• il y a 2 ans
Ce projet a été mis en place en 2021-2022 en partenariat avec les Licences Tic Arc de l'Université de la Roche sur Yon et la Maison des Hommes et des Techniques
Il a permis à 28 étudiant (e)s de la licence des Métiers du numériques de travailler sur la mémoire de la construction navale à Nantes
En choisissant un thème, un ou des témoins et des archives correspondantes issus du fonds de la maison des hommes et des techniques.
Les films sont projetables avec l'accord de l'IUT de la Roche sur Yon et de la maison des Hommes et des techniques et des étudiant (e)s.

Cette version en lien privé n'est pas destinée à être mise en ligne. Elle doit impérativement rester dans un cadre professionnel.
Pour toutes projections ou évènements merci de contacter :

Coordination des projets documentaires : Xavier Liebard intervenant réalisateur : 06 03 43 12 97 / xavier.liebard@orange.fr
Maison des Hommes et des techniques , Archives et suivi des projets :
Elise Nicolle Coordinatrice de la maison des hommes et des techniques : 0240082022 / elise.mht@orange.fr
IUt La Roche sur Yon , moyens techniques, intervenants :
Zeineb Touati coordinatrice pédagogique Licence TICARC : 02 51 47 35 25 / Zeineb.Touati@univ-nantes.fr


Vous trouverez dans l'ordre 6 documentaires
Durée Totale 45 minutes.

LE DERNIER DEPART : Documentaire / 6 minutes 57
Autour de la fermeture des chantiers navals de Nantes
Témoins : Jean-Baptiste Bigeard, Gérard Tripoteau
Réalisation : Mélanie LangKusth, Dorina Bodenes, Aurélie Sabatier, Alexandra Csaranko


L'AMIANTE DANS LES CHANTIERS NAVALS DE NANTES : Documentaire / 7 minutes 07
Autour de l'utilisation de l'amiante dans le construction navale
Témoin : Jean Penneau
Réalisation : Una Arthus, Maëva Cadeau, Florence Courtemanche, Aurélien Lanave, Flavie Mertens

L'ENGAGEMENT SYNDICAL : Documentaire / 7 minutes 15
Autour de le choix de l'engagement syndical
Témoins : Jean-Yves Colas, Michel Vallière
Réalisation : Martin Wattebled, Juliette Guibert, Hugo Guimonneau, Candice Noël

LA FABRIQUE DES SOURDS : Documentaire / 6 minutes 43
Autour des bruits du chantier
Témoins : Michel Lefeuvre, Michel Le Pennuen
Réalisation : Zoé Laforest, Corentin Lebastard, Léa Filleux, Ilan Gaunel

ETRE UNE FEMME SYNDICALYSTE : Documentaire : Documentaire 8 minutes 05
Autour de la situation des femmes syndiquées dans la navale
Témoin : Jeannine Augustin, Elise Nicolle
Réalisation : Margaux Mignen, Margaux Jaffray, Clémence Gabory, Léa Besseau, Suzanne Lebastard

COMITE D'ENTREPRISE, UNE GRANDE FAMILLE : Documentaire 6 minutes 37
Autour de la naissance des comités d'entreprise dans la navale
Témoin : Gérard Tripoteau
Réalisation : Cecile Audran, Laurianne boite, Julie Coutant, Manon Guyaux, Léa Houssemand

Pour voir les autres films séparément :
Playlist la navale
https://dailymotion.com/playlist/x7fd46
Transcription
00:00 L'Occident est un des grands moments de la vie de la ville.
00:04 Le long de la fête, les gens se réunissent pour la fête.
00:08 Les gens se réunissent pour la fête.
00:10 Longtemps, le lancement des bateaux qui sortaient des ateliers nantais
00:18 a été une fête collective au cœur de la ville.
00:21 On venait assister au spectacle par milliers,
00:24 le long du quai de la Fosse, sur le pont Anne de Bretagne
00:27 et vers la butte Sainte-Anne.
00:29 Effervescence, fierté, joie de voir le résultat de tant d'heures travaillées.
00:34 Les ouvriers, en face près des cales,
00:37 oubliaient un temps le travail difficile et les luttes syndicales.
00:42 Mais le Bougainville, annoncé comme le dernier navire à descendre
00:46 la rampe de lancement le 3 octobre 1986,
00:50 est le chant du signe du déclin amorcé depuis quelques années.
00:57 Le premier lancement, c'est toujours très impressionnant.
01:01 Il y a la foule, en plus, les ouvriers qui sont là pour voir le départ,
01:05 le lancement, et puis les personnes extérieures qui sont sur le quai en face.
