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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros, cibler les milliardaires et plus généralement
00:00:07 les riches, illustre un tropisme français.
00:00:10 Mais ne croyez pas que ce soit les plus démunis qui détestent les plus fortunés.
00:00:14 Non, c'est une autre catégorie de français.
00:00:17 Ils sont parfois universitaires, journalistes, magistrats.
00:00:20 Ils peuvent aussi être humoristes à France Inter ou écrivains sans lecteur.
00:00:23 Ils ont fait des études, ils sont intelligents, ils sont cultivés, ils gagnent bien leur
00:00:28 vie.
00:00:29 Malheureusement, ils ne roulent pas dans une voiture rouge, ils ne skient pas l'hiver
00:00:33 à Courchevel et de Saint-Tropez, ils ne connaissent que le gendarme.
00:00:37 La rancœur, le ressentiment, la jalousie sont des passions françaises.
00:00:43 Passions tristes que l'esprit sans culottes anime et que la morale de Robespierre justifie.
00:00:48 Ils ne seront jamais riches, ils l'ont compris et cette idée leur est insupportable.
00:00:53 Pourquoi eux et pas moi ? Dès lors, ils ont une obsession.
00:00:57 Combattre ceux qui le sont devenus.
00:00:59 Ils rêvent d'un monde sans hôtels de luxe ni piscines à débordement.
00:01:03 Que certains en jouissent et pas eux ? Leur est devenu au fil du temps insoutenable.
00:01:08 L'aigreur est là, qui m'assert chaque jour.
00:01:12 Le fiel, la malveillance, l'amertume sont leurs quotidiens.
00:01:16 Méfiez-vous si vous croisez ces belles personnes.
00:01:20 Fuyez, ces gens sont toxiques.
00:01:22 Il est 9h, Audrey Bertheau.
00:01:25 C'est n'importe quoi.
00:01:27 7000 amendements ont été déposés sur le projet de loi de la réforme des retraites.
00:01:34 Les députés de la NUPES ont donc déposé à eux seuls près de 6000.
00:01:37 Ils se concentrent principalement sur le report de l'âge légal de dépôt à la retraite à 64 ans.
00:01:42 Le texte de la réforme des retraites arrive en commission à l'Assemblée nationale dès lundi.
00:01:47 Le père de Novak Djokovic, au coeur d'une polémique à l'Open d'Australie,
00:01:51 l'Ukraine demande au tournoi de lui interdire de se rendre au stade
00:01:54 pour assister à la demi-finale de son fils en cause.
00:01:56 Une vidéo de lui en tribune, aux côtés de fans brandissant des drapeaux pro-russes.
00:02:01 L'Ukraine a appelé Djokovic à s'excuser personnellement.
00:02:05 Près d'un tiers de la forêt amazonienne pourrait avoir été dégradée par l'activité humaine et la sécheresse.
00:02:10 C'est le résultat d'une étude scientifique dévoilée dans la revue Science,
00:02:14 ce qui a entraîné des appels à légiférer pour protéger cet écosystème vital qui est en danger.
00:02:20 Merci Audrey.
00:02:21 Pour la première fois avec nous, Ali Mataf, faux fan.
00:02:24 Vous êtes écrivain. Bonjour et merci d'être là.
00:02:27 Vous avez été prof en banlieue, vous avez grandi en banlieue.
00:02:31 Vous regrettez souvent que les plateaux TV et la banlieue ne soient pas représentés
00:02:35 par des personnalités qui précisément viennent de cet horizon.
00:02:40 Vous êtes occupé de mineurs délinquants.
00:02:42 Vous êtes le médiateur entre la commission du délit, du crime et de la justice.
00:02:45 Vous connaissez très bien notre émission et vous aviez envie d'y participer.
00:02:49 Donc, cette émission, évidemment, est ouverte.
00:02:51 J'ai demandé à nos amis d'être gentils avec vous parce que faites attention à eux,
00:02:54 ils ne pensent qu'à parler, surtout le monsieur là-bas.
00:02:56 Donc, il faut prendre, non pas son tour, mais il faut s'imposer.
00:03:00 Donc, allez-y.
00:03:01 Je vais vous donner la parole tout de suite.
00:03:04 Charlotte Dardella, Georges Fenech, Paul Melun et notre ami, comment c'est déjà ?
00:03:10 Monsieur Geoffrin.
00:03:12 Et vous ?
00:03:13 Laurent Geoffrin.
00:03:14 La haine des riches, une passion française.
00:03:17 C'est le vieil argument.
00:03:18 Vrai ou pas ? Non mais sérieusement.
00:03:19 C'est faux, c'est faux.
00:03:21 Il y a des gens jaloux, il y a toujours des gens jaloux.
00:03:23 Oui, mais est-ce que c'est une spécificité française ?
00:03:26 Pourquoi vous dites ça ?
00:03:27 On peut le dire.
00:03:28 Regarde, le Parti démocrate aux Etats-Unis a fait campagne sur la taxation des super-riches.
00:03:34 Il a fait campagne là-dessus.
00:03:34 Le slogan "Taxe the rich".
00:03:35 Mais ce n'est pas la même chose.
00:03:37 Il y a une sorte de rancœur, de jalousie, d'amertume, etc.
00:03:41 que j'ai l'impression française.
00:03:43 Vrai ou pas ?
00:03:44 Si, moi, je suis d'accord avec vous.
00:03:45 Moi, qui ai vécu en Amérique du Nord, j'ai vécu cinq ans au Canada.
00:03:49 Et c'est ça qui frappait, c'est quand on voyait la richesse, en tout cas en Amérique du Nord,
00:03:52 les gens le voyaient plutôt comme un modèle aspiré à...
00:03:57 Mais en France, ça existe.
00:03:58 En France aussi, ça existe.
00:03:59 Mais voilà.
00:04:00 Il y a un problème avec la réussite.
00:04:01 En France aussi, ça existe.
00:04:02 L'argent.
00:04:03 Et il y a une thèse qui a été...
00:04:03 Mais attention, ce qui est très important...
00:04:05 Dans les écoles de commerce, ils veulent tout ça.
00:04:06 Attends, genre, je vous donne un truc.
00:04:08 Je vous donne la parabra.
00:04:09 Ce qui est très important dans ce que j'ai dit,
00:04:11 c'est que cette haine-là ne vient pas des plus démunis.
00:04:14 Au contraire, les plus démunis, ils adorent, entre guillemets...
00:04:17 Vous ne savez rien, regardez les Gilets jaunes, vous trouvez que c'était le cas ?
00:04:20 Justement sur les rondes de...
00:04:20 Mais en revanche, ce dont j'ai parlé, c'est...
00:04:23 Ce n'est pas forcément des gens les mieux.
00:04:23 Ce dont j'ai parlé, c'est...
00:04:25 J'ai cité des journalistes, des écrivains, des magistrats, etc.
00:04:27 Vous voyez, ce corps intermédiaire...
00:04:30 Des écrivains sans lecteur, comme Agnierno, par exemple.
00:04:32 Pas de lecteur.
00:04:32 Mais Agnierno, elle a des lecteurs.
00:04:35 Pourquoi vous dites ça ?
00:04:35 Parce que vous dites que c'est des écrivains sans lecteur.
00:04:37 Mais parce qu'il y a des écrivains sans lecteur, comme des humoristes sans public.
00:04:40 C'est un peu en polémique.
00:04:41 Non, simplement, je me souviens de la grille de lecture de ce phénomène,
00:04:45 spécifiquement français, qui était celle d'Alain Perfitte dans les années 75.
00:04:49 Le Mal français, je ne sais pas s'il vous souvenez.
00:04:51 Où il faisait...
00:04:52 Il donnait une explication sur le fait que nous sommes un pays catholique.
00:04:56 Et les anglo-saxons sont des protestants.
00:05:01 Ils n'ont pas le même rapport à la richesse, à la charité, si vous voulez.
00:05:07 Donc, sans doute, là, il y a une culture chrétienne catholique
00:05:11 qui explique ce rapport difficile que nous avons avec la réussite et l'argent.
00:05:15 J'y crois beaucoup.
00:05:16 Et ajoutons aussi qu'aux États-Unis, c'est tout de même le berceau du capitalisme
00:05:20 dans le monde et qu'en cela, en France, la réussite,
00:05:24 l'idée qu'on se fait de la réussite est davantage axée sur d'autres éléments.
00:05:27 On aime les grands écrivains, on aime les philosophes, on aime les pionniers,
00:05:31 mais peut-être un peu moins sur l'accumulation de capital.
00:05:33 Là où aux États-Unis, toute la classe moyenne, l'American way of life, c'était ça.
00:05:37 C'était d'avoir une voiture, un gazon, une jolie maison en banlieue
00:05:41 et d'avoir un pouvoir d'achat important.
00:05:43 C'est un peu moins le cas en France, je pense.
00:05:44 Ce qui est vrai, c'est que les socialistes, le mouvement socialiste,
00:05:50 il n'a jamais dit qu'il fallait être haineux à l'égard des riches,
00:05:53 plutôt que les sans-culottes ou l'extrême gauche.
00:05:55 Mais, bon, vous avez dit, il faut les taxer, c'est tout.
00:05:58 Mais vous voyez bien ce que j'entends aujourd'hui.
00:06:00 Ils sont pas contre l'existence des riches, ils sont pour les taxer.
00:06:02 Non, mais Laurent, quand j'entends M. Bompard dire...
00:06:04 Mais Bompard est d'extrême gauche.
00:06:06 Quand j'entends...
00:06:06 C'est pour ça que vous mélangez les choses.
00:06:08 C'est comme Mme Tondelier qui dit qu'il ferait pas de milliardaire, c'est idiot.
00:06:12 C'est convenu que c'est dans le...
00:06:15 Ça existe.
00:06:16 Dans le moment.
00:06:17 C'est pour ça qu'il y a une attaque.
00:06:19 Par contre, je crois qu'il y a vraiment un problème.
00:06:22 C'est plus difficile à un riche d'aller au paradis
00:06:25 qu'à un chameau de passer par le chat d'une aiguille.
00:06:27 Ça, c'est dans la Bible.
00:06:29 C'est la culture catholique, c'est le fil d'argent.
00:06:31 Mais quand Libé avait titré "Casse-toi, pauvre riche"...
00:06:35 Oui, c'était une connerie.
00:06:36 Ben oui, c'est...
00:06:38 Vous étiez directeur à l'époque.
00:06:39 Ils l'ont dit eux-mêmes, ils se sont excusés le lendemain.
00:06:42 Vous étiez le directeur à l'époque ?
00:06:43 Non, j'étais pas là.
00:06:44 Bon, "Casse-toi, pauvre riche"...
00:06:45 Ça montre...
00:06:46 C'est un climat.
00:06:48 C'est-à-dire que...
00:06:48 C'est pas "Casse-toi, pauvre riche", c'est "Casse-toi, riche con".
00:06:51 "Casse-toi, riche con", c'est ça.
00:06:53 Pour moi, le vrai problème, c'est pas le fait d'avoir...
00:06:55 Ouais, c'est un capital, c'est être enrichi, d'avoir créé des richesses.
00:06:58 C'est la disparité extraordinaire qu'il y a dans les salaires.
00:07:01 C'est ça qui me pose moi ça aussi.
00:07:03 Bernard Arnault, c'est intéressant.
00:07:05 T'es pas jaloux ?
00:07:05 Non, je suis pas un jalon.
00:07:06 Bernard Arnault, le patron qui gagne un million d'euros par mois...
00:07:10 Bernard Arnault, il a le droit d'exister, vraiment.
00:07:12 Oui, mais vous savez ce que je veux dire ou pas ?
00:07:13 Il doit payer les impôts, c'est tout.
00:07:14 Mais est-ce que vous savez ce que je veux dire ?
00:07:15 Non.
00:07:16 Bernard Arnault, c'est la première fortune du monde.
00:07:20 Qu'un Français soit la première fortune du monde,
00:07:22 ce petit pays de rien du tout,
00:07:23 on devrait trouver ça formidable !
00:07:25 Je trouve ça très bien, mais c'est à condition qu'il paie des impôts.
00:07:27 Vous pouvez répéter là ce que vous avez dit.
00:07:28 Je trouve ça très bien à condition qu'il paie des impôts.
00:07:30 Mais il paie des impôts, enfin !
00:07:31 Il en paie en moyenne, très riche.
00:07:35 Bon.
00:07:36 Également, il paie plutôt moins d'impôts que les classes moyennes supérieures.
00:07:39 Ça c'est vrai.
00:07:40 C'est vrai ça.
00:07:40 J'ai vérifié.
00:07:41 C'est pas la feuille d'impôt de Bernard Arnault.
00:07:43 Vérifiez, vérifiez.
00:07:44 Bon, en tout cas, c'est un état d'esprit général qui infuse la France,
00:07:50 et notamment ses classes intellectuelles.
00:07:52 J'ai parlé des magistrats, des profs, des journalistes, etc.
00:07:56 Cet esprit mélenchoniste, cet esprit sans culottes qui infuse la France.
00:07:59 D'ailleurs, quand un juge d'instruction reçoit dans son cabinet un grand patron,
00:08:05 attention, attention les dégâts.
00:08:06 Que dites-vous ?
00:08:07 Quand un juge d'instruction, du pôle économique et financier,
00:08:10 a le bonheur d'avoir dans son cabinet un grand patron,
00:08:14 et ça je pourrais en faire toute la liste depuis les années 80,
00:08:18 il s'en donne un peu à cœur jouant.
00:08:19 François Hollande avait dit "je n'aime pas les riches".
00:08:22 Ça, ça veut rien dire.
00:08:23 Bah oui, en général, ce que disait François Hollande ne voulait pas dire souvent grand-chose,
00:08:27 mais là, il a dit...
00:08:29 Non mais, vous vous rendez compte cette phrase ?
00:08:31 "Je n'aime pas les riches", alors que lui-même vit depuis...
00:08:35 au cœur de l'argent depuis des années avec l'argent de...
00:08:38 Pas riche au sens...
00:08:39 Mais...
00:08:39 Les parisiens sont encore riches aujourd'hui.
00:08:41 C'est de l'adémago, vous le savez comme moi.
00:08:43 Portablement, oui.
00:08:44 Oui, sans doute plus que cela, mais bon, peu importe.
00:08:47 Bon, c'était un état d'esprit.
00:08:48 Moins que vous, à mon avis.
00:08:51 Si on pouvait... Alors, les attaques personnelles...
00:08:53 Si on pouvait éviter...
00:08:55 L'attaque contre Hollande, c'est une attaque personnelle ?
00:08:57 Oui, mais il n'est pas là.
00:09:00 Mais c'est encore pire s'il n'est pas là.
00:09:01 Mais je le taquine, François Hollande, il est...
00:09:03 Vraiment, il devrait venir un jour sur ce plateau.
00:09:05 Je suis sûr qu'on s'entendrait très très bien.
00:09:07 Bien évidemment.
00:09:08 Mais il ne veut pas.
00:09:09 Vous êtes son ami, vous m'aviez dit que vous le feriez venir, il ne veut pas.
00:09:12 Et la dernière fois qu'il est venu à CNews,
00:09:14 il s'est autorisé à dire à Jean-Pierre Lecabache,
00:09:17 qui était là pour Jean-Pierre Lecabache,
00:09:19 "Non, vraiment, c'est CNews, franchement, ce n'est pas bien."
00:09:21 Il n'est pas d'accord avec vous, c'est... Il a le droit.
00:09:23 Oui, il a le droit.
00:09:24 Mais il n'est pas...
00:09:25 Visiblement, c'est les Français qui n'étaient pas d'accord avec François Hollande.
