
05:44 C'est une volonté vraiment de décision collégiale,
05:48 qu'on décide tous ensemble les politiques de la maison de la presse à venir.
05:54 Voilà pour le côté SCEEC, donc société coopérative.
06:00 Ça coûte beaucoup d'argent de reprendre une maison de la presse,
06:04 parce qu'il y a le stock de livres à racheter,
06:07 il y a le stock presse aussi à racheter, il y a les murs à racheter.
06:12 Et avec les parts sociales, on n'a pas assez.
06:16 Clairement, ce n'est pas suffisant pour acheter tout ça.
06:20 Et du coup, on a lancé un financement participatif sur la plateforme Kengo,
06:27 qui est une plateforme bretonne de financement participatif.
06:32 Et donc ça fait plusieurs semaines que ce financement participatif est lancé.
06:38 Et plutôt que de se contenter de cet appel à financement participatif,
06:44 on s'est dit que la plus-value du lieu, c'était d'organiser des actions autour de la culture,
06:50 culture au sens large.
06:52 Durant cette période de financement participatif,
06:54 on s'est dit qu'on allait créer un événement par semaine.
06:57 Et donc on a invité des auteurs, on a eu des spectacles,
07:02 on a eu des concerts, une fois par semaine,
07:04 de manière à faire parler de la Maison de la Presse, du projet Maison qui Pousse,
07:09 et de faire venir les gens, de leur faire donner envie d'adhérer au projet,
07:16 et de leur donner envie de donner de l'argent sur cette plateforme de financement participatif.
07:22 Donc la culture au sens large, les livres, le conte,
07:28 beaucoup de choses, le concert, la musique.
07:30 Et puis il y a eu cette idée d'élargir au sens vraiment très large de la culture,
07:36 et de faire venir Linux Kymper pour aborder la culture numérique et la culture du libre,
07:42 le logiciel libre.
07:44 On est quelques-uns au sein de l'entité Maison qui Pousse à s'intéresser au logiciel libre.
07:50 Moi personnellement, je suis un utilisateur de Linux et du logiciel libre depuis de nombreuses années.
07:57 J'avais connaissance des install parties qui avaient lieu à Braspar.
08:02 Je sais qu'il y en a aussi sur Kymper, moi je suis plutôt tourné vers Braspar,
08:06 j'ai déjà eu l'occasion d'aller sur une install party,
08:09 et on s'est dit que ça pouvait être intéressant d'organiser ça dans le cadre de la Maison qui Pousse,
08:16 une fois, temporairement, et puis on s'est dit peut-être que ça pourra être reproduit,
08:21 si le contact est intéressant et prend, et si ça intéresse les gens.
08:26 Pourquoi la culture du logiciel libre ?
08:29 Tout simplement parce que, comme je le disais au départ,
08:32 la Maison de la Presse c'est aussi un lieu militant, un lieu alternatif,
08:36 et pour nous le côté alternatif dans le numérique c'est vraiment quelque chose d'intéressant.
08:43 Alternatif aux grands propriétaires du Net, aux grands propriétaires du numérique, aux GAFAM, etc.
08:50 On pensait que c'était vraiment dans la lignée de l'état d'esprit de la Maison.
08:56 Voilà.
08:57 [Musique]