Crise de la santé : le face-à-face tendu entre André Bercoff et Olivier Véran

  • l’année dernière
Cyril Hanouna recevra au cours d’une nouvelle émission les personnalités qui font l’actualité du moment. Leur vérités, leur promesses, les questions que se posent les Français, tout sera passé au crible pour ce moment de télé qui casse déjà les codes.


Pour cette grande première, le premier invité sera Éric Zemmour, journaliste et essayiste, presque candidat à l’élection présidentielle 2022.

Transcript
00:00 Mais je voudrais raconter une petite histoire personnelle.
00:01 J'étais au Mexique il y a deux semaines.
00:03 J'étais à Touloume, une ville du Mexique, et je me balade
00:08 et je vois des pharmacies, il y a beaucoup de pharmacies,
00:11 et les panneaux de médicaments sont sur le trottoir.
00:15 Je m'arrête et je dis qu'est-ce qui...
00:18 Alors je regarde, amoxycyline, ivermectine, hydroxychloroquine, azithromax.
00:24 Je dis, tiens, c'est médicament interdit.
00:27 C'est pratiquement, c'est poison.
00:29 Je ne sais pas. Je vais dans la pharmacie, je dis, dites-moi,
00:32 je peux acheter ça ?
00:33 Il me dit oui, c'est en liberté, il n'y a pas de problème.
00:36 Vous parlez mexicain ?
00:37 Pardon ?
00:37 Vous parlez mexicain ?
00:38 Espagnol.
00:39 D'accord, vous vous rigolez.
00:40 Espagnol quand même.
00:41 Et je lui dis, mais il faut une ordonnance du médecin.
00:45 Il ne me dit pas du tout, absolument pas.
00:47 Alors, est-ce peut-être que le Mexique est un pays ignorant,
00:50 sous-développé, qui n'a pas compris que c'était les poisons ?
00:53 Mais au-delà de ça, le problème, il n'est pas là.
00:57 C'est très bien, ça c'est 20 ans et 30 ans d'incurie.
01:00 On a décidé qu'il était beaucoup plus facile de faire ça en Chine
01:03 parce que ça coûtait moins cher.
01:05 Ça, c'est une histoire de 30, 40 ans.
01:08 Parce que le problème est là.
01:08 Voilà, c'est pas la pénurie de médicaments.
01:11 Alors, je ne dis pas qu'on ne peut pas la changer,
01:12 mais c'est toute l'histoire de la désindustrialisation de la France
01:16 et la réindustrialisation qu'on essaie, mais qui va être très difficile.
01:19 Il a raison là-dessus, Monsieur Véran.
01:20 De fait, 95% des matières premières indispensables
01:24 pour fabriquer les médicaments pour le monde entier,
01:27 sont en Chine, en Inde, au Pakistan, en Asie.
01:30 Donc, on est dans une situation de très grande fragilité
01:33 au regard des matières premières.
01:35 Et le deuxième aspect qui est avéré, c'est la désindustrialisation,
01:39 y compris en matière pharmaceutique, d'autant plus que...
01:42 - En général.
01:42 - D'autant plus qu'en général, ce sont des sites,
01:44 ce qu'on appellerait en France, des sites pétrochimiques, CVEZO.
01:47 Donc, tout le monde veut qu'on produise des médicaments en France
01:49 ou en Europe, mais c'est plutôt un peu plus compliqué
01:51 quand on dit qu'on implante une usine chimique
01:53 classée CVEZO sur le territoire.
01:56 Mais de fait, c'est un des objectifs prioritaires,
01:58 non pas que français, mais européens,
02:00 que d'être capable de retrouver de la souveraineté,
02:02 c'est-à-dire de retrouver la chaîne de fabrication de A à Z.
02:05 Le plus dur, ça restera les matières premières,
02:08 dont la situation quasi monopolistique.
02:10 Et on a vu que c'est dangereux
02:11 quand on n'est pas capable de produire soi-même des produits de santé.
02:14 On l'avait vu avec les masques, par exemple,
02:16 ou avec d'autres médicaments.
02:18 - On a laissé aussi tomber les masques.
02:20 Enfin, il y aurait beaucoup à dire.
02:21 Et puis, tout le reste, les nickels pour l'électricité, etc.
02:24 Enfin, ce qui se passe aujourd'hui.
02:25 Mais moi, je voudrais revenir.
02:26 Très intéressant, ce qui s'est passé pendant ces deux heures.
