Un tramway nommé désir

Au fil de mes journées dans Marseille, je ne cesse de le croiser le tramway qui fait des essais tous azimuts. Ce matin, pour la première fois, j'en ai vu deux se croiser. J'adore leur glissement dans la ville, comme deux grands serpents. Aux Cinq-Avenues, c'est un bonheur de le voir s'engager dans la large avenue Foch qui grimpe vers la gare de la Blancarde, de regarder ses dessous chics, de découvrir à travers la transparence de ses vitres bleues les vitrines de l'autre côté. Mise en scène de la ville, mise en scène de la vie, lente rédécouverte de son quartier, au son de sa clochette qui domine le bruit de la circulation et sonne comme la porte d'entrée d'une mercerie. Dans quelques jours, les Marseillais l'emprunteront.