Le général Didier Tauzin, ancien commandant du prestigieux 1er RPIMa, a servi les intérêts de la France sur de multiples théâtres d’opérations. Partagée entre ombre et lumière, son action a retenu l’attention internationale durant l’opération Turquoise, menée en réponse au génocide Rwandais. Candidat à la candidature lors de l’élection présidentielle de 2017, Didier Tauzin a touché de près la crise démocratique que traverse notre pays. Aujourd’hui, il livre une analyse sans concession sur les trahisons de sa classe dirigeante. Didier Tauzin entend également susciter l’engagement des Français, de toutes générations et de tous horizons. Convaincu que notre Patrie peut encore échapper au pire, il publie ses mémoires : "Apprends-lui à aimer la France à en crever", chez Mareuil éditions.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00 [Générique]
00:06 Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouveau numéro du Zoom de TV Liberté.
00:10 Aujourd'hui, j'ai le grand bonheur d'accueillir le général Didier Tauzin.
00:14 Bonjour mon général.
00:15 Bonjour Rémy.
00:16 Vous avez fait du service de la France le fil rouge de votre vie,
00:20 à la tête notamment du premier et du très prestigieux premier RPIMA,
00:25 puis en politique.
00:26 Vous publiez aujourd'hui vos mémoires chez Mareuil Editions,
00:30 des mémoires bien évidemment disponibles sur la boutique en ligne de TVL.
00:35 Leur titre "Apprends-lui à aimer la France à encrever",
00:39 ce titre mon général, est une citation.
00:41 Pouvez-vous nous dire de qui elle est et dans quel contexte elle a été écrite ?
00:46 Elle surprend quelques personnes, cette citation.
00:48 Ce titre surprend quelques personnes.
00:50 Il vient d'une lettre écrite par mon père à ma mère,
00:56 le 30 mai 1954, je n'avais pas encore 4 ans, n'est-ce pas ?
01:01 Et ma mère a reçu la lettre en juillet 1954,
01:05 j'étais à côté d'elle, elle s'est écroulée en pleurs.
01:08 "Je saute ce soir sur Dien Bien Phu,
01:11 fais de mon fils un officier et apprends-lui à aimer la France à encrever."
01:15 Donc ce titre, je l'ai repris pour rendre hommage à mon père,
01:19 qui est rentré à Dien Bien Phu mais très grèvement blessé,
01:22 ça a beaucoup marqué notre famille jusqu'à la fin de ses jours.
01:26 Votre papa qui a connu les camps Viet Minh,
01:28 il vous racontait dans vos mémoires qu'il a fallu 4 mois
01:30 entre la réception de cette lettre
01:32 et le moment où votre famille apprend que votre père est sain et sauf.
01:34 Exactement, c'est ça.
01:36 Nous avons passé 6 mois, enfin 4 mois ou 6 mois, peu importe,
01:41 sans avoir de ces nouvelles, et puis il est revenu.
01:46 Ma mère ne l'a pas reconnu tellement il avait maigri, abîmé, etc.
01:49 Et puis donc il s'est progressivement remis.
01:52 Alors en général, vos mémoires débutent par une anecdote vraiment très forte.
01:56 Nous sommes en 1981, vous commandez à l'époque la première compagnie
02:00 du 2e Régiment Parachutiste d'Infanterie de Marine à La Réunion.
02:04 À la nuit tombée, vous effectuez un saut de 300 mètres, et que se passe-t-il ?
02:08 Alors c'était un saut d'entraînement,
02:09 comme on en fait souvent bien sûr dans les parachutistes.
02:12 Et donc sur une zone de saut très plate, il y avait des cailloux,
02:16 il y avait des petits cactus, mais il n'y avait pas d'arbres.
02:18 Les arbres étaient hors de la zone de saut, environ 300 mètres de l'axe de la zone.
02:23 Et nuit noire, et pas un brin de vent, rien du tout.
