• il y a 9 ans
De courts spots avec pour slogan «Je suis de la couleur de ceux qu'on persécute» vont être diffusés à partir de samedi à la télévision. Ils rentrent dans le cadre d'une campagne de lutte contre le racisme et l'antisémitisme lancée par quatre associations.

«Ils me lancent "ferme ta gueule, sale Arabe"», «C'est tous les jours "chinetoque, bol de riz"», «Ils m'ont dit "sale Français"»... Dans des petites séquences, des acteurs racontent des insultes racistes subies au quotidien. Leurs témoignages seront diffusés à partir de samedi à la télévision et dans les salles de cinéma. La Licra, le Mrap, la Ligue des droits de l'homme et SOS racisme, qui ont obtenu du Premier ministre le label «Grande cause nationale» pour la lutte contre le racisme et l'antisémitisme, ont dévoilé jeudi les films de cette campagne...

#DeboutContreLeRacisme, qui sera également diffusée sur internet.

Dans les courts spots, les discriminations antisémites sont rapportées par un couple arabe, l'agression islamophobe par une jeune femme blonde, l'injure antiblanc par un vieux monsieur asiatique... avant de se conclure sur la citation de Lamartine «Je suis de la couleur de ceux qu'on persécute» répétée en écho. Un décalage destiné à souligner le fait que «nous sommes tous, quelles que soient notre croyance, notre origine, notre couleur de peau, des victimes en puissance ou en impuissance», a souligné le président de la Licra, Alain Jakubowicz, cité par l'AFP.
La campagne n'est pas "une réponse au terrorisme, mais aux maux de la République"

Prévue de longue date, cette campagne prend une résonance particulière après les attentats du 13 novembre. «C'est le pire et le meilleur moment pour la lancer», estime Alain Jakubowicz, car à cette occasion «on s'est rendus compte qu'on était tous visés». «La seule réponse possible contre la haine est de parler du vivre-ensemble, de réaffirmer les valeurs de la République», a de son côté affirmé le Délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (Dilcra) Gilles Clavreul, qui vient en soutien de la campagne des associations. Celle-ci «n'est pas une réponse au terrorisme, mais aux maux dont souffre la République et qu'on ne peut pas laisser s'installer», a-t-il ajouté.

La campagne s'inscrit dans le cadre du plan de lutte contre le racisme et l'antisémitisme présenté en avril par Manuel Valls, doté de 100 millions d'euros sur trois ans, avec quarante mesures concernant notamment la justice, l'école et internet.

Recommandations