Avec Christian Jamin, gynécologue, endocrinologue.
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00:00:00 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:04 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:07 Alors la semaine dernière, nous avons évoqué les douleurs masculines,
00:00:10 notamment durant les relations sexuelles.
00:00:12 Et bien aujourd'hui, nous allons parler des soucis féminins
00:00:15 durant les rapports, mais aussi au quotidien,
00:00:17 parce que la femme a sans nul doute des organes génitaux bien plus complexes,
00:00:22 puisqu'elle est également capable de porter et de mettre au monde un enfant.
00:00:25 Et c'est peut-être parfois au prix de bien des souffrances.
00:00:29 On se souvient de cette phrase, "tu enfanteras dans la douleur".
00:00:32 Bon, mais c'est peut-être pas forcément une obligation.
00:00:35 Alors évidemment, aujourd'hui, de plus en plus de gynéco prennent en compte aussi
00:00:39 le plaisir des femmes et pas seulement leur rôle de mère.
00:00:42 En tout cas, c'est avec Christian Jamin, qui nous tient compagnie
00:00:44 durant ces deux heures et qui aime les femmes,
00:00:47 et bien qu'on va essayer de répondre à toutes vos questions,
00:00:50 parce que je le dis très souvent, la douleur c'est un signal,
00:00:52 qui bien sûr doit être entendu, mais il est important ensuite
00:00:55 de pouvoir faire tout ce qu'on peut pour que cette douleur disparaisse.
00:00:59 Alors que vous ayez des règles douloureuses, une vulvodynie,
00:01:02 ou des douleurs lors des rapports, je vous invite à nous rejoindre pour témoigner.
00:01:06 Et puis pour ça, bien sûr, vous connaissez notre numéro 0 826 300 300.
00:01:11 Bonjour Christian Jamin.
00:01:13 Bonjour, bonjour à tous et à toutes.
00:01:15 Alors je vais vous poser une première question
00:01:17 à laquelle vous allez répondre comme ça, approximativement,
00:01:19 parce qu'évidemment c'est une question difficile,
00:01:21 mais vous êtes gynécologue, vous recevez des patientes tous les jours.
00:01:25 Quel est le pourcentage de femmes qui ont une vie amoureuse,
00:01:29 une vie normale, sans trop de douleurs ?
00:01:32 Alors une vie tout court, si vous permettez.
00:01:34 Si vous voulez.
00:01:35 J'aime bien être dans l'émission de l'amour,
00:01:38 mais la femme ne se limite pas à l'amour.
00:01:40 Ah quand même, c'est important pour nous les femmes amoureuses.
00:01:42 Ah bah et pour nous alors.
00:01:44 Non, vous c'est le sexe.
00:01:46 Alors une vie tout court, bon, enfin tout long.
00:01:50 100%.
00:01:52 Oh non, non, non, ce n'est pas vrai.
00:01:54 Non, parce qu'il y a la douleur.
00:01:56 Moi personnellement, je n'ai pratiquement pas eu de problème.
00:01:59 Alors c'est vrai que je n'ai pas enfanté.
00:02:01 J'ai réfléchi au sujet que vous m'avez demandé pour aujourd'hui,
00:02:06 et alors j'ai fait la liste.
00:02:08 Bon, ça commence à la puberté.
00:02:11 La puberté, les règles arrivent, c'est très douloureux.
00:02:14 Les seins qui poussent déjà un petit peu.
00:02:16 Ah ça je ne me souviens pas.
00:02:18 Je me souviens.
00:02:20 Bon, après vous avez le cycle,
00:02:23 avec les troubles de l'humeur qui précèdent les règles,
00:02:27 et chacun sait que ça c'est 80% des femmes,
00:02:30 et 6% c'est un vrai drame, ça s'appelle la dysphorie prémenstruelle.
00:02:34 Et puis vous avez les règles, qui font mal,
00:02:37 qui donnent mal à la tête parfois.
00:02:39 Et puis vous avez l'accouchement,
00:02:44 qui n'est pas une partie de plaisir.
00:02:48 Et puis après vous avez...
00:02:50 La grossesse déjà.
00:02:52 La grossesse aussi.
00:02:54 C'est pas 9 mois de plaisir.
00:02:56 Certainement.
00:02:58 Après vous avez les maladies,
00:03:00 c'est-à-dire qu'aujourd'hui on parle beaucoup de l'endométriose,
00:03:04 on en reparlera j'imagine, la dénomiose,
00:03:06 et puis tous les signes qui vont avec,
00:03:08 les troubles digestifs, les troubles psychologiques,
00:03:10 qui suivent cette maladie.
00:03:12 Et puis vous avez la ménopause,
00:03:14 avec un certain nombre de désagréments,
00:03:17 qui...
00:03:18 Quand vous faites le total,
00:03:20 rares sont les femmes qui échappent à leurs organes de reproduction.
00:03:24 Et donc je maintiens que,
00:03:27 exceptionnellement, une femme traverse sa vie
00:03:30 sans avoir à se plaindre de ces deux ovaires
00:03:33 qui lui permettent de donner la vie.
00:03:35 Oui, mais je suis pas...
00:03:37 Enfin, j'entends ce que vous dites,
00:03:39 et je sais qu'il y a beaucoup de femmes qui souffrent,
00:03:41 pas mal, qui arrivent à traverser tout ça
00:03:43 avec une joie de vivre.
00:03:45 Et d'ailleurs je les invite aussi,
00:03:46 si elles considèrent qu'il n'y a pas eu trop d'inconvénients,
00:03:50 à témoigner.
00:03:52 Moi j'ai quelques amis qui sont des femmes
00:03:54 plutôt dans la joie de vivre,
00:03:57 et qui ne connaissent pas tout ça.
00:04:00 Alors qu'ils ne connaissent pas tout ça, oui,
00:04:02 mais je disais qu'il y a énormément de choses qui se passent.
00:04:07 Dieu merci, l'immense majorité des femmes...
00:04:10 Dieu, c'est peut-être pas le moment de le ramener,
00:04:12 parce qu'il n'a pas bien fait les choses.
00:04:14 Il y est pour rien.
00:04:16 Dames nature, alors, si on préfère.
00:04:19 Rares sont les femmes qui peuvent dire
00:04:21 qu'elles n'ont jamais vécu l'un ou l'autre
00:04:24 des inconvénients d'être femme.
00:04:28 Les fibromes, les hémorragies...
00:04:32 Moi j'en vis tous les jours,
00:04:34 alors je ne vais pas me plaindre,
00:04:36 mais quand même...
00:04:38 Alors justement, puisque vous êtes gynécologue, endocrinologue,
00:04:42 et on sait aussi que les questions hormonales chez la femme
00:04:44 sont plus importantes que chez l'homme,
00:04:46 enfin en tout cas plus complexes...
00:04:48 Moins stables.
00:04:50 Est-ce que la science, la médecine,
00:04:52 a énormément progressé,
00:04:54 ou finalement est-ce qu'il y a encore beaucoup de choses à faire ?
00:04:56 Il y a énormément de choses à faire.
00:04:59 Alors, effectivement, on a progressé
00:05:02 dans le contrôle des douleurs lors des accouchements,
00:05:06 dans le contrôle des douleurs des règles, etc.
00:05:09 Mais il y a des choses qui sont vraiment compliquées.
00:05:11 La petite baisse de morale, moi je vois tous les jours des femmes
00:05:14 qui me disent "quand je vais travailler,
00:05:16 que je suis en fin de cycle,
00:05:18 eh bien il y a des fois où je ne veux pas y aller
00:05:20 parce que je ne veux pas me battre avec tout le monde
00:05:22 ou avec mon patron".
00:05:24 Et donc, c'est pas...
00:05:26 On ne dit pas "c'est pas la douleur",
00:05:28 c'est la vie qui est perturbée par ce cycle
00:05:32 et les hormones et le reste.
00:05:34 Alors oui, il y a des gens comme moi
00:05:36 qui sont là pour essayer d'aider,
00:05:38 mais j'admets que c'est compliqué.
00:05:41 Alors, ça me rappelle toujours
00:05:43 que les hommes et les femmes naissent égaux en droit.
00:05:47 Ça, c'est la première constitution,
00:05:50 mais ils ne naissent pas égaux tout court
00:05:52 dans ce qui se passe dans la vie.
00:05:54 En tout cas, ils ne sont pas identiques.
00:05:56 Vous pourriez me répondre
00:05:58 que les hommes, eux, vont mourir à Verdun.
00:06:00 Oui, c'est vrai aussi.
00:06:02 Aujourd'hui, plus trop.
00:06:04 Plus trop, mais ils meurent ailleurs.
00:06:06 Oui, c'est vrai qu'aujourd'hui,
00:06:08 la longévité, cela dit, s'est raccourcie.
00:06:10 Je crois qu'il n'y a plus que 3 ans de différence,
00:06:12 alors qu'il y en avait 7 il y a encore 20 ans.
00:06:15 Oui, ils nous ont bien rattrapés sur le tabac,
00:06:17 sur le stress, sur le travail.
00:06:19 C'est-à-dire que c'est les femmes
00:06:21 qui ont perdu en espérance de vie.
00:06:23 Elles n'ont pas perdu,
00:06:25 mais les hommes ont d'avantage gagné.
00:06:27 Oui, l'écart se réduit.
00:06:29 Mais c'est dû certainement au stress,
00:06:32 aux femmes qui boivent et qui fument plus.
00:06:34 Le tabac, oui.
00:06:36 Et puis peut-être qu'elles roulent plus.
00:06:38 Il y a plein de facteurs.
00:06:40 Comme quoi, finalement, être femme au foyer,
00:06:42 c'était une tranquillité d'esprit et de calme.
00:06:48 Cela va peut-être choquer certaines féministes,
00:06:50 mais ce n'est quand même pas si mal, au fond.
00:06:52 Oui, mais encore une fois, je disais
00:06:54 qu'il y a les douleurs,
00:06:56 au sens propre du terme,
00:06:58 et puis les douleurs morales.
00:07:00 C'est-à-dire les fluctuations
00:07:02 de ces hormones qui changent
00:07:04 en fonction du cycle.
00:07:06 Et puis, la disparition des hormones
00:07:09 au moment de la ménopause,
00:07:10 les maux de tête au moment des règles.
00:07:12 Je pourrais vous faire une émission.
00:07:15 Mais est-ce que ça, ce n'est pas dû au fait
00:07:17 que les femmes sont beaucoup plus dans leur ressenti
00:07:19 émotionnel que les hommes ?
00:07:20 Ah non.
00:07:21 Parce que vous, vous dites ça
00:07:23 sans savoir de quoi je parle.
00:07:25 J'envis, je vous le rappelle.
00:07:27 Je ne suis pas en train de dire
00:07:29 qu'elles n'ont pas ces fluctuations émotionnelles.
00:07:32 Ça, je le reconnais volontiers.
00:07:34 Mais la différence, si vous voulez,
00:07:36 c'est que les hommes, on peut assez leur reprocher,
00:07:38 d'ailleurs, ne sont pas tellement
00:07:40 dans le ressenti de leurs émotions.
00:07:42 Ils sont dans l'action.
00:07:43 Et donc, peut-être que le fait de trop être
00:07:45 dans le ressenti émotionnel
00:07:47 accentue justement ces douleurs,
00:07:51 ces difficultés.
00:07:53 C'est ça que je voulais dire.
00:07:54 Mais quand vous êtes déprimé 15 jours
00:07:56 et que vous avez des mauvais règles...
00:07:58 Oh, on n'a qu'à manger un peu de chocolat
00:08:00 et puis c'est là, ça passe.
00:08:02 Quand vous avez mal à la tête tous les mois,
00:08:04 tout ça, c'est pas inventé.
00:08:07 C'est vrai.
00:08:08 On commence à avoir des explications hormonales.
00:08:11 C'est une partie de mon travail.
00:08:13 On a des explications hormonales
00:08:16 au mal-être engendré par toutes ces fluctuations.
00:08:20 Oui, mais en même temps,
00:08:22 et encore une fois,
00:08:23 je ne parle pas spécialement de mon cas personnel,
00:08:25 mais dans le témoignage que j'entends,
00:08:26 il y a aussi des femmes qui passent à travers tout ça
00:08:28 parce que justement, elles sont dans la joie, dans la vie.
00:08:30 Et puis elles ne s'écoutent pas trop.
00:08:32 C'est vrai, mais elles sont obligées de ne pas s'écouter.
00:08:37 C'est un état d'esprit.
00:08:41 Oui, mais ça existe.
00:08:43 C'est ça que je voulais dire.
00:08:45 En tout cas, on va voir ce qu'elles nous racontent, ces femmes.
00:08:47 Elles vont nous le dire.
00:08:48 Et elles vont nous le dire.
00:08:49 Et je suis sûre que vous allez les entendre
00:08:51 et peut-être les aider aussi
00:08:52 parce que quelque part aussi,
00:08:54 il y a des solutions quand même sur beaucoup de points.
00:08:57 Il y a beaucoup de solutions.
00:08:59 Eh bien, on en parle dans un instant avec Delphine,
00:09:02 déjà qui nous a rejoints sur Sud Radio.
00:09:04 Et puis, vous nous appelez,
00:09:05 que ce soit des règles douloureuses,
00:09:08 des maux de tête ou je ne sais quoi.
00:09:10 Eh bien, 0 826 300 300 déjà,
00:09:13 comme vous le savez,
00:09:14 parler, ça soulage.
00:09:22 Nous sommes avec Christian Jamin
00:09:24 et nous venons au secours des douleurs des femmes
00:09:26 grâce à vous, Christian Jamin,
00:09:28 puisque vous êtes à la fois gynécologue et endocrinologue,
00:09:31 puisqu'on vient de le dire,
00:09:33 la fluctuation hormonale des femmes
00:09:35 est également plus importante que chez l'homme.
00:09:37 Bonjour Delphine.
00:09:38 Bonjour Brigitte. Bonjour docteur.
00:09:41 Bonjour.
00:09:42 Alors, écoutez Brigitte, je suis d'accord avec vous.
00:09:45 La joie de vie fait beaucoup, mais pas assez
00:09:47 parce que ce que le docteur a décrit,
00:09:49 eh bien, j'ai tout eu.
00:09:50 Vous connaissez, vous avez tout eu.
00:09:52 J'ai eu des règles très douloureuses.
00:09:55 J'ai été réglée à l'âge de 13 ans.
00:09:58 J'ai 51 ans aujourd'hui.
00:10:00 En fait, à partir de 18 ans,
00:10:02 j'ai pu donner mon sang.
00:10:03 Donc, c'est comme ça qu'ils ont découvert
00:10:06 que j'avais énormément d'anémie.
00:10:08 Grâce à eux, on m'a fait faire une batterie d'examen
00:10:11 et ils ont vu que j'avais un kyste sur un ovaire.
00:10:15 Donc, j'ai eu une stélioscopie.
00:10:17 Je devais avoir 18 ans et demi, 19 ans.
00:10:19 Et quand ils ont analysé ce kyste,
00:10:21 c'était un kyste d'endométriose.
00:10:23 - J'avais fait le diagnostic.
00:10:25 - Oui.
00:10:26 Et ensuite, j'ai eu un traitement pendant plus d'un an
00:10:30 du danatrole.
00:10:32 Je ne sais pas si ça existe encore à l'époque,
00:10:34 à l'heure actuelle surtout.
00:10:36 Et j'ai rencontré mon premier mari.
00:10:40 On m'avait dit que le danatrole
00:10:42 était un moyen aussi de contraception.
00:10:44 Et je suis tombée enceinte avec.
00:10:46 J'ai eu plusieurs avis de médecin,
00:10:49 de tous styles.
00:10:51 Des médecins qui n'étaient pas d'accord
00:10:53 pour que je garde les bébés
00:10:55 parce que j'avais des faux jumeaux.
00:10:57 Et mon médecin de famille m'a dit
00:11:00 que le problème était que j'avais un kyste
00:11:02 et que j'avais fait de l'endométriose.
00:11:04 J'avais une chance sur deux de ne plus avoir d'enfant.
00:11:06 - Donc, il valait mieux les garder.
00:11:08 - Voilà.
00:11:09 Je n'ai pas eu un très bon début de grossesse.
00:11:12 J'ai perdu le deuxième à trois mois de grossesse.
00:11:15 Et après on me dit que le problème
00:11:17 c'est que comme tu as eu du danatrole,
00:11:19 tu risques d'avoir un enfant avec deux sexes.
00:11:21 Je vous raconte mes souvenirs de l'époque
00:11:23 parce que j'étais jeune quand même.
00:11:25 - Oui, c'est quand même des injonctions terribles.
00:11:29 - Voilà.
00:11:30 Et c'était difficile, très difficile.
00:11:32 Pour moi, je ne voulais pas faire partir ce bébé
00:11:34 parce que j'avais peur de ne plus avoir de bébé après.
00:11:37 Et pour moi, c'était dans ma vie.
00:11:39 Il fallait que j'ai des enfants de toute façon.
00:11:41 Je ne voyais pas ma vie sans être maman.
00:11:44 - Et finalement, vous l'avez eu, ça s'est bien passé ?
00:11:46 - J'ai eu une petite fille.
00:11:47 C'était le risque, c'était si j'avais une fille.