02:28 Nous sautons à 300 mètres d'altitude, je passe la porte, le parachute entorche.
02:35 Déjà fait 100 mètres au moins, le parachute entorche.
02:38 Pour nos téléspectateurs, entorche ça signifie qu'il ne s'ouvre pas en fait ?
02:41 Il ne s'ouvre pas, il est emmêlé.
02:43 Donc comme cela se fait, j'actionne le parachute ventral, entorche également.
02:49 Là, je devais être au maximum à 150 mètres,
02:52 et comme je savais qu'il ne me restait plus que quelques secondes à vivre,
02:55 parce que l'issue est fatale, et je dis "Saint-Michel, à toi de jouer".
03:00 Eh bien, Saint-Michel m'a fait faire un déplacement latéral de 300 mètres,
03:02 et je me suis retrouvé dans des arbres à 300 mètres de la zone de saut.
03:06 J'étais à 100 mètres environ, j'ai fait 300 mètres en latéral.
03:09 Ça, j'en témoigne, je l'ai vécu.
03:11 Je me suis retrouvé accroché dans des arbres.
03:13 J'aurais pu être écharpé, enfin abîmé par les branches mortes.
03:17 Rien, pas une blessure.
03:20 Et il faisait nuit noire, je ne savais pas à quelle hauteur j'étais du sol.
03:24 J'enlève mon casque, je le lâche, j'étais à 50 cm du sol.
03:28 C'est-à-dire que l'arbre était plus court de 2 mètres,
03:31 j'avais les jambes enfoncées jusqu'au thorax.
03:33 Voilà.
03:34 Après un saut de 300 mètres depuis un avion dans le ciel de la Réunion.
03:37 C'est un souvenir tout à fait étonnant.
03:40 Alors justement, en général, la foi, la foi catholique,
03:44 il rigue vraiment vos mémoires.
03:46 Elle semble consubstantielle à votre vocation.
03:50 Dans ces mémoires, vous témoignez notamment d'une retraite spirituelle décisive en 1975.
03:56 Quel lien faites-vous entre votre engagement pour la France
04:01 et l'engagement du croyant au service de Dieu ?
04:04 Alors, cette retraite initiative, j'y étais amené par un couple d'amis,
04:11 des gens qui ont maintenant passé 90 ans,
04:13 qui, après ma première opération,
04:16 j'étais parti comme garde du corps de fouet de Bonny.
04:19 Et là, après deux ans à Saint-Cyr, l'école d'application,
04:23 un an au 1er PIMA, beaucoup de formation déjà,
04:26 je prends enfin conscience de ce que je peux tuer,
04:31 faire tuer des jeunes, des camarades, et me faire tuer.
04:33 Et je me suis demandé, à quoi ça sert ?
04:36 Parce qu'à l'époque, j'avais une foi qui est tout à fait banale,
04:40 c'était bien, conventionnelle, disons.
04:44 Et donc, voyant mon désarroi, ces gens m'ont dit,
04:47 "mais on va t'amener faire une retraite ignatienne,
04:50 Saint-Ignace de Loyola".
04:51 Et ça a été le changement radical de ma vie.
04:55 Juste avant cela, j'envisageais vraiment de quitter l'armée
04:57 parce que je ne voyais pas l'utilité de se faire tuer,
05:00 je ne voyais pas, très bien.
05:02 Et ça a été le changement radical de ma vie
05:04 qui a conforté d'abord ma vocation militaire
05:07 et ma vocation donc au service de la France,
05:09 mais comme soldat et comme chrétien.
05:12 – Vous dites, je retrouve la page à l'instant,
05:15 "à la fin de cette retraite, j'ai eu une révélation
05:17 à la fois intérieure et sensible qui a révolutionné ma vie.
05:20 Depuis ce 23 août 1975 à 11h30, je sais avec une totale certitude,
05:26 non seulement que Jésus est vrai Dieu et vrai homme,
05:28 mais qu'il est mort et ressuscité".
