RÉACTION: Comment la France a CHOQUÉ le monde en ouverture de la Coupe du Monde de Rugby 2023

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Voici l'épisode 4 de French Flair avec Maxime Mermoz et Christopher Tolofua qui réagissent à la victoire de l'équipe de France contre le Nouvelle-Zélande en ouverture de la Rugby World Cup 2023.

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Sports
Transcript
00:00 Ouh !
00:01 Ah !
00:02 Désolé les All Black, c'est fini maintenant,
00:05 c'est les All Bleus, les Français ont ouvert cette Coupe du Monde
00:09 avec une victoire, 30 points contre les All Black.
00:12 Victoire extraordinaire, tout le public français a répondu présent.
00:16 Aujourd'hui, on va en débriefer dans l'édition numéro 4 de French Flair.
00:20 Aujourd'hui, pour en parler, un invité de prestige, Christopher Tolofois,
00:23 talonneur du RCT, qui va parler avec nous de ce match
00:27 de l'équipe de France, de cette belle victoire. Je t'invite,
00:30 on va s'asseoir dans un beau cadre. Allez, viens.
00:32 Christopher, ça y est, on a assisté à ce premier match d'ouverture.
00:55 Je sais que tu as joué avec pas mal de joueurs du RCT
00:59 ou d'autres qui sont passés par le RCT.
01:01 Tu as eu des contacts avec eux avant le match, après le match ?
01:05 Comment ça s'est passé ?
01:06 Oui, bien sûr, on s'envoie un peu des petits messages pour souhaiter un bon match,
01:10 comme ils l'ont fait quand on a joué notre dernier match
01:13 bloc des trois matchs avec Toulon.
01:15 C'est sûr, c'est toujours important de supporter cette équipe de France.
01:17 Elle est exceptionnelle dans un peu tout le domaine.
01:21 Elle soulève un peu les foules et c'est important de les supporter.
01:25 Je sais que tu es proche de Sébastien Thao ?
01:27 Oui, un petit peu.
01:28 Romain Thao aussi ?
01:29 Oui, bien sûr. Il y a Romain, bien sûr, après tous les Toulonnais, Charles, JB.
01:33 Après, bien sûr, on regarde tous à la télé, on regarde tout ce qu'ils font.
01:36 C'est extraordinaire, il y a des joueurs de qualité.
01:38 Bien sûr, Peat aussi. On suit un peu tout ce qui se passe.
01:41 Franchement, quand ils produisent un jeu comme ils l'ont produit hier,
01:44 ça fait toujours rêver de la regarder.
01:46 J'ai vu, avant de rejoindre l'équipe de France et de commencer ce Mondial,
01:50 qui était très chaud hier, une équipe de France,
01:53 qui était très chaud hier, une soirée extraordinaire.
01:56 J'ai vu, ils ont fait un petit tour, vous avez fait un petit repas sur Toulon,
02:01 ou passé un petit moment en famille avec les enfants ?
02:04 Oui, bien sûr, on s'est un peu servi de ça,
02:07 cette semaine un peu de break pour se retrouver un peu entre nous.
02:11 Après, chacun a voulu regarder son match en famille ou avec les collègues
02:15 sur les différents endroits, sur Toulon et un peu les alentours.
02:19 Mais moi, je pense que c'était important de répondre un peu à cette affaire-là.
02:22 Franchement, l'ambiance, que ce soit sur le terrain,
02:26 avec les événements qui sont passés avant le match,
02:28 ou à la maison, c'est exceptionnel.
02:29 Mes enfants étaient comme des dingues devant le match.
02:31 Les enfants se sont régalés.
02:34 PQR, c'est quoi PQR pour toi ?
02:37 Presse quotidienne régionale.
02:40 On peut voir la une de toutes les presses.
02:44 Donc évidemment, l'équipe avec marqué "French Fair".
02:48 "French Fair", ça nous fait penser à "La France a mis les barbelés".
02:51 Je sais pas si t'as un petit peu regardé la presse.
02:54 On peut voir "La Provence" avec "Le Grand Bleu".
02:57 Donc ça va être un petit peu facile, tous les jeux de mots avec "La France".
03:00 Et puis là, on peut voir aussi "Aujourd'hui en France".
03:02 On va pas tous les faire, mais "Quel kiff".
03:05 Même les journalistes se mettent à parler jeune aujourd'hui.
03:08 Donc franchement, c'est ce qu'on dit.
03:10 Moi, j'adore cette expression, le kiff, parce qu'ils nous font kiffer.
03:13 Ils kiffent eux aussi.
03:15 J'étais très surpris aussi de les voir pas spécialement fatigués
03:20 sur le retour à l'hôtel.
03:22 Ils avaient pas l'air très marqués, et pourtant l'intensité était incroyable.
03:28 Donc l'équipe de France est lancée sur des beaux rails.
03:31 C'est la première fois que les All Blacks subissent une défaite en match de poule.
03:37 On parle des fois des statistiques, on en a parlé avant le match.
03:41 Mais bon, les statistiques sont faites pour être déjouées, on le sait.
03:44 Et je pense que ça fait partie aussi des objectifs de l'équipe de France.
03:49 Les Blacks, ça sentait depuis 2-3 ans qu'ils étaient un peu dans le dur.
03:52 C'est vrai qu'à Tukenham, il y a deux semaines, ça a été compliqué pour eux.
03:55 Mais là, c'est concret pour eux.
03:57 C'est leur première défaite, premier match de la Coupe du Monde,
04:00 en France contre la France.
04:01 On a vu Hardis Avea ce matin dire qu'il a été complètement déstabilisé.
04:07 Il entendait même pas l'arbitre, il entendait pas ses coéquipiers.
04:09 Ça a été vraiment quelque chose d'incroyable.
04:12 Et malgré tout, dans le scénario, on a eu des All Blacks
04:15 qui ont malmené ces Français en première mi-temps.
04:17 Qu'est-ce que tu peux nous dire sur cette première mi-temps
04:19 qui a été compliquée ?
04:21 Fabien Galtier l'a concédé aujourd'hui, où il dit qu'ils ont été très tendus.
04:24 Et même s'ils se sont préparés depuis 3 ans,
04:26 ça a été quand même compliqué à gérer émotionnellement.
04:29 Franchement, ça se voyait beaucoup au sein des visages,
04:32 que ce soit les Français ou les Blacks.
04:35 Sur la première mi-temps, on voyait vraiment qu'il y avait,
04:37 on va pas dire un sentiment de doute,
04:39 mais on n'était pas dans une équipe de France qui avait prévu
04:42 de lâcher les chevaux en ce début de première période.
04:45 Et franchement, au fur et à mesure de la première période,
04:48 on sentait qu'il y avait de l'envie,
04:51 ils essayaient de mettre leur jeu en place, mais ils n'ont pas réussi.
04:54 Ça a été une succession de plein de turnovers,
04:56 plein de phases de jeu qui ont été un peu tronquées
04:59 au bout du premier ou du deuxième temps de jeu.
05:01 Non, franchement, à l'image de ce premier essai des Blacks, c'était...
