Dans son édito du 25/01/2023, Florian Tardif revient sur la position du COR.
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00:00 cité hier à Touva par les membres de l'exécutif pour justifier du bien fondé de sa réforme
00:05 des retraites, reculant l'âge légal de départ à 64 ans.
00:08 Le corps aujourd'hui n'est plus en odeur de sainteté au sein du gouvernement.
00:11 Il y a beaucoup d'hypothèses dans le rapport du corps qui peuvent nuire à la lisibilité
00:14 des conclusions, voire même conduire le président du corps à avoir une position assez personnelle,
00:20 a ainsi pu dire Elisabeth Borne lors de ses voeux, répondant à ma question sur les hypothèses
00:23 contestées du corps.
00:24 Assez personnelle pour ne pas dire biaisée, contestable.
00:27 Comment expliquer que le rapport sur lequel s'appuyait l'exécutif jusqu'à présent
00:30 est remis en question maintenant par ce dernier ?
00:32 Un élément de réponse, les propos tenus par le président du corps lui-même, Pierre
00:37 Louibras, jeudi dernier à l'Assemblée nationale, alors que les Français protestaient dans
00:40 la rue contre la réforme proposée par le gouvernement.
00:43 Le président du corps est positionné, vous le voyez par les députés, interrogé sur
00:47 l'équilibre financier du système.
00:49 Il dit ceci, écoutez.
00:50 Les dépenses de retraite ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées.
00:57 Dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme et dans l'hypothèse retenue
01:02 par les gouvernements, elles diminuent très très peu, mais un peu à terme.
01:06 En règle générale, ce propos suscite un certain étonnement.
01:10 Étonnement ? Le mot est faible.
01:13 L'argument du gouvernement sur le déficit annoncé du système tombe.
01:17 C'est du pain béni pour les opposants à la réforme, notamment ceux de gauche.
01:20 L'avis des rôles est relayé par des milliers de personnes et approche dorénavant le million
01:24 de vues.
01:25 Pain béni pour les oppositions, pain rassis pour l'exécutif, pour qui la bataille de
01:29 l'opinion s'engage mal.
01:30 Florian, Pierre Louibras ne serait pas objectif ?
01:33 Il est censé l'être, Romain, ancien inspecteur des affaires sociales, passé par plusieurs
01:38 cabinets de gauche à la fin des années 90.
01:40 Il a été nommé par François Hollande en 2015 pour prendre la tête du conseil d'orientation
01:44 des retraites.
01:45 Il pourrait ainsi vite conclure que son histoire personnelle le pousse à tenir des propos
01:49 qui vont à l'encontre de ceux tenus par l'exécutif et qui vont dans le sens, en
01:54 revanche, de la gauche.
01:55 Une conclusion peut-être hâtive puisque le corps, organisme composé de hauts fonctionnaires,
01:59 de parlementaires, de représentants de retraités ainsi que de syndicats salariés patronaux,
02:03 doit recueillir l'assentiment de l'ensemble de ses membres avant de faire évoluer sa
02:07 position.
02:08 La réalité ici, et le principal problème, c'est que les rapports du corps présentent
02:13 des scénarios qui dépendent de conjonctures économiques différentes, parfois, voire
02:16 souvent, même trop optimistes.
02:19 Pendant des années, par exemple, le conseil d'orientation des retraites a surestimé
02:22 l'augmentation de la productivité qui détermine à terme la hausse des salaires, donc des
02:26 cotisations, donc des retraites.
02:28 Si bien qu'à la lecture du dernier rapport, par exemple, on peut tout aussi bien dire,
02:32 Romain, que le système est en danger comme assurer également qu'il n'y a aucunement
02:36 besoin de réformer le système.
02:38 Et comme dans le bâtiment, si les fondations d'une maison ne sont pas solides, elles finissent
02:42 toujours par s'effondrer, il en est de même avec l'argumentaire de l'exécutif qui
02:47 s'effondre en ce moment.
02:48 [Musique]
02:51 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org