05:30 C'est extrêmement fort.
05:32 – Oui, oui, c'était très très fort
05:34 et je la revis pas quotidiennement mais presque.
05:37 – Alors mon général, un autre élément central de votre vie,
05:40 c'est l'Afrique, vous y êtes né, vous y avez grandi,
05:43 mais surtout votre brillante carrière militaire
05:45 vous a conduit en Afrique subsaharienne à de multiples reprises.
05:49 Rwanda notamment, ce n'est pas le seul pays d'Afrique subsaharienne
05:51 dans lequel vous êtes intervenu,
05:52 mais vous avez dirigé deux opérations majeures,
05:55 dont l'une, l'opération turquoise,
05:57 qui a rencontré un écho international
05:59 et pour cause, elle s'est déroulée en réponse au génocide rwandais.
06:04 Dans vos mémoires, vous entendez rétablir la vérité
06:07 sur cette opération turquoise, expliquez-nous.
06:10 – C'est sur le rôle de l'armée française au Rwanda
06:15 que je veux préciser les choses.
06:18 Nous avons été calomniés, moi en particulier,
06:21 nous avons été lourdement calomniés sur notre rôle,
06:25 nous, militaires français, notre rôle au Rwanda.
06:28 Certains ont dit que nous avions, moi en particulier,
06:33 participé à l'organisation du génocide,
06:35 que j'avais organisé des viols de masse,
06:37 enfin des choses ahurissantes.
06:39 Ce sont de pures calomnies, de pures calomnies,
06:42 sachant que la calomnie, c'est dire des choses fausses sur l'homme,
06:47 sur quelqu'un bien.
06:49 Et donc, oui, bien sûr, cette opération m'a permis,
06:55 par la communication, n'est-ce pas,
06:57 de rétablir un petit peu, mais jamais complètement,
07:00 ce n'est pas vrai, parce que les journalistes
07:02 ont beaucoup plus d'audience que moi,
07:04 même à l'époque, ils ont beaucoup plus d'audience que moi,
07:06 ils ont beaucoup plus de moyens que moi de continuer leur travail,
07:10 ou leur faux travail, pour certains,
07:13 parce qu'il ne faut pas mettre tous les journalistes
07:14 dans le même panier, comme on dit en campagne, n'est-ce pas ?
07:19 Mais c'était effectivement, ma vision de l'opération turquoise
07:24 était aussi orientée vers cela, d'abord rétablir la vérité.
07:29 Cela n'a été fait que très partiellement,
07:32 parce que le flot de calomnie que j'ai subi
07:35 est arrivé après "Turquoise".
07:38 – Est-ce que vous pensez, mon général, on a un petit peu de temps,
07:40 avec le recul, vous avez mené des opérations spéciales
07:43 intégrant une forte dimension de renseignement,
07:46 est-ce que vous diriez aujourd'hui que des puissances étrangères
07:49 ont pu tenter de salir la France à l'occasion de l'affaire rouvrandaise ?
07:54 – Je le dis, je le pense, je n'ai pas d'argument suffisant
07:58 parce que tout cela se fait dans l'ombre, dans le secret, etc.
08:02 mais j'en suis persuadé, j'en suis persuadé.
08:05 Écoutez, un tout petit exemple complètement banal,
08:08 pendant l'opération turquoise, nous voyons un jour arriver
08:11 deux journalistes américains,
08:15 et puis un sous-officier qui était avec moi me dit "mais on les a vus ceux-là ?"
08:20 Ah oui, on les a vus en Somalie, ils transportaient des sacs de riz,
08:23 ils étaient dans l'humanitaire.
08:25 Alors je les ai salués, "bonjour la CIA", ils s'en renfrognaient aussitôt,
08:30 je crois que j'avais frappé juste, n'est-ce pas ? C'était la CIA.
08:33 – Vous racontez d'ailleurs dans vos mémoires
08:35 – Je raconte ça.