01:10 C'est émouvant de voir partir à chaque fois un bateau.
01:14 Bien avant la fermeture, à partir des années 60,
01:23 le chantier commence à connaître une lente agonie.
01:26 Ce déclin au rythme des fusions successives
01:29 se traduit par les premiers licenciements
01:32 qui touchent d'abord les intérimaires et sous-traitants.
01:35 A partir des années 85-86, d'abord il y a eu des suicides,
01:41 même ici, même dans le chantier, il y a eu des suicides.
01:45 Il y a eu après des licenciements, enfin des mises en congés conversion,
01:50 pour en parler, des mises en congés conversion,
01:53 c'est-à-dire qu'il y a eu à peu près, on était 1 500,
01:56 il y en a eu à peu près 500 qui ont été mis en congés conversion,
01:59 il y en a eu à peu près 500 qui ont été mis à Saint-Nazaire.
02:03 Et puis, bon, ben, c'est d'autres qui sont partis un petit peu comme ça.
02:07 La blessure importante est celle-là, c'est qu'il y a des gens qui, la veille,
02:12 avaient leur métier, leur savoir-faire vers tout ça,
02:16 et puis qui étaient mis dehors à rien faire.
02:20 Au fur et à mesure que la date fatidique arrivait,
02:23 effectivement, les bureaux d'études étaient mutés à Saint-Nazaire,
02:28 petit à petit ça commençait à déménager d'ici,
02:31 donc là ça commençait à sentir mauvais quand même.
02:33 Pour faire entendre leur voix, ils se réunissent et manifestent dans les rues de Nantes.
02:41 Au cours d'une de leurs manifestations pour le maintien de la construction navale à Nantes,
02:47 ils construisent la Carac, baptisée Neve de la Loire.
02:51 Elle représente et valorise encore aujourd'hui le mouvement des ouvriers du chantier du Bijon,
02:56 c'est pourquoi elle continue sans cesse d'être rénovée.
02:59 Les années 80 sont donc marquées par des affaiblissements successifs d'un secteur ouvrier
03:05 qui lutte pour maintenir son outil de travail et des conditions dignes.
03:10 Mais Alstom, maison mère de Dubijon depuis 1983,
03:14 finit par acter le transfert total vers Saint-Nazaire et donc la fin de l'entité Dubijon.
03:20 C'est l'année suivante que l'étau se resserre jusqu'à la fermeture définitive,
03:29 après une période de flou pendant laquelle certains refusent d'y croire
03:33 et d'autres ont déjà décidé de leur nouvel avenir.
03:36 Le 3 juillet 1987, le Bougainville quitte le port de Nantes pour son armement final à Saint-Nazaire.
03:43 Une blessure pour cette cité de marins où la construction navale était établie depuis plus de 2000 ans.
03:49 L'ambiance est à la résistance, hélas un peu comme le pot de terre contre le pot de fer.
03:55 L'émotion est très vive, des ouvriers tentent d'empêcher le départ par une occupation de l'embarcation.
04:06 D'autres ne cachent pas leur peine, leur pleurs, leur sentiment de ne plus rien valoir.
04:11 32 ans que je suis dans la construction navale, on me dit hein, croyez que ça ne me fait pas mal au cœur.
04:17 Il y a un gars qui est là, qui est près de la retraite, qui est interviewé, il part en chialant.
04:28 Il pleure, oui.
04:30 Voilà, là c'est ça quoi.
04:33 Si la fermeture est un choc, comme en témoigne la séquence précédente,
04:38 très vite certains salariés se mobilisent pour une autre mission.
04:42 En 1986, il y a eu avec le comité d'entreprise, la création de l'association Histoire de la construction navale à Nantes.
04:51 Donc voilà, tous ces symptômes-là faisaient que, on savait, on sentait qu'il y avait quelque chose qui allait se passer,
05:01 fermeture, mais la continuité passait par autre chose que de dire on va faire un chantier,
05:06 mais autre chose de dire, toute cette histoire-là, il faut se la garder.
05:09 Archives sociales, plans, des milliers d'outils, des maquettes avaient déjà été cachés.
05:14 Le bâtiment de la direction est squatté puis muré.
05:18 Les bulldozers débarquent dès que le Bougainville a quitté le port.
05:22 Oui, ça c'est, oui.
05:34 Ça fait toujours mal au ventre, quoi, de voir des trucs comme ça.
05:38 Alors qu'on est prévus pour la construction, là c'est de la destruction.
05:42 Oui, il n'y avait plus personne.
05:46 C'est une page de notre histoire qui se ferme.
