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00:00 Le gouvernement convient lui aussi. Mardi prochain ce sera compliqué, compliqué de circuler, compliqué d'aller et venir.
00:06 Alors nous allons faire le point, faire le point très précisément sur ce qui vous attend, sur vos alternatives, si vous décidez de vous déplacer.
00:15 Car oui, comme le 19 janvier dernier, beaucoup d'entre vous opteront pour le télétravail.
00:19 Inès Zégloul, d'abord, quelles sont les prévisions de trafic et les fermetures envisagées ?
00:23 Alors on sait déjà qu'une dizaine de mairies seront fermées à Paris par exemple, ou encore dans l'Indre ou le Pas-de-Calais.
00:29 Côté transport, trafic très perturbé, c'est le mot d'ordre mardi prochain.
00:33 D'abord, la SNCF prévoit un train sur trois en moyenne pour les TGV Inouï et Ouïgô.
00:38 Pas de circulation pour les intercités de jour et de nuit, à l'exception de quelques trajets ralliant Paris-Clairmont, Paris-Toulouse et Bordeaux-Marseille.
00:45 Tout aussi compliqué pour se déplacer en Ile-de-France, le RER A et B ne circuleront qu'une fois sur trois et un train sur dix est à prévoir sur les lignes C et D.
00:53 Du côté de la RATP, seules les rames automatiques 1 et 14 rouleront normalement.
00:57 Pour le reste, les métros seront ouverts seulement aux heures de pointe et avec un trafic ralenti.
01:01 Et concernant l'aviation, la Direction Générale de l'Aviation Civile demande l'annulation d'un vol sur cinq depuis l'aéroport d'Orly.
01:08 Du coup, comment est-ce que les Français s'organisent ?
01:11 Eh bien Pierre, après jeudi noir, mardi noir, il semblerait que cette journée de mobilisation soit un copier-coller de ce qui s'est déjà passé il y a plus d'une semaine.
01:19 Tout le monde est obligé de s'adapter. Ariane, par exemple, a trouvé le bon compromis entre garder ses enfants et aller au bureau.
01:25 « Télétravail, c'est comme la dernière fois. Mais je n'ai pas pu travailler avec deux enfants à la maison. La crèche était fermée et la classe de ma grande était fermée aussi. »
01:34 Mais tout le monde ne peut pas télétravailler. Alors certains iront à pied ou à vélo.
01:38 Jeanne se déplace habituellement en métro. Mais pas le choix, mardi, il faudra prévoir large.
01:43 « On va prendre un bus. On va se débrouiller. On n'a pas le choix. Pas de transport.
01:47 Ça va être très compliqué. On va partir plutôt une bonne heure avant, sachant que je mets 45 minutes pour venir de mon travail à chez moi. Donc 1h45. »
01:56 Attention en revanche aux services de taxi et VTC parfois pris d'assaut plusieurs heures avant le jour J.
02:01 Des complications que redoute Paul, patron d'une école de danse. Selon lui, cette nouvelle mobilisation est très pénalisante.
02:07 « Mes profs ne vont pas avoir d'élèves. Donc je vais devoir reporter les cours parce qu'ils sont indépendants et qu'ils n'ont pas la chance de se permettre de faire grève. »
02:15 « C'est toujours la même chose. C'est-à-dire que qui est pénalisé ? C'est le peuple. Et particulièrement le peuple qui travaille de façon indépendante. On vit dans des mondes parallèles en fait. »
02:23 En revanche, côté covoiturage, bonne nouvelle pour les franciliens.
02:26 Île de France Mobilité prévoit l'indemnisation de vos trajets partagés.
02:30 Vous n'aurez rien à débourser si vous passez donc par les applications Carroz, Klaxit et BlaBlaCardelli.
02:36 Merci beaucoup pour ce point complet Inès Zégloul. Bonsoir Michel Kidorm.
02:40 Bonsoir.
02:41 Vous êtes le vice-président de l'AFNOT, la Fédération des Usagers des Transports. On le voit, les Français s'organisent comme ils peuvent.
02:46 Ils s'interrogent aussi sur l'inefficacité de cette loi de 2007, loi qui prévoit pourtant un service immune dans les transports, mais qui n'a qu'une applicabilité très faible en fait.
02:56 Oui, très faible. Pour être précis, ce n'est pas la loi sur le service minimum, mais une loi sur le service garanti.
03:01 Bon, ça veut dire beaucoup de choses.
03:04 Ça veut dire beaucoup de choses.
03:07 Ça veut dire qu'aussi, je remarque, je viens d'entendre, j'ai eu un oeil sur le trafic SNCF, lui il est effectivement extrêmement perturbé, que ce soit en région, en Ile-de-France ou au National et pour les TER.
03:21 En revanche, pour la RATP, je note quand même qu'il y a un certain nombre de lignes qui vont circuler à effectifs réduits, un métro sur deux, un métro sur trois, aux heures de pointe.
