Le maire de Béziers Robert Ménard était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Bonjour Robert Ménard.
00:02Bonjour, bonjour à vous, bonne année.
00:04Meilleur vœu également et bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:07Vous êtes le maire d'hiver droit de la ville de Béziers.
00:10Robert Ménard, je voudrais préciser d'entrée que vous n'avez jamais voté Jean-Marie Le Pen.
00:13Vous n'avez même jamais pensé à voter pour lui.
00:15Vous avez combattu certaines de ses idées et provocations,
00:18mais les scènes de l'IS après sa mort vous ont donné envie de vomir.
00:22Ce sont vos mots.
00:23La France insoumise maintient que ces scènes relèvent de la liberté d'expression
00:26face à un homme condamné, face à un homme raciste et antisémite,
00:30a insisté et a dit Mathilde Panot.
00:32Que lui répondez-vous ce matin ?
00:34D'abord, je n'ai jamais voté Jean-Marie Le Pen alors que j'ai voté Marine Le Pen.
00:37Je le dis parce que je pense que ceux qui disent c'est la même chose disent des imbécilités.
00:42Autant Jean-Marie Le Pen a eu des propos devant moi,
00:46moi j'ai travaillé avec lui sur des livres et tout ça,
00:49autant il a eu des propos antisémites insupportables,
00:52autant de Marine Le Pen je n'ai jamais entendu le quart d'un mot raciste ou antisémite.
00:57Je le dis parce que ça aussi c'est une facilité,
01:00tout ça c'est la même chose, c'est la même famille.
01:02Non, il y a eu une vraie rupture.
01:04Attendez, la France insoumise qui parle d'antisémitisme ?
01:09Et ils sont quoi la France insoumise ?
01:11Et les propos d'un certain nombre de responsables de la France insoumise,
01:14ils ne sont pas antisémites ?
01:16Ils ne sont pas antisémites mais vous vous dites, vous hallucinez comme disent nos enfants.
01:20Ces gens-là qui viennent vous donner des leçons de morale
01:24et qui viennent dire, ah non, non, on n'est pas comme ça,
01:26mais ils sont les pires aujourd'hui.
01:28Il y a eu longtemps un antisémitisme d'extrême droite,
01:31bien sûr on ne va pas nier ça,
01:32et il y avait des gens au Rassemblement National et au Front National qui étaient antisémites,
01:36évidemment, et Jean-Marie Le Pen l'était.
01:38Mais aujourd'hui l'antisémitisme il est porté par qui ?
01:41Évidemment par la France insoumise.
01:43Enfin attendez, on ne va pas ici faire la liste de tous les propos
01:46qui ne sont pas sur Israël, qui sont sur les Juifs,
01:49parce que derrière la mise en cause du sionisme il y a de l'antisémitisme
01:54et ils nourrissent ça sur les gens qui ont manifesté,
01:57mais c'est des charognards.
01:59C'est quoi madame ?
02:01C'est quoi de se jeter sur un cadavre ?
02:03Il vous arriverait vous ?
02:05Je suppose qu'il y a des gens que vous détestez,
02:07il y a des gens que je ne supporte pas,
02:09la détestation c'est une autre paire de manches,
02:11mais enfin vous allez boire du champagne sur leur cause.
02:15Par l'œuvre de la civilisation, c'est-à-dire qu'on respecte ces morts,
02:18c'est la moindre chose finalement quand on vit en société.
02:21C'est au sens propre une obscénité.
02:24Une obscénité, qu'est-ce que ça veut dire une obscénité ?
02:26C'est des choses qui ne se font pas madame,
02:28il y a des choses qui ne se font pas,
02:30qui ne renvoient pas à telle pratique religieuse,
02:32souvent c'est un mot à connotation.
02:34C'est le révélateur.
02:36C'est une foule qui semble compacte,
02:38elle est quand même disséminée,
02:40ce ne sont pas des milliers et des milliers de gens,
02:42mais de quoi c'est révélateur de la part d'une partie de cette jeunesse ?
02:44D'abord d'une haine,
02:46ils sont porteurs d'une haine.
02:48Et pardon, je vais vous reprendre, je ne suis pas d'accord avec vous,
02:50oui c'est quelques centaines de gens,
02:52c'est à l'appel de qui ?
02:54Du NPA, vous savez, de Besançon.
02:56J'ai quand même en tête,
02:58j'ai un tout petit peu de mémoire,
03:00aux élections législatives,
03:02il y a des candidats, des candidats, monsieur Poutou,
03:04des candidats de ce parti
03:06qui étaient au deuxième tour,
03:08soutenus par toute la gauche.