05:49 En 1989, le nouveau maire, Jean Marquérault, stoppe la course à la destruction
05:56 et entame avec son conseil municipal une période de réflexion sur l'avenir du site.
06:02 Ce n'est pas qu'un lieu qui disparaît, mais aussi un esprit.
06:06 Pour citer les mots d'un de nos témoins, il dit
06:10 « C'est l'ancrage d'une communauté qui, depuis des générations,
06:14 vit au rythme de la Loire et d'une solidarité qui soude en dehors du travail. »
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07:44 Alors Jean, est-ce que vous pouvez nous parler un petit peu de vous, vous présenter ?
07:47 Benoît Jean, 88 ans passé,
07:52 je suis rentré au chantier en 1957,
07:58 en février 1957, et je l'ai quitté en 1986.
08:03 Donc je suis Élise Nicole, je suis coordinatrice de la maison des hommes et des techniques.
08:09 Les derniers sous-marins qu'on a fait ici, apparemment, soit disant,
08:14 que ce n'était pas des matelas d'amiante, mais j'ai eu peine à croire.
08:17 Mais on a eu de la difficulté complète, il y en avait partout de l'amiante ici.
08:20 Les soudeurs, ils avaient un tapis, c'était d'amiante.
08:22 Il y a eu des équipements, il n'y avait pas le masque.
08:25 Ici, on n'a jamais porté de masque.
08:28 Moi, j'ai porté de masque pour la ligne de berg. Après, non, il n'y a pas de masque.
08:32 Et vous aviez des gants ?
08:33 Des gants, oui. Au départ, les soudeurs, ils avaient des gants en amiante.
08:37 Ils avaient leur petit tapis pour se mettre à genoux, pour se souder à l'amiante.
08:42 Il y avait partout.
08:44 Il y avait les entrepôts, il y avait des rouleaux d'amiante.
08:49 Les grandes chaudières dans un navire,
08:51 ils étaient entourés d'un matelas épais comme ça d'amiante.
08:55 D'ailleurs, même, il y a eu des femmes qui n'avaient jamais travaillé là,
09:00 qui travaillaient dans les bureaux.
09:02 Et il y avait une fenêtre qui donnait à l'emplacement pas loin de la menuiserie,
09:07 c'était pour tirer les plans.
09:09 Et bien, il y a la femme d'un copain qui est morte de l'amiante.
09:12 Parce que quand ils découpaient à la menuiserie,
09:17 toutes les poussières s'en allaient.
09:19 Et quand on a réussi à avoir un truc de récupération,
09:22 on avait un immense ballon en grosse toile qui se gonflait et ils aspiraient ça.
09:26 La lutte c'était ça, il fallait se débrouiller pour arriver à quelque chose.
09:30 On l'a découvert, on savait qu'il y avait quelque chose, mais on ne le savait pas vraiment.
09:36 Et c'est le docteur Gontier en 71 qui nous a appelés,
09:42 parce que j'étais au CHCT,
09:44 et il m'a dit « maintenant ça y est, il y a de l'amiante, il va falloir prendre des dispositions ».
09:51 Et ça n'a pas été facile.
09:53 Alors le docteur Gontier, petit à petit en faisant passer des radios aux ouvriers,
10:01 il va se rendre compte qu'il y a des formes qui apparaissent
10:05 qui ne devraient pas se tenir là.
10:08 Et ces fameuses formes, c'est des plaques plurales.
10:10 Et en voyant cette répétition dans ces radios, il va commencer à se poser des questions.
10:17 Il va aussi remarquer qu'il y a une mortalité,
10:20 une répétition de décès liées à des cancers du poumon, de la plève,
10:26 qu'on sait être le mésotélium, donc lié à l'amiante,
10:31 qui va prendre de plus en plus de place.
10:33 Alors moi je lui ai dit « il y a l'amiante qui arrive, il va falloir prendre des dispositions ».
10:37 Et là, le patron m'a répondu, celui qui était responsable du machin,
10:40 il me dit « vous vous rendez compte M. Pénaud, si on fait ça, si on enlève la...
10:44 c'est les coréens et puis les chinois qui vont faire les bateaux ».
10:49 Oui, mais en attendant, si on n'est pas protégé, qu'est-ce qui va se passer ?
10:53 Ils étaient très réticents.
10:55 Mais ça s'est amélioré après, parce qu'on a quand même agarré.
11:00 On a brûlé les pneus, on a fait tout ça, on a occupé, on a barré d'armes.
11:05 On les a déjà fait courir, sachez-le.
11:08 Au chantier naval de Nantes, qui a été le premier chantier à faire interdire l'amiante dans sa production,
11:14 c'est 1976. Ils ont été suivis de près par Saint-Nazaire.
