[Brèves d'affût] / [Brief of the lookout]
Lundi 20 novembre 2020 / Monday, November 20, 2020
14h30 : Les bourrasques fortes du vent sont froides mais elles font un ciel clair.
Sa lumière illumine d'or pâle les strates de calcaire, vestiges géologiques des fonds marins d'une mer peu profonde fréquentée à l'époque par les dinosaures.
14h45 : Deux aigles brun doré cerclent dans le bleu profond, l'aiglon crie.
15h30 : Le jeune aigle de l'année longe la paroi où se blottit une végétation rousse et verte sombre.
15h45 : L'aiglon et un de ses parents sont posés sur leur perchoir habituel.
16h00 : Une jeune chevrette pas loin broute au soleil mais son frère reste dans l'ombre des arbres. La force du vent agite les branches, ce qui les alertent souvent.
Mon regard est un très lent métronome qui se balance des deux chevreuils proches aux deux aigles lointains.
16h10 : Les chevrillards passent dans la combe derrière en même temps que la lumière solaire.
16h15 : Le soleil dans mon dos s'éteint et je baigne dans une ombre calme qui apaise mes yeux. Elle grimpe lentement les strates au même rythme que l'or pâle qui devient or jaune.
16h30 : La jeune chevrette est là ! Elle broute tout juste devant l'affût ! Je ne l'ai pas entendu venir, trop absorbé à observer les aigles là-haut qui alternent tranquillement guet et toilettage. Le jeune brocard est là aussi, tout autant occupé qu'elle à dévorer le thym. L'or jaune glisse imperceptiblement vers l'or rouge...
16h45 : Les deux chevrillards sont toujours là dans la pénombre, ils ne broutent plus mais s'appliquent à un long toilettage mutuel. Cette tendresse - en apparence - contraste fortement avec la rudesse du milieu.
17h00 : L'ombre termine sa lente ascension pour ne laisser qu'une roche striée de multiples gris sous un ciel grand bleu. Je distingue à peine le frère et la sœur sous la végétation, ombres informes qui frissonnent dans la nuit qui s'impose. Par contre, les deux aigles toukours posés sur leur perchoir roux sont très visible, bien découpés sur un ciel froid dans le dernier rayon chaud. Passeront ils la nuit là ? Possible, je les ai déjà vus ici au petit matin, immobiles, la tête dans les épaules...
17h10 : Je remballe sans bruit, les petits chevreuils ne sont certainement pas très loin. Et puis je ne peux m'empêcher de jumeller régulièrement les aigles, silhouettes noires sur un pâle ciel gris bleu à présent.
17h30 : Je redescends face au couchant sous un large ciel de lumière pure et claire; bien à ma mesure...
Lundi 20 novembre 2020 / Monday, November 20, 2020
14h30 : Les bourrasques fortes du vent sont froides mais elles font un ciel clair.
Sa lumière illumine d'or pâle les strates de calcaire, vestiges géologiques des fonds marins d'une mer peu profonde fréquentée à l'époque par les dinosaures.
14h45 : Deux aigles brun doré cerclent dans le bleu profond, l'aiglon crie.
15h30 : Le jeune aigle de l'année longe la paroi où se blottit une végétation rousse et verte sombre.
15h45 : L'aiglon et un de ses parents sont posés sur leur perchoir habituel.
16h00 : Une jeune chevrette pas loin broute au soleil mais son frère reste dans l'ombre des arbres. La force du vent agite les branches, ce qui les alertent souvent.
Mon regard est un très lent métronome qui se balance des deux chevreuils proches aux deux aigles lointains.
16h10 : Les chevrillards passent dans la combe derrière en même temps que la lumière solaire.
16h15 : Le soleil dans mon dos s'éteint et je baigne dans une ombre calme qui apaise mes yeux. Elle grimpe lentement les strates au même rythme que l'or pâle qui devient or jaune.
16h30 : La jeune chevrette est là ! Elle broute tout juste devant l'affût ! Je ne l'ai pas entendu venir, trop absorbé à observer les aigles là-haut qui alternent tranquillement guet et toilettage. Le jeune brocard est là aussi, tout autant occupé qu'elle à dévorer le thym. L'or jaune glisse imperceptiblement vers l'or rouge...
16h45 : Les deux chevrillards sont toujours là dans la pénombre, ils ne broutent plus mais s'appliquent à un long toilettage mutuel. Cette tendresse - en apparence - contraste fortement avec la rudesse du milieu.
17h00 : L'ombre termine sa lente ascension pour ne laisser qu'une roche striée de multiples gris sous un ciel grand bleu. Je distingue à peine le frère et la sœur sous la végétation, ombres informes qui frissonnent dans la nuit qui s'impose. Par contre, les deux aigles toukours posés sur leur perchoir roux sont très visible, bien découpés sur un ciel froid dans le dernier rayon chaud. Passeront ils la nuit là ? Possible, je les ai déjà vus ici au petit matin, immobiles, la tête dans les épaules...
17h10 : Je remballe sans bruit, les petits chevreuils ne sont certainement pas très loin. Et puis je ne peux m'empêcher de jumeller régulièrement les aigles, silhouettes noires sur un pâle ciel gris bleu à présent.
17h30 : Je redescends face au couchant sous un large ciel de lumière pure et claire; bien à ma mesure...
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