L'interview de Robert Ménard

  • l’année dernière
Le maire de Béziers Rober Ménard était l’invité de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS.

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Transcription
00:00 Bonjour Robert Ménard, bienvenue dans la matinale de CNews.
00:02 On va déjà commencer par parler des retraites.
00:04 Hier, les huit principaux syndicats se sont réunis à l'Assemblée nationale.
00:07 Unité a affiché, ils vont se mobiliser le 31 janvier à nouveau dans la rue.
00:12 Il y aura beaucoup d'autres actions d'ici là.
00:14 Est-ce que vous pensez que c'est une réforme juste
00:17 et est-ce qu'elle peut permettre de sauver notre système de retraite ?
00:21 La réponse est deux fois non.
00:22 Elle n'est pas juste, elle est nécessaire.
00:24 Ce n'est pas la même chose.
00:25 Le problème, c'est que toute une partie de les syndicats,
00:29 mais aussi une partie de la classe politique,
00:30 vous explique qu'on pourrait se passer d'une réforme.
00:33 C'est peut-être pas la bonne, pour répondre à votre deuxième question,
00:36 mais aujourd'hui, pensez qu'alors qu'on vie de plus en plus longtemps,
00:43 qu'on a de moins en moins d'enfants
00:45 et qu'il y a de moins en moins de gens d'actifs pour payer les retraites des gens.
00:50 Avant, c'était il y a 50 ans, quatre actifs pour une personne à retraite.
00:53 Maintenant, c'est 1,7 et bientôt, il y aura un actif pour un retraité.
00:57 Donc, ça ne peut pas durer comme ça.
00:59 Est-ce que cette retraite, est-ce que cette réforme est la bonne ?
01:03 Je crois que d'abord, parce qu'elle n'est pas juste sur un certain nombre de points.
01:06 Elle n'est pas juste pour ceux qui commencent le plus tôt,
01:10 pour ceux qui ont les boulots les plus pénibles.
01:12 Il faut faire des efforts.
01:13 1 200 euros, attendez, 1 200 euros bruts.
01:16 Pour 15 euros, on ne donne pas 1 200 euros net aux gens.
01:19 Pour les femmes, pour un certain nombre de femmes qui vont se retrouver pénalisées.
01:22 Elles sont pénalisées dans cette réforme ?
01:23 Bien sûr qu'elles sont pénalisées.
01:26 Donc, tout ça, il faut le changer.
01:28 Mais dire à partir de ce constat-là, on ne bouge rien, c'est de la folie.
01:32 Ça veut dire quoi ?
01:33 Ça veut dire que demain, contrairement à ce que disent un certain nombre de gens,
01:36 on ne paiera pas les retraites comme il faut parce qu'on n'aura pas fait cette réforme.
01:41 Alors que je vois des gamins de 18 ans qui disent,
01:44 "Il ne faut pas faire la retraite, il ne faut pas faire la réforme."
01:46 Vous êtes heureux qu'on puisse être jeunes et manifester pour les retraites ?
01:49 Ça me tue.
01:50 Parce que vous, à 18 ans, vous manifestiez.
01:52 En vrai, je manifestais.
01:54 Cherchez du boulot.
01:55 Oui, mais en fait, tu ne manifestais pas pour la retraite.
01:57 Ils n'ont pas d'autre chose.
01:58 Ils sont peut-être plus conscients des ennuis.
01:59 Non, ils ne sont pas conscients.
02:00 C'est ces quatre pingouins politisés qui sont des organisations qui représentent qu'eux-mêmes.
02:05 Enfin, attendez, moi, j'ai d'autres soucis.
02:07 Et mes enfants, ils ont d'autres soucis à 20 ans que la retraite.
02:11 Trouver du boulot, être heureux, trouver la femme ou l'homme de leur vie,
02:14 en fait, t'as d'autres choses dans la vie.
02:16 Moi, ça me tue, ça me tue.
02:18 Il va y avoir un pays bloqué, a priori,
02:21 raffinerie entre dans la danse, éventuellement des coupures d'électricité.
02:25 Vous condamnez tout ce type d'actions ?
02:26 Non, surtout, je vois une inflation dans le vocabulaire et tout.
02:30 Enfin, attendez, et dans ce qui se dit.