03:10C'est-à-dire que tu ne peux pas à la fois,
03:12aujourd'hui, dire que c'est nul,
03:14c'est pas nul, c'est une saloperie,
03:16c'est pas tout à fait le même mot.
03:18Et puis en même temps, te retrouver,
03:20électoralement, au deuxième tour,
03:22avec ces gens-là.
03:24C'est ça que je trouve indécent.
03:26Ça veut dire qu'aujourd'hui,
03:28comment vous iriez, vous, demain,
03:30faire campagne avec ces gens-là ?
03:32Donc vous dites que la gauche, dans son ensemble,
03:34est responsable ?
03:36Elle se déshonore dans cette histoire-là.
03:38Si elle avait un peu de morale,
03:40vous direz que la politique et la morale,
03:42c'est exactement la même chose.
03:44Si vous aviez un peu de morale,
03:46un peu de courage, un peu d'honnêteté,
03:48un peu d'envie de te regarder dans la glace,
03:50c'est aussi con que ça,
03:52tu dirais que ces gens-là, plus jamais,
03:54je me mets à côté d'eux, plus jamais.
03:56Et le NPA... Attendez, Mathilde Panot,
03:58qui dit qu'au fond, ce n'est pas si grave que ça,
04:00ça ne la choque pas.
04:02Nom de Dieu, ça ne la choque pas.
04:04Et après, vous allez, avec la France insoumise,
04:06avec le NPA, vous retrouver...
04:08Ah oui, parce qu'ils se retrouveront.
04:10Il n'y aura pas de doute.
04:12Mais vous plaisantez.
04:14D'accord.
04:16Mais attendez, aux prochaines législatives,
04:18vous avez vu, Mélenchon tape du poing
04:20sur la table, regardez ce que vous faites et tout.
04:22Mais il a raison, parce qu'il a en face
04:24de lui des gens qui sont
04:26des serpillères,
04:28qui à un moment donné se coucheront,
04:30pour obtenir les voix
04:32de la France insoumise. Vous pariez,
04:34on se retrouve aux prochaines législatives,
04:36au deuxième tour, et on voit
04:38qu'ils ne se sont pas tous mis d'accord.
04:40Donc au deuxième tour, la serpillère de Jean-Luc Mélenchon ?
04:42Mais enfin, attendez, qu'est-ce qu'il est d'autre ?
04:44S'il avait du courage, il dirait, plus jamais
04:46je signe un accord avec eux,
04:48plus jamais. Or, il signera des accords,
04:50ils se retrouveront au coude à coude
04:52et ils le feront, ils le feront comme ils le feront maintenant.
04:54Ah, devant la menace de l'extrême droite,
04:56Marine Le Pen, c'est vrai qu'elle va menacer la démocratie.
04:58Attendez, de voix moindres,
05:00son père, il n'a jamais menacé
05:02la France de fascisme, ce n'est pas vrai.
05:04Encore une fois, c'est ignoble.
05:06C'est l'extrême droite, mais pas, comme on peut l'entendre,
05:08fasciste ou...
05:10Pour lui, l'extrême droite de Marine Le Pen, je ne dirais pas ça.
05:12C'est une droite de la droite avec laquelle
05:14moi j'ai voté pour elle.
05:16Aujourd'hui, j'ai de vrais désaccords avec elle,
05:18mais je ne confonds pas tout, madame.
05:20Enfin, ce n'est pas ça. Elle n'est pas néo-nazie.
05:22Elle n'a pas, encore une fois,
05:24aucun propos qui sont condamnables.
05:26Vous ne pouvez pas être d'accord. Moi, sur le terrain économique,
05:28je pense qu'elle dit des bêtises,
05:30qu'elle a une espèce de logiciel de gauche.
05:32Mais enfin, c'est un désaccord
05:34civilisé.
05:36C'est un débat. On n'est pas d'accord.
05:38Vous avez utilisé le mot de courage politique.
05:40Peut-être que vous le reconnaissez à une personnalité,
05:42ce courage, ou du moins cette volonté,
05:44Robert Menard. C'est le ministre de l'Intérieur,
05:46Bruno Retailleau.
05:48Je vais vous proposer un sondage.
05:50Après la proposition formulée par ce ministre
05:52d'interdire le voile à l'université
05:54et aussi pour les accompagnatrices en sortie scolaire,
05:56un sondage montre qu'une majorité
05:58de Français approuve et soutient
06:00Bruno Retailleau.