00:11:49 Donc bien sûr, j'ai eu une fille.
00:11:51 Parce qu'on m'avait dit, si elle peut naître avec,
00:11:54 il appelait ça deux sexes,
00:11:56 c'est-à-dire qu'à l'âge de 18 ans, on aurait dû l'opérer
00:11:58 pour confirmer le sexe qu'elle est vraiment.
00:12:02 Elle n'a pas eu tous ces problèmes-là, heureusement.
00:12:05 Mais elle a été très poilue et une grosse voix.
00:12:08 C'est vrai qu'à la crèche, on disait
00:12:10 "On a l'impression qu'elle pleure parce qu'elle a une voix très grave."
00:12:13 Bon, après, il n'y a pas eu de soucis.
00:12:15 J'ai eu deux autres enfants par la suite.
00:12:17 Donc j'ai trois filles.
00:12:19 Quand on parle de...
00:12:21 J'ai eu toujours des règles douloureuses.
00:12:24 J'ai eu un stérilet à base hormonale.
00:12:27 C'est Myrvana ou Myrénos, je ne sais plus comment ça s'appelle.
00:12:30 - Vous utilisez beaucoup l'imparfait.
00:12:32 Donc je suppose qu'aujourd'hui, vous êtes en ménopause ?
00:12:34 - Je suis en ménopause depuis l'âge de 47 ans.
00:12:37 - D'accord. Et donc soulagée, quelque part ?
00:12:39 - Alors, le seul côté positif de la ménopause,
00:12:43 c'est que je n'ai plus de règles.
00:12:45 Mais après, j'ai tout le reste.
00:12:46 Les bouffées de chaleur, la prise de poids.
00:12:48 Des fois, j'ai envie de pleurer.
00:12:50 Et pourtant, je suis quelqu'un de très optimiste.
00:12:53 Et j'aime beaucoup partager, j'aime rigoler, j'aime faire la fête.
00:12:57 Mais des fois, j'ai des moments où
00:12:59 je vais regarder une pub à la télé, ça va me faire pleurer.
00:13:01 Il y a une sensibilité qui sort.
00:13:03 Bon, ça, je pense que ça fait partie aussi de moi.
00:13:05 Mais elle est plus accentuée.
00:13:07 - Elle est plus accentuée à des moments particuliers.
00:13:10 - Voilà.
00:13:12 Mais j'ai eu aussi, après ma troisième,
00:13:16 comme le papa, on s'est séparés,
00:13:18 je l'ai très mal vécu.
00:13:19 Donc, j'ai fait négature de trompe à l'âge de 34 ans.
00:13:23 Et après, j'ai rencontré mon second mari à 36 ans.
00:13:27 On aurait bien aimé avoir un bébé ensemble,
00:13:29 mais je n'ai pas pu, quoi.
00:13:30 On m'avait enlevé un morceau des trompes, en fait.
00:13:33 Donc, ce n'était pas possible de réparer.
00:13:35 - Mais c'est vrai que quand on écoute votre témoignage,
00:13:38 et on voit bien, vous êtes une femme sensée,
00:13:42 on voit bien que vous avez quand même traversé
00:13:44 beaucoup de soucis.
00:13:45 - Voilà.
00:13:46 - Vous donnez de l'eau au moulin de Christophe Germain.
00:13:49 - Ah oui, je me suis reconnue dans tout ce que vous avez dit.
00:13:53 Parce que j'ai eu des fibromes,
00:13:55 j'ai eu l'équipe, que ça revient, ça repart.
00:13:58 Et j'ai fini par faire...
00:14:00 Alors, j'avais toujours des règles très abondantes
00:14:03 et très douloureuses.
00:14:04 Donc, le gynécologue que j'avais vu m'a dit
00:14:06 "On va peut-être gratter la paroi de l'endomètre."
00:14:09 Et ça a fait un peu d'effet.
00:14:11 - Mais si on fait le bilan comme ça, Delphine,
00:14:14 vous dites quoi ?
00:14:15 Vous dites "Finalement, je suis quand même contente
00:14:17 d'avoir été une femme,
00:14:18 parce que au moins j'ai pu porter mes enfants,
00:14:20 j'ai des enfants."
00:14:21 Ou est-ce que vous dites "Ah bah quand même,
00:14:23 quelle galère d'être une femme."
00:14:25 - Je dis "Quelle galère d'être une femme", c'est vrai.
00:14:28 - D'accord.
00:14:29 - C'est injuste.
00:14:30 - Alors...
00:14:31 - C'est injuste parce qu'ils n'ont pas tout ce que nous on a,
00:14:33 tout ce qu'on doit supporter.
00:14:35 Parce que quand on devient maman,
00:14:37 je pense qu'on n'a pas les mêmes angoisses qu'un père.
00:14:39 - Ça c'est certain.
00:14:41 - Malheureusement, dans mes trois filles,
00:14:43 j'en ai deux qui ont de l'endométriose,
00:14:45 dont une qu'on vient de diagnostiquer,
00:14:47 elle en a sur son utérus,
00:14:49 sur ses deux ovaires et sur l'estomac.
00:14:51 Alors ça, j'ai appris,
00:14:53 bon moi ça avait touché mes ovaires,
00:14:55 mais j'ai ma petite sœur, on a 15 ans d'écart,
00:14:58 elle en a aussi dans son utérus et elle dans l'intestin.
00:15:00 Et ça, je ne le savais pas,
00:15:02 parce qu'à l'époque on n'en parlait pas.
00:15:04 Maintenant on en parle de l'endométriose.
00:15:06 Et on le reconnaît.
00:15:08 Parce que quand j'étais jeune,
00:15:10 quand je disais que j'avais très mal,
00:15:12 que je faisais des hémorragies,
00:15:14 je ne pouvais rien faire, je tâchais tout le temps mes vêtements,
00:15:16 c'était vraiment un handicap.
00:15:18 Et puis en même temps on était gênés,
00:15:20 parce que c'est gênant.
00:15:22 Il y a eu des autres qui ont dit "oui je suis réglée",
00:15:24 "oui je suis trompée".
00:15:26 - Attendez, je crois que Christian a envie de réagir.
00:15:28 - Non, non, j'écoute et c'est malheureusement
00:15:30 ce que vous racontez.
00:15:32 Mais c'est vrai que j'ai un recrutement très particulier.
00:15:34 Mais vous avez aussi dit que vous étiez heureuse.
00:15:38 Donc je crois qu'avec Brigitte,
00:15:42 on a raison tous les deux.
00:15:44 C'est-à-dire qu'il y a des choses magnifiques
00:15:46 quand on est une femme,
00:15:48 il y a des épisodes d'un grand bonheur.
00:15:50 Mais c'est vrai que vous le payez cher.
00:15:52 Et on est là pour vous aider.
00:15:56 Aujourd'hui plus qu'hier,
00:16:00 le danatrol on ne l'utilise plus,
00:16:02 parce que c'était ce qu'on appelle un androgène.
00:16:04 Donc ça pouvait donner des malformations
00:16:06 des petites filles,
00:16:08 vous avez tout compris.
00:16:10 Donc on a beaucoup progressé.
00:16:12 Il y a des choses qui vont bientôt sortir,
00:16:14 qui sont probablement de grands progrès.
00:16:16 Donc ça avance, mais ça existe.
00:16:22 - Alors je vais profiter de vous,
00:16:24 docteur Candelas.
00:16:26 Je viens d'apprendre que ma fille
00:16:28 est née à de l'endométriose
00:16:30 sur ses deux ovaires.
00:16:32 Et on lui a dit qu'elle était déjà
00:16:34 dans un stade avancé et critique.
00:16:36 On lui parle d'opération.
00:16:38 Quand il parle d'opération,
00:16:40 qu'est-ce qu'il veut dire par là ?
00:16:42 - Alors ça va être un petit peu compliqué.
00:16:44 Donc tout ce qu'on peut dire,
00:16:46 c'est qu'aujourd'hui,
00:16:48 le traitement de première intention de l'endométriose,
00:16:50 ce n'est plus la chirurgie.
00:16:52 On a des médicaments qui fonctionnent.
00:16:54 Et donc on ne va pas faire le cas
00:16:56 de votre fille à la radio,
00:16:58 mais on opère le moins possible.
00:17:00 - Peut-être un autre diagnostic
00:17:02 dans un premier temps.
00:17:04 - Et puis, encore une fois,
00:17:06 je le disais, il y a des médicaments
00:17:08 qui sont apparus et puis on en attend
00:17:10 pour les semaines qui viennent
00:17:12 des médicaments importants.
00:17:14 Ça progresse beaucoup.
00:17:16 Et beaucoup de choses
00:17:18 que vous avez vécues aujourd'hui,
00:17:20 on n'aurait plus ces problèmes-là.
00:17:22 - Donc soyez peut-être
00:17:24 pas trop pressés
00:17:26 qu'elle ne se fasse pas
00:17:28 trop vite opérée.
00:17:30 Peut-être un autre diagnostic.
00:17:32 Après, c'est toujours pareil.
00:17:34 Il y a des médecins déginéco
00:17:36 qui sont plus au fait des avancées
00:17:38 de la science et d'autres qui sont encore
00:17:40 un petit peu en retard.
00:17:42 Voilà, encore une fois,
00:17:44 je n'accuse pas le diagnostic
00:17:46 qu'a fait le médecin.
00:17:48 C'est juste un peu
00:17:50 de bon sens.
00:17:52 - En tout cas, c'est bien
00:17:54 maintenant qu'on le reconnaît.
00:17:56 Moi, j'ai 51 ans et maintenant,
00:17:58 on parle de l'endométriose,
00:18:00 on le reconnaît.
00:18:02 - C'est très récent d'ailleurs.
00:18:04 C'est quoi, 10-15 ans ?
00:18:06 - Oui, c'est récent.
00:18:08 J'ai fait une conférence la semaine dernière
00:18:10 là-dessus. On se demande pourquoi
00:18:12 on a cette impression
00:18:14 d'explosion de cette maladie.
00:18:16 Alors, est-ce que c'est parce que
00:18:18 les moyens de diagnostic ont
00:18:20 énormément progressé aujourd'hui
00:18:22 avec la qualité des échographies,
00:18:24 des IRM ?
00:18:26 On a appris à faire les diagnostics
00:18:28 beaucoup plus tôt.
00:18:30 Ou est-ce que
00:18:32 la maladie augmente réellement ?
00:18:34 Alors,
00:18:36 la probabilité est
00:18:38 certainement dans les deux, mais
00:18:40 le vrai facteur de risque
00:18:42 de l'endométriose qu'on connaît, c'est le nombre
00:18:44 de cycles qu'aura une femme.
00:18:46 Donc avant, quand elle avait 10 enfants,
00:18:48 qu'elle allait être 2 ans, qu'elle était...
00:18:50 - Tu voulais dire que d'avoir des enfants
00:18:52 assez jeunes peut éviter l'endométriose ?
00:18:54 - Oui, et puis quand on
00:18:56 en a beaucoup, et puis quand on
00:18:58 allait être longtemps, etc.
00:19:00 Le vrai marqueur du risque d'endométriose
00:19:02 c'est le nombre de cycles.
00:19:04 Et quand on se projette
00:19:06 entre le Moyen-Âge et maintenant,
00:19:08 au Moyen-Âge, les femmes étaient
00:19:10 en moyenne réglées 5 ans, et
00:19:12 aujourd'hui elles ont 500 fois des cycles
00:19:14 dans leur vie. - Avant leur premier enfant.
00:19:16 - Voilà. Parce qu'elles ont peu d'enfants,
00:19:18 parce qu'elles allaitent pas, parce qu'elles ont...
00:19:20 - Parce qu'elles ont des enfants très tard.
00:19:22 - Et puis elles ont des pubertés
00:19:24 beaucoup plus tôt,
00:19:26 enfin... Donc il y a des
00:19:28 explications aujourd'hui
00:19:30 qui fait que...
00:19:32 qui pourraient expliquer l'augmentation
00:19:34 de l'incidence de cette maladie.
00:19:36 - En tout cas, on va suivre ça de près. Merci Delphine,
00:19:38 en tout cas, de ce témoignage. Merci beaucoup.
00:19:40 On va faire une petite pause, nous allons retrouver notre
00:19:42 sexy news, Flore Chéry, qui nous emmène
00:19:44 sur le chemin du polyamour.
00:19:46 - Et Gitla et Sud Radio,
00:19:48 c'est l'instant sexy news.
00:19:50 - Et bien, Christian Jamin, nous accueillons
00:19:52 Flore Chéry, journaliste
00:19:54 et qui est venue avec ce livre
00:19:56 qui fait pas mal parler de lui,
00:19:58 n'est-ce pas ? - Oui, mais oui, je viens de terminer
00:20:00 le très bon livre de Lucille Belan, "Poly-Amoureuse",
00:20:02 qui vient de paraître aux éditions La Rousse,
00:20:04 le 11 janvier dernier.
00:20:06 C'est rigolo ce mot "poly-amoureuse",
00:20:08 c'est-à-dire "femme qui a des relations multiples",
00:20:10 "plusieurs amours",
00:20:12 donc ce mot qui se féminise
00:20:14 quand il est au pluriel.
00:20:16 Je le conseille vraiment à toutes les femmes, déjà parce que Lucille Belan
00:20:18 écrit très bien, elle est journaliste
00:20:20 et autrice depuis des années, et elle a l'habitude
00:20:22 de coucher sur papier des expériences
00:20:24 intimes, avec beaucoup de tact,
00:20:26 mais aussi parce qu'elle n'est pas dans l'injonction.
00:20:28 Elle raconte ses réflexions personnelles
00:20:30 autour de sa vie de polyamoureuse,
00:20:32 avec sincérité, humilité,
00:20:34 et tout s'écoute et se comprend, quel que soit
00:20:36 son avis sur le sujet du polyamour.
00:20:38 Alors, moi ce qui me plaît dans
00:20:40 polyamoureuse, c'est qu'il est conjugué au féminin,
00:20:42 et on parle bien sûr de polyamour, mais surtout
00:20:44 de ce que c'est d'être une femme libre,
00:20:46 et que la liberté féminine n'est pas
00:20:48 aussi acquise qu'on le croit, pour
00:20:50 s'investir dans autre chose que la sphère
00:20:52 familiale, quand on est une femme. Pour Lucille Belan,
00:20:54 il faut batailler sur trois axes,
00:20:56 acquérir une autonomie financière,
00:20:58 trouver et défendre un espace à soi,
00:21:00 et décharger une partie de la charge
00:21:02 mentale du foyer. Trois combats
00:21:04 à mener en parallèle, qui sont le prix
00:21:06 de la liberté sentimentale
00:21:08 et sexuelle. Le livre rappelle que le mot
00:21:10 polyamour est parfois plus juste que le
00:21:12 mot infidélité, parce que
00:21:14 la relation extra-conjugale peut parfaitement
00:21:16 se vivre dans l'honnêteté
00:21:18 et la transparence, et qu'en réalité
00:21:20 pour beaucoup de femmes qui le vivent, comme
00:21:22 Lucille, cette relation extra-conjugale
00:21:24 elle a plus à faire une forme
00:21:26 d'émotion érotique, d'amour, de désir
00:21:28 d'aventure, que d'une envie
00:21:30 toute simple de cul et de sexe.
00:21:32 Et qu'il semble donc plus juste de le définir
00:21:34 par l'amour que par le coït.
00:21:36 Lucille évoque aussi la question d'en parler
00:21:38 ou non autour de soi.
00:21:40 Est-ce qu'on doit exposer au grand jour ce que
00:21:42 de nombreuses personnes préfèrent cacher
00:21:44 et dissimuler ? Avec cette question
00:21:46 qui revient si souvent, est-ce que t'as pensé
00:21:48 aux enfants ? Ce à quoi
00:21:50 elle a elle aussi sa réponse, oui
00:21:52 elle a pensé aux enfants, elle en a trois,
00:21:54 ils sont loin d'être bêtes ces enfants,
00:21:56 ils comprennent les mensonges, les arrangements
00:21:58 avec la vérité, les dissimulations.
00:22:00 Ne pas créer de secrets dans sa famille, c'est
00:22:02 un moyen de les protéger, c'est le sien en tout cas,
00:22:04 de mettre du sens sur ce qu'il se
00:22:06 passe sans les laisser interpréter la
00:22:08 situation. Selon elle, les secrets
00:22:10 sont toujours plus lourds pour les enfants que pour les adultes
00:22:12 et la vérité prend parfois
00:22:14 moins de place que le mensonge.
00:22:16 Et puis peut-être que ce qui dérange
00:22:18 le plus dans le mot polyamoureuse
00:22:20 c'est aussi remettre à plat
00:22:22 ce qu'est l'amour féminin.
00:22:24 Expliciter que ce n'est pas un truc
00:22:26 sacrificiel qui doit être donné sans condition
00:22:28 à son mari ou à ses enfants,
00:22:30 l'amour féminin ce n'est pas un dû au sein
00:22:32 d'un foyer qui se mesure à l'implication
00:22:34 dans les charges domestiques.