05:04 C'est ça, c'est pied au plancher en fait.
05:06 En fait, on avait l'habitude de voir les Français,
05:08 dans les 20 premières minutes, mettre 20 points.
05:10 Contre toutes les équipes, si on se rappelle des Blacks il y a 2 ans,
05:12 c'est 20 points en 20 minutes.
05:14 Et à chaque fois, il y avait un petit coup de mou.
05:16 On ne s'attendait pas à ce scénario-là,
05:18 puisque Fabien Galtier essayait d'y travailler,
05:21 de ne pas avoir ce coup de mou à la 20ème.
05:23 Et en fait, ça a été complètement l'inverse.
05:25 C'est pied au plancher, il y a la télé à qui refroidit,
05:27 qui était exceptionnelle hier.
05:29 - Je crois qu'il y a eu un match d'inauguration de la Coupe du Monde, exceptionnel.
05:33 - Double à chaque reprise de mi-temps.
05:36 Mais là, ce premier essai, en plus,
05:38 on a vu de la maîtrise du côté All Black,
05:40 des enchaînements de passes, des prises d'intervalles,
05:42 énormément de plaquages loupés.
05:44 Des Français, je crois, une trentaine, 32.
05:46 C'est très rare à ce niveau.
05:48 - Ils ne sont pas habitués à ça, c'est ça qu'ils font.
05:50 - La copie est "catastrophique" en première mi-temps.
05:53 Et malgré tout, il y a 9 fuites.
05:55 Il y a 9 fuites pour la France.
05:56 La France mène à la mi-temps,
05:58 et c'est la première fois que ça leur arrive,
06:00 de mener contre les All Blacks à la mi-temps.
06:02 Comment t'expliques, j'ai mon avis,
06:05 mais comment t'expliques que les Français,
06:07 en jouant très très peu,
06:09 en ayant très peu d'occasion de marque,
06:11 et à zéro occasion d'essai,
06:13 ils mènent 9 fuites à la mi-temps ?
06:15 - C'est révélateur de ce premier break des Blacks.
06:18 On ne s'attend pas à ce que la défense soit aussi faible,
06:21 parce qu'ils nous ont vraiment habitués à...
06:23 - Un rideau de fer. - Exactement.
06:25 Un rideau de fer, l'équipe de France,
06:27 avec une troisième.
06:29 C'est difficile de faire mieux en équipe de France.
06:32 Ils ont vraiment fait tous un double effort
06:35 sur toute la première mi-temps,
06:36 à essayer de rattraper les coups.
06:38 Franchement, ça a été crescendo.
06:41 On les a sentis monter en pression,
06:43 avoir un petit coup de froid sur ce break,
06:45 mais progressivement, un peu relever la tête
06:47 au sein des leaders.
06:48 On voyait vraiment les visages, au fur et à mesure
06:50 de la première mi-temps,
06:52 qu'ils arrivaient à remettre le pied à l'étrier
06:54 et essayer de mettre le système en place.
06:56 - Toi qui es à l'honneur,
06:58 est-ce que tu penses que le rôle de la mêlée,
07:00 encore une fois,
07:02 parce que c'est un peu la marque de fabrique
07:04 de l'équipe de France,
07:05 et je pense à William Servat,
07:07 c'est extraordinaire,
07:08 est-ce que tu penses que la mêlée
07:10 a permis vraiment à la France
07:11 de se remettre la tête à l'endroit,
07:13 en tout cas en première mi-temps,
07:14 à exister,
07:15 et puis derrière,
07:17 le duc Sergio de Ramos,
07:19 Thomas Ramos,
07:21 qui n'en finit pas de...
07:22 - Stratosphérique.
07:23 - Non, mais comme tu disais tout à l'heure,
07:24 il en quille,
07:25 il en a loupé,
07:27 on lui accorde,
07:28 mais il en met bord de ligne à droite,
07:30 il est droitier, avec des angles incroyables.
07:33 Thomas Ramos est sur une autre planète en ce moment.
07:36 Attention, Antoine Dupont,
07:37 meilleur joueur du monde,
07:38 est peut-être à l'arrière.
07:39 Mais est-ce que tu penses que cette mêlée française
07:41 a vraiment permis aux Français,
07:42 avec des William Antonio,
07:44 avec Movaca,
07:46 Peat Movaca aussi,
07:47 je pense qu'il y a aussi un pote à toi,
07:49 et Jules Marchand,
07:51 ils ont fait mal aux blacks.
07:53 - Ah ouais, franchement,
07:54 c'est un point d'honneur,
07:55 je pense, pour nous, la France,
07:56 parce que ça fait vraiment,
07:58 depuis la dernière Coupe du Monde,
07:59 où on a été plutôt fabriques
08:01 sur ce secteur,
08:02 dans cette compétition,
08:04 là on a vraiment vu crescendo
08:05 sur les 4 dernières années,
08:06 que les joueurs qui ont pris position
08:08 en équipe de France,
08:09 ils ont progressé.
08:11 Je pense que le staff aussi,
08:12 notamment William,
08:13 bien sûr, il a fait un travail en amont
08:14 avec les joueurs,
08:15 il a vraiment travaillé individuellement
08:16 sur les faiblesses
08:17 et les forces des uns et des autres.
08:19 Et je pense vraiment que la mayonnaise,
08:21 elle a pris au bout de la première année,
08:23 parce que chacun croit vraiment
08:24 en ce projet de la mêlée,
08:25 qui est, je pense,
08:27 le focus d'être la meilleure mêlée du monde,
08:29 franchement, sans mentir.
08:31 Franchement, sans prétention.
08:32 - Mais historiquement,
08:33 la France est connue pour ça.
08:34 - Franchement, je ne vais pas le mentir.
08:35 Quand je vois la violence de l'impact
08:37 sur les 3 premières mêlées
08:39 de France-Nouvelle-Zélande
08:41 au stade de France,
08:42 c'est exceptionnel.
08:43 Franchement, je ne vais pas critiquer les blagues.
08:46 - Non, non, mais juste,
08:47 moi j'ai joué 3/4,
08:49 j'ai toujours dit,
08:50 on ne fait pas le même sport.
08:51 On est sur le même terrain,
08:52 des fois on porte le même maillot,
08:53 mais ce n'est pas du tout le même sport.
08:55 C'est pour dire, aujourd'hui,
08:56 les talonneurs, les premières lignes,
08:58 doivent passer des examens,
08:59 parce que, comme tu dis,
09:00 la violence des impacts,
09:01 c'est en tonnes, je crois,
09:02 c'est des pressions.
09:03 - Oui, c'est des pressions.
09:04 C'est plus en barre,
09:05 mais c'est des pressions de fou.
09:06 - On ne se rend pas compte.
09:07 - Pour revenir sur l'anecdote,
09:08 Futunepok,
09:09 c'est un ancien de rugby qui m'a dit ça,
09:10 c'était les 3/4
09:11 qui portaient le sac des avants.
09:12 - Ah ouais ?
09:13 - Futunepok.
09:14 - Ça, c'est un message ?