06:02Est-ce que vous lui reconnaissez cette volonté,
06:04ce courage ?
06:06Il est formidable.
06:08Je ne le connais pas personnellement.
06:10Je n'ai même pas...
06:12J'ai tellement interviewé des gens,
06:14quand je faisais votre métier.
06:16Je ne le connais pas personnellement.
06:18Il a un truc formidable.
06:20C'est peut-être un des rares hommes politiques
06:22qui est capable d'intervenir
06:24une demi-heure sans note avec un discours construit.
06:26Vous allez me dire que ce n'est pas
06:28si important que ça. Oui.
06:30C'est important et c'est rare.
06:32C'est rare et simple.
06:34Dans sa tête, c'est construit les choses.
06:36C'est quelqu'un qui a un raisonnement,
06:38qui a des valeurs,
06:40qui a un certain nombre de choses,
06:42de convictions qu'il défend.
06:44Il est formidable pour une autre raison.
06:46Donnez-moi beaucoup d'exemples
06:48de gens qui, dans l'opposition,
06:50vous disent une chose.
06:52Et quand ils arrivent au ministère,
06:54ils disent exactement la même chose,
06:56même si ça ne plaît pas aux ministres
06:58des convictions et des paroles aux actes.
07:00Est-ce que vous pensez qu'il va pouvoir mettre en place ?
07:02Là, c'est une proposition qui rejoint
07:04ce que vous dites depuis des années
07:06sur le voile à l'université.
07:08Est-ce que vous pensez qu'il aura les moyens de ses ambitions ?
07:10Aujourd'hui, non.
07:12D'abord parce qu'il y a toute une partie de droite
07:14qui est d'un courage limité.
07:16Ils ont tellement abdiqué sur tellement de choses.
07:18Quant à la gauche, elle pense quoi ?
07:20Elle pense quoi ?
07:22Que le voile, c'est acceptable ?
07:24Pardon, madame, le voile, c'est une prison.
07:26C'est une prison, le voile.
07:28Et je n'arrive même pas à comprendre
07:30qu'on s'émeuve de ce qui se passe en Iran
07:32et qu'ici, on trouve des excuses.
07:34Si les gens, ils ont envie de le faire
07:36chez eux, dans leur vie privée,
07:38ils font ce qu'ils veulent.
07:40Moi, je ne vous demande pas
07:42comment vous vous comportez dans votre vie privée.
07:44C'est votre affaire.
07:46Mais l'université, dans un lieu,
07:48dans un lieu de savoir,
07:50dans un lieu qui dépend des pouvoirs publics,
07:52dans un lieu où normalement,
07:54c'est ce qu'on m'a expliqué,
07:56ce qu'on a dû vous expliquer,
07:58à l'école, à l'université,
08:00on met de côté un certain nombre de choses
08:02et on essaye d'apprendre.
08:04Bien sûr qu'il a raison.
08:06Vous dites souvent, Robert Manard,
08:08que dans votre ville,
08:10il y a des quartiers avec une forte population
08:12musulmane et qui, pour certains,
08:14ou pour beaucoup, je ne sais pas,
08:16sont en demande de telles mesures.
08:18Bien sûr qu'ils vous demandent ça.
08:20J'ai baptisé
08:22la dernière école
08:24dans un des quartiers difficiles de ma ville,
08:26comme on dit publiquement,
08:28un quartier rude pour dire les choses
08:30encore plus près de la réalité,
08:32j'ai choisi le nom de Samuel Paty.
08:34On m'a dit, non, comment ?
08:36Tu vas voir, c'est un quartier,
08:3870% de gens sont musulmans.
08:40Ça va être un scandale.
08:42Écoutez, je n'ai pas eu une remarque
08:44des parents, pas des enfants,
08:46c'est les petits, c'est pas eux
08:48qui ont un avis là-dessus,
08:50pas une remarque du corps enseignant.
08:52Peut-être que ça veut dire quoi ?
08:54Ça veut dire que les gens, avant d'abdiquer,
08:56avant de te trouver des excuses
08:58pour dire je ne vais pas le faire
09:00parce que les gens ne veulent pas que je le fasse,
09:02peut-être que tu pourrais essayer de le faire,
09:04peut-être que tu pourrais donner l'exemple.
09:06Moi, je pense, regardez-moi les jamais-dits,
09:08quand même, tu n'es pas protégé dans ta ville.
09:10Putain, il ne manquerait plus
09:12que quelqu'un me protège dans ma ville.