00:22:36 Dire que l'on est polyamoureuse c'est aussi s'autoriser
00:22:38 à être un sujet, expliciter que
00:22:40 l'amour, même féminin, est quelque chose que l'on
00:22:42 maîtrise, qui n'est pas inconditionnel, qui se
00:22:44 partage, qui se donne et qui se reprend.
00:22:46 C'est peut-être ça le plus difficile
00:22:48 finalement dans ce mot polyamoureuse, ce mot
00:22:50 qui raconte en creux que les amours des femmes
00:22:52 ne sont ni dupes ni soumises.
00:22:54 - Oui, alors on va la recevoir
00:22:56 d'ailleurs, et le livre est
00:22:58 assez chouette et je trouve
00:23:00 qu'en effet elle explique
00:23:02 bien son
00:23:04 parcours, etc. Maintenant
00:23:06 je reste quand même un petit peu plus
00:23:08 prudente, je sais que c'est un courant
00:23:10 qui est assez à la mode
00:23:12 notamment dans les grandes villes.
00:23:14 En même temps je crois qu'on est quand même assez
00:23:16 loin de ce à quoi aspirent
00:23:18 beaucoup de femmes. Alors sans aller jusqu'au
00:23:20 fait que les femmes sont encore dans le sacrifice
00:23:22 de l'amour, non, bien sûr que non.
00:23:24 Mais c'est quand même
00:23:26 assez difficile je pense pour
00:23:28 beaucoup de gens d'arriver
00:23:30 à ce polyamour.
00:23:32 Alors après c'est vrai
00:23:34 qu'aujourd'hui la question du couple
00:23:36 est beaucoup remise en cause.
00:23:38 Moi j'ai tendance à dire
00:23:40 que le couple c'est un peu comme la démocratie, c'est le moins
00:23:42 pire des systèmes. Je ne sais pas ce que vous en pensez
00:23:44 Christian Jamin ?
00:23:46 - Alors, par rapport
00:23:48 à mon expérience, c'est
00:23:50 que oui le polyamour existe
00:23:52 beaucoup chez les célibataires.
00:23:54 C'est à dire que quand je
00:23:56 vois des femmes, je leur dis, je leur
00:23:58 pose des questions sur leur vie, c'est mon métier.
00:24:00 Et c'est
00:24:02 extrêmement fréquent que les...
00:24:04 - Elles aient plusieurs amants.
00:24:06 - Elles aient plusieurs amants.
00:24:08 Entre nous on appelle ça la fidélité alternative.
00:24:10 Je trouve que c'est un assez joli mot.
00:24:12 Alors maintenant
00:24:14 chez les femmes en couple,
00:24:16 ou les femmes mariées, c'est beaucoup...
00:24:18 J'ai pas l'impression, encore une fois,
00:24:20 peut-être qu'on ne me dit pas tout,
00:24:22 que ce soit aussi répandu que ça.
00:24:24 C'est à dire que la notion
00:24:26 de couple reste très très forte
00:24:28 en France, et
00:24:30 la notion de fidélité, en tout cas
00:24:32 pour les femmes.
00:24:34 - Et moi je suis totalement d'accord.
00:24:36 - Elle est pas en couple d'ailleurs je crois.
00:24:38 - Si.
00:24:40 - Pas tout le temps en tout cas.
00:24:42 Dans ce qu'elle raconte, elle est pas tout le temps en couple.
00:24:44 - Bah quand même sur des grosses phases
00:24:46 de sa vie, elle est en couple et elle va
00:24:48 voir ailleurs, et c'est ça qui est intéressant, c'est que dans son couple
00:24:50 il y a vraiment la notion de
00:24:52 famille, il gère les enfants,
00:24:54 il gère un quotidien ensemble, domestique.
00:24:56 Et il y a la côté qui commence
00:24:58 au départ par une femme, d'ailleurs c'est une femme
00:25:00 qui provoque la première
00:25:02 "infidélité" aux relations extra-conjugales.
00:25:04 Et puis après c'est un autre homme.
00:25:06 Donc non, je crois qu'elle a quand même
00:25:08 un fort attrait
00:25:10 pour forme de couple,
00:25:12 et puis c'est souvent les mêmes personnes, donc il y a une fidélité
00:25:14 à la relation.
00:25:16 Et bien sûr,
00:25:18 ce qui est intéressant, c'est que c'est pas
00:25:20 la promotion du polyamour, et vous avez raison,
00:25:22 et c'était très bien aussi de
00:25:24 préciser que le polyamour
00:25:26 c'est pas fait pour tout le monde,
00:25:28 elle est la première à le reconnaître. - Oui absolument,
00:25:30 elle est très juste. - Elle est très juste là-dessus,
00:25:32 que c'est pas forcément très adapté,
00:25:34 que c'est une tendance chez les gens urbains
00:25:36 qui ont de l'argent,
00:25:38 qui peuvent se permettre d'avoir un espace,
00:25:40 etc., et puis de s'extraire des
00:25:42 tâches familiales.
00:25:44 Donc oui, c'est pas pour tout le monde, c'est marginal,
00:25:46 mais elle se pose juste des questions
00:25:48 que je trouve intéressantes,
00:25:50 des réflexions que je trouve très intéressantes.
00:25:52 - Oui, c'est tout à fait juste.
00:25:54 Mais le polyamour, ça correspond bien
00:25:56 aussi aux grandes amoureuses, et toutes les femmes
00:25:58 ne sont pas des grandes amoureuses,
00:26:00 c'est peut-être ça aussi qu'il faut dire.
00:26:02 Parce qu'en fait, quand on parle de polyamour,
00:26:04 c'est pas d'avoir plein
00:26:06 d'aventures sexuelles, c'est vraiment
00:26:08 cette capacité à avoir
00:26:10 des amitiés
00:26:12 avec peut-être, pourquoi pas, de la sexualité,
00:26:14 mais c'est pouvoir
00:26:16 se partager
00:26:18 avec plusieurs personnes,
00:26:20 finalement. - On aurait pu
00:26:22 croire que ça allait se développer beaucoup plus
00:26:24 que ça, parce que la théorie
00:26:26 de base, c'était que
00:26:28 on n'avait
00:26:30 qu'un seul partenaire, parce que
00:26:32 on n'avait qu'un seul
00:26:34 géniteur, c'est-à-dire que
00:26:36 si on veut savoir qui est
00:26:38 le père, il fallait avoir
00:26:40 qu'un seul amant à la fois,
00:26:42 si je puis dire. Alors que depuis
00:26:44 la contraception, on aurait
00:26:46 pu penser que le fait qu'on puisse
00:26:48 maîtriser la fertilité
00:26:50 aurait pu faire exploser le
00:26:52 polyamour, et c'est pas mon impression.
00:26:54 - Non, non, loin de là. - C'est pas mon impression.
00:26:56 Donc l'idée que
00:26:58 on ne garde
00:27:00 qu'un homme parce qu'on veut
00:27:02 savoir qui est le père, vous parliez
00:27:04 de l'animalité, ça existe aussi
00:27:06 chez les animaux,
00:27:08 ça semble faux.
00:27:10 - Cela dit, il faut rappeler que
00:27:12 dans les années 70, les hippies ont
00:27:14 essayé de lancer des courants encore
00:27:16 plus libres d'ailleurs que le polyamour,
00:27:18 et on a vu ce que ça donnait.
00:27:20 - Donc tout n'est pas
00:27:22 basé sur le fait que
00:27:24 on veut maîtriser la génétique.
00:27:26 - Non, non, non, ça
00:27:28 certainement pas. En tout cas,
00:27:30 c'est une liberté
00:27:32 que peuvent aujourd'hui s'autoriser
00:27:34 certaines femmes, ce qui était totalement
00:27:36 impossible au siècle dernier.
00:27:38 C'est ça l'intérêt
00:27:40 évidemment du polyamour.
00:27:42 Merci en tout cas, Flore Chéry. Quant à vous,
00:27:44 je rappelle que vous êtes l'auteur de ce livre
00:27:46 "Matriarchie", dans lequel, évidemment, vous parlez aussi
00:27:48 de la liberté des femmes, et c'est aux éditions de la
00:27:50 Musardine. On continue
00:27:52 avec Karine, qui est avec nous,
00:27:54 et qui va répondre à trois questions. Karine,
00:27:56 justement, première question.
00:27:58 - Bonjour. - Est-ce que vous êtes
00:28:00 heureuse d'être une femme ?
00:28:02 - Oh, elle est belle cette question.
00:28:04 - Je vais la poser à vous deux, aux trois.
00:28:06 Est-ce que
00:28:08 je suis heureuse d'être une femme ?
00:28:10 Oui, eh bien, on va dire
00:28:12 je vais faire avec ce qu'il y a.
00:28:14 - C'est pas un grand
00:28:16 oui, quand même. On est d'accord.
00:28:18 - Si, si, si, si, si.
00:28:20 Oui, j'assume. Et puis,
00:28:22 je suis heureuse, ouais. - Ouais ?
00:28:24 Deuxième question. Est-ce que vous avez eu
00:28:26 beaucoup de douleur dans le fait d'être une femme ?
00:28:28 - Oui.
00:28:30 Et puis, pour... Je n'ai pas
00:28:32 envie de vous contredire, Brigitte. J'ai bien écouté
00:28:34 ce que vous aviez dit au tout départ, mais même si
00:28:36 je suis inéternelle...
00:28:38 - Vous avez tout à fait le droit de me contredire.
00:28:40 Vraiment, vous avez le droit. D'ailleurs, c'est ce que Christian
00:28:42 ne se gêne pas de faire.
00:28:44 Et je l'aime quand même.
00:28:46 - Oui, il vous taquine beaucoup.
00:28:48 J'ai été...
00:28:50 Oui, j'ai eu beaucoup de désagréments,
00:28:54 des douleurs
00:28:56 de règles, des syndromes prémenstruels
00:28:58 horribles,
00:29:00 quelques fibromes,
00:29:02 une période de ma vie qui était bien.
00:29:04 Maintenant, j'ai plus de règles.
00:29:06 Mais voilà.
00:29:08 - Bon, écoutez...
00:29:10 Encore une, Christian Jammart.
00:29:12 - Une groupie. Chouette, une groupie.
00:29:14 - Et dernière question.
00:29:18 Où est-ce que vous préférez faire l'amour, à part dans un lit ?
00:29:20 Parce que sinon, c'est trop facile.
00:29:22 - Ouais.
00:29:24 J'aime bien
00:29:26 chevaucher mon partenaire, alors qu'il soit sur une
00:29:28 chaise ou sur un canapé,
00:29:30 sur un fauteuil.
00:29:32 - Quand il est assis plutôt, alors ?
00:29:34 - Oui.
00:29:36 - On visualise bien.
00:29:38 Vous pouvez poser une question à Christian Jammart.
00:29:40 Carine, il vous écoute.
00:29:42 - Merci. Alors, Christian,
00:29:44 bonjour.
00:29:46 Moi, je suis ménopausée,
00:29:50 maintenant, de manière
00:29:52 tout à fait naturelle.
00:29:54 J'ai plus mes règles
00:29:56 depuis
00:29:58 mes 46 ans.
00:30:00 Et j'en ai 52.
00:30:02 Et en fait, hormis quelques petites
00:30:04 bouffées de chaleur au tout départ,
00:30:06 mais j'ai pas de... Bon, et puis quelques petits
00:30:08 moments larmoyants,
00:30:10 mais j'ai pas noté quelque chose,
00:30:12 je suis pas dérangée outre mesure.
00:30:14 Par contre, je commence
00:30:16 à observer
00:30:18 une... Je sais pas si ça peut
00:30:20 être lié à ça,
00:30:22 mais... Comment on va dire ça ?
00:30:24 Perturinaires ? Quelques petites gouttes
00:30:26 qui n'ont rien à faire là ?
00:30:28 Dans des moments
00:30:30 de la journée...
00:30:32 - On avait oublié ce problème féminin
00:30:34 supplémentaire. - Oui, c'est vrai.
00:30:36 - Et ma question ?
00:30:38 - Oui ? - Et ma question est, moi,
00:30:40 je n'ai pas accouché.
00:30:42 J'ai eu des avortements, par contre,
00:30:44 mais je n'ai pas eu d'enfant. Est-ce que
00:30:46 des centres d'organes perturinaires
00:30:48 sont aussi des choses qui sont
00:30:50 pour les femmes qui n'ont pas accouché ?
00:30:52 Voilà.
00:30:54 - Voilà une jolie question. D'abord, 50%
00:30:56 des femmes vont perdre des urines après 50 ans.
00:30:58 Ça, ça fait partie
00:31:00 des désagréments
00:31:02 que, effectivement... - Allez, on ajoute ça.
00:31:04 - Allez, on met ça au négatif.
00:31:06 Il y a deux types de perte d'urine.
00:31:08 Il y a ce qu'on appelle les "mictions impérieuses",
00:31:10 c'est-à-dire, encore rappelé, la clé dans la serrure.
00:31:12 C'est-à-dire que quand on a
00:31:14 envie de faire pipi, eh bien, il suffit
00:31:16 d'arriver chez soi et de mettre la clé,
00:31:18 on peut pas se retenir et on perd ses urines.
00:31:20 Donc ça, ça s'appelle des "mictions impérieuses".
00:31:22 Ça existe
00:31:24 chez l'homme et chez la femme.
00:31:26 - D'accord. C'est-à-dire que l'instinct
00:31:28 va plus vite qu'on voudrait ? - Voilà.
00:31:30 C'est-à-dire que c'est une hyper-contractilité
00:31:32 de la vessie. Quand elle est pleine, alors bon,
00:31:34 il y a des petites techniques. On fera une émission
00:31:36 là-dessus si vous voulez un jour, parce que là,
00:31:38 on va pas passer toute la journée là-dessus.
00:31:40 Ça, c'est les... - Non, mais allez-y,
00:31:42 dites, parce que la petite technique,
00:31:44 là, vous avez toutes les femmes suspendues
00:31:46 à vos lèvres. Profitez-en !
00:31:48 - La petite technique, c'est qu'il faut
00:31:50 uriner à heure fixe
00:31:52 et ne pas attendre que la vessie
00:31:54 soit pleine pour s'apercevoir
00:31:56 qu'elle se contracte. - D'accord. Écoutez d'attendre trop.
00:31:58 - Et puis, il y a des médicaments.
00:32:00 Et puis, il y a
00:32:02 la perte d'urine d'effort,
00:32:04 c'est-à-dire la perte d'urine quand
00:32:06 on tousse, quand on court,
00:32:08 et ça, c'est lié au vieillissement
00:32:10 des muscles,
00:32:12 parce que le hamac
00:32:14 qui soutient tout ce qui est
00:32:16 dans le corps, en dessous,
00:32:18 au niveau du vagin et du rectum,
00:32:20 eh bien... - Tous les muscles
00:32:22 pubio-oxygènes. - Comme tous
00:32:24 les muscles, ça vieillit,
00:32:26 et comme ça vieillit, eh bien,
00:32:28 ça descend légèrement, la vessie
00:32:30 bascule, et il y a une perte
00:32:32 des repères anatomiques,
00:32:34 ce qui fait que quand on court ou quand
00:32:36 on tousse, normalement,
00:32:38 il y a une pression qui augmente, mais il y a une contre-pression
00:32:40 qui augmente, et quand la vessie
00:32:42 a basculé, la contre-pression ne se fait pas.
00:32:44 Ça s'appelle les pertes
00:32:46 d'urine des forts. Alors, c'est vrai
00:32:48 que ça se voit chez les femmes, les grandes multiparts,
00:32:50 c'est-à-dire celles qui ont eu beaucoup d'enfants,
00:32:52 mais on en voit chez toutes les femmes.
00:32:54 J'en ai vu chez des
00:32:56 soeurs, donc...
00:32:58 - Des bonnes soeurs. - Des bonnes soeurs,
00:33:00 donc ça n'est pas forcément
00:33:02 lié, c'est lié au vieillissement musculaire.
00:33:04 Alors là, je voudrais dire quelque chose,
00:33:06 si je dis quelque chose d'important
00:33:08 aujourd'hui, c'est ça. - Allons-y.
00:33:10 - C'est-à-dire que la musculation
00:33:12 du pelvis est indispensable,
00:33:14 que la rééducation
00:33:16 qu'on apprend après les
00:33:18 accouchements ne sert à rien
00:33:20 si on ne continue pas à le faire,
00:33:22 c'est-à-dire qu'on vous fait
00:33:24 faire de la rééducation pour vous apprendre
00:33:26 à le faire, mais si vous arrêtez,
00:33:28 c'est comme si vous n'aviez rien fait.
00:33:30 Donc, il faut que les femmes entretiennent
00:33:32 les muscles du pelvis pour éviter
00:33:34 que ça bascule. Voilà,
00:33:36 les pertes d'urine, les deux causes de perte d'urine.
00:33:38 - Voilà, Karine, vous avez votre réponse.
00:33:40 - Super, donc ça veut dire que même si
00:33:42 j'ai pas eu d'enfant, je peux pas,
00:33:44 évidemment, je ne suis pas
00:33:46 sans risque, même en descente d'organes,
00:33:48 etc. - Il faut apprendre
00:33:50 à vous servir de votre pelvis dans toutes les
00:33:52 circonstances de la vie. - Et bien voilà.
00:33:54 Beau travail.
00:33:56 - Merci beaucoup. Les joies
00:33:58 d'être une femme.
