L'ENGAGEMENT SYNDICAL (DANS LA CONSTRUCTION NAVALE A NANTES)

  • il y a 2 ans
L'ENGAGEMENT SYNDICAL : Documentaire / 7 minutes 15
Projet LA NAVALE FILM 3 SUR 6

Résumé : L'engagement syndical était fort et important aux chantiers navals de Nantes.
Deux ouvriers Jean-Yves et Michel électriciens des chantiers, engagés à la CFDT, témoignent.

Témoins : Jean-Yves Colas, Michel Vallière
Réalisation, écriture, recherches archives : Martin Wattebled, Juliette Guibert, Hugo Guimonneau, Candice Noël
Images : Martin Wattebled
Sons : Juliette Guibert
Interviews : Candice Noël
Montage : Hugo Guimmoneau

Archives images et sons issues des fonds de la Maison des hommes et des techniques
et de l'association de l'histoire de la construction navale à Nantes

Un immense merci aux témoins que nous avons rencontrés

Musiques Creative Comons

Un projet initié par François Poupet et Xavier Liébard
Coordination des films : Xavier Liébard
Coordination de la Maison des Hommes et des Techniques : Elise Nicolle, Dorian Cougot, Coralie Cougot
Coordination Licence pro TIC ARC : Zeineb Touati

Ce projet a été mis en place en 2021-2022 en partenariat avec les Licences Tic Arc de l'Université de la Roche sur Yon et la Maison des Hommes et des Techniques à Nantes
Il fait partie d'une collection de 6 films documentaires mémoire sur la navale.
Il a permis à 28 étudiant (e)s de la licence des Métiers du numérique de travailler sur la mémoire de la construction navale à Nantes
En choisissant un thème, un ou des témoins et des archives correspondantes issus du fonds de la maison des hommes et des techniques.