00:09:28 Bon.
00:09:29 Non, mais si j'ai bien compris, si j'ai bien suivi...
00:09:31 Mais vos amis n'ont jamais gagné une élection.
00:09:33 Mais...
00:09:34 Ah, vos amis ?
00:09:35 Mes amis ?
00:09:36 Quelles amis ?
00:09:37 Donc vous faites le...
00:09:38 Qui ?
00:09:39 Le panégyrique, permanent.
00:09:40 Oh, mes amis !
00:09:41 Mais d'abord, je n'ai pas d'amis, vous devriez savoir ça.
00:09:43 C'est une règle de base.
00:09:45 Et ensuite, je n'ai pas d'amis.
00:09:46 Vous êtes des amis politiques.
00:09:47 Mais je n'en ai pas, vous le savez bien, d'ailleurs.
00:09:49 Bon, Anne Hidalgo ferme sa mairie.
00:09:51 Et ça, je voulais vraiment commencer par ça.
00:09:53 Parce qu'elle ferme sa mairie le 31 janvier.
00:09:56 On va l'écouter, Anne Hidalgo, donc à la manifestation.
00:09:59 Et elle, elle ferme sa mairie.
00:10:00 Elle fait la grève, comme d'autres.
00:10:02 Oui, comme d'autres.
00:10:03 Mais enfin, c'est quand même très étrange.
00:10:04 C'est une idée de famille Roussel au début.
00:10:06 C'est quand même très étrange de fermer sa mairie.
00:10:08 Alors, écoutons ce que dit Anne Hidalgo, 1,72 à la dernière élection.
00:10:14 Les Parisiens ont élu une maire de gauche.
00:10:17 Oui, c'est d'accord.
00:10:18 Je pense que c'est pour que c'est...
00:10:19 Non, avant de voir la mairie de Montreuil, je voudrais qu'on écoute Anne Hidalgo.
00:10:22 Alors, je le dis pour Charlotte Nordzala, qui est avec nous ce matin.
00:10:28 Et nous l'avons écoutée hier soir, Anne Hidalgo.
00:10:32 Et elle disait, effectivement, ça doit être dans le registre d'hier.
00:10:37 Je parle un peu parce que j'imagine qu'en régie, Charlotte est en train de chercher.
00:10:43 Et elle va le trouver.
00:10:45 Bon, si on n'a pas ce passage, on peut peut-être commencer par la mairie de Montreuil,
00:10:48 qui est fermée, puisque c'est le même sujet.
00:10:50 Et puis après, on écoutera Anne Hidalgo.
00:10:52 Alors, Anne Hidalgo, c'est bon, me dit Charlotte.
00:10:55 Très bien, Roussel, le communiste, il appelle les maires à fermer symboliquement leur mairie
00:10:59 le 31 janvier, le prochain jour de mobilisation à l'appel des syndicats.
00:11:02 Est-ce que vous allez le faire ?
00:11:04 Moi, je réponds à son appel.
00:11:06 Il dit des mairies solidaires.
00:11:08 Bien sûr, il y a des services publics qui doivent continuer.
00:11:10 Je pense à l'État civil.
00:11:12 Mais l'hôtel de ville de Paris sera mairie solidaire le 31,
00:11:17 en solidarité avec le mouvement social.
00:11:19 La situation est beaucoup trop grave.
00:11:21 On ferme la mairie.
00:11:23 Je ne sais pas trop ce que ça va apporter au mouvement social.
00:11:26 Le public continuerait. C'est symbolique.
00:11:28 Oui, mais c'est un symbole.
00:11:30 Mais quelle est la vocation de ce symbole ?
00:11:32 Est-ce que ça va faire plier le gouvernement plus vite ? Non ?
00:11:34 C'est pour être solidaire du mouvement de grève.
00:11:36 Madame Fovana.
00:11:38 Je me suis demandé si c'était peut-être pour que les agents puissent se rendre aux manifestations.
00:11:42 Ça aussi, oui.
00:11:44 En étant payés.
00:11:46 Ils ne sont pas obligés de venir.
00:11:48 Ça leur permettait de pouvoir se rendre à la manifestation, comme la mairie...
00:11:50 Ils n'avaient qu'à se mettre en grève et aller à la manifestation.
00:11:54 En Allemagne, les fonctionnaires ne peuvent pas faire grève.
00:11:56 Ils vont aller à la manifestation.
00:11:58 C'est pas forcément un modèle.
00:12:00 Il faudrait étendre ça au secteur privé, ce serait parfait.
00:12:02 Non, mais c'est un joli pays.
00:12:04 En échange de l'emploi à vie, ils n'ont pas le droit de faire grève.
00:12:06 C'est pas démocratique.
00:12:10 C'est utiliser nos impôts, nous qui payons la mairie.
00:12:16 Les agents vont aller faire grève.
00:12:18 Ils continueront à être payés.
00:12:20 Tout ça avec une forme d'instrumentalisation et de prise d'otages de l'hôtel.
00:12:26 C'est ça qui me choque.
00:12:28 C'est pas le point de la solidarité.
00:12:30 On peut avoir d'autres manifestations solidaires que de fermer un service public,
00:12:34 indépendamment du service d'état-civil qui posait problème.
00:12:38 Mais je trouve que là, il y a quelque chose qui est presque à la limite de la légalité.
00:12:42 Alors on va voir, puisque Laurent Geoffray l'a dit très justement,
00:12:44 il n'y a pas qu'à Paris, c'est la mairie de Montreuil qui va fermer également.
00:12:50 C'est une annonce ô combien symbolique.
00:12:54 La municipalité de Montreuil a décidé de fermer la mairie le 31 janvier dès midi,
00:13:00 pour protester contre la réforme des retraites.
00:13:02 Seuls les services d'urgence resteront ouverts,
00:13:04 comme ceux liés à l'état-civil, aux logements ou aux écoles.
00:13:08 Les agents municipaux, eux, pourront participer, s'ils le souhaitent, à la manifestation à Paris.
00:13:14 Chacun doit porter sa pierre.
00:13:16 La municipalité de Montreuil a décidé d'amener sa pierre à la mobilisation.
00:13:20 C'est une fermeture solidaire et combative.
00:13:23 Au fond, comme en 1995, il faut à un moment donné dire "c'est possible".
00:13:28 Patrick Bessac assure avoir déjà reçu le soutien de nombreux agents.
00:13:33 Et dans les rues de la commune, les habitants se joignent majoritairement à cette initiative.
00:13:38 Je trouve que c'est une belle preuve de solidarité avec les citoyens.
00:13:42 Je suis pour les grèves, donc je trouve ça tout à fait normal qu'ils permettent aux gens d'aller se battre pour leurs droits.
00:13:46 Je pense que le service de la mairie ne devait pas fermer.
00:13:49 Je pense que par solidarité, pour une seule journée, bien sûr, ça peut être justifié qu'ils ferment le service.
00:13:53 Bien sûr, ça va peut-être gêner certains usagers.
00:13:55 De toute façon, ça va être une journée de grève où rien ne va fonctionner.
00:13:59 Comme Montreuil, plusieurs autres mairies fermeront leurs portes mardi prochain.
00:14:05 Fermeture solidaire, Charlotte.
00:14:08 J'avoue ne pas m'atteler une religion très rapidement.
00:14:13 Ça a l'air d'être de l'ordre du symbole.
00:14:15 Quand on voit Anne Hidalgo, elle réagit souvent en allumant ou éteignant la tour Eiffel.
00:14:20 Avec les problèmes d'électricité, elle ne peut plus avoir ce ressort-là.
00:14:22 Donc elle en trouve un autre.
00:14:24 Après, là, on voit à Montreuil, les gens sont assez d'accord avec la personne qu'ils ont élue.
00:14:30 Ce qui est assez logique.
00:14:31 Ils élisent un maire communiste.
00:14:32 On comprend que dans le fond, la journée de grève ne les gêne pas.
00:14:36 Donc, je ne sais pas.
00:14:39 Après, ce qu'on peut se demander, c'est si d'une certaine façon, Anne Hidalgo ou Fabien Roussel n'essaient pas de reprendre un peu l'agenda des mobilisations.
00:14:46 On a beaucoup parlé, y compris ici, du fait que la mobilisation sociale échappait de plus en plus aux syndicats,
00:14:51 aux partis politiques de gauche, notamment avec les Gilets jaunes, ce qui est vrai, je pense.
00:14:55 Et donc, face à ça, j'ai l'impression que ces maires ont envie d'être un peu des magots,
00:15:01 vis-à-vis de leurs électeurs, et en tout cas, d'occuper le terrain médiatique par ces coups de pression.
00:15:06 Mais je doute que le gouvernement va plier sur la réforme des retraites en se disant
00:15:09 "La mairie de Montreuil est fermée, vite on peut plus en faire."
00:15:12 C'est un climat général.
00:15:14 On va écouter Michel Onfray.
00:15:16 Lui, il cible à chaque fois la personnalité d'Emmanuel Macron.
00:15:20 Et il pense que cette personnalité est un obstacle, sans doute, au climat qui peut régner en France.
00:15:28 Je l'entends de discours en discours, en tout cas d'intervention en intervention.
00:15:34 Ce qu'il remet en cause, c'est celui qu'est Emmanuel Macron.
00:15:39 Il était hier avec Laurence Ferrari, je vous propose de l'écouter.
00:15:44 Vous savez, il y a la jurisprudence de l'emmerdeur.
00:15:46 C'est une citation, c'est quand même le président de la République qui a dit à un moment donné
00:15:50 que les non-vaccinés, il avait envie de les emmerder.
00:15:52 Et je pense qu'il y a chez lui une théorie de l'emmerdement, du genre
00:15:56 "Si vous n'êtes pas d'accord avec moi, de toute façon c'est le traitement que je vais vous infliger."
00:15:59 Moi j'ai décidé que...
00:16:01 - Vous ne pensez pas qu'il peut reculer sur cette réforme ?
00:16:03 - Il est marchand de tapis, vous savez très bien quand on achète un tapis,
00:16:06 quel prix vous allez mettre, jusqu'où vous allez aller,
00:16:08 comment vous allez obtenir le fait que ceci ou que cela.
00:16:11 Vous avez un certain nombre de choses que vous allez lâcher en cours de route
00:16:15 pour dire "Vous avez vu, on est de bonne volonté, mais finalement le noyau dur, on ne va pas lâcher."
00:16:19 Et je pense qu'on va vers un bras de fer, d'autant plus qu'il sait très bien
00:16:22 qu'il ne pourra pas se présenter aux prochaines élections
00:16:24 et qu'il n'a vraiment rien à perdre et que la violence, ça ne le gêne pas du tout.
00:16:28 - Bon, ça c'est une question importante.
00:16:30 Est-ce que vous pensez que le mouvement qui se met en place, au fond,
00:16:34 c'est plus encore un mouvement anti-Macron qu'un mouvement anti-retraite ?
00:16:40 - Mon impression est que c'est quand même le report de deux ans qui mobilise beaucoup de gens.
00:16:46 Alors que les gens n'aiment pas Macron par ailleurs, ça se cumule, oui, c'est vrai.
00:16:50 Mais un autre gouvernement leur est proposé, il y aurait aussi un mouvement, soyez-en sûr.
00:16:55 - Oui, je pense que Macron génère beaucoup de colère et même parfois de haine chez beaucoup de gens,
00:17:00 mais là, en l'occurrence, à mon avis, c'est assez focalisé sur les retraites.
00:17:03 Il n'y a pas de gens dans la rue, en tout cas dans l'état actuel du mouvement,
00:17:06 il n'y a pas de gens dans la rue qui se fichent du projet des retraites mais qui détestent Emmanuel Macron.
00:17:10 Je pense que ce n'est pas vrai.
00:17:12 - Sa cote de popularité est encore à des niveaux qui ne sont pas négligeables.
00:17:17 - Non, pas du tout.
00:17:19 - Bon, les retraites, voyons ce qui va se passer avec Alexis Vallée.
00:17:23 La nuit a beau être tombée, les manifestants contre la réforme des retraites sont toujours là
00:17:32 en attendant la grosse mobilisation de mardi prochain.
00:17:35 - On se bat aussi de manière un peu, on va dire, autour de ça aussi,
00:17:39 pour une société plus juste, plus juste pour les vieux qui partiront à la retraite
00:17:44 et plus juste pour les jeunes.
00:17:46 - Même moi, jeune, en fait, je n'ai pas envie de travailler jusqu'à 64 ans.
00:17:49 Moi, typiquement, j'ai travaillé dans la restauration là pendant un moment
00:17:53 et je sais très bien que les gens qui sont dans la restauration,
00:17:56 ils ne pourront pas tenir jusqu'à 64 ans, 65 ans, etc.
00:17:59 - Dans les caisses du patronat !
00:18:03 Répondant à l'appel de l'intersyndicale d'Île-de-France,
00:18:06 cette mobilisation pacifique a une particularité, la lueur des flambeaux.
00:18:12 Une nouvelle manière de manifester, visible dans toute la France,
00:18:16 comme à Grenoble ou à Rouen.
00:18:18 - Si on veut se faire voir dans le quartier, de nuit, le flambeau, c'est l'idéal.
00:18:23 - Ça peut être un moment où les gens qui ne peuvent pas accéder à ces manifestations
00:18:26 habituellement, ils peuvent.
00:18:28 - Tous seront à nouveau dans la rue le 31 janvier prochain.
00:18:33 - Il y a une couleur, il y a un climat général.
00:18:36 Et puis, il y a également, on en a parlé hier soir et je voulais qu'on revienne ce matin,
00:18:39 c'est la contestation politique et même de son propre camp.
00:18:42 Il y a par exemple Richard Ramos qui est député du Loiret.
00:18:45 A priori, c'est un député de la majorité.
00:18:47 Il est contre cette réforme, écoutons-le.
00:18:49 - Donc cette loi, elle est injuste, pourquoi, Anne Auger ?
00:18:53 Elle est injuste parce que les femmes qui ont déjà des carrières hachées,
00:18:56 ce sera encore plus dur pour elles.
00:18:58 Ce sera dur également parce que, imaginez quelqu'un dans le Loiret comme ailleurs,
00:19:02 qui a travaillé toute sa vie, des dizaines d'années, qui moi me disent,
00:19:05 tu sais, moi je me lève le matin, il y en a d'autres, on les aide et ils ne vont pas au travail.
00:19:09 Ceux-là, on va leur dire quoi ? On va leur dire.
00:19:11 Ils sont venus me dire quoi dans le Loiret ?
00:19:13 Ils sont venus me dire, il y a quelques semaines, vous nous avez enlevé un an de chômage.
00:19:17 Et donc maintenant, vous nous allez retirer la retraite, donc tu vas me faire terminer au RSA.
00:19:21 - C'est la question de la fin de carrière qui vous inquiète.
00:19:24 - J'ai parlé ce matin à Fofana, c'est la première fois que vous venez avec nous.
00:19:27 Je disais tout à l'heure, vous êtes écrivain, vous connaissez bien la banlieue.
00:19:31 Vous regrettez d'ailleurs qu'il n'y ait pas assez de personnalité de la banlieue
00:19:35 qui soit sur les plateaux de télévision.
00:19:37 Dans toutes ces manifestations, moi ce qui me frappe, c'est que la banlieue est très peu présente.
00:19:42 Très souvent, je vais le résumer comme ça, j'espère que ça ne va pas vous choquer,
00:19:46 mais je vois des manifestations de petits blancs.
00:19:49 Je ne vois pas une autre France dans ces manifestations.
00:19:55 Comment vous interprétez ça ?