00:34:00 - Merci Karine, merci beaucoup.
00:34:02 Allez, on fait une petite pause et
00:34:04 on va continuer avec Annie, justement,
00:34:06 qui va revenir avec nous sur
00:34:08 la suite de Radio. Vous aussi, vous pouvez témoigner
00:34:10 si vous êtes heureuse d'être une femme. S'il vous plaît,
00:34:12 venez à mon secours, 0826 300 300.
00:34:14 A tout de suite.
00:34:16 - État et suite Radio.
00:34:18 - Nous sommes avec Christian Jamin,
00:34:20 gynécologue endocrinologue. Alors,
00:34:22 les femmes ont la chance de pouvoir porter
00:34:24 les enfants, de les mettre au monde,
00:34:26 au prix de beaucoup de souffrance, et c'est ce
00:34:28 que nous évoquons aujourd'hui avec vous,
00:34:30 Christian, et il me semble que Annie
00:34:32 aussi a son petit
00:34:34 lot de douleurs. Bonjour Annie.
00:34:36 - Bonjour Anne,
00:34:38 bonjour Brigitte, et bonjour
00:34:40 Christian. - Bonjour.
00:34:42 - Ravie d'être avec vous aujourd'hui.
00:34:44 - Merci.
00:34:46 - Alors, je suis heureuse d'être une femme,
00:34:48 mais pas depuis très longtemps.
00:34:50 [Rires]
00:34:52 Alors,
00:34:54 oui... - Alors, ça ce que vous dites est
00:34:56 très intéressant, parce que je crois que
00:34:58 les hommes sont heureux d'être des garçons
00:35:00 dès leur enfance, parce que d'abord
00:35:02 maman adore d'avoir
00:35:04 un fils, alors qu'avoir une fille, bon,
00:35:06 c'est déjà moins valorisant.
00:35:08 Et je pense que
00:35:10 les femmes sont heureuses d'être femmes au bout
00:35:12 d'un certain temps, quand elles comprennent
00:35:14 ce que c'est qu'être une femme. Je crois que ce que vous venez de dire
00:35:16 est intéressant.
00:35:18 - Oui,
00:35:20 j'ai compris que...
00:35:22 J'ai compris.
00:35:24 J'ai longtemps voulu être un garçon,
00:35:26 et puis,
00:35:28 ces dernières années,
00:35:30 oui, écoutez, je me suis réconciliée
00:35:32 avec moi et avec mon corps, mais je pense
00:35:34 que peut-être l'ami n'est pas possible pour beaucoup.
00:35:36 [Rires]
00:35:38 Mes douleurs
00:35:40 ont commencé,
00:35:42 et je m'en ai fait règle à 12 ans.
00:35:44 Et toute
00:35:46 ma jeunesse,
00:35:48 j'ai manqué l'école, je manquais le travail...
00:35:50 - Tellement vous aviez mal,
00:35:52 tellement vous ne pouviez pas...
00:35:54 - Ah oui, ça me descendait dans les jambes,
00:35:56 dans les reins,
00:35:58 toute la ceinture abdominale,
00:36:00 et tout ça, c'était bon.
00:36:02 À me tirer les larmes,
00:36:04 c'était pas rigolo. Les pantalons blancs tachés,
00:36:06 pas possibilité
00:36:08 d'aller
00:36:10 à la plage
00:36:12 ou de sortir quand j'avais mes règles,
00:36:14 parce que c'était l'abondance.
00:36:16 Et jusqu'au jour
00:36:18 où j'ai eu une gynéco,
00:36:20 alors c'était...
00:36:22 C'était à l'âge de 55...
00:36:24 50...
00:36:26 40, 50...
00:36:28 50 ans, quelque chose comme ça.
00:36:30 Une gynéco m'a dit,
00:36:32 écoutez,
00:36:34 parce que je faisais les métropagies,
00:36:36 et un médecin m'avait suggéré
00:36:38 de m'opérer.
00:36:40 Et...
00:36:42 Et il m'a dit,
00:36:44 "On ouvre, et puis on enlève tout ça."
00:36:46 Et puis...
00:36:48 Et moi, il était hors de question
00:36:50 de voir mon ventre
00:36:52 abîmé, de voir une cicatrice
00:36:54 au milieu de mon ventre.
00:36:56 Donc j'ai refusé.
00:36:58 Et...
00:37:02 Une gynéco que j'ai vue plus tard,
00:37:04 deux ans après, je crois,
00:37:06 m'a dit,
00:37:08 "Mais il y a une autre solution. On va vous mettre
00:37:10 un stérilet,
00:37:12 avec de la
00:37:14 diffusion de progestérone, je crois, c'est ça?"
00:37:16 - Progestate, oui.
00:37:18 - "Et qui va
00:37:20 vous arrêter les règles.
00:37:22 Vous le gardez pendant 5 ans,
00:37:24 et à ce moment-là,
00:37:26 vous avez le domaine opposé,
00:37:28 donc on le retirera et on a plus de problèmes."
00:37:30 - Et ça vous a soulagé?
00:37:32 - "Totalement, c'était une libération."
00:37:34 - C'est quand même fou de penser que vous avez passé tant d'années
00:37:36 à souffrir alors qu'il y avait une solution.
00:37:38 Moi, ça m'agace quand même un peu quand j'entends ça.
00:37:40 Christian Jamin, non?
00:37:42 - Oui, alors, ce stérilet
00:37:44 en question
00:37:46 existe depuis, je ne sais pas,
00:37:48 une quinzaine d'années, mais avant, on n'avait pas
00:37:50 d'autre solution. Donc il faut savoir
00:37:52 à quelle période on se trouve.
00:37:54 - D'accord, oui.
00:37:56 Mais la pilule, en général,
00:37:58 limite un peu les règles douloureuses, non?
00:38:00 - Oui, mais pas quand on a
00:38:02 certaines pathologies,
00:38:04 et là, je pense que cette dame
00:38:06 avait une adénomyause,
00:38:08 et donc là, la pilule marche très mal.
00:38:10 - D'accord.
00:38:12 - Le stérilet, d'ailleurs, pas terrible non plus.
00:38:14 Vous avez dit "j'ai dû attendre 50 ans
00:38:16 avant qu'on me propose de me faire opérer".
00:38:18 Moi, j'aurais tendance à dire que
00:38:20 une fois qu'on a dépassé
00:38:22 la quarantaine et qu'on a eu son projet
00:38:24 d'enfant,
00:38:26 si on doit se faire opérer,
00:38:28 plus on le fait tôt, mieux ça vaut.
00:38:30 Parce qu'on gagne 10 ans de bonheur et de tranquillité.
00:38:32 Voilà, donc
00:38:34 l'idée, c'est qu'il faut poser
00:38:36 l'indication chirurgicale
00:38:38 le plus tôt possible, par rapport
00:38:40 à la vie, pour
00:38:42 que les femmes soient bien
00:38:44 pendant longtemps.
00:38:46 Et...
00:38:48 Et donc,
00:38:50 ne pas trop attendre.
00:38:52 Quand c'est nécessaire.
00:38:54 Et puis, petite chose,
00:38:56 aujourd'hui, la chirurgie a fait des
00:38:58 progrès formidables, et que
00:39:00 d'une manière générale, on n'ouvre plus
00:39:02 le ventre. On fait sortir
00:39:04 les utérus par en bas, par le vagin.
00:39:06 Alors, bon,
00:39:08 je travaille avec des chirurgiens
00:39:10 de très bon niveau.
00:39:12 Un chirurgien de très bon niveau,
00:39:14 mais il y en a d'autres.
00:39:16 On n'ouvre quasiment
00:39:18 plus le ventre, ou le moins possible.
00:39:20 - Oui, c'est top.
00:39:22 Ça c'est bien pour les femmes.
00:39:24 Parce que vous voyez, à l'époque,
00:39:26 j'avais demandé à ce gynécologue si c'était
00:39:28 possible de passer par les voies naturelles.
00:39:30 Il m'avait dit non.
00:39:32 - Oui, mais c'était à l'époque. Je ne sais pas de quelle époque il s'agit.
00:39:34 - C'était...
00:39:36 C'était il y a
00:39:38 un peu plus de 15 ans, une vingtaine d'années, peut-être.
00:39:40 - Alors bon, il faut...
00:39:42 Je n'ai pas l'historique en tête, mais c'est vrai
00:39:44 que aujourd'hui... Alors ça fait longtemps
00:39:46 que ces techniques existent, mais que
00:39:48 il y ait beaucoup de médecins
00:39:50 qui soient capables de le faire,
00:39:52 je ne peux pas dire par rapport à votre époque.
00:39:54 - Cela étant dit,
00:39:56 c'est valable pour toutes les opérations,
00:39:58 quelles qu'elles soient aujourd'hui. - Oui, c'est valable pour toutes les opérations.
00:40:00 - On ouvre beaucoup moins le corps qu'on ne le faisait
00:40:02 il y a 30 ans. - C'est tout à fait exact.
00:40:04 Pour retirer une vésicule, ou une appendicite,
00:40:06 ou même des choses plus graves,
00:40:08 on fait ce qu'on appelle de la
00:40:10 "celliochirurgie", c'est-à-dire qu'on fait des...
00:40:12 On met des petits trocards dans le ventre,
00:40:14 on n'ouvre plus, et pour ce qui est
00:40:16 de la gynécologie, on passe
00:40:18 par les voies naturelles, par le vagin.
00:40:20 - Ah oui, ça m'aurait peut-être
00:40:24 convenu à l'époque.
00:40:26 Mais enfin bon,
00:40:28 alors depuis que...
00:40:30 Alors depuis que je suis
00:40:32 ménopausée officiellement,
00:40:34 la seule chose qui me reste, c'est
00:40:36 quand même des tensions
00:40:38 au niveau du bas-ventre, et
00:40:40 ça me...
00:40:42 Quand je suis debout trop longtemps,
00:40:44 j'ai une pesanteur
00:40:48 qui me tient
00:40:50 jusque dans les reins, vous voyez ?
00:40:52 Et ça, c'est pas très agréable.
00:40:54 Alors bon, je m'assieds,
00:40:56 je m'allonge un petit peu, ça passe.
00:40:58 Et voilà, bon...
00:41:02 Je peux pas rester debout
00:41:04 trop longtemps, quoi.
00:41:06 - Ça c'est peut-être plus dû au dos
00:41:08 que... - Oui, là, je peux pas
00:41:10 juger par rapport... Il faut voir...
00:41:12 - Des temps. - D'abord, il faut voir
00:41:14 la taille de votre utérus, puisque vous avez pas été
00:41:16 opéré, et enfin bon, je peux pas
00:41:18 répondre à votre
00:41:20 souci comme ça, par la radio.
00:41:22 - Mais là, on peut...
00:41:26 C'est peut-être dû en effet à des questions
00:41:28 de femmes, mais ça peut aussi être dû
00:41:30 à d'autres choses.
00:41:32 Donc ça vaut le coup peut-être
00:41:34 déjà d'aller voir un ostéopathe,
00:41:36 voir comment vous vous sentez.
00:41:38 Si vous vous sentez mieux après,
00:41:40 par exemple, ça peut peut-être aussi
00:41:42 expliquer que c'est des tensions
00:41:44 qui se mettent... - Oui, mais si ça se passe en fin de journée,
00:41:46 il faut éliminer une descente d'organes aussi,
00:41:48 hein, on en a parlé tout à l'heure. - Bien sûr, bien sûr.
00:41:50 - J'ai tourné, là,
00:41:52 par exemple, ce matin,
00:41:54 j'ai dû cuisiner parce que, bon,
00:41:56 j'ai un repas ce soir,
00:41:58 et au bout d'un moment,
00:42:00 ben voilà, il fallait que je me
00:42:02 pose parce que
00:42:04 au bout, ben ça me tire dans le ventre.
00:42:06 - Si c'est dans le ventre,
00:42:08 c'est pas dans les reins, c'est pas tout à fait pareil.
00:42:10 - Oui, mais ça me tire
00:42:12 en même temps, enfin, je sais pas,
00:42:14 j'ai du mal à expliquer.
00:42:16 Ça me fait une tension au niveau
00:42:18 du ventre et
00:42:20 dans les reins aussi.
00:42:22 Un peu comme quand on a les règles douloureuses,
00:42:24 ça me fait un petit peu
00:42:26 la même sensation, voilà.
00:42:28 - Faut voir votre gynécologue pour être sûr
00:42:30 que vous n'avez pas un début de descente d'organes.
00:42:32 - Oui.
00:42:34 Encore un problème de femme.
00:42:36 - Encore un plaisir de femme.
00:42:38 - Évidemment, évidemment.
00:42:40 Merci en tout cas, Annie, de ce témoignage.
00:42:42 Et puis, ben, écoutez, oui,
00:42:44 allez consulter parce que c'est pas normal
00:42:46 tout ça et c'est important
00:42:48 de comprendre et de voir ce que vous
00:42:50 pouvez faire justement pour vous soulager.
00:42:52 Comme je le disais en début d'émission,
00:42:54 on a quand même aujourd'hui beaucoup de solutions
00:42:56 et ça, c'est quand même...
00:42:58 Et je pense qu'on n'est qu'au début.
00:43:00 J'ai l'impression qu'on va avancer de plus en plus
00:43:02 dans les années qui viennent.
00:43:04 En tout cas, c'est à souhaiter.
00:43:06 Alors, on n'a pas encore parlé
00:43:08 de Vulvodynie Christian Jamin
00:43:10 mais nous avons
00:43:12 des appels sur ce sujet, évidemment,
00:43:14 parce que ça, c'est aussi quelque chose
00:43:16 d'assez fréquent
00:43:18 et terriblement féminin,
00:43:20 évidemment.
00:43:22 C'est la vulve qui fait mal.
00:43:24 - Oui, mais c'est pas féminin
00:43:26 au sens où on l'entendait tout à l'heure.
00:43:28 C'est-à-dire que c'est féminin
00:43:30 beaucoup par rapport à l'éducation,
00:43:32 par rapport
00:43:34 à ce qu'on met dans la tête des femmes.
00:43:36 - Alors là, c'est pas dame nature.
00:43:38 - Ça, c'est pas dame nature, c'est dame maman.
00:43:40 Ou dame papa.
00:43:42 - D'accord, donc là, ce serait plutôt la culture que...
00:43:44 - C'est souvent la culture
00:43:46 et puis c'est aussi des mauvais souvenirs.
00:43:48 Quand on a été maltraité,
00:43:50 qu'on a subi des attouchements
00:43:52 et des choses comme ça,
00:43:54 on a des angoisses
00:43:56 par rapport à cette zone.
00:43:58 Et quand on vous a expliqué que c'était mal d'avoir des rapports sexuels,
00:44:00 on a des problèmes par rapport à ça.
00:44:02 Et donc,
00:44:04 ce qu'on appelle la vulvodynie,
00:44:06 c'est ce qu'on appelle aussi, nous,
00:44:08 une dyspareunie,
00:44:10 c'est-à-dire douleur lors des rapports
00:44:12 orificiels, c'est-à-dire à l'entrée.
00:44:14 - Oui, au moment de la pénétration.
00:44:16 - Il ne faut pas confondre avec les dyspareunies profondes
00:44:18 qui dépendent de problèmes organiques.
00:44:20 La dyspareunie orificielle,
00:44:22 c'est dans l'immense majorité des cas,
00:44:24 si ce n'est la totalité des cas,
00:44:26 des problèmes psychologiques.
00:44:28 - D'accord. On va revenir sans doute
00:44:30 après les infos sur ce sujet.
00:44:32 Et puis, vous avez
00:44:34 autre chose qu'on n'a peut-être pas encore évoquée.
00:44:36 Vous avez envie d'en parler.
00:44:38 Vous nous appelez au 0826 300 300.
00:44:40 La petite devinette du jour,
00:44:42 on va revenir sur des questions d'hommes.
00:44:44 En quoi consiste le fait
00:44:46 de vendre des faux Viagra ?
00:44:48 C'est quoi, vendre des faux Viagra ?
00:44:50 La réponse, c'est après les infos.
00:44:52 - Suite radio.
00:44:54 - Avec Christian Jamin,
00:44:56 gynécologue endocrinologue,
00:44:58 nous évoquons les douleurs féminines,
00:45:00 que ce soit lors des rapports,
00:45:02 tout au long de la vie.
00:45:04 On l'a bien compris,
00:45:06 ce n'est pas uniquement des douleurs
00:45:08 dues à la sexualité, c'est parfois des douleurs
00:45:10 dues à dame nature.
00:45:12 On va l'appeler comme ça, parce qu'après tout,
00:45:14 c'est une condition
00:45:16 biologique d'être femme ou d'être homme.
00:45:18 Petite devinette,
00:45:20 en quoi consiste le fait
00:45:22 de vendre du faux Viagra ?
00:45:24 - Je n'ai pas trouvé la réponse.
00:45:26 - C'est contrebander.
00:45:28 - Ah, joli.
00:45:30 - Bonjour Nabila.
00:45:32 - Moi, depuis mon adolescence,
00:45:36 j'ai énormément de douleurs.
00:45:38 Au niveau du ventre, du bas-ventre,
00:45:42 de la tête, je vomis énormément.