11:19 Dans toute la France, c'est 1997. Donc ils avaient quand même 20 ans d'avance.
11:25 Donc c'est quand même assez remarquable.
11:28 Nous, en fait, à la Maison des Hommes et des Techniques,
11:30 on a régulièrement des personnes qui viennent nous voir en disant
11:33 « Est-ce que vous avez dans vos archives des traces de mon embauche ? »
11:37 pour pouvoir prouver que j'ai bien été exposé à l'amiante de telle période à telle période.
11:43 Ce qui a fait que Jean a été un grand représentant syndical, et notamment au CHSCT,
11:48 c'est que tu n'avais pas peur de dire ce que tu avais à dire.
11:51 Moi, j'ai toujours dit. Peut-être pas toujours.
11:59 La difficulté de l'amiante, c'est qu'effectivement, ça peut se déclencher très vite
12:05 ou ça peut traîner pendant…
12:07 60 ans, après.
12:08 Voilà. En fait, il n'y a pas de règle avec l'amiante.
12:10 Moi, j'ai eu la chance, peut-être, je ne sais pas, ça ne joue pas toujours,
12:15 mais j'ai eu la chance de faire beaucoup de sport. Toujours, toujours.
12:18 Mais bon, j'ai des plaques pleurales. Moi, j'en ai. Il y en a beaucoup qu'on a.
12:23 Mais j'ai mon frangin qui était soudeur. Il était soudeur, lui.
12:27 Il était rentré en 1954 au chantier. Eh bien, il est mort de ça.
12:32 Ça l'a pris au mois de septembre. Au mois de septembre, il est décédé le 22 décembre.
12:39 Il était soudeur au chantier. Ah bon ?
12:43 Et puis, alors l'amiante, il me dit, oui.
12:47 Alors je regarde, je dis, mais c'est l'amiante. C'est le mesothélione qu'il a, mon frère.
12:53 Comment ? Vous connaissez ça ?
12:55 Je lui dis, oui, parce que j'ai tout acheté.
12:57 Et bon, ben, ils ont fait les papiers. Parce qu'il y avait des toubis.
13:00 Il y avait des toubis qui étaient réticents, ils ne voulaient pas entendre parler de ça.
13:03 Il y a des toubis qui ont fait passer des radios. Non, non, il n'y a rien.
13:06 Au total, il y avait quelque chose.
13:08 Est-ce qu'il y a beaucoup de personnes des chantiers qui sont morts de l'amiante ?
13:13 Ah ben, c'est pas le nombre, il y en a beaucoup.
13:15 De toute façon, il y avait, en principe, des gars qui ont travaillé dans le chantier.
13:19 Ici, un sur deux avaient de la commande de l'amiante.
13:22 Au début, on ne savait pas ce que c'était.
13:24 Mais après, on a surtout appris ce que c'était après qu'on a quitté le chantier.
13:31 Parce que c'était tabou, on n'en parlait pas.
13:34 Il y a beaucoup de gens qui sont morts, bien sûr, au chantier, mais on ne savait pas à l'époque.
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14:59 J'ai adhéré au syndicat CFDT, parce que ça correspondait le mieux à mes convictions.
15:06 Bien que j'ai des copains qui ont adhéré à la CGT, j'ai choisi la CFDT.
15:11 C'était un syndicat qui n'était pas uniquement tourné vers la boîte,
15:15 mais qui élargissait vers les autres professions, qui étaient interprofessionnelles.
15:21 Je me suis plus engagé à l'extérieur du chantier que dedans,
15:25 parce que vu ma position, j'étais plus jeune agent de maîtrise, j'étais nommé à 25 ans.
15:32 Donc c'était plus difficile de mener une action syndicale vis-à-vis de la direction,
15:38 qui me posait souvent un tas de questions.
15:42 C'était une position un peu délicatée.
15:45 Il y avait quand même le bruit, la fumée,
15:52 et pas mal de choses qui l'ambiante par la suite.
15:56 On a eu un médecin qui a beaucoup visité dans ce domaine-là.
16:01 C'est lui qui était au sujet de l'ambiante très à le point.
16:08 En tant qu'électricien, je n'ai pas de souvenance qu'il y a eu...
16:17 Au début, je sais que j'ai beaucoup travaillé dans les machines.
16:21 On ne portait pas de casque anti-bruit.
16:24 Par contre, Michel parlait des fumées, c'est sûr que c'était un problème.
16:29 Mais il y avait des primes, ce qu'on appelait des primes de lait et de travaux insalubres.
16:37 Les gars préféraient presque toucher l'indemnité que de voir ces ventilateurs installés.