00:19:58 - C'est vrai que certaines personnes de la banlieue ne vont pas forcément dans les manifestations qui sont à Paris.
00:20:03 Déjà, quand il y a des manifestations, tout est bloqué.
00:20:05 Donc pour se rendre à Paris, il faut prendre le RER.
00:20:08 Quand il n'y a pas de RER, ça devient compliqué.
00:20:10 Et je pense que les gens, en majorité, ils ont d'autres préoccupations que cela.
00:20:16 C'est-à-dire que certes, la retraite est quelque chose d'important,
00:20:19 ils sont impactés par ces réformes, mais ils ont d'autres préoccupations.
00:20:22 C'est sans doute pour ça qu'ils les empêchent de se rendre aux manifestations.
00:20:27 - Mais comment se fait-il qu'ils puissent avoir d'autres préoccupations ?
00:20:31 Tout le monde a d'autres préoccupations, mais celle-là est au centre de la vie professionnelle.
00:20:35 - Mais pas pour tout le monde.
00:20:37 - C'est-à-dire ?
00:20:38 - Pas pour tout le monde.
00:20:39 Je pense que même s'ils sont touchés, parce que souvent, les premiers cordés sont eux,
00:20:44 les gens qui travaillent à Paris.
00:20:46 - C'est pour ça que je pose cette question.
00:20:48 - Moi, je pense qu'ils sont pris par d'autres aspects de leur vie,
00:20:53 par rapport à leurs enfants, le problème de la culture.
00:20:56 Là, la question de la double culture rentre en compte.
00:21:00 C'est souvent des gens qui ne font pas beaucoup de grèves non plus,
00:21:03 parce que c'est une perte de salaire également.
00:21:06 Je pense qu'ils sont touchés par ça,
00:21:10 mais ils n'ont pas pour habitude forcément d'aller manifester.
00:21:13 Je pense que c'est aussi culturel, le fait de manifester.
00:21:16 En France, c'est connu dans le monde entier.
00:21:18 Dès qu'il se passe quelque chose comme ça, tout le monde descend.
00:21:21 Mais en tout cas, de ce que je peux observer, là où j'ai grandi, c'est vraiment extrêmement rare.
00:21:25 - Où est-ce que vous avez grandi ?
00:21:27 - Moi, j'ai grandi à Longjumeau. Je suis née à Longjumeau, à l'hôpital de Longjumeau.
00:21:30 J'y ai grandi.
00:21:32 J'ai été à l'école, au collège, jusqu'à ce que je quitte la France pour le Canada.
00:21:37 J'étais à Longjumeau.
00:21:39 - Et les gens avec qui vous étiez en classe ?
00:21:42 Par exemple, quand vous étiez en sixième, c'était en quelle année ?
00:21:46 - Quelle année ? Je regarde Charlotte, parce qu'on a à peu près le même âge.
00:21:50 - Qu'est-ce qu'ils sont devenus, ces gens-là ?
00:21:54 Est-ce que vous les revoyez ? Et qu'est-ce qu'ils font aujourd'hui ?
00:21:57 - J'en revois quelques-uns.
00:21:59 Mais c'est vrai qu'on a pris des trajectoires tellement différentes.
00:22:01 Moi, je suis partie.
00:22:02 Moi, mon objectif depuis très jeune, c'était de partir, d'aller ailleurs.
00:22:07 Et il y en a qui sont des mères de famille, des pères de famille, beaucoup.
00:22:11 Il y a une reproduction du schéma.
00:22:13 Moi, c'est ça qui m'a frappée, les gens avec qui j'ai grandi.
00:22:15 Il y en a certaines qui sont restées là où je suis née, qui ont eu leurs enfants là-bas.
00:22:19 Leurs enfants fréquentent les mêmes écoles que l'école que j'ai fréquentée.
00:22:23 C'est ça, quoi. Après, il y en a d'autres qui sont partis.
00:22:28 Moi, je suis partie au Canada. J'ai une amie qui est partie à New York.
00:22:33 Il y a un moment où on a envie de voir autre chose.
00:22:36 Parce que vous savez, quand vous vivez dans une banlieue avec des immeubles,
00:22:39 c'est-à-dire que vous avez face à vous que des immeubles,
00:22:42 moi, jeune, j'avais envie d'aller voir Le Beau.
00:22:45 C'est quoi, Le Beau ?
00:22:46 Quand j'étais jeune, j'adorais aller me balader à Paris, du côté de Montparnasse.
00:22:49 Quand j'allais voir les bâtiments, je me disais « Ah, ça, ça existe ! ».
00:22:53 Quand il y a une prof au collège qui me prend par la main et qui m'amène à la comédie française,
00:22:56 il n'y avait pas de spectacle, mais juste aller à la comédie française et regarder le lieu,
00:23:00 je me disais « Ah, mais ça, ça existe ! ».
00:23:02 Donc, quand vous avez ça, jeune, vous le découvrez,
00:23:06 vous avez envie plus tard d'aller vers cette beauté-là.
00:23:10 C'est la raison pour laquelle moi, j'ai tout fait pour quitter l'environnement dans lequel j'étais.
00:23:14 Quitter physiquement, mais aussi intellectuellement.
00:23:17 On va marquer une pause.
00:23:21 Vous savez qu'aujourd'hui, c'est les 40 ans de la mort de Louis de Funès.
00:23:27 Bon.
00:23:28 Et en cette fin de première mi-temps, si j'ose dire,
00:23:32 j'avais quelque chose à vous dire.
00:23:35 Mais je me suis dit que Louis de Funès le dirait beaucoup mieux que moi.
00:23:41 Louis de Funès.
00:23:43 « Merci, messieurs, c'était très bien ! C'était très bien !
00:23:47 Bon, vous, vous, vous, c'était bien, là-bas.
00:23:49 Vous, c'était bien, ça, c'est comme ça.
00:23:52 Dites-moi, vous, on ne vous a pas entendu, on ne vous entend jamais.
00:23:55 Vous n'arrêtez pas de bavarder, faites attention, faites très attention, hein !
00:23:58 Écoutez, j'ai une conception personnelle de l'ouvrage.
00:24:00 Ce n'est pas un citrillon pâle, ce n'est pas un citrion guineux !
00:24:03 Le langage, bon sang !
00:24:05 Bon sang ! Enfin, c'est de la bouillie, tout ça !
00:24:10 C'était pas mauvais, c'était très mauvais !
00:24:12 Alors reprenons, on y sait ! »
00:24:14 Père Carpelmeister !
00:24:15 C'est ce que nous subissons tous les deux, hein !
00:24:17 Vous avez un petit côté de Funès, Pascal !
00:24:19 La pause ! Ça nous fait plaisir que vous soyez là !
00:24:23 Moi aussi, je suis ravie d'être ici.
00:24:25 Vraiment, ça nous fait plaisir que vous soyez là, et on revient tout de suite.
00:24:28 [Rires]
00:24:29 Cédric Bertheau est avec nous et nous rappelle les titres.
00:24:36 « Huit mois après la présidentielle, les comptes de campagne des douze candidats
00:24:43 ont été approuvés.
00:24:45 Une seule réserve concernant les comptes de Marine Le Pen.
00:24:47 La candidate du RN conteste l'invalidation de plus de 300 000 euros de ses frais de campagne.
00:24:52 Elle a saisi le Conseil constitutionnel.
00:24:55 Près de 27 millions de rendez-vous médicaux non honorés par an.
00:24:59 L'Académie nationale de médecine et le Conseil national de l'ordre des médecins
00:25:02 souhaitent manifester leurs préoccupations face à cela.
00:25:05 Chaque semaine, c'est 6 à 10 % des patients qui ne se présentent pas à leurs rendez-vous,
00:25:09 ce qui correspond à une perte de temps de près de deux heures hebdomadaires pour le médecin.
00:25:14 Et qui a remporté un million d'euros ?
00:25:16 La Française des Jeux lance un appel à l'heureux gagnant
00:25:18 qui n'a plus que quatre jours pour se manifester.
00:25:21 Mardi, il sera trop tard. La FDJ accorde un délai de 60 jours maximum.
00:25:26 Il avait gagné le 2 décembre. S'il ne se manifeste pas, d'ici là, le grand gagnant sera l'État.
00:25:31 - En Charente ?
00:25:32 - On peut peut-être le remplacer ?
00:25:33 - En Charente !
00:25:34 Donc si vous avez des amis qui habitent en Charente ou à Angoulême,
00:25:37 où il y a le festival de BD, moi je vais appeler parce que j'ai...
00:25:40 Je connais quelqu'un.
00:25:42 - Des collègues.
00:25:43 - Ali Mata, Fofana, est pour la première fois avec nous ce matin.
00:25:47 C'est intéressant, vous parliez du beau tout à l'heure.
00:25:49 Le beau.
00:25:51 Et vous intervenez d'ailleurs régulièrement dans les établissements scolaires
00:25:54 pour parler à ces jeunes gens.
00:25:58 En quelques années, à Longjumeau, vous diriez que la situation s'est améliorée
00:26:02 ou qu'elle s'est détériorée ?
00:26:04 - Je dirais qu'elle s'est détériorée.
00:26:06 Ça me frappait, c'est quand je faisais des allers-retours entre le Canada et la France,
00:26:10 comme j'ai toujours ma famille qui vit à Longjumeau.
00:26:13 Donc je trouve que ça s'est détérioré.
00:26:16 - Qu'est-ce qui s'est détérioré ?
00:26:18 - L'environnement.
00:26:20 Il y a une certaine tristesse.
00:26:23 Il y a une paupérisation également.
00:26:28 Les gens n'y croient plus.
00:26:30 Même les jeunes gens, quand j'interviens dans les établissements scolaires, en lycée,
00:26:34 quand je leur parle, ils n'ont pas encore essayé, mais ils sont déjà fatalistes.
00:26:39 C'est ça qui m'effraie.
00:26:42 Moi, j'appartiens à une génération où on y a cru.
00:26:45 J'ai eu un prof qui me disait « Alimata, si tu bosses à l'école, tu seras récompensé. »
00:26:49 Donc moi, j'y ai cru. J'ai travaillé pour atteindre cela.
00:26:53 Mais désormais, la génération qui suit n'y croit plus en disant
00:26:56 « Regardez, un tel ou un tel a eu des diplômes,
00:26:59 il se retrouve à travailler dans tel domaine alors que ce n'est pas du tout. »
00:27:03 Ce n'est pas en lien avec les études qu'il a faites.
00:27:06 Mais je pense que c'est quand on n'y croit plus.
00:27:11 Et moi, j'y ai cru.
00:27:13 J'ai eu aussi des enseignants qui ont été exigeants avec moi.
00:27:18 Pour moi, l'exigeant, c'est le respect.
00:27:20 Parce qu'ils avaient de l'exigence avec nous, ils nous respectaient.
00:27:23 Comme je regarde régulièrement votre émission, quand on parle de littérature,
00:27:27 moi, je suis une passionnée de littérature,
00:27:29 mais il va de soi que j'ai grandi dans un environnement où il n'y avait pas de livres.
00:27:33 Donc, il y a eu toute une éducation pour m'amener vers le livre,
00:27:36 comme il n'y en avait pas à la maison.
00:27:38 J'ai eu des profs qui ont pu combler cela
00:27:41 en nous donnant envie.
00:27:43 Moi, je me souviens, on avait lu Madame Bovary quand j'étais au collège de Flaubert.
00:27:47 La prof, c'est une prof excellente, Jocelyne Gir, excellente.
00:27:51 C'est elle qui m'a amenée à la comédie française également.
00:27:54 Donc, elle a cru aussi en nous.
00:27:56 Je pense que ça a joué également en ses réciproques.
00:27:58 Et en découvrant Madame Bovary, j'ai trouvé ça tellement exceptionnel.
00:28:03 Maintenant, quand je ne lis pas très bien, je relis Madame Bovary.
00:28:07 Ça me remet du baume au corps.
00:28:09 C'est pas le livre que je lirai quand je vais me bal, Madame Bovary.
00:28:13 L'ironie, l'analyse de la nature humaine,
00:28:16 moi, je trouve que c'est extrêmement nourrissant.
00:28:19 Je vais pas dire que j'ai les larmes aux yeux en vous écoutant,
00:28:22 mais la faillite de l'école est un problème que je n'arrive même pas à expliquer.
00:28:28 L'occurrence, c'est le contraire.
00:28:30 Non, mais aujourd'hui.
00:28:32 Je ne suis pas si vieille que ça.
00:28:35 Mais il y a encore des...
00:28:37 Moi, j'ai enseigné.
00:28:39 On disait déjà que l'école était en faillite de son temps.
00:28:42 Oui, c'est ça.
00:28:43 Non, pas comme ça.
00:28:45 On nous disait à l'époque...
00:28:48 Je me souviens d'un prof qui m'avait dit à lui le matin,
00:28:50 vous avez deux défauts, c'est d'être femme et noir.
00:28:52 Quand il me dit ça.
00:28:54 À l'époque, j'étais au lycée, donc je n'avais pas les mots pour répondre.
00:28:57 Donc, j'avais gobé ça.
00:28:59 Mais après coup, j'en ai fait une force.
00:29:01 Je me suis toujours dit, il te dit ça, tu vas leur prouver l'inverse.
00:29:04 Que toi aussi, tu es capable.
00:29:06 Et après, c'est aussi une question de rencontre.
00:29:08 Les rencontres jouent énormément.
00:29:10 Moi, quand j'étais à la fac, j'ai rencontré un homme qui s'appelle Gilbert Comte,
00:29:13 qui a aujourd'hui 90 ans.
00:29:15 C'était à une conférence.
00:29:17 Et à l'époque, je disais que je voulais être journaliste.
00:29:19 Il me dit, ah bon, vous voulez être...
00:29:20 Lui, il fut journaliste au Monde.
00:29:22 Et il me dit, ah bon, vous voulez être journaliste ?
00:29:24 Je dis oui.
00:29:25 Il me dit, mais vous avez lu "Illusion de perdu" de Balzac ?
00:29:27 Je dis non.
00:29:29 Lisez ça.
00:29:30 Et après, venez moi.
00:29:31 J'ai lu le livre.
00:29:32 J'ai compris maintenant pourquoi il parlait du journalisme.
00:29:34 Lui, il me dit, ah ben, vous l'avez lu.
00:29:36 Après, il m'a dit, "Splendeur et misère des courtisanes".
00:29:38 Lisez ça.
00:29:39 "L'homme qui rit", Victor Hugo.
00:29:41 Lisez ça.
00:29:42 Donc, c'est quelqu'un qui m'a également permis d'acquérir une culture littéraire.
00:29:48 Et c'est un homme d'un autre temps, comme c'est lui qui me dit ça.
00:29:52 Ce qui est intéressant, c'est que dans ce que vous définissez,
00:29:54 en fait, ce sont des codes extrêmement classiques de la culture et de la littérature française
00:29:58 qui vous ont orientés,
00:29:59 et non pas des discours de déconstruction de la culture ou du décolonialisme
00:30:02 qui, bien au contraire, maintiennent les personnes dans ce que nous sommes
00:30:06 et assignent des identités en disant aux gens,
00:30:08 "Vous êtes femme et noire, donc toute votre vie, vous devez..."
00:30:11 alors que vous, vous avez transcendé ça.
00:30:13 Et c'est ça qui est merveilleux.
00:30:15 Et en cela, vous êtes allé bien plus loin vers l'universalisme
00:30:18 et vers toutes les valeurs de ce pays
00:30:19 que tous les gens qui assignent les gens à des identités pour le restant de leurs jours.
00:30:22 Mais moi, je trouve ça terrible de s'enfermer.