00:45:44 Tout ce que je peux prendre,
00:45:46 je le vomis automatiquement,
00:45:48 dont les médicaments.
00:45:50 Pendant mon adolescence,
00:45:52 je m'étais habituée à rester au lit
00:45:54 le premier jour de mes ravies.
00:45:56 L'école, bien sûr, était au courant.
00:45:58 Souvent, au niveau des douleurs,
00:46:00 c'est tellement fort qu'ils te puissent appeler
00:46:02 un SOS médecin, qu'ils puissent me mettre
00:46:04 une petite piqûre dans les fesses pour que je me calme.
00:46:06 Et ça, pendant des années.
00:46:08 - Et vous vous faites une piqûre
00:46:10 de quoi ? En anti-douleur ?
00:46:12 - En anti-douleur, oui.
00:46:14 Comme je vomissais tous les médicaments
00:46:16 qu'on me donnait, je ne pouvais rien
00:46:18 prendre, rien ne passait.
00:46:20 Donc on me donnait un anti-douleur qui me calmait assez rapidement.
00:46:22 - Et le fait
00:46:24 de vomir, ça vient de quoi ?
00:46:26 Vous avez une idée ou pas ?
00:46:28 - Non. Non, personnellement,
00:46:30 aucun médecin n'a su
00:46:32 me l'expliquer réellement, à part
00:46:34 qu'effectivement, c'était
00:46:36 une inflammation,
00:46:38 donc forcément, il y a tout qui s'enflamme également.
00:46:40 Mais au-delà de ça, non, je n'avais pas
00:46:42 vraiment de réponse. - Mais vous vomissez uniquement
00:46:44 quand vous prenez des médicaments ?
00:46:46 - Ah non, non, non.
00:46:48 Dès le premier jour des règles, sans rien
00:46:50 manger, je vomissais déjà.
00:46:52 - D'accord. - Les douleurs de règles
00:46:54 font très souvent vomir quand elles sont
00:46:56 très importantes.
00:46:58 Est-ce que c'est un réflexe
00:47:00 naturel pour vider
00:47:02 son estomac du fait
00:47:04 de la douleur dans la région ? Je ne crois pas
00:47:06 qu'on ait d'explications réelles.
00:47:08 - En tout cas, c'est vrai que j'ai la nausée
00:47:10 immédiatement quand je commence à avoir
00:47:12 des règles. Et du coup,
00:47:14 très très vite, je me mets à vomir
00:47:16 même sans rien manger, sans prendre
00:47:18 aucun médicament.
00:47:20 C'est vrai que malheureusement, c'est assez compliqué
00:47:22 du coup. - Oui, et puis ça doit être
00:47:24 assez insupportable. - Oui, c'est assez
00:47:26 handicapant, surtout en forcément
00:47:28 en travaillant ou en faisant autre chose.
00:47:30 À côté de ça, forcément,
00:47:32 je ne mange pas, donc je suis encore plus fatiguée.
00:47:34 J'ai des grosses douleurs,
00:47:36 mais vraiment, des fois où
00:47:38 j'en ai pleuré, je me suis tapé la tête contre la lumière
00:47:40 tellement j'avais mal. Avec
00:47:42 les années, je n'ai aucun médicament
00:47:44 ou presque aucun qui a réussi réellement
00:47:46 à me soulager. J'en ai qu'un seul
00:47:48 mais uniquement sous ordonnance
00:47:50 qui a pu
00:47:52 un petit peu me soulager. Et encore, il fallait
00:47:54 qu'on prenne des grosses doses.
00:47:56 Donc, c'est vrai que malheureusement,
00:47:58 en ayant passé par l'hôpital,
00:48:00 les médecins, etc., je n'ai personne qui a réussi
00:48:02 à résoudre mon problème.
00:48:04 En étant adulte, je suis allée voir des spécialistes,
00:48:06 bien sûr. Les spécialistes
00:48:08 ont fait plein d'examens,
00:48:10 n'ont rien vu de particulier,
00:48:12 ni du coup en dométriose,
00:48:14 ni autre chose.
00:48:16 J'étais allée voir un spécialiste
00:48:18 chirurgien sur Paris,
00:48:20 sur l'endométriose, qui m'a dit
00:48:22 "Vous concernant, la seule solution,
00:48:24 c'est d'ouvrir et de voir s'il y a quelque chose."
00:48:26 Personnellement, j'ai refusé de me faire ouvrir
00:48:28 comme ça.
00:48:30 Donc, aujourd'hui...
00:48:32 - Surtout, se faire ouvrir
00:48:34 pour aller voir, c'est un peu
00:48:36 intrusif quand même, non ?
00:48:38 Enfin, je ne sais pas, encore une fois...
00:48:40 - Alors, il faut faire un peu d'historique.
00:48:42 C'est-à-dire que, jusqu'à il y a
00:48:44 quelques années, le diagnostic d'endométriose
00:48:46 se faisait à la vue
00:48:48 du chirurgien. Et puis,
00:48:50 depuis, on a beaucoup progressé
00:48:52 dans les échographies,
00:48:54 les IRM, donc
00:48:56 maintenant, on ne fait plus
00:48:58 de diagnostic à la vue.
00:49:00 On fait des diagnostics à l'image.
00:49:02 Mais, quand on lit
00:49:04 comme je le fais
00:49:06 très régulièrement, tout ce qui est publié dans le monde
00:49:08 sur ce type de problème,
00:49:10 les anglo-saxons,
00:49:12 dans deux articles
00:49:14 récents, disent qu'à partir
00:49:16 du moment où
00:49:18 on a la symptomatologie
00:49:20 qui évoque une endométriose,
00:49:22 même si on ne la voit pas,
00:49:24 il faut considérer qu'elle existe.
00:49:26 Donc, il faut la traiter comme telle.
00:49:28 - D'accord. Donc, ça laisserait
00:49:30 penser, Nabila, que vous êtes
00:49:32 sujet à l'endométriose.
00:49:34 - Effectivement, il y a
00:49:36 des femmes qui ont des douleurs épouvantables,
00:49:38 on leur fait des IRM, on leur fait des échos
00:49:40 avec des meilleurs spécialistes,
00:49:42 et parfois, on ne voit rien,
00:49:44 mais ça ne veut pas dire que ça n'existe pas.
00:49:46 - Oui.
00:49:48 Mais, certains
00:49:50 mettent ce mot que peut-être
00:49:52 vous ne supportez pas, Christian Jamin,
00:49:54 mais mettent le mot de psychosomatique
00:49:56 sur l'endométriose. Alors, ce qui ne veut pas dire
00:49:58 qu'il n'y a pas quelque chose
00:50:00 dans le corps, mais que c'est
00:50:02 aggravé par l'esprit, en quelque sorte.
00:50:06 - Alors, c'est une... Je vais vous faire plaisir,
00:50:08 parce que c'est une très bonne remarque,
00:50:10 parce qu'on en discute souvent, tous les deux,
00:50:12 l'influence du psycho sur le somatique.
00:50:14 Et, j'ai fait,
00:50:16 au Grand Congrès de Gynécologie,
00:50:20 la semaine dernière à Lille,
00:50:22 une conférence sur
00:50:24 l'endométriose, est-elle une maladie locale
00:50:26 ou une maladie générale ?
00:50:28 Et donc, la réponse, c'est
00:50:30 c'est une maladie générale,
00:50:32 et qu'on trouve énormément
00:50:34 d'associations à l'endométriose,
00:50:36 avec des dépressions,
00:50:38 avec des bouffées d'angoisse,
00:50:40 avec des pathologies digestives,
00:50:44 c'est-à-dire qu'on sait que les femmes qui ont de l'endométriose
00:50:46 ont beaucoup plus souvent des problèmes
00:50:48 de colon, par exemple, et beaucoup plus
00:50:50 souvent des problèmes psychologiques.
00:50:52 Alors, pour l'instant,
00:50:54 on a du mal à expliquer les liens
00:50:56 entre tout cela, on cherche des gènes
00:50:58 communs entre ces maladies.
00:51:00 Donc, ça veut dire que
00:51:02 très certainement,
00:51:04 c'est une maladie
00:51:06 générale, mais
00:51:08 pour lequel on ne comprend pas
00:51:10 quels sont les liens entre les différents
00:51:12 organes touchés.
00:51:14 Oui, mais c'est comme beaucoup de maladies
00:51:16 auto-immunes, par exemple, où en effet
00:51:18 il y a une réelle douleur, une réelle
00:51:20 maladie. Encore une fois, quand on parle
00:51:22 de psychosomatique, on n'est pas en train de dire qu'il n'y a pas
00:51:24 de douleur ou de maladie.
00:51:26 Mais on sait aussi que
00:51:28 parfois il y a des...
00:51:30 Oui, mais il est
00:51:32 clair que quand
00:51:34 on a souffert,
00:51:36 l'esprit s'en souvient.
00:51:38 Absolument.
00:51:40 Et quand une femme a des douleurs de règles épouvantables,
00:51:42 quand les règles vont arriver,
00:51:44 elle aura anticipé la douleur
00:51:46 et elle la ressentira. Et donc,
00:51:48 c'est en cela qu'on peut dire qu'il y a
00:51:50 où est la peau, où est l'œuf.
00:51:52 C'est un rapport entre l'esprit et le corps.
00:51:54 C'est-à-dire que si on sait qu'on va avoir
00:51:56 ces règles et qu'on sait que la dernière fois, on a eu très mal,
00:51:58 c'est comme lors d'un
00:52:00 rapport, quand on a des disparonies.
00:52:02 Exactement, c'est ce que j'allais dire.
00:52:04 Exactement. Donc, il y a
00:52:06 quelque chose aussi...
00:52:08 Il y a les mémoires de la douleur.
00:52:10 Et les mémoires de la douleur qui les anticipent.
00:52:12 Voilà, et c'est quelque chose à entendre, parce que
00:52:14 moi, je commence à travailler
00:52:16 beaucoup sur les questions de la douleur.
00:52:18 Justement, on sait qu'on peut
00:52:20 avoir moins mal
00:52:22 de certaines manières,
00:52:24 justement,
00:52:26 par exemple, par la respiration,
00:52:28 par certaines techniques.
00:52:30 Et ça, c'est peut-être aussi
00:52:32 des pistes qu'on peut donner aux femmes qui nous écoutent.
00:52:34 Ça vous parle
00:52:38 un tout petit peu, Nabila, ou pas ?
00:52:40 Oui, oui, tout à fait. C'est vrai que
00:52:42 avec le temps qui passe et les années qui passent,
00:52:44 je m'oriente un petit peu là-dessus.
00:52:46 Et bien sûr que je rejoins
00:52:48 un petit peu ce que vous disiez. Forcément,
00:52:50 quand on a des douleurs comme les miennes,
00:52:52 on ne peut qu'appréhender d'avoir ces règles.
00:52:54 On ne peut pas faire autrement.
00:52:56 En ayant des douleurs comme celle-ci,
00:52:58 des vomissements, en sachant que
00:53:00 je vais être clouée au lit,
00:53:02 on ne peut que l'anticiper,
00:53:04 que le préparer. Et après, c'est vrai que je travaille
00:53:06 beaucoup sur de la méditation, sur des respirations,
00:53:08 et
00:53:10 sur...
00:53:12 essayer de vraiment visualiser cette douleur.
00:53:14 Voilà, petit à petit, je travaille
00:53:16 un peu là-dessus, et je vois
00:53:18 que ça fonctionne un petit peu.
00:53:20 Maintenant, c'est vrai
00:53:22 que ça reste quand même
00:53:24 très compliqué malgré tout. - Surtout que vous partez
00:53:26 de loin, parce que ce ne sont pas des petites douleurs
00:53:28 que vous avez racontées. Donc forcément,
00:53:30 il y a quelque chose...
00:53:32 Mais en tout cas,
00:53:34 c'est intéressant parce qu'au moins,
00:53:36 on avance depuis
00:53:38 une vingtaine d'années sur ces questions-là, quand même.
00:53:40 - Oui, ça c'est indiscutable.
00:53:42 Surtout, on avance
00:53:44 sur ces
00:53:46 problèmes multifocus. C'est-à-dire que
00:53:48 la douleur de règles est susceptible
00:53:50 de générer des dépressions,
00:53:52 des angoisses. Alors, est-ce que ces deux
00:53:54 maladies qui vont ensemble,
00:53:56 ou est-ce que c'est l'une qui a créé l'autre ?
00:53:58 Est-ce que c'est l'inflammation ? Pour l'instant,
00:54:00 on ne sait pas répondre à ces questions-là.
00:54:02 - Bon courage, Nabila.
00:54:04 - Merci beaucoup. Merci à vous.
00:54:06 - Merci de votre témoignage. On va revenir
00:54:08 justement sur cette fameuse vulvodynie
00:54:10 dans un instant. Et puis, vous pouvez
00:54:12 vous aussi appeler si
00:54:14 vous avez envie de témoigner au 0826
00:54:16 300 300. A tout de suite.
00:54:18 Avec Christian Jamin,
00:54:20 nous évoquons les douleurs féminines.
00:54:22 Et donc, on en a parlé tout au début.
00:54:24 On va en parler avec vous, Randal.
00:54:26 Bonjour. - Bonjour.
00:54:28 Bonjour à vous.
00:54:30 Eh bien, oui, voilà.
00:54:32 La vulvodynie, c'était
00:54:34 un terme que je ne connaissais absolument pas
00:54:36 après avoir souffert pendant
00:54:38 plus de sept ans de dysphanie.
00:54:40 C'est comme ça qu'on dit.
00:54:42 - Dyspharonie, oui. - Dyspharonie invalidante.
00:54:44 J'ai même ressorti
00:54:46 le compte rendu opératoire
00:54:48 puisque, au bout de six ans, quand même,
00:54:50 ma gynécologue, voyant
00:54:52 que je souffrais énormément,
00:54:54 que j'avais des déchirures lors des rapports,
00:54:56 pourtant, on essayait
00:54:58 vraiment de faire très attention.
00:55:00 Donc, c'était vraiment
00:55:02 le cycle infernal.
00:55:04 Dès que j'allais un peu mieux, on essayait
00:55:06 d'avoir des rapports. Je me déchirais.
00:55:08 Il me fallait quelques jours pour me réparer.
00:55:10 Je voyais ma gynécologue
00:55:12 plusieurs fois
00:55:14 dans le mois. Je lui ai dit
00:55:16 "Mais trouvez-moi une solution, une opération,
00:55:18 quelque chose. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas normal."
00:55:20 Alors, à savoir aussi, quand même, que
00:55:22 j'avais été suivie pour un cancer
00:55:24 du col de l'utérus et que j'avais
00:55:26 eu une curithérapie.
00:55:28 C'est quelque chose qui est assez
00:55:30 violent, la curithérapie. - Oui, ça
00:55:32 fragilise peut-être les muqueuses.
00:55:34 - Ça fragilise les tissus.
00:55:36 Et donc, pendant cette opération, ils m'ont
00:55:38 effectivement aussi fait une greffe.
00:55:40 Donc, je peux vous dire que
00:55:42 j'adore, pour répondre
00:55:44 à votre question, Brigitte,
00:55:46 j'adore être une femme. Mais cette période-là,
00:55:48 je n'en peux plus, en fait.
00:55:50 Vraiment, je ne sais pas comment
00:55:52 me sortir de là.
00:55:54 - Mais,
00:55:56 donc, vous avez...
00:55:58 Vous aimez faire l'amour. Vous avez
00:56:00 des rapports. Vous vous êtes
00:56:02 à nouveau un peu déchirée.
00:56:04 Vous attendez, mais vous n'attendez peut-être pas
00:56:06 suffisamment longtemps.
00:56:08 Ou alors, il y a une vraie fragilité
00:56:10 qui fait qu'il y a
00:56:12 quelque chose à comprendre.
00:56:14 - Tout à fait.
00:56:16 Mais je peux vous dire que j'ai été opérée
00:56:18 en janvier 2017.
00:56:20 Donc, vous voyez, ça fait quelques années.
00:56:22 - Oui, ça fait six ans presque. - Et depuis,
00:56:24 on a des rapports
00:56:26 mais sans pénétration.
00:56:28 C'est impossible.
00:56:30 Et puis, aussi
00:56:32 psychologiquement, mon conjoint,
00:56:34 c'est très difficile pour lui de se dire...
00:56:36 - Bien sûr.
00:56:38 - Même si on prépare, même si je suis
00:56:40 vraiment décontractée, prête à l'action,
00:56:42 et tout, ça ne fonctionne pas.
00:56:44 Il y a vraiment
00:56:46 l'entrée vulvaire qui est hyper,
00:56:48 hyper musclée.
00:56:50 Je ne sais pas d'où ça sort.
00:56:52 - En plus, comme vous avez peur d'avoir mal, vous devez
00:56:54 quelque part ne pas
00:56:56 pouvoir vous détendre. Et ça se comprend.
00:56:58 - J'ai l'impression pourtant de l'être.
00:57:00 Mais en tout cas, au niveau de
00:57:02 l'endroit, ce n'est pas du tout décontracté.
00:57:04 Et avant d'être opérée,
00:57:06 il y a eu quand même des procédures.