16:43 Donc on a pas moli là-dessus.
16:47 Mais il fallait, je dirais, un peu le beurre et l'argent du beurre.
16:53 On sentait bien que les politiques, le gouvernement,
17:07 voulaient supprimer un certain nombre de chantiers.
17:10 Mais il faut dire qu'ici, il y avait un tel répondant au point de vue syndical.
17:14 On était un des derniers chantiers de rivière ou de fleuve à se maintenir.
17:20 Par exemple, à Bordeaux, ça a fermé.
17:22 À La Seine, ça a fermé.
17:23 À La Ciota, ça a fermé.
17:25 Parce qu'il y avait un noyau syndical.
17:27 Et en plus, le leader ici, Marcel Gueneuf,
17:31 était à la Commission européenne de la construction navale.
17:35 Donc il y avait un certain point syndical
17:39 qui a fait que, malheureusement pour les autres chantiers,
17:42 qu'on fermait avant nous.
17:44 Jusqu'à la fin, on a bien cru qu'on allait rester.
17:47 Parce que le type de bateau qu'on faisait pouvait très bien descendre la Loire.
17:52 On a surtout manifesté par rapport à l'emploi.
17:56 On a toujours été solidaires.
17:58 On a toujours été, comme c'était un chantier de rivière,
18:01 il fallait le supprimer depuis longtemps.
18:03 Donc on a beaucoup manifesté pour l'emploi.
18:05 Quand c'était un interne,
18:07 on faisait des fois la tournée des bureaux,
18:09 de ceux qui débrayaient pas, pour les inciter à débrayer.
18:13 Il y avait des tracts d'affichés.
18:15 Mais quand il y avait la tournée à bord,
18:17 des fois, ça tournait avec quelques petits mots d'oiseau,
18:20 pour se connaître, pour les jaunes, comme on disait.
18:24 Dans le chantier, tous les ans, il y avait un accord d'entreprise annuel
18:28 qui fixait les salaires, qui fixait même les jours de congés,
18:32 qui fixait le nombre de ponts,
18:37 qui fixait certaines conditions de travail.
18:40 Il y avait un accord d'entreprise.
18:42 Et là, c'était des débrayages, forcément, pour obtenir le maximum.
18:46 Mais ça, c'était interne.
18:48 L'origine de la grève, on pointait pas le midi, pour aller déjeuner.
19:00 Donc, on avait 50 minutes pour aller déjeuner.
19:03 Mais il y en a, ça s'étalait sur 2, voire 3 heures.
19:06 Il y en a même qui loupaient des bouches du soir, puisqu'on pointait pour.
19:12 La grève des ponts nuls, ça a été un coup dur pour tout le monde.
19:16 Parce que, d'une part, pendant 2 mois et demi, on avait pas de salaire, déjà, d'une part.
19:21 Et puis, la grève des ponts nuls, c'était le patron, il voulait un peu plus de discipline.
19:27 Comme disait Jean-Yves, il y en a qui duraient 2 heures.
19:31 Donc, c'était au moins pointer le matin, pointer le midi, pointer le soir.
19:35 Tout le monde y a participé, pour la bonne raison, c'était que le chantier était fermé.
19:40 Donc, on avait pas le choix.
19:42 C'était une grève un peu perdue, parce qu'on l'a rencontrée avec rien du tout, après 2 mois et demi de grève.
19:49 Et puis, il faut dire que la direction a pas été très à droite,
19:53 et elle en a profité, justement, parce que la grève s'éternisait,
19:57 pour imposer le pointage une fois en bleu, au lieu de refuser les pendules de midi.
20:04 Et, en fin de compte, on s'est retrouvé avec des pendules qu'il fallait pointer 4 fois dans la journée.
20:10 Et, en même temps, les lieux de pointage avaient changé.
20:14 Donc, ça faisait beaucoup.
20:17 Mais, en fin de compte, c'est ce qui s'est passé.
20:21 Oui, avant, il y avait des articles de fond, qui expliquaient bien les mandications.
20:30 Pourquoi manifester ? Alors que maintenant, il y a des moments où on se demande ce qu'ils font dans la rue.
20:36 On se demande s'ils débraillent pour la couleur du papier à chiottes dans les machins, ou pour autre chose.
20:41 - Tuez pas les gars !
20:44 Oui, parce qu'il y avait plus de solidarité qu'il y avait longtemps.
20:53 Alors, ce qui n'est plus vrai maintenant, chacun manifeste dans son coin.
20:57 On ne peut pas dire qu'il y a une...
20:59 Puis, chacun essaye de faire le plus de bruit possible, tout en cassant, pour qu'on parle d'eux.