00:30:25 C'est-à-dire que vous dites que les gens s'enferment,
00:30:27 mais également, quel est le regard qu'on pose sur ces personnes-là ?
00:30:30 Tout est également pour la double culture.
00:30:32 Alors, on en parlera tout à l'heure, la double culture,
00:30:34 parce que ce sera évidemment intéressant.
00:30:36 On fait évidemment des...
00:30:37 Comme c'est la première fois qu'Ani Mata vient nous voir,
00:30:39 on fait des allers-retours entre l'actualité et puis la vôtre, bien sûr.
00:30:42 Mais sur la contestation politique,
00:30:45 revenons à la retraite et à vos amis des Républicains.
00:30:49 C'est pas leur porte-parole, hein ?
00:30:51 Non, mais bon, vous avez une sensibilité.
00:30:53 Que vont-ils faire ?
00:30:54 C'est ça, bien sûr.
00:30:55 Que vont-ils faire ? Parce qu'évidemment, ils vont sur le terrain.
00:30:58 Et puis sur le terrain, leurs électeurs leur disent
00:31:01 qu'ils sont par raccord avec la position des Républicains,
00:31:04 qui me paraît suicidaire, pour tout vous dire.
00:31:07 Déjà, ils...
00:31:08 Mais ils ont la capacité de se suicider régulièrement, les Républicains.
00:31:12 Donc, parce que s'ils votent avec Emmanuel Macron...
00:31:14 C'est pas ses amis, hein ?
00:31:15 Comment ?
00:31:16 Non, mais s'ils ont renvoqué votre...
00:31:18 C'est pas ceux-là, c'est d'autres.
00:31:20 Ah, d'autres.
00:31:21 Ah, d'autres, je vous en prie.
00:31:22 Non, mais c'est vrai que vous avez une capacité de suicide chez les Républicains.
00:31:26 Vous avez un domaine sur lequel vous pourriez vous refaire la cerise, entre guillemets,
00:31:30 et Marine Le Pen va réussir à vous manger la laine sur le dos sur ce sujet.
00:31:34 Je vous dis, vous voudriez mourir que vous ne feriez pas autrement.
00:31:38 Donc, je sais pas comment vous dire ça autrement.
00:31:40 Écoutons...
00:31:41 Droite réponse, droite réponse.
00:31:43 Non, mais...
00:31:44 Je suis sidéré.
00:31:45 Laissez-le parler un peu.
00:31:46 Non, non, il y a rien à dire.
00:31:48 Il n'y a rien à dire.
00:31:49 Écoutons, Rachida Dadi...
00:31:50 Tout est dit.
00:31:51 Tout est dit.
00:31:52 Rachida Dadi, écoutons...
00:31:53 Mais, non, mais c'est Manuel, comment se suicider en politique par les Républicains ?
00:31:57 Il faut que vous écriviez un bouquin.
00:31:59 Ça a commencé en 2017, je me souviens.
00:32:01 Exactement.
00:32:02 Écoutons Rachida Dadi.
00:32:03 C'est quelque chose.
00:32:04 Écoutons Rachida Dadi.
00:32:05 La négociation parlementaire va s'ouvrir.
00:32:08 Il y aura des amendements, il y aura des avancées.
00:32:10 S'il n'y a pas d'avancées, on ne va pas aller avec eux.
00:32:12 Nous, on veut sauver ce système par répartition et on veut évidemment préserver...
00:32:17 S'il n'y a pas d'avancées, vous n'allez pas aller avec eux ?
00:32:18 Non, mais il faudra bien améliorer le texte.
00:32:21 Et il sera forcément amélioré.
00:32:23 Le débat parlementaire, ce n'est pas un débat pour rien.
00:32:25 Enfin, je vous rappelle que les ALR, ils défendaient la retraite à 65 ans dans la campagne présidentielle, il y a 6 mois.
00:32:30 Ce n'est pas la peine de le dire sur ce ton.
00:32:32 Non, mais ce que je veux dire, ce n'est pas ça.
00:32:34 C'est qu'ils la défendaient dans un autre contexte.
00:32:37 Et d'ailleurs, Emmanuel Macron a été un peu piégé parce que le contexte ne s'y prête pas.
00:32:42 S'il avait fait la réforme sur son premier quinquennat, elle serait sans doute passée.
00:32:46 Et formidable Rachida Dattali, d'abord dans la forme, et "gnagnagna" pourquoi vous parlez comme ça ?
00:32:50 Mais elle a raison !
00:32:52 Elle est spontanée.
00:32:53 Elle rame.
00:32:55 Sur la fin, elle rame un peu.
00:32:57 Oui, mais il y a quand même un problème. Ils ont proposé les 65 ans pendant 10 ans, 15 ans.
00:33:02 Bon, Georges, que vont faire les Républicains ?
00:33:05 Moi, ce que je constate d'abord, c'est qu'il n'y a plus de discipline de groupe.
00:33:09 À une époque, moi j'y étais...
00:33:11 Il n'y a plus de groupe ?
00:33:12 Non, mais quand je dis qu'il n'y a plus de discipline de groupe, je ne parle pas du DLR en particulier.
00:33:19 Je parle de tous les groupes politiques.
00:33:20 Regardez, même au sein de Renaissance, vous avez bien vu que certains vous l'avez passé d'ailleurs à l'instant.
00:33:24 Oui, mais parlez-moi des Républicains.
00:33:26 D'accord. Non, moi je crois qu'ils ne le contenaient pas aujourd'hui.
00:33:29 Et qu'est-ce que vont faire Emmanuel Macron et Eric Ciotti ? Ils sont sur quelle ligne, les dirigeants ?
00:33:33 Il y a la ligne effectivement du groupe parlementaire qui consiste à dire
00:33:37 on est pour cette réforme à condition que, vous entendez, il y ait des améliorations, etc.
00:33:43 Mais vous avez, je dirais, une forme de dissidence qui est représentée notamment par Aurélien Pradié,
00:33:48 qui est quand même arrivé troisième à l'élection de la présidence de DLR,
00:33:52 et qui lui se place sur un créneau plutôt social et qui ne votera pas, semble-t-il, cette réforme.
00:34:00 C'est-à-dire que le vice-président ne votera pas comme son président ?
00:34:03 Apparemment, c'est ce qui va se passer.
00:34:04 Donc là, si vous voulez, ça transcende.
00:34:07 Moi, j'ai connu des sujets à l'Assemblée nationale qui transcendaient les partis politiques,
00:34:12 notamment des sujets de société. Là, on est sur un sujet de société.
00:34:16 Il y a besoin de 40 voix.
00:34:17 On n'est pas sur une question uniquement d'équilibre budgétaire.
00:34:20 J'ai fait le décompte. Pour que le projet passe, la majorité a besoin de 40 voix parmi les Républicains.
00:34:31 40, non ?
00:34:32 J'avais compté 38. Il a manqué 38.
00:34:35 Il me semblait que c'était 38.
00:34:36 Bon, alors ça peut être 38. Il y a 62 Républicains.
00:34:39 Il y en a 15, je crois, qui ont dit qu'ils ne voteraient pas.
00:34:43 62 moins 15, ça fait combien ?
00:34:46 Ça fait 45 ?
00:34:47 47.
00:34:48 Et puis, il y a tous ceux qui n'ont pas répondu au questionnaire.
00:34:51 Donc, le décompte, ça va être chaud.
00:34:54 Ça va être très chaud.
00:34:55 D'autant que là, on saura qui vante.
00:34:57 D'autant que dans la majorité, je vous dis, il y en a qui sont sceptiques.
00:35:00 Là, vous seriez député, vous voteriez ou pas ?
00:35:03 Ah non, mais…
00:35:05 Il aime pas ça.
00:35:07 Généralement, il va essayer de louvoyer.
00:35:09 Il pense à son futur ministre de la Justice, d'Emmanuel Macron.
00:35:13 Il se dit, bon, qu'est-ce que je vais dire ?
00:35:15 Non, mais là, c'est insultant.
00:35:16 Oh !
00:35:17 Vous mettez en cause ma sincérité.
00:35:19 Mais pas du tout. Je vous taquine.
00:35:20 Mais je l'ai bien, je le sais.
00:35:21 Non, mais au fond…
00:35:22 Vous voteriez ou pas ?
00:35:23 Moi, je vais vous dire, je ne la voterai pas.
00:35:25 Mais pas pour les raisons que vous croyez.
00:35:27 Parce que je pense qu'on est passé à côté de sujets tellement importants.
00:35:31 Non, mais ça, c'est très habile et c'est ce qu'il faut dire.
00:35:33 Ben oui.
00:35:34 Politique familiale.
00:35:36 Pascal, vous êtes en train de…
00:35:37 Retour au travail.
00:35:38 Vous êtes en train de faire l'éloge des gens qui retournent leur veste.
00:35:41 Mais moi, j'ai jamais retourné ma veste.
00:35:43 Ben si, parce que vous dites qu'il ne faut absolument pas voter ce texte,
00:35:46 alors qu'il propose les choses depuis 20 ans.
00:35:49 Il propose ça depuis 20 ans.
00:35:50 Pas de la même manière.
00:35:51 Pas de la même manière.
00:35:52 Sur l'âge de départ, ils sont à 65 ans.
00:35:55 Pas de la même manière.
00:35:57 Charlotte, répondez.
00:35:59 Tout le monde se focalise sur l'âge,
00:36:01 mais c'est quasiment anecdotique par rapport au projet de société.
00:36:03 En effet, la question à la fois de la politique familiale,
00:36:06 la question du travail et du rapport au travail
00:36:09 et des personnes qui précisément ne travaillent pas.
00:36:11 C'est pas sans plus loin.
00:36:13 La question est de savoir si on change le système de retraite ou pas.
00:36:16 Qu'on améliore le travail, la famille, c'est très bien, mais c'est autre chose.
00:36:19 Non, mais la question de l'âge, c'est du court terme pour rattraper dans les prochaines années.
00:36:23 C'est ça qui malimmobilise les gens.
00:36:25 Mais non, parce que la question de l'âge ne peut se voir que dans une politique globale.
00:36:29 On peut être en désaccord, on s'en fout de l'âge précisément.
00:36:31 Ça c'est votre opinion, elle est très respectable,
00:36:33 mais les gens sont focalisés sur les 64 ans.
00:36:35 C'est comme ça.
00:36:36 Et les impolitiques aussi.
00:36:38 La droite républicaine a demandé 65.
00:36:41 Le gouvernement dit 65 c'est un peu dur, on fait 64.
00:36:44 Et maintenant ils disent c'est beaucoup trop dur.
00:36:46 Mais Laurence Offrin, je veux bien que vous attaquiez les républicains
00:36:50 sur la question du changement d'âge,
00:36:52 ne venez pas en renfort d'Emmanuel Macron qui a changé 14 fois d'âge en 3 ans.
00:36:56 C'est pas mieux, il a changé d'avis.
00:36:58 Je ne défends pas Emmanuel Macron.
00:37:00 Vous êtes bien d'accord que ce n'est pas le cœur du sujet l'âge,
00:37:02 puisque Emmanuel Macron lui-même n'a cessé de changer.
00:37:04 C'est le cœur de la contestation, de la focalisation.
00:37:06 C'est ce que je dis.
00:37:07 Oui, mais vous n'êtes pas d'accord.
00:37:08 Voilà le problème, c'est pour ça qu'ils sont emmerdés.
00:37:10 Vous n'êtes pas à l'émission pas d'accord là.
00:37:12 Comme les gens s'en foutent de l'âge,
00:37:15 ils ne veulent pas voter la loi parce qu'ils savent que c'est un peu dur.
00:37:19 Quand ils arrivent à Canal+, ils sont déjà dans l'émission pas d'accord.
00:37:23 On est assez sincères quand même.
00:37:26 On peut vous laisser si vous voulez.
00:37:28 Pour le coup, ce n'est pas un désaccord.
00:37:30 Vous savez à quelle heure dimanche ?
00:37:32 18h.
00:37:33 Ça marche bien d'ailleurs.
00:37:34 Ça marche très bien, c'est sûr.
00:37:36 Pour Charlotte.
00:37:37 Bon.
00:37:38 À chaque fois.
00:37:39 Vacherie.
00:37:40 Vous êtes en difficulté, Charmaine.
00:37:43 Sur le rive, oui.
00:37:45 Alors que je sais que vos amis vous disent le contraire.
00:37:48 Par cas où.
00:37:49 Ma femme m'a dit que non.
00:37:52 J'ai une certaine sympathie pour Mme Geoffrey.
00:37:55 Je ne connais pas.
00:37:57 Bon, Ali Matta sur les retraites.
00:37:59 Vous disiez tout à l'heure, c'est vraiment intéressant ce que vous dites.
00:38:01 C'est un sujet qui n'existe pas en banlieue.
00:38:04 Il existe, mais les préoccupations sont tout autres.
00:38:08 Pardon ?
00:38:10 Pardon ?
00:38:11 Non mais je vous ai coupé, excusez-moi.
00:38:13 C'est la première fois qu'il dit ça.
00:38:15 Je le dis qu'à soi par émission.
00:38:18 Bon.
00:38:19 Non mais c'est intéressant.
00:38:21 Oui, après c'est aussi une question culturelle.
00:38:23 Oui, bien sûr.
00:38:24 De descendre, d'aller aux manifestants.
00:38:26 Et de rapport au travail pour le coup.
00:38:27 Oui, exactement.
00:38:28 Aussi.
00:38:29 Et de degré de politisation aussi.
00:38:30 Bon, bah écoutez, on va voir.
00:38:32 Vous avez un pronostic ou pas ?
00:38:34 Ça passera pas.
00:38:35 Ah oui ?
00:38:36 Non, moi je pense que ça passera.
00:38:37 Ça passera pas et ça va être très compliqué.
00:38:39 Il n'y a pas de majorité.
00:38:40 L'article 49.3, on n'ose même pas l'imaginer.
00:38:43 Imaginez les conséquences dans la rue.
00:38:45 Et peut-être même la question de confiance.
00:38:47 Et cette fois-ci, le vote d'émission censure.
00:38:50 L'article 47.1 interrompt une discussion parlementaire, c'est catastrophique.
00:38:54 Donc vous pensez quoi ? Il va remballer ?
00:38:56 Ah bah je vois pas d'autres solutions.
00:38:57 Ou alors dissoudre l'Assemblée.
00:38:59 Il va pas dissoudre parce que s'il dissout...
00:39:01 Il est pas sûr d'avoir une nouvelle majorité d'Assemblée.
00:39:03 Oui, ça c'est sûr.
00:39:04 En tout cas la clé du scrutin elle est chez LR.
00:39:06 Mais est-ce qu'il peut nous faire...
00:39:08 Elle est plus uniquement chez LR.
00:39:10 Non mais il peut faire le 49.3, il a le droit.
00:39:12 Bien sûr, on a tous les droits.
00:39:13 Mais tout est possible avec LR.
00:39:14 Mais après faut expliquer ça aux Français.
00:39:16 Mais Emmanuel Macron il n'a cessé de surprendre.
00:39:18 Il peut faire une De Gaulle.
00:39:20 C'est-à-dire ?
00:39:21 Vous voulez pas de votre réforme, au revoir tout le monde.
00:39:23 Non, c'est pas le genre.
00:39:25 Vous rêvez.
00:39:27 C'était une autre époque.
00:39:29 L'époque où les politiques étaient réunis.
00:39:31 Tout est possible, sauf que tu brouilles.
00:39:32 Moi j'ai essayé de faire des trucs, vous en voulez pas.
00:39:34 Moi je retourne là d'où je viens.
00:39:37 Mais là en fait, De Gaulle était parti sur un référendum qu'il avait perdu.