09:14Pourquoi ? Ce serait une forme de défaite ?
09:16Bien sûr.
09:18Je vais dans des quartiers
09:20qui sont en plus mes quarts, mon quartier où j'étais.
09:22Personne ne me parle mal.
09:24Il y a 15 connards
09:26qui peuvent te parler.
09:28Vous pourriez être menacé si vous, comme 10 ans,
09:30apportiez les attentats.
09:32Je pense que quand je vais faire mes courses
09:34à la Devesse, puisqu'il s'agit du quartier de la Devesse,
09:36je suis à égalité avec les gens.
09:38Je les traite normalement,
09:40ils me traitent normalement,
09:42je parle normalement,
09:44je discute normalement,
09:46ils n'attendent pas
09:48que vous vous abdiquiez,
09:50que vous preniez des prudences,
09:52que vous ayez dans votre langage,
09:54vous savez toujours ces mots un peu
09:56qui ont été castrés,
09:58pour ne pas dire les choses par leur nom.
10:00Personne ne vous dit ça.
10:02Moi, j'ai en mémoire quand j'ai mis le couvre-feu.
10:04Ah, le couvre-feu !
10:06Ça tombe de gens bien pensants.
10:08Comment le couvre-feu ?
10:10Bien sûr, le couvre-feu, quand t'as moins de 13 ans.
10:12Autorité, sécurité,
10:14d'ailleurs, autre sondage,
10:16c'est ce que demande une majorité de Français.
10:18Mais ils ne vous demandent que ça,
10:20la démocratie participative.
10:22Mais pareil,
10:24sur la démocratie participative,
10:26personne ne me demande ça, on ne me demande jamais ça.
10:28Vous savez ce qu'on me demande ?
10:30On me demande de régler un certain nombre de problèmes
10:32et de faire ce que j'ai dit que je faisais.
10:34Les problèmes des gens, c'est la sécurité,
10:36les abrutis qui se comportent mal,
10:38une immigration qui est incontrôlée
10:40et qui sanctionne même
10:42les gens, d'abord,
10:44les gens qui se sont intégrés,
10:46qui ont réussi à s'intégrer.
10:48Ils me demandent ça. Ils me demandent ce que je vois
10:50pour la pauvreté et l'emploi. C'est tout.
10:52Dans toutes ces priorités
10:54qui sont évidemment importantes,
10:56comment vous jugez les problèmes des responsables politiques,
10:58de savoir quel équilibre il faut,
11:00comment le budget va passer ?
11:02D'ailleurs, plus largement, quand on voit un bouleversement
11:04du monde aujourd'hui avec ce qui se passe
11:06aux Etats-Unis, nos petits parfois problèmes
11:08d'équilibre politique
11:10à l'Assemblée, comment vous les jugez ?
11:12Ridicule. Je me dis là, regardez, hier,
11:14l'actualité. Trump, il va arriver
11:16au pouvoir. Enfin, je ne sais pas ce qu'il va
11:18faire sur le Groenland, le Panama,
11:20le Canada,
11:22Elon Musk,
11:24vous avez vu les déclarations qu'il fait, et tout.
11:26Tu te dis, est-ce que le monde n'est pas juste en train
11:28de changer ? Et exactement, j'ai le même
11:30sentiment que vous. Et est-ce que face
11:32à ce bouleversement, attendez,
11:34alors on va mettre un peu,
11:36il n'y a pas assez de socialistes,
11:38il faudrait mettre un peu plus de républicains.
11:40Quelle place pour celui-là ?
11:42Mais attendez, c'est
11:44à côté de la plaque.
11:46On est à côté de la plaque.
11:48Est-ce que le gouvernement Robert Ménard est,
11:50j'allais dire, dévoué vraiment à la France
11:52et va avancer avec courage, comme certains
11:54de ses ministres ? Ou alors, est-ce qu'on est toujours justement
11:56dans ces petits calculs
11:58arithmétiques ? Je pense qu'on
12:00apprend, on, non, non, attendez, on,
12:02le Premier ministre, il faut dire les choses par le nom.
12:04Moi, je le connais
12:06depuis des années, on est plutôt copains.
12:08Il ne faut pas prendre les questions
12:10comme ça. L'arithmétique
12:12électorale... Oui, mais madame...
12:14Pourquoi vous êtes tenue par ça ?
12:16Pourquoi on n'essaye pas de renverser la table ?
12:18Pourquoi ce que vous dites...
12:20Ça consisterait en quoi ?
12:22On prend cinq ou six questions.
12:24Vous le disiez, là, sur l'immigration.
