« Sans cette revalorisation, on ne passera pas l’année 2022 ! » Remontés, une centaine de producteurs d’œufs sont venus de l’ouest de la France jusque sous les fenêtres du siège de Carrefour, à Massy dans l’Essonne, pour exprimer leur ras-le-bol. Ils réclament à la grande distribution « une revalorisation des prix » de cinq centimes pour les œufs bio et de deux centimes pour les œufs conventionnels plein air, cage et sol. Pour montrer leur colère, les agriculteurs ont jeté plusieurs centaines d’œufs contre la façade du bâtiment, retapissée de jaune en quelques minutes. « Cette augmentation c’est vital parce qu’aujourd’hui, sans ces cinq centimes-là, on ne va pas passer l’année », assène Frédéric Chartier, producteur d’œufs bio en Bretagne et membre de l’Union des producteurs de viande et d’œufs en Bretagne. Les agriculteurs subissent de plein fouet l’augmentation des coûts de production liée à la hausse des prix des matières premières « composant l’alimentation des poules pondeuses ». Ils demandent une meilleure prise en compte de ces dernières et dénoncent « le non-respect total de la loi EGAlim 2 ». Cette loi parue en octobre 2021, vise à « protéger la rémunération des agriculteurs ». Selon eux, Carrefour est l’enseigne la plus réticente à intégrer les hausses de charges. « Ils ne tiennent pas leurs promesses parce que c’est une guerre de prix bas pour sauver leurs marges et tant qu’à faire, essayer de piquer la part de marché à leurs concurrents, déplore Frédéric Chartier. On est clairement dans une guerre de prix mais pour leurs marges, pour leur bien à eux, pas pour les éleveurs et pas pour le consommateur. » À l’issue d’une réunion entre les deux partis ce vendredi, l’enseigne dit s’être engagée « sur une revalorisation des prix et sur l’indexation automatique trimestrielle de l’indice Itavi », reconnu par la filière, qui mesure le coût des matières premières nécessaires pour alimenter les volailles.
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