02:30 Parce qu'au fond, et je voudrais dire à Olivier Véran,
02:34 au ministre, que ce n'est pas personnel, ce que je vais dire.
02:38 C'est qu'on donne avec le Covid, avec ce qui se passe aujourd'hui,
02:42 l'Ukraine, la Russie, les histoires d'électricité,
02:46 les histoires de charges.
02:47 On donne quelque chose et qui, encore une fois,
02:50 ne commence pas avec vous, loin de là.
02:52 Est-ce que la politique doit être considérée
02:54 comme l'art de mieux mentir ?
02:56 Est-ce que le pays du mensonge déconcertant, je m'explique,
03:00 ce n'est pas la vérité si je mens, c'est la vérité quand je mens ?
03:03 C'est-à-dire qu'au fond, sur un certain nombre de choses,
03:07 et là, je vais parler du Covid.
03:09 Alors, on ne pouvait pas savoir au départ ce que ça pouvait être.
03:12 Mais enfin, franchement, M. Véran,
03:15 il s'est passé quand même des choses pendant trois ans
03:18 tout à fait hallucinantes.
03:20 Je m'explique.
03:21 Par exemple, il va y avoir trois ans
03:24 que vous avez pris le poste de ministère de la Santé
03:26 quand Agnès Buzyn s'était présentée aux élections municipales.
03:29 Et vous dites, je vous cite, le 18 février 2020.
03:33 "Je n'ai pas besoin de vérifier que la France soit prête.
03:36 La France est prête et elle est prête
03:38 parce que nous avons un système de santé extrêmement solide."
03:41 Vous dites ça en 2020.
03:43 On sait très bien l'effondrement de l'hôpital,
03:46 qui a commencé bien avant, évidemment, vous,
03:48 qui a commencé il y a 20 ans, le nombre de lits d'hôpitaux,
03:51 je rappelle comme ça, en hospitalisation complète,
03:53 a diminué de 100 000
03:55 pendant que la population des plus de 65 ans a augmenté de 4 millions.
03:58 Et puis, vous dites effectivement
04:01 un certain nombre de choses, vous donnez un certain nombre de déclarations.
04:04 Mais quand vous parlez du vaccin,
04:07 on a dit le vaccin, effectivement, l'histoire des anti-vax et des pro-vax.
04:14 Ce n'est pas les anti-vax et les pro-vax.
04:16 C'est que je peux comprendre qu'on s'est dit il faut vacciner.
04:19 À supposer, et je vais de votre côté,
04:22 en disant voilà, il faut vacciner, effectivement, on va être...
04:25 Et c'était Jean Castex, le premier ministre de l'époque,
04:29 votre premier ministre, qui disait à deux doses,
04:32 on est vacciné et on est protégé.
04:36 Et moi, je me rappelle avoir participé à des dizaines de débats
04:39 sur les chaînes de télévision en continu, où vous aviez des médecins.
04:44 Encore une fois, c'est pour ça qu'il ne faut pas personnaliser.
04:46 Ce n'est pas Olivier Véran le problème.
04:48 C'est un système qui consistait à dire qu'il n'y avait aucun problème.
04:52 Or, je rappelle quand même la préhistoire de l'histoire.
04:55 Niall Ferguson, il faut le citer, grand modélisateur
04:59 de l'Imperial College of London,
05:01 qui est responsable de la disparition du moitié du cheptel britannique.
05:05 Il est modélisateur, tu sais, les tableaux Excel.
05:08 Et qu'est-ce qu'il dit ?
05:08 Il dit il va y avoir 50 millions de morts.
05:10 Il est allé voir Trump, il est allé voir Macron, il est allé voir tout le monde.
05:13 Ça va être terrifiant.
05:14 Vous allez avoir les cercueils qui vont nier dans des rues.
05:17 Alors les gens se disent qu'ils vont au principe de précaution.
05:19 Normal.
05:20 Il dit attendez, ils se retournent vers Moderna, Pfizer et compagnie.
05:23 Accélérer les vaccins. Accélérer.
05:25 Les autres disent attendez, effectivement, ce que disait Madame,
05:29 la période d'expérimentation de Pfizer, et c'est dans les brochures de Pfizer,
05:34 c'est jusqu'à fin 2023.
05:36 Ça, c'est clair. Tout le monde peut lire ça.
05:38 Et Pfizer dit attendez, moi, je ne peux pas.
05:41 On est encore en expérimentation, en vaccin expérimental.
05:45 Et puis il dit attendez, attendez, on ne va pas attendre qu'à cela ne tienne.