08:35 – Que ces journalistes, ou en tout cas présentés comme tels,
08:40 vous allez les surveiller quand même de façon un peu discrète
08:43 pendant la suite de l'opération,
08:45 et leur demander de même de transmettre vos amitiés au patron de la CIA.
08:49 – Voilà, c'est ça, bien sûr, on leur a donné quelques fausses informations,
08:52 ça c'est banal, c'est de la banalité.
08:55 – Alors au début de l'année 2006, mon général,
08:58 vous démissionnez de l'armée de terre qui vous promeut
09:01 dans le même temps un général de division.
09:03 Vous expliquez dans vos mémoires avoir dû choisir entre servir ou trahir la France,
09:09 c'est-à-dire que servir l'armée française,
09:11 aujourd'hui en tout cas c'est trahir la France.
09:14 – Surtout pas, je n'ai jamais dit, je n'ai jamais pensé,
09:17 non, jamais, c'est faux.
09:18 La totalité des garçons et des filles qui s'engagent dans l'armée,
09:22 surtout quand ils sont jeunes, n'est-ce pas,
09:24 s'engagent pour servir la France, c'est vrai.
09:27 Bon, ensuite avec le temps, quelques-uns pour l'avancement,
09:32 d'accord, se laissent manipuler,
09:34 mais non, les gens s'engagent dans l'armée pour servir la France,
09:36 ça j'en suis absolument persuadé.
09:38 Je suis un cas particulier, je ne suis pas le seul cas particulier, n'est-ce pas ?
09:42 À la fin de mon commandement des premiers RPIMA à Bayonne,
09:47 il m'a été dit, je l'affirme, et je l'ai su ailleurs,
09:50 après par d'autres voix,
09:52 que j'étais envisagé comme futur chef d'état-major des armées.
09:56 Bien, mais j'avais donc ces calomnies très très très lourdes
09:59 à porter sur le dos,
10:03 pour lesquelles je n'ai rencontré aucun homme politique pour me défendre,
10:08 non, aucun, aucun pour me défendre,
10:10 ils nous envoient là-bas mais ils ne nous défendent pas, bien, ok.
10:13 Et donc là, j'avais une forme de faiblesse, si vous voulez,
10:18 et donc une société secrète, dont je ne donnerai pas le nom,
10:22 parce qu'il y en a de divers types, n'est-ce pas,
10:24 est venue, m'a approché, et m'a dit,
10:27 "écoute, si tu veux le Rwanda, dans trois jours, on n'en parle plus,
10:30 mais tu viens chez nous", voilà.
10:32 Eh bien, j'ai refusé tout simplement, parce qu'on ne peut pas servir de maître,
10:35 ça fait partie aussi de la culture chrétienne,
10:40 et depuis cette retraite ignatienne que j'ai faite à 25 ans, si vous voulez,
10:44 j'ai vu les choses de manière, toujours comme chrétien,
10:50 toujours comme chrétien, ce qui m'a amené à désobéir en opération.
10:53 – À trois reprises, vous le dites, vous avez désobéi à trois reprises.
10:56 – En opération, en opération.
10:58 – Est-ce que vous pouvez nous rappeler ?
11:00 – Oui, mais là, je vais terminer avec ça.
11:02 Donc, on ne peut pas servir de maître, nous dit Jésus,
11:06 on ne peut pas servir Dieu et l'argent,
11:07 on ne peut pas servir Dieu et une société secrète,
11:09 on ne peut pas servir la France et une société secrète,
11:11 ce n'est pas possible.
11:12 Soit on sert la France, soit on sert une société secrète.
11:14 Eh bien, j'ai choisi de servir la France.
11:16 Ça a été à mes dépens, au lieu de passer général de très vite, très jeune,
11:21 je ne sais pas, il m'a fallu beaucoup de temps,
11:23 et puis je n'ai eu que des emplois très intéressants,
11:25 mais qui n'étaient pas ceux auxquels j'étais promis initialement,
11:27 et puis voilà, tant pis, je suis resté fidèle au service de la France.
