L'Europe, face au défi du terrorisme, ne doit pas oublier l'Afrique
Le 2ème Forum de Dakar sur la paix et la sécurité qui s’est achevé au Sénégal mardi dernier a mis en lumière une angoisse collective face à un sujet qui a longtemps été tabou, celui de l’islamisation des sociétés africaines. Un défi que plus aucun pays ne peut résoudre seul, surtout lorsqu’il se transforme en menace terroriste.
Il y a dix-huit mois, le président sénégalais Macky Sall estimait lors d’une interview au JDD que l’islam sénégalais était un rempart contre les intégrismes venus d’ailleurs. Et pourtant, à la veille de ce Forum il a fait arrêter plusieurs prédicateurs pour activité terroriste. Pour lui, la répression ou les interventions militaires au Sahel ne suffiront pas. Sans développement économique, sans justice sociale, sans éducation, les jeunes africains resteront tentés par l’aventure de la migration ou du terrorisme, fut-ce au péril de leur vie. La difficulté, c’est que l’islamisme se répand de plus en plus facilement dans ce continent : que ce soit par des financements ou des dons de l’étranger, le passage de frontières poreuses, ou l’exploitation de clivages ethniques. C’est donc aux gouvernements de faire des efforts régaliens qui passent aussi par une meilleure gouvernance, notamment dans la lutte contre la corruption.
Mais les ravages de l’islamisme, qui débouche souvent, pas toujours, sur le terrorisme, ne peuvent être combattus chacun de son côté. Il faut que les pays africains s’unissent dans cette cause et c’est un autre défi.
Il a fallu par exemple attendre des années avant que le Nigéria, face à Boko Haram se résigne à unir ses forces avec ses voisins pour combattre cette secte terroriste. Ce qui ne résoudra pas la question du développement économique ou démocratique des régions du Nord-est du pays, le berceau de Boko Haram. On peut en dire autant du Mali où, malgré des accords politiques passés avec les rebelles touareg, le gouvernement central n’a toujours pas pris les moyens d’injecter massivement des moyens pour désenclaver le nord du pays. Quant au Niger, la crise démographique y est alarmante avec une population qui devrait doubler d’ici 2050, ce qui, mécaniquement, favorise la poussée des extrémistes. Au Tchad, enfin, fer de lance de la guerre contre le djihadisme régional, la répression des oppositions renforce leur instrumentalisation par le Soudan voisin, un vecteur important de l’islamisme en Afrique.
Bref, cette inquiétude des africains après des années d’aveuglement ou de déni, invite les européens à ne pas les laisser seuls, à les aider, et pas seulement sur le seul plan militaire, car la force armée, on l’a bien compris, peut contenir des agressions ou des conquêtes, mais rarement répondre à une perte de repères ou un sentiment d’abandon.
Le 2ème Forum de Dakar sur la paix et la sécurité qui s’est achevé au Sénégal mardi dernier a mis en lumière une angoisse collective face à un sujet qui a longtemps été tabou, celui de l’islamisation des sociétés africaines. Un défi que plus aucun pays ne peut résoudre seul, surtout lorsqu’il se transforme en menace terroriste.
Il y a dix-huit mois, le président sénégalais Macky Sall estimait lors d’une interview au JDD que l’islam sénégalais était un rempart contre les intégrismes venus d’ailleurs. Et pourtant, à la veille de ce Forum il a fait arrêter plusieurs prédicateurs pour activité terroriste. Pour lui, la répression ou les interventions militaires au Sahel ne suffiront pas. Sans développement économique, sans justice sociale, sans éducation, les jeunes africains resteront tentés par l’aventure de la migration ou du terrorisme, fut-ce au péril de leur vie. La difficulté, c’est que l’islamisme se répand de plus en plus facilement dans ce continent : que ce soit par des financements ou des dons de l’étranger, le passage de frontières poreuses, ou l’exploitation de clivages ethniques. C’est donc aux gouvernements de faire des efforts régaliens qui passent aussi par une meilleure gouvernance, notamment dans la lutte contre la corruption.
Mais les ravages de l’islamisme, qui débouche souvent, pas toujours, sur le terrorisme, ne peuvent être combattus chacun de son côté. Il faut que les pays africains s’unissent dans cette cause et c’est un autre défi.
Il a fallu par exemple attendre des années avant que le Nigéria, face à Boko Haram se résigne à unir ses forces avec ses voisins pour combattre cette secte terroriste. Ce qui ne résoudra pas la question du développement économique ou démocratique des régions du Nord-est du pays, le berceau de Boko Haram. On peut en dire autant du Mali où, malgré des accords politiques passés avec les rebelles touareg, le gouvernement central n’a toujours pas pris les moyens d’injecter massivement des moyens pour désenclaver le nord du pays. Quant au Niger, la crise démographique y est alarmante avec une population qui devrait doubler d’ici 2050, ce qui, mécaniquement, favorise la poussée des extrémistes. Au Tchad, enfin, fer de lance de la guerre contre le djihadisme régional, la répression des oppositions renforce leur instrumentalisation par le Soudan voisin, un vecteur important de l’islamisme en Afrique.
Bref, cette inquiétude des africains après des années d’aveuglement ou de déni, invite les européens à ne pas les laisser seuls, à les aider, et pas seulement sur le seul plan militaire, car la force armée, on l’a bien compris, peut contenir des agressions ou des conquêtes, mais rarement répondre à une perte de repères ou un sentiment d’abandon.
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