• l’année dernière
Rencontre avec Alexandre Widmer qui a travaillé sur la réalisation sonore et mixage de la fiction audio Babyphone, à retrouver sur CANAL+ : 
https://www.canalplus.com/cinema/babyphone/h/20704881_50001




Synopsis :


Agathe et Noah quittent Paris pour s'installer avec Sol, leur nourrisson de 6 mois, dans une maison isolée à la campagne. Mais, pour Agathe qui accuse le coup d'une dépression post-partum, la sérénité promise par cette nouvelle vie vire au cauchemar. Des événements mystérieux sèmeront la confusion dans son esprit : elle devra faire la part des choses entre son nouvel environnement et ses angoisses maternelles...


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Transcription
00:00 Je m'appelle Alexandre Wiedemeyer, je suis principalement mixeur de fiction, cinéma et séries.
00:06 Avant j'étais monteur son.
00:07 Mon rôle a été de faire de la réalisation sonore, de la création sonore.
00:13 Le projet est arrivé, l'ours s'était monté.
00:15 A partir de ça, je suis reparti dans les pistes du tournage de l'ingénieur du son
00:20 pour travailler sur l'immersivité qui était faite à la captation.
00:25 Ensuite, c'était de faire l'habillage sonore et les choix artistiques sur l'environnement sonore,
00:31 le rythme, les ellipses de temps, etc.
00:33 C'est tout marqué, c'est pour donner à voir de l'image quand il n'y en a pas.
00:37 On peut parler de mentalisation, donc c'est travailler beaucoup sur la mentalisation,
00:42 les espaces, le son et le signifiant du son.
00:46 Pour faire ça en fiction sonore, on peut utiliser deux procédés qui sont soit le binaural,
00:51 et je vais expliquer ce que c'est, soit l'ambisonique.
00:54 Le binaural, c'est de la magie, mais très simple.
00:58 C'est une captation qui au départ est stéréo, c'est deux micros, donc deux canaux,
01:03 mais qui, une fois qu'on met un casque, et n'importe quel casque,
01:07 ce n'est pas un casque exclusivement immersif ou 3D,
01:10 on passe dans une écoute 3D qui devient l'écoute humaine.
01:14 Pour faire ce procédé-là, la captation binaurale, c'est une tête,
01:18 comme une tête humaine, qui a une densité à peu près équivalente à celle de la tête humaine,
01:23 et des micros qui sont placés dans les oreilles de la tête.
01:27 À partir du moment où les micros sont dans les oreilles,
01:29 avec la sculpture des pavillons d'oreilles et la morphologie d'une tête,
01:33 c'est magique, toutes les localisations se restituent exactement comme l'écoute humaine,
01:39 et donc quand on met un casque, on est très précisément dans un réalisme humain.
01:43 L'écueil de cette captation binaurale, c'est une captation,
01:47 c'est un peu technique, native fermée, c'est-à-dire qu'on ne peut pas la retoucher en post-prod.
01:52 À partir du moment où vous arrivez à l'arrière-gauche,
01:54 au son, vous arriverez toujours à l'arrière-gauche,
01:56 et moi je ne vais pas pouvoir derrière, en mix,
01:58 re-spatialiser différemment l'arrivée arrière-gauche.
02:02 En ambisonique, on a une captation 4 capsules
02:05 qui nous permet de retoucher justement les directions et les spatialisations post-production.
02:10 L'avantage du binaural, c'est que le réalisme sonore est plus prégnant qu'en ambisonique, à mon sens.
02:17 Ce qui est très important aussi, c'est sur le plateau, sur le tournage,
02:20 c'est déjà travailler la mise en scène sonore, c'est-à-dire le placement des comédiens,
02:26 qui sera capitale puisqu'au montage après,
02:29 étant donné que le binaural, c'est une captation fermée,
02:32 si vous avez un comédien qui est là, et puis on tourne 20 minutes après,
02:35 une quatrième prise parce qu'on s'est arrêté, on a fait une pause et que le comédien est là,
02:40 au casque, ça ne marche pas.
02:42 Vraiment, le comédien se déplace instantanément,
02:44 on sent que la position n'est plus la bonne et c'est difficile de rattraper.
02:47 Et en même temps, on peut utiliser des plug-ins,
02:50 donc des petits modules de traitement de son qui nous permettent aussi de binauraliser de manière synthèse
02:56 des sons qui ne seraient pas binaurales, qui n'auraient pas été captés en binaural à la source.
03:01 Donc on va faire un mélange entre du non-binaural, du binaural.
03:05 L'idée, c'est qu'on ne sente pas ça quand on écoute, que ça soit tout à fait naturel.
03:10 Et on va dire que pour raccorder sur la prise de son du plateau, du tournage,
03:17 on a besoin de ces plug-ins binauraux pour rajouter des choses et qu'on ne sente pas
03:21 que ça n'a pas été capté dans la même pièce ou dans le même environnement.
03:24 C'est ça la finesse du travail après sur le réglage du plug-in
03:29 et du travail de respatialisation des sons non-binauraux.
03:32 Là, il faut quand même s'imaginer qu'on écoute au casque,
03:34 donc on a le son tellement proche des tympans, c'est tellement proche de nous
03:38 que la moindre variation, on la sent.
03:41 La différence entre les deux écoutes est très simple,
03:43 c'est que si on met un casque ou des écouteurs,
03:47 on va avoir cet effet de 3D sonore.
03:49 Il sera plus ou moins prégnant, plus vous êtes isolé du monde extérieur.
03:53 En plus, aujourd'hui, on a tous des écouteurs ou des mini casques
03:57 avec des réducteurs de bruit arrière, donc vous vous mettez
04:00 et tout d'un coup, le monde derrière n'existe plus.
04:03 Donc là, l'écoute est ultra précise.
04:05 Cet effet binaural, il existera, on sera vraiment dans une écoute immersive.
04:10 Si vous l'écoutez en fait via un ordinateur, via une télé,
04:15 en fait, le son, il est en 2D, il est plus aplati,
04:17 il est moins en profondeur, il est moins sculpté.
04:21 Donc, il y a quand même une perte de qualité.
04:23 Ce n'est pas que c'est une perte de qualité, c'est une perte de réalisme
04:26 de la profondeur de la scène stéréo, de la scène immersive, de la scène 3D.
04:31 Donc, l'idéal pour avoir l'expérience augmentée,
04:36 sans avoir besoin d'acheter quoi que ce soit,
04:38 il suffit de mettre un casque ou des intra-auriculaires ou des écouteurs,
04:42 mais pas la tablette, quoi.
04:46 Sous-titrage ST' 501
04:49 [SILENCE]

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