09:15 - Ça, c'est un message.
09:16 - C'est un message pour Vénicolo,
09:17 parce que je pense qu'il serait partant.
09:19 - Ah non, franchement,
09:20 pareil, lui aussi.
09:21 - Il a besoin de vous.
09:22 - Il a vraiment besoin de nous
09:23 et nous, on a besoin de lui.
09:24 - C'est un peu le smile vivant de notre équipe.
09:26 - Mais c'est fini le bizutage,
09:27 ça n'existe plus, ça.
09:28 - Non.
09:29 - Non, non, c'est...
09:30 C'est plus sur les 3/4,
09:31 maintenant, le bizutage.
09:32 - On dirait Antoine Dupont
09:33 qui porte le sac de...
09:34 Qui porte le sac de Wini Atoni.
09:36 - Wini Atoni, ouais.
09:37 - C'est dur de le dire, non.
09:38 Donc on va revenir à Thomas Ramos aussi.
09:40 Dès la première pénalité,
09:42 on a vu une trajectoire rectiligne.
09:45 Ça, quand t'es devant,
09:46 tu fais des efforts.
09:47 On a vu des Aldrite plaqués,
09:49 gratés aussi, Jus Marchand qui...
09:52 - Il a porté le ballon aussi.
09:54 - Qui gratte un ballon très important.
09:55 - Bien sûr.
09:56 - C'est une équipe de France
09:57 qui a été très réaliste.
09:58 Moi, j'étais aussi devant mon écran
10:00 et je me disais,
10:01 ça me faisait penser aux consignes des coachs,
10:04 c'est-à-dire que dans les moments faibles,
10:05 il faut encaisser le moins de points possible.
10:07 On a vu des Blacks
10:08 avec 3/4 occasions d'essai.
10:10 - Exactement.
10:11 - Finir...
10:12 - En avant.
10:13 - Et finir sur des en avant
10:14 ou juste des pénalités.
10:15 - Exactement.
10:16 - Et grâce à ça,
10:17 la France a continué d'exister.
10:18 Donc la France réaliste,
10:19 la France, on va dire,
10:21 même s'ils étaient pris dans l'émotion,
10:24 ils n'ont pas perdu le fil,
10:25 ils n'ont pas paniqué.
10:26 On sent une sérénité juste incroyable.
10:29 En encaissant très peu de points,
10:31 ils rentrent au vestiaire à 9/8.
10:33 Donc je ne sais pas si toi,
10:36 quand tu rentres au vestiaire,
10:38 tu sais que tu as été dominé,
10:39 mais en plus, tu mènes au score,
10:41 tu te dis, il ne va rien t'arriver.
10:43 - Ce n'est pas forcément que tu te dis,
10:44 il ne va rien t'arriver,
10:45 mais tu te dis, c'est possible.
10:46 C'est fou,
10:47 mais quand tu regardes ces matchs-là à la télé
10:49 et que tu es un jeune joueur de l'école de rugby,
10:51 tu te dis, waouh,
10:52 ils ont une chance de le faire.
10:54 Et là, ce qui est extraordinaire,
10:55 c'est qu'on voit vraiment la maturité des joueurs
10:57 au fur et à mesure des années
10:58 sur cette belle équipe de France.
11:00 C'est qu'ils ont vraiment ce retour des leaders.
11:05 À chaque fois, on le voit très bien,
11:06 il y a une respiration qui est faite de tout le groupe
11:08 avant un temps faible et un temps fort.
11:10 - C'est quand on les voit en cercle.
11:12 - Exactement.
11:13 - C'est quand ils redescendent en pression.
11:15 - C'est pour ça, ça fait partie, je pense,
11:17 ça fait partie de tout ce processus
11:19 que le staff a mis en place,
11:20 que les joueurs s'y tiennent,
11:22 parce qu'ils croient vraiment
11:24 en le projet d'aller gagner cette Coupe du Monde.
11:28 Et on voit vraiment que les leaders
11:30 et les joueurs forts de cette équipe,
11:31 notamment sur ça, sur ce fait de jeu,
11:34 où tu prends un essai, tu te fais briquer.
11:36 Thélé à Marc, coup d'envoi,
11:38 le 3e, il va péter sur un joueur,
11:41 Julien Marchand, pam, contest.
11:42 Temps faible, temps fort, direct.
11:44 - Il switche.
11:45 - Il switche, exactement.
11:46 On ne peut pas dire que c'est une stratégie,
11:48 mais c'est vraiment un état d'esprit.
11:50 Et je trouve vraiment que l'état d'esprit
11:51 des Français aujourd'hui,
11:52 elle est irréprochable sur ce côté de switcher.
11:56 - Oui, alors qu'avant, on baissait la tête.
11:58 - Exactement.
11:59 - C'est ça que tu as raison, avant on baissait la tête.
12:00 - Il y a un petit peu plus de...
12:01 Tu te dis, tu tentes pas.
12:02 - C'est pour ça qu'on est 40 ou 50.
12:04 - Non, mais c'est vrai.
12:05 - C'est vrai que ça peut être joué aussi un peu.
12:07 - L'attitude qu'on a en club
12:09 n'est pas la même quand on est en sélection.
12:11 Et c'est vrai que, comme je parlais
12:13 de l'esprit Club France qu'ils ont mis en place,
12:15 et du coup, on les sent aussi à l'aise.
12:17 Parce que des fois, en club,
12:18 on n'est pas dans la panique comme ça.
12:19 Et là, on les sent aussi à l'aise.
12:22 C'est pas très beau à dire aussi à l'aise.
12:23 Mais en tout cas, on les sent à l'aise comme en club.
12:25 Et c'est vrai que la capacité d'inverser
12:29 la pression, la tendance,
12:31 parce qu'au début, on voyait des blagues tellement sur deux.
12:33 Ils répétaient leur rugby.
12:34 - Oui, exactement.
12:35 - Ballon glissant, donc c'était un petit peu compliqué.
12:37 Mais dès que Jules Marchand gratte le ballon,
12:40 tu recolles déjà deux points, cinq points.
12:42 Deuxième pénalité, si cinq, tu mènes,
12:45 alors que c'est les autres qui attaquent.
12:47 - Exactement.
12:48 - Qui jouent, donc psychologiquement.
12:49 - C'est une sorte de pseudo-sérénité
12:51 qu'ils arrivent à faire basculer
12:53 l'état d'esprit de l'équipe, tout simplement.
12:55 - Et ça, ça fait au moins trois, quatre ans
12:56 qu'ils l'ont mis en place.
12:58 C'est pour ça que tu disais
13:00 que tu avais eu la chance de faire un stage aussi
13:03 avec l'équipe de France.
13:04 Donc tu avais pu comprendre aussi
13:05 les méthodologies de travail,
13:06 le rôle de chacun.
13:08 Et tu disais que c'était vraiment...
13:10 C'est de la musique, c'est millimétré.
13:12 - Oui, tout est millimétré,
13:13 parce qu'on voit vraiment que même...
13:15 Notamment, Karim Gueza, il en parle sur le...
13:18 - Le coach de la une, deux, trois, quatre...