00:57:08 Maintenant, à savoir que les kinés
00:57:10 se spécialisent dans
00:57:12 les massages vulvaires
00:57:14 justement, pour éviter
00:57:16 l'emploi de la machine qui musclerait
00:57:18 plus que les doigts, en fait.
00:57:20 Mais c'est horriblement douloureux.
00:57:22 Même à l'époque, elle m'avait dit "on arrête
00:57:24 parce que je n'ai pas l'impression de vous aider".
00:57:26 Après, j'ai eu des injections
00:57:28 de Botox qui ne m'ont
00:57:30 absolument pas aidée du tout.
00:57:32 Je n'ai absolument pas vu de différence.
00:57:34 Après, j'ai été opérée.
00:57:36 Et là, en 2000, avant, je n'ai plus eu de
00:57:38 contact avec le chirurgien.
00:57:40 Pourtant, on discutait beaucoup.
00:57:42 Je vais vous expliquer pourquoi. Pour revenir
00:57:44 sur le sujet psychosomatique,
00:57:46 il m'avait proposé des injections
00:57:50 de graisse. C'était une pratique
00:57:52 qui venait d'Espagne.
00:57:54 On se tutoyait tellement
00:57:56 on était en lien.
00:57:58 J'avais dit "non, je ne veux
00:58:00 pas d'injection.
00:58:02 Je vais essayer de trouver autre chose".
00:58:04 Et on avait énormément de
00:58:06 discuter parce que je suis une survivante
00:58:08 de l'inceste et qu'il m'avait
00:58:10 dit "le corps n'oublie pas".
00:58:12 On était beaucoup partis sur ce côté-là
00:58:14 psychologique.
00:58:16 Moi, je suis
00:58:18 thérapeute. En plus, je suis
00:58:20 sexothérapeute. Donc, je peux vous dire que je suis
00:58:22 dans le... - Oui, bien sûr.
00:58:24 Vous essayez de comprendre.
00:58:26 - Je connais énormément de
00:58:28 patients qui souffrent pareil.
00:58:30 On ne trouve pas de solution
00:58:32 même en ayant un appui psychologique.
00:58:34 - Ça revient aussi à ce que
00:58:38 vous disiez, Christian Jamin. C'est que
00:58:40 souvent, derrière les Villevaudinies,
00:58:42 il y a soit des questions culturelles
00:58:44 soit des abus.
00:58:46 Pas toujours,
00:58:48 encore une fois, il ne faut pas généraliser.
00:58:50 - On va essayer d'expliquer un peu pour les
00:58:52 auditeurs. Il y a deux façons d'avoir
00:58:54 mal pendant les rapports.
00:58:56 On a mal au fond.
00:58:58 C'est souvent une maladie.
00:59:00 En particulier l'endométriose.
00:59:02 On a mal à l'entrée.
00:59:04 Quand on a mal à l'entrée, dans l'immense majorité
00:59:06 des cas, c'est psychologique.
00:59:08 C'est-à-dire qu'on a...
00:59:10 La vulve
00:59:12 se contracte au moment de la pénétration
00:59:14 et ça fait très mal.
00:59:16 Là, effectivement, on retrouve très souvent
00:59:18 des attouchements dans l'enfance
00:59:20 où, ce que l'on voit
00:59:22 aujourd'hui de plus en plus, c'est des phénomènes
00:59:24 culturels. C'est-à-dire que quand on vient
00:59:26 de cultures, en particulier d'Afrique du Nord
00:59:28 où on ne doit pas
00:59:30 avoir de rapport, etc.
00:59:32 et qu'on est transplanté en France
00:59:34 où la sexualité
00:59:36 est totalement
00:59:38 débridée.
00:59:40 Pas débridée, mais qui est
00:59:42 déconnectée du mariage.
00:59:44 On a beaucoup, beaucoup
00:59:46 de ces problèmes psychologiques
00:59:48 qui entraînent
00:59:50 des difficultés
00:59:52 à la pénétration.
00:59:54 Mais il ne faut pas non plus oublier
00:59:56 qu'il peut y avoir des pathologies
00:59:58 locales qui donnent ça.
01:00:00 Alors, il y a quelque chose qui s'appelle
01:00:02 le lichen.
01:00:04 C'est pas rare.
01:00:06 Il y a des
01:00:08 eczémas.
01:00:10 Enfin, il y a... Tout existe.
01:00:12 Et puis, vous,
01:00:14 vous nous expliquez que vous avez eu
01:00:16 une curie-thérapie, si j'ai bien compris.
01:00:18 Donc là, il peut y avoir eu
01:00:20 aussi des brûlures profondes.
01:00:22 Donc je me garderais bien
01:00:24 de poser un diagnostic
01:00:26 en vous écoutant.
01:00:28 Ce que je voulais dire, c'est que
01:00:30 en numéro un, c'est culturel
01:00:32 ou religieux. Et puis,
01:00:34 il faut bien évidemment
01:00:36 avoir un diagnostic médical
01:00:38 en regardant ce qui se passe.
01:00:40 - Oui, tout à fait.
01:00:42 Parce que la cure-thérapie,
01:00:44 j'ai pas compris comment...
01:00:46 On m'a endormie pour me mettre le système
01:00:48 dans le col
01:00:50 de l'utérus, mais
01:00:52 on m'a pas endormie pour m'enlever
01:00:54 le système qui était entouré
01:00:56 de gaz.
01:00:58 J'ai jamais autant saigné de ma vie.
01:01:00 Ça a été horrible. Une vraie boucherie.
01:01:02 J'aurais dit "Mais je comprends pas.
01:01:04 Pourquoi vous faites ça comme ça ?"
01:01:06 Donc j'imagine qu'ils ont dû vraiment
01:01:08 abîmer à l'époque.
01:01:10 - Oui, et puis vous avez la mémoire aussi
01:01:12 de cette souffrance-là
01:01:14 et de cette violence-là aussi.
01:01:16 Parce que c'est quand même
01:01:18 une violence
01:01:20 certes, peut-être
01:01:22 médicale,
01:01:24 mais le mot "violence"
01:01:26 n'est pas mal choisi.
01:01:28 - Enfin, ce qu'il faut dire...
01:01:30 - Je vous rejoins sur le fait
01:01:32 que moi, je vais dire que j'ai les deux.
01:01:34 J'ai le mal du fond
01:01:36 et j'ai le mal de l'entrée.
01:01:38 - Oui, alors, ce que je voulais
01:01:40 juste insister pour que les gens qui nous
01:01:42 écoutent le sachent, c'est que
01:01:44 dans les formes non
01:01:46 anatomiques, si je puis dire,
01:01:48 la rééducation
01:01:50 c'est très efficace.
01:01:52 C'est-à-dire qu'il y a
01:01:54 des kinésithérapeutes,
01:01:56 des gynécologues,
01:01:58 des sexothérapeutes qui font,
01:02:00 qui donnent ce qu'on appelle des bougies
01:02:02 et la femme elle-même
01:02:04 se pénètre avec ça.
01:02:06 - Et même des objets
01:02:08 de plus en plus grande.
01:02:10 - C'est ça les bougies.
01:02:12 Et donc,
01:02:14 ça guérit ça.
01:02:16 Encore une fois, je ne parle pas de vous
01:02:18 parce que le cas est beaucoup plus compliqué, mais
01:02:20 les femmes qui ont ce problème
01:02:22 de pénétration, il faut
01:02:24 se soigner et il faut
01:02:26 aller voir des gens qui vous font de la
01:02:28 rééducation et ça marche très bien.
01:02:30 - Et puis, je vais me permettre de dire autre chose,
01:02:32 peut-être pas pour vous, Randall, mais pour toutes celles
01:02:34 qui nous écoutent et qui auraient des difficultés
01:02:36 à la pénétration vaginale,
01:02:38 il y a aussi une éducation
01:02:40 à la sodomie
01:02:42 qui peut,
01:02:44 à un certain moment, apporter du plaisir
01:02:46 et à l'homme et à la femme.
01:02:48 C'est aussi
01:02:50 une façon de faire,
01:02:52 ça s'apprivoie, il y a des techniques
01:02:54 pour ne pas avoir mal les premières fois
01:02:56 et à partir du moment où
01:02:58 on peut arriver à avoir du plaisir
01:03:00 et des orgasmes de cette manière-là, ça peut aussi
01:03:02 être une solution. Encore une fois, je ne dis pas
01:03:04 que c'est la solution pour vous, Randall,
01:03:06 mais je donne aussi cette info-là
01:03:08 parce qu'il y a des femmes
01:03:10 qui ont réussi à trouver
01:03:12 d'autres solutions et on sait très bien
01:03:14 qu'encore une fois,
01:03:16 ce n'est pas tout à fait impossible
01:03:18 mais encore une fois,
01:03:20 ça se prépare.
01:03:22 - L'un n'empêche pas l'autre.
01:03:24 Il ne faut pas
01:03:26 se décourager parce que
01:03:28 les techniques de rééducation fonctionnent très bien.
01:03:30 - Voilà. Mais en tout cas,
01:03:32 bon courage, Randall.
01:03:34 Visiblement, vous prenez
01:03:36 quand même les choses à cœur
01:03:38 et les choses en main. - Oui, j'essaie de trouver des solutions.
01:03:40 Oui, il faut. - Il faut.
01:03:42 On va faire une petite
01:03:44 pause et puis on va se
01:03:46 retrouver dans un instant
01:03:48 pour le Love Conseil et puis on continue
01:03:50 bien sûr à vous donner la parole au 0826
01:03:52 300 300. A tout de suite.
01:03:54 - Comme Live, réservé aux adultes.
01:03:56 - Brigitte Ley,
01:03:58 Sud Radio, le Love Conseil.
01:04:00 - Alors à mon avis, vous allez être d'accord
01:04:02 avec ce Love Conseil, Christian Jamin.
01:04:04 Voilà le titre. Plus c'est long, plus c'est bon.
01:04:06 Mais vous allez comprendre,
01:04:08 ce n'est pas le rapport sexuel,
01:04:10 le coït qui doit durer longtemps,
01:04:12 c'est la relation
01:04:14 sexuelle qui doit durer longtemps.
01:04:16 Et c'est vrai que pour réussir une relation sexuelle,
01:04:18 il ne faut pas hésiter à faire
01:04:20 durer encore et encore les
01:04:22 avant-préliminaires.
01:04:24 Voilà. Je ne parle même pas des
01:04:26 préliminaires, je parle de tout ce qui
01:04:28 peut y avoir avant, notamment
01:04:30 de penser longtemps à l'avance,
01:04:32 qu'on va se retrouver,
01:04:34 ça a un effet garanti, ça fait monter
01:04:36 le désir, tout simplement.
01:04:38 Alors on pourrait appeler ça
01:04:40 en effet les préliminaires.
01:04:42 Et c'est vrai que
01:04:44 rien que le fait par exemple de prendre
01:04:46 un bain avant un
01:04:48 rapport sexuel et de savoir qu'on prend un bain
01:04:50 parce qu'on va se retrouver
01:04:52 pour
01:04:54 une relation sexuelle,
01:04:56 c'est assez
01:04:58 aphrodisiaque, vous êtes d'accord ?
01:05:00 Mais il y a plein de choses qu'on peut faire avant,
01:05:02 on peut s'enduire le corps de crème,
01:05:04 on peut faire attendre
01:05:06 l'homme patiemment ou
01:05:08 impatiemment, j'arrive chéri,
01:05:10 il attend, il attend, il attend,
01:05:12 et on le fait attendre exprès.
01:05:14 Voilà, donc c'est
01:05:16 vraiment important de comprendre tout ça,
01:05:18 parce que ces préliminaires,
01:05:20 finalement ça va libérer
01:05:22 toutes nos tensions
01:05:24 de la journée
01:05:26 ou de la vie courante,
01:05:28 et les corps, l'esprit,
01:05:30 tout ça va se relâcher.
01:05:32 Voilà, et puis
01:05:34 c'est pas utile d'aller directement aux organes génitaux,
01:05:36 les mots doux
01:05:38 par exemple, ça fait du bien aussi,
01:05:40 tous nos sens peuvent être
01:05:42 éveillés par des
01:05:44 préliminaires, vous êtes d'accord aussi avec ça
01:05:46 j'imagine ? - Oui, c'est la phrase célèbre
01:05:48 "le meilleur moment c'est quand on monte l'escalier".
01:05:50 - Voilà, alors je ne sais pas s'il faut aller jusque là,
01:05:52 mais voilà,
01:05:54 en tout cas, c'est important
01:05:56 et c'est d'autant plus important
01:05:58 pour les femmes, puisqu'on sait que pendant
01:06:00 ces préliminaires, il peut y avoir
01:06:02 un peu d'excitation et donc de lubrification,
01:06:04 et à partir du moment où il y a
01:06:06 lubrification, la pénétration est
01:06:08 plus facile.
01:06:10 Et puis, je voudrais juste rappeler aussi que
01:06:12 pendant les préliminaires, si
01:06:14 l'érection tombe, les hommes
01:06:16 ne doivent pas s'en inquiéter, parce qu'une érection,
01:06:18 quand elle est comme ça,
01:06:20 elle retombe, elle revient, avec
01:06:22 peut-être un petit peu de
01:06:24 mise en main, si je puis dire, mais
01:06:26 tout ça n'est pas très grave,
01:06:28 et plus on est apte à être
01:06:30 tranquille et réceptif
01:06:32 aux réactions de son ou sa partenaire
01:06:34 avant le
01:06:36 coït proprement dit, plus on a
01:06:38 des chances que ce coït soit justement réussi.
01:06:40 - CQFD.
01:06:42 - D'accord.
01:06:44 Et bien, on continue donc,
01:06:46 justement, tiens, demain on sera avec Robert Zully
01:06:48 et on va évoquer le plaisir.
01:06:50 C'est quoi le plaisir ? Est-ce que c'est une sensation, une émotion ?
01:06:52 On en parlera avec vous,
01:06:54 bien sûr aussi sur Sud Radio, mais tout de suite
01:06:56 on redonne la parole à Emma,
01:06:58 qui nous rejoint. Bonjour Emma.
01:07:00 - Bonjour Brigitte, bonjour Christian Jamin.
01:07:02 - Bonjour.
01:07:04 - Donc, bienvenue au Club
01:07:06 des femmes, les règles douloureuses, Emma.
01:07:08 - Oui. Mais vraiment,
01:07:10 les syndromes prémentionnels
01:07:12 sont très très importants,
01:07:14 pratiquement une fois sur deux
01:07:16 à avoir vraiment des malaises
01:07:18 vagos.
01:07:20 Et malheureusement, j'ai deux
01:07:22 jumelles et toutes les deux, on a été obligés
01:07:24 de les mettre sous pilule
01:07:26 parce que c'était terrible.
01:07:28 On allait même jusqu'à l'hôpital
01:07:30 tellement que j'en ai une
01:07:32 des deux qui faisait des malaises vagos.
01:07:34 Terrible. On ne pouvait même plus
01:07:36 la faire bouger pendant une heure, elle était comme ça.
01:07:38 Le douleur, quoi.
01:07:40 - Oui, petite correction,
01:07:42 c'est pas le syndrome prémenstruel dont vous parlez,
01:07:44 c'est le syndrome menstruel.
01:07:46 Le syndrome prémenstruel, c'est les
01:07:48 dépressions ou les troubles qui se
01:07:50 passent avant. Tandis que vous, là,
01:07:52 ce que vous dites, c'est pendant.
01:07:54 - C'est juste avant et pendant, en fait.
01:07:56 On pouvait être vraiment
01:07:58 juste avant et dès qu'on a
01:08:00 les règles, c'était terrible, quoi.
01:08:02 Avec des malaises...
01:08:04 - Donc avec des vertiges, quand vous parlez de malaises vagos,
01:08:06 c'est bien ça ? - La douleur était
01:08:08 telle qu'elle tombait dans les pommes, ouais.
01:08:10 Et on a...
01:08:12 On a essayé...
01:08:14 On a fait des échographies.
01:08:16 Une fois, on s'est retrouvés à l'hôpital
01:08:18 et vraiment, il n'y avait rien. On ne voyait pas
01:08:20 d'endométriose
01:08:22 à l'échographie.
01:08:24 Puis c'est vrai que...
01:08:26 En tout cas, moi, à l'époque, à part la bouillotte,
01:08:28 il n'y avait pas grand-chose.
01:08:30 Encore, elles, elles avaient
01:08:32 l'antabis qui marchait pas mal.
01:08:34 Disons que
01:08:36 c'était un tout petit peu moins mal.
01:08:38 Mais on était obligés
01:08:40 de les mettre sous pilule.
01:08:42 À 11-12 ans, c'est très tôt.
01:08:44 - Oui, mais en même temps,
01:08:48 il n'y a pas énormément... Aujourd'hui, on sait qu'il n'y a pas
01:08:50 énormément de contradictions
01:08:52 de mettre les femmes sous pilule.
01:08:54 - Ça dépend à quel âge.
01:08:56 C'est-à-dire qu'il faut, autant que
01:08:58 faire se peut, éviter la pilule
01:09:00 les trois premières années qui suivent les premières règles.
01:09:02 Parce que
01:09:04 l'os n'est pas terminé.
01:09:06 Et donc, on a un petit effet
01:09:08 délétère sur l'acquisition
01:09:10 d'osseuses.