02:32 Monsieur Mélenchon qui dit à M. Macron,
02:35 et je ne suis pas d'accord avec la réforme, donc ce n'est pas le problème,
02:37 qui lui dit "maudit".
02:39 Vous savez ce que c'est le mot "maudit" ?
02:41 Quasi religieux.
02:42 Mais ça ne va pas.
02:43 Je veux dire, les parlementaires,
02:46 tous ces gens-là à gauche, ils aiment la démocratie,
02:48 mais ils te disent "on va s'en prendre aux parlementaires qui votent mal".
02:53 Je veux dire, qu'est-ce que c'est ça ?
02:54 Qu'est-ce qu'ils rêvent de mettre la tête de milliardaire au bout d'une pique ?
02:58 Enfin, moi, les milliardaires, c'est les milliardaires.
03:01 Mais enfin, il y a un vocabulaire et une haine que je trouve dangereuse.
03:06 Notre pays, on n'est même pas capable de se dire "est-ce qu'on peut s'entendre sur quelques points ?"
03:11 et après, on discute de comment on règle les choses.
03:13 Non, là, vous savez, c'est le camp du bien, du mal.
03:16 Enfin, comme d'habitude, ce pays, il est incapable de faire autre chose
03:20 que un changement dans un autre climat que révolutionnaire.
03:24 58% des Français dans un sondage Chaïsa pensaient
03:26 qu'ils sont contre le blocage du pays.
03:28 Pourtant, il aura lieu, évidemment.
03:30 Est-ce qu'il faut passer par le référendum ?
03:32 Le Rassemblement national l'a proposé, la NUF ceci,
03:34 et même François Bayrou dit "pourquoi pas le référendum ?"
03:37 Non, j'y crois pas un instant.
03:38 Pourquoi ?
03:39 D'abord, parce que la question c'est quoi ?
03:41 Est-ce que vous êtes pour ou contre quoi ?
03:43 Moi, je vais vous dire, oui, je pense qu'il faut allonger
03:47 l'âge de départ à la retraite, l'âge de départ à la retraite,
03:50 mais en même temps, il faut que des gens qui ont commencé à 14 ans,
03:54 qui ont souvent fait les boulots les plus terribles,
03:56 eux, ils n'aient aucune pénalité.
03:58 Donc, je ne dirais pas oui ou non.
03:59 Ces questions, tu ne réponds pas oui ou non.
04:01 Et en plus, on le sait, en France, les référendums,
04:03 ce n'est jamais l'objet du référendum.
04:05 On ne répond pas à la question qui est posée.
04:06 Non, on va être pour ou contre Macron.
04:08 Or, ce n'est pas le problème.
04:09 Moi, je ne suis pas pour ou contre M. Macron.
04:11 Je dis comment on fait pour se sortir de cette situation.
04:14 Mais l'opposition, les deux, à droite et à gauche,
04:17 c'est est-ce qu'on va pouvoir se payer Macron ?
04:20 Est-ce qu'on va gagner le troisième tour des élections ?
04:23 Qui est le plus opposant ?
04:24 Enfin, c'est terrible, c'est terrible qu'on en soit encore là.
04:27 Les syndicats ne veulent pas des élus Rassemblement national dans les cortèges ?
04:30 Certains ne veulent pas serrer la main des élus Rassemblement national
04:33 à la France Insoumise ?
04:35 Ils sont terrifiants, terrifiants.
04:38 Ils perdent toute crédibilité.
04:40 Même un syndicat comme la CFDT, dont je dis
04:44 qu'ils sont quand même plus posés, plus modérés, comme on dit maintenant.
04:47 Et les types disent "ah non, jamais un élu du Rassemblement national là".
04:51 Et pourquoi donc ?
04:52 Parce qu'il y a des bons et des mauvais élus.
04:54 Parce qu'il y a des gens qui ont bien voté, des gens qui ont mal voté.
04:58 Parce qu'il y a une démocratie qui va de là à là.
05:01 Et puis, à partir d'un endroit, ce n'est plus la démocratie.
05:04 Ils sont pitoyables, ils sont pitoyables.
05:07 Ces gens-là, quand ils vous parlent de démocratie,
05:09 quand ils vous parlent même de respect des Français et tout,
05:12 quand ils vous font tous leurs discours, vous savez,
05:15 c'est une question de vie ou de mort, la retraite…
05:17 Pour le système d'entraide.