13:20 - Des touches.
13:21 - Pardon, des touches.
13:22 - Qui est coach,
13:24 qui s'occupe de tout le secteur de la touche.
13:26 Il explique très bien,
13:28 la volumétrie, tout est mis en place
13:30 pour que les joueurs...
13:31 - Tu as la même sémantique, volumétrie.
13:33 - Non, mais c'est vrai, c'est vraiment les termes.
13:35 Parce qu'en fait, quand on arrive dans un groupe comme ça,
13:37 on est un peu timide, on ne veut pas trop en faire
13:39 parce qu'on veut vraiment respecter le système.
13:42 Et tout est vraiment mis en place
13:44 pour que les joueurs performent
13:45 et soient vraiment en forme le jour du match.
13:47 Donc tout est vraiment calculé, millimétré.
13:49 Et je pense que le travail du staff
13:51 a vraiment été respecté à la lettre.
13:53 Parce que même si on a quand même pas mal de cas
13:55 sur cette préparation de la Coupe du Monde,
13:57 les joueurs sont prêts, on le voit.
13:59 On voit des doubles forts,
14:01 on voit des doubles forts à chaque poste.
14:03 On voit des joueurs qui ont envie, qui accélèrent.
14:05 Je pense notamment à Peato,
14:06 qui me tape une accélération dans le couloir des cinq.
14:08 - Ah mais c'est extraordinaire !
14:09 - On va en venir.
14:10 On va parler de Movaca.
14:12 - On voit des joueurs en forme.
14:13 - C'est super Movaca !
14:14 Non ? C'est incroyable.
14:16 - C'est exactement ça.
14:17 - Vous avez un peu les mêmes qualités quand même.
14:19 T'aimes bien aussi le petit coup de pied par au-dessus.
14:21 T'en as tenté quand même.
14:22 - J'ai tenté, j'ai tenté.
14:23 Mais ça n'a pas forcément réussi.
14:25 - Mais ce n'est pas grave.
14:26 Il faut tenter et à un moment ça va réussir.
14:28 - C'est ça.
14:29 - Et du coup, les Français,
14:31 on parlait à la mi-temps,
14:33 ils sont revenus dans les vestiaires.
14:34 Je pense qu'ils ont dû redescendre en pression.
14:36 Ils ont dit ça y est, c'est lancé, c'est parti.
14:39 On n'est pas sortis du stand.
14:41 C'est un peu comme dans une course.
14:43 Et on est devant au score.
14:46 Donc deuxième mi-temps, on avait un tout autre visage.
14:49 - Clairement.
14:50 - Téléa qui vient refroidir, un petit coup de clim.
14:52 Si vous cherchez un climatiseur, vous appelez Téléa.
14:54 Il vient et refroidit tout le monde.
14:56 Mais c'était cette Téléa qui est un petit peu polémique
15:00 puisqu'il y a une grande passe.
15:02 Si on voit au ralenti, on voit un an d'avant.
15:04 Si on est joueur français, si on est supporter français,
15:06 on voit un an d'avant.
15:07 Mais juste avant, c'est quand même les Français
15:09 qui sont en position de marque.
15:10 Derrière, c'est pénalité, c'est pénal touche.
15:13 Jeu par-dessus, les All Blacks après Ecarte
15:16 et Marc Téléa.
15:17 Là, on va dire coup de bambou un petit peu sur la tête.
15:20 C'est un petit peu compliqué.
15:22 Mais à partir de là, les Français commencent à...
15:24 - C'est un remake de la première mi-temps.
15:26 - Remake, mais les Français, pareil.
15:27 Pas de panique, froid.
15:29 Et derrière, pas de pénalité.
15:31 Alors que souvent, il y a toujours un soldat
15:34 qui veut sauver la patrie.
15:35 Là, on a vu 4 pénalités concédées.
15:38 On dit que le haut niveau, c'est 9, 10 pénalités.
15:42 Les Blacks, je crois que c'est 12 pénalités.
15:44 Là, les Français, 4.
15:45 Franchement, c'est du jamais vu.
15:47 - Oui, clairement.
15:48 C'est vraiment cette sérénité de chacun respecte le système
15:51 et on s'expose que très rarement, sauf à coup sûr.
15:54 Et là, franchement, on ne va pas se mentir,
15:56 ils ont réalisé une performance.
15:58 En tout cas, je pense notamment à la 3e ligne,
16:00 à XXL.
16:01 Après, pareil, le 5 de devant,
16:02 ils ont fait le travail de l'ombre et ils l'ont fait plutôt bien.
16:04 Je pense notamment à la défense, franchement.
16:06 - Heroïque.
16:07 - Franchement, chapeau à Wardy sur le match,
16:09 parce qu'il s'envoyait comme un fier.
16:10 - On ne l'a pas vu venir, parce que qui aurait dit que Wardy,
16:13 parce qu'il avait loupé une sélection pendant l'alstination,
16:19 sur une blessure.
16:20 Il a appelé, il est blessé, finalement, il n'est pas pris.
16:22 Là, aujourd'hui, on a Cyril Baye, quand même,
16:25 qui est un peu le numéro 1,
16:27 mais on se demandait qui derrière
16:29 et Wardy, je ne sais pas, moi, en tout cas,
16:31 en étant extérieur, je ne l'avais pas vu en tant que titulaire
16:34 sur ce match d'ouverture et il a tenu la dragiote.
16:37 - Oui, que ce soit, comme je disais,
16:39 après, je mets un peu plus en avant les 3e lignes,
16:41 parce que pour moi, c'est important.
16:42 - C'est normal, c'est important.
16:43 - Je vois un peu vraiment ce travail de l'ombre du 5 de devant
16:45 qui ont été extraordinaires,
16:46 parce que que ce soit dans le secteur des molles portées,
16:48 sur la défense ou en attaque,
16:50 franchement, ça a été vraiment une très belle partie,
16:53 parce qu'il y a eu de la maîtrise.
16:54 Il y a eu de la maîtrise,
16:55 mis à part cette mêlée un peu pénalisée
16:57 pour pouvoir pousser avant l'introduction,
16:59 mais on voit vraiment l'envie de dominer
17:02 cette équipe de All Black
17:03 et je pense que là, l'équipe de France
17:05 est dans le vrai sur ça,
17:06 sur le combat, sur la conquête,
17:07 elle est vraiment dans le vrai.
17:08 Là, les 1re lignes et les 2ndes lignes,
17:10 ils ont fait un travail d'orfèvre,
17:11 que ce soit sur les rucks ou dans les rucks,
17:14 sur les extérieurs,
17:15 où là, c'est en général plus compliqué d'aller défendre
17:17 et d'aller avoir une bonne plateforme sur les rucks.
17:19 Franchement, là, ils ont vraiment fait un travail qui excelle.
17:22 - Et toi qui es à l'honneur,
17:23 derrière toi, là, t'as deux mecs qui poussent.
17:25 - Ouais.
17:26 - Souvent, moi j'ai les petites oreilles qui traînent,
17:28 souvent les talonneurs, ils aiment bien
17:30 des 2ndes lignes...
