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Le journaliste et écrivain Laurent Joffrin était invité sur le plateau de Vraiment pas d’accord, ce dimanche 29 janvier, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur la polémique autour de «Vaincre ou mourir», le film qui traite de la guerre de Vendée : «Cela suggère que c’est la République qui, de proche en proche, amène à la Terreur». 

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Transcription
00:00 Il y a deux choses dans l'affaire de Vendée, pour simplifier mon propos,
00:04 pour ne pas être trop long.
00:05 Un, est-ce qu'il y a eu des crimes de guerre ? Oui.
00:10 Est-ce qu'il y a eu des crimes contre l'humanité,
00:12 si on prend les critères d'aujourd'hui ? Oui, probablement.
00:14 Parce que la population civile a été ciblée par les troupes républicaines
00:19 et il y a eu énormément de morts, surtout en proportion de la population.
00:24 Il y a eu 170, 200 000 morts, peut-être plus,
00:28 et on considère que ça fait presque 20% de la population, c'est énorme.
00:32 Donc effectivement, le massacre a été épouvantable
00:34 et c'est une tâche sombre sur le drapeau de la République.
00:38 Mais si le film, s'appuyant sur cette vérité historique,
00:42 qui n'est contestée d'ailleurs par personne maintenant...
00:44 Ah si, par Libé, là, si vous avez mal lu.
00:46 Non, non, non, non, non.
00:47 Ah, ils s'étonnent des annonces du Mont-Core ?
00:49 Ils ont contesté le mot génocide, mais qui n'est pas dans le film.
00:51 Non, non, mais bon, finissez.
00:53 Enfin, moi je parle des historiens.
00:55 À part quelques-uns, éventuellement, la plupart d'historiens considèrent
00:58 effectivement qu'il y a eu au moins des crimes de guerre en Vendée.
01:03 Mais manifestement, l'opération est un peu différente.
01:07 Ça consiste à suggérer que c'est la République,
01:11 que c'est les valeurs de la République, finalement,
01:13 qui de proche en proche mènent à la terreur.
01:18 Si c'est ça, je ne sais pas si c'est dit comme ça dans le film,
01:21 ce que j'en ai lu, ça va dans ce sens-là.
01:23 Et l'orientation de Philippe de Villiers,
01:27 de ce courant de pensée, est exactement celui-là.
01:30 Ça consiste à dire, c'est une rhétorique monarchiste depuis le début,
01:33 consistant à dire dès lors que vous avez une sorte d'utopie
01:36 qui est celle des droits de l'homme, consistant à déclarer
01:40 qu'il y a une abstraction de l'humanité et que chacun a les mêmes droits,
01:44 vous déracinez les gens et vous voulez imposer très vite,
01:49 par la force, une utopie qui n'est pas réalisable.
01:52 C'est ce qui, factuellement, s'est passé en France, c'est dommage.
01:55 Pas du tout.
01:56 Au moment de la terreur, c'est exactement ce qui se passe.
01:58 La liberté ou la mort, c'était moyen.
02:00 L'utopie en question, c'est ce que nous vivons aujourd'hui.
02:03 Mais ce n'est pas la question de l'utopie, c'est la question du jusqu'au-boutisme.
02:06 Non, le jusqu'au-boutisme n'est pas pareil que l'utopie.
02:09 L'idée, c'est que dès lors qu'on définit des droits abstraits,
02:13 on va les imposer à la société par la force et on va déraciner la société.
02:17 C'est factuellement ce qui s'est passé.
02:19 Donc, oui, dire que la République a commis des crimes, oui.
02:24 Crimes ou génocides ?
02:26 Puisque, par exemple, Philippe de Villiers souhaite que Emmanuel Macron
02:29 cherche à unir les mémoires et reconnaisse le génocide.
02:32 C'est une autre question, parce que dans le film, le mot n'est pas utilisé à dessein.
02:35 D'ailleurs, j'ai entendu les promoteurs du film dire qu'ils n'ont pas voulu mettre génocide
02:39 parce que c'est trop controversé.
02:40 Donc, moi, j'aime bien qu'on en parle.
02:42 Mais vous expliquez pourquoi c'est difficile de l'employer.
02:44 Oui.
02:45 [Musique]
02:48 [SILENCE]

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