03:29 Je rappelle, les heures de pointe, c'est de 7h à 9h30 et de 16h30 à 19h30.
03:34 Donc c'est un peu nous ce qu'on réclame quelque part, c'est qu'au moins pour les gens qui sont obligés de travailler, qui ne peuvent pas télétravailler depuis chez eux, ce qui est effectivement la bonne solution,
03:42 ils ont au moins la certitude de pouvoir aller travailler le matin et d'en revenir en fin d'après-midi.
03:50 C'est déjà quelque chose qui, pour nous, semble positif.
03:54 Je note que la ligne de métro numéro deux va fonctionner avec un métro sur deux de 5h30 à 20h.
03:59 Donc ce n'est pas complètement paralysé en métro.
04:02 En revanche, en ferroviaire, on est encore dans un blocage extrêmement fort, 2 TER sur 10 en région.
04:10 Et au niveau du Transilien, ce n'est pas génial.
04:14 Je note que sur une bonne partie des lignes, il y a un train sur 10 en Ile-de-France.
04:19 Donc ça veut dire intransportable, infréquentable.
04:22 Et nous, c'est aussi un de nos soucis, c'est que dans ces cas-là, on a des bousculades sur les quais, des bousculades pour monter dans les voitures.
04:29 Et là, ça peut entraîner des accidents.
04:32 - Mais tout ça pour aller bosser, il faut quand même le rappeler. Tout ça pour aller travailler.
04:36 - Oui, et les gens, notamment les gens qui se lèvent tôt pour gagner plus ou moins beaucoup, d'ailleurs, sont les premiers pénalisés.
04:41 C'est ce que disait un de vos auditeurs tout de suite.
04:44 Donc pour aller travailler, parce que pour des tas de raisons, ils veulent y aller ou ils sont obligés d'y aller.
04:52 Mais je note que pour ces gens-là qui sont contraints, ça va être assez épouvantable.
04:56 Et je crains que ça s'inscrive dans la durée, puisque j'ai entendu qu'il y a des préavis pour les sept et huit pour commencer.
05:03 - Oui, et ensuite pour les vacances d'hiver, sans doute, puisqu'on en parle déjà.
05:07 Michel Kidor, juste pour revenir sur cette idée de service minimum ou service garanti,
05:11 parce qu'effectivement, on n'a toujours pas réglé ce service minimum.
05:15 On avance le droit de grève, qui est un droit constitutionnel.
05:20 D'autres disent oui, mais le droit d'aller et venir est un droit constitutionnel aussi.
05:24 Comment ça se passe dans les autres pays ?
05:26 Est-ce qu'on a le droit dans certains autres pays, puisque vous êtes également représentant pour des pays européens,
05:32 des compagnies de transport peuvent engager des chauffeurs pour la journée de grève ?
05:38 Et ce n'est pas permis en France, c'est comme ça que ça marche ?
05:41 - Oui, il y a certains pays, on a beaucoup parlé lors des grèves qui ont lieu au moment de Noël, du cas italien,
05:45 où il y a un certain nombre de périodes de vacances très ciblées.
05:48 Ce n'est pas toutes les vacances, chaque fois qu'il y en a, c'est quelques périodes de vacances très ciblées,
05:52 où les transports doivent circuler, que ce soit aussi bien les trains que le métro.
05:56 À Milan, le métro, il circule aux heures de pointe.
05:58 Et l'Italie est un pays... C'est une législation qui existe depuis très longtemps,
06:07 et l'Italie n'est pas un pays particulièrement réactionnaire où les syndicats n'ont aucun pouvoir.
06:12 Je sais que l'Espagne aussi a des dispositions dans ce sens-là.
06:17 En Allemagne, ce sont des accords locaux, mais pour avoir vécu quelques grèves des chemins de fer en Allemagne,
06:22 on peut quand même se déplacer de manière relativement confortable.
06:25 La France est un pays un peu... C'est un cas particulier.
06:29 La Belgique, elle aussi, quand les chemins de fer font grave en Belgique, vraiment le pays est paralysé, là aussi.
06:33 Ça, c'est clair. Mais la France, on a un souci, on a un pays très étendu, avec des besoins de transport importants,
06:40 une économie très centralisée, donc les mouvements d'oeil vers Paris sont essentiels à l'économie,
06:47 pour ne pas parler des transports régionaux qui sont nécessaires pour ceux qui travaillent, qui vont à l'université ou au lycée.
06:54 Donc on est dans un domaine qui, là, est du service public, et qu'il faut quand même ménager pour les gens qui ne peuvent pas faire autrement,
07:02 et qui sont coincés, quelle que soit leur opinion sur la grève.
07:04 Merci beaucoup Michel Clidor, vice-président de la FNOT.
07:08 Merci d'avoir été en direct avec nous.