05:18 Oui, attendez, ce sont des mots que je cite qui ne sont pas des mots en l'air,
05:22 des citations de gens et tout.
05:23 Ils n'ont aucune crédibilité.
05:25 Dieu sait que je suis critique sur le Rassemblement national,
05:28 sur un certain nombre de points.
05:30 Mais enfin, ils sont élus comme les autres.
05:31 Mais ils se prennent pour qui ?
05:33 Ils vont nous faire une leçon de morale ?
05:35 C'est eux qui nous disent ce qu'il faut faire ou pas faire ?
05:38 C'est minable, ils sont minables, minables.
05:40 Et M. Mélenchon, c'est le summum…
05:43 Allez, j'arrête là.
05:44 Non, pas de gros mots, à l'antenne.
05:45 Un tout petit mot, comment est-ce qu'on peut sortir de l'impasse ?
05:48 31 janvier, on aura des manifestations a priori massives,
05:51 sans doute un pays bloqué, les raffineries, je le disais,
05:54 qui rentrent dans la danse.
05:56 Comment sortir de l'impasse ?
05:57 Je ne sais pas.
05:57 Je ne sais pas parce que je ne crois même plus à l'efficacité du débat parlementaire.
06:02 Parce qu'attendez, quand vous voyez toujours la France insoumise,
06:06 on va voir s'ils le font, ils ont dit "par député, on va mettre 1000".
06:10 Peut-être qu'ils ne le feront pas, ils ne le feront pas encore.
06:12 Mais même la menace, ça veut dire quoi ?
06:15 Ils veulent tout bloquer ces gens-là, tout bloquer.
06:17 Attendez, ça veut dire quoi ?
06:18 C'est pourtant là qu'on devrait discuter, c'est là qu'on devrait faire des progrès.
06:22 Mais on n'est pas dans un esprit constructif.
06:24 Constructif, c'est se dire, il y a une situation, on va essayer d'améliorer.
06:28 Tout à l'heure, vous parliez des femmes.
06:29 Oui, ce n'est pas possible que des femmes qui ont eu un certain nombre d'enfants,
06:32 et Dieu sait qu'on a besoin d'enfants en France,
06:34 puisqu'on sait que c'est une des sorties pour la France de ces crises-là,
06:38 c'est avoir plus d'enfants et vous les pénaliser.
06:41 Alors on discute de ça, on essaye de l'améliorer.
06:43 En plus, si j'ose dire, aujourd'hui c'est plus facile,
06:46 parce que comme M. Macron, comme la majorité est une majorité relative,
06:49 elle a besoin d'accords, donc elle fera des concessions.
06:52 Faisons ça, mais ne faisons pas une guerre de tranchées.
06:56 Non, ce n'est pas la révolution.
06:57 Qu'est-ce qu'ils veulent ?
06:58 Guillotiner un certain nombre de gens en place publique pour se faire plaisir ?
07:02 Les Républicains vont être la force d'appoint du gouvernement Macron ?
07:05 Oui, les Républicains, d'abord, ils vont finir par voter.
07:07 Enfin, ils lui laissent… attendez, disons les choses,
07:10 ils lui laissent faire le sale boulot, c'est juste ça.
07:13 C'est parce qu'ils étaient beaucoup plus sévères que ça, si j'ose dire,
07:16 ou beaucoup plus réalistes, vous choisissez le nom.
07:18 Enfin, eux, ils proposaient la retraite à 65 ans.
07:21 Maintenant, après, d'un coup, ils trouvent que ce n'était pas bien,
07:23 alors qu'ils l'ont réclamé pendant des années.
07:24 Enfin, passons sur ça.
07:26 Non, là, ils lui laissent faire le sale boulot,
07:27 ils se disent, voilà, ce sera fait, on n'aura plus ça à faire.
07:30 C'est quand même ça, mais c'est la politique,
07:32 c'est toujours des trucs comme ça, tu vois.
07:34 Oui, j'espère bien qu'ils vont la voter, la réforme, en ayant,
07:37 j'espère, obtenu un certain nombre de choses.
07:39 Oui, il faut changer parce qu'elle n'est pas juste,
07:41 mais elle ne sera jamais complètement juste, elle est nécessaire.