00:39:41 En 69.
00:39:43 Après une élection législative qu'il avait gagnée.
00:39:45 Quand il avait perdu la chambre législative, il avait perdu le référendum.
00:39:49 Quand il avait perdu la assemblée, il avait 10 sous.
00:39:51 Oui, il avait 10 sous.
00:39:52 Et 10 sous, c'est pas cher.
00:39:54 L'Ukraine.
00:39:56 Le niveau monte.
00:39:58 Comment ?
00:39:59 Le niveau monte.
00:40:00 Oui, on essaye de s'adapter à vous.
00:40:02 L'Ukraine.
00:40:04 L'Ukraine.
00:40:06 On en a beaucoup parlé hier.
00:40:08 Quoi de nouveau depuis hier ?
00:40:11 Le porte-parole du Kremlin, qui a pris la parole pour cette livraison de chars.
00:40:15 Hier, on était quand même très alarmistes sur le thème.
00:40:17 Est-ce qu'une guerre mondiale ?
00:40:19 Il y a ce livre que vous connaissez sans doute, "Les somnambules".
00:40:22 Oui, bien sûr.
00:40:23 Personne ne croit jamais au pire.
00:40:25 Quand vous lisez "Les somnambules", c'est des gens qui vont...
00:40:28 Oui, mais la situation n'est pas du tout la même.
00:40:30 Elle n'est jamais la même.
00:40:32 Mais Henri Guaino d'ailleurs avait fait un très bon papier.
00:40:34 "Les somnambules".
00:40:36 Nous marchons tous très joyeusement vers la troisième guerre mondiale.
00:40:38 Oui, lui il se trompe.
00:40:40 Depuis le début, tout le monde s'est trompé.
00:40:42 Il y a eu beaucoup de gens qui se sont trompés.
00:40:44 C'est à la fin de la guerre ?
00:40:46 Je ne sais pas, mais lui, oui.
00:40:48 Vous le savez bien, c'est à la fin qu'on sait qui s'est trompé ou pas.
00:40:51 On verra.
00:40:53 À la veille du jeudi, quand Poutine rentre en Ukraine,
00:40:55 tous les géopolitologues, tous les spécialistes d'Europe
00:40:58 nous disaient, claironnés, que jamais il n'y aurait eu une attaque
00:41:01 quand bien même il y avait 100 000 et quelques soldats
00:41:03 qui étaient massés aux frontières ukrainiennes.
00:41:05 Et en même temps, ça pousse effectivement, collectivement,
00:41:07 et je le prononce aussi pour moi, à une certaine humilité
00:41:09 par rapport aux décisions que peut prendre Vladimir Poutine au moins.
00:41:11 Il a résistance ukrainienne, personne n'y croit.
00:41:13 Écoutons le porte-parole du Kremlin
00:41:15 qui s'est donc exprimé hier
00:41:17 et qui explique quand même que le Kremlin
00:41:19 va peut-être réagir à cette livraison de chars.
00:41:22 Il y a des déclarations des capitales européennes et de Washington
00:41:27 selon lesquelles l'envoi de divers systèmes d'armes en Ukraine,
00:41:31 y compris des chars, ne signifie en aucun cas l'implication
00:41:35 de ces pays ou alliances dans les hostilités en Ukraine.
00:41:38 Nous sommes catégoriquement en désaccord avec ça.
00:41:46 Tout ce que l'alliance et les capitales mentionnées font
00:41:48 est considéré par Moscou comme une implication directe dans ce conflit.
00:41:52 On voit que cela grandit.
00:41:54 Comme on a beaucoup parlé hier, il n'y a rien de nouveau ce matin,
00:42:05 sauf précédemment cette déclaration d'hier.
00:42:07 C'est assez modéré, je trouve.
00:42:09 Vous trouvez que ça allait modérer ?
00:42:11 Elle est assez menaçante.
00:42:12 Mais avant, il avait brandi l'arme nucléaire tout de suite.
00:42:15 Et là, il n'en parle plus.
00:42:17 Il n'en parle plus, vous avez vu ce qu'il dit ?
00:42:19 Il dit que c'est dangereux, que c'est l'estrélade.
00:42:21 Non, il ne dit pas ça.
00:42:22 Il dit que vous vous cachiez derrière l'absence de co-belligérance,
00:42:25 vous envoyez des armes défensives.
00:42:27 Il dit qu'on est belligérant.
00:42:28 Oui, ce n'est pas notre vision.
00:42:30 Il dit ça depuis le début.
00:42:32 Il dit ça depuis le début.
00:42:34 Je sais bien, depuis le début, mais je ne vois pas le fondement.
00:42:36 C'est dangereux depuis le début, mais je ne crois pas que ce soit
00:42:38 beaucoup plus cette fois-ci.
00:42:40 Vous dites les choses telles que vous vouliez qu'elles soient.
00:42:44 L'autre solution, c'est quoi ?
00:42:45 C'est d'arrêter de livrer des armes à l'Ukraine.
00:42:47 Non, c'est de ne pas livrer des armes qui peuvent être des armes
00:42:49 de moyenne ou de longue portée, comme des chars.
00:42:51 Qui dit envoyer des chars, dit qu'à un moment donné, effectivement,
00:42:53 Zelensky l'a fait, on va demander des avions.
00:42:55 Parce que vous ne pouvez pas envoyer des chars si derrière,
00:42:57 il n'y a pas une défense aérienne, sinon ils vont se faire exploser.
00:42:59 Mais ils défendent leur territoire, tant qu'ils défendent.
00:43:00 Non, mais là, ce n'est pas défendre, Laurent.
00:43:01 Parce qu'alternative, il y avait des armes de longue portée
00:43:03 qui étaient touchées dans les frontières russes,
00:43:05 ce n'est pas pareil.
00:43:06 Si on écoute Volodymyr Zelensky ou Belarus pour faire la guerre à la Russie,
00:43:09 effectivement, on va aller tout droit vers la Troisième Guerre mondiale.
00:43:12 Non, je peux préciser une chose, c'est qu'il est entendu,
00:43:16 ce sera peut-être violé, mais il est entendu,
00:43:19 entre les Ukrainiens et leurs alliés, qu'il est hors de question
00:43:22 d'aller attaquer le territoire russe d'origine.
00:43:24 Pourquoi vouloir des armes qui permettent d'aller à 300 km
00:43:26 si c'est pour juste rester ?
00:43:28 Parce qu'ils ne sont pas des armes défensives.
00:43:30 Parce qu'ils redoutent une offensive russe, qui est en train de se préparer,
00:43:32 manifestement, puisqu'ils ont mobilisé beaucoup plus de gens.
00:43:35 Ce n'est pas l'argument de Zelensky.
00:43:37 L'argument de Zelensky, c'est de reprendre la Crimée,
00:43:39 reprendre les républiques du Donbass,
00:43:41 et récupérer toute la communauté territoriale.
00:43:43 Comme c'était à lui avant, et c'est peut-être là justement
00:43:45 que l'espace pour des poursuites de négociations.
00:43:47 Si on passait les accords de Minsk,
00:43:49 l'alternative alternative, c'est peut-être qu'on applique les accords de Minsk.
00:43:52 Mais Poutine n'en veut pas.
00:43:53 On ne sait plus quels sont les objectifs de guerre.
00:43:55 De toute façon, on n'en veut pas.
00:43:56 Écoutons que Poutine n'en veuille ou pas.
00:43:57 C'est Claude Maluret.
00:43:58 Je voudrais qu'on l'écoute. Il était hier sur RTL.
00:44:00 Et que dit-il sur cette situation ?
00:44:02 Nous sommes en guerre.
00:44:04 La Russie est en guerre contre l'Ukraine.
00:44:06 La Russie a envahi l'Ukraine.
00:44:07 Et par conséquent, on a décidé d'aider l'Ukraine.
00:44:10 Le président, dans ses voeux, a expliqué qu'on les soutiendrait jusqu'à la victoire finale.
00:44:14 La victoire finale, c'est la victoire d'une guerre.
00:44:17 On n'est pas en train de jouer aux monopolis ou aux échecs.
00:44:20 Nous décidons de ne pas être co-belligérants,
00:44:22 mais nous décidons d'aider l'Ukraine à gagner la guerre.
00:44:25 Je pense qu'il faut que les alliés se répartissent les choses.
00:44:27 C'est probablement les Léopards qui sont les chars les mieux adaptés et les plus nombreux.
00:44:30 Donc il faut que les Allemands et tous ceux qui en possèdent les livrent.
00:44:33 Et que la France mette l'effort sur ceux qui, par exemple, sont les défenses solaires.
00:44:37 Mais dans tous les cas, il faut évidemment franchir un palier.
00:44:40 C'est intéressant, la position de Claude Maluret.
00:44:44 Et ce que je voudrais dire, c'est qu'on ne nous a jamais consultés, finalement, les Français.
00:44:49 Ni directement, ni par l'intermédiaire de nos représentants.
00:44:53 Il n'y a jamais eu de débat sur cette question.
00:44:55 Donc tout ça est entre les mains d'un seul homme.
00:44:58 Comme Emmanuel Macron.
00:44:59 Comme la retraite.
00:45:00 Pourquoi vous passez Claude Maluret ? C'est intéressant, c'est un sénateur.
00:45:03 Il représente le pays.
00:45:05 Bien sûr.
00:45:06 Donc il a une position intéressante, d'ailleurs.
00:45:08 Mais il n'y a plus de...
00:45:09 On est là entre les mains de ceux qui sont là-haut et qui disent on l'envoie, on l'envoie pas, on fait, on fait pas.
00:45:14 Sans aucune consultation de l'Assemblée nationale et du Sénat.
00:45:18 Mais nous sommes d'accord et de ce point de vue-là, heureusement que l'Assemblée nationale n'a pas de majorité.
00:45:23 Parce qu'autrement, ça permet au moins un équilibre.
00:45:26 Et c'est ce qu'ont voulu les Français au mois de juin.
00:45:28 Mais ça, M. Macron, il ne l'entend pas.
00:45:30 Il n'entend pas qu'il a perdu les législatives.
00:45:32 Donc voilà.
00:45:34 Qu'est-ce que vous voulez que je dise ?
00:45:35 On a un vrai problème de démocratie.
00:45:36 Donc il y a un problème de démocratie dans ce pays.
00:45:38 Effectivement, ce que vous dites est très juste.
00:45:40 C'est-à-dire que les Français, on leur demande pas l'avis.
00:45:42 On nous a jamais demandé notre avis.
00:45:43 Il y a une menace nucléaire qui pèse quelque part quand même.
00:45:46 Bien sûr.
00:45:47 Mais on nous demande pas notre avis.
00:45:48 Exactement.
00:45:49 Après, juste un mot sur le fond de la déclaration du sénateur Maluray.
00:45:53 Lorsqu'il dit « jusqu'à ce que l'Ukraine gagne la guerre »,
00:45:55 moi j'aimerais bien qu'il fasse l'exégèse de son propos.
00:45:57 Et qu'il dise « qu'est-ce que c'est que la victoire d'Ukraine ? »
00:45:59 Est-ce que c'est reprendre toutes ses frontières, y compris la Crimée ?
00:46:01 Est-ce que c'est un cessez-le-feu ?
00:46:03 Est-ce que c'est… parce que là, la frontière, elle est gelée.
00:46:05 Le ligne de front est gelée.
00:46:06 Donc partant de là, c'est quand même important de savoir ce que c'est pour lui de gagner la guerre.
00:46:10 Si gagner la guerre, c'est aller jusqu'aux portes de Moscou.
00:46:12 Effectivement, je ne suis pas sûr que la vocation de l'Occident se fasse faire ça.
00:46:15 On va marquer une pause.
00:46:16 Je ne sais pas.
00:46:17 Vous ne savez pas quoi je sais.
00:46:18 Nous allons revenir par pied.
00:46:19 Nous rendrons hommage à Louis de Funès.
00:46:20 Et figurez-vous que nous sommes avec Jacques Vendroux,
00:46:22 qui est déjà en place, puisque c'est vendredi.
00:46:25 Vendroux !
00:46:26 Notre nouveau rendez-vous.
00:46:29 Et Jacques, comment allez-vous ?
00:46:32 Comment ça va, les amis ?
00:46:34 À côté de qui êtes-vous, cher Jacques ?
00:46:36 Eh bien, je vais vous dire, vous allez être content, Pascal, vous qui adorez le cinéma.
00:46:40 Et aujourd'hui, il y a 40 ans, Louis nous quittait, Louis de Funès.
00:46:44 Et je suis avec son petit-fils, Laurent de Funès, qui est avec moi, qui est à ma gauche.
00:46:49 Vous le voyez, il a accepté.
00:46:51 Je lui ai passé ma semaine à le convaincre, mais il a dit oui,
00:46:54 parce que c'est quelqu'un de formidable, comme son grand-père.
00:46:56 Mais il y a un vrai air de famille.
00:46:58 Tout le monde connaît la famille de Funès.
00:47:01 Il ressemble aussi à son père, bien sûr.
00:47:03 Et il ressemble à son grand-père.
00:47:05 Il y a un vrai air de famille.
00:47:07 Vous êtes où, là ? Vous êtes au Château de Clermont ?
00:47:09 Non, non, je vais vous expliquer.
00:47:11 Je vais vous expliquer l'histoire.
00:47:12 Il y a quelques jours, je suis allé au Cardinal.
00:47:15 Vous allez m'expliquer après, parce que je sens que ça va être long.
00:47:17 Et donc, on marque une pause.
00:47:19 On marque une pause, je sens que ça va être long.
00:47:21 Donc, à tout de suite.
00:47:22 On revient, on revient.
00:47:24 Violaine Descourrières est avec nous.
00:47:27 Le Management totalitaire, une enquête inédite, ce que vivent beaucoup de salariés.
00:47:31 Merci d'être avec nous.
00:47:33 Vous allez parler de ce qui se passe parfois dans les entreprises,
00:47:36 peut-être plus les petites ou les moyennes que les très grandes entreprises,
00:47:40 où il y a des contrepoids, si j'ose dire.
00:47:44 En tout cas, c'est...
00:47:45 Des syndicats.
00:47:46 Oui, notamment des syndicats.
00:47:49 Mais c'est vrai que c'est un thème qu'on entend beaucoup.
00:47:51 Il y a beaucoup de gens qui souffrent au travail.
00:47:53 Donc, vous nous en parlerez.
00:47:55 Le Management totalitaire, titre un peu provocateur.
00:47:59 Oui, c'est une question provocatrice, en fait,
00:48:01 que j'ai posée pendant cinq ans à absolument tout le monde.
00:48:06 Alors, j'ai commencé par des salariés.
00:48:08 Ensuite, j'ai été voir des managers, des DRH, des inspecteurs du travail.
00:48:13 Et puis, surtout, j'ai voulu poser la question à des patrons.
00:48:16 Il y a des ex-PDG, de façon un peu provocatrice,
00:48:19 et je me suis dit, mais ils vont évidemment nier ou lever les yeux au ciel.
00:48:22 Et en fait, j'ai été extrêmement étonnée parce qu'ils ont souligné le mot.
00:48:26 Surtout ceux qui sont sortis, qui sont partis de l'entreprise.
00:48:29 Alors, notamment, je raconte dans cette enquête de cinq ans,
00:48:32 ma rencontre avec Henri Lachman, ancien PDG de Schneider Electric.
00:48:36 Alors, lui me disait, les actionnaires d'aujourd'hui sont des terroristes.
00:48:41 Ce sont des spéculateurs.
00:48:42 Ils se fichent de l'entreprise dans laquelle ils investissent.