21:06 - Ouais.
21:07 Quand on voit toute la jeunesse là-dedans, et puis, tout d'un coup, on est trop vieux.
21:21 Ça compense.
21:23 On ne tire plus à rien.
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28:14 (bruits de la mer)
28:36 (silence)
28:46 Parce qu'elles sont rares, en fait, ces femmes qui ont pris des responsabilités au sein du syndicat.
28:53 (musique)
29:07 Alors, il faut savoir que quand les syndicats sont créés en 1884 par la loi Valdez-Crousseau, ces syndicats sont uniquement masculins.
29:18 Donc, petit à petit, les femmes vont intégrer les syndicats, notamment à partir des années 1920.
29:25 Pour ce qui est de Nantes, les femmes vont notamment intégrer le syndicat des Dames du Commerce et de l'Industrie.
29:33 Alors, elles étaient extrêmement minoritaires sur le chantier, mais elles étaient aussi extrêmement minoritaires au sein des syndicats.
29:40 Il va y avoir quelques femmes, dont Janine Augustin, qui vont faire partie des syndicats et qui vont essayer d'emmener aussi autour d'elles leurs collègues.
29:51 Souvent, les femmes, notamment les secrétaires, vont être dans un rôle un petit peu compliqué,
29:56 ce qui fait qu'elles sont dans les bureaux administratifs, elles sont à proximité directe des chefs, des ingénieurs, du directeur.
30:06 Et donc, souvent, elles vont être un peu dans un entre-deux.
30:09 [Musique]
30:14 Janine Augustin est une ancienne salariée des chantiers navals, une ancienne secrétaire,
30:20 qui a notamment pour particularité d'avoir été une militante syndicale acharnée.
30:29 Oh là là, cette photo, oui. Oh là là là.
30:32 Donc, j'étais au milieu de tous ces gars, voilà, parce que, ben voilà, engagée.
30:37 Donc, tout ça, c'était l'équipe CFDT, voilà.
30:42 Depuis l'âge de 15-16 ans, j'ai une vie d'engagée.
30:48 J'ai 71 ans, je ne peux pas m'arrêter de ça, parce que du coup, ça fait partie de ma vie.
30:54 Je n'aurais pas de vie sans l'engagement, en fait.
30:57 Je ne me vois pas vivre sans être... Il me manquerait quelque chose pour vivre, en fait, ça, c'est certain.
31:04 [Musique]
31:11 Très vite, quand je suis rentrée en 71, je me suis rapprochée des syndicats
31:16 et j'ai vu qu'au niveau de ce pool d'achillographie, il y avait très peu de femmes, en fait, qui étaient syndiquées.
31:22 Donc, à ce moment-là, je me suis syndiquée, j'ai pris ma carte syndicale à la CFDT
31:29 et à ce moment-là, les filles du bureau m'ont demandé pourquoi je me prenais ma carte.
31:36 Et donc, j'ai pu quand même expliquer un petit peu, voilà, l'action collective des syndicats
31:42 et notre force, en fait, si on était plusieurs, en fait, à être dans des actions.
31:48 Et à ce moment-là, donc, au niveau de ce pool d'achillographie, plusieurs filles, en fait, ont pris leur carte.
31:54 Alors, ce qui n'a pas plu du tout, du tout à la direction, vous pouvez l'imaginer.
32:00 Ça m'a traînée, en fait, pendant 13 ans que je suis restée dans ce chantier.
32:05 C'est quelque chose qui est resté, en fait, qui m'a poursuivie parce que, du coup,
32:11 j'ai quand même toujours été considérée comme quelqu'un qui était meneuse
32:16 et qui entraînait, en fait, vers la syndicalisation, vers, en fait, des revendications.
32:22 Et c'est ce que j'ai continué à faire.
32:24 Donc, ça, c'est des bons souvenirs, voilà.
32:30 Donc, cette manif avait quand même été marquée par ça, hein.
32:33 C'est que, ben, des femmes des bureaux puissent aussi participer à cette fabrication de baraques en la peignant, quoi.
32:41 Voilà. Donc, ça, c'est un bon souvenir, oui.
32:45 Ça, c'est bon.
32:46 Les revendications du chantier étaient peut-être plus importantes que ce qu'on pouvait avoir, nous, comme revendications dans les bureaux.
32:58 On en a eu, hein, des petites revendications sur du bruit, sur l'entassement, là, dans ce bureau où on était les unes...
33:05 Des téllexes qui faisaient... À l'époque, il y avait des télexes qui faisaient du bruit.
33:10 Il y a eu des petites revendications, mais qui n'avaient pas l'ampleur, en fait, des revendications des personnes de l'usine, en fait.