17:31 - Charnues, ouais.
17:32 - Costauds, tu vois, des poutres,
17:34 on appelle ça les poutres, souvent,
17:35 les talonneurs, les 2ndes lignes,
17:37 parce qu'il y a besoin d'être derrière
17:40 cette 1re ligne là, qui prend toute la pression
17:42 et il y a eu un choix gagnant,
17:45 même si Wocky sort assez tôt quand même dans le match,
17:48 on a senti qu'il voulait remettre de la puissance
17:50 avec Tao,
17:51 mais ce choix de Wocky, Flamant,
17:54 toi, t'as déjà joué avec eux ?
17:57 - Non, jamais, jamais.
17:59 - T'as eu des échos un petit peu ?
18:00 - Oui, après on a des échos, bien sûr,
18:01 et puis après, il suffit juste de voir les équipes de top 14,
18:05 quand on voit les attelages,
18:07 Wocky qui joue 2nde ligne, 3ème ligne avec le Racing,
18:09 et Flamant qui survole le top 14 avec Toulouse,
18:12 franchement, c'est...
18:13 Non, c'est deux belles plateformes,
18:15 après c'est vrai qu'on peut être réticent
18:16 quand on joue 1re ligne,
18:17 parce que c'est vrai que du point physique,
18:19 on sait pas forcément ce que ça va donner,
18:20 mais là, voilà, ils ont mis un coup de clim' à tout le monde,
18:25 voilà, Flamant est là, et Kamord Wocky est là.
18:28 - Capitaine Flamant, voilà.
18:29 - Exactement.
18:30 - Et tu parlais tout à l'heure, à juste titre,
18:32 la 3ème ligne ?
18:33 - Ouais.
18:34 - Bon, c'est vrai qu'on parlait de jeu long,
18:36 jeu long, jeu long, je sais pas,
18:38 blessé, mais là, quelle 3ème ligne
18:40 complémentaire, rapide.
18:42 - Hyper complémentaire.
18:43 - Et là, on a vu Aldrit, homme du match,
18:45 encore une fois, j'ai envie de dire,
18:47 c'est incroyable entre lui et Dupont,
18:50 ils sont tout le temps hommes du match,
18:51 de toute façon, avec leur club, ils sont hommes du match,
18:53 en équipe de France, c'est soit l'un, soit l'autre,
18:55 homme du match, Ramos qui vient s'immiscer au milieu,
18:57 Aldrit, on l'a peut-être moins vu, ballon en main,
19:01 mais ce travail défensif, de grattage,
19:05 il a été important.
19:07 - Surtout que là, franchement,
19:09 s'il me fait des matchs comme ça en allant avec son casque,
19:11 je préfère le voir avec l'équipe de France sans casque,
19:12 je vous le dis.
19:13 - C'est vrai qu'on est habitués à le voir avec le casque.
19:14 Peut-être qu'il voit moins bien, après.
19:16 - Vraiment, il était stratosphérique sur ses ballons.
19:18 - T'as déjà joué avec un casque ?
19:19 - Non, jamais.
19:20 - Parce que, franchement, vu ta coupe de cheveux,
19:22 beau gosse, franchement...
19:24 - Tu lui as donné les cheveux, Max ?
19:25 - Non, mais c'est sincère, là je chambre pas.
19:27 Mais franchement, le casque...
19:29 - Pour un talent, un casque, je sais pas...
19:31 - C'est dur, le casque.
19:32 - Après, je n'ai jamais été habitué non plus, tu vois,
19:34 mais le casque, après...
19:36 Moi, j'ai badé pas mal de joueurs qui jouaient avec un casque.
19:38 - Il y avait qui ? Il y avait Kisswood ?
19:40 - Non, Kisswood, il...
19:42 Oui, Kisswood jouait avec un casque, Rory Best.
19:44 - Rory Best, ouais, des références mondiales.
19:46 - Des références, Skelbritt, tu vois, c'est des références que tu vois.
19:49 Bon, là, je critique pas, parce que c'est des top level, quoi.
19:52 - Non, non, on chambre un peu, mais c'est vrai que...
19:55 - Ah, niveau capillaire, Max, en jouant sur ça...
19:57 - Non, mais moi, je me suis cherché toute ma vie au niveau capillaire,
19:59 encore aujourd'hui, je me cherche encore,
20:01 j'ai eu des accidents de couleur de cheveux.
20:04 Bon, on s'éloigne un peu de la coupe du monde,
20:06 mais j'ai tenté...
20:07 Tu vois, vu que l'équipe de France jouait en bleu,
20:09 j'ai metté teint, ça a tourné au bleu,
20:11 j'ai testé, mais ça... c'était pas...
20:13 - C'était pas la bonne teinte.
20:15 - Non, vaut mieux pas, mais je faisais comme si rien n'était, mais...
20:17 Franchement, j'ai failli tout raser, mais bon.
20:20 Peu importe.
20:21 On va revenir quand même au match.
20:23 Donc, Aldrit, énorme, Cross et...
20:26 Olivon, Charles, que...
20:28 Moi, j'ai joué avec Charles,
20:30 il est arrivé quand même petit infaim,
20:32 on va dire, de son Pays basque.
20:34 Des déboires un petit peu sur des blessures,
20:38 et puis aujourd'hui, ça paraît facile, quoi.
20:41 - En fait, c'est...
20:42 - Il travaille quand même à l'entraînement ?
20:44 C'est toi qui travaille ou c'est Céline et comme ça ?
20:46 - C'est ce que j'ai envie de dire, c'est que ce mec,
20:49 c'est une 3e mine extraordinaire,
20:50 mais lui, Charles, c'est difficile de le...
20:52 Franchement, c'est difficile de le définir comme un profil,
20:55 parce que j'ai l'impression qu'en 3e mine, en équipe de France,
20:57 on a rarement eu un profil comme ça.
20:58 Aussi élancé, très à l'aise dans les airs,
21:00 toujours sur les ballons hauts.
21:02 - Il va vite.
21:03 - Il va très très vite.
21:04 - Pour le bon moment.
21:05 - Puis un bon mec aussi, il faut le dire aussi.
21:08 On a des profils de joueurs en 3e mine qui sont hyper complémentaires,
21:12 avec un Aldrid qui est toujours dans la zone d'affrontement,
21:14 toujours très proche des rucks,
21:16 et François qui fait tout le taf de l'ombre à côté aussi,
21:19 et qui pourtant est très doué offensivement aussi,
21:21 qui a vraiment des qualités offensives et défensives extraordinaires.
21:24 - François a peut-être moins de qualité athlétique,
21:27 mais à mental, c'est un gagnant, c'est un leader.
21:31 Je l'ai eu à Toulouse.
21:33 - Pour la voir à Toulouse aussi, athlétique...
21:35 - Ah il court, il court.
21:36 - C'est un marathonien quand même.
21:37 - C'est ça, c'est que des fois tu tournes la tête,
21:39 tu dis c'est un élié ou c'est un centre,
21:41 et en fait c'est François Croce.