00:48:46 Et donc, voilà, c'est ce genre de phrases très étonnantes.
00:48:49 Ils font poser des menaces, effectivement.
00:48:51 C'est la phrase de Néron, parfois, qu'il me haïsse pourvu qu'il me craigne.
00:48:55 C'est une manière de manager.
00:48:56 Ce n'est pas la mienne avec vous, mes amis.
00:48:58 Je tiens à vous le dire.
00:49:00 Il y a le management de la bienveillance ici.
00:49:02 C'est le management de la bienveillance ici.
00:49:04 Non, mais ce que madame disait, je voulais souligner,
00:49:07 c'est qu'effectivement, depuis 30 ans, le capitalisme a changé de nature.
00:49:10 Bien évidemment.
00:49:11 Et c'était capitalisme uniquement d'actionnaires.
00:49:13 Auparavant, le PDG était à la rencontre de plusieurs pouvoirs
00:49:18 qu'il essayait de manager, les actionnaires, les salariés.
00:49:21 Il n'y avait pas d'actionnaires.
00:49:22 C'était un capitalisme familial.
00:49:24 Vous vous attaquiez, vous appeliez le paternalisme.
00:49:26 Vous avez moins de pouvoir.
00:49:28 Il y a toujours eu des actionnaires, mais il n'y avait pas le pouvoir total.
00:49:33 Là, vous me mettez mon émission par terre.
00:49:35 C'est exactement ce que je veux dire.
00:49:37 Madame est en train de parler.
00:49:38 C'est vraiment cette évolution qu'ils ont vue.
00:49:40 Ils ont vu les taux financiers se resserrer.
00:49:43 Donc Henri Proglio, aussi autre ex-PDG,
00:49:47 lui de Veolia jusqu'en 2009 et de DF jusqu'en 2014,
00:49:51 il me raconte "je suis comme un coureur de fonds
00:49:54 qui a sa tension en permanence, sa mesure de sa tension sur lui".
00:49:58 Alors on va en parler, mais vous mettez notre émission par terre.
00:50:02 C'est un petit teasing qu'on fait avant Audrey Berto.
00:50:04 Vous n'êtes pas à l'émission.
00:50:06 C'est du jargon pour les socialistes.
00:50:08 Mais il parle tout le temps.
00:50:10 Vous ne comprenez pas ce qu'Audrey Berto nous attend ?
00:50:13 Laissez-la parler.
00:50:21 Bernard Laporte a finalement démissionné de son poste
00:50:24 de président de la Fédération française de rugby.
00:50:27 Il avait été contraint de se mettre en retrait après sa condamnation.
00:50:30 Patrick Buisson l'avait remplacé.
00:50:32 Une nomination rejetée lors d'un vote hier des clubs de rugby.
00:50:35 Après ce désaveu, Bernard Laporte a donc présenté sa démission.
00:50:39 Le corps de l'animal percuté par une voiture
00:50:42 près de la forêt de Fontainebleau le 11 janvier a été autopsié.
00:50:45 Le verdict est sans appel.
00:50:46 Il s'agit d'un loup, un loup donc aux portes de la capitale.
00:50:49 L'animal mesurait 1m18 de longueur et 80 cm de haut.
00:50:54 Et 5 policiers inculpés pour meurtre à la suite du décès début janvier
00:50:58 d'un Afro-américain.
00:50:59 Ses agents de la police sont visés par plusieurs chefs d'inculpation.
00:51:02 Meurtre, coups et blessures ou encore enlèvement.
00:51:04 Le président américain Joe Biden a appelé hier au calme.
00:51:07 La contestation monte autour de cette arrestation mortelle.
00:51:11 Jacques Van Der Hoek est donc avec nous ce matin
00:51:14 parce qu'on va parler de Louis De Funès.
00:51:16 Et on reviendra évidemment avec Violenne Descourrières
00:51:18 pour son livre "Le Management totalitaire".
00:51:20 Je vous ai coupé tout à l'heure, cher Jacques,
00:51:22 parce que vous alliez nous expliquer avec qui vous êtes,
00:51:25 pourquoi vous êtes et comment vous êtes là.
00:51:28 Eh bien mon cher Pascal, je suis donc, vous le savez,
00:51:31 avec Laurent De Funès, qui est l'un des petits-fils de Louis De Funès.
00:51:35 Et figurez-vous qu'il y a 40 ans, jour pour jour,
00:51:38 eh bien Louis De Funès nous a quittés.
00:51:41 Et comme vous me demandez de temps en temps
00:51:43 de faire des choses qui sortent un petit peu de l'ordinaire,
00:51:46 j'ai trouvé que c'était le meilleur moyen de rendre hommage à Louis De Funès,
00:51:49 qui est parti il y a 40 ans.
00:51:51 Il est enterré au Cellier, qui est dans son château à côté de Nantes,
00:51:55 que vous connaissez bien.
00:51:57 Et on est, alors c'est ça où c'est très marrant,
00:51:59 par hasard, je suis au Cardinal,
00:52:01 qui est une brasserie de la Porte de Saint-Cloud.
00:52:03 Et il y a 50 ans, ce Cardinal s'appelait le Café des Sports.
00:52:08 Et quand Louis De Funès partait dans son château,
00:52:11 il s'arrêtait ici, boire un petit café,
00:52:13 pour discuter avec les scénaristes,
00:52:15 pour discuter avec les acteurs, etc.
00:52:17 C'était un petit peu son quartier général.
00:52:19 Je l'ai appris par hasard.
00:52:21 Tout le monde me l'a confirmé.
00:52:22 Et c'est pour ça que je voulais que ce matin,
00:52:24 on soit avec Laurent De Funès, qui a bien connu son grand-père.
00:52:27 Et je peux vous dire, il nous a dit quelque chose de merveilleux,
00:52:30 alors vous le voyez à l'antenne.
00:52:32 Il nous a dit tout à l'heure, j'ai du Louis De Funès en moi.
00:52:36 Et il parle comme lui, il a les mêmes mimiques que lui,
00:52:39 et il connaît parfaitement bien l'émission que vous animez, mon cher Pascal.
00:52:45 Bon, alors justement, on va l'interroger, Laurent.
00:52:47 Et j'imagine que c'est si particulier d'être le petit-fils
00:52:51 ou le fils d'une personnalité qu'on vit tous les jours avec ça,
00:52:55 puisque tous les jours, vous parlez de votre grand-père
00:52:58 et peut-être en avez-vous parfois assez.
00:53:00 Mais quel souvenir avez-vous de votre grand-père, Laurent De Funès ?
00:53:07 Alors déjà, heureusement qu'on ne parle pas tous les jours,
00:53:10 parce que j'ai quand même oublié, ça serait terrible.
00:53:13 Mais le souvenir de mon grand-père, oui, c'est quelqu'un...
00:53:16 Pour moi, ce ne sont pas les souvenirs que j'entends d'un homme austère, d'un homme dur.
00:53:21 J'ai des souvenirs de quelqu'un de timide, de drôle, de touchant,
00:53:27 qui était l'antithèse finalement de ce que je peux entendre souvent à la radio.
00:53:34 Quelqu'un de très dur, quelqu'un de très froid, dur, d'autoritaire.
00:53:37 Oui, il pouvait avoir ses côtés peut-être dans le broulot,
00:53:40 parce que le travail, c'était le travail.
00:53:42 Mais lorsqu'il était en famille, lorsqu'on le voyait,
00:53:45 il était absolument adorable et charmant.
00:53:47 Alors, il y a parfois des choses qu'on sait moins.
00:53:50 C'est-à-dire que vous êtes le fils de...
00:53:53 le petit-fils de...
00:53:55 Vous êtes le fils de Daniel, et Louis De Funès avait trois garçons.
00:53:59 Daniel, Patrick, qu'on a beaucoup vu dans les médias,
00:54:02 et Olivier, qui était pilote de ligne,
00:54:05 et qui joue notamment dans les grandes vacances.
00:54:09 Mon petit, mon tout petit, qui fait son herbier,
00:54:12 qui joue également dans Hibernatus.
00:54:14 Et ces trois garçons,
00:54:17 ces trois garçons,
00:54:19 Louis De Funès a d'abord été marié avec une épouse,
00:54:25 mais l'épouse que le grand public a connue,
00:54:27 qui s'appelait Jeanne, n'était pas la mère de ces trois garçons.
00:54:30 Donc Jeanne n'était pas votre grand-mère,
00:54:32 pour dire les choses clairement.
00:54:34 Et quand vous étiez enfant,
00:54:36 c'était parfois compliqué de voir Louis De Funès,
00:54:39 parce que Jeanne mettait un barrage entre cette ancienne famille
00:54:44 et celle qu'elle imaginait reconstruire.
00:54:47 Absolument. C'était très compliqué.
00:54:49 Même quand j'étais petit, je me rappelle très bien,
00:54:52 quand j'allais à l'appartement,
00:54:54 elle était toujours derrière nous.
00:54:56 Je ne peux pas dire que je l'en veux aujourd'hui,
00:54:59 parce que maintenant, c'est prescrit.
00:55:02 Mais c'est vrai que c'était très compliqué.
00:55:05 Elle nous empêchait à chaque fois de le voir.
00:55:07 Alors il venait en bourse.
00:55:09 À chaque fois, il appelait.
00:55:10 Dès qu'il allait jouer, quand il était à Paris,
00:55:12 ce n'était pas un problème, parce qu'il savait où on habitait.
00:55:14 Il appelait, allô, et puis on venait le chercher.
00:55:16 Dans ces cas-là, il venait à la maison.
00:55:18 Mais sinon, à chaque fois qu'il faisait un tournage
00:55:21 des studios de Joinsville,
00:55:23 même Michel Guelabrú me disait
00:55:25 qu'un tournage du Gendarme,
00:55:27 on en avait parlé il y a…
00:55:29 On est loin, c'est dommage,
00:55:30 j'ai envie de venir, mais bon,
00:55:32 on prenait un risque.
00:55:33 Mais voilà, donc on se voyait quand même assez souvent,
00:55:36 mais plutôt en cachette, oui.
00:55:38 - Vous savez, Pascal, ce qui est important,
00:55:41 c'est quand vous regardez la filmographie
00:55:43 de Louis de Funès.
00:55:45 Mais c'est incroyable, il a tourné 100 films
00:55:48 et il a été le premier,
00:55:50 le premier, je crois, sous contrôle de son petit-fils,
00:55:53 à faire près de 8 ou 9 millions d'entrées
00:55:56 sur la folie des grandeurs,
00:55:58 les Loulacuis, la Grande Vadrouille,
00:56:01 le Corneau, Rabi Jacob.
00:56:03 Il était omniprésent
00:56:06 et encore aujourd'hui,
00:56:08 encore aujourd'hui, tout le monde se souvient de Louis de Funès.
00:56:11 Et je vais vous raconter une anecdote
00:56:13 parce que j'ai beaucoup parlé avec Daniel Thomson,
00:56:15 avec Norbert Sahada et Jacques Pessy.
00:56:18 La tombe de Louis de Funès,
00:56:20 que vous connaissez au Célier,
00:56:22 eh bien, tous les jours, il y a des fleurs
00:56:25 et les gens viennent, le patron du cimetière me l'a confirmé,
00:56:28 les gens viennent et ils disent tout simplement,
00:56:31 c'est pour ça que c'est rigolo,
00:56:33 ils nous ont tellement fait rire
00:56:35 que c'est la moindre des choses
00:56:37 qu'on aille mettre une petite fleur
00:56:39 ou un petit bouquet de fleurs sur sa tombe.
00:56:41 C'est fabuleux, c'est historique.
00:56:43 Alors on viendra tout à l'heure, évidemment,
00:56:45 en reparler avec vous.
00:56:46 Celui que vous appelez le patron du cimetière,
00:56:48 c'est le gardien, bien sûr.
00:56:49 Oui, oui, le gardien.
00:56:51 Du Célier.
00:56:52 Il est charmant, il est charmant.
00:56:54 C'est pas une miso.
00:56:56 Parce que comme on parle des patrons ce matin,
00:56:58 le patron du cimetière,
00:57:00 le manager de l'hôpitalité,
00:57:02 comment ?
00:57:04 Le patron du cimetière a moins de problèmes avec ses salariés.
00:57:06 Non mais attendez, non mais attendez, Pascal,
00:57:08 arrêtez de chanter.
00:57:10 Restez avec nous et puis on écoutera,
00:57:12 on n'a même pas vu le générique de Vendredi Vendroux,
00:57:14 ni votre petite musique,
00:57:16 donc on revient tout à l'heure,
00:57:18 on revient tout à l'heure, vous voir, c'est promis.
00:57:20 Vous me galvaudez ce matin, Pascal, vous me galvaudez.
00:57:22 Comment ça je vous galvaude ?
00:57:24 Je dois vous intervenir à 10h, d'habitude vous intervenez à 10h25,
00:57:26 au contraire, vous avez la place d'honneur.
00:57:28 Non mais je voudrais qu'on parle de l'actualité aussi,
00:57:30 parce qu'il fait beaucoup de théâtre, de Laurent Defunes.
00:57:32 D'accord, mais on peut en parler,
00:57:34 j'aimerais bien que vous fassiez tout,
00:57:36 mais on a une actualité, cher Jacques.
00:57:38 Donc on revient vous voir, je vous promets.
00:57:40 C'est un événement aujourd'hui.
00:57:42 Mon tout petit, ma fiche,
00:57:44 on revient.
00:57:46 On revient, je t'aime.
00:57:48 Bon, avant d'être avec Violaine Descourrières,
00:57:50 il nous reste,
00:57:52 combien de temps il nous reste d'ailleurs ?
00:57:54 Il nous reste 20 minutes, le temps file le matin.
00:57:56 Je voulais simplement qu'on voit
00:57:58 le sujet de Jean-Michel Decaz
00:58:00 sur Saint-Brévin,
00:58:02 parce qu'on prête
00:58:04 à Emmanuel Macron
00:58:06 un plan quand même très inquiétant,
00:58:08 de placer dans toute la ruralité
00:58:10 des migrants qui...
00:58:12 Un excellent plan,
00:58:14 on l'a vu.
00:58:16 Oui, un excellent plan,
00:58:18 mais c'est toujours pareil,
00:58:20 on peut demander aux uns ou aux autres ce qu'ils en pensent.
00:58:22 Faisons des référendums, c'est un très bon plan.
00:58:24 Il y a beaucoup de gens pour.
00:58:26 Oui, bien sûr.
00:58:28 Pourquoi on ferait des référendums à chaque fois ?
00:58:30 On va les mettre dans votre rue.
00:58:32 Dans votre immeuble,
00:58:34 vous allez avoir une quarantaine de migrants qui vont venir s'installer.
00:58:36 Pourquoi pas ?
00:58:38 Bien sûr, mais dès la semaine prochaine.
00:58:40 Donc je vous propose
00:58:42 de voir le sujet de Jean-Michel Decaz
00:58:44 à Saint-Brévin.
00:58:46 Le Cada de Saint-Brévin
00:58:48 devrait ouvrir
00:58:50 à la fin de l'année.
00:58:52 Les opposants espèrent stopper ce projet
00:58:54 de centre d'accueil des demandeurs d'asile
00:58:56 situé près d'une école.
00:58:58 Ils craignent l'agression des enfants
00:59:00 par des migrants.
00:59:02 Des anti-cada dopés par l'abandon
00:59:04 du centre qui devait être implanté
00:59:06 à Calac, en Bretagne.
00:59:08 On peut faire plier le maire
00:59:10 dans son envie
00:59:12 d'imposer
00:59:14 unilatéralement
00:59:16 son projet.