33:18 -Police ! Police ! Police ! Police !
33:35 -On peut imaginer aussi que les femmes, elles ont notamment dans ces années-là le foyer à gérer.
33:41 Et donc, l'engagement syndical, ça demande d'y consacrer du temps, notamment hors temps de travail.
33:48 C'est difficile pour un couple avec deux conjoints que les deux mènent de front leurs activités syndicales en même temps que la vie de famille.
33:57 -On était obligés d'avoir à côté, en fait, des aides, des grands-parents, voilà.
34:03 Et aussi, on prenait des petites jeunes filles pour les garder.
34:08 Après, bon, ils me disent qu'ils n'en ont pas souffert, mais c'est vrai que, voilà, on avait quand même...
34:17 Je restais pas à la maison tous les soirs, loin de là, hein.
34:23 -Je pense aussi aux grèves de 1977, les grèves des pendules, où il y a notamment un collectif d'épouses qui vont se regrouper
34:31 pour voir comment elles peuvent soutenir le mouvement de leurs époux.
34:35 Donc, effectivement, les femmes épouses ou travailleuses des chantiers ont eu un rôle dans l'histoire sociale des chantiers.
34:45 -La Nantes a été construite en 1470, ce qui veut dire que depuis des siècles, la construction navale est attachée à Nantes, est ancrée, comme on l'a marqué sur le navire.
34:56 C'est pas en 1984 qu'on va casser la tradition. Donc, la navale continuera à vivre à Nantes.
35:03 (Cris et applaudissements)
35:28 -Mais je me considère pas comme fille des chantiers parce que, du coup, j'ai eu plus... J'ai pratiquement fait le double de métier,
35:38 enfin, de vie professionnelle dans un autre milieu. Je pense que ça vient de là.
35:51 -La question des femmes, moi, elle m'a beaucoup troublée parce que j'en connaissais, des femmes des chantiers,
35:57 et pourtant, on en entendait parler rarement, ou on se rendait bien compte qu'il y avait une méconnaissance totale sur le sujet.
36:08 -On n'était pas majoritaire dans nos revendications et tout ça, hein, parce que, voilà, c'était quand même un chantier d'hommes.
36:17 Voilà.
36:19 (Musique douce)
36:29 (...)
36:49 (...)
37:00 -Mais c'était la vie, et puis il y avait une sacrée ambiance, une convivialité quand même qui était forte.
37:06 (Musique douce)
37:11 -Gérard, traceur de coque, arrive au chantier naval de Nantes dans les années 1970.
37:17 Il a connu les conditions difficiles, le travail pénible, mais il a aussi rencontré des amis dont il se souviendra toute sa vie.
37:25 La création des premiers comités d'entreprise change la vie des ouvriers.
37:29 Entre repas, vacances ou activités sportives, la solidarité se développe aussi en dehors du travail.
37:36 -Et donc, traceur de coque, c'est ça, dans les ateliers, au-dessus des ateliers, il y avait un grand plancher, et on traçait en vraie grandeur à créer tout ça.
37:45 Donc toutes ces pièces-là, on faisait les développer et tout ça, les gabarits, tout.
37:49 Alors là, ce qui souffrait le plus, c'était les genoux.
37:52 On n'avait pas des genoux de bonne sœur, donc au bout, à la fin de la journée, sur les genoux, c'était difficile.
37:58 En fait, c'est ça, dans la construction de la valse, chacun avait son métier, qui avait son importance, et qui n'était pas moindre que l'autre, ni plus que l'autre.
38:07 Entre collègues, ou même avec les supérieurs, le comité d'entreprise fait sauter les barrières hiérarchiques et favorise le dialogue, les rencontres et la cohésion du groupe.
38:18 -Le comité d'entreprise a été créé en 1945.
38:21 Donc voilà, c'était pour réunir en définitive à la fois les syndicats, et pour faire en sorte que l'entreprise ne soit pas dirigée simplement par le directeur ou par quelques-uns, mais par l'ensemble des travailleurs.
38:37 Là, ça réunissait à égalité, quelque part, tous ces gens-là.
38:43 C'est-à-dire que c'est pas parce qu'il était sur les travaux qu'on lui donnait moins, ou c'est pas parce qu'il était dans les bureaux qu'on lui donnait plus.
38:50 Tout ça, c'était la même consigne.
38:54 C'est pour ça qu'on retrouve sur les photos, il y a des gens qui étaient dans les bureaux, et puis il y a des gens qui étaient dans les ateliers, et puis ils étaient tous copains.
39:02 Le comité d'entreprise a permis la création de nombreuses activités ouvertes à tous.
