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Le nombre de chômeurs de catégorie A a augmenté de 3,9% au quatrième trimestre 2024 en France, portant à 3,138 millions le nombre de demandeurs d'emploi.

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Transcription
00:00Est-ce qu'aujourd'hui le pouvoir d'achat, la préoccupation du pouvoir d'achat est en train d'être « balayée » par la préoccupation du chômage et par la préoccupation du déclassement ?
00:12Est-ce que c'est quelque chose que vous constatez ?
00:14Ça c'est très réel, on le constate. La question de la dégradation du pouvoir d'achat en fait aujourd'hui elle touche pratiquement toutes les catégories.
00:22Il y a une raison presque systémique qui est liée au fait que les salaires de moyenne grille, ils ont perdu en compétitivité le pouvoir d'achat par l'écrasement des grilles salariales.
00:32C'est typiquement le cas dans la fonction publique, on ne l'évoque jamais. Je sais qu'ici on est sur une chaîne où on parle plutôt business.
00:37Mais il faut quand même savoir qu'aujourd'hui si on a du mal à recruter des professeurs des écoles, c'est tout simplement parce qu'ils sont payés 40% moins cher.
00:44Parce qu'on regarde toujours les autres pays d'Europe quand il s'agit de trouver les bons exemples.
00:48À l'abri d'un certain discours idéologique mais quand ça ne nous arrive pas, on ne le dit pas.
00:53Donc effectivement la réalité aujourd'hui qui est que des gens s'investissent dans leur travail, font des études, passent des diplômes, rentrent dans des entreprises
01:02et y compris dans la fonction publique, cherchent à s'y intégrer, en fait ils travaillent beaucoup, ils s'investissent, ils n'ont pas les moyens de vivre correctement.
01:09La deuxième raison, il faut l'ajouter, c'est le poids du logement aujourd'hui.
01:13Dans l'organisation d'un ménage et les moyens qu'il met à la disposition de son confort, la question du logement est vraiment déterminante.
01:21Si vous faites les études, toutes choses étant égales par ailleurs, entre la situation d'un couple de techniciens, d'enseignants à l'école, etc.
01:29ou de cadres débutants, aujourd'hui en 2025, par rapport à leur situation dans les mêmes niveaux de diplômes et de places dans les entreprises,
01:38il y a 30 ans, il y a une différence extrêmement déterminante.
01:41Et pourtant, je viens de vous voir marcher un pas baisser, ce n'est ni sur les 10, ni sur les 20 dernières années.
01:46Ça ajoute cette inquiétude du chômage, parce que c'est vrai que ces dernières années, l'inquiétude du chômage était moins présente.
01:52Oui absolument, ce n'était plus une priorité pour les Français.
01:55Je vais vous dire, ça dépend beaucoup des classes d'âge.
01:58C'est vrai, il est probable que, alors c'est très qualitatif ce que je vais vous dire,
02:03mais pour une population très sensible au chômage, la population des 25 ans, plus ou moins de 3 ans,
02:10aujourd'hui il y a un vrai risque d'avoir une difficulté à s'insérer sur le marché de l'emploi,
02:15mais on sent bien que la préoccupation n'est pas au même niveau que ceux qui ont aujourd'hui entre 48 et 55 ans,
02:21et qui risquent demain de se retrouver au chômage, et pour qui, pour le coup, la perspective de déclassement est extrêmement importante.
02:28Ils vont devoir travailler deux ans de plus.
02:30Parce qu'en plus, il va falloir retrouver du travail.
02:32Ils ont cultivé, ils ont élaboré des compétences dans une entreprise,
02:35et ils vont devoir retrouver du travail dans un secteur qui n'est pas forcément le leur.
02:38Ils ont probablement un déficit de formation, et puis il y a la question de la mobilité.
02:42Aujourd'hui, les Français sont beaucoup moins mobiles qu'il y a 20 ans, et 40 ans, il y a plein de raisons à ça.
02:47Il y a des raisons très objectives.
02:48Le logement déjà.
02:49C'est un sujet.
02:50Il y a le logement, il y a les critères sociaux, il y a beaucoup plus de gens qui sont en garde alternée, divorcés, etc.
02:54Donc tout ça, ça joue énormément.

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