01:09:12 Donc, d'une manière générale,
01:09:14 bien sûr, si il faut, on le fait.
01:09:16 Mais il vaut mieux essayer d'éviter
01:09:18 la pilule dans les
01:09:20 trois premières années qui suivent les premières règles.
01:09:22 - Alors, ce que j'entends dans votre témoignage,
01:09:24 Emma, me fait poser une question, évidemment,
01:09:26 à Christian Jamin. Vous avez dit que
01:09:28 vos filles, vos jumelles, ont eu leurs règles
01:09:30 à 11 ans, donc très tôt.
01:09:32 Est-ce que le fait que les femmes aient des règles
01:09:34 de plus en plus tôt, ça peut
01:09:36 aussi avoir une incidence
01:09:38 sur les douleurs des règles, justement, ou pas ?
01:09:40 - Alors, c'est ce que j'ai dit
01:09:42 tout à l'heure. - Sur l'endométriose.
01:09:44 - Sur l'endométriose,
01:09:46 on sait que l'endométriose est
01:09:48 corrélée au nombre, le cycle
01:09:50 qu'on aura. Et avant, les femmes
01:09:52 étaient réglées à 16 ans
01:09:54 et enceintes à 18.
01:09:56 L'âge de la ménopause, lui, n'a pas changé
01:09:58 mais elles avaient plusieurs grossesses
01:10:00 et plusieurs périodes d'allaitement.
01:10:02 C'est sûr qu'aujourd'hui, les
01:10:04 premières règles, c'est plutôt 11 ans.
01:10:06 Donc, on a gagné 5 ans.
01:10:08 - C'est énorme. - Sur les premières règles,
01:10:10 ce qui est énorme et donc
01:10:12 probablement que ça participe
01:10:14 à l'augmentation de ces problèmes.
01:10:16 - Vous avez
01:10:18 eu vos règles... À quel âge, vous, Emma ?
01:10:20 Vous vous souvenez ou pas ? - Moi, c'est plutôt
01:10:22 13 ans. - 13 ans, oui.
01:10:24 - Et 11-12 ans, je crois me souvenir.
01:10:26 - Oui, on gagne
01:10:28 des années tout le temps.
01:10:30 - Oui, alors il semble que ça se tasse
01:10:32 un peu, mais c'est vrai que
01:10:34 c'est beaucoup plus tôt
01:10:36 qu'il y a... - C'est très tôt, 11 ans.
01:10:38 C'est encore une petite
01:10:40 fille, je veux dire... - C'était peut-être
01:10:42 12 ans quand même, parce qu'on pense
01:10:44 à une pareille... - L'âge moyen, maintenant, c'est 11 ans.
01:10:46 C'est en sixième. - Ouais, d'accord.
01:10:48 Et puis moi, j'étais vraiment...
01:10:50 - Ça veut dire qu'il y en a qui les ont encore plus
01:10:52 tôt, hein ? - Oui, alors il y a des filles qui les ont
01:10:54 à 10 ans.
01:10:56 C'est moins
01:10:58 habituel.
01:11:00 - Et c'est plus les pays
01:11:02 du sud, apparemment, en Portugal,
01:11:04 je sais qu'il y a énormément de jeunes filles
01:11:06 qui ont à 9-10 ans,
01:11:08 les règles.
01:11:10 Il y a une question de...
01:11:12 - Ouais, peut-être. J'ai pas de
01:11:14 certitude
01:11:16 épidémiologique sur le sujet,
01:11:18 mais on pense que...
01:11:20 Enfin, on pense, on est sûr que
01:11:22 c'est des problèmes de nutrition,
01:11:24 c'est-à-dire que, comme les
01:11:26 enfants sont bien nourris, et en particulier
01:11:28 avec des protéines assez tôt,
01:11:30 ça explique probablement que les règles
01:11:32 surviennent plus tôt. - Oui, oui, oui,
01:11:34 bien sûr, ça paraît évident, d'ailleurs, puisque
01:11:36 la nourriture, on sait, par exemple,
01:11:38 que les femmes anorexiques ont du mal
01:11:40 à être enceintes, elles ont pas de règles,
01:11:42 enfin, on sait très bien que être bien
01:11:44 nourri permet un développement
01:11:46 plus rapide
01:11:48 de l'humain, hein ?
01:11:50 Mais on voit aussi
01:11:52 les inconvénients, les avantages.
01:11:54 - Mais c'est vrai
01:11:56 que quand on mange mal,
01:11:58 ou peu,
01:12:00 ou très peu
01:12:02 diversifié, on a beaucoup,
01:12:04 beaucoup de problèmes de règles. 40%
01:12:06 des problèmes des règles des femmes
01:12:08 sont liés à des troubles nutritionnels.
01:12:10 - Oui, anorexiques. - C'est énorme.
01:12:12 Pas anorexiques. - Pas uniquement.
01:12:14 - Pas uniquement, il y a ce qu'on appelle l'orthorexie,
01:12:16 c'est-à-dire les femmes qui sont obsédées
01:12:18 par le fait de trop bien manger,
01:12:20 - Oui, qui veulent rester minces.
01:12:22 - Oui, et puis,
01:12:24 ce qu'on appelle les dysorexiques,
01:12:26 c'est celles qui suppriment
01:12:28 de leur alimentation, parce qu'elles ont
01:12:30 lu dans les aventures de Babar
01:12:32 que c'était mauvais pour la santé
01:12:34 de manger tel ou tel truc,
01:12:36 et donc ça, on en voit beaucoup.
01:12:38 - Oui, il faut rappeler peut-être qu'on est omnivores,
01:12:40 c'est-à-dire qu'on doit manger de tout,
01:12:42 pas uniquement des légumes, c'est ça ?
01:12:44 - Voilà, c'est exactement ça, c'est-à-dire que
01:12:46 l'espèce humaine est faite que
01:12:48 nous trouvons ce qui est
01:12:50 nécessaire à notre vie
01:12:52 dans la nourriture.
01:12:54 C'est-à-dire qu'il y a énormément de choses
01:12:56 qu'on n'est pas capable de fabriquer.
01:12:58 Et c'est ce qui a fait la liberté de l'homme, probablement,
01:13:00 si on essaye de comprendre
01:13:02 l'évolution.
01:13:04 Donc, le fait qu'on mange
01:13:06 de tout fait qu'on va chercher
01:13:08 ailleurs tout ce qu'on
01:13:10 ne sait pas faire,
01:13:12 et la bonne partie des femmes qui n'ont pas
01:13:14 de règles sont liées au fait qu'elles se mettent
01:13:16 à des régimes bizarres.
01:13:18 - Vous allez vous faire des amis auprès des écologistes
01:13:20 femmes, Christian Jamin.
01:13:22 - Oui, mais je suis habitué, moi, à tout ça.
01:13:24 - Et le sucre,
01:13:26 ça n'a rien à voir. - Le sucre n'a rien à voir.
01:13:28 Sauf, sauf, sauf, sauf, que
01:13:30 une autre maladie qui donne des troubles
01:13:32 des règles, qui s'appelle l'OVR
01:13:34 polycystique, est souvent liée, lui,
01:13:36 à des troubles de l'insuline.
01:13:38 - Pas abusé du sucre, non plus.
01:13:40 - Non plus. - Oui.
01:13:42 Mais ça paraît, enfin, encore une fois,
01:13:44 on a l'impression que vous enfoncez
01:13:46 des portes ouvertes, Christian Jamin. Il est évident
01:13:48 que la manière dont on se nourrit a une influence
01:13:50 énorme sur notre santé,
01:13:52 et donc forcément
01:13:54 sur la vie des femmes.
01:13:56 Mais c'est bien, de temps en temps, de le rappeler,
01:13:58 quand même. - Alors, si vous me laissez 15 secondes...
01:14:00 - Je vous laisse jusqu'à 16 heures,
01:14:02 si vous voulez. - Eh bien, la nature est incroyable.
01:14:04 C'est-à-dire que, quand on manque
01:14:06 de quelque chose, l'organisme
01:14:08 réserve ce
01:14:10 qu'on lui donne à ce qui est essentiel.
01:14:12 Et ça s'appelle se mettre en économie
01:14:14 d'épargne. Donc, quand on mange
01:14:16 mal, le cerveau
01:14:18 continue à fonctionner, la respiration,
01:14:20 le tube digestif.
01:14:22 La reproduction s'arrête, parce que
01:14:24 la nature vous dit "j'en ai pas assez
01:14:26 pour deux". Donc,
01:14:28 dans les périodes de famine, les femmes
01:14:30 ne faisaient pas d'enfants et ne mourraient pas.
01:14:32 Parce que sinon,
01:14:34 l'enfant les aurait tués en prenant
01:14:36 ce qu'elles avaient. Et par ailleurs,
01:14:38 la circulation en périphérie
01:14:40 s'arrête pour pas perdre de calories.
01:14:42 C'est-à-dire qu'on a les mains froides,
01:14:44 le nez froid et les pieds froids.
01:14:46 Et bien, donc, quand on rentre
01:14:48 dans des périodes où il vous manque
01:14:50 quelque chose, l'organisme
01:14:52 épargne ce que vous lui donnez
01:14:54 pour ce qui est essentiel.
01:14:56 - Ce qui paraît assez logique.
01:14:58 - Oui, mais c'est merveilleux.
01:15:00 Je trouve ça merveilleux que la nature
01:15:02 soit capable de faire des trucs pareils.
01:15:04 - Oui. D'accord.
01:15:06 Mais, encore une fois, ça n'a pas grand-chose
01:15:08 à voir avec les règles douloureuses.
01:15:10 - Ah non, non, rien du tout. On a dévié,
01:15:12 mais on est là pour parler entre nous.
01:15:14 - Oui, bien sûr.
01:15:16 En attendant,
01:15:18 on peut penser... Parce que là,
01:15:20 ce serait tout le contraire. Si on ne veut pas que nos filles
01:15:22 aient des règles douloureuses, Emma, il faut mal
01:15:24 les nourrir. C'est quand même terrible.
01:15:26 L'information qu'on vient d'avoir,
01:15:28 elle est quand même cornelienne.
01:15:30 - Un peu difficile, oui.
01:15:32 - Vous avez une fille ?
01:15:34 Ne la nourrissez pas, elle n'aura pas de règles
01:15:36 douloureuses. - Et vous irez en prison.
01:15:38 - Mais vous ne pourrez pas être grand-mère.
01:15:40 - C'est dommage
01:15:42 qu'on n'ait pas...
01:15:44 qu'on ne sait pas quoi faire
01:15:46 pour éviter ces règles douloureuses
01:15:48 qui empoisonnent
01:15:50 beaucoup de jeunes femmes, jeunes filles.
01:15:52 - En fait, non, ce que je dis n'est pas
01:15:54 tout à fait juste. C'est-à-dire qu'elles ont
01:15:56 des règles très tôt parce qu'elles sont trop bien
01:15:58 nourries, en gros. C'est ça,
01:16:00 l'information du jour. Quand même,
01:16:02 qu'est-ce qu'on en apprend sur Sud Radio ?
01:16:04 Bon courage,
01:16:06 Emma, pour vos deux jumelles.
01:16:08 - Ça va mieux,
01:16:10 ça va mieux maintenant.
01:16:12 - Oui, sauf que bon, elles ont dû
01:16:14 prendre la pilule un peu tôt et ça,
01:16:16 c'est pas bon non plus. C'est quand même,
01:16:18 finalement, c'est quand même très complexe.
01:16:20 On le voit depuis 14 heures,
01:16:22 il n'y a pas de solution miracle.
01:16:24 - Bah oui, c'est un métier.
01:16:26 - Oui, je m'en rends compte.
01:16:28 - J'y consacre beaucoup de temps, depuis très longtemps.
01:16:30 - Mais au moins, ce qui est bien
01:16:32 avec vous, Christian Jamin, c'est qu'on voit que vous n'avez
01:16:34 jamais de certitude, vous continuez
01:16:36 à regarder tout ce qui se dit,
01:16:38 tout ce qui se fait et c'est pour ça
01:16:40 qu'on avance toujours
01:16:42 en confiance avec vous. - Merci.
01:16:44 - Non, merci à vous.
01:16:46 Et merci donc, Emma, de ce témoignage.
01:16:48 On va revenir sur les
01:16:50 disparonies dans un instant avec Émilie
01:16:52 pour conclure et puis,
01:16:54 j'espère qu'on aura aidé toutes les femmes
01:16:56 qui souffrent et qui, quand même, sont
01:16:58 heureuses d'être femmes. - Oui, mais je pense que,
01:17:00 vu le nombre d'appels
01:17:02 et les discussions, je pense qu'il faut
01:17:04 qu'on recommence. - On recommencera,
01:17:06 c'est promis. Allez, on se retrouve
01:17:08 dans un instant.
01:17:10 CAM4.fr, le plus grand site
01:17:12 de webcam live réservé aux adultes.
01:17:14 14h16h,
01:17:16 Brigitte Laé, Sud Radio.
01:17:18 - Toujours avec Christian Jamin,
01:17:20 gynécologue, endocrinologue.
01:17:22 Nous évoquons les femmes et leurs
01:17:24 douleurs au quotidien. Bonjour, Émilie.
01:17:26 - Bonjour, Brigitte.
01:17:28 - Merci d'être avec nous. Alors, vous,
01:17:30 vous avez eu des disparonies,
01:17:32 c'est-à-dire des douleurs lors des
01:17:34 rapports, notamment à la
01:17:36 pénétration ou
01:17:38 plutôt en profondeur ?
01:17:40 - Alors, j'ai bien écouté tout ce que
01:17:42 vous avez dit tout à l'heure, mais moi, j'avais l'impression d'en avoir
01:17:44 et à l'intromission,
01:17:46 et en profondeur,
01:17:48 mais peut-être que c'était... - C'est possible.
01:17:50 - ...dès le départ et que c'est resté dans ma tête,
01:17:52 c'était l'impression peut-être d'avoir une douleur
01:17:54 un peu générale.
01:17:56 - Les deux sont
01:17:58 possibles. Par exemple, si on a mal
01:18:00 à l'entrée, on n'a pas
01:18:02 de désir, et si on n'a pas de désir,
01:18:04 on n'a pas de lubrification, donc on peut déjà
01:18:06 avoir mal dans le vagin. C'est-à-dire qu'il y en a
01:18:08 trois. Il y a la douleur à l'entrée,
01:18:10 la douleur au fond, qui est plutôt
01:18:12 organique, et puis la sécheresse,
01:18:14 qui rend un rapport désagréable.
01:18:16 - Bonjour, Christian, en passage.
01:18:18 - Bonjour.
01:18:20 - Oui, c'est... Je pense qu'il y avait un
01:18:22 mélange de tout ça, effectivement.
01:18:24 J'ai eu un trouble du désir pendant très longtemps,
01:18:26 accompagnant la disparonie.
01:18:28 - Voilà.
01:18:30 - Tout à fait, pendant longtemps, oui.
01:18:32 - Et c'est guéri ?
01:18:34 - Oui. Je pense que
01:18:36 c'est guéri au bout de 20 ans.
01:18:38 - Et comment...
01:18:40 Comment avez-vous fait ?
01:18:42 - Alors, j'ai essayé plein de choses,
01:18:44 mais je pense que ce qui a fonctionné,
01:18:46 au final, en plus de me connaître,
01:18:48 et de travailler sur moi, c'est une ostéo
01:18:50 qui m'a fait des manipulations
01:18:52 internes, et qui a vraiment senti,
01:18:54 elle m'a dit, des adhérences. Alors je
01:18:56 sais pas trop ce que c'est, mais c'est le mot qu'elle employait,
01:18:58 et qu'elle a beaucoup travaillé physiologiquement,
01:19:00 et ça m'a beaucoup aidée,
01:19:02 vraiment. Et puis j'ai fait du tantra,
01:19:04 pour le côté psychologique, je pense que ça m'a beaucoup aidée aussi.
01:19:06 - Bravo.
01:19:08 - À lâcher prise, et ouais, je pense que les deux
01:19:10 combinaient.
01:19:12 - Les massages internes et le tantra, vous avez tout trouvé toute seule.
01:19:14 - Bon.
01:19:16 Tant mieux.
01:19:18 - Oui, mais encore une fois, moi,
01:19:20 je reviens un peu sur cet émoliement de motif
01:19:22 au départ, c'est-à-dire qu'à un moment donné, vous
01:19:24 êtes acceptée en tant que femme,
01:19:26 on sait que le tantra, c'est surtout
01:19:28 une école
01:19:30 de la féminité,
01:19:32 et puis, vous avez
01:19:34 pris, si je puis dire, votre corps en main,
01:19:36 vous l'avez
01:19:38 auscultée de l'intérieur,
01:19:40 et voilà, donc,
01:19:42 derrière les disparonies,
01:19:44 il y avait peut-être
01:19:46 un rejet de votre féminité,
01:19:48 ou une crainte d'avoir mal,
01:19:50 enfin, on peut... - Il y a eu des
01:19:52 retouchements, enfin voilà, c'est assez classique, finalement,
01:19:54 moi, j'ai très mal commencé ma vie amoureuse d'être
01:19:56 sexuelle, et pendant cinq ans, j'ai subi vraiment
01:19:58 des violences sexuelles, donc je pense que,
01:20:00 évidemment, je pense que c'est ça.