39:08 -Il y avait des commissions.
39:09 Commission économique, commission culturelle, commission logement, commission vacances-voisires, aide aux vacances, prêt individuel, entraide, formation continue.
39:18 Il y avait aussi, dans la formation, l'aide à des gens qui voulaient avoir une formation supplémentaire, mais qui ne pouvaient pas se la payer entièrement.
39:27 Et donc, ils faisaient une demande aux comités d'entreprise, et puis, on accepte, on n'accepte pas, voilà.
39:32 Et puis, les transports.
39:33 Il y a eu les transports des gens du personnel qui ont été mis en place.
39:38 C'est-à-dire qu'il y avait des cars qui faisaient un circuit, qui allaient chercher, c'est loin et tout ça, qui allaient chercher les travailleurs.
39:46 Et donc, tous ceux qui n'étaient pas loin du circuit prenaient le car, venaient au chantier, et le soir, les cars revenaient et ramenaient les gens chez eux.
39:53 Plutôt que d'avoir... Il y avait aussi, dans les années... Ah oui ! Dans les années 50, à un même moment, il y avait... Bon, les gens venaient en vélo.
40:03 Il y avait une petite... Un petit atelier qui était payé par le comité ou par le patron, enfin voilà, un petit atelier qui réparait les vélos.
40:13 C'est-à-dire que le gars qui arrivait le matin, machin a sauté, je sais pas ce qu'il y a, machin, ou un pneu a crevé, il déposait le vélo et le soir, il prenait son vélo, il était réparé.
40:22 En sortant du boulot, c'était que des vélos et tout ça, personne n'était trop pressé, et donc, on allait... Dans les cafés qu'il y avait, 5 paquets de cafés, on y savait très bien, sur le comptoir,
40:36 tous les verres étaient mis, bon, hop, et puis voilà, quoi.
40:39 C'était la vie d'époque, quoi. Donc c'est ça. Ça fait partie de l'évolution, mais c'est une évolution intéressante, en fait.
40:50 Mais c'était la vie, et puis il y avait une sacrée ambiance, une convivialité quand même qui était forte, quoi, qui était très forte, je vois, dans les...
40:59 Parce qu'avant, on se déshabillait, on l'a pas, mais c'est de l'autre côté. Il y avait les gardeaux, enfin les gardeaux, oui, les vestiaires, au bureau d'études, enfin, il y avait un vestiaire pour se changer, quoi.
41:10 Parce qu'on mettait une blouse, enfin, une blouse, un tablier, enfin, pas un tablier, mais enfin, voilà.
41:17 Et donc là, c'était le lieu, en définitive, le vestiaire, le lieu où dire "Oh là là, attends, ça va, voilà, j'ai mon anniversaire, allez, hop !"
41:25 Alors tout le monde dans le vestiaire, enfin pas tous ensemble parce que c'était vide, mais voilà, et puis quoi, un petit coup pour l'anniversaire, le machin, et puis quoi,
41:33 "Ah ben ça y est, j'ai mon petit canet, là, ah ben t'es heureux ça, ou..." Donc voilà la convivialité, quoi.
41:40 Aujourd'hui, Gérard et ses anciens collègues du chantier continuent de se voir et d'échanger sur cette vie au travail d'autrefois,
41:48 pleine de coups durs, de petits bonheurs, de bons souvenirs et de camaraderie.
41:53 Réunion, en définitive, des copains, les repas des copains des anciens, là qu'on a fait, là, avec des... 5 ou 600 personnes, quoi, c'était...
42:01 Alors que le chantier a été fermé depuis un bout de temps, donc c'est fabuleux, quoi.
42:05 Et les lancements, en définitive, il y avait tout le monde qui a fait un... Oui, qui venait pour le lancement, c'était une partie de son œuvre qui était lancée, quoi,
42:13 quelque soit ce qu'il avait fait, quoi. Chaque jour, il y avait son bonheur. Il y avait aussi, il y a des fois, des déceptions, mais chaque jour, c'était quand même son bonheur, quoi,
42:21 c'était... Voilà, c'était le chantier, voilà. On était du chantier. A partir du moment où on avait dit ça, c'est que, voilà, on globalisait tout, et puis on était tous copains.
42:32 C'était la grande famille, quoi. Et si on est aujourd'hui là, si on est un sacré paquet qui est venu le mardi, c'est parce que c'est encore la grande famille.
42:41 Et puis, évidemment, quand c'est une grande famille, ils vont discuter et tout ça, et puis le soir, bon, là, ben...
42:48 Et puis voilà, évidemment, on a soif, quoi, à force de parler.
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