21:42 - François, on l'a très souvent catalogué comme un joueur de l'ombre,
21:47 qui plaque, qui se relève et tout,
21:49 mais il est très doué ballon.
21:50 J'ai un très bon souvenir de lui,
21:52 que ce soit en équipe jeune,
21:53 ou avec les équipes de France moins de 20 ans aussi.
21:56 Déjà c'est un joueur de caractère,
21:58 qui a un mental d'acier,
22:00 et au-delà de ça, c'est un joueur qui ne dit rien.
22:03 Il ne dira jamais un mot plus haut que l'autre.
22:06 - Il fait, il montre par exemple.
22:08 - C'est un joueur d'action, c'est vraiment un joueur d'action,
22:10 et je pense que c'est très propre à lui.
22:12 Et ses trois amis, comment on peut dire,
22:14 elles sont hyper discrètes, on ne les entend jamais,
22:16 mais ils font un taf...
22:18 - Offensif-défensif.
22:19 - Offensif-défensif,
22:20 et c'est pour ça que je dis qu'ils sont hyper communs leurs entaires,
22:22 quand on voit un Charles qui est toujours sur les montées des box-kicks,
22:25 ce qu'on appelle les jeux au pied haut des 9,
22:27 pour aller mettre de la pression chez l'adversaire.
22:30 On voit toujours les mêmes profils de joueurs,
22:32 on voit soit Aldrid qui monte très fort pour aller dégonder les mecs en dessous,
22:35 pour aller vraiment chercher un recoffensif,
22:37 ou tu vois un Charles Olivant qui va chercher avec son 1,99,
22:41 qui va chercher des claquettes.
22:43 - Un centimètre près, il faisait 2 mètres.
22:44 - C'est un vrai second-line.
22:46 - Non, ils n'ont jamais essayé en se disant...
22:48 - Il a joué second-line avec nous pour dépanner,
22:50 parce qu'il n'avait pas le choix.
22:52 - Il n'a pas dû kiffer.
22:53 - Je pense que ce n'est pas son dada à la mêlée,
22:56 non plus, tu vois.
22:58 - On va revenir sur cette deuxième mi-temps.
23:00 Il y a deux actions qui me viennent en tête.
23:03 À un moment, les Français ont pénalité,
23:06 et ils font le choix de la peine à la touche.
23:08 Capitaine Dupont, choix de la peine à la touche,
23:11 et qui amène derrière l'essai de Penaud.
23:13 Donc là, ils ont pris leur responsabilité.
23:16 Souvent, on dit toujours, le bon choix,
23:19 c'est toi qui le transformes.
23:21 S'il ne marque pas, on dit, il fallait tenter les 3 points.
23:24 Donc là, on est à 15 contre 15.
23:26 Les Français choisissent d'aller en touche,
23:28 derrière, 4 temps de jure renversés.
23:30 Jalibert qui dépose sa VA fixe passe pour Penaud.
23:34 Et après, on a un peu le même cas de figure,
23:37 sauf que là, les Blacks prennent un jaune,
23:39 donc un joueur en moins.
23:40 - Oui, Jordan, ça va.
23:41 - Et là, le choix est tout autre.
23:43 Ils prennent la pénalité.
23:44 Qu'est-ce qui se passe à ce moment-là ?
23:46 Qu'est-ce que tu en penses ?
23:47 Est-ce que tu t'es dit, tu étais là, dans ton canapé,
23:49 tu t'es dit, mais avant, on est à 15 contre 15,
23:51 on prend la touche pour marquer l'essai, on le marque.
23:53 Là, on est un de plus et on le fait pas. Pourquoi ?
23:55 - C'est pour ça que je te dis, c'est un peu cette sérénité
23:57 qu'ils ont été chercher et que...
23:58 - Ils ont voulu assurer le coup.
23:59 - Je pense qu'ils ont voulu assurer le coup,
24:00 parce que t'arrives quand même à...
24:02 T'es un peu le Money Time des 20 dernières minutes,
24:04 où tu joues quand même avec les Blacks,
24:05 et que tu te dis qu'à n'importe quel moment,
24:07 il peut y avoir une interception,
24:08 un ballon tombé, un turnover, ça marque un essai de 80 mètres.
24:11 Donc je pense que...
24:12 - 3 points, c'est 3 points.
24:13 - 3 points, c'est 3 points.
24:14 Tu joues une Coupe du Monde,
24:15 c'est une compétition où les points ne se laissent pas en route.
24:22 - Quand tu fais entre guillemets le "bon" choix sur le papier à ce moment-là,
24:25 ou le plus simple, pour assurer le minimum,
24:28 tu loupes les 3 points,
24:30 et quand tu deviens plus ambitieux,
24:31 avec un gros risque, finalement tu marques l'essai.
24:34 Après, on ne va pas leur reprocher d'avoir essayé d'assurer le coup
24:37 et de prendre 3 points de plus,
24:39 mais c'est vrai que c'était un choix assez compliqué,
24:41 mais au final, comme dit Antoine Dupont,
24:44 en étant très moyen, c'est 30.
24:47 - C'est ça.
24:48 - Ça me fait penser un peu à Mbappé qui était présent,
24:51 avec toute la compagnie des Bleus dans les vestiaires,
24:55 quand il dit "si t'es pas content c'est triplé",
24:57 ben là, si t'es pas content, c'est 30 points.
24:59 En ce moment, les Français, c'est 30 points,
25:01 c'est la note et c'est du hors-taxe.
25:05 On a pu voir aussi, tu parlais des 20 dernières minutes, du "money time",
25:09 physiquement c'était très dur, on a vu les joueurs trempés,
25:12 ils ont pris une douche avant,
25:14 je dis "non, non, c'est que, il faisait 33 degrés, il faisait lourd".
25:17 - Water break aussi.
25:18 - Water break obligatoire, il faut se désaltérer,
25:21 parce que les organismes sont assez mis à mal,
25:24 et on a pu voir, on s'est posé la question,
25:27 quand les finisseurs, pas les remplaçants,
25:30 mais les finisseurs vont rentrer sur le terrain,
25:32 est-ce que ça va vraiment redonner un petit coup d'oxygène ?
25:35 Et ouais, ça a été "miraculeux".
25:37 Il l'a bien dit Fabien Gatier sur son discours,
25:42 il a dit que les finisseurs, ils ont vraiment appliqué le truc à la lettre,
25:45 franchement tous ceux qui sont rentrés, ils ont apporté leur petit plus.
25:48 Franchement, il n'y a personne qui peut revenir sur son match en disant
25:52 "ben, j'ai pas donné le meilleur".
