• l’année dernière
Le nombre de chômeurs (catégorie A, sans activité) a enregistré en France (hors Mayotte) une nette baisse de 3,6% au quatrième trimestre 2022 par rapport au trimestre précédent, soit 114.400 inscrits en moins à 3,050 millions, selon les chiffres publiés mercredi par le ministère du Travail. Il s'agit du plus faible niveau depuis le troisième trimestre 2011. Mais en incluant l'activité réduite (catégories B et C de Pôle emploi), le nombre de demandeurs d'emploi ne baisse que de 0,8% à 5,394 millions (- 40.900 personnes).

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Transcription
00:00 - Oui, parce que ces chiffres sont tombés il y a moins d'une demi-heure.
00:02 Maintenant, que disent-ils ?
00:03 Eh bien, le chômage a fortement reculé l'année dernière.
00:07 - Oui. Alors, vous savez, il y a deux façons de voir le chômage.
00:10 Il y a les statistiques sur le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail.
00:16 Et puis, il y a les chiffres que nous donne Pôle emploi sur le nombre d'inscrits à Pôle emploi
00:21 et sur les raisons pour lesquelles les gens s'inscrivent ou sortent de Pôle emploi.
00:25 Ce ne sont pas des données qui sont comparables.
00:27 Aujourd'hui, c'est Pôle emploi qui nous dit, effectivement, combien il y a d'inscrits dans ces rangs.
00:33 Et là, les chiffres sont plutôt, effectivement, encourageants.
00:36 Si on prend la France métropolitaine, sur le dernier trimestre de l'année,
00:39 on est sur une baisse de 3,8 % dans la fameuse catégorie A,
00:43 celle des gens qui n'ont pas du tout travaillé pendant le trimestre.
00:46 Ça fait quand même 112 100 personnes en moins.
00:50 Et sur un an, c'est ça le chiffre qui est important à retenir aussi, c'est une baisse de plus de 9 %.
00:56 Après, si on regarde les catégories abaissées, c'est-à-dire les gens,
00:59 non seulement qui n'ont pas travaillé du tout, mais qui ont travaillé quelques heures,
01:01 voire quelques dizaines d'heures,
01:03 eh bien là, on est aussi sur une baisse de presque 1 % sur le trimestre
01:09 et de plus de 5 % sur l'année, sachant qu'objectivement, la baisse, elle concerne tout le monde.
01:13 Elle concerne toutes les catégories d'âge, y compris les jeunes.
01:17 Elle concerne aussi bien les hommes que les femmes et quasiment toutes les régions.
01:21 Et puis, les motifs d'inscription à Pôle emploi sont plutôt encourageants,
01:25 puisqu'on constate par exemple que les inscriptions pour motifs de licenciement économique,
01:30 pour fin de mission d'intérim sont en baisse,
01:34 alors que les inscriptions, par exemple, pour retour d'inactivité,
01:37 c'est-à-dire que les gens qui ne travaillaient pas, puis qui se disent
01:38 "Bah, attention, il y a beaucoup d'offres d'emploi, on nous dit qu'il y a des pénuries de main-d'oeuvre,
01:41 donc je reviens sur le marché du travail",
01:43 ça, c'est en hausse de 13 %, de même que les démissions ou les fins de contrat.
01:48 Alors, j'attire votre attention sur un point,
01:50 va sans doute ressurgir, vous savez, la fameuse polémique sur les radiations,
01:55 les inscriptions finalement pas renouvelées, etc.
01:59 Parce que quand on regarde les chiffres, ils sont assez impressionnants,
02:01 plus de 10 % sur un trimestre, 10 à 12 %.
02:04 C'est un changement de méthode qui est intervenu progressivement tout au long de l'année 2022
02:09 sur un nouveau formulaire d'actualisation en fin de mois.
02:14 Il y a des avantages, il y a des inconvénients.
02:15 Sachez que ça ne joue absolument pas sur le nombre total de demandeurs d'emploi,
02:19 ça joue en revanche sur la ventilation entre la catégorie A et les autres catégories,
02:23 et puis sur les motifs d'inscription.
02:24 C'est vrai que ça a tendance à augmenter les gens qui sont sortis pour défaut d'actualisation
02:31 par rapport aux gens qui reprennent un emploi.
02:33 Mais sur le nombre total de chômeurs, il n'y a pas de souci.
02:35 Mais outre ce détail technique, Emmanuel,
02:37 comment on peut expliquer cette baisse du chômage en France ?
02:39 D'abord, vous avez, un, beaucoup d'entreprises qui veulent recruter,
02:44 et puis il y a de l'autre côté, de moins en moins de gens qui arrivent sur le marché du travail,
02:50 notamment pour des raisons démographiques.
02:53 C'est pour ça qu'on se retrouve avec la moitié des entreprises qui disent
02:56 que la pénurie de main-d'œuvre gêne au quotidien le développement de leur activité.
03:00 C'est considérable.
03:01 Donc oui, nous rentrons dans une nouvelle période qui va être sans doute durable,
03:06 dans laquelle d'ailleurs le salarié va avoir beaucoup plus finalement de "pouvoirs",
03:11 notamment pour négocier ses alertes, qu'il en a eu au cours des dernières années,
03:15 et cette pénurie de main-d'œuvre, elle est partie pour durer.
03:18 Donc oui, nous rentrons dans une période durablement plus favorable aux salariés
03:22 dans les années qui viennent et ça c'est plutôt une bonne nouvelle.
03:24 Merci beaucoup Emmanuel.

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