05:47 On ne va pas attendre qu'il y ait des millions de morts.
05:49 Allez-y. Et que disent ?
05:51 C'est très important.
05:52 Si on ne voit pas ça, on ne voit rien.
05:53 Que disent les labos ?
05:54 Ils disent OK, à tous les États, pas la France, etc.
05:57 Ils disent écoutez, on veut bien, mais à une condition.
05:59 Vous allez, s'il y a un problème d'effet indésirable ou d'effet secondaire,
06:05 on est responsable de rien.
06:07 Tu imagines que tu vas acheter ta voiture, tu as eu un rupture de frein.
06:09 Tu vas chez le fabricant et le fabricant lui dit...
06:12 Je veux bien laisser les...
06:14 Non, non, mais je termine là-dessus.
06:16 Je termine là-dessus.
06:18 Est-ce qu'elle est vraie ou pas ?
06:19 Moi, d'abord, je connais bien André Bercoff.
06:21 J'ai du respect pour tout le monde.
06:22 Je suis invité pour un face au baba, face aux Français.
06:25 Vous avez vu que...
06:26 Oui, mais attendez, face aux Français, commencez à voir ce que vous avez dit,
06:30 Monsieur Mérent, sur les vaccins.
06:31 André Bercoff,
06:33 vous voulez qu'on discute de ce que les uns et les autres ont dit ?
06:36 Oui, absolument.
06:37 Aucun problème.
06:38 Absolument.
06:38 Je crois que c'est vous qui aviez commis un tweet vers la fin de l'année 2021.
06:43 Vous parliez, je crois, de solution finale.
06:45 Si bien vous, votre service, ont bien travaillé, allez-y.
06:46 Non, non, c'est juste que, vous savez, j'ai beaucoup travaillé moi-même.
06:49 Oui.
06:49 Je crois que vous avez parlé de solution finale en lien avec la vaccination.
06:52 Vous pouvez nous expliquer ?
06:53 Oui, je peux m'expliquer absolument.
06:55 Je vais expliquer.
06:56 C'est important quand on balance des choses comme ça, d'expliquer quels sont nos fonds.
06:58 Tout à fait.
06:59 Vous le prenez comme ça.
07:00 Alors, moi, je vais vous dire ce que vous avez dit sur les vaccins.
07:03 Et je vais vous citer...
07:04 Non, mais Monsieur Bercoff...
07:05 La solution finale, oui, j'ai fait un excès parce que j'étais tellement indigné
07:10 par la manière dont ont traité les non-vaccinés.
07:12 Quand votre président, puisque vous parlez de ça, a dit dans Le Parisien,
07:16 votre président bien-aimé, dont vous êtes le porte-parole...
07:18 Donc vous avez bien parlé de la solution finale à propos de la vaccination.
07:21 C'est important de savoir.
07:22 Exactement.
07:23 Qui parle et nous, on parle.
07:24 J'ai envie d'emmerder les vaccinés.
07:25 J'ai envie.
07:26 Il n'a pas dit "j'emmerde les non-vaccinés".
07:28 Il a dit "j'ai envie d'emmerder les non-vaccinés".
07:31 Ça m'a fait réagir.
07:32 J'ai entendu que vous regrettez vos propos, c'est ça ?
07:34 Pardon ?
07:34 J'ai dit que j'avais été excessif sur le mot de solution finale.
07:37 Mais je ne regrette aucun de mes propos.
07:39 Sur le mode de pensée qu'il y a derrière, excessif ou pas ?
07:41 Sur le mode de pensée de comparer la vaccination à la solution finale ?
07:43 Le mode de pensée, c'est une expression.
07:45 N'essayez pas de prendre le petit détail pour l'essentiel.
07:48 Monsieur Bercoff, votre carrière contemporaine n'est pas faite de détails.
07:52 Non, mais parce que...
07:53 Elle est faite, pardonnez-moi, de prises de position complotistes,
07:56 sans arrêt à revers de l'histoire.
07:57 Complotiste ?
07:58 Monsieur Bercoff, vous avez...
07:59 Qu'est-ce qu'il y a de complotiste dans ce que je dis ?
08:01 Qu'est-ce que...
08:02 Attendez, attendez, attendez.
08:03 C'est hallucineux.
08:03 Qui parle ?
08:04 Vous avez parlé pendant deux heures.
08:07 Vous avez dit beaucoup de choses.
08:09 Je vais vous dire, vous êtes vraiment...
08:11 Monsieur Bercoff, je vais vous répondre que vous le vouliez ou non.