25:54 Franchement, à cette image-là, à cet état d'esprit qu'a l'équipe de France en ce moment,
25:59 tout le monde croit en projet, et ça se voit, ça se ressent,
26:03 ça se ressent à travers, tu joues les 20 dernières minutes,
26:07 ils commencent à tenter des choses, enfin c'est malheureux,
26:09 mais c'est vrai, ils tentent des choses, tu vois la banane, un sourire,
26:11 - Les rebonds qui te reviennent dans les mains, - Un sourire,
26:14 une mêlée conquérante, les molles portées qui commencent à avancer,
26:17 - Les blagues qui enchaînent les en avant, - Les en avant,
26:20 les pénalités dans leur 22 mètres, alors que c'est quelque chose qui arrive très rarement,
26:23 après voilà, c'est pareil, on va pas se mentir,
26:26 on est tombé quand même sur une équipe des All Blacks
26:28 qui a pêché sur ce secteur-là aussi,
26:31 la discipline, ils ont enchaîné pas mal de fautes dans leur camp,
26:33 et je pense que c'est un peu ça aussi qui a mis un coup de clim
26:36 à cette équipe des All Blacks, ils ne s'attendaient pas je pense à
26:39 avoir cette vague de puissance qui leur arrive
26:44 avec les finisseurs, et franchement, un chapeau à eux,
26:47 ça a été hyper agréable, en tant que français,
26:51 ça a été hyper agréable d'avoir cette domination, c'était vraiment top.
26:54 Il y a un joueur aussi, All Black, qui a joué en notre faveur,
26:58 j'adore, c'est un joueur extraordinaire, c'est Will Jordan,
27:02 par contre, tu peux nous expliquer la règle quand il y a un ballon en hauteur ?
27:07 Parce qu'il est ailié, donc c'est lui je pense qui doit toucher le plus de ballons dans les airs,
27:12 ou qui doit sauter le plus au ballon, il a pris un carton jaune,
27:15 il aurait peut-être mérité un deuxième carton jaune,
27:18 parce qu'une fois qu'il est rentré de son carton jaune,
27:21 il se fait un petit peu gêner par Gab Avillière qui est très malin.
27:25 Moi j'ai vu, l'expert, on a regardé, on appelle ça "escorter",
27:29 c'est-à-dire qu'on protège Thomas Ramos pour qu'il ait le moins de pression possible,
27:34 aujourd'hui les arbitres nous interdisent de protéger,
27:37 Gab Avillière le fait très bien, Will Jordan, Tribuche, tombent encore sur Thomas Ramos,
27:43 je crois que c'est la troisième fois qu'il percute Thomas Ramos dans les airs,
27:46 ça peut être dangereux aussi, ça aurait pu être carton rouge,
27:49 mais on va dire le premier carton jaune, enfin le carton jaune qui a un petit peu
27:55 permis à la France de faire ce break, parce qu'après il y a cette pénaletouche et cet essai.
28:03 Comment t'expliques qu'un joueur de ce calibre, en Coupe du Monde,
28:10 et puis en plus quand on te voit son visage, il paraît presque étonné,
28:13 de se dire "ah bon, pourquoi on me sanctionne ?"
28:16 C'est sûr, après les arbitres sur les matchs de préparation,
28:20 ils ont été hyper ponctueux sur pas mal de secteurs,
28:22 et notamment le secteur des ballons hauts et des réceptions des ballons hauts,
28:26 on a bien vu que Jacob Pepper ne s'est pas posé dix mille questions,
28:29 quand il voit l'action, et tu dois être honnête,
28:33 parce que ça aussi on ne peut pas lui enlever, il ne lâche jamais le ballon du regard,
28:36 mais il ne monte pas, il ne décolle pas.
28:38 C'est ça qu'il reproche, il lui dit "vous avez les pieds au sol, il ne saute jamais".
28:40 C'est ça qui est compliqué.
28:41 On fera le petit point ballon haut pour Will Jordan la prochaine fois.
28:46 On a vu deux essais de Penau, Serial Marker,
28:49 qui se rapprochent de plus en plus du recordman d'essais en équipe de France, Serge Blanco.
28:54 Jaminé, qu'on voyait, pour certains ne voyait même pas à la Coupe du Monde,
28:58 rentre, marque son essai.
29:01 - Transforme son essai.
29:02 - Non, il est refusé je crois.
29:03 Ah non, si, il a été, oui, il y a eu un arbitre qui a levé le drapeau et l'autre non.
29:07 Ça a été, on va dire, une entrée royale pour Melvin.
29:11 Petite pensée aussi à Hervé, son papa, qui a toujours cru en son fils,
29:16 et qui était monté avec le fan club et ses 45 frères je crois.
29:20 La famille est en train d'être dans tous les clubs de top 14.
29:26 On voit des frères Jaminé un peu partout, donc il va falloir s'y habituer.
29:29 Un peu comme les Barrettes.
29:31 On va parler de deux joueurs, Movaca, Peato Vomaca et Julien Marchand.
29:39 Tu as l'honneur, comme toi.
29:41 Julien Marchand, on a pu le voir dans son registre de gratteur avec le Stade Toulousain,
29:45 gratteur avec l'équipe de France, qui se blesse très vite.
29:49 On a l'impression d'une hypertension, une hyper extension.
29:53 Liskio, Movaca qui rentre.
29:55 Qu'est-ce que tu te dis toi à ce moment-là ?
29:58 Tu te dis "oh ça va le faire, c'est facile".
30:00 Je ne vais pas te mentir, je vois l'action.
30:04 Je vois Julien qui se tient la jambe.
30:08 Déjà il fait la mêlée.
30:10 Quand tu fais une mêlée en ayant une douleur à Liskio,
30:13 je peux te dire que vu comment il est attaqué, je pense qu'il a dû se faire mal.
30:16 Il a attaqué très très fort et on le voit très bien qu'il y a un truc qui ne va pas.
30:20 Derrière il est encore avec les soignants et puis même lui, tu vois, il fait la grimace.
30:24 On dit qu'il y a 4 à 5 semaines déjà.
30:26 Après le temps de revenir, etc. ça va être compliqué mais on a quand même du réservoir.
30:31 C'est ça, moi personnellement ça me fout un peu la mort pour lui.
30:36 C'est un gros bosseur et puis il a ici sa position de talonneur de l'équipe de France.
30:42 Il est parti la chercher tout seul.
30:44 On a dit "match sous une chaleur étouffante, 33 degrés".
30:51 On a vu aussi une image qui a marqué un peu les réseaux sociaux,
30:57 c'est Antoine Dupont, on parle encore de lui, dans le bus en train de dormir.
31:02 Je vais l'imiter comme ça.
31:05 Pour toi il dormait, il se reposait, il se détendait, qu'est-ce qu'il faisait à ton avis ?
31:09 Moi je pense que chacun a son petit "grid" avant match.
31:13 Son petit rituel pour les superstitieux,
31:16 pour les mecs qui ont besoin de déconner avant de jouer.
31:19 Je ne sais pas s'il y en a pas beaucoup qui déconnent avant le match.
31:22 Il y en a, il y en a.
31:24 Chacun a son petit truc et je pense que ça fait partie de sa bulle d'avant match,
31:28 de se relaxer vraiment.
31:30 Je ne pense pas que ce soit ce style de joueur à s'endormir, ce n'est pas possible.
31:34 On dirait, cette photo.
31:36 C'est vrai que ça porte à confusion.
31:38 Je pense que c'est quelqu'un de calme qui a besoin de sa petite bulle avant de jouer.