11:32 Vous me posez quelle question ?
11:33 – Oui, sur la désobéissance du militaire.
11:37 Ça peut paraître un détail, ce que j'ai vécu,
11:39 mais pour moi, sur le terrain, ce n'est pas un détail.
11:42 J'étais au Rwanda, donc, et je reçois de Paris,
11:46 quelqu'un que je ne nommerai pas bien sûr,
11:50 l'ordre d'envoyer une patrouille en Ouganda.
11:54 Et il faut savoir d'alors que, à ce moment-là,
11:57 nous étions 67 du premier Pima face à 15 000 Tutsis.
12:05 Donc, en NGC 10, c'était beaucoup quand même.
12:08 Et puis ensuite, envoyer des garçons,
12:10 nous étions tous des Européens, tous blancs,
12:13 en Ouganda, où à l'époque, il n'y avait quasiment pas de blancs,
12:17 mais c'était les envoyés à la mort.
12:20 Et je les refusais pour cela,
12:22 parce que nous avions le renseignement suffisant
12:25 pour faire notre opération,
12:27 et puis je me refusais d'envoyer des garçons à une mort quasi certaine
12:32 pour des renseignements dont nous n'avions pas vraiment besoin.
12:35 Donc, j'ai refusé, tout simplement.
12:37 J'ai pensé d'ailleurs être un patrier disciplinaire,
12:40 vider de l'armée, j'ai été décoré.
12:43 Donc, je pense que j'ai eu raison.
12:44 – Oui, vous rapportez dans le noir, effectivement,
12:45 que l'histoire a finalement reconnu le motif de votre désobéissance.
12:50 – C'est-à-dire qu'il faut savoir certainement,
12:52 le soldat chrétien, il est soldat, il est chrétien.
12:57 Et donc, la conscience du chrétien doit le guider en permanence.
13:02 J'en suis intimement persuadé.
13:04 Ce qui m'amène aussi à dire que notre métier, c'est bien sûr la guerre,
13:08 mais notre vocation, c'est la paix par le moyen éventuel de la guerre.
13:12 La guerre en dernier ressort, et le moins possible, mais pour la paix.
13:17 – Alors, mon général, après avoir commandé le premier RPIMA,
13:21 vous avez travaillé en tant que prospectiviste pour l'armée.
13:26 À cette occasion, vous mentionnez notamment la rédaction de plusieurs notes,
13:30 évidemment adressées au plus haut niveau hiérarchique.
13:33 Deux ont retenu particulièrement mon attention.
13:36 L'une porte sur le déclin de la natalité mondiale,
13:39 et évidemment, ce sujet est un peu plus d'actualité, notamment en France.
13:43 L'autre évoque l'indispensable, sorti en tout cas, le "Jugez-vous",
13:47 de la France, de l'OTAN.
13:50 Alors déjà, quelle conclusion avez-vous tirée à l'occasion de ces travaux ?
13:54 Et qu'en ont fait les autorités politiques et militaires ?
13:56 Enfin, la hiérarchie militaire et les autorités politiques.
13:59 – Je ne sais pas ce qu'en a fait l'hierarchie militaire,
14:01 elle a peut-être été transmise aux politiques,
14:03 mais les politiques n'en ont rien fait.
14:05 Sont-ce des politiques ?
14:08 Au sens mort du terme, je dis non.
14:10 Bien, en fait, ces études, si vous voulez,
14:12 étaient dans le cadre d'une étude plus large.
14:15 Nous devions imaginer, c'est en 94-15,
14:18 nous devions imaginer ce que seraient les années 2020 à 2030,
14:23 nous y sommes, n'est-ce pas, au niveau français, européen et mondial.