12:26Dès que tu... Ici, dans une
12:28salle de rédaction ou à l'Assemblée nationale,
12:30ça a l'impression de déchirer
12:32les gens. Mais ce n'est pas vrai.
12:3470%, 80% qui pensent
12:36les mêmes choses sur ces questions-là.
12:38Sur la sécurité.
12:40Vous pouvez parler tant que vous voulez
12:42de la sécurité. Si vous ne
12:44construisez pas des places de prison,
12:46ce n'est pas besoin de parler de sécurité.
12:48Parce que les juges, que certains soient
12:50laxistes ou pas, ceux qui ne le sont pas,
12:52je ne sais pas où ils mettent les gens en prison, parce qu'il n'y a pas
12:54de place de prison. Est-ce qu'on ne pourrait pas,
12:56au lieu de faire
12:58alors ce parti dit ça,
13:00ce parti dit ça, prendre un témoin, les Français,
13:02et leur dire, voilà, on va prendre
13:04les 5 ou 6 sujets qui sont
13:06importants. Et au lieu de faire les lignes rouges,
13:08voilà, on essaie de dire...
13:10Voilà.
13:12Est-ce qu'on n'est pas d'accord sur tel point, tel point,
13:14tel point ? Sur ceux où on est majoritairement
13:16d'accord, pas d'accord, on les écarte.
13:18Et pourquoi on ne prend pas la question comme ça ?
13:20Peut-être parce que Robert Menard, il faut une forme de légitimité
13:22et pas seulement,
13:24j'allais dire, de légalité dans l'élection.
13:26La légitimité politique aujourd'hui.
13:28Je prends l'exemple d'un propos qui a suscité beaucoup de réactions.
13:30Brigitte Macron estime que son mari
13:32mérite le respect des Français.
13:34Respect qui va avec la légitimité
13:36quand même d'une figure présidentielle.
13:38Elle le décrit comme parfois meurtri
13:40par ce qu'il entend.
13:42Il y a eu beaucoup de réactions, assez rudes
13:44à ce qu'elle a dit. Qu'en pensez-vous ?
13:46Je pense qu'elle a raison. Des fois, je me dis,
13:48quand vous faites de la politique, et j'en fais quand tu...
13:50Moi, je ne lis plus les réseaux sociaux, par exemple,
13:52parce que ça va, tu vois. Je ne suis pas masochiste.
13:54Au bout d'un moment, vous en avez marre.
13:56Ça ne vous arrive pas, les gens qui ne vous aiment pas,
13:58dans l'anonymat le plus complet,
14:00ils peuvent dire toutes les saloperies qu'ils veulent sur ton compte.
14:02Oui, moi, je comprends.
14:04Des fois, je me dis... Enfin, ça ne va vous paraître
14:06pas une grande analyse politique.
14:08Des fois, je me dis,
14:10avec ce qu'on dit, mais moi, je serais meurtri.
14:12Meurtri. Et je pense
14:14qu'ils ont le beau faire les malins, les hommes politiques.
14:16Ce n'est pas vrai. Les saloperies qu'on dit
14:18sur ton compte, ça doit te toucher
14:20au plus profond d'elle.
14:22Le respect va dans les deux sens.
14:24Oui, mais en même temps,
14:26moi, je...
14:28J'imagine qu'elle l'aime.
14:30Vous aimez un homme, vous le défendez.
14:32Moi, je trouve ça formidable. Les gens qui aiment
14:34la personne avec qui...
14:36C'est le plus important de la vie, l'amour,
14:38les enfants et tout. Qu'elle le défende
14:40mordicus, au-delà même de toute raison,
14:42ça me la rend sympathique, figurez-vous.
14:44Moi, j'aimerais... J'aimerais...
14:46J'ai une femme qui m'aime, je l'espère,
14:48comme je l'aime, et qui me défend dans tous les cas,
14:50même quand je fais des bêtises. C'est ça, l'amour.
14:52Et j'en fais.
14:54Robert Ménard, merci pour cette grande interview.
14:56On espère vous retrouver bientôt.
14:58Permettez-moi un dernier mot pour remercier
15:00d'abord, évidemment, nos téléspectateurs
15:02à CNews, mais également nos fidèles auditeurs
15:04d'Europe 1 qui sont de plus en plus nombreux
15:06et cela fait chaud au cœur et ça nous oblige,
15:08comme on dit. Donc, je vous remercie
15:10d'être là. Merci pour cette invitation.
15:12Et à très bientôt.
15:14À bientôt.