08:13 La question, c'est qui parle ?
08:14 Moi, vous savez qui parle.
08:15 Qui parle ?
08:16 Vous savez avec quelle conviction je viens devant vous.
08:18 Oui, quelle conviction ?
08:19 Quand vous le dites, c'est le vaccin.
08:20 Donc vous ne savez pas ce qu'il s'agit.
08:21 Vous avez salué, je crois, d'une manière assez originale.
08:25 Vous me dites, si je me trompe, qu'est-ce que vous avez pensé ?
08:27 Je vais vous lancer sur plusieurs sujets pour qu'on voit qui parle.
08:30 D'accord ?
08:31 Parce que je vous connais bien aussi, figurez-vous.
08:32 Je vous lis de temps en temps.
08:33 C'est très bien.
08:34 Je connaissais aussi votre passé, pour lequel j'avais du respect,
08:38 dans un passé lointain.
08:39 Et j'aimerais comprendre les mécanismes par lesquels,
08:40 aujourd'hui, vous en arrivez à saluer l'attaque des bâtiments publics
08:44 officiels au Brésil après la victoire démocratique de Lula, par exemple.
08:48 Qu'est-ce que ça a à faire avec l'autre sujet ?
08:50 Parce que c'est qui parle ?
08:51 Vous évitez la chose.
08:52 Parce que j'ai tapé votre nom sur Wikipédia qui a marqué
08:54 "faire complotiste, réactionnaire".
08:56 Tous les mensonges que vous avez proférés pendant trois ans de conflit.
08:59 Les gens comme vous, j'ai eu affreuxner avec en trois ans.
09:01 Vous avez menti aux Français.
09:04 Vous avez menti aux Français.
09:05 Et vous avez...
09:06 Alors, vous allez chercher dans quelques trucs...
09:08 - Mais quelle est votre question, André, pour Olivier Véran ?
09:10 - Moi, j'ai pas de question, Olivier Véran.
09:12 Je voulais dire simplement qu'Olivier Véran...
09:13 - Les gens comme M. Bercoff n'ont jamais de question.
09:14 - Je suis comme Stone.
09:15 - Je veux dire...
09:16 - Vous êtes comme Stone, mais en moins d'arcades.
09:19 - J'ai jamais de question.
09:20 J'avais que des affirmations.
09:21 - Je veux dire simplement...
09:24 - C'est Stone, mais en moins d'arcades.
09:26 - Je veux dire simplement à Olivier Véran que sa gestion du Covid
09:31 a été une gestion tout à fait lamentable.
09:34 Et vous savez pourquoi ?
09:35 Et je reviens à ce qui s'est passé avec les retraites.
09:38 - Mais du coup, on parle de Trump, à ce fait, ou pas ?
09:39 - Pourquoi il y a une méfiance ?
09:41 - On parle de Trump et de la taille du capital ?
09:42 - Pardon ?
09:43 - Mais vous êtes intaricçable sur tous les sujets, M. Bercoff.
09:45 - Non, non, mais...
09:46 - Mais vous êtes jamais du bon côté de l'histoire.
09:47 - Mais pourquoi vous fuyez comme ça ?
09:48 - Ah, mais non, je vous dis...
09:49 - Pourquoi, quand on vous met face à tout ce que vous avez dit ?
09:51 - En fait, la question, c'est que j'ai du respect pour le restaurateur,
09:53 quand il m'engueule tout à l'heure.
09:54 Parce que j'imagine le restaurateur qui est derrière,
09:56 qui passe ses heures de jour et de nuit,
09:58 qui est en galère, qui est en panique, etc.
10:00 Je vous le dis, M. Bercoff, aucun respect pour la façon
10:04 que vous avez aujourd'hui d'exercer le métier
10:06 que vous avez exercé hier d'une autre manière.
10:08 - Écoutez, moi, je vais vous dire une chose.
10:10 Je travaille dans une radio où je vois les témoins
10:13 et je vois en France entière, et dites-moi ce qu'ils me disent,
10:15 de la manière...
10:16 - Je vous renvoie à votre propre page Wikipédia,
10:18 vous n'avez même pas modifié.
10:20 Dans la première phrase, il y a marqué "sphère contagieuse".
10:22 - Je vous rassure, je vais vous faire insulter par vous,
10:24 M. Bercoff, c'est un compliment et c'est le premier de la soirée.
10:27 - C'est très bien.
10:28 - Je vous en remercie.
10:29 Je vous en remercie.
10:30 (Applaudissements)
10:31 [Musique]

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