« En hiver, en été, quand il pleut, on est là. Pendant le Covid aussi », peste Nassime. Ce livreur sans papier travaille depuis deux ans pour l’application Uber Eat. Mais depuis deux mois, son compte a été supprimé « du jour, au lendemain ». Le trentenaire a depuis du mal à joindre les deux bouts. « C’est avec ce boulot que je paye le loyer, que je nourrie ma famille », détaille-t-il. Il n’est pas le seul à être dans cette situation. En quelques semaines, sur les 6 000 comptes actifs en France, Uber en a supprimé 2 500, jugés « frauduleux ». Au premier semestre, « nous avons mené un audit minutieux des comptes livreurs utilisant Uber Eats. Nous avons ainsi identifié des utilisations frauduleuses de notre application et avons pris action en désactivant ces comptes tout en mettant en place une procédure d’appel à laquelle les livreurs suspendus peuvent recourir », a indiqué un porte-parole de la plate-forme, qui compte près de 60 000 livreurs actifs en France. Certains de ces faux livreurs sont en effet soupçonnés de sous-louer leurs comptes à des travailleurs précaires. Ce lundi 12 septembre environ 500 livreurs ont défilé dans les rues de Paris jusqu’au siège d’Uber France dans le IIIe arrondissement de la capitale pour protester contre cette situation. Il s’agit de « la plus grosse manifestation de livreurs en Europe », a déclaré devant les manifestants Jérôme Pimot, porte-parole du Collectif des livreurs Autonomes de Paris (CLAP), appelant les livreurs à organiser prochainement des blocages pacifiques devant les restaurants partenaires de l’application.
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