Pact est heureux de présenter la première exposition personnelle en Europe de l’artiste franco-américain Dorian Gaudin, du 8 septembre au 15 octobre prochain. L’exposition mettra en relation le travail de Gaudin avec celui de Gianni Motti, dont une pièce sera prêtée par la galerie Perrotin.
Le titre de l’exposition, « Second offense » (i.e « Récidive » en français) est un clin d’oeil à la violence du mouvement de l’installation de Dorian Gaudin, vingt ans après le tremblement de terre revendiqué par Gianni Motti en Rhône Alpes. Allusion à la seconde exposition personnelle de l’artiste, ce terme trouve par ailleurs écho dans les tensions socio-politiques qui secouent actuellement les Etats-Unis -lieu de résidence de Gaudin.
« La fin est dans le commencement et cependant on continue »
Samuel Beckett, Fin de Partie, 1957, Ed. de Minuit
« Second offense » de Dorian Gaudin pourrait être une mise en scène du théâtre de l’absurde à l’ère du tuning: l’interprétation ingénieuse d’un dialogue répétitif et percé de silences entre deux aveugles paraplégiques aux mouvements limités (par exemple). Les vérins télescopiques en plus.
L’espace de la galerie est transformé en scène contiguë où le visiteur devient spectateur, mis à distance (et en danger) par le mouvement contrôlé mais brutal de cette mécanique anthropomorphe. L’artiste érige une surface noire et lisse qui combine l’élégance minimaliste des années 70 à l’humour méta-mécanique des premières expérimentations d’art cinétique. John McCracken et la loi de Murphy en somme, puisque tout ce qui monte, chez Gaudin, doit forcément redescendre.
Sa sculpture mobile à l’apparente simplicité est mue par un système aussi complexe que son effet est déceptif : la surface se dresse à la verticale, fière, elle tente l’équilibre, cherche sa fonction, avant de s’écraser lourdement au sol. Elle souffle, exhale un soupir, abandonne l’effort. Sorte de machine célibataire qui peine à maintenir le désir, d’objet sisyphéen qui porte en lui sa propre fin et rejoue en boucle sa faillite.
Pour sa première exposition personnelle dans une galerie parisienne, Dorian Gaudin a choisi de faire dialoguer son installation avec une pièce de Gianni Motti, Revendication, Terremoto, Rhône-Alpes, 1994. À l’inverse de Gaudin, qui développe une ingénierie intriquée au service d’un effet limité, Motti joue l’économie de moyens en proposant trois documents qui laissent entendre qu’il est responsable d’un tremblement de terre. L’action de l’un comble le manque de l’autre. Et vice versa. Dans le fond, les deux artistes théâtralisent le néant en jouant sur les échelles (physiques et médiatiques) et sur la grandiloquence, un peu ridicule, d’un système qui fonctionne en vase clos.
Myriam Ben Salah
Le titre de l’exposition, « Second offense » (i.e « Récidive » en français) est un clin d’oeil à la violence du mouvement de l’installation de Dorian Gaudin, vingt ans après le tremblement de terre revendiqué par Gianni Motti en Rhône Alpes. Allusion à la seconde exposition personnelle de l’artiste, ce terme trouve par ailleurs écho dans les tensions socio-politiques qui secouent actuellement les Etats-Unis -lieu de résidence de Gaudin.
« La fin est dans le commencement et cependant on continue »
Samuel Beckett, Fin de Partie, 1957, Ed. de Minuit
« Second offense » de Dorian Gaudin pourrait être une mise en scène du théâtre de l’absurde à l’ère du tuning: l’interprétation ingénieuse d’un dialogue répétitif et percé de silences entre deux aveugles paraplégiques aux mouvements limités (par exemple). Les vérins télescopiques en plus.
L’espace de la galerie est transformé en scène contiguë où le visiteur devient spectateur, mis à distance (et en danger) par le mouvement contrôlé mais brutal de cette mécanique anthropomorphe. L’artiste érige une surface noire et lisse qui combine l’élégance minimaliste des années 70 à l’humour méta-mécanique des premières expérimentations d’art cinétique. John McCracken et la loi de Murphy en somme, puisque tout ce qui monte, chez Gaudin, doit forcément redescendre.
Sa sculpture mobile à l’apparente simplicité est mue par un système aussi complexe que son effet est déceptif : la surface se dresse à la verticale, fière, elle tente l’équilibre, cherche sa fonction, avant de s’écraser lourdement au sol. Elle souffle, exhale un soupir, abandonne l’effort. Sorte de machine célibataire qui peine à maintenir le désir, d’objet sisyphéen qui porte en lui sa propre fin et rejoue en boucle sa faillite.
Pour sa première exposition personnelle dans une galerie parisienne, Dorian Gaudin a choisi de faire dialoguer son installation avec une pièce de Gianni Motti, Revendication, Terremoto, Rhône-Alpes, 1994. À l’inverse de Gaudin, qui développe une ingénierie intriquée au service d’un effet limité, Motti joue l’économie de moyens en proposant trois documents qui laissent entendre qu’il est responsable d’un tremblement de terre. L’action de l’un comble le manque de l’autre. Et vice versa. Dans le fond, les deux artistes théâtralisent le néant en jouant sur les échelles (physiques et médiatiques) et sur la grandiloquence, un peu ridicule, d’un système qui fonctionne en vase clos.
Myriam Ben Salah
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Art et design