• il y a 7 ans
23 ans après le génocide rwandais, le rôle de la France dans ces tueries revient sur le devant de la scène.
En 1994 sous mandat de l’ONU la France déploie plus de 2 500 hommes dans le cadre de l’opération turquoise. En théorie une intervention humanitaire. Sauf que depuis plusieurs années on parle du rôle ambigu de la France et de livraisons d’armes aux génocidaires. C’est ce que dénonce Guillaume Ancel, qui était alors officier dans l’opération turquoise.

Guillaume Ancel, ex officier de l’Opération Turquoise :

“Moi j’ai assisté à une de ces livraisons d’armes c‘était la deuxième quinzaine de juillet 1994, je rentrais d’une mission d’extraction qui s‘était mal passée. J’arrive sur la base de Siangougou qui est le PC des forces françaises au sud Rwanda et le commandant adjoint du détachement me demande de capter l’attention des journalistes pour les détourner du convoi d’armes qui va parter vers le Zaïre.”

Parallèlement à ces dénonciations, plusieurs plaintes sont actuellement déposées dont celle de l’association Survie dont Thomas Borrel est le porte-parole : “Le devoir des Français et des Françaises c’est de balayer devant leur porte. C’est de voir les crimes commis en leur nom et donc effectivement de savoir, de faire la lumière sur ces crimes et de juger les responsables parce que tant qu’on ne le fait pas c’est notre responsabilité collective à tous que de couvrir ces crimes là plus de 20 ans après.”

Les autorités françaises ne sont désormais plus les seules à être visées. Pour la première fois une banque française BNP Paribas se retrouve au coeur des soupçons de complicité. Trois associations accusent le groupe bancaire d’avoir autorisé des transferts de fonds de la Banque nationale du Rwanda (BNR) destinés à un courtier en armement sud-africain en juin 1994. A partir d’avril 1994, quelque 800.000 personnes, en immense majorité des Tutsi, avaient été massacrées en une centaine de jours, dans des tueries déclenchées après la mort du président hutu Juvénal Habya rimana dans un attentat contre son avion.


Guillaume Ancel est par ailleurs auteur d’un livre sur le rôle de la France en Bosnie : Vent Glacial sur Sarajevo

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