Depuis la direction du Musée d’Ethnographie du Trocadéro par l’anthropologue du Muséum, Ernest Hamy, en passant par le rattachement en 1928 du musée du Trocadéro au Muséum national, jusqu’à la création en 1937 du Musée de l’Homme, cette question aura pendant cinquante ans de multiples réponses, faites de confrontations en coulisses et d’ajustements officiels.
Dans la foulée de l’exposition universelle de 1878, l’Etat fonde le Musée d’Ethnographie du Trocadéro. Directement placé sous la tutelle du ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, il est destiné, selon le vœu formulé par Jules Ferry, à présenter « l’histoire des mœurs et des coutumes des peuples de tous les âges ».
L’établissement de ce nouveau musée permet alors, non seulement de centraliser les collections d’objets provenant des missions scientifiques effectuées de par le monde, mais aussi de procurer aux collections « ethnographiques » un statut légitime et autonome au sein des musées français. Cependant, le Musée d’Ethnographie du Trocadéro permet surtout d’afficher la politique de la jeune IIIe République, en présentant les objets liés à des pratiques culturelles sensées disparaître en raison de la colonisation et de la mise en place de l’état nation dans les régions métropolitaines.
Une délimitation s’impose ainsi entre le nouveau musée et les autres institutions appartenant à l’Etat. Et tandis que le Trocadéro s’engage à présenter « l’histoire culturelle des peuples », « l’histoire naturelle de l’Homme » demeure l’apanage du Jardin des Plantes et de sa galerie d’anthropologie.
Seulement, le nouveau musée du Trocadéro est-il en mesure d’exister indépendamment de l’institution séculaire du Jardin des Plantes ? Qu’entend-on par « ethnographie » et qui a la légitimité scientifique pour animer le musée qui lui est consacré ?
Depuis la direction originelle du Musée d’Ethnographie du Trocadéro par l’anthropologue du Muséum, Ernest Hamy, en passant par le rattachement en 1928 du musée du Trocadéro au Muséum national, jusqu’à la création en 1937 du Musée de l’Homme regroupant les collections du Musée d’Ethnographie du Trocadéro avec celles du laboratoire d’anthropologie du Jardin des Plantes, ces questions auront pendant cinquante ans de multiples réponses, faites de confrontations en coulisses et d’ajustements officiels.
Par Fabrice Grognet
Ethnologue, chef de projets d’expositions
Musée de l'Homme/Muséum national d'Histoire naturelle
Dans la foulée de l’exposition universelle de 1878, l’Etat fonde le Musée d’Ethnographie du Trocadéro. Directement placé sous la tutelle du ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, il est destiné, selon le vœu formulé par Jules Ferry, à présenter « l’histoire des mœurs et des coutumes des peuples de tous les âges ».
L’établissement de ce nouveau musée permet alors, non seulement de centraliser les collections d’objets provenant des missions scientifiques effectuées de par le monde, mais aussi de procurer aux collections « ethnographiques » un statut légitime et autonome au sein des musées français. Cependant, le Musée d’Ethnographie du Trocadéro permet surtout d’afficher la politique de la jeune IIIe République, en présentant les objets liés à des pratiques culturelles sensées disparaître en raison de la colonisation et de la mise en place de l’état nation dans les régions métropolitaines.
Une délimitation s’impose ainsi entre le nouveau musée et les autres institutions appartenant à l’Etat. Et tandis que le Trocadéro s’engage à présenter « l’histoire culturelle des peuples », « l’histoire naturelle de l’Homme » demeure l’apanage du Jardin des Plantes et de sa galerie d’anthropologie.
Seulement, le nouveau musée du Trocadéro est-il en mesure d’exister indépendamment de l’institution séculaire du Jardin des Plantes ? Qu’entend-on par « ethnographie » et qui a la légitimité scientifique pour animer le musée qui lui est consacré ?
Depuis la direction originelle du Musée d’Ethnographie du Trocadéro par l’anthropologue du Muséum, Ernest Hamy, en passant par le rattachement en 1928 du musée du Trocadéro au Muséum national, jusqu’à la création en 1937 du Musée de l’Homme regroupant les collections du Musée d’Ethnographie du Trocadéro avec celles du laboratoire d’anthropologie du Jardin des Plantes, ces questions auront pendant cinquante ans de multiples réponses, faites de confrontations en coulisses et d’ajustements officiels.
Par Fabrice Grognet
Ethnologue, chef de projets d’expositions
Musée de l'Homme/Muséum national d'Histoire naturelle
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