L'histoire :
« Je suis né en Suisse, un pays qui accueille plus volontiers l'argent des étrangers que les étrangers… Je suis né dans un pays à double visage, qui a su créer la Croix-Rouge et dont les banques ont une responsabilité dans la crise de la dette des pays du Sud… »
Ainsi débute Djourou, une corde à ton cou, un réquisitoire implacable d'Olivier Zuchuat, qui démonte, au travers du cas du Mali, la spirale de l'endettement dont sont victimes nombre de pays en voie de développement. Et pourtant, le Mali avait devant lui un avenir prometteur. L'un des premiers pays africains à connaître l'indépendance au seuil des années soixante, sa production de coton avait de quoi lui offrir de généreuses perspectives sur les marchés internationaux. Las, trois décennies de régime autoritaire — d'abord socialiste, ensuite militaire — ne lui ont pas permis décoller. Pis encore — et le film en fait la démonstration imparable —, il est entré dans une logique de dépendance économique où la dette même se révèle source de profits considérables pour l'Occident.
Tous en prennent pour leur grade : les anciennes puissances coloniales, les révolutionnaires, les dictateurs, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et le Fonds européen de développement. Mêlant considérations historiques et constat économique, ne négligeant pas la situation interne d'un état gangrené par la corruption, convoquant témoins et experts, Djourou, une corde à ton cou dresse un portrait sans complaisance de pays pris dans l'étau de la mondialisation.
Bertrand Bacqué in Catalogue de Visions du Réel 2005 - Festival International de Film documentaire (Nyon).
« Je suis né en Suisse, un pays qui accueille plus volontiers l'argent des étrangers que les étrangers… Je suis né dans un pays à double visage, qui a su créer la Croix-Rouge et dont les banques ont une responsabilité dans la crise de la dette des pays du Sud… »
Ainsi débute Djourou, une corde à ton cou, un réquisitoire implacable d'Olivier Zuchuat, qui démonte, au travers du cas du Mali, la spirale de l'endettement dont sont victimes nombre de pays en voie de développement. Et pourtant, le Mali avait devant lui un avenir prometteur. L'un des premiers pays africains à connaître l'indépendance au seuil des années soixante, sa production de coton avait de quoi lui offrir de généreuses perspectives sur les marchés internationaux. Las, trois décennies de régime autoritaire — d'abord socialiste, ensuite militaire — ne lui ont pas permis décoller. Pis encore — et le film en fait la démonstration imparable —, il est entré dans une logique de dépendance économique où la dette même se révèle source de profits considérables pour l'Occident.
Tous en prennent pour leur grade : les anciennes puissances coloniales, les révolutionnaires, les dictateurs, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et le Fonds européen de développement. Mêlant considérations historiques et constat économique, ne négligeant pas la situation interne d'un état gangrené par la corruption, convoquant témoins et experts, Djourou, une corde à ton cou dresse un portrait sans complaisance de pays pris dans l'étau de la mondialisation.
Bertrand Bacqué in Catalogue de Visions du Réel 2005 - Festival International de Film documentaire (Nyon).
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