00:59:18 Sauf que c'est l'Etat qui pilote le projet.
00:59:20 Le maire, favorable à l'accueil
00:59:22 des migrants, rappelle que le terrain
00:59:24 a été vendu à l'unanimité
00:59:26 du conseil municipal.
00:59:28 Je ne pense pas que l'Etat arrêtera ce projet.
00:59:30 Pourquoi ?
00:59:32 Je crois que c'est un projet
00:59:34 qui est au niveau national.
00:59:36 Il faut multiplier les centres d'accueil
00:59:38 pour les demandeurs d'asile.
00:59:40 Ils disent qu'ils ont gagné à Calac
00:59:42 et qu'ils vont augmenter la pression
00:59:44 sur la commune de Saint-Bréveil.
00:59:46 Il y a une espèce de
00:59:48 mainmise qui a été faite
00:59:50 par les parties d'extrême droite.
00:59:52 Un certain nombre de parents d'élèves ont reçu
00:59:54 des mails à leur adresse personnelle
00:59:56 disant que si par exemple
00:59:58 leurs enfants allaient se faire violer par des migrants,
01:00:00 c'est eux qui seraient responsables.
01:00:02 La commune accueille des migrants depuis
01:00:04 2016 sans qu'aucun
01:00:06 incident n'ait été signalé.
01:00:08 Plus de 320 000
01:00:10 premiers titres de séjour ont été livrés
01:00:12 en 2022, c'est une augmentation de 17%
01:00:14 par rapport à 2021.
01:00:16 Est-ce que c'est
01:00:18 vraiment le moment d'accueillir
01:00:20 de plus en plus d'étrangers
01:00:22 sur notre territoire ? C'est une question qu'on doit poser.
01:00:24 Explosion aussi des demandeurs d'asile.
01:00:26 130 000.
01:00:28 A peu près toujours le même niveau
01:00:30 d'effectivité
01:00:32 dans les expulsions.
01:00:34 Grosso modo,
01:00:36 on a à peu près
01:00:38 400 000 étrangers qui rentrent en France.
01:00:40 C'est-à-dire une ville comme Nice et au-delà.
01:00:42 Chaque année.
01:00:44 Il y en a qui sortent aussi, qui repartent aussi.
01:00:46 C'est un vrai problème.
01:00:48 Il y en a qui rentrent mais il y en a aussi qui repartent.
01:00:50 Il y en a beaucoup moins
01:00:52 qui repartent que qui rentrent.
01:00:54 À partir du moment où on mettait les pieds en or.
01:00:56 On était sur les accueils.
01:00:58 Aussi par rapport aux accueils, puisque d'un côté
01:01:00 c'est en Bretagne
01:01:02 je crois que ça se passe.
01:01:04 Oui, c'est à Saint-Brévent, c'est en Loire-Atlantique.
01:01:06 Mais ces migrants,
01:01:08 s'ils ne vont pas dans ce type
01:01:10 de centre, où est-ce qu'ils vont ? Est-ce qu'on préfère qu'ils soient
01:01:12 dans les rues à Paris ou ailleurs
01:01:14 en France ? Il faut bien les loger quelque part, non ?
01:01:16 Je pose la question.
01:01:18 Je pose la question. Est-ce qu'il faut bien les loger quelque part ?
01:01:20 On ne peut pas les laisser errer
01:01:22 un peu partout. Parce que souvent, quand ils sont
01:01:24 dans ces centres, généralement, ils apprennent le français,
01:01:26 ils apprennent la langue.
01:01:28 Parfois, ils apprennent même
01:01:30 un métier.
01:01:32 Donc, c'est aussi une manière pour eux
01:01:34 d'intégrer la société française.
01:01:36 La question, c'est...
01:01:38 L'alternative, quelle est l'alternative ?
01:01:40 Charlotte.
01:01:42 En fait, la question qui se pose, c'est
01:01:44 notamment dans la crainte que ça génère.
01:01:46 Il faut la comprendre, cette crainte
01:01:48 qui est générée. C'est-à-dire que vous avez depuis des
01:01:50 années un abandon total
01:01:52 du politique sur la maîtrise
01:01:54 des flux migratoires
01:01:56 et donc des
01:01:58 réseaux, on va dire, criminels
01:02:00 qui organisent eux-mêmes l'immigration,
01:02:02 qui sont de plus en plus violents.
01:02:04 C'est-à-dire que c'est pas une question de... Le migrant, par principe,
01:02:06 n'est pas délinquant.
01:02:08 Simplement, les réseaux qui vont les chercher
01:02:10 dans les pays d'origine, qui organisent,
01:02:12 qui vendent les faux papiers,
01:02:14 qui tiennent ces gars-là parce qu'en fait, ils leur doivent
01:02:16 de l'argent. C'est ça, la plupart du temps.
01:02:18 Ils leur doivent de l'argent. Donc, ils continuent à alimenter
01:02:20 des réseaux criminels parce qu'on leur dit
01:02:22 "Pour rembourser ton passage, pour rembourser
01:02:24 tes faux papiers, pour rembourser le passage de la frontière,
01:02:26 tu dois faire ci, ça, ça."
01:02:28 Et donc, ils multiplient ça.
01:02:30 C'est de plus en plus vrai et de plus en plus violent.
01:02:32 Donc, il y a une crainte qui est liée à ça
01:02:34 beaucoup plus que la question de l'accueil directement.
01:02:36 - Pardon de vous contredire peut-être un petit peu,
01:02:38 mais vous dites "Le migrant n'est pas par nature délinquant."
01:02:40 Vous avez raison.
01:02:42 Mais n'oubliez pas aussi qu'il y a
01:02:44 une surreprésentativité dans la criminalité
01:02:46 qui est d'origine étrangère.
01:02:48 Vous pouvez pas le nier.
01:02:50 - Très vite, mais très vite.
01:02:52 - Très vite. Il y a eu une expérience
01:02:54 qui a été faite. Là, on parle de projet.
01:02:56 Une expérience. Quand on a démantelé
01:02:58 ce qu'on a appelé la jungle de Calais,
01:03:00 on a réparti dans toute la France
01:03:02 quelque chose comme 5000 ou 6000 personnes.
01:03:04 - Ils sont tous remontés à Calais.
01:03:06 - Non, ils sont pas tous remontés.
01:03:08 Il y a 10 fois moins de gens à Calais qu'il y en avait
01:03:10 au moment où on a démantelé.
01:03:12 Il y a pratiquement pas eu d'incidents.
01:03:14 Il y en a qui sont pas restés
01:03:16 à l'endroit où ils étaient. Il y a pratiquement pas eu d'incidents.
01:03:18 Montrez-moi les incidents.
01:03:20 - Mais il y en a des statistiques des incidents.
01:03:22 - Vous savez très bien que ce que sous-tend ce projet,
01:03:24 c'est le modèle à l'allemande
01:03:26 où Mme Merkel a repeuplé
01:03:28 un certain nombre de villages dépeuplés
01:03:30 au déclin démographique dans les campagnes
01:03:32 en mettant des centaines d'immigrés
01:03:34 dans des villages allemands avec les conséquences
01:03:36 tragiques qu'on connaît aujourd'hui.
01:03:38 Et dans ces villages-là, la FD
01:03:40 fait des scores extraordinaires.
01:03:42 - Mais les Allemands considèrent que c'est une réussite.
01:03:44 - Pas tous les Allemands. Pas les Allemands qui vivent sur place
01:03:46 et qui vont voter à FD, cher Laurent.
01:03:48 - 10%. - Non, mais c'est surreprésenté
01:03:50 dans les villages où il y a ces problèmes. C'est localement.
01:03:52 D'où ma question sur les référendums locaux.
01:03:54 D'où ma question sur ce que veut votre gendre
01:03:56 la pluralité. - On a pas besoin de référendum
01:03:58 pour savoir si on a des voisins ou pas.
01:04:00 - Mais Laurent, les référendums...
01:04:02 - Attendez, quand on est légalement en France,
01:04:04 on a le droit de... - Vous êtes démocrate, vous,
01:04:06 mais les référendums sur les éoliennes ou sur les immigrés,
01:04:08 ça, ça fait pas partie de la démocratie.
01:04:10 - Ils habitent où, que c'est que cette histoire ?
01:04:12 - Donc la démocratie, c'est à la carte.
01:04:14 - Quand le voisin a une sale tête,
01:04:16 on fait un référendum pour le virus.
01:04:18 - Juste une précision. - En plus, à Calaques,
01:04:20 les gens ne connaissaient même pas les familles
01:04:22 de ces gens-là. - Laurent, je voudrais...
01:04:24 - C'est une précision décidement parante,
01:04:26 on va rentrer légalement en France. - C'est ça, légalement,
01:04:28 ces émeutes, bien sûr. - Je voudrais qu'on...
01:04:30 - Vous connaissez pas le sujet. - C'est un sujet sur lequel
01:04:32 on reviendra plus longuement. Violenne Descourrières
01:04:34 était avec nous, il nous reste 20 minutes,
01:04:36 et on doit parler également de Louis de Funès.
01:04:38 Donc il faut faire des choix.
01:04:40 Et le management totalitaire,
01:04:42 moi, ça m'intéresse, parce que j'entends
01:04:44 beaucoup de gens qui disent souffrir
01:04:46 dans l'entreprise. Alors je me méfie,
01:04:48 parce que je trouve qu'aujourd'hui, tout le monde
01:04:50 a la propension à se victimiser,
01:04:52 à y expliquer qu'il souffre,
01:04:54 que son enfance a été dure,
01:04:56 que... Mais non, mais vous riez,
01:04:58 mais j'entends ça. Et à toujours
01:05:00 exclure sa responsabilité sur
01:05:02 la vie qu'il mène. Donc parfois, quand t'as
01:05:04 un souci dans l'entreprise, c'est aussi parfois
01:05:06 de ta responsabilité. C'est pas forcément
01:05:08 ton manager qui te parle
01:05:10 mal. Mais, il n'empêche,
01:05:12 vous êtes là pour parler
01:05:14 du management totalitaire. Et vous dites
01:05:16 sans doute une réalité, les PDG sont soumis aujourd'hui
01:05:18 aux lois de la finance, mais les employés en subissent directement
01:05:20 les conséquences humaines. Et c'est justement cette
01:05:22 déshumanisation qui relève du total
01:05:24 éretariste. Ce passage fait le lien avec
01:05:26 le livre "Les Faussoyeurs",
01:05:28 pris Albert Long de 2022, qui traite
01:05:30 de la gestion des maisons de retraite soumise à
01:05:32 la notion de rentabilité. Donc, on
01:05:34 comprend le système. Le patron,
01:05:36 ce qui l'intéresse, c'est son bonus. Bon.
01:05:38 C'est ses actionnaires.
01:05:40 Et puis en dessous, ça trim, ça trim,
01:05:42 ça trim. Et puis on fait ce qu'on
01:05:44 doit faire pour davantage de rentabilité
01:05:46 pour à la fin de l'année donner
01:05:48 à l'actionnaire ce qu'il veut. Quitte à
01:05:50 mettre d'ailleurs l'entreprise parfois en difficulté.
01:05:52 D'abord, j'aimerais revenir sur ce que vous disiez
01:05:54 au début, en fait, quand vous dites
01:05:56 "oui, on parle toujours de burn-out, de souffrance
01:05:58 au travail, est-ce qu'on n'est pas un peu
01:06:00 à voir
01:06:02 le mal partout ?" Et en fait, c'est
01:06:04 vrai que, je vais vous raconter une anecdote, c'est
01:06:06 qu'au moment de préparer les interviews,
01:06:08 le livre n'était pas encore sorti,
01:06:10 je me suis posée au PMU
01:06:12 à côté de là où
01:06:14 j'habite, en région. Vraiment un petit
01:06:16 PMU avec quelques habitués,
01:06:18 et moi je connaissais personne, je me suis posée
01:06:20 avec le livre, et là il y a deux personnes qui sont
01:06:22 venues me voir en lisant le titre et en me disant
01:06:24 "tiens, management totalitaire, ça m'intéresse,
01:06:26 c'est ce que je vis au boulot." Et donc
01:06:28 il y en a un qui a commencé à me raconter ses
01:06:30 problèmes avec son manager, et puis ensuite il y en a
01:06:32 un autre, lui il est patron, et il est venu me voir
01:06:34 aussi. Il m'a dit "moi aussi j'ai des soucis"
01:06:36 et je me suis dit "mais en fait,
01:06:38 c'est vraiment un sujet qui touche tout le monde."
01:06:40 Je pense en fait que
01:06:42 la réalité c'est pas forcément que
01:06:44 la charge de travail, parce que la charge de travail
01:06:46 vous pouvez la supporter
01:06:48 quand vous êtes dans une entreprise
01:06:50 implantée pendant longtemps.
01:06:52 Moi ce que j'ai découvert dans cette enquête,
01:06:54 c'est les conséquences du management
01:06:56 par l'instabilité. C'est-à-dire que
01:06:58 quand tout change tout le temps dans votre
01:07:00 entreprise, que
01:07:02 vous êtes dans des missions courtes, que vous êtes
01:07:04 officiellement en CDI, mais que
01:07:06 à la moindre revue de performance vous pouvez dégager,
01:07:08 qu'on va juste vous dire "vous n'avez pas les valeurs
01:07:10 de l'entreprise alors que vous
01:07:12 vous avez des compétences." C'est ça
01:07:14 qui use les gens. En fait, c'est...
01:07:16 Mais on a des statistiques pour savoir
01:07:18 le pourcentage de gens qui
01:07:20 s'estiment souffrir par exemple au
01:07:22 travail ? Alors moi j'ai
01:07:24 plutôt voulu aller creuser pour
01:07:26 essayer de comprendre l'origine.
01:07:28 Ce que je peux vous dire par exemple,
01:07:30 en termes de chiffres, c'est qu'entre
01:07:32 1985 et 2017,
01:07:34 le nombre de fusions,
01:07:36 acquisitions en entreprise a été augmenté par
01:07:38 18, x 18. C'est un chiffre
01:07:40 absolument énorme. Et je vais vous donner un deuxième
01:07:42 chiffre que je trouve très intéressant puisqu'on
01:07:44 parle beaucoup aujourd'hui de dévaluation,
01:07:46 de la valeur travail.
01:07:48 Ce chiffre il vient de la Direction de l'animation
01:07:50 des recherches et des statistiques d'Ares
01:07:52 2021.
01:07:54 Et en fait, ils disent que tous
01:07:56 les salariés qui ont vécu au moins un changement
01:07:58 ces 12 derniers mois
01:08:00 ont une perte de sens au travail.
01:08:02 Donc en fait, la dévaluation de la valeur
01:08:04 travail, elle vient de ce changement permanent.
01:08:06 Et ce changement permanent, il vient
01:08:08 de cet étau financier qui se resserre.
01:08:10 Et donc les patrons, eux,
01:08:12 me disent qu'ils se deviennent myopes,
01:08:14 qu'ils ont une vision qui se brouille.
01:08:16 Les DRH me disent "mais en fait,
01:08:18 moi je n'ai qu'une vision trimestrielle,
01:08:20 donc je ne peux pas embaucher sur le
01:08:22 long terme des salariés. Je ne
01:08:24 sais ce qui va se passer que dans les 6
01:08:26 mois". Donc vous avez des entreprises
01:08:28 qui embauchent en CDI
01:08:30 officiellement des salariés
01:08:32 tout en sachant que peut-être
01:08:34 il va y avoir une rupture de période d'essai.