07:44 On ne peut pas ne pas faire de réforme, on ne peut pas.
07:47 Il y en aura sans doute une autre dans les prochaines années,
07:50 parce que celle-là ne suffira pas.
07:51 Non, elle ne suffira pas, parce que le système aujourd'hui,
07:54 est-ce qu'il ne faut pas qu'il y ait un peu de capitalisation ?
07:57 Moi, je ne suis pas pour un système où chacun cotise que pour lui.
08:00 Je trouve ça beau, l'idée qu'on le fasse pour tous.
08:02 Mais est-ce qu'il ne faut pas, à côté du système de répartition,
08:06 de laisser le choix, donner aux gens la possibilité,
08:09 il y en a un certain nombre de gens qui le font,
08:10 mais faciliter de la capitalisation,
08:13 c'est-à-dire que tu mets aussi toi-même de l'argent de côté pour ta retraite.
08:16 Il faudra sûrement faire ça en plus.
08:19 Autre sujet que j'aimerais aborder avec vous, Robert Ménard,
08:21 des femmes djihadistes.
08:23 Mardi, la France a rapatrié 47 personnes, 15 femmes et 32 enfants.
08:26 C'est la troisième opération de rapatriement de ce type.
08:29 Il faut le faire, la France doit le faire.
08:31 Je refuse de dire qu'on peut répondre comme ça à la question.
08:35 Pourquoi ?
08:35 - Parce que... - En même temps, quelle autre question poser ?
08:38 Non, non, mais attendez, que vous me la posiez vous,
08:40 que moi, je réponde par oui ou par non, je trouverais ça irresponsable.
08:43 D'abord parce que ça n'a rien à voir.
08:44 Attendez, vous avez des enfants, un enfant de 3 ans et un enfant de 15 ans,
08:50 on parle de quoi ?
08:50 On dit qu'ils soient accompagnés d'enfants.
08:52 Ce n'est pas tout à fait la même chose.
08:54 Ce n'est pas tout à fait la même chose d'être adolescent et d'avoir 3 ans.
09:00 Un, qu'ont fait ces femmes ?
09:02 Certaines, attendez, certaines, elles ont pris les armes.
09:04 Certaines, elles ont pris les armes.
09:06 On nous dit par ailleurs, elles vont arriver ici,
09:08 il ne faut pas les séparer de leurs enfants.
09:10 Mais attendez, quand elles arrivent ici, il faut dire aux gens
09:12 qu'elles sont tout de suite séparées de leurs enfants, évidemment.
09:16 Donc ce que je veux dire, c'est qu'il ne faut pas faire preuve d'angélisme.
09:19 Attendez, quand même, je vous rappelle qu'elles ont trahi leur pays.
09:23 Elles sont françaises.
09:24 Elles ont pris les armes ou soutenu des gens qui faisaient la guerre à la France.
09:28 En Grande-Bretagne, ils leur ont enlevé la nationalité.
09:32 Ils les ont privés de leur nationalité, donc ils ne les font pas revenir.
09:37 Je ne sais pas s'il faut aller jusque-là.
09:38 Il faudrait faire la même chose, oui.
09:39 Peut-être, il faut se poser la question.
09:41 Et surtout, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac.
09:43 Et dernière question qui vous fait peur, je suppose,
09:46 comme tout le monde et comme moi, c'est, attendez,
09:49 quand elles sortent de prison, vous êtes sûrs qu'elles sont moins radicales ?
09:53 On a fait un bilan, est-ce qu'on a fait un bilan
09:55 de tous les gens qu'on a mis en prison,
09:57 qui sont sortis chaque année ?
09:59 Vous avez vu, il y a des centaines de gens qui sortent.
10:01 Dans quel état ils sont ?
10:02 Ils ne vont pas aller mettre une bombe quelque part ?
10:05 Ils ne vont pas prendre un couteau et tuer quelqu'un ?
10:07 C'est quand même de vraies questions.
10:09 Bien sûr.
10:09 Un mot des chiffres des demandes d'asile,
10:13 plus de 155 000 cette année, enfin l'année dernière.
10:16 La pression migratoire n'a jamais été aussi forte sur notre pays et sur l'Europe.
10:20 Les ministres de l'intérieur des différents pays de l'Union se réunissent aujourd'hui.
10:24 Il y a une solution ?