Playlist la navale
https://dailymotion.com/playlist/x7fd46
Transcription
00:00 "On est mort, on est mort, la guerre reste au Marne en tête" (x4)
00:27 J'ai adhéré au syndicat CFDT parce que ça correspondait le mieux à mes convictions disons.
00:36 Bien que j'ai des copains qui ont adhéré à la CGT, enfin j'ai choisi la CFDT.
00:41 C'était un syndicat qui n'était pas uniquement tourné vers la boîte,
00:45 mais qui élargissait vers les autres professions, qui étaient interprofessionnelles.
00:51 Je me suis plus engagé à l'extérieur du chantier que dedans
00:55 parce que vu ma position, j'étais plus jeune agent de maîtrise, j'étais nommé à 25 ans.
01:02 Donc c'était plus difficile de mener une action syndicale vis-à-vis de la direction,
01:08 qui me posait souvent un tas de questions.
01:12 C'était une position un peu délicateté.
01:15 Il y avait quand même le bruit, la fumée,
01:22 et pas mal de choses qui l'améliorent par la suite.
01:26 On a eu un médecin qui a beaucoup visité dans ce domaine-là,
01:31 c'est lui qui a été au sujet de l'améliorement très à le point.
01:38 En tant qu'électricien, je n'ai pas de souvenance qu'il y a eu...
01:47 Au début, je sais que j'ai beaucoup travaillé dans les machines,
01:51 je ne portais pas de casque anti-bruit.
01:54 Par contre, Michel parlait des fumées, c'est sûr que c'était un problème,
01:59 mais il y avait des primes, ce qu'on appelait des primes de lait et de travaux insalubres.
02:06 Les gars, ils préféraient presque toucher l'indemnité que de voir ces ventilateurs installés.
02:12 Donc c'était un... On n'a pas envolé là-dessus.
02:17 Mais il fallait, je dirais, un peu le beurre et l'argent du beurre.
02:23 On sentait bien que les politiques, le gouvernement,
02:37 voulaient supprimer un certain nombre de chantiers.
02:40 Mais il faut dire qu'ici, il y avait un tel répondant au point de vue syndical,
02:44 c'était un des derniers chantiers de rivière ou de fleuve à se maintenir.
02:49 Par exemple, à Bordeaux, ça a fermé, à La Seine, ça a fermé, à La Ciota, ça a fermé,
02:54 parce qu'il y avait un noyau syndical.
02:57 Et en plus, le leader ici, Marcel Gueneuf,
03:00 était à la Commission européenne de la construction normale.
03:05 Donc il y avait un certain point syndical
03:08 qui a fait que, malheureusement pour les autres chantiers, qu'on fermait avant nous.
03:13 Jusqu'à la fin, on a bien cru qu'on allait rester,
03:16 parce que le type de bateau qu'on faisait pouvait très bien descendre la Loire.
03:21 On a surtout manifesté par rapport à l'emploi,
03:25 parce qu'on a toujours été solidaires, on a toujours été...
03:28 Bon, comme c'est un chantier de rivière, il fallait le supprimer depuis longtemps.
03:32 Donc on a beaucoup manifesté pour l'emploi.
03:34 Quand c'était un interne, on faisait des fois la tournée des bureaux,
03:38 de ceux qui débrayaient pas, pour les inciter à débrayer.
03:42 Il y avait des tracts d'affichés.
03:44 Mais quand il y avait la tournée à bord, des fois,
03:46 ça tournait avec quelques petits mots d'oiseau, pour être honnête.
03:50 Pour les jaunes, comme on disait.
03:53 Dans le chantier, tous les ans, il y avait un accord d'entreprise annuel
03:57 qui fixait les salaires, qui fixait même les jours de congés,
04:01 qui fixait le nombre de ponts,
04:05 qui fixait certaines conditions de travail.
04:09 Il y avait un accord d'entreprise.
04:11 Et là, c'était des débrayages, forcément, pour obtenir le maximum.
04:16 Mais ça, c'était interne.
04:18 L'origine de la grève, on pointait pour le midi, pour aller déjeuner.
04:30 Donc on avait 50 minutes pour aller déjeuner.
04:33 Mais il y en a, ça s'est allé sur 2, voire 3 heures.
04:36 Il y en a même qui loupaient des bouches du soir,
04:39 puisqu'on pointait pour.
04:41 La grève des ponts nuls, ça a été un coup dur pour tout le monde.
04:46 Parce que, d'une part, pendant 2 mois et demi, on n'avait pas de salaire.
04:50 Et puis, la grève des ponts nuls, c'était le patron,
04:54 il voulait un peu plus de discipline.
04:56 Comme disait Jean-Yves, il y en a qui duraient 2 heures.
05:00 Donc c'était au moins pointer le matin, pointer le midi, pointer le soir.
05:04 Tout le monde y a participé, pour la bonne raison.
05:07 C'était que le chantier était fermé, donc on n'avait pas le choix.
05:11 C'était une grève un peu perdue,
05:14 parce qu'on la rentrait avec rien du tout, après 2 mois et demi de grève.
05:18 Et puis, il faut dire que la direction n'a pas été très à droite,
05:22 parce qu'elle en a profité justement, parce que la grève s'éternisait,
05:26 pour imposer le pointage une fois en bleu.
05:30 Au lieu de refuser les pendules de midi,
05:33 on s'est retrouvé avec des pendules qu'il fallait pointer 4 fois dans la journée.
05:39 Et en même temps, les lieux de pointage avaient changé.
05:43 Donc, ça faisait beaucoup.
05:46 Mais en fin de compte, c'est ce qui s'est passé.
05:50 Oui, avant il y avait des articles de fond,
05:55 qui expliquaient bien les mandications.
05:59 Pourquoi manifester ?
06:01 Parce que maintenant, il y a des moments où on se demande ce qu'ils font dans la rue.
06:06 On se demande s'ils débraillent pour la couleur du papier à chiottes dans les machins,
06:10 ou pour autre chose.
06:12 Oui, parce qu'il y avait plus de solidarité qu'il y avait dans le temps.
06:24 Alors, ce qui n'est plus vrai maintenant, chacun manifeste dans son coin,
06:28 chacun essaie de faire le plus de bruit possible,
06:32 tout en cassant pour qu'on parle d'eux.
06:36 Quand on voit toute la jeunesse là-dedans,
06:47 et puis tout d'un coup, on est trop vieux.
06:51 Ça compense.
06:53 On ne se tire plus à rien.
06:56 [Musique]
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