01:08:36 Sauf que là où il y a une réelle
01:08:38 hypocrisie, c'est que
01:08:40 vous n'allez pas dire aux salariés "écoute,
01:08:42 mon coco, tu
01:08:44 étais
01:08:46 dans ton entreprise et
01:08:48 bah en fait, on n'a pas
01:08:50 de visibilité, donc au revoir".
01:08:52 Vous lui dites "bah tu n'as pas les valeurs
01:08:54 de l'entreprise, tu ne travailles pas". D'accord. Alors moi
01:08:56 j'ai besoin d'exemples très concrets. Il y a un chapitre
01:08:58 qui s'appelle "l'infantilisation généralisée".
01:09:00 C'est quoi concrètement
01:09:02 l'infantilisation généralisée
01:09:04 dans l'entreprise ? Alors oui, ça c'est aussi
01:09:06 une des conclusions de ce livre.
01:09:08 C'est que
01:09:10 on est dans un espèce de système
01:09:12
01:09:14 les compétences ne sont plus
01:09:16 nécessaires. Le salarié n'est
01:09:18 plus évalué seulement sur ses compétences,
01:09:20 il est évalué également sur son comportement.
01:09:22 Pourquoi ? Parce que c'est beaucoup plus facile aussi de
01:09:24 déstabiliser quelqu'un
01:09:26 et de le faire partir parce qu'il n'a
01:09:28 pas un bon comportement. Et on se retrouve
01:09:30 avec des managers qui prennent la place
01:09:32 de psychologues, de gourous, voire
01:09:34 et même parfois de pères, de mères
01:09:36 qui vous expliquent
01:09:38 si vous avez un bon comportement.
01:09:40 J'ai dans mon livre, dans cette enquête
01:09:42 de 5 ans, je raconte ce qui se passe
01:09:44 notamment dans l'entreprise Danone. Alors ça, ça m'a
01:09:46 complètement scotché. Vous avez une grille
01:09:48 d'évaluation comportementale qui a le nom
01:09:50 un peu barbare de "Growth Agility"
01:09:52 où les salariés sont évalués
01:09:54 selon leur degré d'humanisme,
01:09:56 de proximité, d'enthousiasme.
01:09:58 Pardon, mais je ne sais pas trop ce que ça veut dire.
01:10:00 C'est un peu fumeux.
01:10:02 Et jusqu'en 2021,
01:10:04 leurs augmentations
01:10:06 étaient évaluées
01:10:08 en fonction de cette grille et non pas
01:10:10 de leurs compétences. Et ce qui est intéressant...
01:10:12 Oui, mais c'est une réalité, pardonnez-moi
01:10:14 tous ceux qui travaillent
01:10:16 aujourd'hui. Moi, je travaille avec des jeunes,
01:10:18 par exemple. Bon.
01:10:20 Qu'est-ce qu'au fond je préfère quand je travaille avec un jeune ?
01:10:22 Par définition, il débarque dans l'entreprise,
01:10:24 il n'a pas toutes les compétences.
01:10:26 Ce que j'aime, c'est son état d'esprit.
01:10:28 Alors,
01:10:30 je vois s'il est enthousiaste,
01:10:32 je vois s'il est curieux,
01:10:34 je vois s'il est sympathique,
01:10:36 ça compte. Ça compte,
01:10:38 la sympathie. Je vois effectivement
01:10:40 tout cela, plus que la compétence,
01:10:42 parce qu'il est tout jeune, il est en train
01:10:44 d'apprendre. Donc ces choses-là,
01:10:46 qui sont des paramètres
01:10:48 humains, on est
01:10:50 tous pareils. Lorsque
01:10:52 vous travaillez avec quelqu'un, vous avez envie de travailler
01:10:54 plutôt avec quelqu'un qui a un bon état d'esprit,
01:10:56 plutôt que... Il y a des gens qui disent toujours non,
01:10:58 dans l'entreprise. - Bien sûr, bien sûr. - Ou sur les plateaux.
01:11:00 - Ça existe. - Bon. Donc si,
01:11:02 tout de suite, il y a quelqu'un qui me dit non,
01:11:04 je vais me dire immédiatement,
01:11:06 je ne vais pas le sanctionner d'ailleurs, mais je me dis tout de suite,
01:11:08 "Allez, on se fait..." Bon.
01:11:10 Et puis tu vois si celui... Tu vois le jeune
01:11:12 qui va rester un peu plus tard, celui
01:11:14 qui en redemande, tout ça, ça
01:11:16 compte ? Ça s'appelle la pâte humaine ?
01:11:18 - Oui. - Vous ne pouvez pas mettre de
01:11:20 côté... Alors moi, je ne l'évaluerais
01:11:22 pas, je ne mettrais pas d'écran en disant machin,
01:11:24 mais justement, en fait, Pascal Praud justement...
01:11:26 - Quand je vois tous les jeunes, je me dis,
01:11:28 je peux me tromper bien sûr, comme tout à chacun,
01:11:30 mais j'avais parlé de ça d'ailleurs avec Michel
01:11:32 Denisot une fois. Il dit, "Tous les jeunes que j'ai vus
01:11:34 passer chez moi", il avait cité Michel
01:11:36 de... Il parlait
01:11:38 de De Chavannes, de Yann Barthel, etc.
01:11:40 "Tous ceux qui vraiment ont fait une carrière formidable derrière,
01:11:42 le premier jour, ils étaient
01:11:44 parfois un peu différents des autres."
01:11:46 - Bien sûr, mais en fait, Pascal Praud... - Dans l'engagement.
01:11:48 - Je sais, mais là... - Pas dans la compétence.
01:11:50 - Ce que vous racontez, ce dont
01:11:52 vous parlez, c'est la question humaine, c'est la question
01:11:54 du lien au humain. On en a besoin.
01:11:56 En fait, moi, ce que je dénonce
01:11:58 dans ce livre, ce n'est pas le lien
01:12:00 humain, c'est justement cette question
01:12:02 très déshumanisante
01:12:04 de comportement qui n'est pas
01:12:06 évalué parce qu'on a besoin d'avoir des bonnes
01:12:08 relations entre collègues. C'est évalué pour
01:12:10 - L'enthousiasme, c'est un paramètre. - Non.
01:12:12 Alors justement, ce qui est intéressant,
01:12:14 et c'est ce que j'ai découvert dans cette enquête de 5 ans,
01:12:16 c'est que
01:12:18 aux Etats-Unis, dans l'université
01:12:20 de Harvard, dans les Massachusetts,
01:12:22 vous avez un espèce de laboratoire de recherche
01:12:24 de l'entreprise et vous avez des chercheurs
01:12:26 qui vont évaluer votre rentabilité
01:12:28 si vous êtes heureux,
01:12:30 si vous faites du sport, si vous êtes
01:12:32 un leader authentique. En 2003,
01:12:34 ça a été théorisé par quelqu'un qui s'appelle Bill George
01:12:36 et qui explique, si vous êtes
01:12:38 un leader authentique, ça veut dire
01:12:40 quelqu'un qui est transparent, qui dit tout ce qu'il pense.
01:12:42 Eh bien, vous allez être plus performant parce que
01:12:44 vous allez emmener avec vous les équipes.
01:12:46 Eh bien, par exemple, tous ces critères de Bill George,
01:12:48 je les retrouve dans la grille d'évaluation de Danone.
01:12:50 Donc la question, c'est
01:12:52 la rentabilité toujours plus accrue, c'est-à-dire
01:12:54 les compétences ne sont
01:12:56 plus les seuls
01:12:58 critères. C'est votre
01:13:00 comportement. Vous devez faire du sport,
01:13:02 vous devez avoir du développement.
01:13:04 - Non mais j'entends ce que vous dites.
01:13:06 Vous parlez du piège de la
01:13:08 loyauté. C'est quoi le piège de la
01:13:10 loyauté ? - Eh bien, en fait, c'est
01:13:12 une loyauté unilatérale.
01:13:14 C'est dans une relation entre un
01:13:16 employeur et un employé. Vous en avez parlé
01:13:18 tout à l'heure. C'est
01:13:20 vous avez donc une forme
01:13:22 de relation humaine où
01:13:24 moi je t'embauche, toi tu fais le
01:13:26 job, toi tu vas
01:13:28 faire des choses, tu vas
01:13:30 faire ce que je te demande, mais aussi tu vas te déployer,
01:13:32 tu vas te déployer. Et moi,
01:13:34 je ne vais pas te lâcher.
01:13:36 Vous voyez ? Quand ça se passe comme ça,
01:13:38 quelqu'un comme Henry Lackmann, justement,
01:13:40 capitaine d'industrie,
01:13:42 grand défenseur de l'apprentissage,
01:13:44 lui, justement, il avait cette valeur-là.
01:13:48 C'est vous embauchez quelqu'un,
01:13:50 vous le faites croître,
01:13:52 pas seulement pour
01:13:54 votre entreprise, mais aussi pour qu'il puisse
01:13:56 avoir une pensée propre
01:13:58 qu'il mette au service de l'entreprise. Et dans
01:14:00 mon livre, je raconte comment tout est
01:14:02 fait dans l'entreprise pour que les personnes n'aient plus de
01:14:04 pensée propre. Je parle
01:14:06 de managers qui délèguent
01:14:08 à l'organisation la pensée. Et c'est ça
01:14:10 qui est totalitaire. Vous voyez,
01:14:12 je pense à la philosophe Anna Arendt, alors ça
01:14:14 va très loin, mais elle disait à propos
01:14:16 du nazi Eichmann,
01:14:18 lors du procès à Jérusalem en 1961,
01:14:20 « Eichmann est un homme qui a oublié
01:14:22 de penser ». Alors, évidemment,
01:14:24 on n'est évidemment pas du tout dans le même contexte.
01:14:26 Mais qu'est-ce qui se passe pour les salariés qui oublient de penser ?
01:14:28 J'ai un exemple très précis dans une grande entreprise
01:14:30 de télévision,
01:14:32 où il y a eu des comportements
01:14:34 que manifestement
01:14:36 certaines personnes connaissaient
01:14:38 et qui n'ont rien dit pendant
01:14:40 des années. Donc c'est aussi
01:14:42 dans ce rapport à la fidélité
01:14:44 à l'entreprise, sans doute,
01:14:46 et puis à la fidélité à leur
01:14:48 job aussi. Peut-être que
01:14:50 ces patrons-là préféraient
01:14:52 fermer
01:14:54 les yeux sur ce qui se passait.
01:14:56 C'est plusieurs exemples à vous
01:14:58 donner là-dessus. Par exemple, j'ai une inspectrice du travail
01:15:00 dans le milieu des affaires
01:15:02 qui me disait « Je suis préoccupée,
01:15:04 j'ai des managers qui me disent
01:15:06 c'est comme si j'avais le logo
01:15:08 de mon entreprise dans les veines. »
01:15:10 Vous dites quelque chose comme ça,
01:15:12 ça veut dire qu'il y a quand même un peu un lavage de cerveau, non ?
01:15:14 Non, honnêtement,
01:15:16 ce n'est pas un lavage de cerveau. Très souvent,
01:15:18 c'est leurs intérêts personnels.
01:15:20 Et l'intérêt personnel, c'est souvent
01:15:22 le salaire qu'ils reçoivent.
01:15:24 Et ils sont prêts à tout
01:15:26 contre ce salaire.
01:15:28 Ils ne sont pas dupes eux-mêmes !
01:15:30 Le soir, ils savent ce qu'ils font,
01:15:32 j'imagine. C'est pas que ça.
01:15:34 Un lavage de cerveau, ça voudrait dire qu'ils n'ont pas de regard
01:15:36 sur ce qu'ils font.
01:15:38 C'est exactement ce que je dénonce dans mon livre.
01:15:40 C'est cette absence de pensée propre.
01:15:42 Il y a aussi la culture de l'instabilité.
01:15:44 J'ai été dans un espace de co-work
01:15:46 rencontrer un DRH
01:15:48 de 20 ans de carrière
01:15:50 qui me raconte aussi
01:15:52 l'évolution du mode de travail.
01:15:54 Lui me raconte comment
01:15:56 régulièrement, des managers
01:15:58 venaient le voir pour lui demander
01:16:00 de mettre dehors des femmes en retour de congé maternité.
01:16:02 Il s'exécutait et m'a dit
01:16:04 "En fait, en y réfléchissant,
01:16:06 c'était peut-être pas vraiment
01:16:08 bien ce que j'ai fait, mais en même temps,
01:16:10 j'étais toujours embauchée pour des missions
01:16:12 précaires, je ne me voyais pas avoir
01:16:14 une sale réputation dans le milieu.
01:16:16 Du coup, j'ai fait ça."
01:16:18 Il y a la question de la réputation.
01:16:20 Ça s'appelle la conscience ?
01:16:22 Oui, mais c'est ça qui est en voie de disparition.
01:16:24 C'est ce que je dénonce dans mon livre.
01:16:26 Il a dirigé,
01:16:28 j'imagine, Laurent.
01:16:30 Il a dirigé "La conscience".
01:16:32 Il y a des choses que vous avez faites que vous regrettez d'avoir fait,
01:16:34 par exemple, au nom de l'actionnaire ?
01:16:36 Vous vous dites parfois "J'ai fait des choses
01:16:38 où je n'ai pas été assez vigilant sur un..."
01:16:40 Des choses désagréables, mais j'étais obligé de les faire.
01:16:42 Mais pour la bonne cause, si j'ose dire.
01:16:44 C'est jamais agréable de virer quelqu'un.
01:16:46 C'est jamais agréable de virer quelqu'un.
01:16:48 Pour les gens qui sont virés.
01:16:50 Ça s'appelle la conscience.
01:16:52 Oui, mais le nombre
01:16:54 de personnes, des patrons au DRH,
01:16:56 aux salariés, qui me disent
01:16:58 "En fait, dans l'entreprise,
01:17:00 c'est comme un système dans lequel je ne me rends plus
01:17:02 compte de ce que je fais, parce que
01:17:04 tout va très vite.
01:17:06 Et je ne réalise qu'après
01:17:08 qu'une fois sorti,
01:17:10 si ce que j'ai fait était éthique, était correct ou pas."
01:17:12 Bon, "Vendredi Vendroux"
01:17:14 et "Labros", c'est deux séquences
01:17:16 qu'on a traditionnellement le vendredi.
01:17:18 Donc on n'a pas écouté tout à l'heure le générique
01:17:20 et la fameuse chanson qui signe la présence
01:17:22 de Jacques Vendroux. Générique "Vendredi Vendroux".
01:17:24 Générique "Vendredi Vendroux".
01:17:26 Générique "Vendredi Vendroux".
01:17:28 Générique "Vendredi Vendroux".
01:17:30 Générique "Vendredi Vendroux".
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01:17:34 Générique "Vendredi Vendroux".
01:17:36 Générique "Vendredi Vendroux".
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01:17:40 Générique "Vendredi Vendroux".
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01:18:00 Générique "Vendredi Vendroux".
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01:24:18 Générique "Vendredi Vendroux".
01:24:20 Générique "Vendredi Vendroux".
01:24:22 Générique "Vendredi Vendroux".
01:24:24 C'est un plaisir de vous écouter et j'espère que vous allez venir nous revoir, pourquoi pas régulièrement.
01:24:30 Je reviendrai régulièrement.
01:24:32 Écoutez, merci.
01:24:34 La musique de la cuisse, je rappelle, Violaine Descourrières, le management totalitaire, c'est passionnant.
01:24:40 Vraiment, et ce que vous nous avez dit nous a beaucoup intéressé, bien évidemment.
01:24:44 C'est chez Alba Michel, il faut le dire.
01:24:48 Marc Morandini, dans une seconde et rendez-vous lundi et à l'écoute de CNews toute la journée.
01:24:54 [Toujours le son de la musique]

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