Leurs premières fois : Bernard Pivot

  • il y a 2 ans
Le 1er janvier 1967, le jeune critique littéraire Bernard Pivot participe à l'émission du Nouvel An de l'ORTF. Avec humour, il parle de l'influence du roman "C'est Mozart qu'on assassine" de Gilbert Cesbron sur ses lecteurs célèbres : Johnny Hallyday et Sylvie Vartan.

© Georges Hernad / Ina
Transcript
00:00Mais il arrive aussi, très merveilleusement, que la littérature influence profondément ses lecteurs.
00:07Ainsi l'on dit que si M. et Mme Johnny Hallyday se sont réconciliés, c'est grâce à Gilbert Sès-Bron. Voici l'explication.
00:14...
00:27Sès-Bron a publié un roman, C'est Mozart qu'on assassine, dans lequel il traite du douloureux problème des enfants de parents divorcés,
00:35de ces Mozarts assassinés par la désunion de leurs parents.
00:39Or, il paraîtrait que Sylvie aurait lu C'est Mozart qu'on assassine, et très émue, très touchée, serrant contre son coeur son enfant,
00:46elle se serait écriée, mais c'est David qu'on assassine.
00:48Et c'est ainsi qu'elle aurait fait la paix avec Johnny.
00:51On dit de même que si Joe Bouillon a regagné les Milandes où l'attendait Joséphine Baker et ses 13 enfants,
00:56c'est aussi après avoir lu C'est Mozart qu'on assassine.
01:00Mais je ne suis pas du tout d'accord avec la thèse de M. Sès-Bron.
01:03Un psychologue anglais, M. Victor Goertzel, a étudié ce qu'étaient les parents de 400 hommes et femmes illustres,
01:10des écrivains, des hommes politiques, des musiciens, des compositeurs, des peintres,
01:16et il a constaté que 80 à 90% des parents de ces génies, des pères et mères de ces génies,
01:24étaient des gens peu recommandables, des faillis, des ratés, des alcooliques, des fous, le divorce étant un moindre mal.
01:31Donc, bien loin d'assassiner Mozart, il semble qu'au contraire un climat familial houleux lui donne le la.
01:39Et toujours d'après M. Goertzel, il semble qu'en reprenant la vie commune,
01:44Johnny et Sylvie Hallyday aient quelque peu diminué leur chance de faire de David Hallyday à Mozart, si tant est qu'ils en aient eu envie.

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