10:25 D'abord, il y a appliquer la loi, Madame.
10:27 Appliquer la loi.
10:29 D'abord, maintenant, plus personne ne va nous faire le coup, vous vous rappelez.
10:32 Moi, il y a des années, quand je disais le statut de réfugié politique
10:36 qui est un truc qu'il faut défendre, absolument, ce n'est pas discuté.
10:39 Il est dévoyé, enfin plus de 150 000,
10:42 tout le monde sait qu'il y en aura moins 60 % qui sont menacés par rien.
10:46 Ils sont peut-être menacés par la pauvreté,
10:47 mais ce n'est pas ça le statut de réfugié.
10:49 Le statut des réfugiés, c'est quand tu es menacé pour ta religion,
10:51 tes idées, ta sexualité, des choses comme ça.
10:54 Ce n'est pas le cas de l'immense majorité d'entre eux.
10:57 Normalement, la loi, elle vous dit, il faut ramener à la frontière
11:01 et faire partir les gens qui sont donc en situation illégale.
11:04 Monsieur Macron nous explique, vous vous rappelez, il n'y a pas longtemps,
11:07 ah oui, un certain nombre de pays ne veulent pas accueillir les réfugiés.
11:11 Donc, on va faire quoi ?
11:13 On ne va plus leur donner de visa, on va moins leur donner de visa.
11:16 On redonne autant de visa.
11:18 Seule question, est-ce que vous avez attendu une fois,
11:21 une fois quelqu'un nous expliquer, est-ce que ça veut dire que maintenant,
11:25 ces pays ont accepté d'accueillir leurs ressortissants
11:30 quand ils sont venus chez nous illégalement ?
11:31 Non.
11:32 Mais bien sûr que non.
11:33 Ça veut dire que même là-dessus, comment vous voulez que les gens nous respectent
11:36 quand un, on n'applique pas notre loi,
11:38 quand deux, on dit aux gens, si tu ne fais pas ça, attention,
11:41 tu n'auras plus de visa et six mois après,
11:44 oh, finalement, on va vous les donner les visas.
11:46 Honnêtement, on donne tous les éléments pour se faire battre.
11:49 Et il ne faut pas accepter autant d'immigration
11:52 parce qu'on accueille mal les gens.
11:54 Quand on accueille mal les gens, ça a des conséquences, évidemment,
11:57 en termes de délinquance.
11:59 Et cette logique-là, on accueille trop de gens, on les accueille mal,
12:02 il y a de la délinquance.
12:04 Toutes les prisons, on voit bien que les gens d'origine étrangère
12:08 représentent bien plus que ce qu'ils sont en réalité en France en pourcentage.
12:12 Donc, il faut avoir, en gros, il faut faire ce qu'on dit et on ne le fait pas.
12:17 L'Ukraine, la France envisage, ce n'est pas encore décidé,
12:21 l'envoi de chars lourds Leclerc en Ukraine.
12:25 Les Occidentaux sont en train d'envoyer qui ?
12:27 Des chars Léopard, qui ? Des chars Abrams pour les Américains.
12:30 Est-ce que, un, il faut envoyer des chars Leclerc ?
12:32 Et deuxièmement, le président Zelensky demande des avions, des Rafales.
12:35 Est-ce qu'il faut les lui livrer ?
12:36 Mais bien sûr qu'il faut le faire.
12:37 Mais attendez, on ne peut pas dire à la fois, c'est la liberté,
12:41 vous savez tous les discours, c'est la liberté,
12:43 les droits de l'homme qu'on défend là-bas.
12:45 Mais si c'est ça, mais il faut les aider.
12:47 C'est pour ça que je ne comprends pas.
12:49 J'entendais encore un général ce matin sur votre antenne qui disait,
12:52 on se désarme.
12:53 Non, on ne l'enlève pas, à la France, les moyens de se défendre.
12:57 Parce que ce qui se passe là-bas, c'est la défense de la France.
13:00 Quand on va en Afrique lutter contre le terrorisme,
13:02 personne, je n'entends pas un général qui m'explique,
13:06 ah, on désarme la France.
13:08 Non, on défend les intérêts de la France en Afrique.
13:11 Et quand on fournit des armes à l'Ukraine,
13:14 on ne défend pas seulement l'intérêt de l'Ukraine,
13:16 on défend l'intérêt de la France en Ukraine.