31:42 Il faut redescendre l'impression.
31:44 Quand on parle de l'hôtel pour aller au stade,
31:47 c'est à la fois excitant et à la fois stressant.
31:50 C'est impressionnant.
31:53 C'est un peu une sensation de "j'y suis, est-ce que je suis prêt ?"
31:58 Ça y est, en fait, on y est.
32:00 Depuis le temps qu'ils en parlent, depuis le temps qu'ils disent qu'on est prêt.
32:02 4 ans de préparation.
32:04 Moi je t'avoue, je tremblais un petit peu avant le match,
32:07 parce que tu te dis "ouais, tu les vois bien,
32:10 mais est-ce que le jour J, ça va le faire vraiment ?"
32:13 On se pose toutes ces questions-là.
32:15 Quand tu as joué au rugby et que tu as préparé un match de top 14,
32:18 ou même un match de bêtise, mais d'amateur,
32:21 quand tu rentres sur le terrain, ça fait quelque chose de...
32:23 Tu rentres au Stade de France.
32:25 Tu rentres pas, je vais pas dire une bêtise,
32:27 mais tu rentres pas sur un match où il y a ton père et ta mère
32:30 qui te regardent sur le bord du terrain, sur la taloncaire.
32:32 Là, tu vas rentrer dans une antre,
32:34 et là, t'as plus de 100 000 personnes qui sont là.
32:37 Et puis, 100 000 personnes, OK.
32:40 Tu sais combien il y a de personnes devant la télé ?
32:42 - Ah oui, j'ai cru avoir...
32:44 Il y avait 15 millions de personnes.
32:46 - Ouais, on va dire 15 millions 4, je sais pas qui a compté.
32:48 Et j'ai vu des pics à 17 millions.
32:52 - Eh oui.
32:53 - 100 millions de Français.
32:55 Donc on va enlever les gens qui dormaient, déjà.
32:58 Les enfants qui étaient peut-être au lit.
33:00 Je sais que mon fils est regardé le match.
33:03 C'est monstrueux, l'engouement populaire.
33:06 On voit la presse quotidienne,
33:09 on voit à la télé, on a pu voir aussi une cérémonie d'ouverture
33:12 avec Jean Dujardin en chef d'orchestre.
33:15 Jean Dujardin, un peu dans un rôle de mime,
33:19 comme il a été oscarisé.
33:21 Qu'est-ce que t'as pensé, déjà, de ce spectacle ?
33:25 Bon, on a mis en avant quand même le patrimoine français,
33:28 mais ça a été extraordinaire.
33:31 La Marseillaise, la Peña Bayona.
33:33 Est-ce que tu proposes au public marseillais,
33:36 quand la France va venir jouer, de faire un pilou-pilou ?
33:39 - Non, clairement pas.
33:40 Ça, c'est propre à Toulon.
33:41 On va le garder chez nous, ça, quand même.
33:43 - Oui, la Peña Bayona, c'est propre à Bayonne.
33:46 - Après, quand tu pratiques ce beau sport qu'est le rugby,
33:51 si tu connais pas ou que t'as jamais entendu une seule fois
33:54 la Peña Bayona, c'est que vraiment t'as pas été
33:56 dans les bons coins de la France.
33:57 - C'est incroyable.
33:58 - C'était incroyable, franchement.
33:59 - En tout cas, c'était un moment vraiment grandiose
34:01 et les scores de télé, audiovisuel,
34:05 ont été incroyables et les Français ont répondu présents.
34:09 On a pu voir aussi des duplex dans les fanzones un peu partout.
34:12 La Concorde, des fanzones extraordinaires.
34:14 Même dans des petits villages partout,
34:16 ils ont mis des écrans sur les places.
34:18 On a vu les gens euphoriques, crier.
34:20 - C'était extraordinaire, franchement.
34:22 - Tout le monde attendait cet événement.
34:23 - C'est ça. Tout le monde était prêt.
34:25 Et pour en avoir parlé un peu avec les gens autour de nous,
34:29 c'est vrai qu'il y a une atmosphère,
34:31 mais surtout un état d'esprit.
34:33 Franchement, tous les gens, que ce soit rugby ou non rugby,
34:36 j'ai vu des personnalités publiques suivre l'équipe de France
34:40 et j'ai trouvé ça vraiment top
34:42 parce que ça remet vraiment le rugby
34:45 à un rang au-dessus de ce qu'il était déjà.
34:47 - C'est plus rugby, campagne.
34:49 - Là, vraiment, on est sur un rugby international
34:51 où la France a vraiment sa place à jouer.
34:54 Et franchement, je trouve que c'est beau pour notre sport
34:56 et surtout pour notre équipe de France
34:58 qui, depuis quelques années,
35:00 a retrouvé sa place de haut niveau.
35:02 - En tout cas, la victoire contre les All Blacks
35:04 enclenche une dynamique exceptionnelle.
35:06 Maintenant, les Français ont six jours de récup.
35:09 On sait que c'est violent,
35:11 mais dans six jours, il va falloir remettre le bleu de chauffe.
35:14 Les Français ont la profondeur de banc
35:16 et un effectif pour faire un petit peu tourner contre l'Uruguay.
35:19 On a envie de dire un peu,
35:21 sans manquer de respect à l'Uruguay,
35:23 un peu une formalité,
35:25 mais il va falloir rester concentré.
35:27 Peut-être que les Français vont pouvoir attaquer un peu plus,
35:29 mettre en place plus de lancements de jeux
35:31 et se faire plus plaisir avec moins de pression.
35:33 Ça va être un rendez-vous assez exceptionnel.
35:37 Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter ?
35:39 Toi, tu as un petit break de quelques semaines.
35:41 On te souhaite un bon retour à l'entraînement,
35:44 parce que ce n'est pas évident la préparation de couper et de reprendre.
35:47 Et avec Toulon, tu as récupéré ton frère aussi dans l'effectif.
35:53 Quels sont vos objectifs à court terme ?
35:57 - C'est de gagner tous les matchs,
35:59 de performer et surtout la santé.
36:02 On ne va pas se mentir, c'est ce qui est primordial dans notre sport.
36:05 Non, mais sûr, c'est que Toulon gagne
36:10 et que notre effectif arrive à s'épanouir tout simplement.
36:15 - Christopher, merci beaucoup.
36:18 C'est le micro qui nous gêne un petit peu,
36:20 mais merci en tout cas pour ta disponibilité.
36:22 On te souhaite vraiment une bonne fin de saison,
36:24 une bonne fin de préparation,
36:26 parce que là, c'est votre deuxième bloc.
36:28 On vous attend aussi sur les terrains.
36:30 On espère aussi pour toi de reporter un petit peu le maillot bleu,
36:34 parce que tu travailles dur aussi.
36:36 Merci à vous d'être présent, de prendre du plaisir.
36:39 J'espère que vous serez encore présent au rendez-vous pour l'équipe de France
36:43 le 14 contre l'Uruguay.
36:45 Restez connectés, on parlera de French Flair et de rugby.
36:49 A bientôt.
36:50 ♪ ♪ ♪
36:56 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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