01:20:02 - Là, il y a
01:20:04 cette fameuse mémoire du corps
01:20:06 dont vous parliez, Christian Jamin,
01:20:08 bien sûr, il est probable
01:20:10 qu'à un moment donné,
01:20:12 le corps, il vous dit non,
01:20:14 il vous dit zut, et il faut le
01:20:16 réhabiliter
01:20:18 à s'ouvrir au plaisir.
01:20:20 - Oui, et je pense que ça a pris
01:20:22 beaucoup de temps, parce que comme j'étais très jeune aussi,
01:20:24 moi, je suis un peu en colère
01:20:26 contre les médecins que j'ai pu rencontrer dans ma vie,
01:20:28 qui ne m'ont jamais écoutée,
01:20:30 qui n'ont jamais pris ça au sérieux, comme tous les autres
01:20:32 problèmes féminins que j'ai pu avoir, d'ailleurs,
01:20:34 et personne m'a aidée, et je suis restée comme ça,
01:20:36 avec beaucoup de peur, de difficulté à en parler,
01:20:38 et d'abstention. - Quand vous dites...
01:20:40 ça veut dire que vous disiez que vous
01:20:42 aviez mal, pardon,
01:20:44 et on vous disait
01:20:46 c'est dans la tête, ou une connerie comme ça ?
01:20:48 - Oui, j'ai eu des collègues que j'avais à l'époque,
01:20:50 j'ai même eu une sexologue à l'époque,
01:20:52 qui a banalisé le truc
01:20:54 complètement, et puis bon,
01:20:56 elle m'a pas parlé tellement de ça, elle m'a dit "oui, c'est comme ça, ça arrive".
01:20:58 J'avais 18 ans,
01:21:00 j'étais déjà hyper gênée de faire cette
01:21:02 démarche qui n'était pas hyper conventionnelle à l'époque,
01:21:04 et je n'ai pas trouvé de soutien du tout.
01:21:06 - Oui, c'est insupportable, on se demande
01:21:08 quel métier ils font, quoi.
01:21:10 Je suis d'accord avec vous,
01:21:12 c'est assez pénible, parce que
01:21:14 je ne sais plus, l'autre jour,
01:21:16 une amie qui m'avait dit ça, mais c'était
01:21:18 un médecin, et qui disait
01:21:20 toujours "moi j'écoute d'abord
01:21:22 le symptôme du patient,
01:21:24 et je me dis que le patient a raison
01:21:26 dans ce qu'il décrit de sa douleur,
01:21:28 c'est ça mon premier diagnostic".
01:21:30 Et je trouvais que c'était une parole d'un médecin
01:21:32 plein de bon sens,
01:21:34 et on devrait entendre plus souvent ce genre de paroles.
01:21:36 - Oui, la médecine a
01:21:38 beaucoup évolué avec les machines,
01:21:40 c'est-à-dire maintenant, on vous met la tête
01:21:42 ou le corps dans une machine,
01:21:44 et puis on a l'impression qu'on va faire du diagnostic.
01:21:46 Non. Le diagnostic,
01:21:48 c'est 80%
01:21:50 l'interrogatoire.
01:21:52 C'est-à-dire quand on interroge
01:21:54 bien les gens, quand on pose les bonnes questions,
01:21:56 quand on écoute les réponses,
01:21:58 on sait après quelle machine
01:22:00 on doit utiliser. Mais
01:22:02 on ne doit jamais utiliser une machine
01:22:04 au hasard. Donc il faut,
01:22:06 pour moi, la médecine,
01:22:08 le temps primordial,
01:22:10 c'est l'écoute.
01:22:12 - Oui, et puis
01:22:14 accepter d'entendre ce que
01:22:16 disait Émilie, parce que si
01:22:18 vous aviez mal, c'est que vous aviez
01:22:20 mal. Après,
01:22:22 trouver les raisons pour lesquelles vous aviez
01:22:24 mal, ce n'est pas simple
01:22:26 peut-être, mais il ne faut pas
01:22:28 vous dire "c'est normal, c'est comme ça".
01:22:30 C'est insupportable.
01:22:32 - Et si je peux juste...
01:22:34 Il y a un deuxième sujet qui n'a pas encore été abordé
01:22:36 dans les problèmes féminins,
01:22:38 assez féminins, que j'ai aussi,
01:22:40 que j'évite, ce sont les cystites
01:22:42 résiduantes et post-coïtales.
01:22:44 J'ai découvert ça l'année dernière.
01:22:46 - Très juste. On l'a oublié.
01:22:48 - Voilà. A plus.
01:22:50 - On n'avait que deux heures.
01:22:52 Il faudrait trois semaines pour tout dire.
01:22:54 Mais les cystites post-coïtales,
01:22:56 ça fera partie d'une autre
01:22:58 émission. Il faut qu'on en parle.
01:23:00 - On va en parler, la pauvre Émilie.
01:23:02 Vous n'allez pas faire comme les autres médecins,
01:23:04 à la rejeter, ce n'est pas grave.
01:23:06 - Je n'ai pas dit ça.
01:23:08 - La cystite post-coïtale
01:23:10 est probablement liée
01:23:12 au fait que quand la verge
01:23:14 est dans le vagin,
01:23:16 ça fait comme une pompe, une pompe à vélo,
01:23:18 et ça fait remonter
01:23:20 de l'air qui vient du vagin
01:23:22 par le petit trou qui fait pipi,
01:23:24 et le canal fait un demi-centimètre.
01:23:26 Donc ça veut dire que
01:23:28 vous polluez votre
01:23:30 vessie par de l'air
01:23:32 qui vient du vagin, qui est plein de
01:23:34 colibaciles qui eux-mêmes viennent de l'anus.
01:23:36 Donc,
01:23:38 les cystites post-coïtales,
01:23:40 on appelle ça aussi le syndrome de la nuit de noces,
01:23:42 parce que c'est quand on mouille beaucoup,
01:23:44 c'est quand on est très excité,
01:23:46 qu'on a beaucoup de sécrétions, et que ces sécrétions
01:23:48 vont polluer
01:23:50 la vessie. Donc,
01:23:52 il y a des techniques pour ça.
01:23:54 Il faut évidemment vider sa vessie
01:23:56 après un rapport, il faut boire beaucoup,
01:23:58 et on peut aussi proposer
01:24:00 de prendre des plantes
01:24:02 qui empêchent l'implantation des germes
01:24:04 après le rapport.
01:24:06 - Oui, le démanose, je ne sais pas si on peut le citer,
01:24:08 mais je le cite quand même parce que ça m'a sauvé la vie.
01:24:10 - Eh bien voilà, vous l'avez dit, c'est pas moi qui l'ai dit.
01:24:12 - Et alors,
01:24:14 c'est quoi, c'est des plantes ?
01:24:16 - C'est des plantes, le démanose, le cranberry,
01:24:18 tout ça, qu'il faut prendre
01:24:20 juste après le rapport.
01:24:22 - D'accord. - Pour éviter... - Pour qu'on avale ?
01:24:24 - Oui, oui, qu'on avale, parce que ça évite que les germes
01:24:26 ne s'implantent dans la vessie. - D'accord.
01:24:28 Bah écoutez, si ça vous a sauvé,
01:24:30 Émilie, merci de donner l'information
01:24:32 à toutes celles qui écoutent et qui peut-être sont
01:24:34 un peu en train de se demander
01:24:36 comment allons-nous faire pour ne plus... - Oui, parce que ça,
01:24:38 c'est un enfer, ça aussi. - Ah oui, c'est un enfer.
01:24:40 - Parce que là, quand on rencontre
01:24:42 quelqu'un et qu'on est heureux
01:24:44 d'une vie sexuelle et que ça se termine
01:24:46 à part des douleurs épouvantables le lendemain matin,
01:24:48 c'est quand même pas rigolo.
01:24:50 - Et on repart dans la même
01:24:52 dynamique que le disparu une nuit, et on a peur
01:24:54 que la prochaine fois ça recommence,
01:24:56 et c'est terrible, et c'est vraiment hyper douloureux.
01:24:58 Et surtout là aussi, c'est pour ça que je
01:25:00 pousse encore un coup de gueule, mais vraiment, j'ai vu
01:25:02 je ne sais combien de médecins pour ça, je ne sais
01:25:04 combien de gynéco, et à chaque fois on m'a dit
01:25:06 "Vous êtes un peu fatiguée peut-être,
01:25:08 ou vous êtes un peu surmenée,
01:25:10 ou c'est un problème de femme, c'est comme ça, c'est normal,
01:25:12 y'a rien à faire." Et j'ai cherché toute seule
01:25:14 vraiment de mon côté pour trouver des solutions
01:25:16 parce que c'était insupportable, quand même, je veux dire, c'est un peu
01:25:18 hyper troll quand même. - Ou alors on vous file
01:25:20 à chaque fois des antibiotiques, vous
01:25:22 continuez à prendre antibiotiques sur antibiotiques,
01:25:24 c'est pas non plus terrible. - Après
01:25:26 vous faites de l'mycose, ça.
01:25:28 - Exactement, et j'en ai pas parlé mais je l'ai fait à chaque fois
01:25:30 évidemment, bien sûr.
01:25:32 C'est pas drôle.
01:25:34 - C'est pas drôle, non, c'est vraiment pas drôle.
01:25:36 Bon, en tout cas,
01:25:38 bravo, Émilie, parce que vous avez visiblement
01:25:40 su
01:25:42 enfin, avec peut-être beaucoup
01:25:44 de cheminement, mais en tout cas
01:25:46 vous avez réussi à
01:25:48 trouver des solutions dans tout ce
01:25:50 que vous avez traversé, moi je trouve que
01:25:52 c'est bien de terminer par ce message-là
01:25:54 parce que c'est quand même un message que vous pouvez transmettre
01:25:56 à toutes celles qui nous écoutent, c'est qu'il y a quand même
01:25:58 des pistes et des
01:26:00 solutions. - Oui, tout à fait.
01:26:02 Il faut se battre pour les trouver, c'est juste ça qui est un peu
01:26:04 dommage, mais je sais qu'il en existe
01:26:06 et c'est pour ça que j'ai jamais baissé les bras.
01:26:08 - Mais il y a peut-être une...
01:26:10 Bon, c'est la première fois
01:26:12 qu'on aborde cette émission vraiment
01:26:14 avec ce... en plein dans
01:26:16 le vif du sujet, si je puis dire, les douleurs
01:26:18 des femmes, mais il y a quand même
01:26:20 sur le plan sociétal,
01:26:22 il y a peut-être quand même beaucoup de choses à dire
01:26:24 et à faire auprès de, notamment
01:26:26 de tous les médecins qui, quelque part, sont
01:26:28 pas suffisamment informés, je leur jette pas
01:26:30 la pierre, mais il y a
01:26:32 quand même beaucoup d'informations à
01:26:34 transmettre. - Ah oui, c'est sûr,
01:26:36 mais
01:26:38 effectivement, tous les médecins
01:26:40 ne sont pas formés à ça, oui, c'est vrai.
01:26:42 Mais bon, il faut qu'ils écoutent
01:26:44 Brigitte Lahaye. - Bah oui, d'accord.
01:26:46 Mais, enfin, plutôt...
01:26:48 On parle pas de ça tous les jours,
01:26:50 évidemment, mais il y a quand même...
01:26:52 Enfin, et d'ailleurs,
01:26:54 les gynécos aussi, certains sont quand même
01:26:56 assez sourds.
01:26:58 - Oui, donc, je ne me
01:27:00 demandais pas de juger... - Non, non, non,
01:27:02 c'est pas ce que je veux dire, mais j'entends,
01:27:04 moi j'ai quand même souvenir, notamment, d'un témoignage
01:27:06 d'une femme qui avait du vaginisme
01:27:08 et qui a fait trois gynécos avant qu'elle en ait un
01:27:10 qui lui disent qu'il y avait des solutions.
01:27:12 Je l'invente
01:27:14 pas, hein.
01:27:16 Donc c'est aussi important
01:27:18 d'écouter,
01:27:20 et puis de conseiller
01:27:22 si soi-même on se sent un peu...
01:27:24 impuissant,
01:27:26 on peut envoyer chez quelqu'un qui...
01:27:28 - Ce qui est bien, c'est de savoir qu'on est tous perfectibles.
01:27:30 - Oui, bien sûr, non mais bien sûr.
01:27:32 Bien sûr.
01:27:34 Emilie, en tout cas,
01:27:36 merci de ce témoignage, qui est quand même un témoignage
01:27:38 positif, finalement, à l'arrivée.
01:27:40 - Oui, oui, tout à fait.
01:27:42 - Donc... - Tout à fait.
01:27:44 - Merci à vous.
01:27:46 Christian Jamin, justement, pour conclure,
01:27:48 qu'est-ce que vous pouvez dire aux femmes qui nous écoutent ?
01:27:50 Qu'est-ce que vous avez envie de leur dire,
01:27:52 à toutes celles qui souffrent
01:27:54 depuis peut-être des années ?
01:27:56 - J'ai envie de leur dire
01:27:58 qu'il ne faut pas baisser les bras,
01:28:00 comme vous venez de le dire.
01:28:02 Alors bon, on a abordé
01:28:04 un nombre considérable de problèmes,
01:28:06 certains plus graves
01:28:08 que d'autres, mais
01:28:10 il y a des solutions, et donc
01:28:12 effectivement, il faut que...
01:28:14 il faut faire la quête
01:28:16 des gens qui
01:28:18 connaissent bien tel ou tel sujet,
01:28:20 il ne faut pas se décourager, il ne faut pas dire
01:28:22 "je ne peux pas avoir de rapport parce que ça me fait mal",
01:28:24 parce que c'est mauvais pour son couple,
01:28:26 c'est mauvais pour sa vie, donc
01:28:28 oui, quand les rapports font mal,
01:28:30 il y a des solutions, quand les règles
01:28:32 font mal, il y a des solutions.
01:28:34 Donc, on a beaucoup,
01:28:36 beaucoup de solutions à proposer,
01:28:38 et il ne faut pas se décourager.
01:28:40 - Je pense à quelque chose qui court
01:28:42 un peu comme ça dans les mouvements féministes
01:28:44 actuels, qu'il faudrait supprimer les règles,
01:28:46 ça serait possible sur un plan
01:28:48 médical, ou est-ce que c'est une utopie ?
01:28:50 - Pas du tout, pas du tout,
01:28:52 c'est un peu compliqué, mais ce n'est pas si simple à faire,
01:28:54 mais il faut savoir
01:28:56 que les règles,
01:28:58 ça sert à faire des enfants,
01:29:00 en dehors de ça, ça sert à embêter la vie
01:29:02 des femmes et des maris.
01:29:04 Donc, les règles,
01:29:06 si on peut les faire
01:29:08 disparaître,
01:29:10 à condition que ce ne soit pas n'importe comment,
01:29:12 souvent, ça traite bien les choses.
01:29:14 - D'accord, donc ça serait peut-être une avancée médicale
01:29:16 sur laquelle on travaille, je suppose ?
01:29:20 - Enormément, énormément.
01:29:22 C'est très compliqué d'arrêter les règles,
01:29:24 parce que si on fait une main-to-pose,
01:29:26 on arrête les règles, mais là, on a d'autres ennuis.
01:29:28 - Non, non, il n'est pas question...
01:29:30 - Donc, ce qui est très compliqué, c'est d'arrêter les règles
01:29:32 en gardant les hormones.
01:29:34 - C'est ça, les femmes puissent continuer à avoir un ongle.
01:29:36 - Mais garder les hormones
01:29:38 et de supprimer les règles, c'est un peu compliqué.
01:29:40 - Mais, c'est peut-être la prochaine avancée
01:29:42 pour les femmes ?
01:29:44 - C'est tout à fait à l'ordre du jour.
01:29:46 - Bon, et bien, voilà quand même de quoi terminer
01:29:48 sur une bonne nouvelle, Christian Jamin.
01:29:50 Cette émission
01:29:52 qui, quand même, était assez triste.
01:29:54 En même temps,
01:29:56 elles ont quand même presque toutes dit
01:29:58 qu'elles étaient heureuses d'être femmes.
01:30:00 - Oui. - Mais peut-être pour me faire plaisir ?
01:30:02 - Non, non, moi, ça me fait plaisir que les femmes soient femmes.
01:30:04 - Bon, et bien, en tout cas, merci à toutes
01:30:06 d'avoir témoigné. Messieurs,
01:30:08 on ne vous oublie pas, demain,
01:30:10 on parlera du plaisir et ce sera
01:30:12 pour parler des hommes et des femmes, évidemment.
01:30:14 Et tout de suite, bien sûr, vous retrouvez
01:30:16 "C'est votre avenir". Demain,
01:30:18 c'est Robert Zully, évidemment, qui nous tient compagnie.
01:30:20 C'est quoi le plaisir ? Est-ce qu'on préfère
01:30:22 se faire plaisir ou faire plaisir ?
01:30:24 Ce sera notre sujet demain. Vaste sujet, n'est-ce pas ?
01:30:26 Ça changera d'aujourd'hui.
01:30:28 Merci, Christian Jamin.