13:19 Il y a des guerres qui se passent sur votre territoire,
13:21 puis il y a des guerres qui se passent ailleurs.
13:23 Alors oui, j'espère bien que les Charles Clerc, on va les donner.
13:26 On va être les derniers à ne pas en donner.
13:28 Attendez, qu'est-ce que ça se passe ?
13:29 Vous comprenez ces hésitations du président Macron ?
13:31 Non, je ne les comprends pas.
13:32 Monsieur Macron, il a eu plein d'hésitations.
13:35 Rappelez-vous ces phrases malheureuses.
13:37 Je sais parce que ma ville est jumelée avec une ville ukrainienne.
13:39 Et le maire ukrainien me l'a envoyé trois fois à la figure en disant,
13:43 pourquoi il ne faut pas humilier la Russie ?
13:46 Citation de monsieur Macron.
13:48 Ah non, il ne faut pas mettre la Russie dans une situation difficile.
13:52 Il dit, mais attend, qui c'est qui envahit ?
13:55 Qui c'est nous qui avons envahi la Russie ou c'est la Russie qui nous envahit ?
13:58 Déjà, il y a ce soupçon qu'on essaye malgré tout
14:02 de ne pas en gros trop froisser la Russie de monsieur Poutine.
14:06 Et en même temps là, on hésite à donner des armes.
14:08 Mais là, on est dans la ligne rouge.
14:10 Je veux dire, la cobelligérance n'est pas loin.
14:12 Si on envoie des chars, si on envoie des avions français.
14:15 De fait, on est cobelligérant.
14:17 De fait, on l'est. Pourquoi ?
14:19 Attendez, rappelez-vous, il y a un an, enfin il y a presque un an,
14:22 les discussions, il ne fallait pas envoyer d'armes offensives.
14:27 Qu'est-ce que c'est une arme offensive ?
14:28 Une arme inoffensive.
14:30 Et défensive, c'est quoi ? C'est quoi un chat ?
14:32 Alors le chat, il était offensif il y a un an,
14:36 maintenant il est passé défensif.
14:38 Enfin, ça n'a pas de sens.
14:39 Mais la France a peur d'entrer dans la guerre.
14:40 Oui, mais attendez, on y est dans la guerre.
14:41 Les Français aussi.
14:42 On y est dans la guerre.
14:43 Il nous fait la guerre parce que...
14:45 Attendez, si M. Poutine gagne en Ukraine,
14:48 vous ne croyez pas qu'il va s'arrêter là ?
14:50 Enfin, comment ?
14:51 Je ne compare pas à des situations incomparables.
14:54 Mais enfin, avant la Deuxième Guerre mondiale,
14:55 on a passé notre vie à faire des conséquences,
14:58 on a eu des reculades, des concessions à Hitler en disant
15:04 "attendez, si on lui donne la Tchécoslovaquie,
15:06 il ne va pas nous emmerder avec le reste.
15:07 Si on lui fait ça, il ne va pas nous emmerder avec le reste.
15:09 Il ne va pas aller plus loin."
15:10 Et il est allé toujours plus loin.
15:11 On est dans une logique folle du régime russe.
15:15 Aujourd'hui, perdre en Ukraine,
15:18 mais c'est la porte ouverte à quelque chose
15:20 dont on ne mesure pas ce que c'est.
15:22 Moi, je suis toujours étonné par ça.
15:23 Regarde, on a beaucoup parlé de la retraite à juste raison.
15:26 On parlera moins de l'Ukraine.
15:28 Est-ce que dans 20 ans ou 30 ans, un historien dira
15:32 "regardez, il ne se rendait pas compte au même moment
15:35 que le vrai combat, le vrai problème,
15:39 la vraie question sur l'avenir de leur pays, les Français,
15:42 ça se passait en Ukraine."
15:44 Peut-être qu'on en est dans cette situation.
15:45 Donc il faut agir là, maintenant, tout de suite.
15:46 Mais bien sûr, tout de suite.
15:47 Pour aider le président Zelensky.
15:48 Merci beaucoup Robert Ménard d'être revenu ce matin
15:50 dans la matinale de CNI.
15:51 Merci.
15:51 À vous Romain Desarbes pour la suite.
15:52 [Musique]
15:56 [SILENCE]

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