14:27 Sachant que la prospective, c'est un travail intellectuel,
14:30 à partir de données fortes du passé, du présent,
14:33 avec des tendances lourdes pour l'avenir,
14:35 c'est un travail intellectuel, ce n'est pas une révélation divine,
14:37 ce n'est pas de la prophétie, ça n'a rien à voir.
14:40 Et donc, nous avions, bien sûr, comme données lourdes de cette étude,
14:45 la démographie mondiale.
14:47 On savait déjà à l'époque, depuis une vingtaine
14:50 ou peut-être même une trentaine d'années,
14:51 qu'il y aura un bouleversement démographique mondial
14:54 et qu'il était en cours, n'est-ce pas ?
14:56 La population africaine, d'Afrique sypso-aréenne,
14:58 s'est développée énormément, de même la population indienne,
15:02 de même la population des pays Turquie, Iran, Irak, etc.
15:08 On savait déjà que la population chinoise
15:11 allait commencer à régresser à partir de 2020, on le savait.
15:14 Aucun journaliste n'en parlait,
15:16 aucun homme politique ne le prenait en compte,
15:18 mais les spécialistes de la démographie le savaient.
15:21 Donc nous avions pris cela en compte.
15:23 De même, nous avions vu que,
15:28 travailler sur l'OTAN, sachant que l'OTAN
15:30 était une alliance défensive contre l'URSS.
15:33 Or l'URSS venait de disparaître,
15:36 donc l'OTAN ne se justifiait plus.
15:38 Ou alors, il fallait, comme le demandait la Russie renaissante,
15:42 intégrer la Russie à l'OTAN et transformer l'OTAN
15:46 pour en faire une alliance militaire de pacification du monde
15:50 en vue de faciliter, d'aider au développement des pays sous-développés.
15:56 Ils étaient beaucoup plus sous-développés que maintenant,
15:58 les pays africains en particulier, mais les autres aussi.
16:01 Eh bien, nos propositions n'ont manifestement pas été retenues.
16:07 Je crois que les Américains n'en voulaient absolument pas de cette option.
16:11 Nous avons vu, bien sûr, je ne sais plus qui exactement,
16:16 mais à l'époque déjà, aux États-Unis,
16:18 il y avait un courant de pensée selon lequel,
16:21 si la Russie se relève, on la détruira.
16:23 Eh bien, moi je dis, j'affirme que les racines profondes
16:29 de la guerre en Ukraine, elles sont là.
16:31 Dans le refus de l'OTAN d'intégrer la Russie,
16:34 dans le fait que l'OTAN ait resté ce qu'il était,
16:36 une alliance défensive qui n'ayant pas d'ennemis a dû s'inventer un ennemi.
16:41 Eh bien, le nouvel ennemi, c'était la Russie.
16:44 Voilà, et donc les racines profondes de la guerre en Ukraine sont là,
16:47 dans cette affaire-là, dans ce refus de transformer l'OTAN.
16:50 – Alors, mon général, après le service militaire,
16:54 vient pour vous le temps de l'engagement politique,
16:57 et en 2017, cette candidature à l'élection présidentielle,
17:01 cette dernière a rencontré beaucoup d'enthousiasme,
17:04 mais aussi de nombreux obstacles.
17:06 Croyez-vous qu'il soit encore possible
17:09 de changer les choses par l'engagement électoral ?
17:12 – Je crois que la situation est un peu bouchée, effectivement,
17:21 parce que, très rapidement, officiellement, j'ai eu 84 parrainages.
17:28 Certains bruits, dont je ne donnerai pas les sources,
17:33 m'ont fait savoir que j'avais eu plus de 1 000 parrainages.
17:37 Eh bien, où seront passées les autres ?
17:40 Mais aisérés, en plus, parce que je n'ai pas d'éléments pour le prouver.
17:46 Mais des gens solides qui m'ont dit ça.
17:48 Ensuite, ce que je sais, c'est qu'à un moment, il m'a été dit,
17:53 écoute, si vous le voulez, mon général,
17:56 acceptez-vous, mon général, d'être le candidat hors-partie face à Marine Le Pen ?
