• il y a 5 mois
Plusieurs personnalités de gauche se sont rendues ce vendredi 28 juin à Montargis pour soutenir l'aide-soignante noire, victime d'injures de la part de ses voisins lors d'une séquence diffusée lors de l'émission Envoyé spécial, sur France 2

Le jeudi 20 juin, les images d'une femme victime de racisme ordinaire et décomplexé de la part de ses deux voisins, militants du Rassemblement national avaient enflammé les réseaux sociaux. Les propos particulièrement choquants, avaient rapidement provoqué l’indignation de la gauche et de nombreux membres du Nouveau Front populaire.

"On voit bien à quoi conduit la hausse du Rassemblement national dans notre pays. Et alors même que nous sommes à quelques jours des élections législatives, alors même qu'il y a un très fort risque de victoire de l'extrême droite, nous ne voulons pas d'un pays dans lequel les insultes racistes, (...) les violences se multiplient", a déclaré le sénateur et porte-parole du Parti communiste français Ian Brossat.

Devant le domicile de l'aide soignante, l'ancienne ministre de l'Education nationale Najat Vallaud Belkacem a fait part de son émotion. « Moi, j'ai fait partie des gens qui ont découvert devant leur télévision en direct cette séquence qui a marqué beaucoup, beaucoup d'entre nous. J'ai eu mal au bide immédiatement, en fait. Ça me l'a retourné », a précisé Mme Vallaud-Belkacem.

La justice saisie
Le parquet de Montargis avait annoncé s'être saisi suite à la diffusion de cette séquence montrant un couple blanc de sympathisants du Rassemblement national ayant « des propos discriminatoires » envers leur voisine. La peine maximale encourue est de trois années d'emprisonnement et 45.000 euros pour des délits et contraventions de cet ordre, avait indiqué le magistrat. « Il fallait dénoncer le racisme, il fallait dénoncer ce racisme », a expliqué vendredi à la presse Divine Kinkela, soulignant qu'il y avait eu « beaucoup de réactions » et « beaucoup de soutiens ».

Sur X, l'avocat Frank Berton a indiqué sur son compte que « 2 plaintes » ont été "déposées ce jour devant la justice" par "la défense de Divine Kinkela". Parmi les personnalités présentes vendredi à Montargis figuraient également le sénateur du Loiret Christophe Chaillou, la porte-parole d'EELV Aminata Niakaté, le candidat Nouveau front populaire dans le Loiret Bruno Nottin ou encore l'ancien président de la Ligue des droits de l'homme (LDH) Pierre Tartakowsky.

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Transcription
00:00C'est quoi cette douleur qui peut nourrir une personne
00:05pour arriver à détester l'autre aussi gratuitement ?
00:11On fait ce qu'on peut, on est chez nous, d'accord ?
00:13Ils vous insultent ?
00:14Oui. Bonobo, rentrez chez vous.
00:16Alors, maladie.
00:30Parce qu'en fait, ce qu'on voit à l'écran dans cette séquence,
00:32c'est une réalité que vous vivez au quotidien.
00:34C'est une réalité.
00:36Une réalité.
00:37Depuis combien de temps ?
00:38Ça a commencé tout doucement.
00:40On vous met les bâtons dans les roues, comme ça.
00:43Oui, c'est insidieux en fait.
00:44Oui, oui.
00:46Jusqu'à vous pousser, vous pousser, vous pousser,
00:49et arriver à un moment, c'est devenu le harcèlement.
00:54Le harcèlement, voilà.
00:56Et les mots sont arrivés.
00:59Divine a dit une chose très juste tout à l'heure.
01:01Elle a dit, je ne connais pas une seule personne d'origine immigrée
01:06qui n'ait pas eu à vivre quelque chose de cet ordre-là,
01:09et elle a évidemment raison.
01:11Cet affaiblissement de son estime personnelle,
01:13elle a pour beaucoup, beaucoup de gens,
01:15on ne le dit pas assez,
01:16mais des conséquences psychologiques durables,
01:19des conséquences sur leur bien-être,
01:22qui se transforment plutôt en un mal-être,
01:24et y compris dans leur rapport à la vie,
01:27dans leur rapport aux gens,
01:28dans leur rapport à leur métier,
01:30à leur progression de carrière, etc.
01:32Donc en fait,
01:36les conséquences indirectes de ce racisme
01:39sont bien plus importantes que le mal-être
01:42qu'il provoque chez les individus qui en sont victimes.
01:51Dire aussi que tout cela s'inscrit dans un contexte national
01:54extrêmement préoccupant,
01:55particulièrement depuis les dernières élections européennes,
01:59où on sent bien une libération de la parole raciste.
02:02Il y a quelques jours, c'était un chauffeur de bus à Thiers,
02:06dans le Val-de-Marne,
02:07qui a été blessé par un automobiliste
02:10qu'il a traité de bougnoule.
02:12Ça m'est bien sûr arrivé,
02:14à la fois quand j'étais adolescent
02:16et dans la vie politique ensuite.
02:18J'ai toujours l'impression d'ailleurs,
02:19quand on est confronté à ça
02:21et qu'on est responsable politique,
02:23c'est vraiment le dernier argument qui reste
02:25à ceux qui n'ont plus rien à vous opposer.
02:27Donc oui, bien sûr, ça m'est arrivé.
02:29C'est ce qui fait que,
02:30je pense comme beaucoup d'autres,
02:32je suis très sensible à la question de la lutte
02:34contre les discriminations,
02:35contre le racisme
02:37et contre toutes les formes de domination d'ailleurs.
02:45Mais qu'est-ce qu'on leur raconte là-bas
02:47pour que des personnes
02:50osent aussi ouvertement,
02:53aussi gratuitement
02:55commencer à nous insulter ?
02:58J'ai dit non, non, non.
03:00Il n'en est pas question
03:01que je reste les bras croisés.
03:03Je vais me lever
03:05et je vais vers des gens
03:07qui veulent une unité.
03:12Et je suis allé au Parti communiste.
03:16Personne ne connaissait ma motivation.
03:18Je suis arrivé, voilà.
03:20J'ai dit, je vais me mobiliser
03:22dans mes moindres connaissances,
03:24dans mes moindres capacités
03:26à donner main forte
03:29à la distribution des tracts,
03:31à faire ce que je pouvais faire.
03:35Oui, j'en ai mis dans la boîte aux lettres des voisins
03:38parce que j'avais trop subi,
03:41trop subi.
03:43Il en est mis.
03:45Pour leur dire que non,
03:46on existe aussi.
03:48Il y a des gens,
03:50il y a des gens comme nous
03:51qui ne veulent pas.
03:52C'est cette fracture-là des races
03:56qui ont besoin d'unité,
03:57qui ont besoin d'avancer ensemble,
03:59qui ont besoin de travailler ensemble
04:00et de vivre ensemble.

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