18:00 L'une des deux conditions était d'entrer dans une société secrète.
18:03 J'ai refusé.
18:04 Donc, ça veut dire que le système est, comment dire,
18:08 complètement manipulé, complètement fermé, maintenant.
18:10 Il est tenu par les puissances d'argent,
18:17 les sociétés secrètes, quelles qu'elles soient,
18:19 parce qu'il y en a de divers types, n'est-ce pas ?
18:21 Et puis, par les partis politiques.
18:25 En fait, nous sommes maintenant dans une situation de tyrannie des partis politiques,
18:30 de tyrannie des idéologies, sachant que toute idéologie,
18:37 au bout du compte, même si elle prétend au départ le contraire,
18:40 finit par asservir l'homme, asservir l'être humain
18:44 à ce qu'elle recherche elle-même.
18:47 Alors que la vocation de la politique,
18:51 du moins dans la culture occidentale,
18:55 qui est fondée sur le christianisme,
18:57 la civilisation occidentale, il ne faut pas l'oublier,
19:00 fondée sur le christianisme,
19:01 qui a établi quelque chose que je crois exceptionnel
19:09 et qui n'existe nulle part ailleurs à ma connaissance,
19:11 l'homme étant ce qu'il y a de plus grand dans l'univers,
19:15 tout doit être mis au service du développement de l'être humain.
19:18 Aujourd'hui, avec le système des partis politiques,
19:21 la tyrannie des partis politiques,
19:22 eh bien, on aboutit à un asservissement progressif de tous les Français,
19:27 que ce soit à l'argent, aux idéologies, aux systèmes, etc.
19:33 Voilà.
19:35 Je crois qu'effectivement, il est très difficile aujourd'hui
19:38 d'aboutir, de réussir en politique,
19:41 si on ne fait pas allégeance au système,
19:44 au système, les sociétés secrètes, l'argent, etc.
19:48 Quelqu'un récemment m'a demandé si j'acceptais de me relancer pour 2017,
19:52 en me disant "le gros problème,
19:54 c'est de trouver un milliardaire pour nous aider".
19:55 Eh bien oui, c'est vrai, c'est vrai, mais il n'y a pas que ça,
20:00 il faut aussi prêter allégeance.
20:01 Donc, je vois difficilement, voyez-vous,
20:05 ceci étant, il est hors de question d'aborder la partie,
20:07 parce que la France, c'est ma patrie, c'est notre pétrie.
20:13 Et puis, elle a quand même 2 millions d'histoires derrière elle,
20:15 elle est très mal en point en ce moment,
20:17 mais moi, je suis persuadé qu'elle se relèvera.
20:20 Comment ? Je ne sais pas.
20:21 – En général, justement, à défaut d'une solution politique,
20:25 comparaison n'est pas raison,
20:26 mais vous avez connu le théâtre africain, des guerres civiles,
20:30 est-ce que vous ressentez un peu les ferments
20:33 d'une confrontation de ce type aussi sur notre territoire ?
20:36 – Ah oui, malheureusement, oui, c'est terrible à dire,
20:40 et les choses s'affirment chaque jour, si vous voulez,
20:44 avec tous ces coups de couteau, les viols de vieilles femmes, etc.
20:51 La situation se tend de plus en plus dans notre pays,
20:55 il suffit maintenant d'une étincelle
20:57 pour que la situation dégénère, alors guerre civile,
21:01 je ne suis pas certain qu'elle soit une guerre civile
21:03 au sens où on l'entend habituellement,
21:04 ça pourrait être une guerre à la fois,
21:07 et pas uniquement en France d'ailleurs,
21:09 c'est vrai pour l'Europe et c'est vrai en bonne partie
21:11 pour la quasi-totalité du monde,
21:13 sauf certaines régions qui sont bien protégées,
21:17 mais ça serait une guerre à la fois religieuse,
21:21 raciale, ethnique, sociale, politique,
21:25 débouchant sur des désorganisations complètes,
21:30 et donc des problèmes de nourriture, de la famine, etc.
21:35 On n'y est pas, on peut encore l'éviter,
21:40 pour ça il faut des gens qui veulent l'éviter.
21:42 – Alors dernière question, en général,
21:44 à l'amoureux de la France que vous êtes,
21:46 la France peut-elle encore être sauvée, selon vous ?
21:50 – Moi je suis persuadé qu'elle sera sauvée,
21:52 je suis persuadé qu'elle sera sauvée,
21:54 par contre, si je peux m'exprimer ainsi,
21:58 elle va prendre des baffins,
22:00 par le destin, par la force des choses.
22:04 – C'est nécessaire peut-être pour une prise de conscience ?
22:08 – Oui, je pense que d'une certaine manière c'est nécessaire,
22:11 parce que nous avons quitté,
22:12 nous avons éloigné radicalement du grand fleuve civilisationnel
22:16 auquel s'abreuvaient nos ancêtres.
22:19 On s'en est éloigné radicalement,
22:22 si bien que maintenant, au lieu d'être…
22:25 J'ai rencontré récemment un cardinal africain
22:30 qui est à peu près à mon âge,
22:33 et qui m'a dit, au cours d'une journée en voiture,
22:36 tous les deux, il m'a dit "mais comment se fait-il que…
22:42 Pourquoi la France, qui a porté le message du Christ
22:45 pendant plus de 1000 ans,
22:46 pourquoi maintenant elle porte le message de Satan ?"
22:47 C'est une parole de prêtre, de cardinal.
22:52 Mais c'est un peu ça, on a trahi notre vocation,
22:56 la France a trahi sa vocation initiale,
22:57 elle a trahi le message qu'elle devait porter.
23:01 Donc oui, je pense qu'elle va prendre de sérieuses baffes,
23:06 mais elle se remettra, ça j'en suis persuadé,
23:08 et je le vois quasiment presque tous les jours maintenant
23:12 avec la jeunesse française,
23:14 qui est une partie de la jeunesse française,
23:16 mais ce sont toujours les petits restes,
23:18 ce sont toujours les petits restes qui refont les grandes choses.
23:22 Il ne faut pas oublier qu'en 1940 à Londres,
23:26 autour de De Gaulle, ils étaient 40,
23:28 sur les Champs-Élysées en 44, 40 millions.
23:31 Autour de Jésus, il y en avait 12, dont un traître,
23:34 et maintenant on est à 3 milliards ou 5 milliards,
23:36 je ne sais pas exactement.
23:37 Donc ce sont toujours des petits restes qui refont,
23:39 et ce petit reste en France, il existe, il existe,
23:42 et il va continuer à…
23:44 Et puis il y a aussi un autre phénomène
23:45 dont on ne parle jamais sur les plateaux de télévision
23:48 ou dans les journaux, la conversion des musulmans,
23:51 en France ou ailleurs.
23:52 Ça pose des problèmes dans certains pays musulmans,
23:55 du Maghreb ou d'ailleurs, la conversion des musulmans
23:57 au christianisme, aux diverses formes de christianisme,
23:59 pas forcément au catholicisme, mais en France aussi,
24:02 il y a des quantités de musulmans qui se convertissent.
24:06 Donc ça aussi, ça va changer les choses.
24:08 La France renaîtra, j'en suis persuadé.
24:11 – Merci mon général pour ces paroles d'espérance.
24:14 Je rappelle vos très très belles mémoires.
24:16 Apprends-lui à aimer la France à encrever,
24:19 disponible sur la boutique TVL qui paraît sous les éditions Mareuil.
24:24 Merci à vous de nous avoir suivis.
24:26 N'oubliez pas de partager cette vidéo, de commenter, de liker.
24:30 À très bientôt sur TV Liberté.
24:33 [Générique]